Le mythe de l’écart salarial hommes femmes de plus de 20% “à travail égal” (version longue 2011-2018)

Parité, communautarisme et discrimination positive sont les symptômes de l’égalitarisme. En effet, l’examen des données statistiques n’atteste pas d’une discrimination prétendument importante, notamment pour l’égalité salariale hommes–femmes. L’écart de salaire de 27 % (de plus pour les hommes) brut s’explique surtout par les préférences de carrière (le temps partiel, la différence de secteur, d’heures supplémentaires et de responsabilité). Lorsqu’on se restreint au travail à temps complet, l’écart est de 10,7 % (de plus pour les hommes), dont 5,1 points inexpliqués (4,2 points pour l’ensemble), grâce à l’enquête emploi et son module complémentaire « jeunes et carrières » plus détaillé à titre exceptionnel en 1997 (Meurs et Ponthieux, 2000). Cela étant, des différences de salaire horaire peuvent se justifier dans certains cas (travail de nuit, le dimanche, heures supplémentaires). En raison de ces majorations, il est hasardeux de déduire qu’un écart salarial pour un même volume horaire ou pour du temps plein est forcément discriminatoire.

Le temps de travail des non salariés est moins bien appréhendé que celui des salariés, on ne peut donc directement comparer ces 5 % inexpliqués chez les salariés à la part inexpliquée chez les non salariés.

Toutefois, si on élimine grossièrement les effets de l’âge, de la taille d’entreprise, d’horaire hebdomadaire, d’ancienneté, de diplôme et de secteur d’activité, on constate, en 2002, un écart de rémunération encore plus fort chez les non salariés par définition sans employeurs (24,3 % bruts de moins pour les femmes dont 21,3 points inexpliqués, soit 32 % de plus pour les hommes dont 27 points inexpliqués) que chez les salariés à temps complet (moindre pour les femmes dont 16,7 points inexpliqués, autrement dit plus pour les hommes, dont 20 points inexpliqués selon Insee, Evain et Amar, 2006). Ainsi, la part inexpliquée d’écart salarial de l’ordre de 16,7 % entre salariés masculins et féminins, est-elle inférieure à la part inexpliquée chez les actifs occupés sans employeurs (21,3 %).

Or, on ne peut invoquer la discrimination salariale pour les indépendants qui sont eux-mêmes leur propre patron. Là aussi, les femmes gagnent à peu près un quart en moins. Des différences moyennes de “performance” expliquent donc probablement une partie de ces 5 % inexpliqués assimilés manifestement à tort à la discrimination salariale, faute d’avoir pris en compte tous les déterminants du salaire. Dans les publications ultérieures, les estimations de la part inexpliquée sont plus élevées (environ 10 % par la DARES et l’Insee des décennies 2000 et 2010), faute de disposer d’informations aussi détaillées que pour l’enquête emploi de 1997 (ECMOSS, enquête emploi, DADS des années ultérieures) et les auteurs avertissent explicitement de ne pas confondre part inexpliquée et discrimination. En effet, seules des informations très fines, entreprise par entreprise, poste par poste, permettraient de capter la discrimination avec cette méthodologie. Or, les systèmes d’information statistiques présentent des limites, quant aux nomenclatures utilisées.

Ainsi, un différentiel de performance est-il suggéré par les écarts de rémunération dans les professions libérales et en particulier chez les médecins, même à volume horaire équivalent (- 34 % « toutes choses égales par ailleurs » pour les médecins du secteur 1 selon Brigitte Dormont, DREES, 2008). Pour un même poste, sans patron, les femmes gagnent moins en raison de pratiques différenciées.

Chez les salariés la prise en compte de la valeur ajoutée de l’entreprise et de son capital aboutit à un écart salarial discriminatoire inexistant ou presque (CREST, 2002). Le CREST conclut à une moindre productivité des postes occupés par les femmes de 11 % dans l'industrie et de 7 % dans les autres secteurs, la discrimination étant respectivement de 3 % et 2 %. La discrimination salariale hommes femmes, à travail égal, semble ainsi tout à fait marginale en France dans les années 2000, malgré ce que suggèrent quelques travaux divergents par exemple ceux portant sur les différences de prix de ventes aux enchères sur la plateforme Ebay aux Etats-unis qui montrent une différence en défaveur des femmes de 3 % pour les produits d’occasion (majorité écrasante) mais de 20 % pour le neuf et de 5 % en situation expérimentale (Kricheli-Katz et Regev, 2016).

 

 

L’énorme discrimination salariale que subiraient les femmes au travail est un exemple qui montre que la passion de l’égalité pousse certains à énoncer des contre vérités. On parle de discrimination lorsque des personnes sont traitées différemment du seul fait de leur appartenance à des groupes démographiques distincts.

 http://www.crest.fr/ckfinder/userfiles/files/Pageperso/raeberhardt/SALFRA06ac.pdf

Helena Cronin professeur de philosophie à la London School of economics dit à ce sujet :

"Si des gens se servent de la vérité pour justifier de mauvaises décisions, il faut combattre ces décisions, pas refuser la réalité…"
http://www.lactualite.com/20080917_122222_31192?page=0,1

 

Raymond Aron : « L'égalitarisme doctrinaire s'efforce vainement de contraindre la nature, biologique et sociale, et il ne parvient pas à l'égalité mais à la tyrannie. »

 

 Qu’est ce que la discrimination ?

Selon l’économiste James Heckman (1998) : traitement différent réservé à deux individus de groupes démographiques distincts ayant des productivités «parfaitement identiques »

Autre définition voisine : « La discrimination se définit par le fait d’opérer, intentionnellement ou non, une distinction, directe ou indirecte, entre des personnes sur la base de critères non objectivement justifiés. »

L’économiste Yannick L’horty précise : « La discrimination ne constitue donc ni une inégalité ni une injustice mais une différence de traitement (non exclusivement assise sur un critère prohibé) entre deux individus revêtant des caractéristiques semblables. La discrimination est une « pathologie de l’offre » sur un marché donné (travail, logement, biens et services…) et implique un excès de sélectivité. »

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/File/437382

 

La juriste Gwénaële Calvès : « En droit, la discrimination désigne une différence de traitement fondée sur un critère illicite, que la loi prohibe. A ce jour, 25 critères de discriminations sont reconnus par la loi. »

L’article 221 1 du code pénal :

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée.

Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales sur le fondement de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de la grossesse, de l'apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique, apparente ou connue de son auteur, du patronyme, du lieu de résidence, de l'état de santé, de la perte d'autonomie, du handicap, des caractéristiques génétiques, des mœurs, de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre, de l'âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de la capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de l'appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales. »

 

L’économiste Marie-Anne Valfort écrit ainsi au sujet du machisme en 2016 : « Ainsi, d’après le rapport IMS-Entreprendre pour la Cité concernant les stéréotypes sur l’origine (2014), les hommes maghrébins-musulmans sont le seul groupe que les managers relient spontanément au qualificatif de « machiste » : ils sont donc perçus comme les tenants d’une « idéologie fondée sur l’idée que l’homme domine socialement la femme et que, à ce titre, il a droit à des privilèges de maître » (dictionnaire Larousse). »

http://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/20150824_Etude%20discrimination.pdf

 

Toutefois, la confusion entre discrimination ou injustice d'une part et inégalités d'autre part apparaît même dans des rapports officiels, même rédigés par des universitaires, comme dans le rapport remis au ministère de la fonction publique intitulé Le plafond de verre dans les ministères Une analyse de la fabrication organisationnelle des dirigeant.e.s par Catherine MARRY (coordinatrice) Directrice de recherche CNRS, CMH-PRO Alban JACQUEMART Post-doctorant, CMH-PRO Sophie POCHIC Chargée de recherche CNRS, CMH-PRO Laure BERENI Chargée de recherche CNRS, CMH-PRO Fanny LE MANCQ Maîtresse de conférences, Université de Caen, CesamS Anne REVILLARD Professeure associée, Sciences Po, OSC- LIEPP : « Les inégalités entre femmes et hommes sont souvent également désignées comme des discriminations à l’encontre des femmes. En effet, les discriminations peuvent être définies comme des inégalités injustifiées et injustifiables.  »

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/etudes/Plafond-de-verre.pdf

 

Ne pas confondre inégalité et injustice

 

Les intentions indéniablement louables qui animent les hérauts de l’anti discrimination, ne sauraient occulter certains principes conceptuels et certains faits scientifiques.

Sur le plan conceptuel, il faut bien distinguer l’inégalité de l’injustice. L’inégalité, concept quantitatif, est le simple constat d’une différence hiérarchique par rapport à un critère donné. Par exemple, il y a une inégalité de rémunération entre un membre du gouvernement et un fonctionnaire de catégorie C (employé ou ouvrier). En général, cette inégalité n’est pas considérée, comme une injustice, au regard des différences évidentes de responsabilités. L’injustice, concept moral et donc qualitatif, désigne, en effet, une différence de traitement (arbitraire) pour une situation identique, ou à tout le moins, une situation comparable. Par exemple, il est injuste qu’un salarié soit mieux payé que son collègue, alors même qu’ils réalisent un travail identique. Dans le même esprit, il est injuste qu’un salarié réalisant le double du travail de son collègue, soit payé pareillement. Dans ce dernier cas, c’est justement l’égalité de salaire qui est injuste.

Le ministère de l’éducation nationale précise : « Le concept d’inégalité renvoie ici à l’absence d’égalité, « qui n’est pas égal ». Une situation d’inégalité ne correspond pas forcément à une iniquité, qui revêt un caractère injuste, discriminant. »

http://cache.media.education.gouv.fr/file/revue_96/68/6/DEPP-EF96-2018-article-10-ecarts-salaires-enseignantes-enseignants-france_905686.pdf

Comme le précise Yannick L’horty : « En économie, l’inégalité est une différence de situation entre deux individus (constat factuel) et une injustice désigne un écart entre une situation effective et une situation jugée juste (par exemple : des écarts de salaires sans une différence de productivité).»

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/File/437382

Une fois, cette distinction conceptuelle posée, l’on peut se demander si une inégalité reflète une injustice ou même si une égalité n’est pas en soi une injustice. En somme, les femmes sont elles discriminées à travail égal ? Y a t il des différences de rémunération hommes femmes chez les dirigeants d’entreprise ?

Un écart inexpliqué de l’ordre de 5 % à 10 % à caractéristiques équivalentes

Lors des débats sur l’écart salarial hommes femmes, on entend souvent dire qu’à travail égal les femmes gagneraient 20 % à 30 % de moins que les hommes en France, ce qui serait bien entendu, si c’était avéré, un scandale absolu.

L’observatoire de la parité reprend d’ailleurs ces chiffres bruts : ” Le salaire annuel moyen brut des femmes est inférieur à celui des hommes de 18.9 % dans le secteur privé et semi public, 37 % inférieur si on intègre les heures des temps partiels.”

http://www.observatoire parite.gouv.fr/portail/reperes_statistiques.htm

Toutefois, ceci semble statistiquement inexact, sauf à considérer comme travail égal le seul fait de travailler, indépendamment de la durée, du domaine d’activité et du niveau hiérarchique.

En effet, l’écart de 27 % (de plus pour les hommes) en 1997 est brut et intègre donc le temps partiel, la différence de secteur, d’heures supplémentaires et de responsabilité. Techniquement, la part inexpliquée, plus assimilable à de la discrimination, par les experts est de l’ordre de 5 % (de plus pour les hommes) en France.

Il convient de préciser que dire que les hommes gagnent 27 % de plus que les femmes, dont 5 points inexpliqués, est équivalent à dire que les femmes gagnent 21,3 % de moins que les hommes, la part inexpliquée étant alors de 4,8 points.

 

Tableau 1

Décomposition de l’écart salarial en 1997

Ensemble des salariés

Temps complet

Part inexpliquée des différences hommes femmes

4,2%

5,1%

Part expliquée des différences hommes femme

22,8%

5,6%

Total

27,0%

10,7%

Champ : salariés (hors enseignants) âgés de 45 ans au plus.

Source : EJC 1997, Insee.

Pour plus d’informations, on peut consulter les travaux d’une administratrice INSEE Sophie Ponthieux et d’une économiste Dominique Meurs sur le sujet :

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES337 338G.pdf

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES398 399f.pdf

On peut remarquer que les travaux de Meurs et Ponthieux de 2000 portent sur l'année 1997 or l'enquête emploi avait un module complémentaire en 1997 : jeunes et carrières. Il y avait donc plus d'informations exceptionnellement, d'où l'assimilation, tout de même abusive, à la "discrimination pure". Mais au moins, les auteures disposaient d'un détail plus important que dans les évaluations classiques de la discrimination salariale. 

Pour les aspects méthodologiques, on peut consulter les travaux Methodological Issues Related to the Analysis of Gender Gaps in Employment, Earnings and Career Progression de Miriam Beblo, Denis Beninger, Anja Heinze et François Laisne.

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=kim+2003+wage+gap&source=web&cd=5&ved=0CGYQFjAE&url=http%3A%2F%2Fec.europa.eu%2Fsocial%2FBlobServlet%3FdocId%3D2142%26langId%3Den&ei=tlwEULCDOM2ChQe31KT0Bw&usg=AFQjCNEH3YDPTT2S90ai2L WTw4RKr5BCw&cad=rja

Dans l'article intitulé METHODES ECONOMETRIQUES DE DECOMPOSITION DES INEGALITES - DE LA THEORIE A LA PRATIQUE Sophie MAILLARD(*), Béatrice BOUTCHENIK(*)(**) (*) INSEE – SSPLab (**) Université Paris-Dauphine écrivent « Pour assimiler l’écart inexpliqué à un effet causal, il faut être en mesure d’affirmer qu’aucune différence de caractéristiques inobservées ne subsiste entre les deux groupes, une fois qu’on a contrôlé des caractéristiques observables (encadré 2). C’est une hypothèse forte. Prenons l’exemple des écarts de salaire entre hommes et femmes, lorsque l’on dispose comme variables de contrôle de l’âge, du diplôme et du fait d’être cadre. Une partie de l’écart de salaire entre hommes et femmes est liée aux différences d’âge, de diplôme et de statut entre les hommes et les femmes présents sur le marché du travail. On ne pourra interpréter le reste de l’écart comme de la discrimination que si, pour chaque niveau d’âge, de diplôme et de statut, les hommes et les femmes ont bien un niveau de compétences, y compris inobservées, identique.  »

http://jms-insee.fr/2018/S02_1_ACTE_MAILLARD_JMS2018.pdf


Dans une étude de la DARES, l’écart « toutes choses égales par ailleurs » est estimé à 10 points de moins pour les femmes en 2006, pour un écart brut de 27 % de moins en 2006. Les hommes gagnent donc 37 % de plus que les femmes en 2006. L’étude précise que des effets individuels sont mal pris en compte dans la modélisation proposée, notamment les caractéristiques précises du poste occupé par le salarié (métier, niveau de responsabilité, expérience professionnelle…) ou non observés (interruptions de carrière, spécialité du diplôme, situation familiale, l’effort fourni, le pouvoir de négociation face à l’employeur…). Autrement dit, on ne peut pas assimiler ces 10 % d’écart salarial inexpliqué à de la discrimination pure.

 

Stéphane Carcillo et Marie-Anne Valfort écrivent dans le livre Les discriminations au travail (2018), aux pages 39 à 55 (Chapitre 3. Le défi d’identifier la discrimination à partir de données d’enquête) :

 

"Mesurer l’ampleur de la discrimination et identifier ses causes est une nécessité. Cette étape conditionne la possibilité de combattre la discrimination à l’aide de politiques ciblées et efficaces. À cette fin, deux approches sont possibles : l’utilisation de données d’enquête et la conduite d’expériences sur le terrain.
L’utilisation de données d’enquête est incontournable si l’on souhaite mesurer les écarts de salaire ou d’emploi entre un groupe « majoritaire » et un groupe « minoritaire » susceptible d’être discriminé. Les données d’enquête ont en effet l’avantage de mesurer l’écart moyen de performance au sein d’un échantillon représentatif d’individus issus de groupes différents dans une économie donnée. Plus précisément, elles sont utilisées pour scinder cet écart en deux composantes : une composante qui s’explique par des différences de caractéristiques productives entre ces groupes, et une composante qui ne s’explique pas par ces différences. Cette partie inexpliquée est souvent interprétée comme reflétant la discrimination dont est victime le groupe minoritaire.
Mais il est difficile de savoir si cette interprétation est correcte. L’écart inexpliqué ne reflète pas nécessairement l’effet de la discrimination, même lorsqu’on a neutralisé l’impact des caractéristiques individuelles susceptibles d’influencer le salaire ou l’emploi comme l’âge, le niveau d’éducation, le statut familial, l’ancienneté sur le marché du travail ou encore le type de poste occupé et la nature de l’employeur
"

 

https://www.cairn.info/les-discriminations-au-travail--9782724623505-page-39.htm

 

 

D’ailleurs les experts reconnaissent bien que cette part inexpliquée, parfois faussement assimilée à la discrimination pure est très réduite. C’est le cas de Sophie Ponthieux administratrice INSEE :

« Sophie Ponthieux : Si l’on revient à notre distinction entre « discrimination pure » et facteurs structurels, il apparaît qu’il n’y a plus grand chose à gagner du côté des politiques d’égalité des rémunérations "à travail égal". En d’autres termes, il n’est pas nécessaire de faire la guerre sur ce terrain, elle est déjà pratiquement gagnée. »

http://www.inegalites.fr/spip.php?article675

Le 9 novembre 2017, lors de la conférence débat lors des journées de l’économie, l’économiste Dominique Meurs déclare dans sa présentation entre 37mn08 et 39mn02 : « Ici je commence…je propose de commencer par un bref tableau de l’état de l’Europe sur ce sujet. Donc c’est ici c’est des chiffres d’Eurostat avec donc l’écart de rémunération horaire brut en 2015. Donc vous voyez selon la couleur…plus c’est pâle plus on approche de l’égalité et la France se situe à 15,7 % c’est le chiffre que vous voyez souvent circuler. On n’est pas très très loin de la Suède hein qui est souvent citée qui est à 13,4 %, l’Allemagne 20, l’Angleterre %. Donc on voit que la France est un pays à peu près dans la moyenne en ce qui concerne cet indicateur. Mais attention j’ai souligné horaire brut, écart de rémunération horaire brut parce que c’est un chiffre extrêmement composite puisqu’il s’agit simplement…fourni par chaque pays…de donner la rémunération corrigée des temps travaillés. Et rien d’autre. Juste ça. Alors il faut savoir qu’au niveau d’Eurostat y’a énormément de débat pour dire qu’il faudrait un indicateur corrigé des effets de structure c’est-à-dire qui tienne compte de la structure par âge, de la structure par ancienneté et peut-être des catégories socioprofessionnelles. Et le débat méthodologique fait tellement rage entre les différents acteurs, entre les différents statisticiens des pays qu’ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur qu’est-ce ce que serait un écart de rémunération corrigé des effets de structure et qui serait vraiment comparable d’un pays à l’autre. Mais enfin ce qu’il vous montre c’est la variété des situations entre les pays. Alors quand on rentre en France, eh ben on va retomber dans ces termes de débat c’est-à-dire que nous avons une moyenne nationale qu’on a vu de 15 % qui recouvre des situations extrêmement diverses mais et qui est extrêmement stable dans le temps. Ca bouge quasiment plus depuis une quinzaine d’années. Mais si on veut regarder, si on passe dans l’entreprise c’est-à-dire qu’au lieu de regarder la situation au niveau de la France entière, on va dans les entreprises, dans chaque entreprise, eh ben on va trouver des écarts beaucoup plus restreints, qui peuvent même être nuls à poste strictement comparable. Il n’y aura aucune différence entre les salaires moyens des hommes et des femmes à poste, ancienneté, âge identiques. C’est le cas le plus fréquent. Mais au niveau de l’entreprise il y aura un écart qui est lié à des effets de structure et on a aucun écart c’est très rare pour l’instant j’en ai jamais rencontré d’avoir une entreprise qui n’a aucun écart salarial en moyenne. »

Entre 46mn53 et 48mn32 l’économiste Dominique Meurs : « Mais cette théorie en fait est utilisée pour identifier la discrimination salariale pure c’est-à-dire l’écart de rémunération toutes choses égales par ailleurs. S’il reste quelque chose d’inexpliqué, on a tendance à l’attribuer à de la discrimination. En fait, là encore les choses ont évolué, c’est-à-dire que…on peut toujours bien sûr détecter de la discrimination salariale pure mais elle devient rare. Je vous dis à poste égal toutes choses égales par ailleurs c’est très rare d’observer vraiment des différences. En revanche, on a vraiment des inégalités. On est passé de ce modèle qui permettait d’identifier la discrimination salariale pure à un modèle dans lequel on cherche à comprendre la construction des inégalités. Donc on est plutôt sur tout expliquer de l’écart. Expliquer tous ses constituants… de cette inégalité. Sachant que certains de ses constituants constituent des formes de discrimination. Ca peut être par exemple s’il y a des différences dans l’accès aux emplois de cadres, s’il y a des problèmes dans les promotions, s’il y a de la ségrégation professionnelle, ça peut refléter de la discrimination. Mais donc le truc le plus important pour construire des pratiques salariales correctrices c’est d’identifier les sources de cette inégalité et de porter les actions dessus. »

https://www.youtube.com/watch?v=gVNgVE61AqY

À la suite de l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès sur les inégalités entre les femmes et les hommes, le débat organisé en présence de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, la question de l'écart salarial est abordée. Entre 34mn58 et , l'économiste Dominique Meurs déclare : « parce que les souhaits c'est majoritairement l'égalité des salaires. Or, en fait si on regarde les choses statistiquement, à poste égal, à ancienneté égale dans la même entreprise, il y a peu d'inégalités de salaires entre les hommes et les femmes. La discrimination salariale pure au sens le plus étroit du terme c'est-à-dire faire le même job et ne pas avoir le même salaire c'est extrêmement rare finalement, quand on est vraiment vraiment dans le même type d'emploi. 

En revanche, on a effectivement des écarts à l'intérieur des entreprises qui tiennent à qui occupent les emplois de cadre et aux histoires de promotion. On a des écarts entre les entreprises aussi, des écarts assez importants. Et lorsque on regarde, on analyse les choses, on va le voir ça va tenir énormément à des questions – qui sont soulignés aussi - de considérations de conciliation de la vie familiale et professionnelle. Et dans les souhaits qui sont émis pour améliorer la situation des femmes ben finalement il y en a que 16 % qui souhaitent un meilleur partage des tâches familiales. »

https://www.youtube.com/watch?v=kbDkwEgdMvc

 

Même Hélène Périvier, dans son approche « discriminationiste » (le discriminationisme est la théorie selon laquelle la discrimination explique l’essentiel des phénomènes sociaux d’un groupe ou son positionnement socio économique, en l’espèce des femmes), reconnaît que les effets de structure expliquent l’essentiel des écarts salariaux. Toutefois, elle assimile à tort la part inexpliquée à la discrimination. Mais, l’essentiel ici est qu’elle reconnaît que 6 % à 7 % d’écart est discriminatoire (en réalité inexpliqué).

« Hélène Périvier : On peut dire que les discriminations qui s'exercent contre des femmes sur le marché du travail sont multiples. Leurs racines sont ancrées dans l'organisation de la société. Mais les plus évidentes se ressentent sur les salaires, qui reflètent l'inégale situation des femmes et des hommes sur le marché du travail. Or on constate que l'écart de salaire mensuel moyen entre les femmes et les hommes est de 25 %, et qu'il ne bouge plus depuis dix ans. La moitié de cet écart est due aux différences de temps de travail entre les femmes et les hommes. Les femmes sont plus souvent à temps partiel.

Quand elles sont à temps plein, elles travaillent moins longtemps, restent moins tard au bureau, par exemple. Et ces différences de temps de travail expliquent la moitié de l'écart de salaire. Un tiers de cet écart s'explique par le type d'emploi occupé par les femmes, puisqu'elles sont concentrées dans des secteurs moins rémunérateurs : le social, l'éducation, par exemple. Et il reste un quart de l'écart de salaire qui, lui, est le fruit d'une discrimination pure. Donc on peut dire que sur le marché du travail, le salaire concentre l'ensemble des discriminations dont les femmes sont l'objet. »

http://www.lemonde.fr/economie/chat/2008/05/07/ou en est on des discriminations liees au sexe sur le marche du travail_1041901_3234.html

Le chiffre de 9 % de part inexpliquée est parfois avancé, s’appuyant implicitement sur les travaux de la DARES.

ll est inexact de dire que 9 % de part inexpliquée correspond à la discrimination à travail égal ou à poste égal quand on lit attentivement la publication.

http://travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2012 016 2.pdf

 

A la page 2 et à la page 3 on apprend qu’il y a des différences importantes pour :

 

 

  a) les heures supplémentaires ou complémentaires

 

  b) le travail de nuit, astreintes et autres pénibilités

 

  c) les primes de PERFORMANCES (il est vrai plus ou moins subjectif mais tous les faisceaux d’indices convergent en ce sens)

 

 

 

 

 

Or (d)) toutes ces données ne sont pas prises en compte dans le modèle (cf. liste des variables fin de la page 13).

 

a)

 

« En 2009, 53 % des hommes ont perçu une rémunération pour heures supplémentaires (ou complémentaires, pour les salariés à temps partiel) contre 37 % des femmes (tableau 2). La rémunération horaire brute des heures supplémentaires ou complémentaires réalisées par les femmes est inférieure de 17 % en moyenne à celle des hommes (4). Ceci est dû pour partie au fait que le salaire horaire de base des femmes est en moyenne plus faible que celui des hommes. En conséquence, la rémunération de leurs heures supplémentaires ou complémentaires, proportionnelle au salaire horaire de base, est généralement moins élevée. Ceci est aussi lié au fait que près d’un tiers des femmes ayant fait des heures supplémentaires ou complémentaires rémunérées sont à temps partiel, contre 5 % des hommes (soit des proportions proches de celles observées dans l’ensemble de la population salariée). Or, seules les heures complémentaires au delà de 10 % de la durée prévue au contrat (5) sont majorées (au taux de 25 %). Pour les salariés à temps complet, les heures supplémentaires sont en revanche rémunérées à un taux majoré d’environ

 

25 % dès la première heure (6). »

 

b)

 

« 30 % des hommes touchent des primes liées à des contraintes de poste de travail (travail posté, en équipe alternante, de nuit, astreintes, pénibilité, risque…) contre 16 % des femmes. Ces primes sont de fait plus fréquentes dans les postes d’ouvriers, occupés à 79 % par des hommes. »

c)

 

« Les hommes sont, en proportion, plus nombreux que les femmes à obtenir des primes de performances individuelles (33 % contre 28 %). »

 

d)

 

« Les variables explicatives du modèle

 

Les variables explicatives introduites dans les équations de salaire sont les suivantes : niveau de diplôme (aucun, CEP, brevet des collèges, CAP ou BEP, baccalauréat technologique, baccalauréat général, BTS ou 1er cycle universitaire, 2e cycle universitaire, grande école, 3e cycle universitaire), expérience professionnelle « potentielle » hors de l’entreprise (moins d’un an, 1 à 5 ans, 5 à 10 ans, 10 à 20 ans, plus de 20 ans), ancienneté dans l’entreprise (moins d’un an, 1 à 5 ans, 5 à 10 ans, 10 à 20 ans, plus de 20 ans), catégorie socioprofessionnelle (cadre, profession intermédiaire, employé, ouvrier), CDI (oui/non), temps partiel (oui/non), exercice de fonctions d’encadrement (oui/non), secteur d’activité de l’établissement basé sur la Naf Rév.1 (industries agricoles et alimentaires et industrie des biens de consommation, autres industries et construction, commerce et transports, activités financières et immobilières, services aux entreprises et services aux particuliers), taille de l’établissement (moins de 10 salariés, 10 à 49 salariés, 50 à 199 salariés, 200 à 499 salariés, 500 salariés ou plus), taille de l’entreprise (10 à 49 salariés, 50 à 199 salariés, 200 à 499 salariés, 500 à 1999 salariés,2000 salariés ou plus). »

 

« En 2014, les femmes salariées dans le secteur privé gagnent en moyenne 14 % de moins de l’heure que les hommes. La partie dite « expliquée » de cet écart s’élève à 6 points. Elle est due au fait que les femmes salariées n’ont en moyenne pas les mêmes caractéristiques que les hommes : essentiellement, elles occupent plus souvent qu’eux des positions socioprofessionnelles moins favorables dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs. Si ces caractéristiques étaient comparables, il resterait toutefois 8 points d’écart entre les femmes et les hommes. Cet « écart inexpliqué » est lié en grande partie à la moindre valorisation de l’expérience professionnelle des femmes. Il diminue depuis 1995. Au-delà du secteur et des caractéristiques productives de leurs salariés, les entreprises jouent un double rôle dans les inégalités de salaire entre les sexes. Les inégalités peuvent en effet provenir d’une concentration des femmes dans les entreprises les moins rémunératrices (ségrégation interentreprises) ou apparaître au sein d’une même entreprise lorsque celle-ci ne rémunère pas de la même manière ses salariés femmes et hommes de productivité identique (inégalités intra-entreprises). En moyenne pour l’ensemble des salariés, un dixième de l’écart de salaire horaire moyen entre les sexes provient de la ségrégation interentreprises, tandis que les inégalités intra-entreprises ont un effet quasi nul sur cet écart. En revanche, la moitié de l’écart salarial entre les femmes cadres et les hommes cadres provient des inégalités intra-entreprises, ce qui peut s’interpréter comme une conséquence des mécanismes de négociation. »

 

« Les décompositions d’écart de salaire, introduites par Oaxaca [1973] et Blinder [1973], visent à séparer ce qui relève de caractéristiques différemment réparties (écart expliqué) et ce qui relève de valorisations différenciées de ces caractéristiques selon le sexe ou d’un écart résiduel (écart inexpliqué) (encadré 2). Ainsi, en 2014, les différences entre les femmes et les hommes en termes de diplôme, d’âge, d’expérience, d’ancienneté dans l’entreprise, de catégorie socioprofessionnelle, de quotité de travail, de secteur d’activité, de région d’emploi et de taille de l’entreprise contribuent à hauteur de 5,9 points à l’écart de salaire horaire moyen (écart expliqué) (figure 2). Dit autrement, si ces caractéristiques étaient valorisées chez les femmes comme elles le sont chez les hommes, l’écart de salaire entre femmes et hommes serait réduit à 5,9 %. Il n’illustrerait que les structures différentes selon ces caractéristiques des populations salariées féminine et masculine. Au-delà des écarts de structure, les femmes sont moins rémunérées que les hommes. En 2014, elles perçoivent en moyenne 8,4 % de moins de l’heure que les hommes à caractéristiques égales, c’est-à-dire à mêmes diplôme, âge, expérience, ancienneté dans l’entreprise, catégorie socioprofessionnelle, quotité de temps de travail, secteur d’activité, région d’emploi et taille de l’entreprise (écart inexpliqué). L’écart inexpliqué ne s’interprète pas comme un indicateur de discrimination salariale car les caractéristiques ci-dessus ne mesurent pas uniquement et parfaitement les compétences et la productivité des salariés. C’est notamment le cas pour la catégorie socioprofessionnelle. La sous-représentation des femmes parmi les cadres ne reflète pas uniquement des écarts de compétences. Elle illustre aussi les difficultés des femmes à accéder à ces emplois [Meurs, 2014], et ceci, potentiellement du fait de comportements discriminatoires. Or, cet accès plus restreint peut conduire à ce que les femmes cadres retenues soient, finalement, plus compétentes ou plus motivées que leurs homologues masculins.»

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2891684?sommaire=2891780

 

Voici des statistiques de l'INSEE très intéressantes à partir de la source ECMOSS, 2014. L'intérêt de cette enquête est qu'on dispose du montant des primes, lesquelles y sont relativement détaillées.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3049144?sommaire=3049191#consulter

 

En calculant les écarts de salaire brut par sexe (H-F), on s'aperçoit que les hommes gagnent 7434 euros de plus par an que les femmes. Les primes correspondent à 20 % de cet écart total, soit un écart de primes s'élevant à 1488 euros annuels. Or, les primes, elles-mêmes se décomposent en cinq parties :

- Primes d'ancienneté (écart de 127 euros)

- Primes liées à des contraintes du poste de travail (travail posté, en équipes alternantes, de nuit, astreintes, pénibilité, risque…) (écart de 239 euros)

- Primes liées aux performances individuelles (écart de 739 euros)

- Primes liées aux performances collectives, d'équipe, d'atelier (écart de 86 euros)

- Autres primes et compléments de salaire (écart de 297 euros)

 

Si l'on suppose qu'à l'exception des autres primes et compléments de salaire, les primes de performance d'ancienneté et de contraintes de postes, correspondent à un supplément de rémunération non discriminatoire, alors 16 % de l'écart de salaire brut total s'explique par ces facteurs. En particulier, les primes de performances individuelles (739 euros) représentent 10 % de l'écart total de rémunération (H-F). Or, il est d'usage d'avoir une part inexpliquée d'écart total d'au plus 10 % justement, lorsqu'on utilise d'autres sources (DADS, enquête emploi).

 

Lors des débats au Parlement (cf. ci-dessous en annexe), on constate alors qu’il est prétendu que rien ne peut expliquer ces 10 % d’écart (calcul à partir des DADS sans la ventilation des primes) alors même que 16 % de l’écart total sont ici expliqués par des primes de performance, de contraintes de poste ou d’ancienneté.

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3049144?sommaire=3049191#consulter

 

P2T1_CS : Structure de la rémunération brute totale et des cotisations sociales patronales - entreprises de 10 salariés et plus, hors fonction publique d'État

 

Par sexe et catégorie sociale

 

Ecart de rémunération de H-F

 

Structure de rémunération et cotisations sociales patronales - entreprises de 10 salariés et plus, hors fonction publique d'État

Salaire brut

Total des primes et compléments de salaire (y compris 13e mois)

Primes d'ancienneté

 

Primes liées à des contraintes du poste de travail (travail posté, en équipes alternantes, de nuit, astreintes, pénibilité, risque…)

Primes liées aux performances individuelles

Primes liées aux performances collectives, d'équipe, d'atelier

Autres primes et compléments de salaire

% primes hors autres prims et compléments de salaire

CATEGORIE SOCIALE

 

 

 

 

 

 

Ensemble

7 434

1 488

127

 

239

739

86

297

16,0%

Dirigeants salariés, cadres et professions intellectuelles supérieures

13 313

2 846

-19

 

213

1 984

208

460

17,9%

Professions intermédiaires

4 749

1 049

261

 

165

341

44

238

17,1%

Employés

2 166

424

-61

 

45

265

23

152

12,6%

Ouvriers

4 982

1 050

134

 

468

216

60

172

17,6%

Champ : France métropolitaine et DOM (hors Mayotte), établissements des entreprises de 10 salariés ou plus, hors agriculture, activités des ménages en tant qu'employeurs, activités extraterritoriales et défense.

 

Source : Insee, enquête sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires / Ecmoss 2014

 

 

L’effet des heures excessives (plus de 50 heures de travail hebdomadaire aux Etats unis) accentue encore l’écart salarial (Youngjoo Cha Indiana University et Kim A. Weeden Cornell University).

 

http://mypage.iu.edu/~cha5/Youngjoo_Cha_files/Cha_weeden.pdf

Joseph Lanfranchi, Henry Ohlsson et Ali Skalli Action collective et différences compensatrices : le cas des travailleurs masculins à horaires atypiques : « Les emplois à horaires atypiques sont ils compensés par des salaires plus élevés ? Nous utilisons des données appariées employeurs salariés et montrons qu’il est nécessaire de contrôler pour les effets d’auto sélection et de considérer séparément la formation des salaires selon le régime horaire de travail. Les résultats suggèrent qu’il existe un différentiel de salaire significatif dont nous évaluons la sensibilité à divers indicateurs de l’action collective. Celle ci, indépendamment de la manière dont elle est mesurée, influence positivement la différence de salaire estimée. Par ailleurs, cette dernière compense effectivement les salariés ayant des horaires atypiques : alors que leurs préférences seraient insuffisantes à les convaincre d’accepter de tels emplois, le supplément salarial influence significativement leur choix. »

https://extranet.dgtresor.gouv.fr/ecoprev/resumes/ep164165/pdf/rsf164165a3.pdf

Dans le rapport de 2005 fait par Marie Jo Zimmermann au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances.

On peut lire à la page 5 :

"Ces lois n’ont été que très modestement appliquées et la persistance d’écarts salariaux élevés entre les hommes et les femmes (25 % d’écart moyen et 5 %
d’écart résiduel correspondant à une réelle discrimination
) a alerté les pouvoirs publics."

http://www.assemblee nationale.fr/12/pdf/rap info/i2243.pdf

Le site inegalites.fr évoque 10 % d’écart salarial en moins pour les femmes à poste identique. Selon lui, la discrimination pure serait de l’ordre de 6 % à 7 %. Des formules de type « toutes choses égales par ailleurs » sont employées.

http://www.inegalites.fr/spip.php?article972&id_mot=78

Or, la part inexpliquée ne peut être assimilée à de la discrimination pure. On ne peut pas parler d’un écart toutes choses égales par ailleurs car certaines variables sont inobservées et donc non prises en compte dans le modèle statistique. L’étude de la DARES précise que des effets individuels sont mal pris en compte dans la modélisation proposée, notamment les caractéristiques précises du poste occupé par le salarié (métier, niveau de responsabilité, expérience professionnelle…) ou non observés (interruptions de carrière, spécialité du diplôme, situation familiale, l’effort fourni, le pouvoir de négociation face à l’employeur…). Autrement dit, on ne peut pas assimiler ces 10 % d’écart salarial inexpliqué à de la discrimination pure. Même si on prenait en compte toutes les variables, il demeure un effet nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS).

Dire que les femmes gagnent 27 % de moins que les hommes en 2006, dont 10 points inexpliqués, revient à dire que les hommes gagnent 37 % de plus que les femmes, dont 11,1 points inexpliqués.

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10 44.5.pdf

L’organisation féministe American Association of University Women (AAUW) écrit en 2017 :« So how do we know that discrimination and bias affect women’s pay? Because discrimination cannot be directly detected in most records of income and employment, researchers look for the “unexplained” pay gap after statistically accounting for other factors. For instance, after accounting for college major, occupation, economic sector, hours worked, months unemployed since graduation, GPA, type of undergraduate institution, institution selectivity, age, geographical region, and marital status, AAUW found a remaining 7 percent difference between the earnings of male and female college graduates one year after graduation. That gap jumped to 12 percent 10 years after college graduation (AAUW, 2012; AAUW Educational Foundation, 2007).

Other researchers have reached similar conclusions about gender discrimination and the pay gap. For instance, a study of medical researchers found an unexplained gap of 6 percent between comparable men and women in the field, and a recent study of the American workforce as a whole found an unexplained gap of 8 percent (Jagsi et al., 2012; Blau & Kahn, 2016).

These estimates of the unexplained pay gap are often treated as estimates of the effect of discrimination on women’s earnings. These numbers may be smaller than the overall pay gap, but all calculations of the gap represent substantial inequalities, real individual struggles, and smaller paychecks for women and their families. »

 http://www.aauw.org/aauw_check/pdf_download/show_pdf.php?file=The Simple Truth

Lors d'une conférence consacrée aux mythes sur l'écart salarial, Gunseli Berik, économiste à l'Université d'Utah précise bien entre 10mn et 10mn30 qu'il est erroné d'interpréter la totalité de l'écart brut comme étant à travail égal.

Il faut remarquer comment elle met peu en valeur l'écart salarial entre Asiatiques et Blancs entre les deux slides (entre 17mn01 et 19mn40). En effet, elle compare les salaires féminins à ceux des hommes par race/ethnie mais aussi à ceux des hommes blancs, lesquels servent ainsi de référence de comparaison. Or, les hommes asiatiques ont un salaire plus important.

Gunseli Berik conclut tout de même que la part inexpliquée de 7 % issue de l'étude de l'AAUW (organisation féministe) est un minorant pour trois raisons. Premièrement, cette part inexpliquée existe dès la première année de sortie d'Université. Deuxièmement, il existe des études ayant montré de la discrimination à l'embauche au détriment des femmes (auditions musicales, CV en testing). Troisièmement, les prétendus choix des femmes se font sous contrainte, les femmes pouvant renoncer à des secteurs d'activité où elles sont susceptibles d'être discriminées. L'économiste Gunseli Berik fait prévaloir ces considérations sur l'absence de mesure de la motivation, de la productivité, le goût du risque, l'esprit de compétition. Or, les travaux de l'AAUW ne prennent en compte que les facteurs suivants : diplôme, poste, heures travaillées, âge, type d'Université (privée ou public), statut marital...Mais à aucun moment l'universitaire en économie ne présente le cas des non salariés qui présente l'avantage d'exclure toute discrimination de l'employeur.

 

https://www.youtube.com/watch?v=UPbCKd l9L4

La philosophe Christina Hoff Sommers : « The AAUW researchers looked at male and female college graduates one year after graduation. After controlling for several relevant factors (though some were left out, as we shall see), they found that the wage gap narrowed to only 6.6 cents. How much of that is attributable to discrimination? As AAUW spokesperson Lisa Maatz candidly said in an NPR interview, “We are still trying to figure that out.”

 

One of the best studies on the wage gap was released in 2009 by the U.S. Department of Labor. It examined more than 50 peer reviewed papers and concluded that the 23 cent wage gap “may be almost entirely the result of individual choices being made by both male and female workers.” In the past, women’s groups have ignored or explained away such findings.

 

“In fact,” says the National Women’s Law Center, “authoritative studies show that even when all relevant career and family attributes are taken into account, there is still a significant, unexplained gap in men’s and women’s earnings.” Not quite. What the 2009 Labor Department study showed was that when the proper controls are in place, the unexplained (adjusted) wage gap is somewhere between 4.8 and 7 cents. The new AAUW study is consistent with these findings. But isn’t the unexplained gap, albeit far less than the endlessly publicized 23 cents, still a serious injustice? Shouldn’t we look for ways to compel employers to pay women the extra 5 7 cents? Not before we figure out the cause. The AAUW notes that part of the new 6.6 cent wage gap may be owed to women’s supposedly inferior negotiating skills — not unscrupulous employers. Furthermore, the AAUW’s 6.6 cents includes some large legitimate wage differences masked by over broad occupational categories. For example, its researchers count “social science” as one college major and report that, among such majors, women earned only 83 percent of what men earned. That may sound unfair... until you consider that “social science” includes both economics and sociology majors.

 

Economics majors (66 percent male) have a median income of $70,000; for sociology majors (68 percent female) it is $40,000. Economist Diana Furchtgott Roth of the Manhattan Institute has pointed to similar incongruities. The AAUW study classifies jobs as diverse as librarian, lawyer, professional athlete, and “media occupations” under a single rubric—“other white collar.” Says Furchtgott Roth: “So, the AAUW report compares the pay of male lawyers with that of female librarians; of male athletes with that of female communications assistants. That’s not a comparison between people who do the same work.” With more realistic categories and definitions, the remaining 6.6 gap would certainly narrow to just a few cents at most.

 

Could the gender wage gap turn out to be zero? Probably not. The AAUW correctly notes that there is still evidence of residual bias against women in the workplace. However, with the gap approaching a few cents, there is not a lot of room for discrimination. And as economists frequently remind us, if it were really true that an employer could get away with paying Jill less than Jack for the same work, clever entrepreneurs would fire all their male employees, replace them with females, and enjoy a huge market advantage. »

https://www.huffingtonpost.com/christina hoff sommers/wage gap_b_2073804.html

 

 

 

Des chercheurs de l'Université d'Evry évoquent un écart discriminatoire de 3 % à 10 %.

 

http://www.univ evry.fr/fr/index/Epee/EPEE/composition/ppetit/CdE_68.pdf

 

L’Insee indique d’ailleurs que pour la fonction publique l’écart est faible :

 "À caractéristiques identiques, les femmes perçoivent en moyenne 3 % de moins que les hommes

En 2015, le salaire net en EQTP des femmes dans la FPE s’élève à 2 338 euros par mois, soit 14,4 % de moins que celui des hommes (2 733 euros). Cet écart est en baisse de 0,2 point par rapport à 2014. L’écart est plus marqué au sein des salariés de catégorie A (17,3 %) que pour ceux de catégorie B (11,0 %) et de catégorie C (11,1 %). Les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels avec des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent aussi moins souvent les postes les plus rémunérateurs. Parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, presque 70 % sont des femmes. Cette part des femmes diminue progressivement et atteint 41 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés. Elles représentent par ailleurs les deux tiers des enseignants, qui sont, à catégorie donnée, moins rémunérés en moyenne que les autres salariés de la FPE. Le salaire net moyen en EQTP des enseignants de catégorie A est ainsi inférieur de 27,4 % à celui de leurs homologues non enseignants. Hors enseignants, l’écart de salaire entre hommes et femmes se réduit nettement pour la catégorie A (13,4 %), mais reste plus élevé que pour la catégorie B. La majeure partie de l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes s’explique par les différences de positions professionnelles des hommes et des femmes dans la FPE : à âge, qualification (approchée ici par le grade et la catégorie), statut, travail à temps partiel ou non, présence dans un EPA ou un ministère donnés, les femmes perçoivent en moyenne 3,2 % de moins que les hommes."

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2907247#titre bloc 21

 

Il faut noter, par ailleurs, qu’un journaliste de Marianne, dont l’idée est de dénoncer la précarité des immigrés, en s’appuyant sur les travaux de l’INSEE écrit ceci :

“Normalement, « toutes choses égales par ailleurs », il ne devrait pas apparaître de différence entre les immigrés. En fait, si. L’écart de revenu des immigrés européens tombe à  7 % par rapport aux non immigrés. Autant dire presque rien.”


 Alors quid des 5 % à 10 % pour l’écart hommes femmes ? 

 

http://www.marianne2.fr/hervenathan/Immigration des faits et des chiffres_a29.html?com

Le ministère du travail des Etats Unis ( US department of labor) a mené une étude sur les écarts salariaux : il aboutit à la conclusion que l'essentiel voire la totalité de l'écart s'explique par d'autres facteurs que la discrimination :

"Although additional research in this area is clearly needed, this study leads to the unambiguous conclusion that the differences in the compensation of men and women are the result of a multitude of factors and that the raw wage gap should not be used as the basis to justify corrective action. Indeed, there may be nothing to correct. The differences in raw wages may be almost entirely the result of the individual choices being made by both male and female workers."

http://www.the spearhead.com/wp content/uploads/2010/03/Gender Wage Gap Final Report.pdf

 
Le parlement canadien aboutit également à la conclusion que ce n'est pas la discrimination qui explique l'écart salarial :

"Malgré l’illégalité de la discrimination directe, l’écart salarial entre les femmes et les hommes persiste au Canada. Comme l’a indiqué l’économiste du travail canadien Morley Gunderson : « Il ne semble pas y avoir un facteur dominant unique qui explique les disparités salariales discriminatoires. Néanmoins, la somme de petits facteurs peut finir par exercer une puissante influence contraignante. » Comme nous l’avons vu, deux facteurs déterminants de l’écart salarial sont la concentration des femmes dans un petit nombre de groupes d’emplois peu rémunérés et le fait que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre des arrangements pour concilier le travail rémunéré et les tâches non rémunérées."

http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2010 30 f.htm

 

http://www.statcan.gc.ca/pub/75 001 x/01201/6036 eng.html

 

Voici un extrait édifiant du rapport de la commission européenne intitulé l'écart de rémunération entre femmes et hommes en Europe d'un point de vue juridique :

« Au niveau de l’UE, «l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes» est défini comme la différence relative des rémunérations horaires brutes moyennes des femmes et des hommes pour l’ensemble de l’économie.15 Cet indicateur est défini comme «non ajusté» du fait qu’il n’a pas été corrigé pour tenir compte de caractéristiques individuelles susceptibles d’expliquer partiellement les disparités salariales. Ces caractéristiques individuelles concernent, entre autres, les choix traditionnels de formation et d’orientation professionnelle des hommes et des femmes; le déséquilibre entre les hommes et les femmes en termes de partage des responsabilités familiales; le fait que les hommes et les femmes tendent encore à travailler dans des secteurs différents; le travail à temps partiel, qui est souvent très féminisé; etc.16

Il en résulte que l’écart de rémunération entre femmes et hommes «non ajusté» – également appelé écart «absolu» ou «brut » – couvre à la fois une éventuelle discrimination salariale et des écarts salariaux découlant de facteurs qui sont sans rapport avec une discrimination à proprement parler, mais qui sont susceptibles d’expliquer, en partie du moins, la différence. L’écart «corrigé» ou «net» couvre, en revanche, la part de l’écart de rémunération qui ne peut être expliquée et qui est supposée découler largement d’une discrimination au sens strict de la loi.

Le gouvernement des Pays Bas a explicitement précisé que l’écart de rémunération «corrigé» ou «net» ne pouvait, à son avis, être assimilé à une discrimination salariale. Alors que la «discrimination salariale» est un concept juridique, l’écart de rémunération «corrigé» ou «net» est le résultat d’un calcul basé sur plusieurs facteurs statistiques aboutissant à une idée générale de la situation dans différents

secteurs du marché du travail.17

Aux fins du présent rapport juridique, les experts nationaux ont été invités à se concentrer sur l’écart net dans la mesure où il s’agit de la part de l’écart de rémunération (non ajusté) que les juristes cherchent à réduire, voire à éliminer. Il apparaît clairement néanmoins que, dans certains cas, la frontière entre écart non ajusté et écart ajusté est fort mince, car elle dépend aussi de la quantité d’informations disponibles à propos des groupes de salariés étudiés. Visant en outre à analyser les liens éventuels avec d’autres volets du droit national (du travail) – mesures en matière de congés, travail à temps partiel et formes de travail atypiques notamment – le présent rapport peut également être envisagé comme un exercice destiné à transférer certaines parties de l’écart de rémunération «ajusté» ou «net» vers l’écart de rémunération «non ajusté» ou «absolu» et à les rendre ainsi davantage susceptibles de faire l’objet de solutions législatives. »

http://ec.europa.eu/justice/gender equality/files/gender_pay_gap/genderpaygapfromlegalperspective nov2010_fr.pdf

L’inspection générale des affaires sociales écrit en 2016 : « Les concepts. La mission estime en premier lieu que des outils de mesure ne peuvent qu’appliquer un cadre normatif, statistique et gestionnaire donné. Elle a constaté par ailleurs que de très nombreux concepts n’étaient pas acquis par les diverses parties prenantes de la politique de suppression des écarts de rémunération : égalité professionnelle et égalité salariale ; écart de rémunération et discrimination en rémunération ; critères de cette discrimination ; tous les concepts relatifs à la rémunération (distinction de la rémunération de l’emploi et de la personne etc.) ; la cohérence séquentielle d’une politique de suppression des écarts de rémunération qui doit être précédée de temps de constatation, d’affichage, d’explication et de justification – ou non – des écarts de rémunération. La mission s’est alors efforcée de clarifier tous ces concepts pour fonder son analyse des outils. »

« Un outil non opérationnel. La mission estime que l’outil de classification d’emplois neutre entre les sexes n’est pas opérationnel en France, de l’analyse même du pays qui le met en œuvre, le Québec. Si ce pays aura en 2019 mis 25 ans pour appliquer sa méthode, avec des moyens administratifs considérables, avec des relations sociales ouvertes, avec deux fois moins d’entreprises qu’en France, tout ceci pour des résultats conduisant à réduire l’écart salarial de 1,5 % en moyenne, la mission ne voit pas comment la France, sans aucune de ces caractéristiques, peut appliquer une telle méthode de façon opérationnelle. Des outils utiles, à mieux qualifier et dont il ne faut pas attendre la suppression de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Les deux outils de comparaison par groupes homogènes et de décomposition statistique de l’écart global ont pour avantage fondamental d’expliquer selon un certain nombre de variables la situation initiale de l’entreprise ; leur risque est de retenir des variables discriminatoires entre les femmes et les hommes et il convient donc de bien cadrer ces outils, comme le fait le pays pionnier en la matière, la Suisse et dont l’outil, LOGIB, se diffuse progressivement en Europe. Les résultats de ces outils montrent que les écarts de rémunération non expliqués sont de 2 à 5 %, aisément corrigeables par les entreprises sur quelques années. Les véritables raisons des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes ne sont alors pas celles d’une discrimination directe ou indirecte à travail à valeur égale mais dans un moindre accès des femmes aux postes de responsabilité (la ségrégation verticale) et aux métiers les mieux rémunérés (la ségrégation horizontale). Il y a un bon consensus sur ce sujet entre partenaires sociaux et entre chercheurs, même si chacun peut ensuite diverger sur les politiques correctrices. »

« Selon la Commission européenne, les législations européennes et nationales ont pratiquement éradiqué la discrimination directe entre femmes et hommes en matière salariale, la persistance de l’écart salarial découle dès lors de causes plus complexes prenant des formes diverses telles que la discrimination indirecte, la plus grande difficulté des femmes à concilier vie professionnelle et vie privée, la ségrégation du marché du travail, les stéréotypes qui influencent l’évaluation et la classification des professions, le choix de la filière de formation en fonction du sexe. Alors que 54 % des dossiers de réclamations auprès du Défenseur des droits dans le domaine de la lutte contre les discriminations concernent l’emploi (embauche, salaire, licenciement, etc…), seules 2,2 % de ces réclamations sont liées à une discrimination fondée sur le sexe30. »

« De nouveau, ces outils ont abouti à un résultat fondamental dans les entreprises qui les ont utilisés et qui ont été consultées par la mission : la faiblesse de l’écart résiduel entre les femmes et les hommes lorsque les salariés ont des caractéristiques comparables (entre 2 et 5 % en moyenne) et la capacité par mesures de rattrapage de supprimer cet écart en quelques années. Il en est de même de la branche qui utilise cet outil tous les deux ans depuis 2007, la branche de la métallurgie dont les résultats sont dans le domaine public. Il en est de même des résultats de l’outil LOGIB en Suisse dont les résultats sont là encore dans le domaine public et qui a pris beaucoup de soin à ne retenir que des variables explicatives non discriminatoires. Pour l’APEC, si l’on explique 60 % des écarts au niveau macroéconomique (après neutralisation de l’effet quotité de travail), 80 à 95 % le sont au niveau de l’entreprise, parfois plus. Un grand cabinet de rémunération (Wills Towers Watson) s’appuyant sur un panel de 600 grandes entreprises françaises ou filiales françaises de grands groupes internationaux estime en 2016, sur la base des salaires 2015 que l’égalité salariale est effective dans les grandes entreprises. »

« Malgré ces réserves, la mission est frappée par la convergence des résultats des trois outils d’analyse des écarts de rémunération au niveau de l’entreprise que sont les classifications d’emplois neutres, la comparaison par groupe homogène, la décomposition statistique de l’écart global et qui, toutes, situent à un faible niveau les écarts de rémunération dus à une différence possiblement discriminatoire dans la rémunération, à emploi et à caractéristiques personnelles comparables. Ces résultats au niveau de l’entreprise sont à cet égard cohérents avec ceux des chercheurs rappelés en partie 2, situant les sources de l’écart de rémunération constaté au niveau national dans la ségrégation horizontale et dans la ségrégation verticale des métiers. »

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-007R.pdf

 

 


Au Royaume Uni également, l'économiste britannique John Shackleton aboutit à des conclusions similaires dans Should we mind the gap ?.

Il écrit : « The pay gap may partly reflect compensating differentials: men’s jobs may typically have disadvantages that are reflected in higher pay. Women report greater job satisfaction than men. here is little evidence of direct discrimination by employers against women. Discrimination is often inferred from the unexplained residual in econometric analyses of the causes of the gender pay gap. When attitudes and preferences, as well as objective characteristics such as work experience and qualifications, are brought into the picture, however, most of the pay gap can be explained without reference to discrimination.»

