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Sujet d’administration régionale et locale de Maîtrise de droit public
Commentaire
d’arrêt du Conseil d’Etat du 24 juin 1994
Introduction
Monsieur TOP, en qualité de Maire de
la Commune de Tegehem forme ici un recours pour excès de pouvoir devant le
Conseil d’Etat afin d’annuler le jugement du Tribunal administratif de Lille du
18 décembre 1990 rejetant sa demande d’annulation d’un arrêté préfectoral.
L’arrêté préfectoral contesté du 19
avril 1985 prononçait le rattachement d’une portion du territoire de la commune
de Tegehem à la commune d’Exem.
Au terme de cette modification du
périmètre des deux communes, le périmètre de la communauté urbaine de Dunkerque
se trouvait à son tour modifié. En effet, Tegehem était membre de la communauté
urbaine de Dunkerque contrairement à Exem à qui la portion de territoire était
rattachée. Tout comme Tegehem, la communauté urbaine de Dunkerque perdait une
partie de son territoire.
Le Conseil d’Etat devait se
prononcer ici sur la procédure applicable en cas de modification des limites
territoriales d’une commune affectant celle d’une communauté urbaine, donc d’un
EPCI.
En l’absence de texte relatif à la
modification des limites teritoriales d’une communauté urbaine, le Conseil
d’Etat va transposer le principe selon lequel une collectivité ne peut se voir
amputée d’une portion de territoire sans avoir été préalablement consultée.
Le jugement du Tribunal de Lille fut
donc annulé.
Le Conseil d’Etat impose la
consultation obligatoire du Conseil de la Communauté urbaine si son territoire
est affecté (I).
Il en résulte une nouvelle
affirmation de la Communauté urbaine (II).
I-
Consultation obligatoire du Conseil des Communautés Urbaines si son
territoire est affecté
A- Mise en évidence d’une contradiction
par le Conseil d’Etat résultant du silence des textes
1- Le retrait d’une commune d’une
Communauté Urbaine est impossible (article 5211-19 du CGCT).
2- Mais rien n’empêche qu’on lui enlève une
portion de commune.
B- La construction juridique du Conseil
d’Etat
1- Application de l’article 165-2 du code
des communes : « Les lois et les règlements concernant les communes
sont applicables à la Communauté Urbaine dans toutes leurs dispositions non
contraires au présent chapitre. »
2- En corrélation avec l’article R112-19 du
code des communes prévoyant la procédure applicable à toute modification de
limite de communes qui affecte celle d’une Communauté Urbaine ne peut
intervenir sans que le Conseil de Communauté ait été appelé à émettre un avis.
II- Affirmation
de la Communauté Urbaine face aux communes qui la composent
A- Enjeux
1- La difficulté vient du fait que toute portion de territoire
est génératrice de ressources pour les communautés superposées.
2- La Communauté Urbaine est assimilée à une Commune
tant ses compétences sont étendues.
3- On peut conclure que cette règle vaudra pour les
autres types d’EPCI et notamment les Communautés d’Agglomérations créés par la
Loi du 12 juillet 1999.
3- En l’espèce, la portion était peu
conséquente mais un détachement du territoire peut avoir de larges conséquences
pour la commune.
B- Conséquences : un empiètement
possible de la libre administration des communes
1- Risque de dérive : coopération
intercommunale à la hussarde (cf article Le Monde du 24 novembre 2000).
2- Une volonté politique qui abonde dans ce
sens (Loi du 12 juillet 1999).
3- Le problème du retrait : liberté
d’une commune contre celle des autres.
Céline
Maîtrise de droit public
2005