En citant les travaux d’Olsen et Walby (2004), Shackleton indique que 38 % de l’écart salarial serait inexpliqué (discrimination, motivation, …). Cela correspond à 8 % à 10 % d’écart inexpliqué.
http://femtech.at/fileadmin/downloads/Wissen/Themen/Geld_regiert_die_Welt/should_we_mind_the_gap.pdf

http://www.lancs.ac.uk/fass/sociology/papers/walby modellinggenderpaygapswp17.pdf

L’économiste américaine June O’Neil écrit :

« Understanding the gender gap in pay is important because even in the absence of any labor market discrimination it is unlikely that the wage rates of women and men would be equal. As I have shown in this paper, the unadjusted gender gap can be explained to a large extent by non discriminatory factors. Skill differences between man and women have narrowed when measured in terms of schooling or even as actual years of work experience. However, other differences in work investments appear to have changed much more slowly. Women continue to work part time more than men and to choose work situations such as work in non profit institutions and occupations that can more easily be accommodated with home responsibilities.”

http://www.iza.org/en/webcontent/events/transatlantic/papers_2003/oneil.pdf

Sheree J. Gibb, David M. Fergusson and L. John Horwood, de l’Université d’Otago :

Prior to adjustment for explanatory variables, male wages were 38.0 per cent higher than female wages. After adjustment for human capital endowments, job characteristics and family responsibilities, there remained an unexplained gender wage gap of 11.5 per cent. Decomposition of the gender wage gap revealed that 66.4 per cent of the total gender wage gap could be explained by gender differences in human capital, job characteristics and family factors.

Dileni Gunewardena de l’Université de Peradeniya au Sri Lanka écrit :

Wage disparities between males and females are typically caused by differences in (endowments and returns to) education and experience, by occupational structure, and by differences in the demand and supply of male and female labour. Analysis of the gender wage gap for Sri Lanka enjoy an educational advantage over males, yet a persistent though small wage gap favouring males exists […].There are at least two possibilities that may account for the unexplained proportion of the gap. The first is that the unexplained gap reflects the presence of gender discrimination in the labour market, with women receiving lower wages than men for the same characteristics. However, an alternative possibility is that the unexplained gap is the result of additional explanatory factors that have not been controlled for in the analysis. While efforts have been made to control for a wide range of human capital, job related and family factors, it remains possible that additional explanatory variables exist which have not been controlled for.”

http://www.pep net.org/fileadmin/medias/pdf/files_events/4th_colombo/PMMA/Gunewardana pa.pdf

L'économiste Arnaud Dorsimont propose une analyse intéressante...on notera qu'il conclut quand même qu'il faut agir...

 

"Du reste, diverses études ont été réalisées en entreprises afin de prendre "sur le fait" les discriminations basées sur le sexe des travailleurs. Ces études ont été réalisées soit par l’envoi de CV similaires à l’exception du sexe du participant, soit par l’insertion dans une équipe d’un chercheur chargé de détecter la discrimination, soit par l’analyse des politiques de promotion en temps réel. Les résultats de ces études sont peu probants. Certaines d’entre elles concluent même à une discrimination positive envers les femmes."

 

"En vérité, une partie des différences salariales constatées semble pouvoir s’expliquer davantage par une différence d’investissement en capital humain. Les deux groupes analysés, hommes et femmes, n’ont pas des comportements équivalents. Ce sont ces différences de comportements qui conduisent à des différences de traitement."

 

http://www.lalibre.be/debats/opinions/l ecart salarial entre hommes et femmes n est pas du au sexisme opinion 58725917cd708a17d55d85da

 

En Autriche, les estimations sont également effectuées dans Wage differences between Austrian men and women: semper idem? René Böheim, Department of Economics, Johannes Kepler University Linz, Helmut Hofer, Institute for Advanced Studies Vienna, Christine Zulehner, Department of Economics, University of Vienna.

http://homepage.univie.ac.at/Christine.Zulehner/wagedifferences.pdf

 

Un rapport pour le Congrès américain, The Gender Wage Gap and Pay Equity: Is Comparable Worth the Next Step? 21 April 2003 de Linda Levine Specialist in Labor Economics Domestic Social Policy Division : “However, productivity characteristics may be omitted from studies because they are difficult or impossible to measure (e.g., motivation) or are not included in a particular data set (e.g., field of specialization in school), and they may be imprecisely measured (e.g., use of potential rather than actual work experience).”

http://www.policyalmanac.org/economic/archive/pay_equity.pdf

Une analyse et une synthèse très proches de la présente pour le cas américain : “Based on the above factors and the distinctions in studies below, the differences in pay appear to be caused by the choices that women make (as influenced by the culture and circumstances, but still by their choice).

 

No one can adequately quantify all the data and thus not all the causes, but overall there appears to be little or no basis for intentional discrimination and only some inferred basis for unconscious prejudice (which women themselves have about themselves).

 

Arbitrarily applying standards that are not provable or quantifiable leaves employers and the cost of unjustified litigation up to factors that are neither controllable nor determinable   in most cases. The courts would have to account for this factor, discounting somewhat any discrepancies, but it would have a difficult job doing so.

 

The legislation now before Congress appears to open up more wormholes and possible damage than any possible benefits. Current legislation should be more than adequate.

 

Of course, any real discrimination, which appears to be very rare, per the US government and studies, should be dealt with appropriately.

 

But, again, the gender gap pay difference (per hour, per equal job, per equal contribution) is largely a myth. They are paid according to 1) the best estimate of the job they will do, 2) their hours, and 3) their actual contribution, given the factors that get in the way of their contributing more   and those factors are by their choice, given their values and the rules they set for themselves. There is no appropriate outrage. “

http://thenonpolitician.homestead.com/Economics/GenderPayGap.html

Rachel Silvera et Séverine Lemière :

 « Les inégalités salariales ne correspondent pas à la notion de discrimination salariale. Par une analyse « toutes choses égales par ailleurs », la mesure de la discrimination salariale décompose l’écart salarial moyen entre hommes et femmes en différentes parts : une part expliquée par les différences dans les caractéristiques « productives » des individus et des entreprises auxquelles ils appartiennent (les variables de structure) et une part inexpliquée liée à des différences entre hommes et femmes dans les rendements sur le marché du travail de caractéristiques similaires. Cet écart injustifié est alors assimilé à la discrimination salariale. »

http://rachelsilvera.org/articles/lemiere&silvera%20sal%20GRH.pdf

 

Dans l’introduction à la page 15 du livre Un quart en moins de Rachel Silvera, on découvre : « L’ensemble de ces variables permet de raisonner à poste égal. « Toutes choses égales par ailleurs » (à niveau de formation, expérience, catégorie professionnelle, âge, secteurs d’activité supposés équivalents, etc.), les femmes gagnent entre 9 % et 15 % de moins que les hommes en France. Ce résidu correspond, selon les économètres, à de la discrimination salariale pure ».

 
Séverine Lemière est économiste experte des discriminations salariales, ayant même fait sa thèse sur le sujet en 2001  : La discrimination salariale entre hommes et femmes : une analyse à partir des modes de détermination des rémunérations par les entreprises.

http://www.theses.fr/2001PA010061

Elle explique à la télévision que les femmes sont payées 10 % de moins en faisant exactement le même travail que les hommes. 

 

Entre 1mn38 et 1mn52 :

 

https://www.youtube.com/watch?v=73mdOacvhyg

 

 

Séverine lemière oublie que ce qu'elle appelle "toutes choses égales par ailleurs" dépend du modèle statistique et donc de la précision des nomenclatures. Voilà une économiste largement plus qualifiée que le journaliste du figaro Charles Daisey, mais qui contrairement à ce dernier n'a pas su ou pas voulu lire les encadrés méthodologiques de la DARES ou de l'INSEE suggérant clairement qu'une information plus fine réduirait l'écart de 10 %.

Séverine Lemière, experte du sujet ignore également les travaux et déclarations de ses collègues Dominique Meurs et Sébastien Roux lesquels déclarent que lorsqu'on examine en détail entreprise par entreprise, fonction par fonction il n'y a pas d'écart salarial à travail égal.

 

Charles Daisey en théorie moins légitime parce que simple journaliste et non universitaire écrit pourtant avec raison :"

Les limites du modèle de la Dares

Qu'en est-il alors de «l'inexpliqué», ces 8 à 10% restants? La Dares se charge elle-même de souligner les limites du modèle sur lequel la ministre du Travail s'appuie. Cet écart est le résultat de la différence salariale entre hommes et femmes dans un secteur donné en ayant pris en compte toutes les différences que nous venons de mentionner. L'évaluation de cet écart dans le modèle se fait cependant en ne prenant en considération que 76 groupes de métiers, dont la définition peut paraître grossière: ainsi le plus fort écart inexpliqué observé porte sur les groupes «cadres de la banque et des assurances», alors que dans les établissements financiers, les hommes sont majoritairement cadres de direction, les femmes étant plus souvent cadres intermédiaires. Des fonctions similaires dans le modèle, donc, mais qui diffèrent en réalité dans les niveaux d'expérience et de responsabilité requis.

Le groupe des «professionnels de l'action culturelle, sportive et surveillants», qui comporte notamment les sportifs de haut niveau, met encore mieux en exergue le biais de l'étude: ici, ce sont les caractéristiques mêmes du métier (le sport masculin étant plus suivi médiatiquement) qui expliquent l'écart de rémunération entre un footballeur et une footballeuse du PSG, par exemple. Le rapport de la Dares explique d'ailleurs qu'en affinant les nomenclatures et en multipliant les catégories de salariés, la part «inexpliquée» diminue. En augmentant le nombre de catégories de 12%, la part inexpliquée diminue de 5%. Ce qui laisse penser qu'une nomenclature vraiment fine des groupes de métiers réduirait drastiquement cette part..."

 

http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2018/06/13/29002-20180613ARTFIG00357-inegalites-salariales-existe-t-il-vraiment-un-ecart-inexplique-entre-hommes-et-femmes.php

 

 

Rachel Silvera, elle aussi experte du sujet, se livre aux mêmes déclarations entre 1mn40 et 1mn50 illustrant ainsi le rôle des experts dans la diffusion de cette idée.

https://www.youtube.com/watch?v=OEuYi6TjiSs

 

 

Or, on lit dans le travail de la DARES (Lara Muller) en 2008 : « La décomposition de Blinder Oaxaca ne fournit qu’une indication imparfaite des pratiques possibles de discrimination. D’un point de vue méthodologique, l’estimation de l’ampleur des pratiques discriminatoires à l’aide d’une équation de salaire supposerait de connaître et d’observer tous les déterminants du salaire. Or, les données d’enquêtes, aussi riches soient elles, ne restituent que partiellement la situation des salariés car les déterminants du salaire sont nombreux et parfois difficilement observables et mesurables (les interruptions de carrière, la spécialité des diplômes, l’effort fourni, le pouvoir de négociation face à l’employeur par exemple). En outre, des biais peuvent affecter la mesure des variables observées, telle l’expérience professionnelle potentielle qui surestime l’expérience réelle (encadré 1). »

http://travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10 44.5.pdf

 

On retrouve ce message dans les encadrés dans chacune des publications comme par exemple en 2015 :

http://dares.travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2015 082.pdf

 

Dominique Meurs et Sophie Ponthieux en 2007 : « Plus l’équation est « riche » en variables, mieux l’écart est expliqué »

http://www.insee.fr/fr/statistiques/1376350?sommaire=1376355

 Lors des journées de l'économie, la conférence Disparités hommes femmes : discriminations ou préférences ? A eu lieu en présence des économistes Dominique Meurs, Cecilia Garcia-Penalosa, Marie-Claire Villeval et Mario Piacentini.

Cecilia Garcia-Penalosa déclare entre 25mn34 et 34mn50 : "Donc si on regarde la décomposition que j'ai derrière moi, vous savez que le revenu salarial annuel moyen pour les hommes à gauche et pour les femmes à droite. Et on voit qu'il y a une différence de 24,5 %. Donc les hommes gagnent un quart de plus que les femmes.

On peut décomposer cette inégalité. On peut regarder ce qu'on appelle les différences observables entre hommes et femmes par exemple les heures de travail, le secteur de travail et le type de poste et expliquer cet écart par différents facteurs. D'abord on a une partie qui est expliquée par la durée du temps de travail et le fait que le temps partiel est aussi pénalisé dans le sens que le salaire horaire est faible. Et ces deux composantes, vous voyez, expliquent 11 % de la différence entre hommes et femmes. Donc une partie très importante est due simplement aux différences de temps de travail.

7,3 % est dû aux différences dans le type de poste et dans le type de secteur. Donc le fait que les femmes choisissent des secteurs se trouvent dans des secteurs moins rémunérés par exemple le secteur des soins à la personne ou que dans un même secteur elles occupent des postes qui sont plus bas dans la hiérarchie. La troisième partie de cet écart, ces 6,3 que vous avez en bas c'est ce qu'on appelle la partie inexpliquée. C'est-à-dire c'est une partie qui n'est due à aucune différence qu'on peut mesurer. Et dans une grande part de cette littérature quand on parle de discrimination, on parle de cette partie non expliquée des données.

Si je passe maintenant à l'identification de la discrimination, est-ce que c'est une bonne chose d'assimiler ce chiffre que je vous ai donné ces 6,3 % comme une mesure de la discrimination et dire "un quart de la différence est le résultat de la discrimination" La réponse est sans aucun doute "Non" Pourquoi ? Parce qu'avec l'exercice que je viens de faire j'ai utilisé une grande base de données. J'ai utilisé l'enquête emploi qui a des informations assez précises pour certaines choses mais pas suffisamment précises pour d'autres. Par exemple, dans le milieu où je travaille, dans le milieu universitaire, maître de conférences et professeur vont être ensemble dans cette catégorie. Et donc on ne prend pas en compte, les détails fins de postes de travail occupé ou de la taille de l'entreprise comme on disait avant. Si je faisais exactement le même exercice avec des données beaucoup plus fines, je trouverais que les différences disparaissent. Donc qu'en contrôlant avec suffisamment de détail pour les postes, pour les secteurs, pour le type d'entreprise, l'expérience de l'individu, l'écart salarial entre hommes et femmes disparaît. Est-ce qu'on doit se dire qu'il n'y a plus de discrimination aujourd'hui ? On ne trouve pas dans les pays riches, en France comme ailleurs de discrimination salariale.

Mais on trouve peut-être de la discrimination ailleurs. Et c'est pour ça que la plupart des efforts récents se sont focalisés sur d'autres choses, sur la discrimination à l'embauche et sur la discrimination dans les promotions.

Je vais vous parler un petit peu de comment on a essayé d'identifier ce type de discrimination. Donc si on regarde la discrimination à l'embauche, il y a une étude qui a eu beaucoup d'influence qui est la première à identifier très clairement la discrimination contre les femmes aux Etats-unis. C'est une étude qui utilise les données sur les grands orchestres américains dans les années 1970-80 il y avait très peu de femmes qui jouaient dans ces grands orchestres. Et donc au début des années 1980, on a mis en place un système d'audition aveugle. Il y avait un jury qui décidait si on embauche. Et les jurys avaient face à eux un écran et derrière l'écran, il y avait un musicien ou une musicienne qui jouait et le jury n'avait aucune information sur cet individu et ne pouvait même pas le voir. Ils écoutaient et sur la base de ce qu'ils avaient écouté, décidaient s'ils allaient embaucher ou pas cet individu. Cette étude a identifié très clairement de la discrimination. Le nombre de femmes qui ont obtenu des postes dans les orchestres a augmenté énormément une fois qu'on a introduit les solutions aveugles. Mais ça c'était dans les années 1970 début des années 1980. Est-ce que c'est le cas aujourd'hui ?

Il semblerait que ce type de discrimination s'est réduit énormément. On fait beaucoup d'expériences aujourd'hui avec de faux CV. Des chercheurs comme nous envoie à des entreprises des CV qui sont identiques dans tous les aspects sauf qu'il y en a un où le candidat est un homme et un autre où c'est une femme ou il y a quelqu'un d'origine disons caucasienne européenne et un autre où on a des individus qui appartenaient à des minorités ethniques. Quand on fait ce type d'expérience avec des candidats avec les mêmes caractéristiques mais différents profils par rapport à leur sexe et leur ethnicité, on trouve que les origines ethniques continuent à être très très importantes. Il y a une différence énorme dans la probabilité que l'individu soit rappelé par l'entreprise selon son origine ethnique.

Par contre, il y a très peu de différences dans les taux de rappel pour les hommes et pour les femmes. Et les petites différences qui existent, on les trouve exclusivement pour les femmes qui sont jeunes et qui n'ont pas d'enfants. Donc, on ne semble pas trouver une préférence pour les hommes. Une femme de 40 ans, de 50 ans a la même probabilité d'être rappelée pour un entretien de travail. Mais par contre les femmes pour lesquelles on s'attend à un arrêt professionnel à cause des enfants, ont un taux d'appel plus faible que les hommes. Donc ce type d'évidences semble indiquer qu'il n'y a pas de préférences intrinsèque pour les hommes au lieu des des femmes mais qu'il y a un problème d'anticipation pour les entreprises qui voient de possibles problèmes de présence par rapport à certains groupes de femmes.

Quand on regarde les études sur les promotions on essaie de regarder là s'il y a un problème dans le sens que le jury, le groupe qui prend les décisions de promotion des individus dans certains postes de travail discriminent contre les femmes. On peut regarder les listes des candidats et les listes de candidats qui ont été promus. Et donc je viens de finir une étude pour le monde académique français qui regarde les promotions pour les maîtres de conférences et les chargés de recherche donc à l'Université et au CNRS aussi, les taux de promotion vers prof ou directeurs de recherche. Et là le résultat indique très clairement que le taux de promotion une fois que les individus sont candidats sont les mêmes pour les hommes que pour les femmes.  Là on trouve la différence c'est sur la probabilité de se présenter à la promotion. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire à nouveau qu'on n'a pas d'évidence de discrimination dans les promotions. On semble avoir plutôt des décisions des individus, qui sont des hommes qui avec certaines caractéristiques cherchent des promotions quand les femmes avec les mêmes caractéristiques ne le font pas. Quelles sont les sources de ces problèmes ? Est-ce qu'on peut parler d'autocensure ? Est-ce qu'on peut parler de peur à la discrimination. Peut-être mais ce qui est clair avec cette évidence c'est que les aspects comportementaux sont essentiels pour comprendre le marché du travail et Marie-Claire Villeval va vous parler plus sur ce type de différence."

https://www.dailymotion.com/video/x2c8h8e

 

Dans son article paru en juillet 2013, Women Entrepreneurs in the OECD: Key Evidence and Policy Challenges

Mario Piacentini
Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD)

"En matière d’entreprenariat, des écarts importants entre les sexes existent. Les hommes sont trois fois plus susceptibles que les femmes de posséder une entreprise avec des employés. Les femmes possèdent rarement de grandes entreprises et leurs gains moyens en tant que travailleurs indépendants sont jusqu'à 60% inférieurs à ceux des hommes. Les normes culturelles, les stéréotypes et le manque de modèles d’entrepreneurs féminins rendent les femmes moins intéressées par une carrière entrepreneuriale et moins confiantes dans leurs capacités d'entrepreneurs. D'autres obstacles comme le manque de temps et la composition de leurs réseaux professionnels conduisent les femmes à démarrer des entreprises relativement petites, avec de faibles niveaux de capital initial et de financements bancaires. Ces obstacles gênèrent un désavantage concurrentiel pour les entreprises appartenant à des femmes, qui se traduit par des niveaux de productivité de 5 à 30% inférieurs à ceux des entreprises appartenant à des hommes. Ce document présente également des exemples d'initiatives politiques dans les domaines du crédit, de la formation et de la sensibilisation qui peuvent débloquer le ‘double dividende’ de l'entreprenariat des femmes: une plus grande émancipation économique de la femme et des entreprises plus productives. Des meilleures données et plus d’analyses sont des conditions essentielles pour une mise en œuvre plus efficace de ces politiques."

"A Blinder-Oaxaca decomposition analysis shows that the lower capital intensity of female-owned enterprises is the most decisive factor in their lower productivity and explains 38% of the gap (Table 6) 11. The industries they operate in also accounted for a substantial share of the productivity gap (23%). A significant fraction of the productivity difference between men and women-owned enterprises cannot be explained by these observable characteristics of their businesses. The unobservable, personal characteristics of the men and women behind these businesses – their human capital endowments, risk attitudes, business strategies - also play an important role."

"Factors explaining gender differences in performance 31. Five main factors differentiate men and women in the type of businesses they set up and the management strategy they adopt:

• aspirations for growth

• entrepreneurial experience

• available time

• social networks

• access to credit (examined in a separate sub-section below)"

 

https://www.researchgate.net/publication/322317918_Women_Entrepreneurs_in_the_OECD_Key_Evidence_and_Policy_Challenges

Dans une économie de marché, on peut penser que si les femmes étaient payées 20 % à 30 % de moins pour un même travail, les hommes seraient souvent au chômage : il y aurait une "délocalisation" sur place au profit des femmes massivement embauchées. Et de fait, les hommes se trouveraient obligés d'avoir des exigences salariales moindres pour rester concurrentiels. Ceci a pu être testé empiriquement dans le cas de la Suède vers 1898.

 

Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON écrivent ainsi en 2014 :

« Economic theory tells us that firms in competitive markets that discriminate will see costs rise and profits fall. If this is sustained then such firms will either have to mend their ways or be forced to exit the industry. The existence of better-paid outside employment options for men meant that cigar firms had limited ability to lower men’s wages, but they could replace men with women to retain their competitive position. We find that firms which feminized their workforce more quickly were more likely to survive both before and after 1898. »

 

Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON constatent en 2014 que vers 1898 dans l'industrie du tabac en Suède il y avait une discrimination salariale pour le paiement à l'heure mais pas à la pièce, ce dernier plus relié à la productivité des travailleurs étant prédominant, les hommes y obtenant également des salaires plus élevés :

"We have remarkably good, previously unexplored, data for the cigar industry. In 1898 the Swedish government commissioned a comprehensive survey of the tobacco industry, from which a modern-style matched employer–employee dataset covering the entire industry has been created. This gives detailed information about the workers and the firms. In addition, we have data on firm survival both before and after this date. The nature of the industry and the data available allow us to test whether men and women were paid the same, and whether any differences in earnings can be explained by differences in individual characteristics, such as experience. Since some workers were paid piece rates and some by the hour, we can test whether the method of payment had an impact on the extent of gender discrimination.We can also test whether men and women were as likely to be in jobs that were generally better paid. Finally, this article is unique in the economic history literature in that we are able to test whether firms that employed more women were more likely to survive over time.

We find that, as expected, women were paid less per hour than men. This remains the case when we account for differences in worker characteristics.There is, therefore, evidence of discrimination. More specifically, there is evidence of discrimination in the wages paid to workers on time rates. In contrast, gender earnings differentials for piece-rate workers are fully explained by differences in productivity-related factors. This is true both in general and specifically for workers using moulds to roll cigars. Workers in the piece-rate section were generally better paid and disproportionately male. We find, however, no gender difference in the allocation of workers to piece-rate work. Instead the greater proportion of men in these positions can be explained by characteristics associated with being good at the job.

Therefore, the picture we find is one in which discrimination is real but not universal. Evidence from the time-rate section shows that the industry was not gender-neutral, but rather a place in which the level of men’s and women’s wages were determined by their outside options, which may have had customary elements, or may have been related to men’s greater strength.That said, evidence from the piece-rate section and from women’s ability to enter the better-paying piece-rate section shows that employers could and did behave in ways that were fair rather than discriminatory."

 

Avec une régression plus classique : "Table 1 showed that women earned 36 per cent less than men. Our OLS regression gives an adjusted gender gap of 21.2 log points, with figures of 36.3 and 18.4 for time-rate and piece-rate workers, respectively.24 Thus it appears that discrimination existed, and was more prevalent in the time-rate section of the industry. We need to be cautious about interpreting the extent of gender wage discrimination from these coefficients, however, because gender is correlated with experience and other characteristics associated with productivity."

 

 

Avec la décomposition d'Oaxaca-Blinder tout l'écart s'explique pour le paiement à la pièce par la productivité en 1898 en Suède dans l'industrie du tabac, le modèle suggérant même une discrimination positive envers les femmes (part (sur)expliquée de 116 %), interprétation rejetée par les auteurs :

 

"For all workers, taken together, we find that average hourly earnings for men are 46.0 log points higher than for women. Of this, better individual characteristics, such as age and experience, explain 16.6 log points, while having a better position within the firm explains a further 14.7 log points. These factors account for just over two-thirds of the earnings difference, leaving one-third unexplained. The results differ according to payment system. Men on time rates typically earned 23.3 log points more, of which just under half can be explained by differences in characteristics and occupations.26 The remaining 54 per cent is left unexplained. For piece-rate workers the aggregate earnings difference of 44.0 log points can be slightly more than fully explained by the combination of differences in characteristics and positions within the firm. We do not think employers discriminated in favour of women among piece-rate workers. The Oaxaca–Blinder method uses gender-specific earnings regressions. Since women generally have relatively weak labour market characteristics, the female-specific estimates are based on labour market characteristics that are generally low. We then calculate what women should earn were they to have the better labour market characteristics typical for men. There are of course some women who have high levels of characteristics, so we are not estimating out of sample range, but nevertheless any non-linearities in the returns to skills will alter our ability to assess female earnings accurately at high skill levels. This can generate a bias in favour of women in those positions.27"

 

"The job of a mould worker was well defined, and we know, therefore, that we are comparing like with like. This is reinforced by knowing the actual piece rate paid to each worker.These piece rates were individual and gender-neutral, making them perfect for accounting for individual productivity.The evidence from this analysis, presented in table 3, shows no evidence of discrimination. The coefficient on gender is small, and is completely insignificant statistically.When assigned exactly the same task, hourly earnings did not vary by gender, once the characteristics of the workers are taken into account.Those who were productive were paid well, and those who were not productive were not paid well: gender was irrelevant in both cases."

 

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/1468-0289.12017

 

 

Dans économie et statistique, publication de l’Insee (Chloé Duvivier, Joseph Lanfranchi et Mathieu Narcy) en 2016: « La composante ∆O est dite partie « inexpliquée » car elle représente la part provenant d’une différence de valorisation de ces caractéristiques. Notons que, comme avec la méthode de décomposition paramétrique d’Oaxaca Blinder, il convient de ne pas confondre différence de rémunération inexpliquée et évaluation de la discrimination salariale. (voir annexe 1). »

« La première partie de la décomposition est qualifiée d’« expliquée » car elle correspond à la part de l’écart de rémunération entre hommes et femmes qui résulte de différences dans leurs caractéristiques observables. La seconde est qualifiée au contraire d’« inexpliquée » car elle correspond à la part de cet écart qui peut être attribuable à des différences dans les rendements de leurs caractéristiques observables. Elle ne correspond cependant pas à une mesure de la discrimination salariale dont les femmes pourraient être victimes. En effet, une partie de l’écart de rémunération « inexpliqué » peut résulter de différences de caractéristiques entre les hommes et les femmes non observées et/ou d’erreurs de mesure pouvant affecter les variables observées. A l’inverse, parmi les variables observées, et donc prises en compte dans l’évaluation de la partie dite « expliquée », certaines peuvent résulter d’un comportement discriminatoire. »

http://www.insee.fr/fr/statistiques/2123152?sommaire=2123156

 

Il est donc clair, selon les économètres que le résidu ne correspond pas à de la discrimination pure.

 

Voici l'aveu de Rachel Silvera du 19 mars 2017, finalement l'enjeu n'est pas vraiment à travail égal mais de revaloriser les professions féminisées. Le mot discrimination n'apparaît même pas dans son plaidoyer présidentiel, si ce n'est "redynamiser la négociation de classifications professionnelles non discriminantes.". Silvera :

"Pour avancer enfin vers l’égalité salariale réelle dans l’entreprise, il ne faut pas se contenter de raisonner à poste égal. A ce rythme, on n’obtiendra jamais l’égalité salariale, sauf à attendre que tous les postes soient réellement mixtes. Et d’ailleurs pour parvenir à cette mixité, il faut passer par la revalorisation des emplois à prédominance féminine pour qu’enfin des hommes investissent ces emplois. En effet, les femmes sont concentrées dans peu d’emplois, (plus de la moitié d’entre elles étant dans une dizaine de métiers): il s’agit des emplois de la santé, de l’éducation, de l’assistanat, de l’aide à la personne, du nettoyage et de la vente. Du fait de la construction historique de ces emplois, de la faible syndicalisation dans ces secteurs, la reconnaissance des qualifications dans ces services ne sait pas faite comme dans les secteurs industriels. "

 

http://www.slate.fr/story/140246/revaloriser-les-emplois-predominance-feminine-pour-favoriser-legalite-salariale

Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Mercredi 7 décembre 2016, Séance de 16 heures 15, Compte rendu n° 6 sous la présidence de Mme Catherine Coutelle, Présidente :

 « Mme Lydie Recorbet, chargée des questions d’égalité femmes-hommes à l’ORSE. Nous n’avons effectivement pas de données chiffrées.

Vous nous avez demandé si l’on assiste à un rattrapage des salaires entre les hommes et les femmes dans les entreprises. Notre prisme est celui des grands groupes du CAC 40 ; les informations sur les PME nous sont remontées essentiellement par les organisations syndicales. Nos membres mettent en œuvre un rattrapage salarial, les écarts résiduels se situant en règle générale à moins de 5 %, pour celles qui nous les communiquent. »

http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-delf/16-17/c1617006.asp

 

 

 

L’effet des nomenclatures

L’examen des nomenclatures permet de comprendre pourquoi il est abusif de parler d’écart salarial à travail égal ou à poste identique ou encore de discrimination pure. En effet, on prend les PCS pour déterminer la profession exercée. Or, la PCS comprend des activités différentes et même des niveaux hiérarchiques différents. Prenons l’exemple de la profession 333e Autres personnels administratifs de catégorie A de l'Etat (hors Enseignement, Patrimoine, Impôts, Trésor, Douanes). On trouve des corps de la fonction publique d’encadrement intermédiaire et d’encadrement supérieur. Il suffirait donc qu’il y ait surreprésentation des hommes dans l’encadrement supérieur pour que statistiquement apparaisse un écart salarial à travail soi disant égal, alors même que dans la fonction publique l’évolution des carrières et des rémunérations est statutaire en fonction de grilles indiciaires.

Par exemple, s’agissant de la rémunération d’un administrateur INSEE qui a pour vocation d’être un cadre supérieur, on peut lire sur le site de l’Ecole Nationale de Statistique et de l’Administration Economique :

« Le salaire de base est comparable à ceux des emplois de la fonction publique de même niveau. S'y ajoutent des primes spécifiques. En début de carrière, la rémunération mensuelle nette, primes comprises, s'élève à environ 3700 €. Après quinze années de services, elle est comprise dans une fourchette allant de 6000 à 7000 €. »

http://www.ensae.fr/content/view/46/75/

S’agissant de la rémunération des attachés statisticiens INSEE qui ont pour vocation d’être des cadres intermédiaires, on peut lire sur le site de l’INSEE :

« Le traitement indiciaire est complété par un régime indemnitaire alloué sous forme de primes. En début de carrière, la rémunération mensuelle brute, primes comprises, s’élève à environ 2 900 euros (montant 2008). Après quinze années de services, selon la carrière de l’attaché statisticien, elle est comprise d’environ 3600 euros (montant 2008). »

http://www.insee.fr/fr/insee statistique publique/connaitre/concours documents/attache interne brochure 2010.pdf

On s’aperçoit donc qu’au sein d’une même PCS sans discrimination et de façon on ne peut plus légale, l’écart de rémunération en début de carrière est de 28 % de plus pour les administrateurs INSEE soit 22 % de moins pour les attachés statisticiens INSEE et cet écart s’accentue au bout de 15 ans de carrière 82 % de plus soit 45 % de moins. Tel serait l’écart hommes femmes si tous les administrateurs étaient des hommes et tous les attachés statisticiens étaient des femmes : on pourrait alors crier à la discrimination car statistiquement il s’agirait de la même profession (PCS) et donc de poste identique par interprétation abusive alors qu’en réalité, il n’y aurait aucune discrimination et la responsabilité ne serait pas la même.

Il est à noter qu’on compare ici la rémunération nette des administrateurs à la rémunération brute des attachés. Une comparaison des rémunérations nettes (ou brutes) accentuerait encore les écarts et renforcerait encore la démonstration. La rémunération nette au bout de quinze ans est du simple au double au sein d’une même PCS (3600*0,9=3240 pour les attachés).

Le rapport d’activité 2016 de l’Insee indique qu’il y a 1517 agents de catégorie A au 31/12/2016.

https://www.insee.fr/fr/information/2883392

La DGAFP dans L’encadrement supérieur et dirigeant dans les trois versants de la fonction publique en 2015 sur les données 2012 :"Parmi les autres corps et emplois de direction (25 % de femmes) et d’encadrement supérieur (29 % de femmes), les conservateurs du patrimoine (42 % de femmes), les architectes et urbanistes de l’État (42 %), les directeurs de projet (38 %) et les administrateurs Insee (34 %) sont les corps les plus féminisés."

 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/point_stat/PointStat_encadrement_superieur_def.pdf

 

Concours d’attaché statisticien principal

2016

Sexe des candidats

Nombre de candidats potentiels

Nombre de candidats inscrits

Taux de présence en 2015

Femmes

338

85

25,1%

Hommes

423

116

27,4%

Total

761

201

26,4%

% femmes

44,4%

42,3%

 

Source : rapport du jury du concours 2016 d’attaché statisticien principal

https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2120309/rapport_jury_attache_principal_2016.pdf

2012

Hommes

Femmes

Total

% femmes

Administrateurs INSEE

209

75

284

26,4%

Administrateurs INSEE hors classe

239

105

344

30,5%

Total

448

180

628

28,7%

Source : bilan statistique des principaux corps ENA et Polytechnique au 31/12/2012, Edition 2016

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/publications/coll_cadres_de_la_FP/bilan-X-ENA-20121231.pdf

En faisant la synthèse de ces informations, on s’aperçoit en effet que les hommes (ensemble administrateurs ou attachés) gagnent le double des femmes (ensemble administratrices ou attachées), en prenant la rémunération moyenne au bout de quinze ans (8267 euros pour les hommes contre 4 373 euros pour les femmes). En réalité, la prise en compte de la structure par âge et de l'ancienneté devrait encore accroître l'écart. Or, les administrateurs et attachés INSEE appartiennent à la même PCS au niveau le plus fin (PCS en 497 postes dans la nomenclature PCS 2003).

Profession 333e Autres personnels administratifs de catégorie A de l'Etat (hors Enseignement, Patrimoine, Impôts, Trésor, Douanes)

Administrateur civil

Attaché (principal) <administration centrale, services déconcentrés>

Commandant de police

Commissaire de police

Inspecteur <Etat, hors Impôts, Trésor, Douanes, Poste, France Télécom, enseignement>

Inspecteur du travail

Administrateur de l'INSEE

Administrateur des affaires maritimes

Agent comptable <ETAT><si grade inconnu>

Attaché d'administration scolaire et universitaire

Attaché de l'INSEE

Attaché de préfecture

Attaché des services extérieurs

Attaché parlementaire

Auditeur au Conseil d'Etat

Auditeur à la Cour des comptes

Cadre administratif <ETAT> <si grade inconnu>

Cadre comptable ou financier <ETAT><si grade inconnu>

Chef de service administratif de préfecture

Chiffreur chef des affaires étrangères

Conseiller (juridique) des affaires étrangères

Conseiller d'administration scolaire et universitaire

Conseiller principal ANPE

Directeur/Sous directeur de l'administration pénitentiaire

Elève administrateur / attaché

Greffier en chef

Informaticien <Cadre A> <Etat hors Impôts, Trésor, Douanes,

Poste, France Télécom, enseignement>

Inspecteur de la DGCCRF

Inspecteur des affaires maritimes

Inspecteur des affaires sanitaires et sociales

Inspecteur des services extérieurs

Inspecteur divisionnaire de la police

Intendant universitaire

Secrétaire/secrétaire adjoint des affaires étrangères

Sous préfet

 

http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/pcs2003/n4_333e.htm

Les primes de mobilité

« Indemnité temporaire de mobilité

 Décret n° 2008 369 du 17 avril 2008 portant création d'une indemnité temporaire de mobilité
Arrêté du 17 avril 2008 fixant le montant maximal de l'indemnité temporaire de mobilité instituée par le décret n° 2008 369 du 17 avril 2008

La création d'une indemnité temporaire de mobilité s'adresse aux agents titulaires et non titulaires de l'État dont la compétence est recherchée et qui acceptent une mobilité fonctionnelle ou géographique temporaire d'au minimum trois ans.

 

Son champ d'application cumulé avec celui de la prime de restructuration permet de couvrir l'ensemble des situations visées par les dispositifs existants (indemnité exceptionnelle de mutation et indemnité spéciale de décentralisation) qui sont supprimés. Elle est attribuée à la double condition de l'exercice réel d'une mobilité et de l'existence d'une difficulté particulière de recrutement. Les critères pertinents seront définis par voie de circulaire. Elle est versée par tranches durant la période définie au départ dans la limite de 10.000 euros.

 

Prime de restructuration de service

 

Décret n° 2008 366 du 17 avril 2008 instituant une prime de restructuration de service et une allocation d'aide à la mobilité du conjoint

Arrêté du 17 avril 2008 fixant les montants de la prime de restructuration de service et de l'allocation d'aide à la mobilité du conjoint instituées par le décret n° 2008 366 du 17 avril 2008

 

La prime de restructuration de service a vocation à accompagner les mutations et/ou les délocalisations de services consécutives à une opération de restructuration. Elle peut être versée aux agents titulaires et non titulaires en CDI ainsi qu'aux magistrats mutés ou déplacés dans le cadre d'une restructuration du service dans lequel ils exercent leurs fonctions, à l'initiative de l'administration qui reste seule juge de son opportunité et qui fixe le montant attribué à chaque agent dans la limite d'un plafond de 15.000 euros.

 

La prime peut être complétée par une allocation d'aide à la mobilité du conjoint qui, du fait de la mobilité subie par l'agent concerné par une restructuration de service, se trouve confronté à une perte d'emploi. Son montant est fixé à 6.100 euros. »

 

http://www.fonction publique.gouv.fr/primes et indemnites liees a la mobilite

L’arrêté du 4 septembre 2015 pris pour l'application des dispositions du décret n° 2015 1120 du 4 septembre 2015 relatif aux mesures d'accompagnement indemnitaire des réorganisations de service liées à la nouvelle organisation territoriale de l'Etat précise que lorsque l'opération de réorganisation donne lieu à une mobilité géographique, les agents concernés perçoivent les montants suivants :

 


CONDITIONS D'ATTRIBUTION


MONTANTS


I.   Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente comprise entre 20 et 39 km


1 600 €


II.   Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente comprise entre 40 et 79 km


Sans changement de résidence familiale ou de prise à bail d'un logement distinct


3 200 €


Prise à bail d'un logement distinct de la résidence familiale


4 500 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent sans enfant à charge


6 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent ayant un ou des enfants à charge


8 000 €


III.   Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente comprise entre 80 et 149 km


Sans changement de résidence familiale ou de prise à bail d'un logement distinct


6 000 €


Prise à bail d'un logement distinct de la résidence familiale


10 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent sans enfant à charge


15 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent ayant un ou des enfants à charge


20 000 €


IV.   Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente comprise entre 150 et 199 km


Prise à bail d'un logement distinct de la résidence familiale


13 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent sans enfant à charge


18 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent ayant un ou des enfants à charge


23 000 €


V.   Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente comprise entre 200 et 299 km


Prise à bail d'un logement distinct de la résidence familiale


15 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent sans enfant à charge


20 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent ayant un ou des enfants à charge


25 000 €


VI. ― Distance entre la nouvelle résidence administrative et la précédente supérieure ou égale à 300 km


Prise à bail d'un logement distinct de la résidence familiale


20 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent sans enfant à charge


25 000 €


Avec changement de résidence familiale pour un agent ayant un ou des enfants à charge


30 000 €

 

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031132460&fastPos=9&fastReqId=761513474&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte

 

 

 

L’autorité statistique britannique a mis en garde le parlement et le gouvernement quant aux risques de désinformation en raison de leur mauvaise communication sur l’écart salarial

Mickael Scholar, président de l’autorité statistique, chargée de veiller au bon usage des statistiques officielles, a écrit à différentes autorités gouvernementales et parlementaires pour les rappeler à l’ordre quant au mésusage des statistiques sur l’écart salarial. Dans sa lettre, il souligne combien les présentations ou déclarations officielles sont susceptibles de tromper le public, quant à la signification réelle de ces chiffres.

Voici un extrait de sa lettre du 7 août 2009 : 

“ On 11 June I wrote to the Minister for Women and Equality, the Rt. Hon. Harriet Harman QC MP to express concern over the way in which the 22.6 per cent figure had been used in a Government Equalities Office Press Release. In the view of the Statistics Authority this particular estimate, when used on its own without qualification, risks giving a misleading quantification of the gender pay gap […].

It would be an easy mistake for a casual reader to conclude from the Foreword that if the overall gender pay gap stands at 22.6 per cent and the full time gender pay gap stands at 12.8 per cent, then the part time gender pay gap must be considerably greater than 22.6 per cent. Indeed, the Foreword appears to confirm just such a conclusion when it states that 'pay gaps are even greater for part time workers (39.9 per cent)’. The casual reader would be surprised to learn then that median hourly earnings of women and of men (excluding overtime) are very close, with women’s median pay actually being slightly higher than men’s (by 3.4 per cent).

While the Foreword to Shaping the Future refers to 39.9 per cent as an estimate of the pay gap for part time workers, it does not explain what this is a measure of.”

http://www.statisticsauthority.gov.uk/reports   correspondence/correspondence/index.html

Voici un extrait de sa lettre du 11 août 2009 :

Limitations of measures of the Gender Pay Gap

22. The 2008 ASHE release states the following:

Although median and mean hourly pay excluding overtime provide useful comparisons of men’s and women’s earnings, they do not reveal differences in rates of pay for comparable jobs. This is because such measures do not allow for the different employment characteristics of men and women, such as the proportion in different occupations and their length of time in jobs.”

23. We agree with these important qualifying remarks which highlight some of the limitations of summary measures of the gender pay gap and the difficulties in providing a complete like for like comparison between men’s and women’s earnings. Although the estimates of the gender pay gap presented in this paper have value, they do not control for certain factors such as occupation and length of time in jobs which are likely to have a differential impact on the earnings of women and of men. These limitations need to be borne in mind when considering the extent to which measures of the gender pay gap provide evidence of inequality and discrimination in the labour market.”

http://www.statisticsauthority.gov.uk/reports   correspondence/correspondence/letter from sir michael scholar to harriet harman qc mp 11 june 2009 and m a note.pdf

Un écart de rémunération beaucoup plus fort chez les personnes à leur propre compte

Il s’agit d’aborder à présent la délicate question des performances moyennes des hommes et des femmes au travail et des écarts salariaux. Le champ d’analyse est la France.

En effet, l’opinion dominante tend à assimiler tout écart salarial à de la pure et simple discrimination. S’il est vrai que la discrimination doit être combattue avec la plus grande fermeté, il reste que les différences « objectives » de performance peuvent légalement justifier des différences de rémunération. S’il est vrai que l’écart salarial s’explique pour partie par la discrimination, ce qui doit être sanctionné et combattu, il demeure que d’autres facteurs non discriminatoires expliquent les écarts de salaire. Il s’agit donc de les mettre en évidence avant d’affirmer qu’ils ne s’expliquent que par le sexisme.

Il a déjà été montré que l’écart salarial hommes femmes s’expliquait en grande partie par des facteurs objectifs : heures supplémentaires, temps partiel, secteur d’activité, niveau de responsabilité, niveau de qualification, ancienneté etc…On passe donc de 27 % d’écart brut à moins de 5 % de part inexpliquée (en plus pour les hommes). C’est cette part inexpliquée qui peut être assimilée à de la discrimination.

Mais, cette part inexpliquée dans les travaux évoqués ne signifie pas qu’il n’existe aucune explication dans l’absolu. Autrement dit, ces 4 % ou 5 % (en plus pour les hommes ou en moins pour les femmes) ne sont pas forcément entièrement dus à de la discrimination. C’est ce qu’il faut à présent tâcher d’analyser.

Pour ce faire, nous allons procéder par un raisonnement par l’absurde, en supposant que l’écart salarial est exclusivement dû à de la discrimination. Autrement dit, c’est l’employeur qui discrimine les femmes. En partant de cette hypothèse, la seule façon d’avoir l’écart de rémunération « sans discrimination » est de considérer les écarts de rémunération des hommes et des femmes qui n’ont pas d’employeur : il s’agit de ceux qui travaillent à leur propre compte.

Nous allons nous référer aux travaux de l’Institut national de la statistique et des études économiques, dans la revue INSEE PREMIERE n°954 mars 2004, pour une première approche avec les dirigeants salariés avant d’aborder le cas des non salariés proprement dit.

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip951.pdf

 « D’une part, à fonction ou secteur équivalent, elles gagnent moins que leurs homologues masculins et d’autre part, elles sont relativement plus nombreuses dans les fonctions et dans les secteurs les moins rémunérateurs. En 2001, elles gagnaient en moyenne 29 500 euros net par an soit un tiers de moins que les dirigeants. Leur situation s’est un peu améliorée avec le temps puisque l’écart était de 39 % en 1993. Si on élimine les effets de secteur d’activité, de taille, de forme juridique et d’âge, le salaire des dirigeantes reste de 20 % inférieur à celui des dirigeants et cet écart est plus fort que pour l’ensemble des salariés (12 %). Chez les jeunes générations, ces différences de salaires sont moindres. »

Autrement dit, les dirigeants gagnent donc 49,3 % de plus que les dirigeantes. Si on élimine les effets de secteur d’activité, de taille, de forme juridique et d’âge, le salaire des dirigeants reste de 25 % supérieur à celui des dirigeantes et cet écart est plus fort que pour l’ensemble des salariés (13,6 %).

Ces travaux et tableaux montrent que même les femmes qui n’ont pas de hiérarchie (par exemple moins de 10 salariés) et qui ont moins de 30 ans gagnent moins que les hommes en moyenne dans le même secteur ! Quant à l’écart brut de rémunération de 27 % chez les salariés en faveur des hommes, il s’élève à 115,8 % pour les patrons du textile, habillement et chaussure. Cet écart de rémunération hommes femmes est même de 121,9 % pour les professions libérales juridiques. Autrement dit, les hommes gagnent le double de leurs pairs féminins, sans que cette différence énorme ne soit évoquée dans le débat sur la discrimination salariale. Les statistiques ne disent rien sur les heures supplémentaires de ces dirigeants, sur leur prise de risque, leur motivation, leur apport personnel, la qualité de leur gestion.

 Dans l’article Hommes – femmes, des différences de revenu sensibles pour les non salariés de la revue INSEE référence Les revenus d’activité des indépendants – Édition 2009, on peut lire à la page 40 le tableau modifié avec calculs complémentaires :

 

Revenus d'activité en milliers d'euros des non salariés (chefs d'entreprises et professions libérales) par sexe

Secteur d'activité

Total

H

F

écart H/F

Part des revenus nuls

Nb de non salariés

Part de femmes

Activités juridiques

102

132,6

59,8

121,9

2,7

51,1

42,0%

Industrie textile, habillement, chaussure

16

23,6

10,9

115,8

13,6

7,2

59,8%

Paramédical, dentiste, infirmière, kinésithérapeute, laboratoire 

48

64,9

35,9

80,8

2,8

187,1

58,3%

Services financiers, assurance, poste

66,4

70,9

39,5

79,6

10,7

24,4

14,3%

Services de location

27,2

29,6

17,4

69,7

33,9

5,6

19,7%

Industrie hors textile, habillement, chaussure 

27,4

29

17,3

67,2

10,8

74,9

13,7%

Industrie agroalimentaire (IAA) industrielle

27,9

29,8

17,8

67,2

8,4

8,3

15,8%

Médecins et activités hospitalières

78,6

89

54,7

62,7

1,8

121,8

30,3%

Services aux entreprises autres (comptabilité, conseil, intérim…)

37,9

41,3

26,2

57,8

15,9

188,9

22,5%

Pompes funèbres et soins des défunts

40,7

43,7

28,5

53,1

8,2

1,2

19,7%

Enseignement, hors supérieur

19,6

22,9

15

52,8

10,4

23

41,8%

IAA artisanale : boucher, charcutier, boulanger, pâtissier

29,5

31,1

20,5

51,6

6,2

36,6

15,1%

Location immobilière

41,3

44,1

29,2

51,1

30,7

21

18,8%

Activités immobilières, hors location

41

45,1

30,8

46,5

27

27

28,7%

Commerce de gros

30,8

33

22,8

44,7

19,1

60,1

21,6%

Services artistiques, culturels et sportifs 

15

16,3

11,7

39,2

16,5

51,9

28,3%

Services aux personnes autres (coiffure, beauté, pressing...)

14,8

18,3

13,6

34

8,5

84,3

74,5%

Commerce optique, orthopédie et ambulances 

45

48,3

36,5

32,5

8,2

7,6

28,0%

Services de transports

27,7

28,6

21,7

31,7

12

27,1

13,0%

Commerce de détail

18,4

20,1

15,7

28

12,6

242,9

38,6%

Hôtel, café, restaurant

21,9

23,7

18,7

26,9

14,1

142,5

36,0%

Bâtiment, travaux publics

28,6

28,8

22,7

26,7

6

249,1

3,3%

Pharmacie

97,8

109,2

87,7

24,4

2,9

25,2

53,0%

Services informatiques et Recherche & Développement

26,2

26,7

21,8

22,4

20,6

19,9

10,2%

Commerce et réparation automobiles

27,1

27,5

22,9

20,1

10,5

44,6

8,7%

Industrie extractive

34,5

35

29,7

17,8

15

0,4

9,4%

Taxis

16,2

16

18,4

–13,1

3,1

26,3

8,3%

Ensemble

36,4

39,8

28,7

38,6

10,2

1766

30,6%

Source : Insee, base Non salariés, 2005. calculs de l’auteur

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1373297?sommaire=1373307

 

 

Au Nigeria aussi la dérégulation accentue l'écart salarial : "This article investigates gender differences in Nigeria, in the impact of marriage and children on location in the self or waged employment sector, and on income from work. Findings show that the pay structure varies across employment sectors – waged and self-employed – and that the determinants of employment sector vary by gender and family roles. Differences in human capital investment and geopolitical zones also need to be considered. The estimates in the study reveal that there is a marriage premium for both males and females in the waged labour market, but partially support Becker’s (1991) gender-based household specialisation model in terms of the relative incidence of self-employment. There is a wage penalty for married women with children in the paid-employment labour market, but motherhood is also negatively associated with income levels for self-employed women. We also find a fatherhood penalty for paid-employed men. Nevertheless, overall, the gender difference is higher in relatively less regulated self-employment compared to the more regulated paid employment labour market. Findings therefore offer some policy inputs but also suggest the need for further research into the causes of the gender pay gap in self- and paid employment, and thus into the overall wage gap in Nigeria that inhibits women’s labour market participation and welfare."

 

http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1035304616677655

 

Kristy Eastough Business School The University of Western Australia

And Paul W. Miller Business School The University of Western Australia

"The effect of educational attainment on the earnings of the self-employed is remarkably different from that for wage and salary earners. Both males and females

receive positive returns to a degree, but the coefficients on all other forms of

education among the self-employed are statistically insignificant. This suggests that,

excluding degrees, which are required by professionals such as doctors, the returns to

other forms of education are zero. This supports the screening hypothesis, which

proposes that education does not inherently improve productive capacity but provides

employers with a signal of pre-existing abilities. In this case, workers in the wage and

salary sector are ‘screened’ by employers through educational qualifications and

therefore receive a return to education. Conversely, the self-employed are

‘unscreened’ and therefore do not receive a return to education (see also Lee and

Miller 2003)."

 

"The comparisons with the United States suggest that women will experience deterioration

in relative earnings as the Australian labour market is deregulated."

 

Sur les non salariés (self employed) effectivement c'est plus difficile d'invoquer la discrimination quoique certains parlent de biais systémique ou encore du fait que l'habitude d'être moins payée dans des emplois salariés se traduisent par une moindre rémunération quand les femmes sont à leur propre compte ou encore qu'il y aurait un moindre accès aux réseaux et un moindre accès aux fonds, prêts et financements ou encore les préjugés de la clientèle ou des fournisseurs (Lawter, Rua, Andreassi, 2016).

 

 

Aux USA :
"Self-employment is often viewed as a more desirable work arrangement than working as an employee for a firm. Women are pushed into self-employment due to organizational factors, such as a shrinking workforce or limited job opportunities, while being attracted to self-employment by the many psychological and social benefits (e.g., independence, flexibility, work-life balance, job satisfaction). Despite more women moving into self-employment, this type of employment still has different financial consequences for men and women. This article investigates whether a pay gap exists for self-employed women after controlling for industry, occupation, and hours worked and seeks to quantify the gender wage gap for the self-employed. A sample of 467 self-employed independent contractors in the United States was examined from the 2008 National Study of the Changing Workforce. The results indicate a large financial disparity between self-employed women and men. On average men earned $54,959 as compared to women who earned on average $28,554. Regardless of the parity in education, work experience, number of hours worked, or occupations, women earn less than men in self-employment. Findings suggest the existence of the glass cage—a phenomenon whereby self-employed women earn significantly less than self-employed men with limited abilities to narrow the economic inequality."

 

"However, self-employment is not a career panacea for
either professional or nonprofessional women, particularly
with regard to financial outcomes. The current research
posits that for self-employed women, the gender pay gap
is a manifestation of the underlying gender inequality and

creates a glass cage of economic inequality from which
there is no escape. We hypothesize that self-employment
does not close the pay gap for women as compared
to men even though women work as many hours as
their self-employed male counterparts. Furthermore,
professional women who are using self-employment as a
surrogate for part-time employment experience a punitive
impact on their income such that, regardless of their
occupation, they are unable to close the pay gap and end
up being trapped in the glass cage."

 

"We posit that the pay
gap is not due solely to differences in choice of industry,
occupation, or the number of hours worked, but instead
is deeply rooted in a system where women are paid less
at every level of employment."

 

"Our study found that, with no significant difference
between education and age, a professional woman made
62 percent of what her male professional counterpart
did on an hourly basis. One possible reason for the
inequity could be that women typically have less social
capital and more condensed networks, limiting their
ability to generate new business and their ability to
access capital needed to grow their business (Gatewood
et al., 2009; Coleman, 2000). Additionally, the same
gender stereotypes and biases that inhibited career
advancement in corporations are also firmly rooted in
the very organizations and networks that women need
to access and successfully pitch (Bosse & Taylor, 2012).
Self-employed women encounter the same attitudes and
biases when seeking funding for their businesses despite
experience and educational levels (Bosse and Taylor, 2012).
Another factor could be the very behaviors that make
one successful in business. A meta-analysis on gender
differences on negotiation outcomes (Stuhlmacher &
Walters, 1999) suggests that the pay disparity observed
in organizations can be partially attributed to gender-
based differences in terms of negotiated outcomes as
these initial differences become more pronounced in the
long run due to increases based on percentage of pay.
Therefore, it is possible that even though women leave
corporate jobs, among many other factors, due to the
lower pay rates they receive from their employers, they
keep on asking for less from clients or expect to be paid
less than men for the same job."

 

"This persistent inequality
in wages points to a more systemic gender bias in our labor
markets."

 

Pour les chercheurs travailler 50h ou 47h30 par semaine est équivalent malgré le fait qu'il y ait 2h30 d'écart :

"Hypothesis 2a theorized that no significant difference
existed between the number of hours worked by self-
employed women who worked full time and the number
of hours worked by self-employed men who work full
time. This hypothesis was supported. Men worked an
average of 49.9 hours, while women worked an average
of 47.5 hours"

 

La parité est atteinte quand les femmes gagnent davantage que les hommes : "Second, our study
found that in some industries women are outearning men.
Further study is needed to understand the positive factors
helping women achieve earning parity in these industries."

 

http://digitalcommons.sacredheart.edu/neje/vol19/iss1/3/

 

En Australie c'est l'accès aux liquidités (prêt, apport personnel...) qui est évoqué comme possible cause de ces différences de rémunération :

"This paper presents an analysis of the gender wage gap in the highly regulated Australian
labour market. It compares wage outcomes in the wage and salary sector with those for
the self-employed. Comparisons with the United States are provided. The large gender
pay gap in self-employment suggests that the aggregate gender wage differential will not
be eliminated solely through wage determination for wage and salary earners. The
greater gender wage gap in the self-employed sector may reflect liquidity constraints that
are more difficult for self-employed women to overcome relative to self-employed men.
The comparisons with the United States suggest that women will experience deterioration
in relative earnings as the Australian labour market is deregulated"

 

"A comparison of the adjusted wage gaps reveals a positive difference between wage
and salary earners (0.1559) and the self-employed (0.2044) of 4.85 percentage points.
That is, the gender wage gap is greater among the self-employed. As part of the
incomes of the self-employed may reflect returns on capital, this greater adjusted
gender wage gap for this group could arise where females have greater difficulty than
males in capital markets. Other factors that might have an influence include different
motivations across sectors ( e.g. , income maximisation versus combining market work
via self employment with home duties), and the absence of regulation of wage
outcomes among the self employed."

 

Les limites du niveau d'éducation en lien avec la productivité :

"The model was also empirically robust for the self-employed across countries.
However, education, with the exception of degrees, is not a significant determinant of
earnings among the self-employed in Australia. This result supports the screening
hypothesis that, at least in part, education does not inherently improve productive
capacity but is used by employers as a signal of pre-existing abilities. In the United
States labour market, while there is a positive relationship between educational
attainment and earnings in the self-employed sector, the increments in earnings due to
education are much lower than in the wage and salary sector."

 

"Despite their educational
backgrounds, historically self-employed women will often
select an occupation that requires lower skill levels and
also has less earning potential (Georgellis & Wall, 2005)."

 

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=595024

La sociologue Anne Revillard, peu suspecte d'antiféminisme, écrit dans l'article Les inégalités de genre dans l’enseignement supérieur et la recherche en 2014 :

 

"Or dans l’optique d’une analyse plus globale des inégalités de genre, le constat selon lequel les différences de productivité scientifique contribuent pour 40 à 43% de l’écart entre femmes et hommes dans les promotions acquises (Tableau 1) mériterait d’être endogénéisé."

 

"Plusieurs conclusions majeures émergent de l’exploitation de cette base de données. Tout d’abord, la probabilité d’accès aux postes de PU et DR diffère fortement selon le sexe : parmi l’ensemble des enseignant.e.schercheur.e.s, la probabilité d’occuper un poste de PU est de 39,9% pour les hommes et de 17,6% pour les femmes, soit un écart de 22,3 points, et au CNRS, la probabilité d’occuper un poste de DR est de 44,8% pour les hommes et 17,9% pour les femmes, soit un écart de 26,9 points. La décomposition de ce différentiel dans les postes atteints montre que les différences d’âge et de score de publication expliquent 70% de l’écart dans le cas du CNRS et 80% dans le cas de l’Université4 ."

 

https://hal-sciencespo.archives-ouvertes.fr/hal-01087572/document

 

 

Lors des journées de l'économie du 14 novembre 2014, la conférence Disparités hommes femmes : discriminations ou préférences ? L'économiste de la direction des statistiques de l'OCDE, Mario Piacentini s'exprime en présence des économistes Dominique Meurs, Cecilia Garcia-Penalosa, Marie-Claire Villeval. Il aborde la question des non-salariés 46mn05 entre et 1h02mn40 :

"On va maintenant un peu élargir le champ d'analyse. On a beaucoup parlé des différences entre hommes et femmes. Moi je vais plutôt vous parler des travailleurs indépendants et des entrepreneurs donc quelle est la question. On parle des données qu'on a récolté à l'OCDE et l'évidence les faits c'est qu'on observe des différences claires dans les taux de création d'entreprise et aussi dans la performance d'entreprise selon le genre de l'entrepreneur. Donc il y a essentiellement deux classes d'explication pour ce phénomène. Un premier facteur c'est ce qu'on appelle les imperfections du marché ou la discrimination, la discrimination positive ou des contraintes qui sont spécifiques au genre. Donc cette classe d'explication est plutôt mentionnée par ceux qui cherchent des arguments pour des politiques de discrimination positive. Dans le domaine de l'entreprenariat par exemple une politique de discrimination positive c'est une politique qui permet l'accès au financement, au crédit privilégié aux entrepreneurs, aux créateurs d'entreprises femmes, féminins.

Et l'autre - qu'on a déjà un peu abordé - argument, l'autre classe d'explication, est plutôt liée à des différences comportementales, à des différences de préférences entre les hommes et les femmes. Et d'un point de vue des politiques de de discrimination positive, c'est beaucoup plus difficile de justifier des interventions ciblées qui favorisent un groupe social, si les différences qu'on observe sont essentiellement dues à des préférences individuelles.

Donc voyez clairement qu'il y a une tension entre ces deux classes d'explication et je voudrais d'abord commencer par vous donner un peu un plan style OCDE, de tableaux de données comparatifs. Et d'abord sur les taux d'entreprenariat, on voit clairement que les femmes représentent une proportion assez faible, entre 15 % et 30 % des travailleurs indépendants avec des salariés. En statistique, on n'a pas une définition claire d'entrepreneur. Ici j'utilise ce qu'on appelle un proxy une variable qui peut servir pour mesurer l'activité entreprenariale, soit les travailleurs indépendants qui embauchent quelqu'un. Cette proportion est plutôt faible parmi tous les pays de l'OCDE et aussi ce pourcentage ne progresse pas sensiblement dans le temps.

Les autres pays pour lesquels on observe une augmentation de la part des femmes qui sont des employeurs (propriétaires d'entreprises avec employés) sont les pays en développement, où en général il y a eu une augmentation assez rapide de la participation des femmes au marché du travail. Donc le 2ème fait, on va passer à l'autre slide, nous avons parlé des écarts salariaux, ce qui est plutôt intéressant à observer, c'est qu'en général les écarts dans la rémunération pour les propriétaires d'entreprises, les écarts de genre, sont plus importants que les écarts salariaux. Vous voyez dans ce tableau, la barre mesure la différence entre la rémunération des hommes et des femmes travailleurs indépendants, l'écart arrive souvent à 50 % à 60 %. Les seuls pays pour lesquels on observe un écart plutôt faible, ce sont les pays nordiques, le Danemark, la Suède. Clairement cet écart diminue si on mesure la rémunération par heure travaillée. Les femmes travaillent, un nombre d'heures beaucoup inférieur que les hommes. Mais il reste significatif et en général il reste plus grand que l'écart salarial.

Le deuxième fait c'est comme toujours, comme dans l'analyse de l'emploi, c'est intéressant de faire un zoom sur les grandes entreprises, les entreprises qui ont le plus de succès, et si on fait ce zoom-là, on observe que la part des grandes sociétés.  Ici les grandes sociétés sont définies comme faisant partie du premier décile en termes de valeur des actifs, la part de ces entreprises, de ces grandes entreprises qui sont détenues en majorité par des femmes est très très faible. Ca peut descendre jusqu'à 3 %. Pour la France, on est autour de 8 %. Donc, participation faible à l'entreprenariat et surtout cette participation diminue selon l'échelle de l'entreprise.

Et l'Italie 14 %. L'Italie c'est un cas assez particulier. Déjà 14, c'est pas grand-chose. Puis, c'est un pays avec beaucoup d'entreprises familiales. Et dans cette mesure des entreprises qui sont majoritairement détenues par des femmes, on tient compte du nombre de femmes qui ont des parts dans l'entreprise. Avoir des parts dans l'entreprise ne signifie pas forcément avoir le contrôle économique de l'entreprise. Avoir des parts, avoir des actions.

Même sur les entreprises individuelles en Italie, il y a une proportion plus grande d'entreprises individuelles qui sont au nom d'une femme. Mais, il s'agit essentiellement d'entreprises familiales. Il y a des incitations aussi de taxation pour faire cela, comme toujours en Italie.

 

Alors on a eu un rapide aperçu des faits alors maintenant passons aux explications de cette différence de genre dans l'entreprenariat. Je vous propose quatre explications qui ne sont pas exhaustives et qui sont importantes.

La première c'est la ségrégation sectorielle. Donc, on entend souvent qu'il y a des barrières à l'entrée pour les femmes entrepreneures dans certains secteurs qui sont traditionnellement des secteurs masculins. Donc, ces secteurs là sont des secteurs avec une grande intensité capitalistique et donc qui ont aussi des profits plus élevés. Dans ces graphiques, on a mesuré la différence de productivité entre entreprises masculines et féminines. Et ce qu'on observe c'est que cette différence diminue substantiellement si on contrôle si on tient compte des différences de secteur et d'intensité capitalistique de l'entreprise. Dans la barre en bleu, il y a la différence inconditionnelle, simplement dans le carré on contrôle la différence de secteur. Et même en contrôlant par cette différence de secteur, on observe une différence de profitabilité des entreprises masculines et féminines. 

Donc la deuxième explication, c'est une explication relative à l'expérience managériale des hommes et des femmes. Ce qu'on observe généralement dans les donnés c'est qu'au moment de la création de l'entreprise, c'est que les femmes ont un niveau d'expérience dans la gestion de l'entreprise qui est inférieure. Ca change entre les pays mais c'est entre 5 % et 20 % inférieure en termes d'années passées dans la gestion d'entreprise, comme propriétaire ou manager de l'entreprise. Et l'expérience managériale est cruciale pour la survie des entreprises. Dans ce graphique j'utilise des données françaises sur les nouvelles personnes dans l'entreprise et vous voyez que la première ligne en bleu foncé montre que le taux de survie des entreprises gérées par des femmes avec le niveau d'expérience de cinq ans ou plus avant la création de l'entreprise. Et ces entreprises là ont un taux de mortalité beaucoup plus faible que les entreprises qui sont crées par des femmes sans expérience. Donc ce différentiel d'expérience qui peut être dû par exemple au fait que les femmes ont plus souvent des interruptions de carrière dues à la naissance des enfants peut aussi être un facteur clé. Et lié à cette explication là, l'explication que je pense être la lus importante c'est l'articulation hommes femmes du travail domestique. Ici j'utilise des données comparables d'emploi du temps, ce sont des données qui décrivent les activités de chaque individu à intervalle régulier de 4mn.  Donc on peut mesurer assez précisément combien de temps les femmes et les hommes passent à travailler. Dans ce cas, sur l'échantillon je me concentre sur les travailleurs indépendants et ça c'est purement illustratif mais ce que les données montrent c'est que c'est d'abord et dans tous les pays les hommes travailleurs indépendants travaillent plus pour leur entreprise chaque jour que les femmes. Et si on considère la naissance des enfants, on voit que - ça c'est le tableau en bleu foncé - quand il y a des enfants petits de moins de cinq ans dans la maison, les femmes diminuent substantiellement leur temps de travail. Le temps de travail des hommes soit il reste inchangé, soit il augmente. Donc il y a clairement un effet lié à l'articulation du temps de travail : travail pour l'entreprise et travail pour la famille. 

Dernière explication c'est l'explication liée à des réseaux sociaux qui sont essentiels surtout pour les entreprises pour certains secteurs, ce qu'on appelle les entreprises qui veulent grandir plus rapidement. Et ici on a regardé la composition des cadres dirigeants des sociétés de venture capital, des sociétés de capital-risque qui donnent des capitaux à de nouvelles entreprises émergentes surtout dans des secteurs à haute technologie. Et ce qu'on observe c'est que ces cadres dirigeants de ces sociétés responsables de de gérer ces fonds d'investissement sont presque 100 % des hommes, sont presque toujours des hommes. En France , on est autour de 70 %. Si on regarde en Asie le pourcentage des hommes arrive à presque 100 %.Donc si ces groupes sont des clubs fermés qui ne sont pas très ouverts aux femmes, il y a un problème d'accès aux réseaux sociaux, qui a une possible influence sur la croissance de l'entreprise. 

Mais comme je le disais au début de cette présentation, il y a une deuxième classe d'explication qui est liée aux préférences. Et on a des données aussi qui cherchent un peu à mesurer cette différence dans les préférences entre les hommes et les femmes. Ce qui émerge clairement c'est que les femmes ont une préférence un peu inférieure pour l'activité indépendante c'est-à-dire que les femmes ont une préférence inférieure pour l'activité indépendante. C'est-à-dire si on demande à une femme si elle préfère travailler comme salarié ou comme indépendante, les femmes ont tendance à dire "je préfère travailler comme salarié". Et il y a toujours un écart hommes-femmes dans cette préférence. Et ce qu'on observe aussi, c'est que les préférences sont en diminution en 2009 et 2012. Et puis il y a toujours cet argument qu'on entend souvent que les femmes ont une attitude envers le risque inférieure par rapport aux hommes, donc plus réticentes à prendre des risques, donc sont moins orientées vers une activité comme l'entreprenariat qui implique des risques. Et l'évidence sur cela n'est pas concluante. 

Et troisième explication, c'est que peut-être on est en train de mesurer le succès avec une mesure pas totalement approprié parce qu'il y a d'autres objectifs quand on lance une entreprise que l'argent. Et peut-être que les femmes sont moins orientées que les hommes à maximiser le profit. Elles cherchent d'autres choses dans leur activité enteprenariale.

Donc pour conclure il y a plusieurs facteurs qui contribuent à déterminer les écarts de genre dans le travail indépendant et dans l'activité entreprenariale. Et c'est difficile de distinguer les facteurs liés aux différences de genre (dans le comportement) et les facteurs liés à des contraintes réelles qui peuvent être ciblées par des politiques économiques. Donc je pense qu'il y a toujours beaucoup de recherche à faire dans ce domaine. C'est un domaine relativement pas trop exploré. Ma conclusion c'est essentiellement, si vous êtes intéressé au domaine il y a beaucoup de recherche à faire. Il y a beaucoup de données à explorer et donc pour les jeunes chercheurs allez-y."

 

https://www.dailymotion.com/video/x2c8h8e

 

 

L’ancienneté participe à l’écart salarial global

 

Les femmes des générations plus agées étant comparativement moins qualifiées et moins nombreuses dans les postes les mieux rémunérés, on retrouve dans les hauts postes des hommes âgés avec des hommes et des femmes plus jeunes. Globalement cette plus grande ancienneté favorise une moyenne salariale plus élevée chez les hommes.

« Au total, les emplois à la décision du gouvernement et les emplois dits d’encadrement supérieur font état d’un écart salarial de 7 % entre le

salaire médian des hommes et celui des femmes en 2008, au désavantage de ces dernières. Si l’on prend en compte les corps d’encadrement supérieur

de la fonction publique de l’État, comme celui d’administrateur civil, par exemple, le constat est similaire : le salaire médian des administrateurs

civils est de 5 787 euros mensuels, soit 290 euros de plus que celui des administratrices civiles et un écart de 5 % en 2008. L’écart salarial moyen

entre les hommes et les femmes constitue également une réalité dans une majorité de « grands corps » (Mines, Ponts et Télécoms ; Inspection générale

des finances ; Inspection générale de l’administration ; Inspection générale des affaires sociales ; Conseil d’État ; Cour des comptes, etc.). Par ailleurs,

plus on avance dans les hautes rémunérations de ces corps, plus l’écart se creuse au détriment des femmes. Il existe de nombreux facteurs explicatifs

liés notamment à la féminisation relativement récente de ces corps et emplois. Ce constat, qui reste à affiner, doit toutefois inciter à une très grande

vigilance. Si la grille indiciaire et l’absence de « sexualisation » des régimes indemnitaires constituent de puissants garde fous contre ces inégalités, les

gestionnaires doivent veiller à respecter l’égalité hommes femmes au sein de la rémunération du mérite individuel. »

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports publics/114000123/0000.pdf

Les interruptions de carrière

« Cette étude ci se démarque des autres car tous les emplois sont pris en compte, notamment les emplois à temps partiel. Surtout, on ne contrôle pas le salaire selon la situation instantanée des individus (notamment leur condition, à temps complet ou partiel) mais selon la situation initiale. Il ne faut pas non plus perdre de vue que l’on étudie ici la rémunération mensuelle. C’est pourquoi on évitera autant que possible le terme inégalités : le travail à temps partiel est pour partie choisi, et pour partie subi. On ne peut pas avec ces données séparer les deux aspects, contradictoires lorsqu’il s’agit de les interpréter en termes d’inégalités. C’est le différentiel de rémunération accumulé après plusieurs années de présence sur le marché du travail qui est analysé ici. Il peut notamment dépendre de la trajectoire suivie, en particulier des passages de temps complet à temps partiel (après une période de chômage ou après la naissance d’un enfant) ou de la possibilité d’occuper un emploi à temps complet quand on a débuté à temps partiel, mais aussi des changements de catégorie socioprofessionnelle ou d’entreprise (or la mobilité des hommes est plus importante que celle des femmes et les promotions, telles que l’accès au statut de cadre, concernent davantage les hommes que les femmes).

Les changements de situation professionnelle augmentent le différentiel de salaire entre sexes En moyenne sur l’ensemble des cohortes et sans contrôler les changements intervenus en cours de trajectoire, au bout de cinq ans d’ancienneté, le différentiel hommes/femmes est de 19 % (régressions de type I, cf. encadré 1). En contrôlant les changements de situation entre le début de la carrière et la situation cinq années plus tard, ce différentiel s’établit à 14 % (régressions de type II, cf. encadré 1). Ainsi, le différentiel de salaire entre des hommes et des femmes ayant débuté sur des emplois comparables et ayant connu les mêmes changements de situation cinq ans plus tard (comme être toujours restés à temps partiel ou être passés d’un premier emploi à temps partiel à un emploi cinq ans plus tard à temps complet) est de 14 %. Du fait des changements de situation par rapport à l’emploi initial, le différentiel hommes/femmes s’accroît donc de 5 % (8) au bout de cinq ans d’ancienneté. Les changements intervenant en cours de carrière tendent à augmenter les écarts de revenu salarial entre hommes et femmes, puisque à peu près 1/4 (5 %/19 %) du différentiel de revenu mensuel leur est imputable. Cela ne signifie pas pour autant que les changements de situation entre le premier emploi et l’emploi actuel soient en eux mêmes spécifiquement favorables aux hommes. Au contraire, les estimations telles qu’elles sont faites supposent au contraire qu’une même modification de situation (par exemple une mobilité socioprofessionnelle ascendante) à emploi initial équivalent a le même effet sur le salaire des hommes comme sur celui des femmes (9). Simplement, à premier emploi comparable, les hommes ont davantage de chances de connaître des changements de situation qui entraînent au bout du compte des augmentations de salaire que les femmes. (8) (9) Lorsqu’on contrôle la situation instantanée (régressions de type II), le différentiel hommes/ femmes de revenu se creuse moins rapidement pour les cohortes récentes que pour les cohortes anciennes, contrairement à ce qu’on observe lorsqu’on ne contrôle que la situation initiale (régressions de type I) (cf. graphiques IV et V). Ainsi, un homme ayant débuté entre 1988 et 1992 a une rémunération au bout de cinq ans d’expérience supérieure de 10,7 % à celle d’une femme ayant une situation initiale et une trajectoire d’emploi comparables. Ce différentiel est de 14,4 % pour ceux ayant débuté entre 1976 et 1980. Ne considérer les écarts de salaire hommes/femmes que par rapport à la situation instantanée, même en contrôlant la situation initiale, sous estime grandement l’écart créé par les différences de trajectoire suivies par les hommes et les femmes. Au bout de cinq ans de carrière, le différentiel hommes/femmes induit par la trajectoire professionnelle, de 5 % en moyenne (19 %   14 %), est de 3,6 % pour les salariés ayant débuté entre 1976 et 1980 (18 %   14,4 %) et de 10,9 % (21,9 %   11 %) pour ceux ayant débuté entre 1988 et 1992. Le différentiel de rémunération entre les hommes et les femmes dû aux changements intervenant en cours de trajectoire s’accroît nettement pour les cohortes récentes (cf. graphique VI et tableau 3). »

 

« Qu’elles transitent par des effets de désaccumulation de capital humain ou par des changements de situation d’emploi, les interruptions de carrière sont plus défavorables aux hommes, et ce encore davantage pour les débutants des cohortes récentes (11). »

http://www.coe.gouv.fr/IMG/pdf/LeMinezRoux2002.pdf

Un différentiel de productivité entre hommes et femmes suggéré par les écarts de performance des personnes à leur propre compte

 


Mais, implicitement (et surtout pas explicitement) la productivité est abordée (la production par tête). La productivité est un concept fondamental en économie. Pour un patron, le lien entre rémunération et productivité est plus direct car c’est lui même qui fixe sa rémunération en fonction des résultats de son entreprise.

 


Or, ainsi définie, la productivité moyenne des hommes dirigeants s’avère supérieure à celles des femmes dirigeantes à secteur et âge équivalent. En tous les cas, c’est une hypothèse réaliste pour les entreprises sans associés, avec un(e) dirigeant(e) jeune.

D’ailleurs, chacun peut noter que les femmes cadres gagnent plus que les femmes dirigeantes en 2001, ce qui est moins souvent le cas pour les hommes. C’est le paradoxe de la discrimination salariale : les femmes ont plus intérêt à être salariées d’entreprises qui les discrimineraient que d’être à leur propre compte.

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip951.pdf

 

 http://insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09c.PDF


Ainsi la part inexpliquée, assimilée à de la discrimination chez les salariés ne peut l’être pour les non salariés. Or, l’écart de rémunération hommes femmes ”toutes choses égales par ailleurs” est au mieux comparable dans les catégories salariés et non salariés, au pire plus important chez les non salariés que chez les salariés. Ce fait est de nature à restreindre considérablement la part de discrimination dans l’écart salarial, celle ci semblant tout à fait marginale.

Il est ainsi intéressant de noter que l’écart « sans patron » est encore plus important que l’écart « avec patron ». On peut donc raisonnablement supposer que la part inexpliquée d’écart salarial de 4 % ou 5 % s’explique en partie par ces différences de performance ou d’exigence salariale. Hormis la performance, l’autre raison pouvant être avancée, en effet, est le fait que les femmes soient moins exigeantes en rémunération : elles se paient moins, négocient moins durement des hausses de salaire, comme le suggère l’étude de la DARES précitée.


L’une des limites de la démonstration tient au volume horaire, les femmes patrons pouvant travailler moins en raison des charges familiales. Dans l’article Hommes – femmes, des différences de revenu sensibles pour les non salariés de la revue INSEE référence Les revenus d’activité des indépendants – Édition 2009, on peut lire à la page 38 : “Selon une autre source de l’Insee, l’enquête Emploi, le temps hebdomadaire de travail habituel d’une non salariée travaillant à temps complet s’élève (en 2006 2007) à 51 heures contre 56 pour les hommes. En intégrant cette dimension « durée » l’écart redevient proche de ce que l’on observe parmi les salariés à temps complet.” 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1373297?sommaire=1373307

 

http://insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09c.PDF

 http://insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09c.PDF

http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

On constate donc que l’effet “quantité horaire” (+9,8 % de durée hebdomadaire pour les hommes, autrement dit  8,9 % pour les femmes selon l’INSEE), explique une partie de la différence de rémunération. En tenant compte de cet élément, la productivité par tête est plus élevée, chez les hommes, en partie à cause de cette durée de travail supérieure.

Quant à la productivité horaire, soit l’effet “qualité horaire”, elle semble également plus élevée chez les hommes, puisque le différentiel salarial à quotité horaire équivalent persiste, comme chez les salariés à temps complet. Rappelons que ce différentiel est de 10,7 % (de plus pour les hommes) dont 5,1 points inexpliqués et assimilés à de la discrimination (cf. ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 337 338, 2000 – 7/8 page 145).

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES337 338G.pdf

 

Dans l’article Hommes – femmes, des différences de revenu sensibles pour les non salariés de la revue INSEE référence Les revenus d’activité des indépendants – Édition 2009, on peut lire à la page 39 :

“L’écart reste important pour les médecins, de l’ordre de plus de 60 %. Selon une étude de la Drees sur les médecins généralistes du secteur 1 (secteur conventionné), l’écart de revenu entre les hommes et les femmes est de 34 % en faveur des hommes. Cet écart s’explique essentiellement par le nombre d’actes réalisés par les médecins : en moyenne, les femmes médecins s’absentent un jour de plus par semaine que les hommes et réalisent moins d’actes par jour (voir dossier « Le revenu global d’activité des médecins ayant une activité libérale »).”

 

Les médecins masculins gagnent ainsi 60 % de plus que leurs consœurs tandis que les généralistes gagnent 34 % de plus. Les femmes médecins gagnent donc 37,5 % de moins que leurs confrères, les femmes généralistes gagnant 25,4 % de moins qu’eux.

On constate bien dans ce domaine qu’il y a d’une part, l’effet quantité horaire, soit la durée du travail qui accentue la productivité par tête masculine mais aussi d’autre part, l’effet qualité horaire ou productivité horaire, puisque le nombre d’actes, est plus important pour une même unité de temps. En clair, la “performance” horaire génère un différentiel de revenu en faveur des hommes, toujours en moyenne, bien sûr.

 

A caractéristiques comparables, les femmes médecins gagnent 25 % de moins que les hommes médecins selon l’INSEE :

« En effet, les hommes réalisent en moyenne 5 135 actes en libéral dans l’année tandis que les femmes en effectuent 3 785 : cet écart de 26 % pour l’ensemble des médecins libéraux est plus élevé parmi les omnipraticiens (près de 30 %) où l’homogénéité des actes – constitués pour l’essentiel de consultations et visites – est par nature mieux assurée. Lorsqu’on raisonne à âge, spécialité, secteur de conventionnement, niveau de dépassement, région d’exercice et niveau d’activité libérale comparables, des écarts de rémunérations persistent toutefois puisque les médecins libéraux femmes gagnent encore 25 % de moins que leurs confrères. Cet écart, toutes choses égales par ailleurs, est plus faible parmi les libéraux exclusifs (– 18 %) que parmi les médecins exerçant un mode mixte (– 28 %), les femmes, probablement plus souvent à temps partiel, percevant des salaires inférieur à ceux des hommes. L’écart hommes femmes qui n’est pas expliqué par les variables sociodémographiques de pratique et d’activité dont nous disposons, est beaucoup plus marqué parmi les spécialistes (à spécialité donnée), avec – 30 % en défaveur des femmes, que parmi les omnipraticiens (– 17 %). Ces écarts prennent sans doute leur source dans des pratiques différenciées qu’il conviendrait de mettre en évidence à partir de données complémentaires. »

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09f.PDF

A caractéristiques comparables, les femmes médecins travaillent 6h11 de moins que les hommes médecins selon la DREES en 1992 :

http://www.lestroiso.org/doc/ANNEXE_XIII_Temps_de_travail_des_medecins.pdf

En 2008, les économistes Brigitte Dormont et Anne-Laure Samson étudient les carrières des médecins libéraux (donc à leur propre compte) du secteur 1 et écrivent dans la revue Economie et statistique : « Les femmes médecins perçoivent des honoraires plus bas

Les femmes médecins ont, toutes choses égales par ailleurs, des honoraires inférieurs de 34 % à ceux de leurs homologues masculins (cf. tableau 1). Ces différences d’honoraires s’expliquent entièrement par le nombre de rencontres entre médecin et patient : sur la spécification expliquant l’activité, on trouve que celle des femmes est inférieure de 33 % à celles des hommes (7). Pour les médecins, on trouve ainsi un écart de rémunération entre hommes et femmes supérieur à l’écart moyen observé au niveau global pour les salariés. Le contexte est cependant différent, puisque dans le secteur 1, les femmes médecins ne peuvent subir de discrimination sur le tarif de la consultation : toute la différence est due à une moindre activité. Ce résultat confirme des analyses plus descriptives effectuées par Fivaz et Le Laidier (2001) sur les généralistes français : en moyenne, les femmes médecins s’absentent un jour de plus par semaine que les hommes et réalisent moins d’actes par jour.

Cette moindre activité des femmes reste à analyser : exprime t elle une « préférence » plus marquée des femmes en faveur du loisir ? Ou bien les femmes souffrent elles d’une discrimination de la part des patients ? Ou encore leur durée de consultation est elle plus longue ? Pour les états Unis, Rizzo et Zeckhauser (2007) ont étudié ces questions à l’aide de données concernant de jeunes médecins. Ils obtiennent le même écart de revenu entre les hommes et les femmes : 33 % en 1990. Le contexte institutionnel américain est assez différent, car les tarifs y sont souvent déterminés par le médecin, ce qui peut contribuer à accentuer l’impact d’éventuels comportements discriminatoires (8). Explorant les causes possibles d’un tel « gender gap », ces auteurs trouvent que l’écart est presque entièrement expliqué par des différences dans les préférences. Les femmes médecins ont un revenu de référence (9) inférieur de 26 % au revenu de référence de leurs collègues masculins. En outre, ces derniers réagissent activement lorsque leur revenu passe en dessous de leur niveau de référence : sans augmenter leur durée totale de travail, ils raccourcissent la durée de consultation et modifient la structure des soins fournis en faveur d’une plus grande proportion de procédures plus rémunératrices.9

Les résultats montrent également que les médecins ayant un mode d’exercice particulier (homéopathie, acupuncture, etc.) ont des honoraires inférieurs de 6,5 % à ceux des autres médecins. Cette différence est due à une moindre activité (on obtient   32 % pour le coefficient de la variable indicatrice MEP dans l’équation expliquant le nombre de rencontres médecin patient), fortement compensée par un plus grand contenu en actes de la rencontre, permettant à celle ci d’être plus rémunératrice. »

http://www.brigitte dormont.fr/pdf/ES414A.pdf

https://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_2008_num_414_1_7026

 

Tableau 1 Estimation de la fonction de gain pour les omnipraticiens du secteur 1

Variable

Coefficient

Écart-type

Sexe

 

 

Homme

Réf.

Réf.

Femme

- 0,3429 (***)

0,0041

Mode d’exercice particulier (MEP)

- 0,0650 (***)

0,0069

Durée entre la thèse et l’installation en libéral (en années)

 

 

Durée du travail (médecine libérale)

- 0,0224 (***)

0,0007

À temps plein

Réf.

Réf.

À temps partiel

- 0,0524 (***)

0,0045

Avec temps partiel hospitalier

0,0019

0,0024

Catégorie d’aire d’urbaine

 

 

Pôle urbain

Réf.

Réf.

Couronne périurbaine

0,0903 (***)

0,0049

Commune multipolarisée

0,1121 (***)

0,0079

Espace à dominante rurale

0,1452 (***)

0,0044

Densité d’omnipraticiens dans le département d’exercice

- 0,0025 (***)

0,0002

Densité de spécialistes dans le département d’exercice

-7.78*10-6

0,00009

Région d’exercice de la médecine

 

 

Île-de-France

Réf.

Réf.

Rhône-Alpes

- 0,1113 (***)

0,0077

Picardie

0,2091 (***)

0,0115

Auvergne

-0,005

0,0126

PACA

- 0,0775 (***)

0,0106

Champagne-Ardenne

0,1459 (***)

0,0124

Midi-Pyrénées

0,0274 (***)

0,0107

Languedoc Roussillon

0,0131

0,0101

Basse Normandie

0,0673 (***)

0,0117

Poitou Charente

0,0607 (***)

0,0101

Centre

0,0464 (***)

0,0094

Limousin

0,0172

0,0125

Corse

- 0,2328 (***)

0,0237

Bourgogne

0,0466 (***)

0,0104

Bretagne

- 0,0394 (***)

0,0084

Aquitaine

0,0519 (***)

0,0084

Franche Comté

-0,0335

0,0129

Haute Normandie

0,1655 (***)

0,0105

Pays de la Loire

0,0726 (***)

0,0092

Lorraine

0,0973 (***)

0,0097

Nord

0,2143 (***)

0,0093

Alsace

0,0091

0,0093

R2

0,2755

 

Fisher

269,56

 

Taille de l’échantillon

81 691

 

Lecture : la variable expliquée est le logarithme des honoraires. Par rapport aux médecins de la région de référence (Île-deFrance), les médecins de la région Rhône-Alpes ont, toutes choses égales par ailleurs, des honoraires inférieurs de 11,1 %. *** : Significatif au seuil de 1 % ; ** : significatif au seuil de 5 % ; * : significatif au seuil de 10 %. Champ : échantillon utilisé pour l’estimation : médecins du secteur 1, installés entre 1970 et 2001 et présents au moins une fois dans la base entre 1983 et 2004. Source : panel d’omnipraticiens libéraux du SNIR (CNAMTS), 1983-2004.

La première variable explicative du différentiel de rémunération est le sexe (-33 % à caractéristiques comparables pour les femmes) très très loin devant la localisation géographique (par exemple - 23 % pour la Corse, cas le plus discriminant après le sexe), la densité de praticiens et même le temps partiel qui explique 5 % de revenus en moins à caractéristiques comparables (cf. tableau 1 de la publication) ! Or, aucune discrimination salariale n'est possible dans ce cas.

On retrouve le quart en moins évoqué par l’économiste Rachel Silvera sauf qu’ici il est très clair qu’il n’y a pas de discrimination, ce quart en moins résultant entièrement de préférences. Il est remarquable que le revenu de référence des femmes médecins américaines soit inférieur de 26 % à celui des hommes car le revenu de référence est défini comme suit : « Recueillie par enquête, cette variable désigne un revenu qui semble correct à la personne interrogée, compte tenu de son temps de travail et de son investissement dans des études longues et coûteuses (pour les EU). »

En 2008, les économistes Brigitte Dormont et Anne-Laure Samson soulignent la moindre expérience des femmes médecins dans le document de travail Carrières des médecins généralistes les inégalités entre générations : « L’influence du genre : les femmes ont des honoraires plus faibles en moyenne que leurs homologues masculins et sont beaucoup plus présentes dans les niveaux d’expérience faibles que dans les niveaux d’expérience élevés (graphique F3).»

http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/serieetud75.pdf

 

Le journal l’express précise :"Les "indépendantes" touchent 22% de moins que les indépendants en moyenne, selon une enquête de l'Insee qui dresse un panorama des revenus des non salariés.

Si l'égalité salariale hommes femmes n'est pas encore devenue réalité, qu'en est il chez les indépendants? L'Insee publie ce 13 février une enquête sur les revenus d'activité des non salariés* éclairante.

Les femmes non salariées "classiques", c'est à dire pas micro entrepreneures, ont gagné en moyenne 22% de moins que leurs confrères masculins en 2015: 2820 euros par mois contre 3610 euros. Et pourtant, assure l'institut statistique, elles exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs, comme la médecine et les professions du droit. "Si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur au leur d'un tiers", indique l'enquête.

LE DÉBAT >> La transparence peut elle résoudre les inégalités de salaire homme femme?

L'Insee note que l'écart tend à se réduire et qu'il s'explique en partie par certaines spécificités: les femmes indépendantes ont un volume de travail plus faible (leur durée annuelle effective travaillée est inférieure de 19% à celle des hommes), elles sont plus jeunes (elles sont devenues chefs d'entreprise plus récemment) et par conséquent ont en moyenne moins d'expérience. Elles dirigent aussi des entreprises de plus petite taille.

Pour rappel, toujours selon l'intitut statistique, les salariées perçoivent en moyenne 18,4% de moins que leurs homologues masculins. 9,3% à secteur d'activité, âge, temps de travail etc. égaux. "

 

https://lentreprise.lexpress.fr/rh management/remuneration salaire/inegalites salariales une patronne aussi gagne beaucoup moins qu un patron_1984471.html

 

 

Il est à noter que là l'argument de la discrimination n'est pas utilisé. Pour autant, le journaliste n'envisage à aucun moment que les mêmes causes puissent produire les mêmes effets pour écarts entre salariés et salariées.

L’Insee dans la revue Insee Première, Les revenus d’activité des non salariés en 2015 écrit : « À secteur égal, les femmes gagnent un tiers de moins que les hommes

 

Les femmes représentent 36 % des non salariés en 2015 alors qu’elles comptent pour la moitié des salariés. Néanmoins, leur part s’accroît progressivement (+ 3 points en cinq ans). Elles sont de plus en plus nombreuses dans les métiers les plus qualifiés tels que médecins, professions du droit, architectes, mais aussi dans des activités où elles ont largement investi le micro entreprenariat : industrie (habillement ou fabrication de bijoux fantaisie, par exemple), services administratifs et de soutien ou encore enseignement. Fin 2015, parmi les non salariés ayant débuté leur activité en 2009 ou après, 41 % des micro entrepreneurs sont des femmes, contre 36 % des non salariés classiques.

 

Les femmes non salariées classiques gagnent en moyenne 22 % de moins que leurs confrères masculins en 2015 : 2 820 euros contre 3 610 euros. Pourtant, elles exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs : si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur au leur d’un tiers. Une partie de l’écart s’expliquerait par un volume de travail moins important ; elles sont aussi plus jeunes et dirigent des entreprises de plus petite taille en moyenne. L’écart de revenu entre femmes et hommes tend malgré tout à se réduire au fil des ans. Entre 2014 et 2015, le revenu des non salariés classiques augmente ainsi de 3,2 % pour les femmes contre 2,4 % pour les hommes. »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3323638

L’INSEE PREMIERE n°1185 du 22/04/2008 :

« Les caractéristiques du non-salarié et de son entreprise sont déterminantes

Dans le but de s’affranchir des effets de structure liés aux caractéristiques du non-salarié, de son entreprise et du territoire, on isole l’effet propre de chacune de ces variables sur le revenu. Ceci pour chacun des onze secteurs d’activité définis ici, de manière à tenir compte de l’hétérogénéité sectorielle inhérente à la population des non-salariés. Ces facteurs peuvent se répartir en deux groupes : d’une part, les caractéristiques du non-salarié et de son entreprise et d’autre part, les facteurs territoriaux liés à l’espace où le non-salarié est implanté. Ainsi, toutes choses mesurables étant égales par ailleurs, si le fait d’être un homme procure un revenu supérieur de 29 % en moyenne sur l’ensemble des non-salariés du champ ICS, cet avantage ne s’élève qu’à 10 % dans le commerce de détail hors magasin − éventaires et marchés − (tableau 2). En comparaison, l’impact de l’âge sur le revenu est relativement faible et devient même négatif dans la majorité des secteurs une fois passés 50 ans. En revanche, quel que soit le secteur d’activité, si l’ancienneté de l’entreprise est supérieure ou égale à 5 ans, l’effet sur le revenu est toujours positif, et l’ordre de grandeur est le même pour quasiment tous les secteurs (+ 40 % en moyenne). C’est donc l’ancienneté de l’ancrage de l’entreprise sur son territoire, davantage que l’expérience professionnelle totale de l’entrepreneur, qui influe sur le revenu. L’incidence du statut juridique est plus difficile à interpréter, tant le statut « profession libérale » est restreint à certains secteurs comme le conseil et l’assistance aux entreprises. Le fait d’être à la tête d’une SARL plutôt que d’une entreprise individuelle représente tout de même un atout indiscutable, avec un revenu supérieur de 44 % en moyenne. Cela signifie probablement que ce sont souvent des entrepreneurs plus dynamiques qui choisissent de se mettre en SARL. Toutefois, c’est le fait d’être employeur, c’est-à-dire d’avoir des salariés, qui constitue le critère le plus influant, avec une probabilité de gain moyen supérieur de 79 %. Dans ces entreprises souvent peu capitalistiques, passer de 0 à 1 salarié conduit à un doublement de la main- d’œuvre totale et donc à une forte croissance du potentiel productif.

Tableau 2 – Effets propres des caractéristiques du non-salarié sur son revenu, par secteur

Effets propres des caractéristiques du non-salarié sur son revenu, par secteur

en %

Effet propre associé au fait d'être un homme

Effets propres associés à l'âge (référence : 40 ans et moins)

Effet propre associé au fait de diriger une entreprise ayant au moins 5 ans

Effet propre associé au statut (référence : entrepreneur individuel)

Effet propre associé au fait d'être employeur

Plus de 50 ans

Entre 41 et 50 ans

Profession libérale

Gérant de SARL

Conseil et assistance aux entreprises

28

− 14

n.s.

81

n.s.

− 4

67

Activités financières et immobilières

55

− 11

12

54

17

21

118

Métiers de bouche

45

− 3

5

32

n.s.

29

74

BTP

50

− 3

6

27

20

49

62

Commerce et réparation automobile

26

n.s.

9

29

n.s.

59

81

Services opérationnels aux entreprises

37

n.s.

12

44

28

95

113

Commerce de détail en magasin spécialisé

36

n.s.

9

35

25

50

89

Hôtels et restaurants

24

− 5

8

29

27

33

68

Transports

28

− 7

4

13

− 34

48

56

Services personnels

27

− 17

− 3

29

− 18

60

76

Commerce de détail hors magasin

10

9

16

40

n.s.

253

219

Modèle tous secteurs confondus

29

7

5

40

26

44

79

·         Lecture : dans le secteur du conseil et assistance aux entreprises, pour les non-salariés être un homme procure en moyenne, toutes choses égales par ailleurs (en termes d'âge, de secteur etc.), un revenu d'activité supérieur de 28 % à celui d'une femme. n.s. : non significatif au seuil de 5 %.

·         Champ : non-salariés actifs au 31 décembre 2005 et ayant des revenus positifs, hors agriculture, éducation, santé, action sociale et administration.

·         Source : Acoss, calculs Insee.

 »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281220#titre-bloc-1

 

 

L'INSEE précise que les entreprises créées par les femmes survivent moins bien :

"À qualité de projet et à profil et âge identiques, les femmes réussissent moins bien. Le choix de l’activité, le niveau des moyens investis, le diplôme ou encore l’aide au moment de la création ne suffisent donc pas à expliquer la moindre survie des entreprises créées par des femmes. Des éléments extérieurs à l’entreprise tels que la compatibilité entre vie familiale et vie professionnelle sont peut être à l’origine de cette différence."

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1064.pdf

L’INSEE écrit dans Insee première de juin 2006 :

"Chez les indépendants, la différence de revenu entre hommes et femmes, en moyenne de 32 %, est plus marquée que chez les salariés, même quand on se limite aux cadres. C’est dans l’agriculture et pour les professions libérales et assimilées qu’elle est la plus flagrante (avec des différentiels respectifs de 57 % et 56 %), tandis qu’elle est limitée à 17 %dans l’industrie et la construction, secteurs où la présence féminine est moins fréquente. Comme chez les salariés, le revenu d’activité moyen varie avec l’âge. Les revenus moyens des quadragénaires sont supérieurs à ceux de leurs collègues plus jeunes. Cette différence est plus marquée chez les non salariés que chez les salariés. Mais au delà de 50 ans, le revenu moyen des non salariés fléchit alors qu’il continue à croître, en moyenne, pour les salariés (graphique). Une analyse « toutes choses égales par ailleurs » permet de mesurer les effets propres des différents facteurs pouvant avoir une influence sur le revenu (tableau 4). Ainsi, à profil équivalent par rapport aux variables observables, un homme non salarié a un revenu de 27 % supérieur à celui de son homologue féminin. De même, la baisse du revenu à partir d’un certain âge évoquée précédemment se trouve confirmée, les indépendants atteignant un niveau de revenu maximal entre 40 et 49 ans. Ces effets propres du sexe et de l’âge sur la dynamique de l’entreprise individuelle se retrouvent quand on s’intéresse au taux de survie à 5 ans des entreprises. Toutes choses égales par ailleurs, le taux de survie à 5 ans d’une entreprise dirigée par un homme est supérieur de 10 % au taux de survie d’une entreprise dirigée par une femme. De même, quand l’entrepreneur est âgé de 40 à 50 ans, ce taux est supérieur de 10 % à celui de son homologue âgé de 30 à 40 ans, et de 40 % à celui âgé de moins de 30 ans. Il est identique à celui d’un senior de 50 à 60 ans. "

Et encore : «Lecture : toutes choses égales par ailleurs, le revenu d'un indépendant est supérieur de 27 % à celui de son homologue de sexe féminin. L'écart est de 20 % pour les salariés du privé. »

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1084/IP1084.pdf

 

Même chez les autoentrepreneurs (microentrepreneurs), l’écart salarial est de 25 % de moins pour les femmes. L’Insee références de 2015, dans ses fiches thématiques portant sur l’année 2011 à partir de la source « base non salariés » fait apparaître un écart de 27,6 % pour l’ensemble des non-salariés et 19,8 % pour les autoentrepreneurs (page 101) et l’on peut lire à la page 100 : « Moins nombreuses que les hommes, les femmes sont aussi moins rémunérées : en 2011, elles ont retiré en moyenne 2 070 euros nets par mois de leur activité non salariée, soit 28 % de moins que les hommes (2 860 euros). Cet écart de rémunération est plus faible si l’on considère les seuls indépendants « classiques » (– 24 %) ou les AE (– 20 %). Il est plus accentué globalement en raison de la surreprésentation des femmes dans l’auto-entreprenariat, où les revenus sont très faibles. »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1374695?sommaire=1374698

 

 

Revenus en 2010

Effectifs Hommes

Effectifs Femmes

Effectifs ensemble

Revenu moyen Hommes

Revenu moyen Femmes

Revenu moyen ensemble

F/H 1

Auto entrepreneurs

330 294

215 854

546 148

3 880

2 910

3 497

 25,0

Entrepreneurs individuels « classiques »

718 273

414 031

1 132 304

4 030

3 030

3 664

 24,8

Gérants de SARL

560 104

186 081

746 186

3 220

2 430

3 023

 24,5

Dirigeants salariés de sociétés hors SARL

62 337

13 026

75 363

7 480

4 770

7 012

 36,2

Salariés du privé hors dirigeants

 10 371 001

8 471 442

18 842 443

1 808

1 300

1 580

 28,1

FPE titulaires

624 731

937 096

1 561 827

2 351

1 927

2 097

 18,0

FPH titulaires

159 634

667 485

827 119

2 166

1 706

1 795

 21,2

FPT titulaires

585 790

802 339

1 388 129

1 636

1 351

1 471

 17,4

Non titulaires fonction publique

399 594

766 187

1 165 781

2 131

1 784

1 903

 16,3

Total

 13 811 760

12 473 540

26 285 300

2 087

1 508

1 812

 27,8

Source : 2010, DADS, SIASP, estimations d'emploi localisées, enquête emploi, calculs de l'auteur

 

 

 

Revenus en 2010

Effectifs Hommes

Effectifs Femmes

Effectifs ensemble

Revenu moyen Hommes

Revenu moyen Femmes

Revenu moyen ensemble

F/H 1

Indépendants

1 608 672

815 966

2 424 638

3 717

2 861

3 429

 23,0

Fonctionnaires

1 370 155

2 406 920

3 777 075

2 024

1 674

1 801

 17,3

 

Source : 2010, DADS, SIASP, estimations d'emploi localisées, enquête emploi, calculs de l'auteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces résultats sont cohérents avec les travaux de l'économiste américaine Jessica Wolpaw Reyes. S'intéressant aux écarts salariaux entre gynécologues masculins et féminins aux Etats unis, Jessica Wolpaw Reyes montre que les écarts s'expliquent presqu'entièrement par des différences de productivité et des pratiques différenciées. Elle aboutit explicitement à la conclusion suivant laquelle, il n'y a pas d'écart salarial quand les femmes travaillent autant d'heures, reçoivent autant de patients et réalisent les mêmes actes médicaux.

 

"The above results indicate that female obstetrician–gynecologists receive incomes that are substantially lower (20–25% lower) than their male counterparts. However, the gender gap in income is reduced significantly when differences in practice characteristics and physician productivity are taken into account. In fact, among young physicians the share of the gender income gap that could not be explained by differences in characteristics or productivity fell so much around the turn of the century that it was statistically insignificant by 2002. This is the most striking conclusion of the present analysis: according to the most recent available data, male and female obstetrician–gynecologists who practice in the same manner appear to receive the same incomes. Gender does not matter. It is only when female obstetrician–gynecologists choose less financially rewarding practice arrangements or do less (see fewer patients, work fewer hours, perform fewer procedures) that they earn lower incomes."

 

http://journals.lww.com/greenjournal/fulltext/2007/05000/gender_gaps_in_income_and_productivity_of.5.aspx

« Why do female physicians earn less than their male counterparts? Data from the Young Physicians Survey yields an answer. Young male and female physicians respond differently to the reference incomes (RIs) they state. Males (revealing prospect theoretic preferences) respond strongly, particularly if below RIs. Females do not respond. Males also set higher RIs. That, combined with males’ greater responsiveness to RIs, fully explains the significant gender gap in earnings and earnings growth rates. Together, productivity measures and prejudice play at most a modest role. To boost their incomes, males raise their hourly incomes, not their hours of work. »

« Comparative analyses of physicians’ practice patterns suggest that females may be less willing than their male counterparts to give up other valued attributes for additional income. Female physicians work fewer hours per week and are more likely to interrupt their medical careers (Bowman and Gross, 1986). Female physicians may also be more reluctant to engage in income generating activities that might adversely affect their patients. One of the most consistent findings in the literature is “that female physicians spend more time with patients than do their male colleagues.”

Most studies also show that women are better “at involving patients in decisions and explaining medical terminology” (Harvard Health Letter, 2001, p. 4; see also Bowman and Gross, 1986). Perhaps this is because, as psychosocial theorists contend, females work in a more relationshipbased structure with their patients, encouraging patient responsibility and choice (Wertz, 1993; Martin et al., 1988). In a similar vein, other researchers (Gilligan, 1982; Johnson, 1988; Lyons, 1988) have contended that women and men tend to develop different moral senses, with women more likely to “value human relationships and feelings and make their moral judgments on the basis of damage to those relationships” (Brannon, 1996, p. 132).18

Clinical decisions differ significantly between male and female physicians as well, with male physicians opting more for invasive and costly treatments, such as surgery. For example, male obstetrician–gynecologists perform hysterectomies at twice the rate of their female counterparts (Domenighetti et al., 1985; Bickell et al., 1994), and they perform cesarean sections up to three times as often (Mitler et al., 2000). By contrast, female GPs offer their women patients more gender specific screening, such as mammograms and pap smears, than do their male counterparts (Lurie et al., 1993; Britt et al., 1996). The male tilt toward invasiveness, the female tilt toward prevention persists even after controlling for a variety of patient and medical practice characteristics.

This leads some researchers to conclude that such differences are to some extent “inherent to the sex of the physician” (Britt et al., 1996, p. 403). A final behavioral factor that might explain gender earnings differentials are women’s attitudes toward their families. Fuchs (1988) studies the range of posited factors that lead to a gender earnings gap and concludes, “the biggest sources of women’s economic disadvantage [is] their greater desire for and concern about children.” He cites as support that “the wages of mothers in their thirties ... lag (relative to childless women) by from 7 to 10 percent for each additional child” (p. 140).19

In sum, evidence from economics, medicine, and psychology suggests that differences in the economic and clinical behaviors of male and female physicians should be expected. We turn next to our conceptual framework and an empirical investigation of such gender specific differences.»

https://www.hks.harvard.edu/fs/rzeckhau/pushing_incomes.pdf

Fabrice Renault : « Cette étude risque fort d’irriter ces messieurs médecins. Des chercheurs de Harvard ont constaté que les femmes médecins qui soignent les patients âgés hospitalisés obtiennent de meilleurs résultats. Les patients pris en charge par les femmes sont moins susceptibles de mourir ou de retourner à l’hôpital après leur sortie…»

« Il y aurait environ 32.000 patients décédés en moins chaque année, si les médecins de sexe masculin pouvaient obtenir les mêmes résultats que les femmes médecins. »

https://www.mieux vivre autrement.com/les patients soignes par une femme medecin sen sortent mieux.html

 

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2593255

http://www.npr.org/sections/health shots/2016/12/19/506144346/patients cared for by female doctors fare better than those treated by men

 

 

Daniel S. J. Lechmann et Claus Schnabel l’Université d’Erlangen Nuremberg constatent des écarts salariaux pour les travailleurs indépendants allemands. La part inexpliquée des écarts hommes femmes est encore plus importante que pour les salariés. Mais la discrimination ne peut être invoquée dans ce cas. La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle n’explique pas non plus les écarts. Il existe peu d’éléments empiriques attestant d’une discrimination par les clients ou par les fournisseurs de capitaux. Les deux chercheurs allemands évoquent donc d’autres pistes à explorer, à savoir les traits de personnalité tels que l’attitude face au risque ou la compétitivité.

”One possibility to ensure not being discriminated by one’s employer evidently is being one’s own employer, i.e. becoming self employed. Hence, if employer discrimination played a major role, the gender gap in self employment earnings could be expected to be significantly lower than the gender wage gap in paid employment (Moore 1983). There is some empirical evidence, however, suggesting that exactly the opposite is the case – both raw and unexplained gender earnings gaps seem to be higher in self employment than in paid employment (see, e.g., Eastough/Miller 2004, Álvarez et al. 2009).”

” First, promoting female self employment seems to be no panacea for reducing earnings inequality between men and women.”

“Our results therefore suggest that self employed women do not earn less because they are seeking work family balance rather than profits, as is sometimes claimed.”

“Our finding that both the raw and the unexplained gender earnings gap are higher in selfemployment than in paid employment (which confirms some previous studies for other countries) is somewhat puzzling given that, in contrast to paid employment, there can be no employer discrimination in self employment. While a possible explanation could be that discrimination by customers, suppliers or capital providers plays a role, there is little empirical support for this from other studies. Nevertheless, in future research it would certainly be sensible to take financial (start up) capital into account where possible (as has already been done in previous studies for other countries, e.g. by Hundley 2001, Walker 2009 and Rybczynski 2009). Other variables that could help explaining the remaining part of the gender earnings gap might be personality traits like attitude towards risk or competitiveness (for paid employees this has been explored e.g. by Semykina/Linz 2007).”

http://www.laser.uni erlangen.de/papers/paper/164.pdf

 

Dans l'article publié par l'INSEE, Financial Constraints and Self-Employment, in France, 1945-2014, Arthur BAUER, Bertrand GARBINTI et Simon GEORGES-KOT écrivent en 2018 :

"Next, we explore whether these results carry over to women. One of the most striking changes over the 1945-2014 period is the rise in the share of women among individuals who enter self-employment each year. In addition, a growing literature highlights differences both in banks’ lending practices towards women and in women’s demand for capital. This calls for a separate investigation of the effects of wealth shocks on women’s entry into self-employment. When we reproduce the previous analysis on the sample of women, we find no significant effect of inheritance receipt or real estate price variations on their rate of entry into self-employment, at any point in time. The effect of wealth shocks on women’s rate of entry into self-employment is also significantly lower than the effect on men. These results suggest that women’s entry into self-employment is not primarily restricted by access to capital. "

https://www.insee.fr/en/statistiques/3640484

 

Ce constat est d’autant plus remarquable que dans l’article Inégalités de patrimoine entre générations : les donations aidentelles les jeunes à sinstaller ? Luc Arrondel, Bertrand Garbinti et André Masson écrivent : « Avoir reçu une donation est associé à une probabilité annuelle de création ou reprise d’entreprise 1,5 fois plus élevée (cf. tableau 1, colonnes (1) et (3)). Dans les colonnes (2) et (4) du tableau 1, le fait de recevoir une donation a été croisé avec l’âge de réception de celle‑ci afin de juger de l’importance de l’âge auquel la donation est reçue. Il s’avère que la probabilité de créer ou reprendre une entreprise est encore plus élevée si la donation a lieu avant 35 ans »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/1377767/ES472D.pdf

 

 

Sandra Gottschalk et Michaela Niefert du Center for European Economic Research (ZEW) constatent des écarts de performance hommes femmes chez les non salariés. Les deux chercheuses évoquent elles aussi le manque d’information sur des traits de personnalité tels que l’attitude face au risque ou l’efficacité personnelle.

 “Sales, two measures of employment growth, and return on sales are used as performance indicators.”

“We find that female founded firms perform worse for all indicators.“

” But there is also evidence that the profitability gap becomes even larger when accounting for gender differences in specific resources like the number of team partners and entrepreneurial experience. As to social feminist theory, the gap in profitability itself speaks against the theory’s implication that female entrepreneurs are as efficient managers as male entrepreneurs.”

“Thus we are unable to test the hypothesis that female entrepreneurs underperform because they are more strained by domestic responsibilities. Moreover, we lack information on personal traits like risk attitude and self efficacy which may also affect entrepreneurial performance.”

http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1795228

 

Le paradoxe norvégien, pays reputé comme étant l’un des plus égalitaires au monde, réside aussi dans la faible part de femmes entrepreneures, comme l’expliquent Arvid Raknerud and Marit Rønsen en 2014 : “One would therefore expect a country like Norway, with an almost equal male and female employment rate and a high general gender equality, to have comparatively high ratios of female to male entrepreneurship. Yet, women constituted only about 25 per cent of early stage entrepreneurs in Norway in 2010, which is lower than in most other industrialised countries (Kelly et al. 2011).

The literature mentions many reasons for women’s lower propensity to engage in entrepreneurial activities. Psychological and motivational factors have received a lot of attention since the very earliest research on female entrepreneurship, but their importance is still being debated. There is more of a consensus that dissimilar educational backgrounds and experience, and also differential access to capital may explain part of the gender gap. In Norway, however, even after controlling for these factors, most of the gender gap remains (Berglann, Golombek and Røed 2013; Rønsen 2012).”

 

Sur les non salariés (self employed) effectivement c'est plus difficile d'invoquer la discrimination quoique, mais certains parlent de biais systémique (Lawter, Rua, Andreassi, 2016).

 

Aux USA :
"Self employment is often viewed as a more desirable work arrangement than working as an employee for a firm. Women are pushed into self employment due to organizational factors, such as a shrinking workforce or limited job opportunities, while being attracted to self employment by the many psychological and social benefits (e.g., independence, flexibility, work life balance, job satisfaction). Despite more women moving into self employment, this type of employment still has different financial consequences for men and women. This article investigates whether a pay gap exists for self employed women after controlling for industry, occupation, and hours worked and seeks to quantify the gender wage gap for the self employed. A sample of 467 self employed independent contractors in the United States was examined from the 2008 National Study of the Changing Workforce. The results indicate a large financial disparity between self employed women and men. On average men earned $54,959 as compared to women who earned on average $28,554. Regardless of the parity in education, work experience, number of hours worked, or occupations, women earn less than men in self employment. Findings suggest the existence of the glass cage—a phenomenon whereby self employed women earn significantly less than self employed men with limited abilities to narrow the economic inequality."

 

"However, self employment is not a career panacea for either professional or nonprofessional women, particularly with regard to financial outcomes. The current research posits that for self employed women, the gender pay gap is a manifestation of the underlying gender inequality and creates a glass cage of economic inequality from which there is no escape. We hypothesize that self employment does not close the pay gap for women as compared to men even though women work as many hours as their self employed male counterparts. Furthermore, professional women who are using self employment as a surrogate for part time employment experience a punitive impact on their income such that, regardless of their occupation, they are unable to close the pay gap and end up being trapped in the glass cage."

 

"We posit that the pay gap is not due solely to differences in choice of industry, occupation, or the number of hours worked, but instead is deeply rooted in a system where women are paid less at every level of employment."

 

"Our study found that, with no significant difference between education and age, a professional woman made
62 percent of what her male professional counterpart did on an hourly basis. One possible reason for the
inequity could be that women typically have less social capital and more condensed networks, limiting their
ability to generate new business and their ability to access capital needed to grow their business (Gatewood
et al., 2009; Coleman, 2000). Additionally, the same gender stereotypes and biases that inhibited career
advancement in corporations are also firmly rooted in the very organizations and networks that women need
to access and successfully pitch (Bosse & Taylor, 2012). Self employed women encounter the same attitudes and biases when seeking funding for their businesses despite experience and educational levels (Bosse and Taylor, 2012).
Another factor could be the very behaviors that make one successful in business. A meta analysis on gender
differences on negotiation outcomes (Stuhlmacher & Walters, 1999) suggests that the pay disparity observed
in organizations can be partially attributed to gender based differences in terms of negotiated outcomes as
these initial differences become more pronounced in the long run due to increases based on percentage of pay.
Therefore, it is possible that even though women leave corporate jobs, among many other factors, due to the
lower pay rates they receive from their employers, they keep on asking for less from clients or expect to be paid

less than men for the same job."

 

"This persistent inequality in wages points to a more systemic gender bias in our labor markets."

 

La parité est atteinte quand les femmes gagnent davantage que les hommes : "Second, our study found that in some industries women are outearning men. Further study is needed to understand the positive factors helping women achieve earning parity in these industries."

 

http://digitalcommons.sacredheart.edu/neje/vol19/iss1/3/

 

En Australie c'est l'accès aux liquidités (prêt, apport personnel...) qui est évoqué comme possible cause de ces différences de rémunération :

"This paper presents an analysis of the gender wage gap in the highly regulated Australian labour market. It compares wage outcomes in the wage and salary sector with those for the self employed. Comparisons with the United States are provided. The large gender pay gap in self employment suggests that the aggregate gender wage differential will not be eliminated solely through wage determination for wage and salary earners. The greater gender wage gap in the self employed sector may reflect liquidity constraints that are more difficult for self employed women to overcome relative to self employed men.
The comparisons with the United States suggest that women will experience deterioration in relative earnings as the Australian labour market is deregulated"

 

"A comparison of the adjusted wage gaps reveals a positive difference between wage and salary earners (0.1559) and the self employed (0.2044) of 4.85 percentage points.
That is, the gender wage gap is greater among the self employed. As part of the incomes of the self employed may reflect returns on capital, this greater adjusted gender wage gap for this group could arise where females have greater difficulty than
males in capital markets. Other factors that might have an influence include different motivations across sectors ( e.g. , income maximisation versus combining market work via self employment with home duties), and the absence of regulation of wage outcomes among the self employed."

 

Les limites du niveau d'éducation en lien avec la productivité :

"The model was also empirically robust for the self employed across countries. However, education, with the exception of degrees, is not a significant determinant of earnings among the self employed in Australia. This result supports the screening hypothesis that, at least in part, education does not inherently improve productive capacity but is used by employers as a signal of pre existing abilities. In the United States labour market, while there is a positive relationship between educational attainment and earnings in the self employed sector, the increments in earnings due to education are much lower than in the wage and salary sector."

 

"Despite their educational backgrounds, historically self employed women will often select an occupation that requires lower skill levels and also has less earning potential (Georgellis & Wall, 2005)."

 

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=595024

 

En Allemagne ce sont les différences psychologiques qui sont avancées :

"Using a large data set for Germany, we show that both the raw and the unexplained gender earnings gap are higher in self employment than in paid employment. Applying an Oaxaca Blinder decomposition, more than a quarter of the difference in monthly self employment earnings can be traced back to women working fewer hours than men. In contrast variables like family background, working time flexibility and career aspirations do not seem to contribute much to the gender earnings gap, suggesting that self employed women do not earn less because they are seeking work family balance rather than profits. Differences in human capital endowments account for another 13 percent of the gap but segregation does not contribute to the gender earnings gap in a robust way."

 

Other variables that could help explaining the remaining part of the gender earnings gap might be personality traits like attitude towards risk or competitiveness (for paid employees this has been explored e.g. by Semykina/Linz 2007). A limitation of our data (and of many other data sets) is that such information is not available 13 and that our data is only cross sectional."

 

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2032003

 Dans l'article Being in Someone Else’s Shoes: the Role of Gender in Nascent Entrepreneurship, Maria Minniti et  Carlo Nardone écrivent en 2007 que ce sont les facteurs psychologiques et non socio-économiques qui expliquent la différence sexuée de création d'entreprises en analysant 37 pays  :

 

 

"After completing the equalization and bootstrapping procedures, we now ask: Does the difference in probability to start a business between genders remain or disappear when men and women are placed, on average, in ‘‘identical situations’’ for any given set of characteristics? If the difference stays the same, it means that those characteristics say nothing about the phenomenon under study. In contrast, if the difference disappears or is significantly reduced, it means that the characteristics considered ‘‘explain’’ at least part of the phenomenon.

Table VI shows the results of the equalization procedure applied to the socio-economic variables and macroeconomic conditions. There is a difference in propensity to start a business between men and women which is statistically the same compared to the original data without equalization. In fact, the 95% confidence intervals corresponding to the odds ratios of men to women propensity with and without equalization are (1.788,1.882) and (1.788,1.962), respectively. They clearly overlap. This suggests that the socio-economic conditions, as described by the categorical variables considered, do not explain the gender difference in nascent entrepreneurship. Table VII shows the results of the equalization procedure applied to the perceptual variables. Results are completely different from the previous situation. In fact, the difference in propensity to start a business between men and women almost disappears, since the odds ratio of men to women propensity with equalization is included in the bracket (1.135,1.240) at the 95% confidence level, while the corresponding confidence interval without equalization is (1.791,1.963). Also, the odds ratio for the equalized distribution is significantly closer to 1, with 1 indicate complete equality. These results suggest that perceptual variables are very important in explaining gender differences with respect to entrepreneurial behavior. Table VIII shows the results of the equalization procedure applied to three of the four perceptual variables, namely SUSKILL, OPPORT, and FEARFAIL. In this case also, the difference in propensity to start a business between men and women almost disappears, since the odds ratio of men to women propensity with equalization is included in the bracket (1.194,1.305) at the 95% confidence level compared to the bracket (1.794,1.305) without equalization. The fact that the confidence interval found in this case overlaps with the one found when all perceptual variables are equalized (as in Table VII) suggests that knowing other entrepreneurs (KNOWENT) is less important in explaining gender differences toward entrepreneurial behavior in comparison to the other variables in that group. Table IX shows the results of the equalization procedure applied only to SUSKILL and FEARFAIL. In this case the odds ratio of men to women propensity to start a business with equalization is included in the bracket (1.262,1.378) at the 95% confidence level.

Although there is still a significant large drop in gender differences, the odds ratio of men to women propensity is slightly higher than in the case of equalization of all perceptual variables. This suggests that opportunity perception (OPPORT) is an important factor in explaining gender differences, though SUSKILL and FEARFAIL seem to have the dominant effects. Table X shows the results of the equalization procedure applied to all the variables considered in the study. In this case the odds ratio of men to women propensity to start a business with equalization is included in the bracket (1.140,1.240) at the 95% confidence level. This confidence interval is statistically compatible with the corresponding odds ratio confidence bracket obtained by equalizing perceptual variables only. This supports the evidence presented by Koellinger et al. (2005b) who also use GEM data to show that gender differences in propensity to start a business are almost completely explained by perceptual variables."

 

"This confidence interval is intermediate between the one corresponding to odds ratio obtained by equalization of all variables only, and the one corresponding to odds ratio obtained with no equalization at all, confirming that the subjective (and possibly biased) perception of having skills suitable for successful entrepreneurship is a major factor behind gender differences in the propensity to start a business."

 

"On the other hand, our results support those presented by Koellinger et al. (2005a, b) according to which perceptual variables play a crucial role in explaining differences across genders with respect to entrepreneurial behavior. The emphasis on information and perceptions is not new in economic theories of entrepreneurship. Kirzner (1973, 1979) argued that entrepreneurship is ‘‘alertness.’’That is, the ability to perceive unexploited opportunities. Along similar lines, Harper (1998) argued that attention is always directed to things that we are on the lookout for and that, as a result, we are able to perceive more clearly. This means that entrepreneurial discovery is not a pure bolt from the blue but it is based on an individual’s ability to perceive an unexploited opportunity and act upon it."

 

"Attitudes toward entrepreneurship (or anything else for that matter) reflect, to a large extent, subjective perceptions rather than objective conditions. Regardless of the macroeconomic context, a very strong dependency exists between self-confidence, fear of failure and, to a less extent, opportunity perceptions. In fact, the perception of having sufficient skills is a dominant variable that seems to have an effect regardless of institutional settings, culture and overall level of entrepreneurial activity. Clearly, individual perceptions may differ from actual abilities and risk levels and are likely to be biased. There exists some evidence that distortions in perceptions are common among individuals in general, and among entrepreneurs in particular (Busenitz and Barney 1997; Cooper et al. 1988). This, of course, does not mean that entrepreneurs make wrong or irrational choices."

 

"Overall, our findings confirm the importance of cognitive processes within the context of specific market processes. Clearly our results are suggestive and more work in the area is required. In fact, at least two ways to interpret our findings: The one suggested in this paper argues that there may be indeed an inherent difference in the propensity to start a business across genders, and that such differences have primarily perceptual causes, are universal, and do not result from socio-economic and contextual circumstances. In an alternative, it can be argued that there are no gender differences, and that the observed variations between gender and the probability of starting a business can be eliminated by the addition of variables we have not included in our study. Some issues of endogeneity are also possible when factors that influence perceptions are considered. Thus, our study lends itself to several extensions."

 

"Second, with respect to the old standing debate on whether women tend to be less risk tolerant than men, our results suggest that although risk tolerance may play some role in gender differences, what matters is not the respondents’ fear of failure. Rather, it is the degree to which fear of failure affects the behavior of individuals. Noticeably, perceptions and risk tolerance are both subjective characteristics of the individual. They cannot be easily changed by exogenous interventions such as, for example, government programs. While policy can alter an individual’s incentives, the cultural factors that mold perceptions and risk profiles depend on the specific history of the place. They are path-dependent and, as a result, do not change or change very slowly."

 

https://www.jstor.org/stable/40229528?seq=1#page_scan_tab_contents

 

 

La discrimination salariale pure est marginale : de l’ordre de 2 % à 3 % une fois prise en compte la productivité

 


"Les pays européens n’échappent pas à cette représentation stylisée
qui reflète à la fois des choix personnels, mais aussi des spécificités culturelles et des contraintes
institutionnelles (durée des congés maternité, offre de crèches et de services pour la petite
enfance, etc.), voire des phénomènes de discrimination à l’embauche ou salariale."

 

"Les écarts entre le salaire horaire brut moyen des femmes et celui des hommes sont assez
stablesdepuis1994,selon une ampleur qui varie entre les pays :de 6 à 7 points en Belgique et
en Italie, à environ 15 points en France, et jusqu’à plus de 20 points en Allemagne en 2014
(figure 4). Ces écarts de salaire ont des causes objectivables multiples (différences de types
d’emploi, de fonctions exercées et de secteurs d’activité, de niveaux de diplôme et de qualification ; moindre ancienneté liée aux interruptions ou réductions d’activité passées, etc.),
auxquelles s’ajoute une discrimination résiduelle non objectivée et d’importance variable
selon les pays."

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2586461/FHEGAL17c_D2_pensions.pdf

 

Selon le journal The economist, le cabinet Korn Ferry trouve 2,7 % d'écart inexpliqué pour la France et 0,8 % pour le Royaume-Uni :

 

"According to data for 8.7m employees worldwide gathered by Korn Ferry, a consultancy, women in Britain make just 1% less than men who have the same function and level at the same employer. In most European countries, the discrepancy is similarly small. These numbers do not show that the labour market is free of sex discrimination. However, they do suggest that the main problem today is not unequal pay for equal work, but whatever it is that leads women to be in lower-ranking jobs at lower-paying organisations."

 

https://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2017/08/daily-chart

 

 

"Korn Ferry Hay Group set out to create a more accurate view of what the gender pay gap actually is. We had one advantage at the outset, one lacking in other analyses: We were able to control for job level— the biggest driver of pay. Our pay database holds compensation data for more than 20 million employees in more than 110 countries and across 25,000 organizations, making it the largest and the most comprehensive such database in the world. In addition, for every country for which we have the granular data (in this case for 33 countries), we were able to compare pay for men and women at the same job level; at the same job level and in the same company; and at the same job level, in the same company and in the same function. By isolating the main factors that influence pay—job level, company and function—we found that the actual gender pay gap looks far different from the image broadcast in the media. In fact, the deeper we drilled into the data, the smaller the pay gap became. And when we compared like with like, it became so small as to virtually disappear."

 

https://www.kornferry.com/institute/download/download/id/17733/aid/1246

Le site Glassdoor permet aux salariés d'évaluer leur environnement de travail en restant anonymes dans 190 pays. A partir de la collecte de ces informations, Glassdoor réalise des études, notamment sur les salaires.

 

Le site Glassdoor publie ainsi en mars 2016 un rapport signé par Dr. Andrew Chamberlain, Chief Economist, Glassdoor  Demystifying the Gender Pay Gap -Evidence From Glassdoor Salary Data essentiellement sur des données américaines mais aussi de France, d'Allemagne, du Royaume-uni et d'Australie : 

"MAIN TAKEAWAY: The gender pay gap is real, both in the U.S. and around the world. Men earn more than women on average in every country we examined, both before and after adding statistical controls for personal characteristics, job title, company, industry and other factors designed to make an apples-to-apples comparison between workers.

HOW LARGE IS THE GAP? Based on more than 505,000 salaries shared by full-time U.S. employees on Glassdoor, men earn 24.1 percent higher base pay than women on average. In other words, women earn about 76 cents per dollar men earn. This is consistent with official sources that show women earn on average 75 to 80 cents per dollar earned by men.1 However, comparing workers with similar age, education and years of experience shrinks that gap to 19.2 percent. Further, comparing workers with the same job title, employer and location, the gender pay gap in the U.S. falls to 5.4 percent (94.6 cents per dollar)."

 

"In recent years there has been a dramatic improvement in our understanding of the gender pay gap. In early studies, many economists assumed all unexplained differences between male and female pay were caused by overt workplace discrimination.7 But as research has accumulated, a more nuanced view has emerged. The sorting of men and women into different occupations has emerged as one of the main drivers of the gender pay gap—a factor that has little to do to with overt bias and reflects complex social pressures that divert women into some professions and away from others. Additionally, research has shown college major, gender differences in pay negotiation, and gender norms around caregiving and the resulting need for workplace flexibility are all important drivers of the gender pay gap8— none of which reflect overt discrimination. This points to the need for societal and public policy solutions that address these more subtle causes of gender pay differences."

 

https://research-content.glassdoor.com/app/uploads/sites/2/2016/03/Glassdoor-Gender-Pay-Gap-Study.pdf

 

"Second, although controlling for worker and job characteristics dramatically reduces the gender pay gap, it is remarkable that a statistically significant 5.4 percent difference remains—even after controlling for the same job title, at the same employer, in the same state, for workers with comparable education, age, and experience. These findings provide strong evidence that there remains a persistent U.S. gender pay gap, a conclusion supported by a large number of academic studies as well."

 

«UNOBSERVED WORKER CHARACTERISTICS:

To ensure we’re making an apples-to-apples comparison between male and

female workers, we control for every observable worker characteristics we haveavailable in our estimates of the gender pay gap. This includes controls for age, highest level of education, years of experience, and a variety of job and industry characteristics. However, we are unable to observe many personal characteristics such as race/ethnicity, marital status, the presence of children, or innate worker ability—all of which are known to have a large effect on gender pay differences.

Our estimates of the “adjusted” gender pay gap likely suffer from some degree of bias due to these unobserved factors. »

 

Glassdoor trouve une part inexpliquée de 5,4 % aux Etats-unis en tenant compte pour les salariés à temps plein, du niveau d'éducation, de l'expérience, du type de poste (à partir de libellés bruts regroupés), du secteur, de la taille de l'entreprise, de l'âge, l'entreprise.

Mais savoir exactement ce qui a été pris en compte n'est pas clair puisqu'on n'a pas la liste précise des variables utilisées avec leurs modalités. En effet, tout au long du document, il est question ici et là des variables collectées ou utilisées dans le modèle, avec plus ou moins de précisions. Un problème majeuR, bien qu'on soit restreint au champ des personnes à temps plein, est qu'il n'y a pas le volume de travail, or 5 % correspond potentiellement à environ 2h de travail hebdomadaire :

 

"All amounts reported as hourly wages are expressed in annual terms assuming a 2,000-hour full-time work year. Amounts reported as monthly salaries are expressed as an annual figure assuming a 12-month work year ;"

 

A noter que Glassdoor trouve 6,3 % pour la France en supposant que les caractéristiques des hommes et des femmes sont rétribuées de la même manière et même 4,2 % avec la méthode Oaxaca-Blinder, en supposant une rétribution différenciée par sexe. En effet, deux modèles statistiques sont utilisés.

 

 

Effectivement, la critique du modèle économétrique utilisé par Glassdoor paraît fondée quant à son volet manquant : le volume horaire des personnes travaillant à temps plein. L’écart inexpliqué du modèle étant de 5,4 % pour Glassdoor alors que l’écart horaire est de 6,1 % en 2017 (ou 5,1 % selon le journal en 2015) de temps de travail supplémentaire pour les hommes (cf. table 6 pour l'année 2017 sur le site du ministère du travail des Etats-unis). Ces chiffres suggèrent que la part inexpliquée s’explique vraisemblablement en grande partie par le temps de travail non pris en compte dans la modélisation.

On peut lire dans le journal Forbes :

We all want equal pay for women. The oft-repeated 79 cent statistic is used by liberals to justify more federal government regulation of employment pay decisions. But this statistic doesn’t take into account many important factors that determine pay as I’ve previously discussed. One such factor is hours worked. A new study out shows why this matters.

According to the 2015 American Time Use Survey by the U.S. Bureau of Labor Statistics, among full-time employees, men worked 8.2 hours compared to women working 7.8 hours. This might not seem like much, but it adds up.

And if you compare employed men and women (regardless of part-time work), employed men work an average of 42 minutes more per day than employed women. 42 minutes might not seem like much, but that is an extra 3.5 hours a week or 14 hours a month. I know I could get a lot more done with an extra day and a half a month of work.

It is fair to expect that whichever sex works longer hours would get paid more when you compare overall salaries. This study confirms that we need to account for hours worked in the discussion over equal pay.”

https://www.forbes.com/sites/karinagness/2016/06/30/new-report-men-work-longer-hours-than-women/#244eab2018b4

cf. table 6 du bureau of labor statistics (Us labor department)

https://www.bls.gov/news.release/pdf/atus.pdf

 

 

 

Le consultant Graef Crystal explique que les femmes à haut niveau de responsabilité gagnent moins pour des raisons étrangères à la discrimination (niveau de responsabilité, taille de l’entreprise, ancienneté, expérience). Mais, lorsqu’on contrôle rigoureusement ces facteurs, il n’y a pas de discrimination dans le cas américain.

"There's simply no truth to assertions that female senior executives are being discriminated against in their pay."

http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aNcy5daLGvOM&refer=columnist_crystal

De façon surprenante, c'est d'ailleurs ce différentiel de salaire dû à un différentiel de productivité, qui suscite l'indignation, comme ici :


"Un chiffre est éloquent : la rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. Un exemple parmi d'autres cité dans le guide des salaires 2011 note une différence de 35 % dans les fonctions commerciales, notamment en raison de la part variable de la rémunération."

http://www.lefigaro.fr/actualite france/2010/09/09/01016 20100909ARTFIG00683 salaires des femmes nouvelle sanction contre les inegalites.php

La part variable des fonctions commerciales correspond justement à la performance des commerciaux. Plus ils vendent, plus ils gagnent d'argent. C'est une question de motivation : à travail inégal, salaire inégal. La discrimination n'a aucun sens ici puisqu'elle aurait un effet démotivant tant pour les discriminés positivement que pour ceux qui le seraient négativement.

Malgré ces données, certains suggèrent que la part variable réduirait les écarts de salaire. Tel est le cas de Fabien Lucron, directeur du développement du cabinet conseil en rémunération Primeum :

 « La rémunération variable : une solution pour atténuer les écarts de salaires

"Dans cinq ans, il faut qu’on ait réglé ce problème qui est une honte et qui est mauvais pour les femmes et pour l’économie", confiait la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, en janvier dernier.

Dans la recherche de solutions pouvant atténuer les écarts de salaires entre hommes et femmes, la rémunération variable présente des intérêts non négligeables. En outre, la rémunération variable par nature, ne peut être "genrée" ou "sexiste". Les objectifs fixés sont les mêmes pour tous les salariés, indépendamment de leur sexe, et chacun a la capacité de les atteindre en fonction de son investissement et de son travail personnel. De ce fait, la proposition d’un système de rémunération variable peut être une stratégie pour récompenser le travail individuel de chacun et notamment des femmes les plus méritantes au regard de leur performance. La rémunération variable ne fait aucune différence entre les salariés hommes ou femmes, néanmoins elle distingue objectivement les top performers des autres.

Alors que l’égalité femmes-hommes a été désignée "grande cause nationale" du quinquennat d’Emmanuel Macron, la neutralité naturelle de la rémunération variable peut représenter une solution intéressante dans la recherche de plus d’égalité salariale ! »

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-180394-la-remuneration-variable-peut-contribuer-a-legalite-des-salaires-femmeshommes-2161418.php

Le même phénomène se retrouve pour les taxis Uber :

« Uber, which pays its drivers not on an inherently subjective individual basis but via a formula that takes into account time and mileage driven, still has a 7 percent pay gap between male and female drivers. That’s right: a company that allocates salary in a way that is necessarily blind to an employee’s sex has still generated a pay gap, because men and women make different choices.

 

It turns out that female Uber drivers work shorter hours, are less likely to work during peak times, and drive more slowly. Because the compensation structure is automatic, Stanford researchers were able to pin down the three factors that caused the gap: experience on the platform, willingness to work at peak times and in busy areas, and driving speed preferences. »

http://thefederalist.com/2018/02/08/ubers pay gap disproves pay discrimination myth/

https://www.theverge.com/2018/2/6/16980072/uber driver gender earnings gap study

Dans The Gender Earnings Gap in the Gig Economy: Evidence from over a Million Rideshare Drivers, les chercheurs Cody Cook, Rebecca Diamond, Jonathan Hall John A. List, and Paul Oyer écrivent en 2018 : « The growth of the "gig" economy generates worker flexibility that, some have speculated, will favor women. We explore one facet of the gig economy by examining labor supply choices and earnings among more than a million rideshare drivers on Uber in the U.S. Perhaps most surprisingly, we find that there is a roughly 7% gender earnings gap amongst drivers. The uniqueness of our data—knowing exactly the production and compensation functions—permits us to completely unpack the underlying determinants of the gender earnings gap. We find that the entire gender gap is caused by three factors: experience on the platform (learning by doing), preferences over where/when to work, and preferences for driving speed. This suggests that, as the gig economy grows and brings more flexibility in employment, women’s relatively high opportunity cost of non paid work time and gender based preference differences can perpetuate a gender earnings gap even in the absence of discrimination.»

Pour les taxis Uber   cas rare   la totalité de l'écart s'explique (80 % par la productivité c’est à dire la vitesse de conduite ainsi que l’expérience et 20 % par les choix de quartiers et horaires mieux payés « We interpret these determinants of the gender pay gap—a propensity to gain more experience, choice of different locations, and higher speed—as preference based characteristics that are correlated with gender and make drivers more productive.5 While much prior work has also shown a relationship between the gap and factors that are likely to be related to preferences, we know of no prior work that fully decomposes the gender earnings gap in any setting. Beyond measuring the gender earnings gap and unpacking it completely in an important labor market, our simple analysis provides insights into the roots of the gender earnings gap and, following the approach described in Gelbach (2016), the share of the pay gap that can be explained by each factor. First, driving speed alone can explain nearly half of the gender pay gap. Second, over a third of the gap can be explained by returns to experience, a factor which is often almost impossible to evaluate in other contexts that lack high frequency data on pay, labor supply, and output. The remaining 20% of the gender pay gap can be explained by choices over where to drive. Men’s willingness to supply more hours per week (enabling them to learn more) and to target the most profitable locations shows that women continue to pay a cost for working reduced hours each week, even with no convexity in the hours earning schedule »

https://web.stanford.edu/~diamondr/UberPayGap.pdf

On dispose de l'interview audio des chercheurs et de sa transcription.

http://freakonomics.com/podcast/what-can-uber-teach-us-about-the-gender-pay-gap/

 

 

Les experts qui ont mené l'étude reconnaissent qu'il n'y a aucune discrimination chez les taxis Uber : "

LIST: No, that’s right. When you look at experience, really men are more experienced than women because of two primary reasons. One, women drop off the platform more often than men. But, two, even for those who are on the platform for the same amount of time, since the average man drives about 50 percent more trips per week than the average woman, you still have the experience effect for those who have been on the platform the same number of months.

DIAMOND: So at any given day or time, the men driving for Uber have a higher level of experience under their belt than women, and that plays an important role in compensation.

HALL: And that explains about 30 percent of the pay gap that we measure."

 

"DIAMOND: I mean, I think they’re not doing the same, right? That’s what we’re showing, they’re doing different — they’re making different choices in the labor market. I think it’s — really the whole point is that they’re not doing the same. And once you control for the differences, they are paid the same."

 

Mais concluent au fait qu'il faut une intervention pour réduire l'écart salarial : "

LIST: So, I think when you look at our data, I think it’s actually a mixture of preferences. Driving fast. But I also think it’s a mixture of constraints, and what I mean by that is men work more hours and take more trips than the average woman. So, why is that? Part of it is because women have more constraints — i.e, take the kid to school in the morning. Be responsible for taking Johnny to the soccer game. And I think those constraints then lead women to actually receive less experience and less learning-by-doing. So I think it’s actually a mixture of preferences and constraints. Now as policy makers, what we want to do is make sure that we can alleviate those constraints as much as possible.

DUBNER: So, Uber could just, I guess, increase its baseline pay to female drivers by 7 percent. But I guess that would be discriminatory wouldn’t it, against men? Or would it not?

LIST: Well, I’m going to allow our policy experts to answer that question.

HALL: I mean, in the literal sense of the word, that would be discriminatory."

 

"HALL: We want to dive much deeper into this, to understand what the space of potential interventions looks like in order to reduce the gender gap. So for example, I mean, we’re not committing to anything simply because I feel strongly that we do not have an understanding of this yet. But for example, you could imagine that if we make our software easier to use and we can steepen up the learning curve, then if people learn more quickly on the system, then that portion of the gap could be resolved via some kind of intervention. But that’s just an example. And we’re not there yet with our depth of understanding, to just simply write off the gender gap as a preference."

Par contre le fait que les femmes touchent plus de pourboire ne semble pas poser de problème. Personne ne parle de corriger cet écart de 10 % à 20 % pour l'égalité des sexes.

"

LIST: We’ve just been compiling some data on tipping. Now, the tipping algorithm has just started in the past year, so we don’t have the exact data set we need to look at for this issue. But what you do find is that women do receive more tips on the platform compared to men. In fact, 10 to 20 percent more in the tip category.

DUBNER: I’m curious do females get higher tips in restaurants and so on than men?

LIST: Yeah, I think when you look at the tipping data in general, you do find a tilt in favor of women compared to men in general. We’ll have a tipping paper for you in a few months. Because the economics of tipping is sort of wide open, and we’ll have a paper just like this one called something like “A Nationwide Experiment on Tipping.” We’ll do the tipping roll out and show you how earnings change with the introduction of tipping. And the earnings actually go down a little bit. They don’t go up after you introduce tipping."

 

Les chercheurs qui comprennent la portée de leurs travaux sont tristes de constater que l'écart horaire de 7 % est similaire à la part inexpliquée dans l'ensemble de l'économie : "LIST: We found something very surprising. What you find is that men make about 7 percent more per hour on average …

DIAMOND: … which is pretty substantial.

LIST: For doing the exact same job in a setting where work assignments are made by a gender-blind algorithm and pay structure’s tied directly to output and not negotiated.

DUBNER: So a 7 percent gap, how does that compare to the best research in other occupations?

DIAMOND: So there’s been some previous work that has looked at within-firm gender pay gaps. And seven percent is not very different than the overall average we see across all firms, even in the traditional labor market.

LIST: Sadly so."

http://freakonomics.com/podcast/what-can-uber-teach-us-about-the-gender-pay-gap/

 

Les chercheurs signalent que les femmes reçoivent davantage de pourboire que les hommes, 10 % à 20 % de plus : “DUBNER: Now, as I understand it, these data were gathered before Uber allowed riders to tip drivers. I’m curious to know what you think tipping will do to the gender pay gap?

LIST: We’ve just been compiling some data on tipping. Now, the tipping algorithm has just started in the past year, so we don’t have the exact data set we need to look at for this issue. But what you do find is that women do receive more tips on the platform compared to men. In fact, 10 to 20 percent more in the tip category.


Dans le journal Les échos : « Seulement, ce n'est pas parce que cette discrimination n'est pas intégrée dans l'algorithme qu'elle n'existe pas. Le logiciel d'Uber recrée, bon gré mal gré, des différences  existant déjà dans la société , d'autant que l'écart de revenu est comparable à ce qui peut être observé dans les autres entreprises américaines. »

 

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0301922595799-pourquoi-les-femmes-chauffeurs-duber-gagnent-moins-que-les-hommes-2189982.php

 

Tous les éléments sont là, on peut difficilement mieux faire pour montrer que l'écart salarial ne s'explique pas entièrement et même - dans le cas d'espèce des taxis Uber - pas du tout par la discrimination.

 

Le journaliste dispose de tous les éléments pour conclure correctement mais au dernier moment il bifurque et conclut sans véritable argument qu'il y a quand même discrimination. La toute fin de l'article montre qu'il a compris la portée de l'étude puisqu'il rappelle que cet écart est comparable à ce qu'on observe dans les autres entreprises : en clair, il y a toute apparence qu'un phénomène similaire (non-discriminatoire) explique les écarts dits inexpliqués.

 

Why Do Women Earn Less Than Men? Evidence from Bus and Train Operators Valentin Bolotnyy etNatalia Emanuel publient le 28 Novembre 2018 :

 

"Even in a unionized environment where work tasks are similar, hourly wages are identical,

and tenure dictates promotions, female workers earn $0.89 on the male-worker dollar

(weekly earnings). We use confidential administrative data on bus and train operators from

the Massachusetts Bay Transportation Authority (MBTA) to show that the weekly earnings

gap can be explained by the workplace choices that women and men make. Women value

time away from work and flexibility more than men, taking more unpaid time off using the

Family Medical Leave Act (FMLA) and working fewer overtime hours than men. When

overtime hours are scheduled three months in advance, men and women work a similar

number of hours; but when those hours are offered at the last minute, men work nearly

twice as many. When selecting work schedules, women try to avoid weekend, holiday, and

split shifts more than men. To avoid unfavorable work times, women prioritize their schedules

over route safety and select routes with a higher probability of accidents. Women are

less likely than men to game the scheduling system by trading off work hours at regular

wages for overtime hours at premium wages. These results suggest that some policies that

increase workplace flexibility, like shift swapping and expanded cover lists, can reduce the

gender earnings gap and disproportionately increase the well-being of female workers."

 

https://scholar.harvard.edu/files/bolotnyy/files/be_gendergap.pdf

 

 

"Wages increase at a predetermined rate, with no performance-based incentives

and no managerial discretion in who receives a raise and who does not. Discharges

are rare and can be challenged by the union. As a result, we argue that differential managerial

promotion standards for men and women cannot explain the earnings gap in our setting."

 

 

"Additional research has argued that women are less willing to compete for higher-paying

positions and that this may account for the gender earnings gap (Gneezy et al., 2003; Niederle

and Vesterlund, 2007; Dohmen and Falk, 2011; Reuben et al., 2017). Our setting also removes

this channel from consideration. Since career advancement within the transit operator occupation

is pre-determined by the collective bargaining agreement and is not based on outstanding

performance, competition, or negotiation of any sort, the notion that the gender earnings gap

might be explained by women’s distaste for competition also does not apply.

Another factor that typically generates an earnings gap is labor market experience. Diamond

et al. (2018) find that the earnings gap among Uber drivers can be partly explained by

men working for longer periods of time than women and accumulating more knowledge about

the best times and places to drive. In our context, however, there are limited returns to experience.

All employees are required to obtain the same training for the job, regardless of their

prior experience, and all who meet the basic qualifications and start work on the same day

receive the same wage.

Whereas Diamond et al. (2018) find that men are more likely to drive in areas with high

crime and more drinking establishments, we find that women choose bus routes with higher

accident probabilities to avoid unfavorable schedules."

 

"We do not, however, identify whether the choices in our setting are the result of preferences,

personal life constraints, social norms, or other forces."

 

 

"As Table 3 demonstrates, women are about 4.4-4.7 percentage points less likely than men

to accept unschedulde overtime. Considering that the male mean is 9.6-10.9%, we can see

that men are about twice as likely as women to accept last-minute overtime opportunities.

These differences are similar when we look at weekdays or weekends, days when the operators

are scheduled to work and days when they are scheduled to be off. Figure 5 visualizes these

differences, controlling for age, tenure, seniority, and garage. These results show us that men

value overtime work more than women and that women value not having to work additional

hours on top of their scheduled hours more than men."

 

"Regardless of whether or not they have dependents,

men are 4 to 6 percentage points more likely than women to accept an overtime opportunity."

 

"Diving deeper still, Figure 9 reveals that the biggest gaps in acceptance rates (up to 8 percentage

points) are between single women and single men with dependents. These results

suggest that single men are able to take care of their dependents by working more overtime,

possibly to pay for child support or to finance other forms of child care. Single women, on the

other hand, appear to be making the decision to do the caretaking themselves rather than to

caretake through additional earnings. It is, of course, possible that for women this situation is

not as much a personal preference as it is a constraint. Thus, our results imply that differences

in care-taking approaches and responsibilities appear to be a major reason why women work

less overtime than men."

 

"Looking at operators who are married and without children, however, we see that men are

as many as 6 percentage points more likely than women to accept an overtime opportunity.

Married female operators who do not have dependents are, it seems, less likely to play the cobreadwinner

than if they had dependents. This result is our clearest clue that intra-household

dynamics – gender norms and bias mixed in with preferences – keep women from accepting

opportunities to work more hours at a premium rate."

 

 

"The policies discussed above were aimed at reducing absenteeism at the MBTA, but they

also narrowed the earnings gap, from $0.89 in 2015 to $0.94 in 2017. The policies illustrate,

however, that not all ways of shrinking the gender earnings gap are created equal and some

may come with substantial negative consequences. The increased oversight over FMLA usage,

while reasonable, has decreased female operator welfare by forcing women to work hours that

they previously revealed they prefer to avoid at the regular wage. The decrease in overtime

hours, while also reasonable and in line with policies across the country, decreased male operator

welfare the most by decreasing the value of the extra work hours they previously wanted to

work."

 

 

 


Maria Stanfors, Tim Leunig, Björn Eriksson et de Tobias Karlsson dans leur article

Gender, Productivity and the Nature of Work and Pay: Evidence from the Late Nineteenth Century Tobacco Industry, concluent que les écarts de salaires hommes femmes payés à la pièce dans l'industrie du tabac s'expliquent par les caractéristiques individuelles. Dans le cas où ils sont payés à l'heure la moitié de l'écart serait inexpliquée et donc discriminatoire.

http://cep.lse.ac.uk/pubs/download/dp1053.pdf

 

Dans une économie de marché, on peut penser que si les femmes étaient payées 20 % à 30 % de moins pour un même travail, les hommes seraient souvent au chômage : il y aurait une "délocalisation" sur place au profit des femmes massivement embauchées. Et de fait, les hommes se trouveraient obligés d'avoir des exigences salariales moindres pour rester concurrentiels. Ceci a pu être testé empiriquement dans le cas de la Suède vers 1898.

 

Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON écrivent ainsi en 2014 :

« Economic theory tells us that firms in competitive markets that discriminate will see costs rise and profits fall. If this is sustained then such firms will either have to mend their ways or be forced to exit the industry. The existence of better-paid outside employment options for men meant that cigar firms had limited ability to lower men’s wages, but they could replace men with women to retain their competitive position. We find that firms which feminized their workforce more quickly were more likely to survive both before and after 1898. »

 

Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON constatent en 2014 que vers 1898 dans l'industrie du tabac en Suède il y avait une discrimination salariale pour le paiement à l'heure mais pas à la pièce, ce dernier plus relié à la productivité des travailleurs étant prédominant, les hommes y obtenant également des salaires plus élevés :

"We have remarkably good, previously unexplored, data for the cigar industry. In 1898 the Swedish government commissioned a comprehensive survey of the tobacco industry, from which a modern-style matched employer–employee dataset covering the entire industry has been created. This gives detailed information about the workers and the firms. In addition, we have data on firm survival both before and after this date. The nature of the industry and the data available allow us to test whether men and women were paid the same, and whether any differences in earnings can be explained by differences in individual characteristics, such as experience. Since some workers were paid piece rates and some by the hour, we can test whether the method of payment had an impact on the extent of gender discrimination.We can also test whether men and women were as likely to be in jobs that were generally better paid. Finally, this article is unique in the economic history literature in that we are able to test whether firms that employed more women were more likely to survive over time.

We find that, as expected, women were paid less per hour than men. This remains the case when we account for differences in worker characteristics.There is, therefore, evidence of discrimination. More specifically, there is evidence of discrimination in the wages paid to workers on time rates. In contrast, gender earnings differentials for piece-rate workers are fully explained by differences in productivity-related factors. This is true both in general and specifically for workers using moulds to roll cigars. Workers in the piece-rate section were generally better paid and disproportionately male. We find, however, no gender difference in the allocation of workers to piece-rate work. Instead the greater proportion of men in these positions can be explained by characteristics associated with being good at the job.

Therefore, the picture we find is one in which discrimination is real but not universal. Evidence from the time-rate section shows that the industry was not gender-neutral, but rather a place in which the level of men’s and women’s wages were determined by their outside options, which may have had customary elements, or may have been related to men’s greater strength.That said, evidence from the piece-rate section and from women’s ability to enter the better-paying piece-rate section shows that employers could and did behave in ways that were fair rather than discriminatory."

 

Avec une régression plus classique : "Table 1 showed that women earned 36 per cent less than men. Our OLS regression gives an adjusted gender gap of 21.2 log points, with figures of 36.3 and 18.4 for time-rate and piece-rate workers, respectively.24 Thus it appears that discrimination existed, and was more prevalent in the time-rate section of the industry. We need to be cautious about interpreting the extent of gender wage discrimination from these coefficients, however, because gender is correlated with experience and other characteristics associated with productivity."

 

 

Avec la décomposition d'Oaxaca-blinder :

 

"For all workers, taken together, we find that average hourly earnings for men are 46.0 log points higher than for women. Of this, better individual characteristics, such as age and experience, explain 16.6 log points, while having a better position within the firm explains a further 14.7 log points. These factors account for just over two-thirds of the earnings difference, leaving one-third unexplained. The results differ according to payment system. Men on time rates typically earned 23.3 log points more, of which just under half can be explained by differences in characteristics and occupations.26 The remaining 54 per cent is left unexplained. For piece-rate workers the aggregate earnings difference of 44.0 log points can be slightly more than fully explained by the combination of differences in characteristics and positions within the firm. We do not think employers discriminated in favour of women among piece-rate workers. The Oaxaca–Blinder method uses gender-specific earnings regressions. Since women generally have relatively weak labour market characteristics, the female-specific estimates are based on labour market characteristics that are generally low. We then calculate what women should earn were they to have the better labour market characteristics typical for men. There are of course some women who have high levels of characteristics, so we are not estimating out of sample range, but nevertheless any non-linearities in the returns to skills will alter our ability to assess female earnings accurately at high skill levels. This can generate a bias in favour of women in those positions.27"

 

"The job of a mould worker was well defined, and we know, therefore, that we are comparing like with like. This is reinforced by knowing the actual piece rate paid to each worker.These piece rates were individual and gender-neutral, making them perfect for accounting for individual productivity.The evidence from this analysis, presented in table 3, shows no evidence of discrimination. The coefficient on gender is small, and is completely insignificant statistically.When assigned exactly the same task, hourly earnings did not vary by gender, once the characteristics of the workers are taken into account.Those who were productive were paid well, and those who were not productive were not paid well: gender was irrelevant in both cases."

 

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/1468-0289.12017

 

The Gender Productivity Gap, October 2015, Yana Gallen : « Using Danish matched employer-employee data, this paper estimates the relative productivity of men and women and finds that the gender “productivity gap” is 8 percent, implying that just under two thirds of the residual wage gap can be accounted for by productivity differences between men and women. I measure the productivity gap by estimating the efficiency units lost in a firm-level production function if a worker is female, holding other explanatory covariates such as age, education, experience, occupation, and hours worked constant. Both mothers and non-mothers are paid less than men, but the (low) relative pay of mothers is completely explained by productivity differences. In contrast, women without children are estimated to be as productive as men but are paid less. The decoupling of pay and productivity for women without children happens during their prime-child bearing years. These estimates are robust to a variety of specifications for the impact of observables on productivity, and robust to accounting for endogenous sorting of women into less pro- ductive firms using a control-function approach. This paper also provides estimates of the productivity gap across industries and occupations, finding the same general patterns for mothers compared to women without children within these subgroups.»

https://www.researchgate.net/publication/283287946_The_Gender_Productivity_Gap

Are female workers less productive than male workers?Trond Petersen, Vemund Snartland et Eva M. Meyersson Milgrom écrivent en 2006 :

« This paper addresses whether there are productivity differences between men and women among blue-collar workers. We compare the wages under piece- and time-rate contracts of men and women working in the same occupation in the same establishment in three countries: the U.S., Norway, and Sweden. The findings are summarized in four points. First, the gender wage gap is smaller under piece- than under time-rate work. According to the interpretation put forth here, two-thirds of the gap at the occupation–establishment level is due to productivity differences, while one-third is not “accounted for,” but could be due to discrimination or experience or other factors. Productivity differences between sexes in typically male-dominated blue-collar industries are however very small, of 1–3%: Sweden 1%, U.S. 2%, and Norway 3%. Second, in age groups where women on average have extensive family obligations, the wage gap is larger than in other age groups. Third, under time-rate work, the wage gap is more or less independent of supposed occupation-based productivity differences between men and women, while under piece-rate work, the wage gap mirrors quite closely assumed productivity differences, with women receiving a wage premium in female-advantageous settings and a penalty in male-advantageous settings. Fourth, in contrast to Sweden, in Norway and the U.S. women sort more often into piece-rate work than men.»

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0276562406000540

 

"JOYCE BURNETTE

PROFESSOR OF ECONOMICS, LAWRENCE E. DEVORRE PROFESSOR OF ECONOMICS, DIV III CHAIR

 

I am an economic historian who focuses on the role of women in the labor market.  My 2008 book, Gender, Work, and Wages in Industrial Revolution Britain, argues that, since strength was important in many occupations, lower wages do not necessarily imply discrimination.  In the less-skilled and more competitive portions of the labor market women were sorted into occupations where strength mattered the least and were paid market wages that matched their productivity.  Women did face discriminatory barriers imposed by union and professions, and these barriers appeared in less competitive portions of the labor market.  I have collected an extensive sample of English farm accounts (1740-1850), and I have used this sample to examine differences in employment and wages by gender."

 

https://www.wabash.edu/academics/profiles/home.cfm?site_folder=business&facname=burnettj

 

Were Women’s Wage Customary? Joyce Burnette économiste et experte en histoire économique aboutit à la conclusion suivante sur la période du 19e siècle en 2006 :

"I do not believe that women’s wages were inflexible, unresponsive to supply and demand, or set lower than women’s productivity."

 

https://economics.yale.edu/sites/default/files/files/Workshops-Seminars/Economic-History/burnette-061011.pdf

 


Trond Petersen , Vemund Snartland et Eva M. Meyersson Milgrom dans l'article Are Female Workers Less Productive Than Male Workers?
Productivity and the Gender Wage Gap indique que 1/3 de l'écart de salaire est discriminatoire tandis que deux tiers sont dus à un différentiel de productivité quand les salariés sont payés à la pièce.

 http://irle.berkeley.edu/files/2006/Are-Female-Workers-Less-Productive-Than-Male-Workers.pdf

 

Selon le journal The economist, le cabinet Korn Ferry trouve 2,7 % d'écart pour la France et 0,8 % pour le Royaume-Uni :

 

"According to data for 8.7m employees worldwide gathered by Korn Ferry, a consultancy, women in Britain make just 1% less than men who have the same function and level at the same employer. In most European countries, the discrepancy is similarly small. These numbers do not show that the labour market is free of sex discrimination. However, they do suggest that the main problem today is not unequal pay for equal work, but whatever it is that leads women to be in lower-ranking jobs at lower-paying organisations."

 

 

https://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2017/08/daily-chart

 Le site Glassdoor permet aux salariés d'évaluer leur environnement de travail en restant anonyme. A partir de la collecte de ces informations, Glassdoor réalise des études, notamment sur les salaires.

 

Le site Glassdoor publie ainsi en mars 2016 un rapport signé par Dr. Andrew Chamberlain, Chief Economist, Glassdoor  Demystifying the Gender Pay Gap -Evidence From Glassdoor Salary Data essentiellement sur des données américaines mais aussi de France, d'Allemagne, du Royaume-uni et d'Australie : 

"MAIN TAKEAWAY: The gender pay gap is real, both in the U.S. and around the world. Men earn more than women on average in every country we examined, both before and after adding statistical controls for personal characteristics, job title, company, industry and other factors designed to make an apples-to-apples comparison between workers.

HOW LARGE IS THE GAP? Based on more than 505,000 salaries shared by full-time U.S. employees on Glassdoor, men earn 24.1 percent higher base pay than women on average. In other words, women earn about 76 cents per dollar men earn. This is consistent with official sources that show women earn on average 75 to 80 cents per dollar earned by men.1 However, comparing workers with similar age, education and years of experience shrinks that gap to 19.2 percent. Further, comparing workers with the same job title, employer and location, the gender pay gap in the U.S. falls to 5.4 percent (94.6 cents per dollar)."

 

"In recent years there has been a dramatic improvement in our understanding of the gender pay gap. In early studies, many economists assumed all unexplained differences between male and female pay were caused by overt workplace discrimination.7 But as research has accumulated, a more nuanced view has emerged. The sorting of men and women into different occupations has emerged as one of the main drivers of the gender pay gap—a factor that has little to do to with overt bias and reflects complex social pressures that divert women into some professions and away from others. Additionally, research has shown college major, gender differences in pay negotiation, and gender norms around caregiving and the resulting need for workplace flexibility are all important drivers of the gender pay gap8— none of which reflect overt discrimination. This points to the need for societal and public policy solutions that address these more subtle causes of gender pay differences."

 

https://research-content.glassdoor.com/app/uploads/sites/2/2016/03/Glassdoor-Gender-Pay-Gap-Study.pdf

 

"Second, although controlling for worker and job characteristics dramatically reduces the gender pay gap, it is remarkable that a statistically significant 5.4 percent difference remains—even after controlling for the same job title, at the same employer, in the same state, for workers with comparable education, age, and experience. These findings provide strong evidence that there remains a persistent U.S. gender pay gap, a conclusion supported by a large number of academic studies as well."

 

Glassdoor trouve une part inexpliquée de 5,4 % aux Etats-unis en tenant compte pour les salariés à temps plein, du niveau d'éducation, de l'expérience, du type de poste (à partir de libellés bruts regroupés), du secteur, de la taille de l'entreprise, de l'âge, l'entreprise.

Mais savoir exactement ce qui a été pris en compte n'est pas clair puisqu'on n'a pas la liste précise des variables utilisées avec leurs modalités. En effet, tout au long du document, il est question ici et là des variables collectées ou utilisées dans le modèle, avec plus ou moins de précisions. Un problème majeur, bien qu'on soit restreint au champ des personnes à temps plein, est qu'il n'y a pas le volume de travail, or 5 % correspond potentiellement à environ 2h de travail hebdomadaire :

 

"All amounts reported as hourly wages are expressed in annual terms assuming a 2,000-hour full-time work year. Amounts reported as monthly salaries are expressed as an annual figure assuming a 12-month work year."

 

A noter qu'on trouve 6,3 % pour la France en supposant que les caractéristiques des hommes et des femmes sont rétribuées de la même manière et même 4,2 % avec la méthode Oaxaca-Blinder, en supposant une rétribution différenciée par sexe. En effet, deux modèles statistiques sont utilisés.

 

Des travaux menés en France par le CREST concluent à une moindre productivité des femmes de 11 % dans l'industrie et de 7 % dans les autres secteurs, la discrimination étant respectivement de 3 % et 2 %. Il y aurait peu ou pas de discrimination salariale.

Overall, our method leads to the conclusion that in France there is no or little gender wage discrimination. This is confirmed using the two equation approach of HNT: women are less paid than men but appear also to hold less productive jobs."

http://www.crest.fr/ckfinder/userfiles/files/Pageperso/crepon/CreponDeniauPerezDuarte2002.pdf

La méthode utilisée est très sophistiquée et est censée permettre de mesurer directement la discrimination en croisant les informations (heures travaillées, niveau de responsabilité, valeur ajoutée dégagée, secteur d’activité, capital de l’entreprise, âge, niveau de qualification…).

Bien que la méthodologie soit très compliquée, on pourrait dire que l’idée est de regarder le lien entre la richesse dégagée par l’entreprise, la proportion d’hommes et de femmes (avec prise en compte des caractéristiques comparables) et les salaires versés.

Prenons le cas de deux entreprises comparables (en taille, localisation, secteur d’activité etc…) qui dégagent la même valeur ajoutée et possèdent le même capital avec la même proportion de cadres, de techniciens et d’ouvriers. On a le même nombre d’heures travaillées. Les qualifications sont les mêmes. Dans ce cas, la productivité est la même. Car le rapport entre la production (output) et les facteurs de production ou intrants (inputs) est le même. La rémunération des facteurs de production (capital et travail) devraient être les mêmes. Par conséquent, si l’une est féminine et l’autre masculine, la différence de salaires versés correspond alors dans le modèle à la discrimination.

Pourquoi peut on considérer qu’il s’agit là d’une mesure directe de la discrimination contrairement aux modèles habituellement utilisés ? Parce qu’on tient compte de la richesse créée et du capital investi. Les femmes ont créé autant de richesse à capital comparable, donc le différentiel de salaire est discriminatoire.

Evidemment, deux entreprises identiques avec l’une féminine et l’autre masculine n’existent pas. C’est le rôle du modèle statistique de comparer ce qui est comparable (pondération des effectifs, des heures travaillées, des PCS, de la valeur ajoutée etc…).

Les femmes non qualifiées sont avantagées par rapport aux hommes non qualifiés : la productivité des hommes est plus grande et ce dans une plus grande mesure que leur salaire.

Les femmes très qualifiées sont désavantagées par rapport aux hommes très qualifiés : la productivité des hommes est plus petite et ce dans une plus grande mesure que leur salaire qui est d’ailleurs parfois plus grand.

 

 

Productivité des hommes par rapport aux femmes en France dans le secteur marchand en 2002

 

 

 

Salaire des hommes par rapport aux femmes en France dans le secteur marchand en 2002

 

 

 

 

H/F-1

 

Industrie

Tertiaire

H/F-1

 

Industrie

Tertiaire

 

Non qualifié

24 ans ou moins

38,8%

36,5%

Non qualifié

24 ans ou moins

23,9%

23,0%

 

 

25 ans à 34 ans

47,1%

20,1%

 

25 ans à 34 ans

33,2%

15,6%

 

 

35 ans à 49 ans

39,1%

27,9%

 

35 ans à 49 ans

36,9%

22,0%

 

 

50 ans ou plus

44,1%

31,8%

 

50 ans ou plus

17,5%

20,9%

 

Qualifié

24 ans ou moins

-22,9%

-27,3%

Qualifié

24 ans ou moins

4,2%

-8,4%

 

 

25 ans à 34 ans

3,1%

-18,5%

 

25 ans à 34 ans

14,4%

-10,7%

 

 

35 ans à 49 ans

13,9%

-12,0%

 

35 ans à 49 ans

17,2%

-5,1%

 

 

50 ans ou plus

-6,8%

-14,6%

 

50 ans ou plus

7,5%

-11,3%

 

Très qualifié

24 ans ou moins

9,8%

-20,6%

Très qualifié

24 ans ou moins

-6,1%

-1,5%

 

 

25 ans à 34 ans

-17,9%

16,4%

 

25 ans à 34 ans

-13,8%

13,4%

 

 

35 ans à 49 ans

-0,6%

3,6%

 

35 ans à 49 ans

8,7%

8,7%

 

 

50 ans ou plus

-9,0%

21,9%

 

50 ans ou plus

-1,6%

15,6%

 

Manufacturing

Non-Manufacturing

Variable

Output

Wages

λ/w

Markdown

« (1) »

Output

Wages

λ/w

Markdown

« (1) »

λ

w

δ

λ

w

δ

Men

Age 1

Unskilled

0,926

0,777

1,911

1,221

**

1,028

0,889

1,156

1,198

***

Age 2

0,987

0,846

1,166

1,185

***

1,17

1,018

1,148

1,155

*

Age 3

0,782

0,834

0,938

0,973

***

1,155

1,085

1,065

1,064

-

Age 4

0,823

0,886

0,929

0,949

-

1,106

1,103

1,002

0,981

***

Age 1

Skilled

0,752

0,714

1,052

1,117

***

0,802

0,778

1,031

1,088

***

Age 2

1,026

0,953

1,076

1,086

*

1,078

0,989

1,09

1,098

***

Age 3

-

-

-

-

-

-

-

-

Age 4

0,907

1,044

0,869

0,849

*

0,82

0,956

0,857

0,869

*

Age 1

Highly skilled

0,922

0,692

1,333

1,267

0,93

0,954

0,974

0,984

-

Age 2

1,561

1,321

1,182

1,161

***

1,464

1,337

1,095

1,058

***

Age 3

1,489

1,477

1,009

0,967

***

1,255

1,392

0,902

0,875

***

Age 4

1,497

1,582

0,946

0,895

***

1,228

1,476

0,831

0,796

***

Women

Age 1

Unskilled

0,667

0,627

1,064

1,155

***

0,753

0,723

1,042

1,104

***

Age 2

0,671

0,635

1,057

1,131

***

0,974

0,881

1,105

1,134

***

Age 3

0,562

0,609

0,923

1,043

***

0,903

0,889

1,016

1,056

***

Age 4

0,571

0,754

0,757

0,853

***

0,839

0,912

0,919

0,965

***

Age 1

Skilled

0,975

0,685

1,142

1,401

-

1,103

0,849

1,299

1,341

**

Age 2

0,995

0,833

1,194

1,209

-

1,322

1,108

1,193

1,218

***

Age 3

0,878

0,853

1,03

1,05

**

1,137

1,054

1,078

1,075

-

Age 4

0,973

0,971

1,003

1,004

-

0,96

1,078

0,89

0,846

***

Age 1

Highly skilled

0,84

0,737

1,139

1,228

-

1,171

0,969

1,208

1,291

***

Age 2

1,901

1,533

1,24

1,228

-

1,258

1,179

1,067

1,047

***

Age 3

1,498

1,359

1,103

1,062

***

1,211

1,28

0,946

0,906

***

Age 4

1,645

1,607

1,024

0,939

***

1,007

1,277

0,789

0,762

***

 

http ://www.crest.fr/ckfinder/userfiles/files/Pageperso/crepon/CreponDeniauPerezDuarte2002.pdf

 

Dans leur étude de l’INSEE référence, Écarts salariaux entre les entreprises et au sein de l’entreprise : femmes et hommes payés à la même enseigne ? Élise Coudin, Sophie Maillard, Maxime Tô* souligne la plus grande productivité des femmes cadres est également envisagée par l’Insee qui reconnaît explicitement qu’une catégorie sexuée plus productive puisse obtenir un meilleur salaire :

 

« La catégorie socioprofessionnelle est une autre source importante d’écarts de valorisation. À l’inverse de l’expérience, la valorisation de la catégorie socioprofessionnelle est apparemment plus favorable pour les femmes, ce qui contribue à diminuer les inégalités de salaires entre les sexes. Cet écart de valorisation à l’avantage des femmes peut résulter de leur accès plus difficile aux fonctions d’encadrement. Si l’accès au statut de cadre est plus fermé pour les femmes, celles qui parviennent à l’obtenir ont probablement une plus grande productivité ou motivation que leurs homologues masculins occupant les mêmes responsabilités, ce qui peut expliquer qu’elles soient mieux rémunérées à catégorie socioprofessionnelle donnée. »

L’argument de l’INSEE est l’inverse de celui du CREST en 2002 même si la conclusion, à savoir que les femmes cadres seraient plus productives que les hommes cadres est le même. Le CREST à partir de son évaluation économétrique établissait que le salaire des femmes très qualifiées par rapport aux hommes était moindre que leur productivité relative. L’INSEE établit au contraire que les femmes cadres tirent mieux partie de leur catégorie socioprofessionnelle que les hommes, l’écart inexpliquée de la catégorie socioprofesionnelle étant négatif (- 2,1) c’est-à-dire favorable aux femmes. Il est très intéressant que l’explication proposée par l’INSEE quand l’écart inexpliqué est favorable aux femmes soit leur plus grande productivité alors que lorsque l’écart est favorable aux hommes, on évoque en général la discrimination comme explication probable.

 

« Quel que soit le secteur retenu, l’effet de négociation estimé est très faible, voire négatif5 : entre – 8,8 % et 2,9 % de l’écart de salaire femmes-hommes (figure 4). Cela signifie qu’au sein d’une même entreprise, il n’y a pas de différences nettes entre les sexes des « primes » versées. Plus précisément, s’il y a des différences, elles s’annulent en moyenne. Si l’effet de négociation semble jouer si faiblement sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, c’est peut-être parce que les « primes » sont différenciées selon d’autres critères que celui du sexe. Par exemple, cela peut être la position professionnelle : l’entreprise peut verser des « primes » différentes à ses salariés cadres et non cadres. Le partage de la richesse s’opère plutôt différemment selon la position professionnelle des salariés. Or, les femmes sont sous-représentées chez les cadres : c’est le phénomène de ségrégation verticale décrit par Meurs [2014]. L’effet de négociation mesuré ici ne traduit peut-être donc pas tant une différence de pouvoir de négociation entre les femmes et les hommes que des différences de rapports de force entre salariés à des positions professionnelles ou à des niveaux hiérarchiques différents. »

La discrimination salariale n’étant qu’un élément parmi d’autres possibles au sein de l’effet de négociation, force est de constater que la discrimination potentielle est au plus de 0,5 % pour l’ensemble des salariés (2,9 % de l’écart horaire de 15,6 %). Mais pour les cadres l’effet de négociation est de 7,5 %.

 

En effet : « D’autre part, la moyenne des écarts de « primes » intra-entreprises mesure des inégalités de salaire entre les femmes et les hommes de même productivité salariés de la même entreprise. Ces écarts internes aux entreprises renvoient aux pratiques de rémunération dans l’entreprise. Ils sont dénommés « effet de négociation », mais sont dus à plusieurs phénomènes. Ils peuvent ainsi correspondre à une différence de pouvoir de négociation entre les femmes et les hommes dans le partage de la richesse produite au sein d’une même entreprise. Ils peuvent aussi refléter une plus forte présence des hommes aux postes les mieux rémunérés de l’entreprise, ou encore provenir des écarts de temps travaillé entre les femmes et les hommes, si les heures supplémentaires sont mieux payées que les heures réglementaires3. Enfin, ils peuvent rendre compte de comportements discriminatoires des entreprises en matière de salaire à l’encontre des femmes. »

La discrimination si on l’étend au cumul effet de négociation intraentreprise et effet de ségrégation professionnelle interentreprise est donc entre 0,4 % et 2,1 % pour l’ensemble des salariés (1,8 % et 13,5 % de l’écart salarial horaire de 15,6 %).

« Au total, en combinant les effets de ségrégation et de négociation, l’écart de salaire selon le sexe dû aux entreprises, à productivité donnée, est faible : il représente entre 1,8 % et 13,5 % seulement de l’écart de salaire moyen pour l’ensemble des salariés. C’est surtout la ségrégation interentreprises qui explique ces inégalités. En revanche, pour les cadres, l’écart de salaire dû aux entreprises explique plus de la moitié de l’écart de salaire moyen, et ce, essentiellement via les inégalités intra-entreprises et la négociation. »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2891684?sommaire=2891780

 

 

« L’étude de Hellerstein, Neumark et Troske [ 1999] (ci après HNT ) adopte une méthodologie différente, basée sur l’estimation de la productivité non plus au niveau de l’individu, mais suivant un certain nombre de caractéristiques. Alors que les salaires versés peuvent être connus directement, la mesure des différences de productivité entre travailleurs de caractéristiques différentes (sexe, âge, qualification) s’avère plus délicate, car elle nécessite de connaître la composition de la main d’œuvre des entreprises. En utilisant une base de données nouvelle, réunissant des informations sur les entreprises et leur main d’œuvre, HNT parviennent à estimer ces différences de productivité pour des entreprises américaines en 1 989. Leurs principales conclusions sont : premièrement les salaires des travailleurs âgés sont le reflet d’une productivité supérieure, deuxièmement les moindres salaires des femmes ne correspondent pas complètement à une plus faible productivité. »

 http://www.persee.fr/doc/rfeco_0769 0479_2003_num_18_1_1482

Stephan Kampelmann et François Rycx dans leur article Are Occupations Paid What They Are Worth? An Econometric Study of Occupational Wage Inequality and Productivity écrivent en 2011 : « Furthermore, the estimates indicate that a higher share of women in the firm's workforce has a negative impact on productivity and wages, with respective (statistically significant) OLS coefficients of -0.29 and -0.26. Compared to the corresponding estimations for other countries, this result points to a somewhat smaller gender effect in Belgium than in Finland, but stronger than in Norway, France and the USA (cf. Ilmakunnas and Maliranta, 2005; pp. 642-643). »

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1929651

 

En Nouvelle-Zélande il y aurait un écart salarial discriminatoire en tenant compte de la productivité, de la valeur ajoutée...(méthode Hallerstein comme le CREST, 2002) : "Gender differences in productivity within firms also explain little of the difference seen in wages. The relationships between the gender wage-productivity gap and both age and tenure are inconsistent with statistical discrimination being an important explanatory factor for the remaining differences in wages. Relating across industry and over time variation in the gender wage-productivity gap to industry-year variation in worker skills, and product market and labour market competition, we find evidence that is consistent with taste discrimination being important for explaining the overall gender wage gap. Explanations based on gender differences in bargaining power are less consistent with our findings."

 

Mais : "the first specification implies that female workers are 31% less productive than male workers."

 

"Turning to the results, when labour inputs are measured only based on the number of employees at a firm, we find that women are, on average, 31% less productive than men, young and older workers are 80-82% less productive than 25-39 year-olds and 40-54 year-olds are 22% less productive than 25-39 year-olds. In each case, these productivity differences are significant. Wage differences follow the same pattern for workers. Comparing productivity differences to wage differences, we find that women are paid 11.6 percent less than men for the same contribution to firm output and older workers are paid more than double relative to their contribution. For the other age groups, relative wages are not significantly different to relative contributions to productivity."

 

http://motu-www.motu.org.nz/wpapers/17_15.pdf

 

Une publication sur les écarts de productivité hommes femmes en Belgique conclut que l'écart de productivité hommes femmes est de 5 % à 8 %. La discrimination salariale ne serait pas avérée.

http://perso.uclouvain.be/vincent.vandenberghe/Papers/Gender_wage_discrimination_Labour.pdf

Les recommandations ne laissent aucun doute sur la volonté de Pascale Petit, économiste, de promouvoir les femmes.

 

Pourtant, elle écrit dans Discrimination à l’embauche : une étude d’audit par couples dans le secteur financier en 2004: "Toutefois, notre étude montre que ce résultat n'est pas lié à une aversion des employeurs pour les femmes, mais à leur anticipation d’une productivité féminine en moyenne plus faible et d’un coût du travail féminin en moyenne plus élevé, au sein de cette catégorie d’âge."

 Si cette anticipation n’est pas fondée, ne serait-ce pas une forme d’aversion ?

Pascale Petit écrit encore : « Toutefois, les différences d’accès à l’embauche ne sont pas automatiquement induites par un comportement discriminatoire des recruteurs. Elles peuvent également résulter d’une autocensure des femmes, d’une inadéquation de leurs qualifications, ou encore d’une faiblesse relative de leur productivité anticipée. »

http://www.discriminations.inegalites.fr/IMG/pdf/Revue_Economique.pdf

 

 Au Japon, les estimations indiquent également un différentiel de productivité qui n’explique pas complètement les écarts salariaux dans Male Female Wage and Productivity Differentials: A Structural Approach Using Japanese Firm level Panel DataHirokatsu Asano Faculty of Economics, Asia University and Daiji Kawaguchi Faculty of Economics, Hitotsubashi University Research Institute of Economy, Trade and Industry le 30 mars 2007.

http://www.rieti.go.jp/jp/publications/dp/07e020.pdf

Au Portugal, Gender wage and productivity differentials in the Portuguese tourism industry Laurentina Vareiro et Raquel Mendes de Escola Superior de Gestão – IPCA constatent un différentiel de productivité hommes femmes :

Although both studies conclude that female productivity is lower than male productivity, the evidence on wage discrimination is not consensual. Hellerstein and Neumark (1999) find that the gender wage gap corresponds to a gender productivity gap of approximately the same size. They therefore conclude that wage discrimination is not an explanation for wage disparities between male and female employees and that women’s lower pay may be explained by their lower levels of productivity. In contrast to these findings, Hellerstein et al. (1999) report that gender wage differentials are larger than the corresponding productivity differentials, indicating that women are subject to wage discrimination in U.S. manufacturing.2 […]A small body of economic literature builds on the empirical framework applied in the two studies described above, estimating and comparing wage and productivity differentials for other countries: Haegeland and Klette (1999) for Norway, Ilmakunnas and Maliranta (2005) for Finland, and McDevitt et al. (2009) for Canada. As in Hellerstein and Neumark (1999) and Hellerstein et al. (1999), the three studies conclude that women are less productive than their male co workers. However, while Haegeland and Klette (1999) and Ilmakunnas and Maliranta (2005) find no statistical evidence of gender wage discrimination, McDevitt et al. (2009) conclude that the wage gap between males and females is attributable to this form of labor market discrimination.3

Gender wage and productivity differentials were estimated relying on firm level wage equations and production functions. The estimates were then directly compared in order to determine whether the observed wage gap reflects gender differences in productivity, or instead the gap is attributable to the effects of wage discrimination against female employees. The results indicate that female employees earn less and are less productive than male employees in both tourism and non tourism industries. Furthermore, the results reveal that the disparities in both the levels of wages and productivity are lower in the tourism industry than in non tourism industries.The results also reveal that gender differences in wages are fully explained by gender differences in productivity levels in both groups of industries. It is worth noting that the gap between gender wage and productivity differentials is relatively smaller with regard to the tourism industry.

In sum, the results indicate that women earn less than men because they are relatively less productive. Thus, the empirical analysis conducted in this paper casts doubts on the relevance of the findings reported in previous research using more traditional methodological approaches, whereby wage discrimination is attributed a predominant role in explaining wage disparities in Portugal. Based on these findings, new research questions arise. Why are women less productive than their male counterparts? Is it because women supply less effort at work? Do women’s preferences, related totraditional factors, such as home and childcare responsibilities, explain their relatively lower levels of productivity? Or are gender differences in productivity due to the crowding of women into less productive firms, sectors, or jobs as a result of discriminatory hiring and promotional practices? Future empirical research should be directed at exploring the explanations for women’s potentially lower levels of productivity. These explanations are important from a policy point of view because they may address aspects that are undervalued in the quest for gender equality, regarded as a central aspect for economic growth, employment, and social cohesion

http://www.ipca.pt/cit/docs/sessoes/s4/S4_3_33.pdf

Dans Wages, Productivity, and Worker Characteristics: Evidence from Plant Level Production Functions and Wage Equations, Judith K. Hellerstein, David Neumark et Kenneth R. Troske écrivent :

“Finally, with the exception of managerial and professional occupations, women are paid about 25 35% less than men, but estimated productivity differentials for women are generally no larger than 15%, and significantly smaller than the pay differential.”

http://www.nber.org/papers/w5626.pdf?new_window=1

 

Dans Were Women’s Wage Customary?, Joyce Burnette fait état du caractère quasiment universel –tant dans l’espace que dans le temps  des écarts de salaires hommes – femmes en faveur de la gent masculine. Elle invoque les facteurs biologiques entraînant un différentiel de productivité pendant la révolution industrielle britannique, en raison du différentiel de force physique alors central dans l’industrie.

http://www.econ.yale.edu/seminars/echist/eh06/burnette 061011.pdf

Dans Gender, Work and Wages in industrial revolution Britain, Deborah Oxley évoque le travail de Burnette, avec une approche critique.

 

http://digitalcommons.ilr.cornell.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1906&context=ilrreview&sei redir=1&referer=http%3A%2F%2Fwww.google.fr%2Furl%3Fsa%3Dt%26rct%3Dj%26q%3Dproductivity%2Bwage%2Bwomen%26source%3Dweb%26cd%3D90%26ved%3D0CH0QFjAJOFA%26url%3Dhttp%253A%252F%252Fdigitalcommons.ilr.cornell.edu%252Fcgi%252Fviewcontent.cgi%253Farticle%253D1906%2526context%253Dilrreview%26ei%3DIGkEUKmGGMPLhAeRlbDzBw%26usg%3DAFQjCNGUOJHfWR8E_T8aWUYdLbpmXaIexg#search=%22productivity%20wage%20women%22

 

Apparemment d'autres travaux ont mis en évidence des écarts de productivité. Parfois c'est très faible (1% à 3 % pour des tâches à la pièce). Pour certaines tâches les entreprises déclarent une productivité inverse. 

Eva M. Meyersson Milgrom, visiting associate professor in the Department of Sociology and senior research scholar at the Stanford Institute for Economic Policy, Stanford University,

Trond Petersen, Professor in the Department of Sociology at the University of California, Berkeley, a 0% Professor in the Haas School of Business in same university, and an Adjunct Professor in the Department of Sociology and Human Geography at the University of Oslo et

Vemund Snartland, statistical methods in sociology at the University of Bergen,

Norway, and conducts research at the Institute for Research in Economics and Business

Administration :

"Research evidence, scant as it is, suggests a substantial sex differential in

productivity, potentially justifying a major gender wage gap. Phelps Brown (1977,

p. 158) writes that “in many employments there are objective reasons for the work of

women being of lower net value than that of men”, drawing partially on Sanborn’s (1964)

comparison of wages under piece rate systems. With data and computations similar to the

present study, he reports a productivity gap of 10–13% in the U.S. footwear and furniture

industries in the 1950s (see also Gunderson 1975; Rhoads 1993, p. 141). The present

study, which is more comprehensive, somewhat more recent, giving data from the 1970s

in the U.S. and 1990 in Norway and Sweden and covering three countries, supersedes

these findings. Another line of research using plant level data on value added finds that

women are about 15% less productive than men (e.g., Hellerstein, Neumark, and Troske

1999)."

 

"In periods where women have extensive family obligations, such as caring for small children, they may on average be less productive than men in the same age groups (e.g., Becker 1985)."

 

"It is striking that in all three countries the gender wage gap is smaller under piecethan

time rate systems. In the U.S., Norway, and Sweden, women earn 1.72%, 3.02%,

and 1.03% less than men under piece rates. Under time rate work, in contrast, the wage

gaps are 2.45%, 3.94%, and 1.52%. These gaps are larger than under piece rate work,

with 0.73%, 0.82%, and 0.49%.

18

Given the interpretation forwarded here, one may, from column 1 or 3, infer that

women in the three countries on average are 1.72%, 3.02%, and 1.03% less productive

than men in typically male blue collar occupations. This productivity gap shows up as a

legitimate wage gap of 1–3% among piece rate workers.

One should keep in mind that there is no necessary reason why the gap under piece

rates should be smaller than under time rates. It could in fact be larger, in which case men

may be discriminated against under time rates.

One can further conclude, for the interpretation put forth here, that within job wage

discrimination against women in these three countries is close to absent, amounting to as

little as one half to a full percentage point (see col. 4).

Among time rate workers then, for

the wage gap at the occupation–establishment level about two thirds would be legitimate,

due to productivity differences, while about one third would be due to within job wage

discrimination. As always, the residual wage gap could be due to other factors, such as

age and experience, which may play a larger role in wage setting under time  than under

piece rate systems.

In summary, in all three countries there is evidence that women are slightly less

productive than men, with about 1–3%, not a large productivity difference, certainly not

one that can justify large gender wage gaps. There is also evidence that there could be

some minimal residual within job wage discrimination, of about 0.5–1%.19

Crucial to these analyses is that the wage gap is computed without controls for

education and experience. These no doubt matter for productivity. But the pay received

under piece rates is pay for productivity, with no separate bonus or differential for

experience or education."

 

 

Les chercheurs spéculent en prétendant que l'écart de productivité est si faible dans un domaine supposé être à l'avantage des hommes que les femmes sont probablement aussi voire plus productives qu'eux dans bien des domaines, notamment la médecine, dont on a pu voir que ce n'était pourtant pas le cas :

"The same issues arise in jobs in hotels, restaurants, hospitals, laundries, parts of

transportation (taxis), garbage collection, the mortgage industry, and more. And among

professionals, doctors diagnose patients and perform medical procedures, the number of

which corresponds to piece rate output, and the absence of medical malpractice

complaints corresponds to quality. Professors advise undergraduate and graduate

students, and are sometimes given what amounts to piece rate credits for this. There is

little reason to think that women are less productive than men in these types of jobs."

 

http://irle.berkeley.edu/files/2006/Are Female Workers Less Productive Than Male Workers.pdf

 

Malgré tous ces travaux, on trouve des économistes pour expliquer : " La mesure de la productivité est quelque chose d'assez délicat, d'autant plus lorsqu'on essaie de faire une différence entre la productivité des hommes et celle des femmes. Les deux étant dans des segments du marché du travail différents, la mesure de la productivité est difficilement comparable."

Donc on ne pourrait pas mesurer la productivité parce qu'hommes et femmes sont dans des secteurs différents.

 

Mais, Hélène Périvier nous explique, dans la même interview :"Dans les secteurs où les femmes sont très présentes, par exemple le secteur de la petite enfance, puisqu'il n'est que le relais des tâches familiales que les femmes exercent au sein de leur propre famille, les hommes sont très discriminés à l'embauche. Il est très difficile pour un homme d'être recruté dans une crèche, du fait de la réticence des parents à voir un homme s'occuper de leur petit enfant. On voit bien le poids très lourd de la tradition et des stéréotypes, qui jouent ici en défaveur des hommes. Dans ces secteurs, à l'inverse, les femmes sont très présentes, donc moins discriminées."

En revanche pour la discrimination, on laisse donc entendre que les femmes seraient discriminées dans des secteurs où il y aurait donc, en toute logique, des hommes et des femmes.

Dans l'interview, on peine à comprendre en quoi le fait qu'une femme travaillant à temps plein, reste moins tard au bureau, constitue une discrimination.

http://www.lemonde.fr/economie/chat/2008/05/07/ou en est on des discriminations liees au sexe sur le marche du travail_1041901_3234.html

Anne Marie Le Pourhiet :

"Or, l’existence d’une intention discriminante sera bien souvent effectivement impossible à démontrer, tout simplement parce qu’elle n’existe pas, mais on taira les raisons qualitatives et objectives de cette situation quantitative, aussi simples et évidentes soient elles, en allant jusqu’à instaurer des présomptions de discrimination sur le seul fondement de la statistique."

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/discrimination positive.pdf

 

« Constater qu’il y a peu de descendants d’immigrés maghrébins ou africains à Polytechnique ou peu de handicapés au barreau de Paris ou aucune femme sur les échafaudages des ravalements d’immeubles ou derrière les camions poubelles ne permet pas forcément de crier à l’injustice et à la discrimination. Encore faut il accepter d’examiner les choses avec bonne foi et réalisme au lieu de le faire avec du sectarisme idéologue et de l’opportunisme militant. […]Il n’est pas interdit aux femmes de bouder les métiers du bâtiment et leur absence des chantiers n’est donc pas forcément révélatrice d’une discrimination sournoise. »

http://www.communautarisme.net/Anne Marie Le Pourhiet la discrimination positive marque le retour au droit des orangs outans_a621.html

L'écart salarial par PCS

L'écart salarial brut ou inexpliqué n'est pas le même suivant la profession et catégorie sociale. Dans le secteur privé, l'écart brut est de 30 % de plus pour les hommes cadres par rapport aux femmes cadres en 2009. Cet écart s'élève à 16 % pour les professions intermédiaires, à 10 % pour les employés et à 22 % pour les ouvriers. Lorsqu'on se restreint aux personnes travaillant à temps plein l'écart diminue.

Ecart salarial H/F (temps complet)

Cadres

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

 

Ensemble

Part inexpliquée

4,4

4,1

6

10,9

 

5,1

Part expliquée

7,7

3

4,9

8,4

 

5,6

Ecart total

12,1

7,1

10,9

19,3

 

10,7

% Part inexpliquée

36%

58%

55%

56%

 

48%

% Part expliquée

64%

42%

45%

44%

 

52%

 

Champ : salariés âgés de 45 ans au plus (hors enseignants) travaillant à temps complet.

Source : EJC 1997, Insee.

 

Ecart rémunération H/F(temps non pris en compte)

Salariés

Non salariés

Part inexpliquée

13,6

25

Part expliquée

11,4

24,3

Ecart total

25

49,3

% Part inexpliquée

54%

51%

% Part expliquée

46%

49%

Source : INSEE, calculs de l’auteur, 2001

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES337 338G.pdf

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES398 399f.pdf

 

L'écart salarial horaire brut ne prend pas en compte le type d'heures effectuées (heures supplémentaires, travail de nuit)

Les trois quarts des personnes qui travaillent de nuit sont des hommes. Or, le travail de nuit est mieux rémunéré que le travail de jour.

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/IMG/pdf/Travail nuit progression plus rapide pour les femmes.pdf

Sur légifrance :

« Travail de nuit : sont considérées comme heures de nuit les heures effectuées entre 21 heures et 5 heures. Le taux horaire de ces heures sera majoré de 20 %.

Travail du dimanche, férié ou non, des jours fériés à l'exclusion du 1er Mai : le taux horaire de ces heures sera majoré de 100 %.

Travail du 1er Mai : le travail du 1er Mai sera rémunéré conformément aux articles L. 222 7 et R. 222 1 du code du travail.»

http://legifrance.gouv.fr/affichIDCC.do;jsessionid=E2439C111D591CFEDCB4AF457429BE47.tpdjo07v_2?idArticle=KALIARTI000005861180&idSectionTA=KALISCTA000005728151&cidTexte=KALITEXT000005683913&idConvention=KALICONT000005635337&dateTexte=29990101

 

La part de salariés percevant des heures supplémentaires ou complémentaires parmi les hommes est de 39,9 % contre 25,2 % pour les femmes. Or, les heures supplémentaires sont mieux rémunérées que les heures complémentaires qui sont mieux rémunérées que les heures normales.

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10 44.5.pdf

La DARES indique :

"En 2009, 53 % des hommes ont perçu une rémunération pour heures supplémentaires (ou complémentaires,
pour les salariés à temps partiel) contre 37 % des femmes (tableau 2). La rémunération horaire brute des heures supplémentaires ou complémentaires réalisées par les femmes est inférieure de 17 % en moyenne à celle des hommes (4). Ceci est dû pour partie au fait que le salaire horaire de base des femmes est en moyenne plus faible que celui des hommes. En conséquence, la rémunération de leurs heures
supplémentaires ou complémentaires, proportionnelle au salaire horaire de base, est généralement moins élevée. Ceci est aussi lié au fait que près d’un tiers des femmes ayant fait des heures supplémentaires ou complémentaires rémunérées sont à temps partiel, contre 5 % des hommes (soit des proportions proches de celles observées dans l’ensemble de la population salariée). Or, seules les heures complémentaires au delà de 10 % de la durée prévue au contrat (5) sont majorées (au taux de 25 %). Pour les salariés à temps complet, les heures supplémentaires sont en revanche rémunérées à un taux majoré d’environ 25 % dès la première heure (6)."

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/IMG/pdf/2012 016 2.pdf

Claudia Goldin écrit qu'il y a un écart de temps de travail de l'ordre de 10 % entre hommes et femmes travaillant à temps plein aux Etats-unis : « The gender gap in earnings decreased substantially during the eighties. By 1989 the ratio of female to male earnings for those who work full-time throughout the year had climbed by about 8 percentage points to 68 percent. Thus, in the nine years from 1980 to 1989, 20 percent of the preexisting gender gap in pay had been eliminated. Moreover, the size of the gender gap has been overstated. That is because women working full-time work about 10 percent fewer hours than men. Per hour worked, women now earn about 75 percent of what men earn.  »

Un écart salarial à travail égal de plus de 20 % de notoriété publique semble illogique mais est tout de même envisagé

La discrimination salariale à travail égal (massive ou généralisée) est une aberration économique et juridique.
Dans une économie de marché, on peut penser que si les femmes étaient payées 20 % à 30 % de moins pour un même travail, les hommes seraient souvent au chômage : il y aurait une "délocalisation" sur place au profit des femmes massivement embauchées. Et de fait, les hommes se trouveraient obligés d'avoir des exigences salariales moindres pour rester concurrentiels. Ceci a pu être testé empiriquement dans le cas de la Suède vers 1898.

Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON écrivent ainsi : « Economic theory tells us that firms in competitive markets that discriminate will see costs rise and profits fall. If this is sustained then such firms will either have to mend their ways or be forced to exit the industry. The existence of better-paid outside employment options for men meant that cigar firms had limited ability to lower men’s wages, but they could replace men with women to retain their competitive position. We find that firms which feminized their workforce more quickly were more likely to survive both before and after 1898. »

Estimates in table 5 are consistent with competition limiting the ability of firms to discriminate.

 

We have found that gender wage discrimination was extensive but not universal in the Swedish cigar industry c. 1900. Female workers paid by the hour were discriminated against, but female workers paid by the piece were not. This is true for piece-rate workers as a whole, and for mould-using cigar workers specifically. Furthermore, men and women were equally likely to be placed in the better-paying piece-rate section. The existence of many women in that section shows that Swedish cigar firms were not ideologically or institutionally sexist. That said, the existence of widespread gendered wages in the hourly paid section shows that there was no ideological or institutional commitment to equality either.

The changes to the economy, and to labour markets, brought new opportunities and threats for individual firms. Setting aside imports, no firm was at a competitive disadvantage so long as all employed men. That equilibrium was not stable, however. In a competitive sector in which all firms are price takers, the first firm to defect from this unstable equilibrium by employing lower-cost female labour would increase profits by the extent to which female labour—taking into account productivity differentials—was cheaper. The effect of more firms feminizing their workforces would be, ceteris paribus, a fall in the price of cigars, in line with the fall in production costs. At that point firms which had feminized their workforces would no longer enjoy supernormal profits. Rather, as equilibrium cigar prices fell to the ‘feminized-wage-level price’, firms that had not feminized their workforces sufficiently would have made losses. This is exactly what we find: those firms that were slow to feminize their workforce were much more likely to go out of business. The effect was not instantaneous, but it was real, and it had historically significant consequences for those whom firms chose to hire


Dans l’article Gender, productivity, and the nature of work and pay: evidence from the late nineteenth-century tobacco industry écrit par  MARIA STANFORS, TIM LEUNIG, BJÖRN ERIKSSON etTOBIAS KARLSSON constatent en 2014 que vers 1898 dans l'industrie du tabac en Suède il y avait une discrimination salariale pour le paiement à l'heure mais pas à la pièce, ce dernier plus relié à la productivité des travailleurs étant prédominant, les hommes y obtenant également des salaires plus élevés :

"We have remarkably good, previously unexplored, data for the cigar industry. In 1898 the Swedish government commissioned a comprehensive survey of the tobacco industry, from which a modern-style matched employer–employee dataset covering the entire industry has been created. This gives detailed information about the workers and the firms. In addition, we have data on firm survival both before and after this date. The nature of the industry and the data available allow us to test whether men and women were paid the same, and whether any differences in earnings can be explained by differences in individual characteristics, such as experience. Since some workers were paid piece rates and some by the hour, we can test whether the method of payment had an impact on the extent of gender discrimination.We can also test whether men and women were as likely to be in jobs that were generally better paid. Finally, this article is unique in the economic history literature in that we are able to test whether firms that employed more women were more likely to survive over time.

We find that, as expected, women were paid less per hour than men. This remains the case when we account for differences in worker characteristics.There is, therefore, evidence of discrimination. More specifically, there is evidence of discrimination in the wages paid to workers on time rates. In contrast, gender earnings differentials for piece-rate workers are fully explained by differences in productivity-related factors. This is true both in general and specifically for workers using moulds to roll cigars. Workers in the piece-rate section were generally better paid and disproportionately male. We find, however, no gender difference in the allocation of workers to piece-rate work. Instead the greater proportion of men in these positions can be explained by characteristics associated with being good at the job.

Therefore, the picture we find is one in which discrimination is real but not universal. Evidence from the time-rate section shows that the industry was not gender-neutral, but rather a place in which the level of men’s and women’s wages were determined by their outside options, which may have had customary elements, or may have been related to men’s greater strength.That said, evidence from the piece-rate section and from women’s ability to enter the better-paying piece-rate section shows that employers could and did behave in ways that were fair rather than discriminatory."

 

Avec une régression plus classique : "Table 1 showed that women earned 36 per cent less than men. Our OLS regression gives an adjusted gender gap of 21.2 log points, with figures of 36.3 and 18.4 for time-rate and piece-rate workers, respectively.24 Thus it appears that discrimination existed, and was more prevalent in the time-rate section of the industry. We need to be cautious about interpreting the extent of gender wage discrimination from these coefficients, however, because gender is correlated with experience and other characteristics associated with productivity."

 

 

Avec la décomposition d'Oaxaca-Blinder tout l'écart s'explique pour le paiement à la pièce par la productivité en 1898 en Suède dans l'industrie du tabac, le modèle suggérant même une discrimination positive envers les femmes (part (sur)expliquée de 116 %), interprétation rejetée par les auteurs :

"For all workers, taken together, we find that average hourly earnings for men are 46.0 log points higher than for women. Of this, better individual characteristics, such as age and experience, explain 16.6 log points, while having a better position within the firm explains a further 14.7 log points. These factors account for just over two-thirds of the earnings difference, leaving one-third unexplained. The results differ according to payment system. Men on time rates typically earned 23.3 log points more, of which just under half can be explained by differences in characteristics and occupations.26 The remaining 54 per cent is left unexplained. For piece-rate workers the aggregate earnings difference of 44.0 log points can be slightly more than fully explained by the combination of differences in characteristics and positions within the firm. We do not think employers discriminated in favour of women among piece-rate workers. The Oaxaca–Blinder method uses gender-specific earnings regressions. Since women generally have relatively weak labour market characteristics, the female-specific estimates are based on labour market characteristics that are generally low. We then calculate what women should earn were they to have the better labour market characteristics typical for men. There are of course some women who have high levels of characteristics, so we are not estimating out of sample range, but nevertheless any non-linearities in the returns to skills will alter our ability to assess female earnings accurately at high skill levels. This can generate a bias in favour of women in those positions.27"

 

"The job of a mould worker was well defined, and we know, therefore, that we are comparing like with like. This is reinforced by knowing the actual piece rate paid to each worker.These piece rates were individual and gender-neutral, making them perfect for accounting for individual productivity.The evidence from this analysis, presented in table 3, shows no evidence of discrimination. The coefficient on gender is small, and is completely insignificant statistically.When assigned exactly the same task, hourly earnings did not vary by gender, once the characteristics of the workers are taken into account.Those who were productive were paid well, and those who were not productive were not paid well: gender was irrelevant in both cases."

 

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/1468-0289.12017



Dans un Etat de droit démocratique qui interdit la discrimination et garantit les libertés syndicales, il y aurait des centaines de milliers de procès, des millions de saisines de la HALDE (ou du défenseur des droits) et de multiples interventions de l’inspection du travail...

La discrimination (à travail égal) de masse et de forte ampleur est donc illogique économiquement et juridiquement.

L'économiste américain Thomas Sowell écrit : "You know, if it was really true that you could hire a woman for three quarters of what you could hire a man with exactly the same qualifications, then employers would be crazy not to hire all women. It would be insane to hire men. Not only would it be insane, it would probably put them out of the business because the ones that were smart enough to hire women would have such a cost advantage that it would be really hard for the others to compete."

http://rightwingnews.com/uncategorized/an interview with thomas sowell about ieconomic facts and fallaciesi/

 En mars 2017, dans l'article Is the Gender Pay Gap in the US Just the Result of Gender Segregation at Work?

 

Katie Meara (Bournemouth University), Francesco Pastore (University of Campania Luigi Vanvitelli and IZA) et Allan Webster (Bournemouth University) écrivent en utilisant une méthodologie de "matching" (Heckman) :

 

"This paper is, in part, in keeping with this tradition in that it looks at determinants of the gender gap. It shows that, despite important differences between the employment of men and women, the conclusion that women are paid less than men for essentially the same work is inescapable."
 

"The study supports the view of the existing literature that the gender wage gap varies by factors such as age and parenthood.

But it also finds that, even when these and other important “control” variables such as

part-time working, industry and occupation are taken into account, a statistically significant

gender wage gap remains."

 

"It is worth noting that the two most highly educated occupations – lawyers and accountants – exhibited the highest wage gaps but the least skilled occupation (janitors) exhibited the lowest wage gap. Such evidence is consistent with Polachek’s (1981) view of depreciation of human capital during absences from the work force."

 

"The estimate of the gender wage gap for parents was about 18% compared to about 10% for non-parents, confirming the importance of having children in understanding the gap. For married workers there are broadly similar estimâtes – a gender wage gap of about 17% for married workers and about 10% for unmarried. The estimate of the gender wage gap for young (aged 24 or under) workers is very much lower at about 5% but still statistically significant at 99% confidence."

 

"The results suggest a gender wage gap of between 27% and 30% in banking, 16-31% in grocery stores and about 25% for restaurants. Part-time workers in banking were estimated to receive between 62 and 67% lower hourly earnings in banking, 31-39% lower earnings in

grocery stores and 35-38% lower hourly pay in restaurants."

 

"For all five occupations a statistically significant (at 99% confidence) gender wage gap remains despite matching for a carefully selected control group and despite narrowing the

comparison between male and female workers to a single occupation. That is, controlling for gender segregation does not eliminate a gender wage gap. The estimated wage gap for each

occupation was:

·

Customer representatives – 12%

·

Assemblers – 12%

·

Accountants – 15%

·

Lawyers – 16%

·

Janitors – 8%"

 

 

 

La liste des variables est la suivante :

 

"The (0,1) dependent variable was gender (1 if female) and the independent

variables included:

·

age

·

education

·

hours worked

·

part-time

·

union membership

·

sector

·

occupational category

·

ethnicity

·

region

·

married

·

parent

·

migrant"

 

http://ftp.iza.org/dp10673.pdf

 

Les écarts salariaux entre régions
 

Données de la figure 1   Salaire horaire brut en 2012

Région de travail

Salaires bruts (en euros)

horaires

annuels

mensuels

rang

Corse

15,6

28 854

2 405

17

La Réunion

16,1

29 388

2 449

16

Bretagne

16,2

29 777

2 481

15

Nouvelle Aquitaine

16,4

30 107

2 509

14

Bourgogne Franche Comté

16,4

30 214

2 518

13

Pays de la Loire

16,5

30 428

2 536

12

1,02186251

Centre Val de Loire

16,7

30 770

2 564

11

Normandie

16,8

30 985

2 582

9

Guyane

16,9

30 833

2 569

10

Hauts de France

16,9

31 064

2 589

8

1,04322128

1,04

Occitanie

16,9

31 173

2 598

6

Grand Est

17,1

31 405

2 617

5

Guadeloupe

17,2

31 151

2 596

7

Provence Alpes Côte d'Azur

17,5

32 291

2 691

4

Auvergne Rhône Alpes

17,9

33 085

2 757

3

1,11109245

1,11

Martinique

18,0

33 092

2 758

2

Ïle de France (IDF)

23,9

44 367

3 697

1

1,53763776

0,65

France entière hors Mayotte

18,7

34 498

2 875

France métropolitaine

18,7

34 570

2 881

Province

17,0

31 253

2 604

Champ : France entière, hors Mayotte. Salariés du secteur privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles, les salariés des particuliers employeurs et les postes dont la rémunération brute est inférieure à 0,8 Smic horaire brut.

Source : Insee, DADS 2012.

 

Les écarts de salaires entre régions françaises vont jusqu'à 50% à 65% (Ile de France vs Corse). 4 % entre les Hauts de France (Le nord !) et la Bretagne ! 11 % entre Auvergne Rhône Alpes et la Bretagne ! Qui trouve cela scandaleux ?

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2508166

 

Féminisation et baisse des rémunérations dans une profession : moindre exigence salariale

Cecilia Garcia-Penalosa déclare dans le journal Atlantico le 4 mars 2018 : « On a aujourd'hui les preuves que la féminisation entraine une baisse de prestige et de salaire, mais la question de savoir pourquoi les femmes vont plutôt dans certains métiers n'est pas nécessairement liée à la question de la sous-représentation dans d'autres métiers, et donc les quotas.»

« On connaît un peu plus précisément l'aspect salarial, qui est plus facile à évaluer. On sait que c'est principalement lié à la tendance qu'ont les femmes à moins bien négocier, à être moins militant, et donc à accepter un salaire plus faible ce qui dévalorise leurs rémunérations. Il y a aussi la question des "salaires de réservation" : les femmes ont moins de choix pour aller travailler ailleurs et donc peut augmenter ses salaires plus facilement, ce qui permet aux employeurs aussi de réduire la rémunération. »

http://www.atlantico.fr/decryptage/quotas-feminin-dans-cinema-et-on-se-souciait-aussi-plutot-ces-professions-interet-general-que-large-feminisation-fragilise-3323197.html

« Pour l’avenir du barreau, ne serait-il pas temps d’abolir cette loi non écrite qui voudrait qu'une profession qui se féminise  en 2050 il devrait y avoir 70% de femmes au barreau de Paris risque de s'appauvrir... »

http://www.aufeminin.com/combats de femmes/barreau de paris post feministe inegalite d29588.html

«   Q : Une discrimination positive se fait de manière latente, non explicite dans le recrutement aujourd’hui des professeurs d’école. Si on laissait faire la sélection méritocratique, on n’aurait pas un seul homme devant les élèves. On peut contester pour d’autres instances, mais l’intérêt général consisterait à avoir un enseignement pour des jeunes, filles et garçons, assuré par des enseignants des deux sexes et ceci dit, il y a un peu de bon sens aussi qui dit que ce ne serait peut être pas mal qu’il y ait des hommes aussi pour éduquer les garçons. Dans ce cas, diriez vous que ce n’est plus une question de réparation, mais une question de bien commun de la société dans l’intérêt de tous ?

 

  A.M Le Pourhiet : Vous sous entendez alors que les hommes qui se présentent à ces concours sont moins bons. La raison en est sans doute que c’est un métier peu attractif. Quand il n’y a que des femmes dans une profession, c’est qu’il y a paupérisation. C’est le cas de la magistrature. J’ai du mal à admettre qu’au nom de l’intérêt général on viserait à recruter des enseignants moins bons. Le critère est introduit dans la sélection. On pourrait simplement inciter les hommes compétents à aller vers cette profession, à se présenter au concours de professeurs des écoles, au lieu de laisser les plus mauvais concurrencer les femmes. C’est peut être une politique d’un autre type qu’il conviendrait de mener avant la sélection. Mais l’idée de donner des points supplémentaires à des hommes pour avoir des profs hommes qui seraient moins bons que leurs collègues femmes, ne me convient pas. »

http://www.politique autrement.org/spip.php?article392

 

Sara Laschever a co écrit deux livres sur les femmes et la négociation   «Women Don't Ask» et «Ask for it!»   avec l'économiste Linda Babcock. Elles soulignent que les femmes sont moins exigeantes en rémunération. Leur approche de la négociation est différente de celle des hommes.

http://www.womentomorrow.fr/wotoblog/Negociation Pourquoi les femmes ne demandent pas_a85.html

Sur le site du ministère des droits des femmes, on peut lire : « A l’occasion de la journée de l’égalité salariale, le ministère des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, présente un outil inédit, pratique et gratuit pour aider les femmes à progresser dans leur carrière : l’application pour téléphone mobile et tablette « Leadership pour Elles ».

Savez vous en effet que les différences de confiance en soi entre femmes et hommes peuvent expliquer jusqu’à 4,5 des 25 points de l’écart salarial ? Toutes les études sont concordantes. L’une d’elles montre que les hommes sont 9 fois plus enclins à demander une augmentation de salaire que les femmes.

Ces chiffres étonnants, peu connus, appellent des réponses adaptées aux phénomènes d’autocensure au féminin. Pour mieux encourager les femmes à s’affirmer et à construire leur parcours professionnel, le ministère des Droits des femmes, avec l’aide de l’APEC et de l’AGEFOS PME, a choisi d’innover.

« C’est sur la confiance qu’il faut agir, en donnant à toutes les femmes des outils qui étaient jusqu’à présent l’apanage des cadres supérieurs appartenant à des réseaux de grandes écoles« , a expliqué Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes dans une interview au Parisien. »

http://femmes.gouv.fr/category/egalite/

Le journal Le Parisien : « Pour Najat Vallaud Belkacem, la ministre des Droits des femmes qui a beaucoup secoué les entreprises ces deux dernières années (y compris en les tapant aux porte monnaie), il est désormais temps de s'attaquer à une racine méconnue de l'inégalité professionnelle : les barrières que les femmes érigent... elles mêmes. Ces « je n'ose pas demander une augmentation », « je ne sais pas m'imposer », « la compétition, ce n'est pas pour moi » qui expliqueraient jusqu'à 4 points de différence dans les salaires. A problématique aussi profonde, réponse carrément originale : la ministre lance aujourd'hui la première application pour mobiles et smartphones afin de coacher les femmes au travail. Une sorte de « serious game » (jeu qui permet de se former en s'amusant) que nous avons découvert en avant première. »

Les travaux menés au Portugal aboutissent à des résultats équivalents :

 “Overall, we estimate that the shortfall in women‘s relative bargaining power explains

around 3 percentage points or 10   15% of the gender wage gap in Portugal.”

 

http://ftp.iza.org/dp7592.pdf

 

 

Le mythe du plafond de verre (Marike Stellinga) et les arbitrages pour concilier vie professionnelle et familiale

 

Les femmes seraient victimes du plafond de verre. Cette idée est reprise dans le rapport préparatoire à la concertation avec les partenaires sociaux sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes (rapport Gresy 2009).

La journaliste économique néerlandaise Marike Stellinga dans son ouvrage paru en 2009 De mythe van het glazen plafond (Le mythe du plafond de verre) réfute ledit mythe, à partir d'une enquête menée aux Pays Bas et en Norvège). Son enquête révèle que les femmes n'ont en général pas les mêmes aspirations, puisqu'elles accordent un peu moins d'importance à leur carrière. 75 % de femmes à temps partiel et 78 % satisfaites de la répartition des tâches avec leur conjoint (p.63 et p.115). Les femmes très ambitieuses seraient une minorité qui ne rencontrerait pas, en général, d'obstacle sexiste au cours de leur carrière.

Marike Stellinga a été reçue au Parlement belge où elle a exposé les résultats de son enquête.

http://www.dekamer.be/FLWB/pdf/53/0211/53K0211004.pdf

http://www.blog emploi.com/index.php/post/2009/10/26/Le plafond de verre, un mythe

 

 Les Pays bas sont le pays le moins inégalitaire dans les rapports hommes femmes d’après le gender inequality index en 2008.

http://hdr.undp.org/en/media/HDR_2010_EN_Table4_reprint.pdf

La sociologue britannique Catherine Hakim relate différents mythes parmi lesquels celui du plafond de verre qui cacherait en effet des choix de carrière différents, dans Feminist myths and magic medicine.

« National interview surveys in the UK, Spain and other countries show that women divide into three very different groups in terms of life goals, values and aspirations:

· a minority are careerist;

· a minority are centred on home and family life; and,

· a majority seek some combination of paid work and family work. In contrast, men are more likely to be careerist in their attitudes and goals, although a substantial minority seek a good work life balance.

Most surprising of all, these three groups of women are found at all educational levels, in all income groups and social classes, and in all types of society (Table 2). The social and economic environment does matter, and alters the relative sizes of the three groups. However lifestyle preferences have been found to determine which structural factors influence any individual’s behaviour.52 Recent OECD studies acknowledge the importance of these rarely studied attitudes and values in explaining sex differentials in careers, achievements in the labour market, and even earnings.53 Previously, these differential outcomes were automatically attributed to sex discrimination. » 

http://eprints.lse.ac.uk/36488/1/Feminist_myths_and_magic_medicine_the_flawed_thinking_behind_calls_for_further_equality_legislation_(lsero).pdf

 

Dame Stephanie Shirely femme d’affaires née en 1933 déclare ainsi : « Yet working women today seem unwilling to pay the price of success. Just as able as men, often more so, they don’t take work as seriously and aren’t prepared to work as hard. They are less inclined to put in the hours or push themselves forward. »

 

Table 2: National distributions of lifestyle preferences among
women and men

 

 

Family
centred

Adaptive

Work
centred

UK

All women aged 16+

17

69

14

 

Women in FT work

14

62

24

 

Women in PT work

8

84

8

 

 

 

 

 

 

All men aged 16+

?

<48

52

 

Men in FT work

?

<50

50

 

Men in PT work

?

<66

34

 

 

 

 

 

Spain

All women aged 16+

17

70

13

 

Women in FT work

4

63

33

 

Women in PT work

7

79

14

 

 

 

 

 

 

All men aged 18+

?

<60

40

 

Men in full time work

?

<56

44

 

 

 

 

 

Belgium 
Flanders

All women

10

75

15

 

Women with partners

12

75

13

 

 

 

 

 

 

All men

2

23

75

 

Men with partners

1

22

77

 

 

 

 

 

Germany

Women

14

65

21

 

Men

33

67

 

 

 

 

 

 

Czech
Republic

All women aged 20 40

17

70

13

 

Employed women

14

69

17

 

Wives aged 20 40

14

75

11

 

 

 

 

 

Sweden

Women born in 1955

4

64

32

 

http://www.dailymail.co.uk/femail/article 2703345/The MYTH glass ceiling Think women raw deal work In ferocious blast pioneering woman boss eats sexist pigs breakfast says time stopped whining.html#ixzz4VVG97FaF

« We know about the glass ceiling in business. It foxes us into thinking that we can reach great heights but when we 'reach it', it stops us. Many women at work feel that this glass ceiling will stop them some time in their careers simply because of their gender. Not true, says Nerina Visser: head of beta and ETFs: global markets at Nedbank Capital. She says the glass ceiling is a myth, a creation existing solely in the minds of women, and it is as easily shattered as it is created. »

« "I believe that we women create the glass ceiling in our minds or that if this glass ceiling happens to exist, I believe that we are responsible for creating it – more than men are," she says. »

« Why do women at work create barriers to their success?

Visser believes that there are two reasons why women can be their own worst enemies in terms of being successful in business:

1. It's possible that they want to progress to a certain level in the business but don't want to do the legwork that is necessary for them to get there.

2. Alternatively, women have a lot of preconceived ideas about why they are treated or viewed in a particular way, e.g. not getting a promotion 'because they are female'. They attribute stumbling blocks in their careers to the fact that they are female – when men probably experience these setbacks as well. »

 

 http://www.hrpulse.co.za/editors pick/231283 the glass ceiling for women at work is a myth

« I do not believe that there is a glass ceiling. This is particularly true in financial services in India. That is the sector that I can speak about with some authority, having spent 36 years of my career in this industry. I didn’t feel it at all in my 36 years. I say it is a myth. »

http://www.business standard.com/article/management/is the glass ceiling a myth or a reality 112012300044_1.html

Sayantani Kar The author is CEO, JP Morgan : « What will it take to finally break the glass ceiling? We should realise, the more we underscore it, the greater disfavour we do to ourselves, as women. We don’t talk about glass ceilings when it comes to getting admission in our academics. In my 36 years I have not come across a single instance where someone has complained to me that their growth has been stinted because she was a woman.

One question which will put your mind to rest about whether the organisation has a glass ceiling or not is to ask, ‘Is this organisation merit based’? If it is, then the ceiling won’t be there. A number of people ask me that what is it that my earlier organisation, ICICI, did differently to nurture the women in the senior management. The fact is we did nothing differently. That is why women thrived in the organisation. Would you like to get your job because there was some sort of a quota? Women can compete with men on merit. The minute there is a quota then merit gets undermined and in fact, can make the woman feel inferior. Women I know, don’t like being perceived like that. »

http://www.business standard.com/article/management/is the glass ceiling a myth or a reality 112012300044_1.html

 

CEILINGS AND FLOORS.THE GENDER PAY GAP OVER THE LIFE CYCLE

2005-2012

Pierre PORA(*)(**), Lionel WILNER(*)(**)

(*)Insee

(**) CREST

 

Le travail de Pierre Pora et Lionel Wilner sur le plafond de verre et plancher collant est très intéressant : là encore le mot discrimination et les autres mots de même famille n'apparaissent pas dans l'article mais seulement en bibliographie.

 

Ils écrivent : "Our result suggest that the career costs of time spent out of the labor market are much higher for top earners than they are for the rest

of the workers. If high-achieving women anticipate this fact before they enter the labor market, this can cause those of them with the highest taste for children to chose positions that do not belong to the top of the wage distribution."

 

 

Voici la toute fin de la conclusion : « These findings offer practical implications for gender equality-oriented public policies. They

suggest that targetting gender differences among high-achieving workers in event that happen over the course of a career, like promotions, is likely less efficient than targetting pre-labor or differences at labor market entry. This may explain why policies aimed at increasing promotions for high-achieving women, like gender quotas, have been found to generate disappointing results (Bertrand et al., 2014; Fortin, Bell, and Böhm, 2017). Indeed, if gender differences among top earners mostly result from choices made at labor market entry based on anticipated careers, the effects of such policies will only be seen after a new generation of workers replaces those that were primarily targeted. If those anticipations are mediated by educational choices, such as choices of college major(Zafar, 2013), recent evidence suggests ways it can be acted upon (Breda et al.,2018).»

 

 

http://jms-insee.fr/2018/S02_3_ACTE_PORA_JMS2018.pdf

 

 

Le plafond de verre serait ainsi dû aux choix.

 

La réponse de Steven Pinker à Spelke qui prétend que les promotions universitaires sont biaisées contre les femmes car c'est subjectif de juger la performance est la suivante : mais dans ce cas comment expliquer que les femmes soient plus nombreuses en lettres et sciences humaines qui sont encore plus subjectives ?

 

"SPELKE: I'm glad you brought up the case of the basketball and baseball players. I think it's interesting to ask, what distinguishes these cases, where you remove the overt discrimination and within a very short period of time the differential disappears, from other cases, where you remove the overt discrimination and the covert discrimination continues? In the athletic cases where discrimination disappears quickly, there are clear, objective measures of success. Whatever people think about the capacities of a black player, if he is hitting the ball out of the park, he is going to get credit for a home run. That is not the case in science.

In science, the judgments are subjective, every step of the way. Who's really talented? Who deserves bigger lab space? Who should get the next fellowship? Who should get promoted to tenure? These decisions are not based on clear and objective criteria. These are the cases where you see discrimination persisting. You see it in academia. You see it in Claudia Goldin's studies of orchestra auditions, which also involve subtle judgments: Who's the more emotive, sensitive player? If you know that the players are male or female, you're going pick mostly men, but if the players are behind a screen, you'll start picking more women.

PINKER: But that makes the wrong prediction: the harder the science, the greater the participation of women! We find exactly the opposite: it's the most subjective fields within academia — the social sciences, the humanities, the helping professions — that have the greatest representation of women. This follows exactly from the choices that women express in what gives them satisfaction in life. But it goes in the opposite direction to the prediction you made about the role of objective criteria in bringing about gender equity. Surely it's physics, and not, say, sociology, that has the more objective criteria for success."

 

https://www.edge.org/event/the science of gender and science pinker vs spelke a debate

 

Helena Cronin fait remarquer : " Un complexe de la conspiration, en somme. On se trompe d’ennemi quand on voit le plafond de verre comme le principal obstacle à la montée des femmes. […] Pour déterminer ce principal obstacle, il faut d’abord comprendre la différence entre ce que les hommes et les femmes choisissent quand ils ont vraiment le choix, sans discrimination aucune. Il y a peu de femmes dans certains domaines où les critères d’admission ou de progression de carrière sont parfaitement scientifiques et impartiaux — les mathématiques, par exemple. Alors qu’il y en a énormément dans les sciences humaines ou les secteurs plus « mous », où les préjugés peuvent pourtant facilement jouer. Quelle preuve a t on que c’est à cause d’un plafond de verre qu’il y a peu de femmes en mathématiques ? "

http://www.lactualite.com/20080917_122222_31192

http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,3604,239317,00.html

 

La journaliste canadienne Barbara Kay :

« To suggest that women self select out of STEM careers for the same reason men self select out of early childhood education — because it is less appealing to them than other careers — has become politically incorrect.

Yet feminist theory does not explain how veterinary science, once a male bastion, and as demanding as regular medical schools (with fewer schools, therefore harder to get into), had only 8 per cent women students in the 1960s but about 80 per cent women today, the remarkable transformation having come about completely organically, and with no affirmative action whatsoever. The obvious explanation is that when women attracted to science are free to choose, they tend toward science based careers that involve connection with living beings, which require high empathic and nurturing skills, while men are more attuned to “systematizing” vocations. »

http://news.nationalpost.com/full comment/barbara kay flattening feminisms campus myths

 

L’article de Anne Marie Slaughter paru dans The Atlantic le 20 juin, « Why women still can’t have it all » (« Pourquoi les femmes ne peuvent toujours pas tout avoir »)

Directrice de la planification politique de Hillary Clinton, elle a décidé d’abandonner son poste prestigieux à Washington pour être plus disponible pour sa famille. Pourtant son mari a accepté de s'occuper de leurs deux enfants. Elle devrait selon certains se réjouir de cette vie si riche et privilégiée au lieu de s’inquiéter de ce qu’elle perçoit comme une concession majeure pour une carrière. Elle préfère être professeure titulaire à l’université de Princeton pour mieux concilier vie professionnelle et familiale.

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques articles section/chroniques/1994 le piege du l tout avoir r 

http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2012/07/why women still cant have it all/309020/3/?single_page=true

 

Anne Marie Slaughter précise que même avec l’homme de ses rêves qui s’occupe des enfants, tout n’est pas résolu :

“SLAUGHTER: Having a life partner who is committed to being an equal caregiver is a necessary but not sufficient condition. Without my husband I never could have gone to Washington. My husband’s a hero; he was willing to take the kids during the week. That’s essential. I think there are many more men than ever before saying they want to be with their kids and spend more time with them. But even with a wonderful husband, I found — and it was the hardest thing to admit to myself — it was still very important to my sons for me to be there. Even if you marry the man of your dreams, it doesn’t solve everything.”

http://www.bostonglobe.com/business/2012/06/23/former state department strikes chord with article about being working mom/Nk0s1ZD6xjGPzqMoDMTwrJ/story.html?camp=pm

La journaliste Barbara Kay analyse les propos, en évoquant l’instinct maternel.

http://fullcomment.nationalpost.com/2012/06/29/barbara kay nature not government is why women put families first/


Eileen Trzcinski et Elke Holst dans Gender Differences in Subjective Well Being in and out of
Management Positions
indiquent qu'il n'y a pas de différence de bien être subjectif entre femmes à niveau hiérarchique élevé et les femmes ne travaillant à des postes managériaux dans le cas de l’Allemagne :
"Our results indicated that a clear hierarchy exists for men in term of how status
within the labour market was associated with subjective life satisfaction.
Unemployed men were the least satisfied, followed by men who were not in the labour market, while men in leadership positions reported the highest level of subjective life satisfaction. For women, no statistically significant differences were observed among women in high level managerial positions, women who worked in non high level positions, and women who specialized in household production, with no market work. Only women who were unemployed reported lower levels of life satisfaction, compared with women in other labour market statuses. Our results lend evidence to the contention that men can “have it all”, but women must still choose between career and family in Germany."
http://www.diw.de/documents/publikationen/73/diw_01.c.356386.de/dp998.pdf

Le sociologue Steven Goldberg dans The inevatibility of patriarchy évoque la tendance masculine à rechercher des postes de pouvoir.
http://lilt.ilstu.edu/gmklass/foi/readings/patriarchygoldberg.htm

Le refus de promotion des femmes est un phénomène qui mériterait d’être étudié, comparativement aux hommes.

« SYLVIE C., directrice comptable dans une société d'informatique, n'a pas voulu du poste de directeur financier qu'on lui proposait. Une très belle promotion pourtant pour cette jeune généraliste de 32 ans, maîtrisant parfaitement les rouages de la fonction (avec voiture de fonction et très belle augmentation). « J'étais l'adjointe du directeur depuis deux ans ; quand il a quitté l'entreprise, raconte t elle, il paraissait évident à tout le monde que j'allais lui succéder. Mais je m'amusais beaucoup dans mon poste et je ne me sentais pas assez forte pour être en première ligne, c'est à dire affronter en direct les humeurs du DG, les états d'âme de l'équipe et le stress des publications. »

http://www.lefigaro.fr/emploi/2006/11/27/01010 20061127ARTWWW90397 peut_on_refuser_une_promotion_.php

« Isabelle Hennebelle, avec Mireille Salomon pour l'enquête statistique, en a tiré les conclusions. L'immense majorité des femmes de la promo 1983 ont fait les mêmes (belles) carrières que leurs homologues masculins lorsqu'elles l'ont voulu. Mais elles sont nettement plus nombreuses qu'eux à avoir choisi délibérément des voies parallèles, parfois radicalement différentes, afin de concilier activité professionnelle et éducation des enfants, ou pouvoir suivre le mari à l'étranger. D'autres camarades de promotion se sont simplement "bridées" dans leur ascension pour privilégier leur qualité de vie. Nul ne les en blâmera, et surtout pas moi. J'ai choisi, il y a vingt quatre ans, de devenir journaliste par passion pour l'information. Ce n'était peut être pas le meilleur choix possible en termes de rapidité de carrière managériale et d'importance de la rémunération. Mais en termes de bonheur au travail... »

http://lexpansion.lexpress.fr/carriere/promo hec 1983 ou en sont les femmes_249723.html?p=3

Clément BOSQUET, Pierre-Philippe COMBES, Cecilia GARCIA PEÑALOSA, Pourquoi les femmes occupent-elles moins de postes à responsabilité ? Une analyse des promotions universitaires en économie

montrent que le différentiel de promotion pour les économistes à l’Université et au CNRS s’explique par de moindres candidatures féminines :

« Notre travail met également en évidence que si les femmes sont moins promues que les hommes dans le monde universitaire français, c’est avant toute chose qu’elles sont moins souvent candidates, même à caractéristiques observables, et notamment publications, identiques. Le Tableau 1 présente aussi la décomposition Oaxaca-Blinder du différentiel de candidatures entre hommes et femmes à l’Université (colonnes 3 et 4) et au CNRS (colonnes 7 et 8). La probabilité qu’un homme soit candidat à l’Agrégation est de 12,5%. Pour une femme elle est plus faible de 4,6 points, soit une probabilité de candidater 37% inférieure à celle des hommes. Pour le CNRS, la probabilité d’être candidate pour les femmes est inférieure de 45% à celle des hommes. Le tableau indique qu’une fois candidates, les femmes ont des caractéristiques très proches de celles des hommes. Ces caractéristiques n'expliquent ainsi que très peu les différences de candidatures entre hommes et femmes. A l'inverse, 86% du différentiel de candidatures est expliqué par le genre, à autres caractéristiques données, tant à l'Université qu'au CNRS. Ainsi, à caractéristiques identiques à celles des hommes, les femmes ont une probabilité de candidater moins élevée de 30 à 40%. »

https://spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/2pluk3thqu8b2qhaf81q7km0ni/resources/liepp-pb-14-promotions-femmes.pdf.pdf

Les déménagements liés à la vie de famille et à la nature secondaire du salaire féminin n’expliquent pas les moindres candidatures féminines car au CNRS, même sans déménagement, il y a aussi moins de candidatures féminines : « Les raisons qui poussent les femmes à candidater moins souvent que les hommes sont difficiles à appréhender. Nous avons essayé de tester certaines hypothèses sur ce sujet. D’abord, les coûts de candidature et de promotion éventuelle pourraient être plus grands pour les femmes que pour les hommes, en particulier à l'Université. Dans un ménage, le salaire de la femme étant en moyenne plus faible que celui de l'homme, un déménagement faisant suite à l'obtention de l'Agrégation du Supérieur et remettant potentiellement en cause l'emploi du conjoint pourrait être plus coûteux pour les femmes. Cette explication n’a cependant pas été validée par nos données dans la mesure où les femmes candidatent encore moins que les hommes au concours du CNRS qu'à l'Université, bien qu'alors aucun déménagement ne soit imposé. »

Il n’y a pas de discrimination aux concours : « En analysant les résultats aux concours d’Agrégation du Supérieur en sciences économiques entre 1992 et 2008 et aux concours de Directeur de Recherche au CNRS entre 1996 et 2008, nous avons mis en évidence que les femmes n’avaient pas une probabilité de réussite plus faible que les hommes. La variable 'genre' dans les régressions expliquant la probabilité de réussite aux concours n'est pas significativement différente de 0. Cela est vérifié tant à caractéristiques observables équivalentes qu'en ce qui concerne la probabilité brute de succès, et ce à la fois au CNRS et à l'Université. Le résultat persiste même lorsque l’on restreint l’échantillon aux candidats ayant franchi les premières étapes de l'Agrégation du Supérieur pour l'Université. Ces résultats sont ainsi difficilement réconciliables avec une discrimination à l’encontre des femmes pendant les concours ou à une moindre performance de ces dernières lors des leçons d’Agrégation. Conditionnellement au fait de candidater, il semble donc que les femmes ne soient pas moins promues que les hommes. »

Alors que toute la démonstration de l’article de recherche montre qu’il n’y a pas de discrimination à la promotion contre les femmes économistes dans les Universités et au CNRS, les chercheurs proposent parmi les explications potentielles de l’autocensure en raison de la discrimination anticipée par les femmes : « Nous avons donc mis en évidence que si les femmes étaient moins souvent promues que les hommes à l’Université française (en sciences économiques), c’est qu’elles candidataient moins souvent aux concours de promotion, toutes choses égales par ailleurs. Notons que la moindre propension des femmes à postuler a également été observée chez Google où des séminaires sont désormais organisés pour encourager les femmes à le faire. [4] L'écart de taux de candidature dans le monde académique français en économie ne semble pas être dû à une question de coûts à la promotion ou de préférences différentes dans l’arbitrage salaire/prestige de l'Université. Les explications qui restent sont, d'une part, l’anticipation d'une discrimination qui pousserait les femmes à moins postuler, même si aucune discrimination effective n'apparaît pour le moment, ou, d'autre part, un moindre goût des femmes pour la compétition, comme suggéré par certaines études expérimentales. Un manque de confiance des femmes en elles-mêmes est également souvent avancé pour expliquer leurs attitudes dans le monde du travail. Malheureusement, nos données ne permettent pas de confronter ces explications de façon convaincantes. [5] »

https://spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/2pluk3thqu8b2qhaf81q7km0ni/resources/liepp-pb-14-promotions-femmes.pdf.pdf

« Il semble cependant relativement clair qu'une absence totale de discrimination au moment du choix de la personne promue parmi les candidats ne suffirait pas à augmenter largement le taux de promotion des femmes. »

 

Pour la prétendue discrimination à la promotion, les travaux montrent qu'il n'y en a pas pour les économistes à l'Université (et au CNRS). La totalité de l'écart s'explique par la productivité (le nombre et la qualité des publications) soit 43 % de l'explication, par le fait le choix (moindres candidatures féminines) soit 20 % de l'explication et 37 % par l'âge. Comme pour l'étude sur les taxis Uber, quand on dispose de toute l'information détaillée, on ne trouve pas de discrimination ni à travail égal pour l'aspect salarial ni à profil égal pour les promotions.

 

Clément BOSQUET, Pierre-Philippe COMBES, Cecilia GARCIA PEÑALOSA, Pourquoi les femmes occupent-elles moins de postes à responsabilité ? Une analyse des promotions universitaires en économie

montrent que les femmes publient moins d'articles (économistes à l’Université et au CNRS)  :"Ces différences s’expliquent en partie par le fait qu’en moyenne, les femmes sont plus jeunes (alors qu’être promu(e) requiert du temps) et qu'elles publient moins."

 

 

 

Ecart de …

Université

CNRS

 

promotions acquises

candidatures

 

promotions acquises

candidatures

 

1

2

3

4

5

6

7

8

 

Ecart

%

Ecart

%

Ecart

%

Ecart

%

Ecart total

0,223

100%

0,046

100%

0,269

100%

0,104

100%

Femme

0,045

20%

0,04

86%

0,081

30%

0,089

86%

Caractéristiques

0,178

80%

0,006

14%

0,189

70%

0,015

14%

   Age

0,083

37%

-0,013

-29%

0,081

30%

-0,006

-6%

   Score de publication

0,095

43%

0,024

52%

0,108

40%

0,021

21%

   Laboratoire international

 

 

-0,001

-2%

 

 

-0,001

-1%

   CNRS

 

 

-0,003

-7%

 

 

 

 

 

Tableau 1 : Décompositions Oaxaca-Blinder du différentiel de postes atteints et de la probabilité de candidater à une promotion

entre hommes et femmes.

 

https://spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/2pluk3thqu8b2qhaf81q7km0ni/resources/liepp-pb-14-promotions-femmes.pdf.pdf

Il est remarquable que les chercheurs (et les politiques) suggèrent de coacher des femmes très diplômées pour des postes de haut de niveau exigeant des qualités de leadership : les chercheurs suggèrent des promotions automatiques pour des femmes docteurs en économie c'est-à-dire on ne peut plus qualifiées sur les questions de salaire, travail, production…

Les chercheurs écrivent : « Rendre les candidatures à la promotion automatiques et diffuser publiquement les taux de candidature et d'obtention des promotions pourraient réduire ces écarts »

 

Les travaux des économistes Combes, Bosquet et Garcia Penalosa montrent que les femmes économistes candidatent moins que leurs homologues masculins au concours du CNRS qu'à l'Université, alors même qu'aucun déménagement n'est nécessaire. Cette observation tend à relativiser l'impact de la vie familiale sur les décisions de concourir. Bien que le sociologue Pierre Bataille trouve que les femmes normaliennes ont des carrières moins prestigieuses que leurs anciens condisciples, bifurquant plus souvent vers l'enseignement secondaire (lycée voire collège) et progressant dans une moindre mesure vers les sommets de la voie royale universitaire (professeur d'université, directeur de recherche) ou vers les déviations lucratives (haute fonction publique, carrière de haut niveau dans le privé), Pierre Bataille constate que le nombre d'enfants n'explique pas tout.

 

Pierre Bataille écrit dans son article Quand le genre rattrape l'excellence. Une comparaison des parcours de formation des normaliens et normaliennes (1981-1987) au sein de l'ouvrage d'Hélène Buisson-Fenet (dir.), École des filles, école des femmes. L’institution scolaire face aux parcours, normes et rôles professionnels sexués  paru en 2017 :"Le nombre d'enfants varie également assez peu entre les normaliens et les normaliennes qui ont fait carrière dans le secondaire et celles qui se sont maintenues sur la voie royale. Il est d'ailleurs très proche du nombre moyen d'1,7/1,8 enfants par femme dotées d'un diplôme universitaire tel qu'il est calculé pour les années 2006-2008 par Emma Davie et Magali Mazuy (2011). On constate également très peu de différences entre celles qui ont atteint les sommets de la voie royale et celles qui occupent une position plus modeste dans le champ académique (MCF ou CR notamment). On aurait pu penser que les différences sexuées de rapidité des carrières universitaires que nous avons observées s'expliquaient par le fait que les femmes sont plus souvent assignées à l'exécution des tâches domestiques - dont en grande partie la prise en charge des enfants si elles en ont. Ces tâches les accapareraient et empiéteraient  sur leur "productivité scientifique" et donc leur avancement. Ainsi, celles qui atteindraient les sommets de la hiérarchie universitaire seraient celles qui auraient probablement moins d'enfants. on voit ici qu'à l'instar de l'analyse menée par E. Latour et N. Le Feuvre sur les carrières académiques en France, cette hypothèse ne se vérifie pas (Latour et Le Feuvre, 2006, p. 177)."

 

https://books.google.fr/books?id=_hboDQAAQBAJ&pg=PA84&lpg=PA84&dq=ens+normaliens+inscrire+cursus&source=bl&ots=mmAa9MsjDX&sig=08Gj8G_D4whzA5VyfwKh_6HjT9M&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjJ7PvkqOLdAhULyYUKHRPnC_Q4KBDoATAIegQICBAB#v=onepage&q&f=false

·         Does Gender Affect Scientific Productivity ?

·         A Critical Review of the Empirical Evidence and a Panel Data Econometric Analysis for French Physicists

·         Jacques Mairesse et Michele Pezzoni

·         Dans Revue économique 2015

 

"Les femmes sont-elles moins productives en recherche ? Un survol critique des études empiriques et une analyse économétrique sur données de panel pour les physiciens du cnrs et de l’université en France

Dans cette étude, nous reconsidérons la question de la moindre productivité scientifique des femmes, souvent désignée comme celle du « gender gap » ou du « productivity puzzle » par les économistes et sociologues de la science. Après une revue critique des travaux empiriques sur cette question, nous présentons les résultats d’une analyse économétrique conduite en parallèle sur deux échantillons de panels représentatifs des chercheurs en physique du cnrs et des enseignant-chercheurs en physique des universités françaises. Nous observons que, dans les deux cas, la productivité des physiciennes en termes de publication est largement inférieure, d’environ un tiers en moyenne, par rapport à celle de leurs collègues masculins. Nous concluons cependant que cette différence de productivité disparaît pour le cnrs et qu’elle s’inverse même pour les universités quand nous tenons compte de plusieurs facteurs, notamment ceux liés à des chances inégales de promotion et à des discontinuités notables dans les publications, qui peuvent refléter de forts engagements familiaux."

 

https://www.cairn.info/revue-economique-2015-1-page-65.htm?try_download=1

 

"The lower productivity of women in science is a long-lasting research issue that has been explored in the past thirty years by economists and sociologists of science who often refer to it as the “gender productivity gap” or “gender productivity bias,” or simply the “productivity puzzle” (Cole and Zuckerman [1984]). There is a wide unanimity in literature about the fact that the measured productivity is lower for female than for male scientists, almost in any discipline and whatever the productivity measure considered.[1][1]The scientific productivity measures considered by scholars are… Why this is so, however, is still debated and largely remains a puzzle."

 

 

S’agissant du métier d’avocat :

« Cependant, un tiers des femmes abandonne le métier au bout de dix ans et elles demeurent minoritaires parmi les associés des cabinets d'affaires, ce qui prouve qu’il faut que l’Ordre et les structures continuent de tout mettre en œuvre pour améliorer le quotidien pratique de l’organisation profession / famille. Par ailleurs, l’inégalité des revenus est flagrante, puisque dans les structures professionnelles parisiennes, le revenu moyen net annuel des avocates à 40 ans (60 000 euros) connaît de fait un décrochage par rapport à celui des hommes (100 000 euros). »

http://www.aufeminin.com/combats de femmes/barreau de paris post feministe inegalite d29588.html

Le CREST a mis en évidence des phénomènes d’homophilie : les hommes ont tendance à davantage recruter des hommes, les femmes ont tendance à davantage recruter des femmes. Mais, le CV anonyme montre que les femmes sont moins discriminées à l’entretien qu’avec le CV écrit quand le recruteur est un homme.

« Les analyses menées lorsque le CV est nominatif confirment l'hypothèse d'homophilie, c'est à dire la tendance des recruteurs à favoriser leurs semblables. Les recruteurs masculins sélectionnent plus souvent les CV de candidats masculins, les recruteurs féminins ceux de femmes, et les recruteurs jeunes ceux de jeunes. Ainsi, selon les données de l'étude, lorsque le recruteur est un homme et que le CV est nominatif, les femmes ont une chance sur 27 d'être recrutées en entretien et les hommes une chance sur 5. Lorsque le CV est anonyme, l’écart s'inverse : lorsque le recruteur est un homme, les candidats féminins ont une chance sur 6, et les candidats masculins une chance sur 13. L'homophilie du recruteur est contrecarrée. Les mêmes écarts (mais moindres) sont constatées dans la configuration opposée, lorsque le recruteur est une femme. Cet effet est aussi observé lorsqu'on croise les âges du candidat et du recruteur. Il est toutefois particulièrement net lorsqu'on croise les genres du candidat et du recruteur : les effets du CV anonyme portent alors non seulement sur l'accès aux entretiens, mais aussi sur le recrutement final. Ainsi, lorsque le recruteur est un homme et que le CV est nominatif, les femmes ont une chance sur 167 d'être retenues à l'issue de l'entretien et les hommes une chance sur 34 ; lorsque le CV est anonyme, l'écart s'inverse : les candidats féminins ont une chance sur 17, et les candidats masculins une chance sur 59. A nouveau, les mêmes écarts (mais moindres) sont constatées dans la configuration opposée.»

 

 Le recruteur est un homme

Hommes

Femmes

Les hommes ont…plus de chances

Les femmes ont…plus de chances

Accès à l'entretien sans CV anonyme

20%

4%

5,40

0,19

Accès à l'entretien avec CV anonyme

8%

17%

0,46

2,17

Accès à l'emploi sans CV anonyme

3%

1%

4,91

0,20

Accès à l'emploi avec CV anonyme

2%

6%

0,29

3,47

Les phénomènes de compensation en matière d’homophilie aboutissent finalement au mythe du plafond de verre.

« Au final, le CV anonyme agit certes contre la tendance des recruteurs à sélectionner les candidats du même sexe ou du même âge qu'eux ; mais comme on trouve des recruteurs des deux sexes et des recruteurs plus ou moins jeunes, les phénomènes d'homophilie se compensent d'un recruteur à l'autre et l'anonymisation du CV n'améliore pas, en moyenne, les chances des femmes ni des seniors. »

http://www.crest.fr/images/CVanonyme/rapport.pdf

 

A la recherche des facteurs explicatifs du plafond de verre pour les femmes candidatant à des postes à haut potentiel (postes de direction et de pouvoir), Jacqueline Laufer se voit contrainte d’évoquer les pratiques organisationnelles « prétendument neutres » selon elle et les stratégies des femmes. Ainsi, les « valeurs masculines » prégnantes dans l’organisation ne seraient guère légitimes : performance, rapidité, disponibilité, réactivité, prise de risque, mobilité géographique internationale, « faire du chiffre » …Contrairement à Jacqueline Laufer, on peut voir l’intérêt de ces modes d’organisation et valeurs pour assurer la rentabilité et renforcer la compétitivité des entreprises, mais pour elle cela relèverait arbitrairement d’une culture masculine, et donc d’une forme de sexisme. L’auteur laisse aussi entendre qu’on reproche à tort un manque de disponibilité des femmes ou leur préférence pour la famille. Pourtant, les entretiens avec les femmes ayant réussi à « percer le plafond de verre » font ressortir les sacrifices personnels auxquels doivent consentir les cadres et dirigeants à haut potentiel. Ces femmes précisent que leurs anciennes collègues ou camarades de promotion ne souhaitaient pas assumer toutes ces contraintes, mais préféraient simplement avoir des horaires moins contraignants, une durée de travail moins longue, passer du temps avec leur famille. On aboutit ainsi à un propos incohérent où dans un premier temps l’on reproche à l’organisation des préjugés quant aux préférences des femmes, pour finalement reconnaître qu’on ne prend pas assez en compte ces préférences (considérées préalablement comme des préjugés préjudiciables à la carrière des femmes). Pourtant, on apprend que les entreprises mettent en place des mesures pour favoriser la présence des femmes aux postes stratégiques et que les femmes qui y réussissent ont adopté les codes et consenti aux sacrifices qu’exigent de telles carrières. On ne voit pas trop où est le sexisme dans cette affaire. Les cadres dirigeants ont un volume horaire proche des chefs d’entreprise, volume très élevé : il semblerait donc que la nature des fonctions de direction exige une bien plus grande disponibilité qu’un simple salarié. Mais face à l’absence de discrimination constatée, les seuls refuges sont d’incriminer le mode d’organisation « masculin », les « valeurs viriles » ou encore les conjoints masculins, dont on trouve pourtant des exemples qui prennent en charge la part domestique pour favoriser la carrière de leur épouse sans pour autant que cela suffise. En effet, le sentiment de culpabilité ou le manque de contact avec les enfants amènent certaines femmes à renoncer à une carrière par trop chronophage. En l’absence d’obstacles visibles, on est réduit à évoquer des obstacles invisibles pour le plafond de verre, sans vouloir reconnaître clairement et directement que le principal obstacle est que les femmes ne sont pas nombreuses à avoir pour priorité de faire carrière avec autant de sacrifices au détriment de leur vie privée (« avoir un boulot plutôt qu’une carrière »).

Cet échec à démontrer une discrimination dans la promotion (l’accès aux postes à responsabilité) est lui même un aveu que le problème de fond est ailleurs.

http://travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Laufer.pdf

Des travaux universitaires montrent l’inanité de la métaphore du plafond de verre aux Etats Unis. D’une part, c’est davantage la mobilité descendante qu’une moindre mobilité ascendante qui explique la plus faible proportion de femmes dans les postes les plus élevés. D’autre part, on n’observe pas un accroissement du taux de sélection des femmes dans les postes les plus élevés, en tenant compte des caractéristiques comparables.

 « It is apparent to even a casual observer of American society that women and minorities are underrepresented among managers, especially among top level executives. Past studies, however, have failed to find a consistent pattern of female and minority disadvantages in actual promotions and hiring decisions to account for this underrepresentation. This study aims to resolve this incongruity. Drawing on panel data from a nationally representative sample of scientists and engineers, I analyzed transitions across authority levels for men and women of three broad racial groups: whites, Asian Americans, and underrepresented minorities. There are two main findings. First, downward mobility plays an important role in authority inequality, especially for Asian men and underrepresented minority men and women. Second, while women and minorities face lower rates of upward mobility than white men, their disadvantages are concentrated in the bottom to middle level transitions. This pattern is inconsistent with the popular notion of a ‘‘glass ceiling,” which implies that women and minorities encounter an unbreakable obstacle in accessing top positions after they have made their way into mid level management

 

“Widespread evidence of female and minority underrepresentation in management, especially in top management, has lead to the glass ceiling metaphor. However, the use of this metaphor to describe the pattern of authority inequality which women and minorities face in the workplace is misleading for two reasons. First, it implies that these groups face a roadblock in ascending to the top, when, in fact, their managerial underrepresentation is largely due to higher rates of downward mobility. Furthermore, the metaphor implies that the disadvantage in upward mobility increases with the hierarchical level, which is inconsistent with the finding that women and minorities face a disadvantage in upward mobility only at the lower level. The projection analysis presented here demonstrates how a greater shortage of managers at the top level can arise without a lower transition rate from the middle level to the top. Indeed, this is exactly the case with Asian men and underrepresented minorities, whose underrepresentation at the top is primarily attributed to their greater exit rates.”

http://www.ssc.wisc.edu/~zzeng/papers/glass.pdf

Le déroulement de carrière serait dépourvu de discrimination massive dans le monde universitaire selon l’académie des sciences aux Etats unis :

« Key Findings

The surveys of academic departments and faculty have yielded interesting and sometimes surprising findings. For the most part, men and women faculty in science, engineering, and mathematics have enjoyed comparable opportunities within the university, and gender does not appear to have been a factor in a number of important career transitions and outcomes. »

http://spot.colorado.edu/~tooley/Gender%20Differences%20at%20Critical%20Transitions%20in%20the%20Careers%20of%20Science,%20Engineering,%20and%20Mathematics%20Faculty.pdf

 

Le rapport Femmes de Bercy de 2016, réseau de hautes fonctionnaires : "Mais d’emblée, sont soulignés les risques d’une discrimination positive «qui consisterait à mettre encore en doute notre capacité réelle à exercer nos fonctions » ou à la mise en place de quotas, qui «semblent accréditer l'idée d'une moindre qualité des candidatures féminines ». Le risque serait de « tomber dans le travers de sous estimer le potentiel des femmes, et d’accréditer l'idée que notre seule compétence c'est d'être femme ». "


"Les freins aux parcours féminins à haut niveau sont assez connus, mais aussi assez divers et complexes : collectifs et personnels (autocensure), culturels (le poids des stéréotypes, la représentation que l’on se fait des postes à enjeu et la tendance à la reproduction d’un modèle), une conciliation parfois difficile des rythmes professionnels et privés.

Le constat d’une certaine solitude dans l’exercice de fonctions à responsabilités plaide également en faveur d’espace d’échanges collectifs. Un réseau est un lieu de rencontre alors que la vie professionnelle conduit parfois à un certain isolement, des contacts strictement professionnels et métiers."

 

"Très belle expérience

Un certain confort et un certain plaisir à se retrouver dans un groupe constitué exclusivement de femmes."

 

"Nous sommes nombreuses à avoir été partagées sur l’idée des quotas qui, dans un monde parfait, n’auraient pas leur place. Mais force est de constater qu’ils sont sans doute nécessaires pour faire progresser l’équilibre entre les femmes et les hommes aux postes à responsabilités. Les femmes nommées se disent qu’elles le sont parce qu’elles sont compétentes, qu’elles ont passé des concours, qu’elles s’investissent dans leur travail et qu’elles ont un réel potentiel. Il ne faudrait pas que se développe une « petite musique » laissant à penser que les femmes accèdent aux postes importants parce qu’il y a des quotas. Ce serait profondément injuste."

 

"Dans le même esprit se dégage une volonté de ne pas fermer le réseau aux hommes et de les «associer à la réflexion », il est même suggéré que « les actions les plus fortes à mener doivent (…) être menées auprès des hommes », afin que pour eux, « le sujet émerge également comme une préoccupation »."

 

http://www.economie.gouv.fr/files/rapport d activite 2016 reseau femmes de bercy.pdf

 

Que d'ambiguïtés : d'un côté, ce serait bien d'être entre femmes dans un réseau exclusivement féminin mais de l'autre il faudrait associer les hommes.

D'un côté, on est en faveur des quotas sexués mais de l'autre on souligne les risques de la discrimination positive. D'un côté, les femmes seraient empêchées d'accéder aux postes élevés et de l'autre on parle d'autocensure, de stéréotypes, de solitude et de conciliation avec la vie privée

 

"La prise de conscience est partagée, les efforts réels, mais il reste du chemin à parcourir, notamment en matière de constitution de « viviers ». L’objectif de 40% de « primo nominations » de femmes en 2017 ne sera pas facile à atteindre car nombre de talents au féminin s’évapore sans trouver à s’épanouir autant qu’ils le pourraient."

http://www.economie.gouv.fr/cgefi/reseau femmes bercy annee bien remplie et accueil tres encourageant

 

 

Entre 56mn07 et Charles Fiessenger responsable diversité chez Michelin fait apparaître une diapositive où figure « les écarts de rémunération « touttes choses égales par ailleurs » sont nuls chez les agents et les collaborateurs et de 1,4 % chez les cadres : « Alors le diagnostic, vous le voyez devant vous. Vous voyez que la question de l’écart des rémunération est quelque chose qui est assez bien maîtrisé dans l’entreprise mais qu’en revanche c’est la question de la spécialisation professionnelle qui est très marquée et qui s’inscrit dans tout ce qu’ont dit mes collègues précédemment. Et du coup notre enjeu c’est d’avoir une spécialisation professionnelle moins marquée. Et donc nous travaillons aujourd’hui avec mes équipes sur 5 leviers. Et vous avez ces 5 leviers devant vous. Le premier c’est mettre en place des indicateurs. Je pense que si vous ne mettez pas d’indicateur, ça ne marche pas. Et donc on a mis deux indicateurs. On a dit qu’en 2020 nous aurions un manager sur trois qui serait une femme dans l’entreprise Michelin. 30 % des managers seront des femmes dans l’entreprise Michelin. Et ça on va y arriver parce qu’aujourd’hui on est à 26 %. Et on a donné un deuxième indicateur sur lequel on va avoir du mal c’est le fait d’avoir 20 % de femmes chez Michelin parce que nous avons du mal à être attractif sur certains de nos métiers, en particulier dans nos métiers industriels et de commerce. Donc aujourd’hui on est à 17,41 % et la capacité à arriver à 20 % me semble difficile parce que nous avons des soucis d’attractivité, c’est-à-dire que quand Michelin recrute dans l’industrie et le commerce, on a peu de candidatures féminines. Deuxième point il faut accompagner les femmes parce que vous l’avez compris cette question des stéréotypes, cette question du fait que Michelin est une entreprise masculine, évidemment avec son histoire fait qu’il y a, il ne faut pas se le cacher, des stéréotypes de genre dans l’entreprise. Donc ça nécessite qu’on accompagne les femmes. Et aujourd’hui on a mis en place des programmes de mentoring et de coaching et un programme qui s’appelle fissurer le plafond de verre parce que comme l’a dit Madame Meurs c’est un sujet très important. Troisième levier je le développerai pas parce que l’heure tourne c’est la gestion des carrières. Quatrième levier ça fait écho avec la première intervention c’est identifier les freins et les leviers à la féminisation. Et là vous avez plusieurs choses. Vous avez bien sûr les espaces de travail, les locaux sociaux et puis tous les services que l’entreprise peut développer. Et aujourd’hui y’a un service qui a le vent en poupe chez nous, alors les places de crèches on en a plus de 300 pour nos salariés, donc les places de crèches aujourd’hui on est plutôt bien positionné, c’est la conciergerie d’entreprises avec des partenaires comme Circles et compagnie. Et là effectivement cette conciergerie d’entreprises propose un certain nombre de services aux salariés de l’entreprise qui vont de pour aller à la préfecture pour chercher des papiers, refaire votre carte grise à, pour les salariés Michelin qui sont maniacs, laver votre voiture à tout service de pressing qu’on peut imaginer…euh panier bio panier repas etc. Ca ça marche très très bien. Et on expérimente la semaine prochaine la mise en place d’un service de coiffure entre midi et deux pour permettre là aussi  aux salariés de pouvoir mieux concilier leur temps de travail et leur temps de pause. Et enfin un dernier sujet féminiser le recrutement mais ça veut dire quoi. Ca veut dire aussi puisqu’on a vu que…et c’est ce que dit ma voisine de droite…avec ses courbes que effectivement les femmes ne sont pas forcément dans les bonnes filières c’est pouvoir adapter nos critères de sélection, peut-être travailler davantage sur les compétences transférables, moins se focaliser sur certaines écoles cibles afin aujourd’hui d’être…euh… j’allais dire un peu plus open-minded ou pragmatique et faire en sorte qu’on puisse construire des parcours en interne pour permettre à des salariées qui n’ont peut-être pas le diplôme mais les compétences de pouvoir avoir un parcours et de pouvoir les amener à occuper ces postes dans différents métiers, je pense à management de production, je pense aux métiers de la maintenance en particulier. Bon pour conclure, j’aurai respecter mon temps de parole, vous voyez quelques chiffres qui sont encourageants. On a mis en place sur nos postes de management de production un programme qui s’appelle Graduate program, qui est un programme sélectif, qui nous a permis de passer de 1,8 % de responsables d’ilots femmes à 18 % en 2015. Vous voyez que dans les métiers du commerce on est passé de 2,8 % à 21,4 %. Et ma fierté parce que pour le coup euh…j’allais dire c’est vraiment le résultat de l’action de mes équipes, c’est qu’en maintenance opérationnelle en 2012 on était à 0, nous n’avions aucune femme dans nos métiers sur la maintenance opérationnelle et on est passé en trois ans de 0 à 5,8 % et notamment grâce à l’ouverture de programmes avec l’école Michelin, donc vous voyez des programmes bac pro et bts maintenance des systèmes de production là on a été faire de la pédagogie et parler en troisième aux élèves pour leur expliquer que ce sont aujourd’hui des filières dans lesquelles on a des métiers et que faire de la maintenance c’est plus le stéréotype de la caisse à outils mais c’est davantage être automaticien, faire de la programmation et ça ça permet aujourd’hui à des hommes et à des femmes de pouvoir travailler et de sortir du cliché de la clé à molette qui fait 25 kg ou je ne sais quoi. Bon je pense que c’est très impotant. Je pense qu’on est sur la bonne voie et pour conclure je vous dirai pourquoi est-ce qu’on fait ça ?  Parce qu’on ne peut pas se priver de 50 % des talents de la population. C’est pas possible. Ca c’est le premier point. Et puis le deuxième point c’est que la mixité ça amène de la performance. Je pense que la mixité quand elle est accompagnée et gérée ça permet aussi un meilleur dialogue social. Ca permet un certain nombre de choses qui sont très positives. Moi qui ai fait du management avec une équipe où y’avait que des hommes, je peux vous garantir que quand on met quelques femmes subitement le niveau des conversations monte donc Mesdames je vous remercie.  »

Charles Fiessinger répond à une question sur le manque de parité à Michelin, sa réponse démontrant que les femmes boudent l’industrie pour la santé : « Alors..euh…ce n’est pas la parité il faut voir doù on part, si vous voulez y’a un paradoxe que je trouve intéressant. Cette année Michelin, on recrute 1200 personnes et en particulier 200 personnes à l’usine de Cholais parce qu’on est en montée en capacité. On a fait trois forums avec Pôle emploi, on a eu moins de 5 % de femmes. A côté à 300 mètres de là l’hôpital de Cholais recrute sur des métiers qui finalement en termes d’horaire sont les mêmes. Je pense à des métiers d’aides soignantes, des métiers d’infirmières etc. où effectivement on a un trois huit. Et eux ils ont majoritairement des femmes. »

https://www.youtube.com/watch?v=gVNgVE61AqY

Entre 1h15mn55 et 1h17mn05, Charles Fiessinger répond à une question sur les raisons motivant l’égalité de la femme avec l’homme au travail, cette question pouvant être comprise de différentes façons, parité/égalité des résultats ou égalité de droit mais il semblerait plus logique d’envisager que la question porte sur la première hypothèse vu le consensus sur l’égalité de traitement. Dans sa réponse toutefois Fiessinger envisage la discrimination pure comme si c’était un problème : « Sur la question de l’égalité c’est une question d’équité. Il n’y a pas d’autre réponse que ça. C’est équitable. Aujourd‘hui quand quelqu’un travaille et fait le même travail dans des conditions identiques si on enlève les variables ancienneté et voilà…euh…je ne vois pas pour quelle raison il n’aurait pas le même salaire»

 

Dominique Meurs apporte un complément entre 1h17mn05 et 1h19mn10 : « Je voudrais un petit peu rebondir sur cette question qu’on me pose souvent. En fait je crois que cette question vient du fait, qu’on imagine qu’on regarde toujours les moyennes alors ce qu’il faut imaginer que les gens sont différents il faut toujours penser en termes de distribution. Il y aura des distributions de compétences chez les hommes et chez les femmes. On peut très bien imaginer que …enfin… il n’y a absolument aucune raison que la distribution des compétences soit différente d’un sexe à l’autre. Il y aura des femmes faibles des femmes fortes physiquement des hommes faibles des hommes forts physiquement. Donc à partir de là si vous avez cette vision là il faut imaginer l’égalité comme la possibilité pour chacune et chacun de réaliser son potentiel, de se saisir des opportunités qui lui plaisent et donc par exemple ça sera peut-être pour des hommes de passer du temps à la maison avec les enfants parce qu’ils sont contraints comme vous l’aviez rappelé par les normes sociales sur ce sujet là. Et il y a certainement dans cette distribution des hommes qui n’ont pas du tout envie de s’occuper des bébés et des hommes qui ont envie de s’occuper des bébés. Ca existe. De même pour les femmes y’a des femmes n’ont pas envie de passer beaucoup de temps à la maison et d’autres qui préfèrent. Ce qu’il faut c’est reconnaître cette diversité et permettre à chacun de s’exprimer. »

La dissonance cognitive est très perceptible ici. En effet, elle semble prôner la liberté alors que l’enjeu de la parité n’est pas de laisser choisir mais d’avoir la parité : c’est justement les choix libres qui aboutissent à l’absence de parité. La dissonance touche aussi la question de la distribution. Elle affirme qu’il y a une distribution pour les hommes et pour les femmes en donnant l’exemple de la force physique, or cet exemple montre que les distributions sont différentes. Et pourtant l’économiste affirme qu’il n’y a aucune raison que ces distributions soient différentes par ailleurs, alors même que le débat montre que les préférences, diplômes et choix diffèrent.

 

https://www.youtube.com/watch?v=gVNgVE61AqY

 

Absurde, ironique ou ubuesque, l'Etat et l'administration sont condamnés malgré leur bonne volonté :

1 l'Etat et l'administration mettent en place des mesures et contraintes pour la parité, voulant plus de femmes dans la haute fonction publique

2 les femmes ne veulent pas puisqu'elles candidatent moins (donc pas intéressées)

3 l'Etat et l'administration sont condamnés pour manque de parité (discrimination ?)

 

"

Selon une information du Monde, le ministère de la Justice et celui des Armées devront débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros pour ne pas avoir nommé suffisamment de femmes.

La facture sera salée. Selon Le Monde de vendredi, le ministère de la Justice s'apprête à payer une amende de 60.000 euros tandis que le ministère des Armées, lui, devra débourser 120.000 euros. En cause : le non-respect de la loi Sauvadet, qui prévoit, entre autres, des dispositions pour imposer la parité dans la haute fonction publique.

Loi Sauvadet. Ce texte, adopté le 12 mars 2012, impose à partir de 2017 un taux minimum de 40% de femmes parmi les personnes nommées pour la première fois aux postes d'encadrement supérieur et dirigeant de l'État, des collectivités territoriales et de la fonction publique hospitalière. Or, l'an dernier, ce taux n'était que de 35% sur l'ensemble des hauts cadres de la fonction publique. La dernière marche est très difficile à grimper pour certains ministères et certaines collectivités locales. Selon Le Monde, trois d'entre elles devront d'ailleurs payer 240.000 euros d'amende.

 

Un objectif pour les primo-nominations. Si l'amende est élevée, elle n'est pas surprenante. Dans un entretien à Acteurs publics en juin dernier, Anne-Sophie Avé, directrice des ressources humaines au ministère de la Défense, l'anticipait déjà. "Nous sommes aujourd'hui à 26% de femmes dans les postes d'encadrement, dont seulement 19% de 'primo-nommées'", détaillait-elle. Mais "l'objectif de 40% ne prend en compte que les premières nominations, pour un même groupe d'emploi. Autrement dit, même quand une femme passe d'un poste de direction à un autre de même niveau, cela n'est pas comptabilisé."

Peu de candidates. Pour montrer la bonne volonté de son ministère, Anne-Sophie Avé pointait le problème du vivier trop limité pour atteindre les objectifs de la loi Sauvadet. "Le vrai sujet, c'est la proportion de candidates par rapport à la proportion de femmes nommées", expliquait-elle. "Pour 19% de candidates, il y a 26% de femmes finalement nommées." Selon elle, ce ne sont donc pas les procédures de recrutement ministérielles qui désavantagent les femmes, mais les femmes qui se tournent trop peu vers la haute fonction publique. Un problème aux ramifications multiples. 

Des conditions de travail désavantageuses. Les horaires très étendus, notamment le soir, mais aussi la mobilité professionnelle requise, avec des mutations fréquentes, découragent nombre de femmes. Enfin, bien en amont déjà, le manque de femmes se fait cruellement sentir. Elles ne représentent par exemple que 13% des effectifs des ingénieurs des mines, corps au sein duquel sont recrutés nombre de hauts fonctionnaires."

 

http://www.europe1.fr/politique/deux-ministeres-sanctionnes-pour-manque-de-parite-3532964

 

Laurent Gobillon, Marion Leturcq, Sébastien Roux et Dominique Meurs écrivent en 2015 Elite institutions, Öelds of study and the gender wage gap: case study of a large Örm :"In this paper, we study the gender gap in wages and promotions for executives working for a large firm in cosmetics located in France. We contrast workers with an Elite institution degree with those with a college degree. The gender gap is small for executives from the best Elite institutions at 2.6 percentage points compared to 6.8 percentage points for workers from college with at least a Master degree. Interestingly, controlling for the field of study increases the gender wage gap for the educational elite because females choose on average fields of study that are slightly more lucrative than males. Finally, we do not find evidence of any gender gap in promotions and wage growth for the educational elite. This suggests that the educational elite is a rather homogenous group with rather equal treatment across genders. By contrast, among college workers with at least a Master degree, females are more often promoted than males but experience lower wage growth."

 

https://www.sole-jole.org/15360.pdf


 

Pour la mobilité sociale, c'est très intéressant. Je remarque qu'en contrôlant par la catégorie sociale du père, les filles ont plus de chances d'être employées. Les hommes ont plus de chances d'être cadres et bien plus encore d'être ouvrier, agriculteur, artisan, commerçant ou chef d'entreprise. C'est le troisième tableau calculé en faisant le ratio des deux premiers.

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2897850#graphique-Figure3

 

Origines et positions sociales

 

Destinée (fils)

en %

 

Agriculteurs exploitants

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Ensemble

 

Origine (père)

Agriculteurs exploitants

2,1

0,7

0,8

1,6

0,6

2,8

8,5

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

0,1

2,7

2,9

3,0

1,3

3,2

13,1

Cadres et professions intellectuelles supérieures

0,0

1,1

6,5

3,6

1,3

1,4

13,9

Professions intermédiaires

0,1

1,2

3,9

4,8

1,7

3,5

15,2

Employés

0,1

0,6

1,5

2,5

1,6

3,2

9,4

Ouvriers

0,2

2,9

3,7

9,1

4,9

18,9

39,8

Ensemble

2,6

9,2

19,3

24,5

11,3

33,0

100,0

Lecture : 18,9 % des hommes sont ouvriers et avaient un père ouvrier.

Champ : France métropolitaine, hommes âgés de 30 à 59 ans qui travaillent ou ont déjà travaillé à la date de l'enquête.

Source : Insee, enquête FQP 2014-2015.

Origines et positions sociales

Destinée (fille)

en %

 

Agriculteurs exploitants

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Ensemble

 

Origine (père)

Agriculteurs exploitants

0,5

0,3

0,9

1,6

3,6

1,1

7,9

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

0,1

1,1

2,2

3,8

5,3

1,2

13,6

Cadres et professions intellectuelles supérieures

0,1

0,5

4,6

4,8

3,1

0,4

13,4

Professions intermédiaires

0,1

0,5

3,2

5,3

5,9

0,8

15,7

Employés

0,0

0,2

0,9

2,5

5,0

0,8

9,5

Ouvriers

0,2

1,4

2,1

7,9

21,5

6,8

40,0

Ensemble

1,0

4,0

13,9

25,8

44,4

11,0

100,0

Lecture : 21,5 % des femmes sont employées et avaient un père ouvrier.

Champ : France métropolitaine, hommes âgés de 30 à 59 ans qui travaillent ou ont déjà travaillé à la date de l'enquête.

Source : Insee, enquête FQP 2014-2015.

Ratio H/F (si >1 les hommes ont plus de chances de…)

Destinée fils par rapport à fille

 

Agriculteurs exploitants

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Ensemble

 

Origine (père)

Agriculteurs exploitants

4,2

2,3

0,9

1,0

0,2

2,5

1,1

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

1,0

2,5

1,3

0,8

0,2

2,7

1,0

Cadres et professions intellectuelles supérieures

0,0

2,2

1,4

0,8

0,4

3,5

1,0

Professions intermédiaires

1,0

2,4

1,2

0,9

0,3

4,4

1,0

Employés

#DIV/0!

3,0

1,7

1,0

0,3

4,0

1,0

Ouvriers

1,0

2,1

1,8

1,2

0,2

2,8

1,0

Ensemble

2,6

2,3

1,4

0,9

0,3

3,0

1,0

Lecture : Les fils d' un agriculteur exploitant ont 4,2 fois plus de chances d'être agriculteur exploitant que les filles d'un agriculteur exploitant. Les fils d'un ouvrier ont 5 fois moins de chances (=1/0,2) d'être employé que les filles dont le père est ouvrier.

Champ : France métropolitaine, hommes âgés de 30 à 59 ans qui travaillent ou ont déjà travaillé à la date de l'enquête.

Source : Insee, enquête FQP 2014-2015, calculs Cyrille GODONOU.

"Quatre catégories de Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)
Très favorisée : cadres et assimilés, chefs d’entreprise, professions intellectuelles supérieures, professeurs et assimilés
Favorisée : professions intermédiaires, retraités cadres ou professions intermédiaires
Moyenne : employés, agriculteurs exploitants, artisans, commerçants
Défavorisée : ouvriers, retraités ouvriers et employés, inactifs"

 

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=9&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjEvdjiyMfgAhWNRxUIHe2nCwAQFjAIegQIABAC&url=https%3A%2F%2Fwww.ac-nantes.fr%2Fl-indice-de-position-sociale-des-eleves-du-second-degre-1102320.kjsp%3FRH%3DAP_PREstat&usg=AOvVaw0QwHQNMOzvdHcm0V_6Pl46

 

 
Dans 27,7 % des couples de sexe différent, l'homme a au moins cinq ans de plus que la femme alors que la femme n'a cinq ans de plus que dans 6,4 % des cas. Ce simple écart d'âge peut avoir des conséquences sur la dynamique conjugale de spécialisation des tâches. L'homme, plus âgé, est davantage susceptible d'avoir commencé sa carrière plus tôt et donc d'avoir davantage de revenus, ce qui peut peser au moment des arbitrages entre investissement dans sa carrière et investissement dans la vie familiale et les tâches domestiques.

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3715700#tableau-figure3

 

Données de la figure 3 - Écart d’âge au mariage entre l’homme et la femme pour les couples de sexe différent, en 2017

 

Écart d’âge au mariage entre l’homme et la femme pour les couples de sexe différent (en années)

Proportion des couples (en %)

-20 ou plus

0,2

-19

0,1

-18

0,1

-17

0,1

-16

0,1

-15

0,1

-14

0,2

-13

0,2

-12

0,2

-11

0,3

-10

0,3

-9

0,5

-8

0,6

-7

0,8

-6

1,1

-5

1,5

-4

2,1

-3

2,9

-2

4,4

-1

7,1

0

11,7

1

11,9

2

10,3

3

8,6

4

6,9

5

5,5

6

4,4

7

3,4

8

2,7

9

2,1

10

1,8

11

1,5

12

1,2

13

0,9

14

0,8

15

0,6

16

0,5

17

0,4

18

0,3

19

0,3

20 ou plus

1,3

 

 

Lecture : en 2017, dans 10,3 % des mariages entre personnes de sexe différent, l’homme a deux ans de plus que son épouse. Dans 4,4 % des mariages, la femme a deux ans de plus que son époux.

Champ : France.

Source : Insee, statistiques de l'état civil.

 

 

 

 

 

 

 


Sur le plafond de verre et la discrimination à l'accès aux postes cinq remarques peuvent être faites :

 

1) Oui il existe une discrimination à la promotion et à l'accès aux postes, en ce sens que les chances de promotion ou d'accès aux postes ne sont pas parfaitement identiques entre hommes et femmes à profil égal.

2) Mais la nature et la portée de cette discrimination doivent être précisées. L'ampleur de la discrimination doit être précisée pour ne pas en exagérer son rôle car il est faux de penser qu'en son absence, les trajectoires de carrière seraient identiques, loin de là.

La discrimination à la promotion ou à l'accès aux postes peut s'effectuer tantôt à l'encontre des femmes, tantôt à l'encontre des hommes, en fonction des métiers étudiés, des secteurs d'activité, des tranches d'âge et même des groupes ethniques étudiés. Parmi les groupes discriminés (handicapés, musulmans, origine africaine, maghrébine ou asiatique, adresse d'un quartier sensible...) les femmes semblent être globalement les moins discriminées. Autrement dit, les femmes du groupe majoritaire sont moins discriminées que les hommes appartenant à ces catégories.

3) Les choix effectués par les femmes (orientation scolaire, diplôme obtenu, temps partiel, congé parental, mobilité géographique, présentation aux concours...) semblent bien plus importants pour expliquer les trajectoires de carrière différenciées entre hommes et femmes. Ceci est illustré par la candidature aux concours des grandes écoles (ENA, Polytechnique...) et les filières où s'inscrivent les femmes mais aussi par le temps partiel choisi. Parfois, pour obtenir une promotion, il faut accepter une mobilité géographique à laquelle les femmes semblent plus souvent rétives. Il existe également un phénomène de refus de promotion qui mériterait d’être étudié.

4) Le profil productif (productivité, performance, expérience cumulée, nombre d'heures travaillées...) explique en partie les différences de promotion. L'expérience, à raison d'un plus grand volume d'heures travaillées, tend à accroître la productivité, même à ancienneté équivalente (temps partiel, rupture de carrière), comme l'illustrent les travaux sur les écarts de rémunération des taxis Uber. Le nombre de publications des chercheurs plus grand que celui des chercheuses explique en partie le différentiel de promotion au sein des organismes de recherche et à l'Université.

5) Il y a une discrimination statistique des employeurs, non par aversion pour les femmes, mais en raison des coûts potentiels pour l'entreprise d'une absence pour maternité notamment (neuf femmes sur dix a au moins un enfant au cours de sa vie). Cette discrimination est illégale mais s'explique par une stratégie qui n'est pas irrationnelle au niveau de l'entreprise mais tout de même contre-productive au niveau de la société dans son ensemble (Il faut bien assurer le renouvellement de la population, et il serait injuste que les femmes soient sanctionnées pour cela). Les entreprises sont ainsi tentées de privilégier les hommes à profil équivalent, afin d'éviter d'investir en formation sur une salariée susceptible de s'absenter (congé maternité mais surtout congé parental plus long) et d'éviter les coûts de turnover. C'est un enjeu tout particulièrement important pour les petites entreprises dont la pérennité pourrait être plus facilement menacée par des difficultés que surmontent les grandes entreprises.

 

Il faut donc se garder de commettre la même erreur que pour la prétendue discrimination salariale de masse, à savoir se contenter d’un examen quantitatif grossier, en supposant à tort que toutes choses sont égales par ailleurs, quand une étude approfondie montre au contraire que ce n’est pas le cas. Lorsqu’on regarde globalement, on s’aperçoit d’un écart salarial important mais plus on rentre dans les détails des caractéristiques des hommes et des femmes, plus la part inexpliquée s’approche de 0. En effet, l’examen au sein d’une entreprise donnée par des chercheurs avec un détail dont ne dispose pas l’appareil statistique prouve que la discrimination salariale à travail et profil égal est très rare. Il est probable qu’un même mécanisme soit à l’œuvre pour les promotions : quand on examine grossièrement les choix de promotions, on peut trouver un écart inexpliqué mais si on si l’on s’efforce d’avoir une information détaillée sur le profil et l’historique des salariés de l’entreprise, il est probable que la discrimination soit très réduite.

On peut suggérer des modèles statistiques prenant en compte la présence et l’ancienneté effectives et non potentielles (c’est-à-dire approchées par l’âge) via les heures réellement travaillées, lesquelles confèrent une expérience plus grande : c’est une approche quantitative. Il serait souhaitable de prendre en compte l’historique des contraintes acceptées par le salarié (travail de nuit, astreinte, mobilité géographique ou fonctionnelle, projet complexe à gérer, innovation apportée à l’entreprise…) ou les formations professionnelles suivies : c’est une approche qualitative.

 

L’Inspection générale des affaires sociales en juillet 2016 : « Les véritables raisons des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes ne sont alors pas celles d’une discrimination directe ou indirecte à travail à valeur égale mais dans un moindre accès des femmes aux postes de responsabilité (la ségrégation verticale) et aux métiers les mieux rémunérés (la ségrégation horizontale). Il y a un bon consensus sur ce sujet entre partenaires sociaux et entre chercheurs, même si chacun peut ensuite diverger sur les politiques correctrices. Des outils en devenir concernant la ségrégation verticale et la ségrégation horizontale. S’agissant moins d’inégalité salariale que d’inégalité professionnelle conduisant dans un deuxième temps à une inégalité salariale, s’agissant de problématiques dépassant une entreprise ou un secteur économique donné, s’agissant de problématiques dépassant les entreprises puisqu’impliquant les stéréotypes de genre en termes de préférences professionnelles et la répartition des rôles domestiques et familiaux en termes de temps de travail professionnel, s’agissant enfin de considérer une carrière professionnelle et non une rémunération à un temps t, la brève recension que fait la mission montre que les outils concernant la ségrégation verticale et la ségrégation horizontale sont rares, soit simples et outils de constatation, soit outils d’explicitation et complexes. La mission conseille que les évaluations à venir sur la mixité des métiers (EPP lancée) et le plafond de verre incluent dans leurs propositions des outils de mesure des situations qu’elles auront constatées et des politiques qu’elles auront préconisées. »

 

« En termes de chiffres nationaux, il est indispensable de publier chaque année un document explicitant les divers écarts statistiques constatés initialement et ceux non expliqués après décomposition statistique selon les rémunérations, les modes de calcul et le types de données pris en compte. La clarté des chiffres et des concepts nationaux est nécessaire à la clarté du débat dans chaque entreprise. »

 

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-007R.pdf

 

 

L’INSEE écrit en 2017 : « La même méthode de décomposition peut être appliquée à l’écart inexpliqué, renseignant alors sur les contributions des écarts de valorisation de ces caractéristiques chez les femmes et les hommes. L’écart de valorisation est le plus marqué pour l’expérience professionnelle. Il contribue à près de la moitié de l’écart inexpliqué : l’expérience accumulée par les femmes (somme de toutes leurs périodes antérieures d’emploi salarié dans le secteur privé, hors interruptions de carrière) est moins valorisée que celle des hommes, toutes choses égales par ailleurs. Cet écart de valorisation est le signe de carrières salariales plus plates chez les femmes que chez les hommes. Il pourrait s’expliquer en partie aussi par une moindre valorisation de l’expérience professionnelle à temps partiel (plus fréquente chez les femmes que chez les hommes) que de celle à temps plein. L’écart reste pourtant marqué même en mesurant l’expérience professionnelle au prorata de la quotité de temps de travail2. »

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2891684?sommaire=2891780

 

L’INSEE précise : « Les inégalités intra-entreprises sont plus fortes chez les cadres que chez les non-cadres, et inversement pour les inégalités interentreprises. Ce phénomène croisé a peut-être à voir avec des arbitrages différents entre conditions de travail et niveaux de rémunération, à la fois entre les femmes et les hommes et entre les cadres et les non-cadres. Une explication possible de ce résultat serait que, d’une part, les femmes non cadres privilégieraient plus que les hommes les entreprises leur permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. D’autre part, les femmes cadres, de leur côté, se rapprocheraient, dans leurs préférences, de leurs homologues masculins. Ainsi, la ségrégation dans les entreprises plus conciliantes (mais versant en moyenne des salaires plus bas) serait plus forte pour les femmes non cadres que pour les femmes cadres. En revanche, l’accès aux postes hiérarchiques les plus élevés demeure plus défavorable aux femmes, et ceci s’observe plus fortement chez les cadres. Plus généralement, ces préférences, ces « choix » de carrières et de conditions de travail différenciés peuvent aussi être contraints par les répartitions des tâches domestiques [Meurs, 2014] »

 

La ségrégation professionnelle

 

L’INSEE écrit en 2017 : « Sur le sous-échantillon d’estimation (encadré 3), l’écart de salaire horaire entre les femmes et les hommes est de 15,6 % en moyenne entre 1995 et 2014 (figure 4). 10,6 % de cet écart provient de la ségrégation des femmes dans les entreprises les moins rémunératrices. À productivité identique, les hommes sont en moyenne en emploi dans des entreprises versant des salaires plus élevés. Dit autrement, l’écart de salaire entre les sexes serait réduit d’un dixième si les femmes étaient réparties dans les mêmes proportions dans les mêmes entreprises que les hommes. L’effet de la ségrégation interentreprises est beaucoup plus réduit chez les cadres. Chez les cadres du sous-échantillon d’estimation, l’écart de salaire entre les sexes est aussi de 15,6 % comme pour l’ensemble des salariés. Mais l’estimation du modèle de Card et al. [2016] sur le groupe des cadres indique que seul 4,1 % de cet écart provient de la ségrégation des femmes cadres. »

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2891684?sommaire=2891780

 

La méthodologie complexe pour séparer la ségrégation intraentreprise (effet de négociation) et ségrégation interentreprise (ségrégation professionnelle) :

« L’écart entre la « prime » versée en moyenne aux femmes et celle versée en moyenne aux hommes peut alors se décomposer en deux parties. D’une part, l’écart de « primes » entre les entreprises renvoie aux pratiques de recrutement des entreprises. Il illustre le phénomène de ségrégation, correspondant à une plus forte concentration des femmes dans les entreprises les moins rémunératrices et une plus forte concentration des hommes dans les entreprises les plus rémunératrices. D’autre part, la moyenne des écarts de « primes » intra-entreprises mesure des inégalités de salaire entre les femmes et les hommes de même productivité salariés de la même entreprise. Ces écarts internes aux entreprises renvoient aux pratiques de rémunération dans l’entreprise. Ils sont dénommés « effet de négociation », mais sont dus à plusieurs phénomènes. Ils peuvent ainsi correspondre à une différence de pouvoir de négociation entre les femmes et les hommes dans le partage de la richesse produite au sein d’une même entreprise. Ils peuvent aussi refléter une plus forte présence des hommes aux postes les mieux rémunérés de l’entreprise, ou encore provenir des écarts de temps travaillé entre les femmes et les hommes, si les heures supplémentaires sont mieux payées que les heures réglementaires3. Enfin, ils peuvent rendre compte de comportements discriminatoires des entreprises en matière de salaire à l’encontre des femmes.

Pour séparer ce qui relève de la ségrégation interentreprises de ce qui relève de la négociation intra-entreprise, Card et al. [2016] modélisent le salaire à l’aide notamment de deux effets fixes. Le premier capte les compétences intrinsèques (observées ou non) du salarié, le second est défini au niveau de l’entreprise et dépend du sexe du salarié (« prime » spécifique aux femmes ou aux hommes). En exploitant les liens employés-employeurs dans le panel Tous salariés, il est ainsi possible de mesurer l’effet de la ségrégation des hommes et des femmes entre les entreprises sur les inégalités salariales. Il correspond à la différence entre le salaire moyen observé chez les femmes et le salaire moyen qu’elles auraient perçu si elles étaient réparties dans les mêmes entreprises et dans les mêmes proportions que les hommes (figure 4). L’effet des inégalités intra-entreprises se mesure quant à lui en calculant le salaire que les femmes percevraient en moyenne si chaque entreprise leur versait une « prime » identique à celle de ses salariés masculins. »

 

 

99 % du personnel qui s’occupe des enfants en crèches sont des femmes. Il y a peu d’hommes dans les formations de puériculteurs.

 

https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.acepp.asso.fr/spip.php%3Faction%3Dacceder_document%26arg%3D1198%26cle%3Db3cd5d38f29661d6860dd704f7d5fc052c4c58c6%26file%3Dpdf%252Finfocrechepro_les-hommes_mai-juin14_.pdf&ved=2ahUKEwirlfyhmZ3bAhVJ7BQKHeJXBLoQFjABegQIBxAB&usg=AOvVaw1y9JMEDgWDJ9lCuyFhuUpN

 La charge mentale et la charge émotionnelle

Dans le rapport remis au ministère de la fonction publique intitulé Le plafond de verre dans les ministères Une analyse de la fabrication organisationnelle des dirigeant.e.s par Catherine MARRY, Alban JACQUEMART, Sophie POCHIC, Laure BERENI, Fanny LE MANCQ, Anne REVILLARD :"Bien que présentant des variations selon le niveau hiérarchique et les directions, les postes étudiés sont caractérisés par une exigence horaire très forte. Nos interviewé.e.s arrivent au bureau entre 8h30 et 9h30

le matin, et ne repartent pratiquement jamais avant 18h30, plus souvent entre 19h30 et 20h30, voire plus tard pour certains postes à plus hautes responsabilités. Une des directions étudiées à Bercy se caractérise par des horaires particulièrement extensifs présentés comme « la norme imposée ». Nombre de nos enquêté.e.s revendiquent l’établissement d’une frontière rigide entre activité professionnelle et autres activités, frontière qui est le plus souvent à la fois géographique (refus de travailler en dehors du bureau) et temporelle (refus de travailler le soir et/ou le weekend, ainsi que pendant les vacances). Mais cette frontière est loin d’être respectée dans les postes de dirigeant.e.s.Plusieurs postes ont par ailleurs une intensité d’activité variable selon la période de l’année, avec des pics au moment de la préparation et du vote de certaines lois par exemple. Tou.te.s nos interviewé.e.s déplorent globalement le poids excessif des cabinets sur l’administration, contribuant fortement à la dérégulation des horaires de travail par l’exigence de réponses immédiates et d’une disponibilité extensive."

 

"La réussite professionnelle éclatante de quelques mères de famille, le plus souvent des énarques issues de milieux très favorisés, ne doit pas occulter le constat massif qui ressort de notre enquête par entretiens : la conciliation entre charges de travail et charges de famille est surtout un problème de femmes. Les entretiens font nettement ressortir des manières contrastées d’évoquer le sujet selon que les enquêté.e.s sont des hommes ou des femmes. Cela ne signifie pas que les hommes ne s’investissent pas dans la vie familiale, mais la « charge mentale » de la conciliation, son incidence objective sur la carrière, les difficultés et la culpabilité ressenties, l’épuisement associé, sont nettement plus marqués chez les femmes que chez les hommes. Cette situation expose alors davantage les femmes que les hommes au risque de surmenage et d’épuisement, contribuant aux inégalités de genre dans la sphère professionnelle. Ainsi, la délégation extensive de la prise en charge quotidienne des enfants en bas âge à des tiers (assistantes maternelles, nourrices à domicile, grands-parents, baby-sitters) ne signifie pas pour autant que cette prise en charge ne soit pas source de préoccupation pour les femmes, sur qui pèse quasiexclusivement sa « charge mentale » au-delà même des arrangements matériels auxquels elle donne lieu."

 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/etudes/Plafond-de-verre.pdf

 

  

Des arguments permettant de démontrer une chose et son contraire : la question du libre arbitre

 

Rachel Silvera et Séverine Lemière : « Par ailleurs, les travaux de Danièle Meulders et Robert Plasman (2006) précisent à partir de modèles récents étrangers que : « L’assimilation de la discrimination pure à la part inexpliquée est basée sur l’hypothèse implicite du libre choix des femmes quant à leur participation au marché du travail, au choix d’une occupation, des études or il ne s’agit pas nécessairement de libre choix : il peut déjà y avoir discrimination ou choix contraint à ces différents stades. » (p.8). Cette remarque peut être enrichie par la notion de prophéties créatrices ; il s’agit de situations où l’utilisation de données généralisées ou erronées se révèle auto confirmante par l’effet de rétroaction des individus face à cette erreur initiale des employeurs. Les modèles économiques montrent que les stéréotypes sexuels peuvent s’auto confirmer quand les salaires ou promotions dépendent des préjugés des employeurs et non des investissements en capital humain réalisés par les salariés (Coate et Loury, 1993b). Du fait de l'existence de discrimination salariale sur le marché du travail, les individus victimes de discrimination investiraient moins en capital humain, leurs salaires s'établiraient alors logiquement à un niveau inférieur à celui des autres individus. Ces différences de salaires sont alors considérées comme de la discrimination salariale. Le moindre investissement en capital humain, résultant d'une désincitation en situation de discrimination, entre alors totalement dans l'ensemble des effets indirects provoquant de la discrimination salariale. »

http://rachelsilvera.org/articles/lemiere&silvera%20sal%20GRH.pdf

Avec le même type de raisonnement, on pourrait soutenir que les hommes sont surreprésentés dans des domaines défavorables du fait des attentes sociales et autres prophécies autoréalisatrices (prisons, espérance de vie moindre, accidents de la route, travaux pénibles à risque…). Pourtant, l’indignation semble ici bien sélective tant le silence qui entoure ces sujets est assourdissant.

Le caractère endémique de la discrimination que présentent les auteurs, proche de ce que Helena Cronin appelle un complot (ironiquement alors que Françoise Héritier elle n’est pas dans l’ironie), entre en contradiction avec la volonté farouche de lutter qu’affichent tous les cercles autorisés (Etat, entreprises, associations, médias…). Les contradicteurs de l’antienne de la discrimination apparaissent peu nombreux et fort peu audibles. Il y a là un paradoxe qui ne laisse pas d’étonner.

 

Les femmes dans les hauts postes de la culture et des arts (chefs d’orchestre…)

Le Parisien titre : « Egalité hommes femmes : la culture toujours aussi sexiste »

Le chapeau traduit la vision exclusivement comptable :« Malgré la publication annuelle d'un rapport sur la représentation féminine dans le domaine de la culture et des initiatives comme la «saison égalité», les hommes sont encore surreprésentés dans ce domaine. Constat d'un échec. »

La parole est donnée aux militants, parole jugée plus légitime que celle des professionnels de ce secteur d’activité : « Ce milieu est extrêmement machiste et ne cesse de nous répondre que ce n'est pas une question de sexe, mais un problème de talent» lâche Blandine Pelissier du mouvement H/F. »

« «Cette année, on peut faire un constat d'échec à la vue des chiffres qui ne changent quasiment pas depuis 2006. La résistance des hommes blancs de plus de 50 ans est très forte » ironise Blandine Pélissier. »

Après avoir montré que les femmes sont peu nombreuses dans différentes activités, on trouve un contre exemple qui pourtant ne satisfait pas l’auteur de l’article et la militante : « 63 % de présentatrices à la télévision !

La seule exception notable, dans le milieu de la culture est le poste de présentateur à la télévision. Selon l'étude du ministère, 63 % des présentateurs sont des présentatrices ! « D'une certaine manière c'est choquant. La femme est favorisé uniquement sur son image » avoue Muriel Genthon. CQFD. » Or il s’agit là de postes très bien payés ce qui n’est absolument pas rappelé dans l’article qui trouve le moyen de tourner la situation au désavantage des femmes.

 

http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/egalite hommes femmes la culture toujours aussi sexiste 07 10 2015 5163849.php

Bruno Mantovani, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP). Le seul fait d’expliquer que peu de femmes ont pour aspiration de devenir chefs d’orchestre, que le métier est éprouvant, qu’une carrière internationale est plus compliquée en cas de maternité et d’émettre des réserves quant à la parité et la discrimination positive amène à des accusations de sexisme.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/10/femme et chef d orchestre le compositeur bruno mantovani n y croit pas_3493601_3224.html

Un chef d'orchestre Russe déclare que les musiciens « réagissent mieux quand ils ont un homme devant eux » parce qu'une « jolie fille sur le podium les distrait ». Or, cela sous entend que le problème de parité ne touche pas que les chefs d'orchestre : même parmi les musiciens de l'orchestre, la majorité masculine serait donc écrasante.

http://www.francemusique.fr/actu musicale/ou sont les femmes dans la musique 7766 

Les femmes et l’armée

 

« Au lieu de l'intégration au sein de Tsahal, les femmes peuvent effectuer pendant un ou deux ans le Sherout Léoumi, un service civil d'intérêt général.

Cependant, même dans le cas d’un service militaire normal, les femmes sont rarement intégrées dans les unités combattantes, le plus souvent cantonnées à des tâches administratives ou médico sociales, ainsi qu’à des postes d’intendance et de maintenance du matériel. En 2011, les femmes représentent 3% des soldats combattants de l'armée israélienne et 15% des techniciens. Cette tendance est à la hausse3. »

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_militaire_en_Isra%C3%ABl#Les_femmes_conscrites

 

"Only a small fraction of Army women say they'd like to move into one of the newly opening combat jobs, but those few who do say they want a job that takes them right into the heart of battle, according to preliminary results from a survey of the service's nearly 170,000 women."

 

"Less than 8% of Army women who responded to the survey said they wanted a combat job. Of those, an overwhelming number said they'd like to be a Night Stalker — a member of the elite special operations helicopter crews who perhaps are best known for flying the Navy SEALS into Osama bin Laden's compound in 2011."

 

"The level of interest is similar to that of other countries that have integrated women into combat roles, officials said."

 

"All agreed the physical standards for the jobs should remain the same."

"The men don't want to lower the standards because they see that as a perceived risk to their team," David Brinkley, deputy chief of staff for operations at the Army's Training and Doctrine Command, told the AP. "The women don't want to lower the standards because they want the men to know they're just as able as they are to do the same task."

 

 

http://www.usatoday.com/story/news/nation/2014/02/25/army women combat/5811505/

 

 

La discrimination à l’embauche est partiellement démontrée dans certains secteurs : l’accès aux postes, le plafond de verre, les parois de verre et le plancher collant

 

 

Il est des études de testing qui montrent qu'il y a bien discrimination à l'embauche (sexe et origine). Il faut s'intéresser à l'ampleur et garder à l'esprit que c'est un facteur parmi d'autres et pas nécessairement le plus puissant. De plus, il est intéressant de garder à l'esprit la notion de discrimination statistique : si les employeurs "savent" par expérience que tel groupe présente en moyenne telle caractéristique qu'ils estiment non souhaitable alors ils peuvent être tentés de discriminer en moyenne les candidats de ce groupe, puisqu'ils ne disposent pas de toutes les informations sur le candidat. Une caractéristique corrélée au sexe ou à l'origine est donc approchée par une sorte de variable instrumentale (sexe, origine, handicap, âge etc...). Rappelons cependant qu’une telle pratique est prohibée.

 

Les travaux de testing de Pascale Petit montrent qu'en informatique les candidats d'origine française ont 27,7 % d'accéder à l'entretien d'embauche contre 22,6 % pour les candidates d'origine française :

 

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CD0QFjAE&url=http%3A%2F%2Fwww.cee recherche.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fwebfm%2Fpublications%2Fdocdetravail%2F141 discrimination embauchefranciliens intersectionalite sexe origine testing.pdf&ei=SxfiU7qmDeWc0AXthICIBQ&usg=AFQjCNE6BFrIFV4z2L IIk3WezlbrhJnHg&bvm=bv.72197243,d.d2k&cad=rja

 

 

Taux de réponses favorables

Borne inférieure de l'intervalle de confiance

Borne supérieure de l'intervalle de confiance

Femmes France

22,6

18,7

26,5

Femmes Maroc

10,3

7,4

13,2

Femmes Sénégal

8,4

5,8

11

Femmes Vietnam

20,0

16,5

23,9

 

 

 

 

Hommes France

27,7

23,5

31,9

Hommes Maroc

21,0

17,4

24,8

Hommes Sénégal

13,9

10,6

17,1

Hommes Vietnam

12,3

9,4

15,5

 

Mais les intervalles de confiance (proxys des marges d’erreur) se chevauchent [18,7 ;26,5] et [23,5 ;31,9], l’intersection étant entre 23,5 et 26,5. Peut on dès lors conclure à une différence significative entre les deux estimations 22,6 et 27,7 ? Un test d’égalité des moyennes (ici il s’agit plus précisément de proportion) serait utile. Le test confirme qu’il y a bien discrimination à l’embauche au détriment des femmes. Le test de comparaison des proportions a été fait et 0 n'est pas dans l'intervalle ! 

http://www.mediametrie.fr/calculettes-mediametrie.php?id=proportions

 

Il est question de 303X8=2424 candidatures au total pour les 8 profils de testing ! Donc 303 pour homme français et 303 pour femme française ! Ce n’est pas significatif pour les sous-catégories en raison de faibles effectifs mais sur l'ensemble, c'est bien significatif :

 

Th = 19 % est le taux de réponse favorable pour l'ensemble hommes.

Tf = 15 % est le taux de réponse favorable pour l'ensemble femmes.

 

Th = (27,7+21,0+13,9+12,3) x 303/1212 = 19 %

Tf = (22,6+10,3+8,4+20,0) x 303/1212 = 15 %

 

 

Mais on n’a pas précisé quel serait le ratio hommes/femmes avec discrimination. Voici le tableau :

 

Sexe

Taux de réponses favorables au testing en informatique

Part de reçus par sexe

H

19

56%

F

15

44%

H+F

34

100%

 

Il faut noter qu’on serait à ce qui est considéré officiellement comme la parité c’est-à-dire au moins 40 % pour le sexe sous-représenté. Malgré la discrimination, on aurait 56 % d'hommes et 44 % de femmes parmi les candidats reçus. En clair, même quand on démontre qu'il y a discrimination par testing, la discrimination n'a pas l'ampleur justifiant de modifier l'ordonnancement juridique. En d'autres termes, la discrimination, même significative reste faible, en l'espèce, ce qui signifie que son pouvoir explicatif dans l'absence de parité est très limité.

Pour autant, il ne faut pas en déduire qu'il ne faudrait pas lutter ou sanctionner les entreprises qui s'en rendent coupables. Mais disons qu'il est préférable d'utiliser des moyens proportionnés : "ne pas utiliser un char pour écraser une fourmi". L'imposition de quotas apparaît comme un char pour des chiffres 56 %/44 % !

 

Les deux lois « Copé-Zimmermann » du 27 janvier 2011 et « Sauvadet » du 12 mars 2012 ont fixé au 1er  janvier 2017 l’échéance pour atteindre 40% de femmes (ou un écart maximum entre femmes et hommes de 2 pour les CA de 8 membres et moins) dans les conseils d’administration ou de surveillance de toutes les entreprises de 500 salariés et plus et présentant un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions d’euros, de même que dans les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) et les Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA).

 

Les auteurs ont oublié que la parité au sens légal était donc respectée, même s'il n'y avait pas une parité parfaite 50/50.

 

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/cp_femmesdanslesca_20161229-2.pdf

 

 Dans la Revue d'économie politique 2013/3 (Vol. 123), aux pages 333 à 351, l’article  Une mesure expérimentale de la discrimination homme-femme à l'embauche de Sophie Larribeau, David Masclet et Emmanuel Peterle mentionne ceci :

"4.1. Existe-t-il des différences de performance entre hommes et femmes ?

30 Nos résultats indiquent qu’il n’existe aucune différence de productivité entre les hommes et les femmes dans l’exécution de la tâche en tournoi. Les femmes décodent en moyenne 46,69 lettres (écart-type de 7,34). La performance moyenne des hommes est de 45,75 lettres (écart-type de 8,95). Un test de Wilcoxon Mann-Whitney nous confirme que cet écart n’est pas significatif (z = 0,866, p = 0,3864). Dès lors, s’il existe une discrimination fondée sur des croyances, celles-ci ne peuvent qu’être erronées.

4.2. Évidence de pratiques discriminatoires contre les femmes

31 Nous observons que les hommes obtiennent en moyenne un rang lors de l’étape de recrutement égal à 3,65 (écart-type de 1,17) alors que les femmes se voient attribuer un rang moyen de 4,35 (écart-type de 1,07). Rappelons que dans notre expérience, plus un individu est préféré, plus le rang qui lui est attribué est faible."

"

4.3. Existe-t-il des biais intra-groupe ?

35La discrimination observée à l’égard des femmes est elle d’ordre statistique ou bien repose-t-elle sur un favoritisme intra-groupe ? L’hypothèse du favoritisme intra-groupe impliquerait que les hommes (femmes) classent mieux les autres hommes (femmes). Afin de tester cette hypothèse, nous reproduisons l’analyse statistique précédente en nous concentrant sur les choix de recrutement des femmes uniquement. Les femmes attribuent un rang moyen de 3,63 aux hommes (écart-type de 1,70) et un rang moyen de 4,34 aux femmes (écart-type de 1,53). Cela signifie que les femmes discriminent également les autres femmes."

 

 

https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2013-3-page-333.htm

 

 

La psychologue Denise Cummins écrit ainsi : « recent report by researchers at the University of Michigan sought to answer the following question: Why are women underrepresented in elite colleges and universities?

The answer, they say, lies in SAT scores.

Elite colleges tend to skim "the cream of the crop" from the college applicant pool, and SAT scores loom large in defining who falls into that select category. Scoring in the upper extreme range (700-800) is essential.

The authors point out that, on average, men outperform women on the SAT, hence creating preferences for men “that drive women’s under enrollment in these institutions.”

But let's look more closely at the data.

First, the report states that within the top tier of 65 academic institutions, women accounted for 47 percent of students in 2004, the last year studied by the researchers. Parity for male and female applicants means admitting 50 percent of each sex. So the "underrepresentation" of females at tops schools boils down to no more than a 6% difference in admissions (47 percent female vs. 53 percent male). It is not clear whether this is a difference worth concern. »

 

https://www.psychologytoday.com/ca/blog/good-thinking/201410/what-keeps-women-out-the-ivy-league

 

 

Les travaux de Pascale Petit en 2004 confirment que la discrimination à l’embauche concerne tantôt les hommes tantôt les femmes, comme l’illustre le tableau.

 

Tableau 5 résultats intra-couples

25 ans célibataires sans enfant

37 ans célibataires sans enfant

37 ans mariés 3 enfants

Emplois peu qualifiés commercial

Discrimination en faveur des femmes

Absence de discrimination

Absence de discrimination

Emplois peu qualifiés comptabilité-gestion

Discrimination en faveur des femmes

Discrimination en faveur des hommes

Absence de discrimination

Emplois qualifiés commercial

Discrimination en faveur des hommes

Discrimination en faveur des femmes

Absence de discrimination

Emplois qualifiés comptabilité-gestion

Discrimination en faveur des hommes

Absence de discrimination

Absence de discrimination

 

 

"Les femmes semblent donc pâtir davantage de leur probabilité de maternité que de leur charge familiale."

 

"D’après nos résultats, les employeurs choisissent de ne pas recruter de jeunes femmes pour pourvoir leurs postes qualifiés qui nécessitent une formation. Ce résultat ne se retrouve pas pour les couples plus âgés et, notamment, pour les couples avec des enfants. Il n’est donc pas imputable à la seule variable de genre.

Il est donc probable que, relativement aux jeunes hommes, les jeunes femmes célibataires sans enfant envoient un signal négatif en termes de productivité espérée et de coût du travail anticipé. Il est vraisemblable que le plus faible investissement que les recruteurs sont prêts à réaliser dans le capital humain des jeunes femmes soit lié à l’incertitude. Une première incertitude porte sur l’éventualité d’une maternité à venir. Or, un congé de maternité est particulièrement coûteux pour un établissement financier1. Une seconde incertitude porte sur l’éventualité d’une ou de plusieurs interruptions de carrière, plus fréquentes et plus longue pour les femmes que les hommes (Le Minez et Roux [2002]). Si l’on tient compte des différences de coût du travail entre les femmes et les hommes, on ne peut pas parler de discrimination à l’embauche fondée exclusivement sur le genre dans le secteur financier, puisque les femmes de 37 ans avec des enfants ne subissent aucune discrimination significative, quel que soit le profil du poste."

 

https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=RECO_553_0611

 

 

 

L’institut Montaigne : « Marie-Anne Valfort est économiste à l’Ecole d’économie de Paris et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Diplômée d’HEC et titulaire d’un doctorat de l’Ecole Polytechnique, elle est spécialiste de la discrimination sur le marché du travail. Elle a consacré de nombreux articles de recherche à la discrimination envers les musulmans dont une synthèse sera publiée en janvier 2016 par Presses Universitaires d’Harvard : Why Muslim integration fails in Christian-heritage societies (avec Claire L. Adida de l’Université de San Diego et David D. Laitin de l’Université Stanford). 

 

Esther et Dov sont juifs, Nathalie et Michel sont catholiques, Samira et Mohammed sont musulmans. À l’issue du collège, ils ont convaincu leurs parents de les laisser partir en France pour y continuer leurs études. Ils choisissent le même parcours : passer le bac et s’inscrire en BTS comptabilité.

 

France, 2013 : à 25 ans, ils ont tous les six acquis la nationalité française et ont multiplié les expériences professionnelles en CDD. Pourtant, à l’heure de chercher un nouvel emploi, leurs candidatures ne reçoivent pas le même accueil.

 

Combien de CV les candidats ont-ils besoin d'envoyer avant de se voir proposer un entretien d'embauche ?»

 

http://www.institutmontaigne.org/publications/discriminations-religieuses-lembauche-une-realite#

 

Prénom

Nombre de CV envoyés pour obtenir un entretien

% parmi les reçus d’une religion supposée par sexe

Michel

5

44,4

Nathalie

4

55,6

Dov

7

41,7

Esther

5

58,3

Samira

6

76,9

Mohammed

20

23,1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On note avec intérêt qu’ici les femmes sont favorisées par rapport aux hommes de la même religion.

 

Naturellement l’explication de l’économiste consiste à retourner cet avantage féminin pour en faire un traitement défavorable aux femmes : « Quelle que soit leur religion, les femmes affichent des taux de réponse significativement plus élevés que leurs homologues masculins. Ce résultat est cohérent avec les stéréotypes sur le genre également associées à l’homme et à la femme, et qui tendent à résumer le duo « Manager-Assistante ». En d’autres termes, les femmes sont perçues comme excellant aux fonctions d’assistanat (dont les postes de comptables, assistant(e)s et secrétaires comptables font partie), alors que les hommes, perçus comme naturellement leaders, sont moins faciles à diriger à ces fonctions. Et en effet, le métier « Employés de la comptabilité » est à 85% féminin d'après une enquête 2013 de la DARES.»

 

Or le protocole expérimental indique qu’un BTS comptabilité-gestion correspond à ce que Marie-Anne Valfort appelle un poste d’assistanat, contrairement donc à Pascale Petit : « ils ont obtenu leur baccalauréat Science et Technologies de la Gestion (STG) au lycée Emile Dubois16 à Paris (14e arrondissement). Par ailleurs, les comptables et assistant(e)s comptables ont obtenu un BTS Comptabilité et Gestion des Organisations (CGO) et les secrétaires comptables un BTS « Assistant(e) de gestion PME/PMI » dans le même lycée ; »

 

http://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/20150824_Etude%20discrimination.pdf

 

 

En effet, dans sa publication de 2004 DISCRIMINATION À L'EMBAUCHE Une étude d'audit par couples dans le secteur financier, ce que Pascale Petit appelle emploi qualifié de comptabilité-gestion est un emploi nécessitant un BTS : « Trois types de couples ont été constitués : un couple de candidats de 25 ans, célibataires sans enfant, un couple de candidats de 37 ans, célibataires sans enfant, et un couple de candidats de 37 ans, mariés avec trois enfants à charge. Au sein de chaque couple, seul le genre distingue les deux candidats. Les trois types de couples constitués permettent de comparer les signaux envoyés par la candidature d’une femme qui va avoir des enfants, d’une femme qui a des enfants et d’une femme qui n’en a pas, et qui, a priori, restera dans cette situation1 . Les trois types de couples de candidats sont alternativement dotés de quatre profils de qualification : baccalauréat commercial, baccalauréat comptabilité-gestion, BTS commercial et BTS comptabilité-gestion. Limiter l’étude à un test d’accès à l’entretien d’embauche permet l’usage d’un seul couple pour chacune de ces caractéristiques croisées. »

 

Tout se passe donc comme si en fonction des résultats obtenus, on considère que le poste exigeant un BTS comptabilité-gestion est un poste qualifié (dans le cas où le testing révèle une discrimination en faveur des hommes cf. Pascale Petit, 2004) et un poste d’assistanat (dans le cas où le testing révèle une discrimination en faveur des femmes cf. Valfort, 2016).

 

D’ailleurs dans La discrimination à l’embauche, Sur le marché du travail en 2016 Français Nicolas Jacquemet, Anthony Edo écrivent : « Ensuite, à rebours d’une idée reçue largement admise (mais conformément à d’autres études), nous n’observons pas de discrimination à l’encontre des candidatures féminines. Le degré de généralité de ce résultat est contestable en raison du champ de l’étude, qui porte sur un secteur d’activité où la féminisation de l'emploi est assez fortement marquée11. Il a néanmoins le mérite de nuancer l’idée généralement admise selon laquelle les femmes sont systématiquement handicapées dans les secteurs où elles sont en concurrence avec des candidats masculins. »

« Afin que l’ensemble des six identités sur lesquelles porte l’étude puisse répondre simultanément à toutes les offres d’emploi, nous avons construit six couples de CV et lettres de motivation différentes35. Les offres d’emploi que nous retenons concernent toutes le secteur de la comptabilité. En particulier, nous répondons aux annonces concernant les métiers d'assistant comptable, de secrétaire comptable ou de comptable. Les offres sont recueillies sur divers sites publics d’offre d’emploi (parmi lesquels le site de pôle emploi)36. »

« La comparaison par ligne du Tableau 5 permet de mesurer l’effet du genre du candidat, à origine donnée. Les différences de taux de succès sont quantativement importantes, et systématiquement favorables aux candidatures féminines, quelle que soit l’origine perçue du nom : le taux de succès des candidatures à consonance française passe de 19,6% pour les candidates à 14,9% pour leur équivalent masculin, de 12,7% à 7,1% pour les noms à consonance maghrébine et 12,1% à 8,1% pour les noms à consonance étrangère. Sur la base de ces résultats, les femmes bénéficient ainsi d’une prime à l’embauche liée exclusivement à un favoritisme de genre de l’ordre de 5 points de pourcentage. »

 

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01324371/document

 

 

 

Comme le précise Cecilia Garcia Penalosa en 2014, il s’agirait davantage de discrimination pour l’accès aux postes et aux promotions que de discrimination salariale. Mais, ces travaux ultérieurs contredisent la thèse de la discrimination à l’embauche.

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/guerre-sexes-pourquoi-promoteurs-greve-femmes-contre-inegalites-salariales-oublient-que-sexisme-et-misogynie-sont-loin-en-etre-2868946.html

 

Le conseil d’analyse économique écrit en 2014 : « Outre la ségrégation des femmes dans certains métiers, il existe une ségrégation verticale qui les confine en bas de l’échelle des carrières. Les hommes et les femmes ont des rythmes de promotion très différents qui contribuent à l’écart salarial. Ils expliquent en partie le fait que la différence de salaire entre les genres est bien plus importante en fin qu’en début de carrière. Le faible taux de promotion des femmes peut résulter de décisions discriminatoires de la part des comités de sélection ou des personnels d’encadrement. Il peut aussi provenir d’une faible propension à candidater de la part des femmes. Identifier ces deux effets est difficile, mais les études (peu nombreuses) qui ont abordé cette question montrent des changements au cours du temps. Si, pour les années 1970 1980, la discrimination à l’encontre des femmes a été mise en évidence, pour des périodes plus récentes le facteur dominant semble être plutôt le faible nombre de candidates19.

Comment expliquer que les femmes cherchent moins souvent à être promues que les hommes ? Il est possible qu’une promotion implique des exigences de disponibilité professionnelle que certaines femmes seraient peu enclines à accepter. D’autres explications se réfèrent à des comportements sexués. Si les femmes trouvent les situations concurrentielles désagréables, n’aiment pas prendre de risque, ou essayent d’être conformes à des stéréotypes selon lesquels une femme ne doit pas « se mettre en avant », ou bien aussi intègrent des contraintes, telles qu’elles les perçoivent, de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, elles auront moins d’inclination à présenter leur candidature quand une promotion est envisageable. On peut objecter à ce raisonnement qu’il est fondé sur une hypothèse de préférences différenciées entre hommes et femmes. Une autre explication maintient que le fait d’anticiper de la discrimination peut suffire à limiter les candidatures des femmes, même si l’anticipation de discrimination est incorrecte. »

 

 

 

http://www.cae eco.fr/IMG/pdf/cae note017.pdf

Dans le rapport Mesurer et analyser les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes au sein de la fonction publique en France, Dominique Meurs dit ceci :

"La figure 3.16 représente la fonction d’accès estimée, et ces deux composantes (la part expliquée et la part inexpliquée), pour chacun des secteurs. Trois conclusions ressortent. D’abord, tant dans le secteur public que le secteur privé, les différences de caractéristiques observées expliquent très peu de la fonction d’accès, la fraction inexpliquée représentant sa quasi totalité à chaque rang. On retrouve un résultat déjà obtenu dans les décompositions des écarts de salaire moyen. Sur la population observée, les caractéristiques des hommes et des femmes sont peu différentes. Ensuite, les configurations sont similaires dans les deux secteurs. Enfin, dans les deux cas, les différences de caractéristiques expliquent un peu le désavantage des femmes dans les premiers rangs, mais à partir de la médiane, la part expliquée est à l’avantage des femmes (les caractéristiques des femmes pour ces rangs sont « meilleures » que celles des hommes) et, de ce fait, le désavantage inexpliqué est plus grand que celui observé. [...] En résumé, la décomposition des fonctions d’assignation indique que les différences de composition de la main d’œuvre expliquent peu le désavantage féminin, et que les composantes peuvent jouer dans des sens opposés. Les différences de rendements entre les hommes et les femmes pour les caractéristiques observables ne représentent qu’une partie de l’inexpliqué. En d’autres termes, il semblerait que l’écart dans les assignations des hommes et des femmes provienne d’une différence de traitement selon le sexe qu’on ne peut associer à ce stade à des variables observées32.Ce trait est commun à la fonction publique et au secteur privé."

 

http://economix.fr/pdf/DMeurs_Rapport_final_141002.pdf

 

Dans leur étude Canadienne d’experts en santé, médecine et biologie, Female grant applicants are equally successful when peer reviewers assess the science, but not when they assess the scientist Holly O. Witteman, Michael Hendrick, Sharon Straus et Cara Tannenbaum mettent en evidence que les femmes chercheuses ont moins de chances d’obtenir un financement que les hommes lorsqu’elles sont évaluées personnellement (évaluation fondée explicitement sur les travaux du principal contributeur, sa productivité, son leadership), alors que ce différentiel est réduit lorsque ce sont leurs seuls travaux qui font l’objet d’une évaluation (méthodes et idées des travaux du principal contributeur mais aussi de l’équipe) :

« The overall grant success rate across all competitions was 15.8%. After adjusting for age and research domain, the predicted probability of funding success among male principal investigators’ applications in traditional programs was 0.9 percentage points higher than it was among female principal investigators (OR 0.934, 95% CI 0.854-1.022). In the new program in which review focused on the quality of the proposed science, the gap was 0.9% and not different from traditional programs (OR 0.998, 95% CI 0.794-1.229). In the new program with an explicit review focus on the caliber of the principal investigator, the gap was 4.0% (OR 0.705, 95% CI 0.519-0.960). »

 

https://www.biorxiv.org/content/biorxiv/early/2017/12/22/232868.full.pdf

 

Les auteurs concluent à la discrimination, les biais leur paraissant importants : “Our study provides stronger evidence than was previously available regarding the likely causes of gender gaps in grant funding. When reviewers primarily assessed the science, there were no statistically significant differences between success rates for male and female principal investigators. When reviewers explicitly assessed the principal investigator as a scientist, the gap was significantly larger. These data support the hypothesis that gender gaps in funding stem from female principal investigators being evaluated less favourably than male principal investigators, not from differences in the quality of their science. Our findings align with previous studies that have similarly observed that reviewers may assess the characteristics of female funding applicants less favourably. Data from the United States showed that female grant applicants to the National Institutes of Health’s flagship R01 program were less likely than male applicants to be described as leaders.14 In the Netherlands, grant reviewers gave equal scores to men’s and women’s proposed research but assigned lower scores to women as researchers.69 In Sweden, similar biases have been shown among evaluators’ assessments of applicants for governmental venture capital.70 Our findings may also be placed in the context of evidence from other domains in which observed gender gaps at the highest levels of achievement are explained by attitudes, not ability. For example, when gender equality improves in a country, the gender gap in top mathematics performers disappears.71 Similarly, women became more successful in orchestra auditions when auditioning musicians’ identities were concealed behind a screen.72”

Toutefois, il faut noter qu’évaluer un chercheur ne revient pas tout à fait au même qu’évaluer sa recherche. En effet, même deux chercheurs dont les travaux sont de même qualité peuvent se différencier par le nombre de publications comme l’écrit Holly Witteman, Mickael Hendrick (Assistant Professor, Department of Biology, Faculty of Science) et les coauteurs : « Our study also had two main limitations. First, principal investigators were not randomized to one grant program or the other. Although a number of aspects of our study minimized the potential to observe the results we found, the non-randomized design leaves open the possibility that unobserved confounders or selection bias may have contributed to the observed differences. For example, due to the unavailability of these data, we were unable to account for principal investigators’ publication records. Publication record is a potential confounder because men tend to publish more than women overall.81 Inclusion of such a variable could therefore account for all or part of the observed differences. Alternatively, it could increase the observed differences, given that previous research has shown that female funding applicants received systematically lower scores compared to male applicants with equivalent publication records, when this was examined two decades ago.2 »

Imaginons une évaluation sans biais notant sur une échelle de 1 à 10 deux équipes de deux chercheurs, plus la note est élevée plus le chercheur produit une recherche de qualité :

 

Note du principal chercheur

Note du second chercheur

Moyenne de notes de l’équipe

Rang en évaluant les travaux de l’équipe

Rang avec évaluation du chercheur leader

Equipe 1

10

6

8

2

1

Equipe 2

9

8

8,5

1

2

Cet exemple simple et fictif permet de s’apercevoir que les évaluations des travaux scientifiques et ceux du principal chercheur ne sont pas équivalentes, même en l’absence de biais. Par construction, il n’y a aucune discrimination ici mais la procédure de sélection a un impact sur le classement. On notera aussi que la variance est plus grande dans l’équipe 1, la note du principal chercheur étant très élevé soit 10 mais celle du second chercheur est plutôt basse, soit de 6. On peut discuter du mode d’évaluation qui serait le plus pertinent. D’un côté, se baser sur le principal chercheur tient compte du fait que l’impact qu’il a sur le travail d’équipe n’est pas proportionnel à son poids démographique. Par exemple, imaginons un travail de recherche proposé par une équipe incluant un génie et un piètre chercheur. Comparons cette candidature à celle d’une équipe de deux excellents chercheurs. Laquelle des deux faudrait-il privilégier ? L’impact du génie pourrait rendre le premier projet plus prometteur. D’un autre côté, d’un point de vue formel une évaluation pondérée semble plus objective, plus juste, plus simple et surtout semble favoriser les femmes dans la recherche.

Holly Wittemann (Associate Professor, Department of Family and Emergency Medicine, Faculty of Medicine), Cara Tannenbaum (Scientific Director, Institute for Gender and Health, Canadian Institutes of Health Research) et les autres précisent bien que l’évaluation fondée sur les travaux et non sur la personne prend en compte non seulement le contributeur principal mais aussi l’équipe : « As in traditional programs, reviewers in the new Project grant program were instructed to primarily assess the research proposed. Seventy-five percent of the score was based on reviewers’ assessments of ideas and methods while 25% was based on reviewers’ assessments of principal investigators’ and teams’ expertise, experience, and resources.»

L'écart de probabilité du succès de la candidature à caractéristiques comparables est de 0,9 % dans le cas de la méthode évaluant les travaux scientifiques (« New project ») et de 4 % dans le cas de la procédure évaluant le scientifique (« Foundation »), sachant que le taux de succès global est de 15,8 %.

Mais surtout, on remarque que les résultats des deux modes de financement proposés par l’agence versant des subventions aux chercheurs dont les données ont été utilisées pour ces estimations, révèlent que les modes traditionnels de financement de la recherche aboutissent à des résultats similaires à la procédure évaluant les travaux scientifiques et non le chercheur. En quelque sorte cela semble plutôt indiquer une absence de biais en général.

 

Voici une étude de cohorte très intéressante (en dynamique plutôt qu'en statique) :

"Dans la partie précédente, nous avons mis en évidence la moindre progression moyenne des femmes dans l’entreprise GFAuto. Pour cela, nous avons construit une cohorte, ce qui est la méthode canonique pour aborder la question des carrières. Mais nous avons aussi – ce que, en revanche, on pourrait nous reprocher – remis en cause le raisonnement à « coefficient égal », version simplifiée du raisonnement « toutes choses égales par ailleurs » pratiqué en économie du travail lorsqu’il s’agit d’expliquer de même les différences de salaires4 . En fait, la partie précédente a mis en évidence qu’au sein de GFAuto, ce n’est pas tant la politique salariale à coefficient donné qui est en cause que la politique de promotion pour accéder à un coefficient supérieur. Autrement dit, il nous semble que, pour les chercheurs que nous sommes, ce ne sont pas les différences de salaires qu’il faut chercher à expliquer « toutes choses égales par ailleurs » mais les différences de promotion5 ."

 

« Enfin, avant de commenter les résultats, précisons que nous avons dû créer une variable croisant le sexe et

le temps partiel. En effet, on observe que la prise de temps partiels est une pratique exclusivement

féminine : un cinquième de notre population féminine ETAM de 1996 a eu recours à un temps partiel

long (supérieur à six mois) sur la période contre moins d’1 % des hommes. Par conséquent elle est fortement corrélée au sexe. La solution a donc consisté à écarter les quelques hommes qui ont pu prendre un temps partiel et à distinguer les femmes selon qu’elles ont connu ou non une période supérieure à six mois en temps partiel.

Toutes choses égales par ailleurs, on montre que si le sexe est susceptible d’expliquer les retards de promotion au sein des ETAM, il n’a en revanche pas d’effet en tant que tel sur la vitesse de passage cadre une fois le coefficient 305 atteint. L’essentiel du retard de progression des femmes se joue dans l’accès à ce coefficient clé : c’est donc à ce niveau que, pour les femmes ETAM, se situerait le « plafond de verre »

(Morrison et alii 1987).

Le nombre d’enfants n’a d’effet ni sur la vitesse de promotion des ETAM, ni sur la vitesse de passage cadre. En revanche, une maternité ou une paternité récente, c’est à dire sur la période précédent le changement de coefficient ou le passage cadre, retarde la promotion. De même, pour les femmes, la prise d’un temps partiel constitue un facteur aggravant du retard de progression au sein des coefficients ETAM.

Ces aménagements retardent également le passage cadre des femmes qui y ont recours. On en déduit un modèle de disponibilité qui ne s’applique pas qu’aux seules femmes, mais dont elles pâtissent plus particulièrement puisque ce sont elles qui aménagent leur temps de travail.

Autre forme de disponibilité, dont nous avons montré l’importance pour les cadres (Charbeau et Larquier 2007) : la mobilité géographique. Cette pratique est, notons le, beaucoup plus rare chez les ETAM que chez les cadres, elle n’a d’ailleurs pas d’effet significatif sur la vitesse de promotion des ETAM, ni même sur le passage cadre (sauf pour le passage cadre des hommes pour qui elle a un effet négatif peu significatif). »

 

http://www.cereq.fr/index.php/content/download/1043/13193/file/relief30_p203.pdf

 

Anthony Edo & Nicolas Jacquemet montrent que les hommes peuvent aussi être discriminés à l’embauche, en l’occurrence dans la comptabilité :« D’autre part, et conformément à d’autres études, nous n’observons pas à origine donnée de discrimination significative à l’encontre des candidatures féminines. À l’inverse, les différences de taux de succès sont légèrement favorables aux candidatures féminines, quelle que soit l’origine perçue du nom. Ce résultat tend à nuancer l’idée généralement admise selon laquelle les femmes sont systématiquement pénalisées dans les secteurs où elles sont en concurrence avec des candidats masculins. Il n’est bien évidemment pas question de déduire de ces résultats que les écarts homme/femme sur le marché du travail sont illusoires. Ils indiquent plutôt que les principales causes des écarts de genre observés sur le marché du travail sont plus à chercher dans la spécificité de leur situation dans les étapes ultérieures à l’embauche (conséquences des interruptions de carrière, conciliation famille travail, etc.). »

http://www.laviedesidees.fr/Discrimination a l embauche et

https://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_2013_num_464_1_10235

 

 

La dissonance cognitive est telle que les spécialistes qui examinent la question sont surpris lorsqu'ils examinent les données, soulignant l'écart entre les représentations et les données empiriques de leurs travaux.

Selon Wendy M. Williams et Stephen J. Ceci, Department of Human Development, Cornell University, Ithaca, NY, dans National hiring experiments reveal 2:1 faculty preference for women on STEM tenure track en 2015, les recruteurs de l’Université dans les matières scientifiques auraient même une préférence pour les femmes : « The underrepresentation of women in academic science is typically attributed, both in scientific literature and in the media, to sexist hiring. Here we report five hiring experiments in which faculty evaluated hypothetical female and male applicants, using systematically varied profiles disguising identical scholarship, for assistant professorships in biology, engineering, economics, and psychology. Contrary to prevailing assumptions, men and women faculty members from all four fields preferred female applicants 2:1 over identically qualified males with matching lifestyles (single, married, divorced), with the exception of male economists, who showed no gender preference. Comparing different lifestyles revealed that women preferred divorced mothers to married fathers and that men preferred mothers who took parental leaves to mothers who did not. Our findings, supported by real world academic hiring data, suggest advantages for women launching academic science careers. »

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4418903/

Stephen Ceci déclare : « Numerous... and panels, national commissions have concluded that there are shortage of women in these maths intensive fields because of these both explicit and implicit biases in the hiring process. One would have thought there would be really solid experimental and actuarial evidence of such bias in hiring and we were really quite shoked in pouring through this litterature and it took us many months to digest it all, how little evidence there was. And in fact there was no experimental evidence. There were experiments, many of them showing that there were sex biases in hiring but not of professors, not of tenured track professors. »

http://news.cornell.edu/stories/2015/04/women-preferred-21-over-men-stem-faculty-positions


L'académie des sciences des Etats-unis dans son rapport de 2009 GENDER DIFFERENCES AT CRITICAL TRANSITIONS IN THE CAREERS OF SCIENCE, ENGINEERING, AND MATHEMATICS FACULTY montre à travers plus de 300 pages de statistiques, sondages, enquêtes qu'il n'y a pas de biais sexiste d'ampleur dont les femmes seraient victimes en sciences (sciences physiques, mathématiques, informatique, ingénierie, sciences de la vie, sciences de la terre).
Voici le résumé condensé :
"The surveys of academic departments and faculty have yielded interesting and sometimes surprising findings. For the most part, men and women faculty in science, engineering, and mathematics have enjoyed comparable opportunities within the university, and gender does not appear to have been a factor in a number of important career transitions and outcomes."

 

http://spot.colorado.edu/~tooley/Gender%20Differences%20at%20Critical%20Transitions%20in%20the%20Careers%20of%20Science,%20Engineering,%20and%20Mathematics%20Faculty.pdf

 

Thomas Messias explique qu'il y a peu de femmes en sciences physiques en Occident à cause du sexisme rampant, dans son article paru dans Slate, Le monde manque gravement de physiciennes, mais ça n'a rien d'une fatalité :

 

"On ne pourrait guère trouver statistique plus édifiante: dans près de la moitié des lycées anglais mixtes, il y avait 0% de filles dans les classes de sciences physiques niveau Terminale."

 

http://www.slate.fr/story/169722/sous-representation-femmes-sciences-physiques-chimie

 

"Il faut dire que le monde des sciences physiques est, comme beaucoup d'autres hélas, réputé pour le sexisme qui y règne."

 

Mais apparemment, c'est une question de choix, ce qui est d'autant plus difficile à contester que l'auteur lui-même reconnaît qu'en chimie il en va tout autrement, la chimie étant pourtant également une science de la matière :

 

"Les chiffres sont là pour le prouver : au niveau bac, les lycéennes britanniques ont les mêmes résultats que leurs camarades masculins. Elles seraient même très légèrement supérieures aux garçons. Le problème, c'est qu'au classement des matières les plus prisées, la physique est deuxième chez les lycéens... et dix-huitième chez les lycéennes. Les filles sont plus nombreuses que les garçons en biologie et en chimie, mais trois fois moins présentes que les garçons en sciences physiques."

 

De façon intéressante, le harcèlement sexuel est évoqué pour expliquer : "Un chiffre parmi d'autres donne le vertige: aux USA, plus de 50% des femmes travaillant dans les secteurs scientifiques de l'enseignement supérieur (ce qui inclut aussi la médecine) ont déjà été victimes de harcèlement sexuel."

 

On ne voit pas pourquoi le harcèlement sexuel et le sexisme plus généralement empêcheraient les jeunes filles à partir de l'âge de 16 ans de choisir la physique alors que dans les autres disciplines la question ne se poserait pas de façon comparable pour dissuader les jeunes femmes : ni en chimie, ni en biologie, ni en médecine ni dans les matières littéraires ? 

 

Le peu de femmes en physique serait la preuve du sexisme mais le peu d'hommes dans les humanités ne peut être interprété comme un environnement hostile aux hommes. Le double standard est flagrant.

 

Mais le summum de l'argumentation repose sur l'enchaînement suivant remarquant qu'il y a une majorité de femmes en physique en Iran :

"Le site de la revue New Scientist évoque néanmoins une curieuse exception: en Iran, 60% des personnes qui étudient la physique sont des jeunes femmes."

 

Faut-il dès lors comprendre qu'il y aurait moins de sexisme en Iran qu'aux Etats-unis ou qu'au Royaume-uni dans le monde de la physique ? 

 

Dans leur article Gender differences and bias in open source: pull request acceptance of women versus men

Josh Terrell (Department of Computer Science, California Polytechnic State University—San Luis Obispo, San Luis Obispo, CA, United States), Andrew Kofink, Justin Middleton, Clarissa Rainear, Emerson Murphy-Hill, Chris Parnin (tous ces derniers étant du Department of Computer Science, North Carolina State University, Raleigh, NC, United States) et Jon Stallings (Department of Statistics, North Carolina State University, Raleigh, NC, United States) mettent en évidence des biais discriminatoires à l'encontre des femmes en informatique, plus précisément pour les pull request sur la plateforme Github.

 

Github est un service d'hébergement et de gestion de développement de logiciels permettant de collaborer sur des logiciels libres en particulier. Les informaticiens peuvent donc y proposer des corrections de bugs ou des nouvelles fonctionnalités à des projets existants, en formulant des demandes de « pull request » c'est-à-dire une demande à l'auteur original de prendre en compte les modifications suggérées, en fusionnant le nouveau code proposé avec le sien. L'avantage est que ça donne une visibilité plus grande au code envoyé par pull request pour avoir de l'aide et un travail collaboratif plus optimal que si chacun copie le programme initial et y ajoute des modifications de son côté.

 

Dans l'article, les auteurs constatent qu'un examen brut des données fait apparaître que les femmes ont un taux d'acceptation de pull request contre toute attente plus élevé que celui des hommes. En cherchant à expliquer ce paradoxe, les auteurs s'aperçoivent qu'en modélisant statistiquement (idée de « toutes choses égales par ailleurs » grâce à des méthodes d'appariemment « matching ») c'est le résultat inverse qui apparaît. En effet, il faut distinguer les insiders (déjà intégrés au projet ou ayant déjà collaborés avec l'auteur) des outsiders (qui sont nouveaux). Or, pour les outsiders, le taux d'acceptation des pull request est moins élevé pour les femmes quand leur pseudonyme révèle leur identité de genre que celui des hommes dont l'identité de genre est révélé. En revanche, lorsque des genres neutres sont utilisés, il n'y a pas d'écart significatif entre les taux d'acceptation des hommes et des femmes. Ainsi donc, alors que les données initiales apparaissaient favoriser les femmes, les auteurs concluent qu'il y a bien discrimination à leur encontre.

Toutefois, le cœur de la démonstration repose sur la figure 11. Et l'on s'aperçoit que l'écart statistiquement significatif est de très faible ampleur. Le taux d'acceptation des hommes est de l'ordre de 63 % contre environ 62 % pour les femmes quand on regarde le graphique 11.

 

D'ailleurs les auteurs écrivent :

« For outsiders, while men and women perform similarly when their genders are neutral, when their genders are apparent, men’s acceptance rate is 1.2% higher than women’s (χ2(df = 1, n = 419,411) = 7, p < .01).  »

 

Certes, le biais existe puisqu'il y a 1,2 points d'écart. Mais a-t-il vraiment la portée qu'on veut lui donner ? Il serait intéressant de voir comment sont traités des écarts similaires ou même de plus grande ampleur lorsqu'ils sont défavorables aux hommes (peine de prison, punition scolaire, biais de correction sexuée pour les copies...).

 

https://peerj.com/articles/cs-111/#aff-1

Titulaire d'un doctorat en psychologie Denise Cummings aborde en 2014 la question de la significativité statistique des tests s'agissant de l'écart sexué en mathématiques pour les tests SAT dans son article Why the Gender Difference on SAT Math Doesn't Matter Does a 32 point sex difference on SAT math mean that women can't be scientists?

 

"To fully appreciate the wisdom of asking the question this way, consider that the SAT math score range for college admissions to top American public universities. For top engineering schools, it is 630-800.  Now consider this breakdown of the recently published SAT data:

First, notice that only 7.2% of the 1.7 million students who were tested in 2012 scored in the "genius" (700-800) range. Of that tiny percentage, 4.5% were male and 2.7% were female—a male-to-female ratio of 1.6 to 1. Only 17.9% scored in the "above average" category (600-690), and the male-to-female ratio is much narrower (1.2 to 1).  Finally, almost 30% scored in the "average" category (500-590), and about half were male and half were female; the ratio is just about 1:1.

So it simply is not the case that every male outperforms every female on math, nor is it even the case that the majority of males outperform the majority of females on math. Yet this is typically the conclusion drawn in the popular press when SAT performance scores are reported.

In fact, some claim that this 32-point difference not only constitutes evidence of innate male superiority in mathematics, they claim that it is evidence of male superiority overall. The comment section following Perry's article is quite telling in this regard. Many interpret this 32-point sex difference on a subsection of a paper-and-pencil college entrance exam as support for patriarchy as the "natural human order". 

 

So let's look more closely at what the 32-point difference means. First, compare the graph from Perry's blog with the same data redrawn using the full range of SAT scores.

Note how the "enormous" sex difference actually appears quite small when the Y-axis is more truthfully drawn.

Now compare the distributions of male and female math SAT scores in the following graph: 

Notice how similar the distributions are, and how close together the means of the distributions are.  

So if there is actually very little difference in performance between the vast majority of males and females, how could a 32-point mean difference be statistically significant?

There is no secret to this. It is simply a matter of sample size and variability: The larger the sample and the more tightly clustered the scores, the smaller the difference needed to achieve statistical significance. A total of nearly 1.7 million students took the SAT tests in 2013. The math scores ranged from 200 to 800 points, were normally distributed with an overall mean of 514, and an "average spread" of scores around that mean (standard deviation) of a little over 100 points (sd = 118). With a normally distributed sample size that large with such tightly clustered scores, even a tiny difference in average performance would be statistically significant.

Because significance tests can sometimes be misleading, scientific journals typically require other statistics to assess the importance of a result. The most common are assessments of effect size—tests that tell you how large the effect is.  Using the data released from the SAT board (Mean male = 521, sd = 121; mean female = 499, sd = 114), it turns out that about 3% of the variability in SAT math scores can be attributed to the sex of the test-taker; 97% is due to other factors—presumably differences in training and natural aptitude in math (Cohen's d = .37, effect size r-squared = .03)."

 

https://www.psychologytoday.com/us/blog/good-thinking/201403/why-the-gender-difference-sat-math-doesnt-matter

 

Dans leur article Gender differences and bias in open source: pull request acceptance of women versus men

Josh Terrell (Department of Computer Science, California Polytechnic State University—San Luis Obispo, San Luis Obispo, CA, United States), Andrew Kofink, Justin Middleton, Clarissa Rainear, Emerson Murphy-Hill, Chris Parnin (tous ces derniers étant du Department of Computer Science, North Carolina State University, Raleigh, NC, United States) et Jon Stallings (Department of Statistics, North Carolina State University, Raleigh, NC, United States) abordent aussi cette question :

 

"Are the differences meaningful?

We have demonstrated statistically significant differences between men’s and women’s pull request acceptance rates, such as that, overall, women’s acceptance rates are 4.1% higher than men’s. We caution the reader from interpreting too much from statistical significance; for big data studies such as this one, even small differences can be statistically significant. Instead, we encourage the reader to examine the size of the observed effects. We next examine effect size from two different perspectives.

Using our own data, let us compare acceptance rate to two other factors that correlate with pull request acceptance rates. First, the slope of the lines in Fig. 3, indicate that, generally, as developers become more experienced, their acceptance rates increases fairly steadily. For instance, as experience doubles from 16 to 32 pull requests for men, pull acceptance rate increases by 2.9%. Second, the larger a pull request is, the less likely it is to be accepted (Gousios, Pinzger & Deursen, 2014). In our pull request data, for example, increasing the number of files changed from 10 to 20 decreases the acceptance rate by 2.0%.

Using others’ data, let us compare our effect size to effect sizes reported in other studies of gender bias. Davison and Burke’s meta-analysis of sex discrimination found an average Pearson correlation of r = .07, a standardized effect size that represents the linear dependence between gender and job selection (Davison & Burke, 2000). In comparison, our 4.1% overall acceptance rate difference is equivalent to r = .02.2 Thus, the effect we have uncovered is only about a quarter of the effect in typical studies of gender bias."

 

https://peerj.com/articles/cs-111/#aff-1

 

Le taux d'acceptation brut (sans corriger d'effet de structure) est à l'avantage des femmes avec 4,1 points de plus que les hommes mais bien que l'écart soit statistiquement significatif, les auteurs en relativisent la portée puisque le coefficient de corrélation entre le genre et le taux d'acceptation serait de 0,02 contre 0,07 entre le genre et l'embauche (dans la littérature selon Davison et Burke, 2000). 

 

Dommage que les auteurs n'aient pas fait les mêmes comparaisons avec le chiffre de 1,2 points qui représente l'écart de taux d'acceptation des pull request des contributeurs externes (avec appariement) entre hommes et femmes dont les taux respectifs sont de l'ordre de 63 % et 62 %. Ce chiffre de 1,2 points est encore plus bas que les 4,1 points précédents. Il est donc particulièrement ironique les auteurs mettent en garde contre le fait de surinterpréter le caractère statistiquement significatif, en encourageant le lecteur à tenir compte de la taille de l'effet (plus de 419 000 observations). Ils enjoignent au lecteur d'examiner la taille des effets observés. Mais quand on suit leur conseil, on s'aperçoit justement que c'est la conclusion même de leur étude qui est très largement relativisée, la taille de l'effet observé étant très modeste pour ne pas dire minuscule. 

Pour reprendre le raisonnement de la psychologue Denise Cummings : quelle part de la variabilité s'explique par le genre ?

 

Josh Terrell et al. écrivent : "For outsiders, while men and women perform similarly when their genders are neutral, when their genders are apparent, men’s acceptance rate is 1.2% higher than women’s (χ2(df = 1, n = 419,411) = 7, p < .01)."

 

On sait qu'une variable aléatoire suivant une loi du Khi-deux à k degrés de libertés a pour variance 2k. Donc ici le khi-deux à 1 degré de liberté a pour écart-type racine de 2 soit environ 1,4.

 

On peut donc calculer le d de Cohen : d=(Mean1-Mean2)/sd

 

donc : d=(0,63-0,62)/racine(2) ou plus précisément 1,2%/1,4 soit moins de 0,01 ! Avec d<0,2 on est clairement dans le cas où la différence n'est pas significative en tenant compte de l'effet taille.

Using Effect Size—or Why the P Value Is Not Enough

Gail M. Sullivan, MD, MPH and Richard Feinn, PhD

 

"Statistical significance is the least interesting thing about the results. You should describe the results in terms of measures of magnitude –not just, does a treatment affect people, but how much does it affect them.

-Gene V. Glass1

The primary product of a research inquiry is one or more measures of effect size, not P values.

-Jacob Cohen2"

 

"How to Calculate Effect Size

Depending upon the type of comparisons under study, effect size is estimated with different indices. The indices fall into two main study categories, those looking at effect sizes between groups and those looking at measures of association between variables (table 1). For two independent groups, effect size can be measured by the standardized difference between two means, or mean (group 1)mean (group 2) / standard deviation.

The denominator standardizes the difference by transforming the absolute difference into standard deviation units. Cohen's term d is an example of this type of effect size index. Cohen classified effect sizes as small (d  =  0.2), medium (d  =  0.5), and large (d ≥ 0.8).5 According to Cohen, “a medium effect of .5 is visible to the naked eye of a careful observer. A small effect of .2 is noticeably smaller than medium but not so small as to be trivial. A large effect of .8 is the same distance above the medium as small is below it.”6 These designations large, medium, and small do not take into account other variables such as the accuracy of the assessment instrument and the diversity of the study population. However these ballpark categories provide a general guide that should also be informed by context.

Between group means, the effect size can also be understood as the average percentile distribution of group 1 vs. that of group 2 or the amount of overlap between the distributions of interventions 1 and 2 for the two groups under comparison. For an effect size of 0, the mean of group 2 is at the 50th percentile of group 1, and the distributions overlap completely (100%)—that is , there is no difference. For an effect size of 0.8, the mean of group 2 is at the 79th percentile of group 1; thus, someone from group 2 with an average score (ie, mean) would have a higher score than 79% of the people from group 1. The distributions overlap by only 53% or a non-overlap of 47% in this situation (table 2).5,6"

 

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3444174/

 

 

 

Les femmes sont très nombreuses à ne pas ressentir de discrimination professionnelle


La thèse de la discrimination massive à l'encontre des femmes est battue en brèche par la HALDE.


En 2010, après une énorme campagne de sensibilisation, la HALDE recueille 615 réclamations sur 12 239 000 de femmes salariées en France : 0,005 %

 

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03177

 

En 2009, la HALDE a réalisé et diffusé à 1,5 million d’exemplaires un dépliant à l’attention des employeurs et de leurs salariées sur la prévention de la discrimination en raison de la grossesse. Il n'y avait que 126 réclamations en 2008.


http://www.halde.fr/IMG/pdf/RA_Halde_2010.pdf

 

Face au faible nombre de plaintes, sans doute pour prouver qu'il y avait quand même discrimination la HALDE a sollicité une enquête.

http://www.halde.fr/IMG/pdf/Sondage_Femmes_et_discriminations_au_travail_HALDE_CSA.pdf

http://www.syngof.fr/UserFiles/File/HALDE CSA.pdf

 

 

A la question avez vous le sentiment d'avoir été discriminée parce que vous êtes une femme pour obtenir une augmentation ? 20 % répondent oui, 69 % non, le reste non concernée. Mêmes réponses à la question sur l'obtention d'un poste à niveau de responsabilité.

 

70 % à 80 % des femmes n'ont donc pas le sentiment d'avoir été discriminées en matière salariale ou pour des promotions. Le chiffre est encore plus élevé s'agissant de la discrimination à l'embauche : 84 % à 92 % n'ont pas le sentiment d'avoir été discriminées.

Le sentiment d'être discriminée en raison de la grossesse est encore plus bas.


Au total, 34 % ont le sentiment d'avoir été discriminée au travail pour un motif quelconque, 66 % n'ayant pas ce sentiment.

Peut on affirmer dans ces conditions que c'est la discrimination qui explique une large part des écarts salariaux ?

On incline à penser que non.


Mais, il est clair qu'à force de claironner partout qu'il y a de la discrimination contre les femmes, celles ci finiront bien par avoir le sentiment d'être discriminées : c'est ce qu'on appelle un artefact (phénomène créé de toute pièce par les conditions expérimentales).

 

 

QUESTION  –           Avez vous    le       sentiment   d’avoir            été            victime       de

discrimination sur votre lieu de travail dans chacune des situations suivantes, parce que vous êtes une femme ?

 

Question posée aux femmes actives et retraitées

 

 

Ensemble des femmes actives et retraitées

 

%

Dont femmes ayant été enceintes au cours de leur

vie active

%

Pour obtenir une augmentation

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas ..............................

 

 

20

69

11

 

 

 

20

70

10

 

TOTAL ...................................................................

100

100

Pour obtenir un poste à responsabilité

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas ..............................

 

 

20

69

10

1

 

 

22

68

9

1

TOTAL ...................................................................

100

100

Dans le travail au quotidien

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas

 

 

14

81

5

 

 

 

15

81

4

 

TOTAL ...................................................................

100

100

Pour accéder à une formation

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas

 

 

10

79

10

1

 

 

12

79

9

 

TOTAL ...................................................................

100

100

Au moment d’un licenciement

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas

 

 

9

63

27

1

 

 

10

61

28

1

TOTAL ...................................................................

100

100

Au moment de votre embauche

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas ..............................

 

 

7

84

8

1

 

 

8

83

8

1

TOTAL ...................................................................

100

100

 

 

A RESSENTI AU MOINS UNE DES SITUATIONS

34%

36%

 

QUESTION – Avez vous le sentiment d’avoir été victime de discrimination

sur votre lieu de travail dans chacune des situations suivantes, en raison de votre grossesse ?

 

Question posée aux femmes actives et retraitées ayant été enceintes au cours de leur vie active

 

 

 

 

%

Pour obtenir un poste à responsabilité

  Oui

 Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas

 

 

16

66

17

1

TOTAL ...................................................................

100

Dans le travail au quotidien

  Oui

  Non

  Non concernée

  Ne se prononcent pas

 

 

13

78

9

 

TOTAL ...................................................................

100

Pour obtenir une augmentation

  Oui........................................................................

  Non.......................................................................

  Non concernée..........................................

  Ne se prononcent pas ...............................

 

 

13

72

15

 

TOTAL ...................................................................

100

Pour accéder à une formation

  Oui........................................................................

  Non.......................................................................

  Non concernée..........................................

  Ne se prononcent pas ...............................

 

 

10

75

14

1

TOTAL ...................................................................

100

Au moment d’un licenciement

  Oui........................................................................

  Non.......................................................................

  Non concernée..........................................

  Ne se prononcent pas ...............................

 

 

6

60

34

 

TOTAL ...................................................................

100

Au moment de votre embauche

  Oui........................................................................

  Non.......................................................................

  Non concernée..........................................

  Ne se prononcent pas ...............................

 

 

6

77

17

 

TOTAL ...................................................................

100

A RESSENTI AU MOINS UNE DES SITUATIONS

28%

 

Source : HALDE

 

http://www.syngof.fr/UserFiles/File/HALDE CSA.pdf

 

 

Respectivement 3,5 % à 4,5 % des réclamations pour discrimination respectivement à l’emploi public, à l’emploi privé concerne la discrimination liée au sexe, selon le défenseur des droits.

répartition des réclamations par critères et par domaine Focus sur Les dossiers traités

 

 

En %

Biens et service

Éducation

Emploi secteur privé

Emploi secteur public

Logement

Services publics

Autre

TOTAL

Activité syndicale

0

0,03

3,7

2,03

0,3

0

0

6,2

Age

0,7

0,2

2,3

1,7

0,3

0,2

0,2

5,5

Apparence physique

0,2

0,1

0,7

0,2

0,1

0,1

0,03

1,4

Caractéristiques génétiques

0,03

0

0

0

0

0

0

0,03

Etat de santé et handicap

4

2,03

6,4

7,2

2,5

2,5

1,3

25,9

Grossesse

0,1

0

3,3

0,9

0,03

0,1

0,2

4,6

Mœurs

0,1

0

0,1

0,1

0,1

0,1

0,03

0,4

Opinion publique

0,1

0,03

0,1

0,4

0,03

0,1

0

0,7

Orientation sexuelle

0,3

0

0,5

0,3

0,2

0

0,4

1,7

Origine

2,6

1,3

7,4

3,4

3

3,1

1,6

22,5

Religion

0,3

0,4

0,6

0,5

0,03

0,3

0,1

2,2

Sexe

0,5

0,1

1,4

0,7

0,1

0,2

0,2

3,3

Situation de famille

0,7

0,1

1,2

0,7

0,8

0,7

0,2

4,5

Situation de famille   Autre

1,9

1

3,4

2,2

1,5

6,7

4,7

21,3

TOTAL

11,5

5,2

31,2

20,3

8,9

14

8,9

 

Source : Défenseur des droits, rapport d’activité 2012 Annexe III

http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/raa 2012 annexe 3_discriminations.pdf

 

 

La loi impose de proposer un plan pour l'égalité professionnelle (notamment des propositions pour réduire les écarts salariaux), selon le journal 20minutes :

5 condamnées à des amendes

500 entreprises mises en demeure

4000 l'ayant fait

Mais il y a 3,5 millions d'entreprises en France (toutes ne sont pas astreintes car c'est à partir d'un certain nombre d’effectifs).

Questions : comment se fait il qu'il y ait si peu de condamnations et même de mises en demeure ?

Les articles de presse laissent penser que ces condamnations ont trait au non respect de l'égalité salariale à travail égal, or ça ne concerne que le non respect d'un rapport de situation sur la question (cf. la 1ère phrase ci dessous).

http://www.20minutes.fr/politique/1266415 20131222 egalite hommes femmes 500 entreprises mises demeure 5 mises a amende

 

Il est tout à fait possible qu'il n'y ait pas de discrimination salariale dans l'entreprise mais qu'elle se refuse à livrer le document dans les délais impartis (manquement à une obligation légale).

Pourquoi n'a t on pas des condamnations en masse pour discrimination salariale (pas de communication forte sur ce sujet qui est pourtant le coeur de la question, mais on préfère nous parler des rapports non remis) ?

 

Une économiste spécialiste du sujet Rachel Silvera nous parle de 12 condamnations.

 

" Par ailleurs, une douzaine de décisions de justice ont donné raison à des femmes dont les emplois, de valeur égale à ceux des hommes, étaient pourtant dévalorisés."

 

http://www.liberation.fr/economie/2014/03/03/des femmes entament des recours pour inegalite salariale_984215

 

Plus intéressant encore sa réponse à la question : 240 plaintes pour 12 millions de salariées pour discrimination liées au sexe (donc pas forcément salariale ni même professionnelle la compétence du défenseur des droits étant large, les hommes en plus peuvent porter plainte également) :

"Depuis les années 2000, combien de femmes ont porté plainte ?

Impossible à savoir, il n’y a aucun lieu de centralisation des plaintes. Plusieurs dizaines d’affaires ? Il manque un outil de suivi national accessible au grand public. Une partie de ces plaintes est répertoriée par le défenseur des droits mais la vision est parcellaire. Sur les 8 000 reçues par cette institution en 2012, seules 3% concernent la discrimination liée au sexe, la plupart ayant trait à l’origine ou au handicap. C’est encore peu. Les femmes ne portent pas ou peu plainte directement pour «discrimination salariale» mais le pourcentage de saisines ne cesse d’augmenter."

Je rappelle que l'inspection du travail dont la mission générale est de veiller à l'application du droit du travail est compétente sur ces questions : "2256 agents de contrôles (dont 800 inspecteurs et 1456 contrôleurs)".

La loi du 22 décembre 1972 relative à l’égalité de rémunération entre les hommes et femmes dispose en son article 1er : « Tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les hommes et femmes. »

Et l’article 5 : « Les inspecteurs du travail et de la main d’œuvre, les inspecteurs des lois sociales en agriculture ou, le cas échéant, les autres fonctionnaires de contrôle assimilés sont chargés, dans le domaine de leurs compétences respectives, de veiller à l’application des articles 1er et 2 ci dessus ; ils sont également chargés, concurremment avec les officiers et agents de police judiciaire, de constater les infractions à ces dispositions. »

Un sondage d’octobre 2014 montre que 96 % des hommes et 97 % des femmes sont d’accord avec l’affirmation « Les femmes doivent être payées autant que les hommes, à poste égal et responsabilités égales ». La moitié des personnes sondées se définit comme féministe.

 

http://harris interactive.fr/wp content/uploads/sites/6/2015/09/Results_HIFR_Grazia_31102014.pdf

Le fait de poser des questions vagues augmente le taux de réponses favorables à la discrimination.

http://www.forbes.com/sites/kylesmith/2013/08/22/women are mistreated at work even women dont believe this myth/#2708782a2ec6

Les nonnes se plaignent de leurs conditions économiques et sociales.

http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/03/05/exploitees-et-devalorisees-les-nonnes-se-rebiffent_5265954_4832693.html

 

Les procès pour discrimination

Certes, on ne dispose pas de statistiques pour les procès en raison de discrimination salariale en France, mais en revanche le gouvernement anglais en fournit. On dispose d’un nombre de plaintes or toutes ne sont pas acceptées. En additionnant toutes les plaintes pour discrimination salariale, à la grossesse, basée sur le sexe ou sur le temps partiel, on arrive à un total de 58 071 plaintes pour 2009 2010. L’Angleterre fait 83 % de la population britannique d’où une estimation de 69 965 plaintes pour l’ensemble du Royaume Uni, pays comparable à la France en termes d’effectifs démographiques. Supposons qu’une plainte corresponde à un plaignant et que ce plaignant soit forcément une femme. Fixons arbitrairement un taux de plainte très bas soit 5 %, proche du taux de plainte pour injures et plus faible encore que le taux de plaintes pour viols. On aurait donc 1 399 301 femmes victimes de discrimination salariale directe ou indirecte. Si l’on se restreint aux salariées du privé : il y a 8 471 441 femmes salariées hors dirigeants +13 026 dirigeantes salariées gagnant en moyenne 1 300 et 4 770 euros mensuels contre 1 808 et 7 780 pour leurs homologues masculins. On peut estimer que la part des dirigeants dans les salariés devrait être la même pour les hommes et pour les femmes. Il y a 62 237 dirigeants masculins et 10 371 001 salariés masculins. Il faudrait donc 50 919 dirigeantes salariées et non pas le chiffre réel de 13 026 pour avoir le même taux de dirigeants salariés pour les deux sexes. Cela signifie qu’il manque 50 919 13 026 soit 37 894 salariées qui devraient être des dirigeantes en gagnant comme les hommes 7 780 euros mensuels. Il y aurait 8 471 441   1 399 301 soit 7 072 141 femmes non discriminées qui toucheraient 1 300 euros mensuels. Il y aurait 1 399 301   37 894 soit 1 361 407 femmes discriminées qui toucheraient normalement 1 808 euros mensuels comme les hommes. Dans ces conditions, l’écart salarial des salariées hors dirigeants (mais avec prise en compte des 37 894 femmes qui auraient dû être promues et payées 7 780 euros mensuels) passerait de 28,1 à 22,1.

Table 1.1a Employment Tribunal Receipts by Jurisdiction

Number

 

2009 10

2010 11

 

 

 

 

Q1

Q2

Q3

Q4

Total

Q1

 

Angleterre

Royaume Uni

Total Claims Accepted1

42 100

62 100

81 300

50 600

236 100

44 500

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

F discriminées

58 071

69 965

Jurisdiction2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Unfair dismissal3

16 000

15 100

13 900

12 300

57 400

12 300

 

 

 

Unauthorised deductions (Formerly Wages Act)

11 700

16 800

30 700

16 300

75 500

11 800

 

 

 

Breach of contract

13 700

10 500

9 000

9 300

42 400

9 600

 

 

 

Sex discrimination

4 800

6 000

4 200

3 200

18 200

2 600

 

18 200

 

Working Time Directive

6 300

32 300

34 000

22 600

95 200

18 500

 

 

 

Redundancy pay

7 100

4 300

3 900

3 800

19 000

4 800

 

 

 

Disability discrimination

1 800

2 100

1 800

1 800

7 500

1 600

 

 

 

Redundancy – failure to inform and consult

2 300

1 800

1 300

2 000

7 500

1 800

 

 

 

Equal pay

8 400

7 500

13 100

8 400

37 400

7 000

 

37 400

 

Race discrimination

1 300

1 600

1 400

1 400

5 700

1 200

 

 

 

Written statement of terms and conditions

1 100

1 300

1 100

1 300

4 700

1 000

 

 

 

Written statement of reasons for dismissal

290

330

260

230

1 100

250

 

 

 

Written pay statement

310

370

330

350

1 400

300

 

 

 

Transfer of an undertaking   failure to inform and consult

430

510

350

480

1 800

410

 

 

 

Suffer a detriment / unfair dismissal   pregnancy4

540

570

460

380

2 000

400

 

1 950

 

Part Time Workers Regulations

180

130

120

91

530

110

 

521

 

National minimum wage

83

120

170

130

500

120

 

 

 

Discrimination on grounds of Religion or Belief

230

280

240

250

1 000

200

 

 

 

Discrimination on grounds of Sexual Orientation

160

200

160

190

710

140

 

 

 

Age Discrimination

1500

1 800

1 100

800

5 200

1 100

 

 

 

Others

2 500

1 400

1 700

2 500

8 100

1 400

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Total

80 800

105 100

119 300

87 600

392 800

76 700

 

392 800

 

 

Source: ET Management Information Database

[1] A claim may be brought under more than one jurisdiction or subsequently amended or clarified in the course of proceedings but will be counted only once.

[2] The number of jurisdictional claims for the first quarter of 2010 11 excludes Nottingham and Leicester ET data (see Explanatory notes)

[3] This now includes 3 jurisdictions relating to pregnancy that were previously recorded under ‘Other’.

[4] This now includes the jurisdiction for unfair dismissal as a result of a transfer of an undertaking, which was previously shown separately.

Figures may not add to totals because of rounding

 . Not applicable (data was not collected)

.. Not available

  Small Value

https://www.gov.uk/government/statistics/tribunals statistics quarterly earlier editions

 

Quotas et conseils d’administration

Christina Hoff Sommers, philosophe, déclare au sujet des quotas dans les conseils d'administration :" Il n'est ni admirable ni constructif qu'une société forme un consensus sur une erreur."
http://www.aei.org/article/society and culture/the case against gender quotas/

Dans l’article intitulé CAC 40 : les entreprises féminisées résistent elles mieux à la crise boursière ?, Michel Ferrary directeur de l’Observatoire de la féminisation des entreprises, diplômé du Doctorat HEC et d’un Master de l’IEP de Paris, et Professeur de gestion des ressources humaines au Ceram Business School (Ecole Supérieure de Commerce à Nice Sophia Antipolis) aborde la féminisation de l’encadrement des entreprises cotées.

A travers des méthodes de coefficient de corrélation et de régression linéaire il aboutit à la conclusion qu'il y a une relation statistique significative entre le pourcentage de femmes cadres et la variation du cours boursier. Cette relation serait positive.

 

Il écrit à la page 3 : "La corrélation entre l’évolution du cours de bourse d’une entreprise et la féminisation de son encadrement (0,4278 ; p > 0,05) est significative ainsi que la corrélation entre le cours de bourse et la féminisation des effectifs (0,3676 ; p > 0,05)."

http://www.asso supelec.org/docs/2008293165639_CAC40FminisationdesEntreprisesetCriseBoursire.pdf

Or, p est ce qu'on appelle dans le jargon statistique la p value (probabilité critique), soit une probabilité de se tromper en rejetant à tort l'hypothèse nulle. En régression linéaire, on teste la nullité des coefficients (H0, l'hypothèse nulle). Il en va de même pour le test de corrélation de Spearman. Donc si p>0,05 on ne rejette pas H0, ce qui signifie que la corrélation n'est pas significative au seuil 5 %.

Donc avec p>0,05 on arriverait à la conclusion qu'il n'y a :

  ni de corrélation entre l’évolution du cours de bourse d’une entreprise et la féminisation de son

encadrement

  ni de corrélation entre le cours de bourse et la féminisation des effectifs

 

L’article scientifique aboutit donc au contraire de la conclusion que donnent les chiffres. En fait, il s’agit d’une coquille, mais effectivement la relation statistique est bien avérée.

En repartant de la figure initiale, on peut reconstruire les coordonnées grâce aux coordonnées des pixels dans un fichier image.

Le coefficient de corrélation ainsi calculé est : 0,346758352 contre 0,3676 pour Ferrary.

Le coefficient est significatif au seuil 5 % puisqu’on a bien une probabilité critique inférieure à 5 % : 0,026344807.

 

Mais, le modèle général n’est quand même pas valide. Le coefficient de détermination est de 0,12 : c’est faible puisqu’il doit être le plus proche possible de 1, autrement dit le plus éloigné possible de 0. L’analyse de la variance amène à rejeter le modèle : 5,33034014>0,026344807. La capacité explicative du modèle est donc faible. Même si les résidus normalisés sont entre -2 et 2 (prévisions pas trop mauvaises), il y a quand même un souci.

 

On peut faire le même exercice avec la part de femmes dans la population active et le taux de croissance du PIB entre 1967 et 2004. On trouve  0,6 de coefficient de corrélation et des p value proche de 0 pour la régression linéaire (coefficient de  0,3 et constante de 16,4). Il y aurait donc une relation négative entre les deux variables.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159

http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir martra10&page=irweb/martra10/dd/martra10_paq1.htm

De toutes façons, une corrélation n’est pas une causalité. Et même si ce lien était avéré on ne pourrait pas conclure qu’une plus forte présence féminine entraîne une meilleure performance des entreprises. Il est tout à fait possible que les entreprises les plus performantes recrutent davantage de femmes dans leur conseil d’administration. C’est ce qu’on appelle l’erreur écologique.

 

Voici ce qu’est l’erreur écologique : « La limite vient d'un papier 1950 près William Robinson.[ 1 ] Pour chacun des 48 états aux USA en date du recensement 1930, il a calculé le taux d'instruction et la proportion de la population soutenue en dehors des USA. Il a prouvé que ces deux figures ont été associées à une corrélation positive de 0.53   en d'autres termes, plus la proportion d'immigrés dans un état est grande, plus haut est son instruction moyenne. Cependant, quand des individus sont considérés, la corrélation était ?0.11   les immigrés étaient en moyenne moins instruit que les citoyens indigènes. Robinson a prouvé que la corrélation positive au niveau des populations d'état était parce que les immigrés ont tendu à solder le compte dans les états où la population indigène était plus instruite. Il a averti contre déduire des conclusions au sujet des individus sur la base du population niveau, ou données "écologiques". »

http://wikipedia.qwika.com/en2fr/Ecological_fallacy

 

 

Dans leur travail de recherche consacré à l’impact des quotas de femmes dans les conseils d’administration en Norvège, The changing of the boards: the impact on firm valuation of mandated female board representation Kenneth r. Ahern et Amy k. Dittmar, chercheurs de l’Université du Michigan, montrent l’impact négatif du dispositif sur la valeur boursière : “We nd that the constraint imposed by the quota caused a signicant drop in the stock price at the announcement of the law and a large decline in Tobin’s Q over the following years, consistent with the idea that rms choose boards to maximize value. The quota led to younger and less experienced boards, increases in leverage and acquisitions, and deterioration in operating performance, consistent with less capable boards.”

Un accroissement forcé de 10 % de la part de femmes, entraîne une chute de 12,4 % du Q de Tobin.

Les sociétés cotées en bourse avaient tendance à choisir des femmes avec un profil comparable à celui des hommes quand elles en avaient la liberté. Mais avec la loi imposant 40 % de femmes, elles ont été contraintes d’intégrer des femmes jeunes et moins expérimentées, qu’elles n’auraient pas choisi autrement.

http://webuser.bus.umich.edu/adittmar/NBD.SSRN.2011.05.20.pdf

Marike Stellinga estime que le résultat est négatif : 100 des 600 sociétés cotées auraient ainsi quitté la bourse après l’entrée en vigueur de la loi.

http://www.dekamer.be/FLWB/pdf/53/0211/53K0211004.pdf

 

Les aides spécifiques réservées aux femmes

 

"Avec le Fonds de garantie pour la création, la reprise, le développement d’entreprise à l’initiative des femmes (FGIF), l’État encourage celles qui souhaitent créer, reprendre ou développer une entreprise, en facilitant leur accès à un prêt bancaire pour réaliser leur projet.

Créé en 1989, ce dispositif est en progression constante. En 2014, il a bénéficié à 1863 femmes, permettant de garantir un montant total d’emprunt de 29 millions d’euros.

Toute entrepreneure peut déposer sa demande de garantie qu’elle ait ou non le soutien d’un banquier. Chaque dossier est ensuite étudié par un réseau d’accompagnement spécialisé dans le financement de la création d’entreprise et l’accompagnement des porteurs de projet.

Les caractéristiques du FGIF

Le FGIF est destiné à toutes les femmes, sans condition de ressources, quelle que soit la forme juridique de l’entreprise, quel que soit le secteur d’activité.

Les femmes qui souhaitent :

§  Créer une entreprise,

§  Reprendre une entreprise,

§  Développer une entreprise créée il y a moins de 5 ans.

Peuvent en bénéficier pour financer des besoins de fonds de roulement et/ou des investissements.

Le FGIF intervient sur des prêts de 5 000 € minimum, pour une durée de prêts comprise entre 2 et 7 ans. Le FGIF couvre 70% du montant du prêt, dans la limite de 45 000€."

 

 

http://www.familles enfance droitsdesfemmes.gouv.fr/dossiers/egalite professionnelle/entrepreneuriat des femmes/fgif/

 


La parité politique ne traduit pas une parité de l'intérêt ou de l'engagement politique

La parité politique était prétendument nécessaire en raison des discriminations dont seraient victimes, là encore, les femmes. Anne Marie Le Pourhiet, juriste constitutionnaliste, évoque à ce propos en 2004 :
" La méthode de repérage habituellement utilisée consiste en une approche purement quantitative et arithmétique assez primaire: s’il n’y a «que» 11 % de femmes députés à l’Assemblée nationale, par exemple, cela suffit à conclure à une pratique partisane sexiste et donc discriminatoire. De même s’il n’y a «que» trois ou quatre femmes préfets ou recteurs, c’est forcément à cause de tendances «androcentristes», conscientes ou inconscientes, dans la haute fonction publique française.[...] Voici quelques mois, un sondage indiquait que 14 % des femmes françaises se disaient «peut être» intéressées par une carrière politique. Si l’on enlève les 3 % qui ne le seraient finalement pas, on tombe à 11 %, c’est à dire exactement au nombre de femmes députés à l’Assemblée nationale. Le pourcentage actuel pourrait donc bien refléter tout simplement les souhaits et les goûts des Françaises. Peut on, dans ces conditions, continuer à parler de pratiques sexistes dont les femmes seraient «victimes»?"

http://constitutiolibertatis.hautetfort.com/files/discrimination positive.pdf

La conclusion n'est pas nécessairement fausse. Mais, on ne peut pas comparer les 11 % de femmes députés (se rapportant aux hommes et aux femmes politiques) aux 14 % de femmes intéressées (se rapportant à l'ensemble des femmes). Il faut donc estimer la part de femmes parmi les hommes et les femmes, qui sont intéressées ou investies dans la politique.

Dans un sondage plus récent, la question suivante a été posée aux femmes : "Si vous en aviez la possibilité et l’opportunité, seriez vous prête à vous engager en politique ?"

10 % répondaient oui certainement, 25 % oui probablement. 

 

http://www.sondages en france.fr/sondages/Actualit%C3%A9/Femmes

 

La question suivante a été posée dans un sondage réalisé par le CSA : "Si vous disposiez d'un peu de temps et que vous souhaitiez le consacrer à échanger, débattre et agir pour apporter des réponses aux problèmes qui se posent en France vous vous iriez plutôt dans... ?"

Le CSA précise : "Près de 8 femmes sur 10 (79%) iraient dans une association pour seulement 6 hommes sur 10 (62%), alors que pour l’engagement dans un parti politique, le rapport s’inverse puisque près de 2 hommes sur 10 (19%) feraient le choix d’un parti pour moins d’ 1 femme sur 10 (7%). Pour l’engagement dans un syndicat, l’attrait est du même niveau pour les hommes (12%) et pour les femmes (10%)."

Parmi les personnes intéressées par l'engagement politique, il y a donc 27 % de femmes.

http://www.google.fr/search?q=hommes+association+parti+politique+sondage&hl=fr&rlz=1R2RNWN_fr&prmd=ivns&ei=o m9To_uOI6ZhQeqsr27BA&sa=N&oq=hommes+association+parti+politique+sondage&aq=f&aqi=&aql=&gs_sm=e&gs_upl=18435l19521l0l20074l9l4l0l0l0l0l273l394l0.1.1l2l0

Le CEVIFOP évoque un véritable gender gap en matière d'intérêt pour la politique : "53 % des hommes contre 35 % des femmes déclarent s'intéresser à la politique, un véritable « gender gap » qui confirme les données disponibles sur la question." 

Donc les femmes représentent 40 % des personnes qui se disent intéressées par la politique.

http://www.cevipof.com/bpf/barometre/vague1/synthese/BPF V1_R03_DB BC JC.pdf

 

Les femmes représentent seulement 32 % des adhérents au PS, 35 % de ceux de l'UMP et 40 % de ceux du PC.

http://www.google.fr/search?hl=fr&source=hp&q=urbanisme.u pec.fr+femmes+politique+adh%C3%A9rents+PC&btnG=Recherche+Google&rlz=1W1GDNA_fr&oq=urbanisme.u pec.fr+femmes+politique+adh%C3%A9rents+PC&aq=f&aqi=&aql=&gs_sm=s&gs_upl=10856l10856l0l12276l1l1l0l0l0l0l785l785l6 1l1l0

Au total, 27 % à 40 % des personnes intéressées par la politique ou prêtes à s'engager ou militantes sont des femmes. On est donc loin de la parité dès le départ.

Examinons à présent la représentation des femmes en politique.

La part des femmes élues dans les conseils municipaux en 2008 est de 34,8 % et 13,8 % de femmes maires.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS05509

La part des femmes élues dans les conseils généraux en 2011 est de 13,8 %.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS05508

La part des femmes élues dans les conseils régionaux en 2004 est de 47,6 %.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS05507

La part des femmes élues à l'Assemblée nationale en 2007 est de 18,5 % pour 41,6 % de candidates.
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS05506

La part des femmes élues au Sénat en 2011 est de 21,8 %.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=partfemmesenat

« Aujourd’hui, les franc maçonnes représentent en France le quart des effectifs dans les loges et plus de 25 000 femmes ont été initiées depuis 1970. »

http://information.tv5monde.com/terriennes/femmes et franc maconnerie des loges feminines ou feministes 145843

 

La représentation des femmes en politique varie donc de 13,8 % à 47,6 %. Ces chiffres ne sont pas éloignés de ceux exprimant l'intérêt pour la politique (27 % à 40 % des personnes intéressées par la politique ou prêtes à s'engager ou militantes sont des femmes).

Le droit de vote des femmes

La moitié des pays qui ont accordé le droit de vote, l'a fait la même année pour les hommes et les femmes. Et dans 80 % des pays, les femmes ont obtenu le droit de vote, soit la même année que les hommes ou soit au plus tard dans les 50 années après l'obtention par les hommes.

Seuls 3 % des pays ont mis plus d'un siècle à accorder le droit de vote aux femmes après l'avoir accordé aux hommes.

Ecart d'année du droit de vote entre hommes et femmes

Ecart d'année du droit de vote

 0

 10 ans max

50 ans max

un siècle max

plus d'un siècle

Total général

Total général

48%

15%

21%

13%

3%

100%

 

On peut consulter la fiche Wikipedia pour voir les différences d'année :

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Universal_suffrage#Dates_by_country

 

 

Prétendre que les femmes ont dû se battre beaucoup plus longtemps que les hommes pour obtenir le droit de vote ne semble pas correspondre à la situation de la plupart des pays du monde.

 

 

 

Les performances sportives semblent avoir un impact sur les activités professionnelles physiques


Dans la police, on compte 71 % d'hommes et 29 % de femmes.
Mais, la répartition des tâches est différente : 85 % des agents de terrain sont des hommes et 76 % de femmes parmi les personnes travaillant dans les bureaux. 15 % des policiers de terrain sont des femmes.

http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/la_police_nationale/presentation generale/effectifs/

Le taux de féminisation global de la gendarmerie s'établit aujourd'hui à environ 13 % des effectifs, contre 5 % en 2002.

http://www.senat.fr/rap/r07 271/r07 2719.html

Les femmes représentent 12 % des sapeurs pompiers civils.

http://www.senat.fr/rap/l10 655/l10 6551.pdf

 

Les femmes représentent 12 % à 20 % des marathoniens.

http://marathon geek.over blog.fr/

http://entrees en lice.over blog.com/article 36311044.html

 

Il faut savoir qu'en athlétisme, les performances d'adolescents de 14 à 15 ans sont comparables à celles des femmes professionnelles. Les adolescents français de 16 à 17 ans obtiennent de meilleurs résultats que les meilleures athlètes féminines mondiales.

 

Minimes hommes record de France

Femmes (professionnelles compris) record de France

Femmes (professionnelles compris) record du monde

Cadets hommes record de France

100m

11"08

10'73

10'49

10'43

1000m

2'30'16

2'31'93

2'28'98

2'22'22

3000m

8'44'25

8'35'41

8'06'11

8'11'09

100m haies

12'85

12'56

12'21

12'05****

5000m marche

23'10'05

21'51'70

20'02'60

21'37'15

Saut à la perche

4,82m

4,70m

5,06m

5,40m

Saut en hauteur

2,10m

1,97m

2,09m

2,20m

Saut en longueur

7,12m

7,05m

7,52m

7,83m

Triple saut

15,14m

14,69m

15,50m

15,99m

Poids 4kg

19,03m

18,68m

22,63m

19,22*

Javelot 600g

62,00m

62,53m

72,28m

79,65m**

Marteau 4kg

72,40m

74,66m

79,42m

81,84m***

Source : Fédération française d’athlétisme, 2012

 

Par exemple, comparons, d’une part, les meilleures performances masculines françaises des minimes (14 15 ans) et des cadets (16 17 ans) et d’autre part, des femmes adultes détentrices du record du monde féminin.


*Poids 5kg

**javelot 700g

***Marteau 5kg

****estimation à partir du 110m haies

http://www.athledunet.com/Records/Hommes/Outdoor fra cadets.htm

http://www.lequipe.fr/Athletisme/REC_OF.html

http://www.athledunet.com/Records/Hommes/Outdoor fra minimes.htm

http://www.lequipe.fr/Athletisme/REC_FRA_OF.html

 

Les travaux menés à l’INSEP montrent qu’après une période de rattrapage dans les années 1970, les écarts de performance hommes femmes appréhendés par les records du monde, sont stables. Ce phénomène suggère qu’il n’y aurait pas de rattrapage à l’avenir mais une évolution conjointe des records avec un écart constant.

“Our results show that the gender gap in Olympic sport performance has been stable since 1983. These suggest that women's performances at the high level will never match those of men. This stabilization is the expression of a significant narrowing of gaps for all events (Cheuvront et al., 2005). Indeed, even when performances still improve, these progressions are proportional for each gender. The reduction and stabilization of the gender gaps in performance is a general pattern observed in all athletes and all disciplines (Figure 4). Stability appears through all of the parameters studied: coefficients of variation, slope coefficients, coincident breakpoint dates between world records and ten best performances. This stability is not affected by external, non physiological factors such as technology and doping advancements that could challenge it.

It appears that gender gaps in sport performance have been stable for a long time: women may never catch up with men. This stabilization of 26 years is the expression of a significant drop in the variation of these gaps' magnitude. After a significant narrowing of gender gaps, women and men now evolve in parallel, in the same direction. The late implication of women in competition, their increasing participation, as well as the individual doping behaviours and state programs for performance enhancement may all have had a historical role but no longer reduce the gap. Without any technological improvement specifically dedicated to one gender or the other, performances will probably evolve in a similar manner for both men and women. The gap may be set.”

Le psychologue Hans Eysenck avait déjà souligné que plus il y a égalisation des conditions, plus l’expression d’un différentiel génétique s’exprime, l’environnement, lequel évolue avec le temps, permettant une évolution conjointe dans le temps mais non plus des écarts.

http://www.jssm.org/vol9/n2/8/v9n2 8text.php

Le chercheur israélien Ira Hammermann a étudié les différences de performances sportives entre hommes et femmes.

« Sport Mean +/  SD

Running Indoors (60m to 3km; 9 distances) 0.90 +/  0.01

 Outdoors (100m to Marathon; 21 distances) 0.89 +/  0.02

 All Running (60m to Marathon; 30 categories) 0.89 +/  0.02

Swimming Freestyle Long Course(50m to 1500m; 6 distances) 0.91 +/  0.02

 Freestyle Short Course (50m to 1500m; 6 distances) 0.90 +/  0.02

 Backstroke Long Course (50m to 200m; 3 distances) 0.89 +/  0.003

 Backstroke Short Course (50m to 200m; 3 distances) 0.87 +/  0.02

 Breaststroke Long Course (50m to 200m; 3 distances) 0.90 +/  0.01

Breaststroke Short Course (50m to 200m; 3 distances) 0.88 +/  0.01

 All Swimming (50m to 1500m; 24 categories) 0.89 +/  0.02

Speed Skating (500m to 10km; 7 categories) 0.91 +/  0.01

Rowing (2km, 10 categories of crew (senior) and rowing types)

 0.90 +/  0.01

Kayaking (200m to 1km; 1 to 4 in crew; 9 categories) 0.88 +/  0.01

 

 Track Cycling (200m, 500m and 1 hour for distance; 3 categories) 0.88 +/  0.04»

https://zinman.conference services.net/reports/template/onetextabstract.xml?xsl=template/onetextabstract.xsl&conferenceID=1820&abstractID=390557

Le journal L’équipe synthétise :

« Selon ses recherches, les meilleures performances féminines arrivent généralement à 90% des records masculins. Même si ce ratio se réduit considérablement au fur et à mesure que la distance augmente (marathon, ultra trail), il se retrouve dans la majorité des disciplines, notamment l'athlétisme, le cyclisme, l'aviron, la natation ou le canoë kayak. C'est donc un fait : malgré toute la volonté du monde, les femmes n'arriveront jamais à surpasser les hommes dans ces disciplines. Voici 3 facteurs principaux, extraits de l'étude d'Hammerman, qui vont vous permettre de mieux comprendre pourquoi.

1. La VO2max : consommation maximale d'oxygène

La VO2 max est la capacité maximale à emmagasiner, transporter et consommer de l'oxygène durant un exercice aérobie. En d'autres termes, c'est le volume maximal d'oxygène consommé pendant un effort. Au cours de celui ci, vos muscles ont ainsi besoin d'oxygène pour produire de l'énergie. Plus votre VO2 max est élevée, plus votre corps est capable d'utiliser de l'oxygène afin de produire de l'énergie.

 

Si l'on calcule cette VO2max, on obtient en moyenne 45 50 ml/mn/kg pour les hommes et 35 40 ml/mn/kg pour les femmes.

Cette différence est due principalement à une quantité d'hémoglobine dans le sang inférieure chez la femme.

 

Les femmes ont donc une capacité moins grande à emmagasiner et transporter l'oxygène. Une différence qui se traduit aussi bien durant des épreuves de force ou de résistance que durant des épreuves d'endurance.

2. La FC Max : Fréquence Cardiaque Maximale

La FC Max ou Fréquence Cardiaque Maximale correspond au nombre maximum de battements que le cœur peut réaliser en l'espace d'une minute. Cette valeur qui est propre à chaque individu évolue également en fonction de l'âge mais aussi du sexe.

Le rythme cardiaque maximal est ainsi plus élevé chez la femme que chez l'homme. En moyenne, la femme atteindra 174 pulsations/min contre 169 puls/min pour un même exercice donné.

 

Par ailleurs, les femmes atteignent leur fréquence cardiaque maximale plus vite, en courant à des vitesses 10% inférieures, soit à 24km/h chez l'homme et 21km/h chez la femme.

 

Astuce : Pour calculer la Fréquence Cardiaque Maximale idéale, il existe une règle simple. Si on est un homme, « 220   âge » et « 226   âge », si on est une femme.

ALISSA ST LAURENT DEVIENT LA 1ÈRE FEMME À REMPORTER L'ULTRA MARATHON DE LA MORT AU CANADA

Le dimanche 2 août 2015, Alissa St Laurent a remporté en un peu moins de 14 heures la 15e édition de la Canadian Death Race, un ultra marathon de 125km à travers les Rocheuses.

 

13:51:21, c'est le temps exact qu'il aura fallu à l'ultra marathonienne de 31 ans pour abattre plus de 5000 mètres de dénivelé, des montagnes impitoyables et plusieurs rivières rapides. Arrivant 90 minutes avant le deuxième coureur solo... un homme !

3. La masse musculaire

La masse musculaire constitue en moyenne 35% de la masse totale d'un homme contre 28% chez la femme. Par ailleurs, la femme est également plus "grasse" que l'homme. La masse grasse d'une femme atteint en moyenne 20% contre 13% chez un homme.

 

Sachant que l'activité musculaire est à l'origine des dépenses d'énergie durant un effort, la femme a ainsi une moins grande capacité à produire de l'énergie et donc moins de force et d'endurance. »

http://www.lequipe.fr/Ilosport/Archives/Actualites/Hommes vs femmes quelles differences de performance/743515

Dans l’article Performance and sex difference in ultra-triathlon performance from Ironman to Double Deca Iron ultra-triathlon between 1978 and 2013, Christoph A Rüst, Thomas Rosemann, and Beat Knechtl de l’Université de Zurich écrivent :

 

"It seems very unlikely that women will ever outperform men in ultra-triathlons from Ironman to Double Iron ultra-triathlon."

 

Les chercheurs suisses nuancent : "However, in 2002 and 2003, a woman was able to outpace the fastest man by ~4.5 h and ~0.5 h, respectively (http://www.badwater.com). Furthermore, since 2002, up to three women finished within the top five overall, although more men than women competed in the ‘Badwater’ (da Fonseca-Engelhardt et al. 2013). A similar finding of a female runner exceeding men’s ultra-marathon performance has been reported for a 45-years old woman winning the ‘Deutschlandlauf’, a multi-stage ultra-marathon covering a total distance of 1,200 km from the North to the South of Germany to be completed within 17 days (Knechtle et al. 2008). The woman finished the race in an overall race time of 124 h 40 min, whereas the first man finished about 8 h behind her in 132 h 44 min."

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4035499/#!po=48.2955

 

Le lien entre performance sportive et recrutement dans la police, la gendarmerie ou les pompiers transparaît dans la différentiation des barèmes. Par exemple, en natation brasse des 100m, les hommes qui veulent obtenir la note maximale de 20 doivent parcourir la distance en 1mn32 au maximum. Pour obtenir la même note, les femmes doivent parcourir la distance en 2mn03. Un homme qui parcoure cette distance en 2mn03 n’obtiendrait que 13. De même pour les tractions abdominales, les hommes doivent en réaliser 150 pour obtenir la note maximale contre 100 pour les femmes. Un homme qui ferait 100 tractions obtiendrait la note de 15.

http://www.impactcross training.fr/library/file/test%20police.pdf

http://www.marinspompiersdemarseille.com/bmpm/webdav/site/bmpm/users/adminbmpm/public/Recrut/Bar%C3%A8me%20des%20%C3%A9preuves%20de%20sport%20QMF%20au%2005%2011%2010.pdf

Les fondements biologiques de ce différentiel de performance sexué sont bien connus dans le domaine du dopage sportif. Des sportives de l’Allemagne de l’Est se voyaient administrer des « hormones mâles » pour améliorer leurs résultats. Cette stratégie sportive s’est révélée désastreuse à terme pour la santé des athlètes, sans même évoquer leur contrariété avec la déontologie des fédérations sportives. Mais, ce qu’on retient ici c’est que l’efficacité sur le plan des résultats sportifs illustre le rôle de la biologie dans le différentiel de performance hommes femmes.

http://www.bakchich.info/sport/2008/11/21/et la rda inventa le dopage detat 54158

Le recrutement dans la police intègre des critères de sélection différenciés selon le sexe, alors même qu’en théorie, il s’agit d’effectuer le même travail, c’est à dire un travail égal. Pourtant, des chercheurs s’étonnent qu’en pratique, les tâches soient différenciées.

http://publications.gc.ca/collections/Collection/JS66 25 1996F.pdf

« Cependant, le retour de la droite au pouvoir en 2002 traduit une volonté d'endiguer le recrutement massif des femmes en modifiant les épreuves physiques d'admission au concours de gardien de la paix (mise en place d'un barème unique pour les deux sexes, sélection en fonction de l'indice de masse corporelle). Ce dernier sera finalement supprimé suite à la contestation syndicale. »

On peut consulter l’ouvrage de Geneviève Pruvost, De la "sergote" à la femme flic. Une autre histoire de l'institution policière (1935 2005).

http://lectures.revues.org/719

 

Malgré toutes ces données, la journaliste Agnès Giard suggère que les capacités physiques des hommes et des femmes sont si proches qu’il est humiliant pour les femmes de concourir séparément dans les épreuves sportives, situation jugée comparable à la ségrégation raciale : 

« Conclusion: si le corps des femmes est en général moins puissant, c'est seulement parce que les femmes ne sont pas encouragées à se muscler autant que les hommes. Elles doivent rester plus faibles qu'eux pour séduire. Plus fines. Plus menues. […]

On pourrait parler de ségrégation. Claire Greslé Favier, elle, s'interroge : «Dans beaucoup de sport ce n’est pas la force mais l’habileté qui est déterminante, est il donc si pertinent de séparer les hommes et les femmes aux JO? Est il possible d'imaginer un autre type de fonctionnement que ce système binaire?», demande t elle.

 

On peut se demander si cette séparation n'est pas injuste et si elle ne perpétue pas un système qui fixe des limites aux performances des femmes. «Les athlètes femmes seraient peut être meilleures si on les obligeait à se mesurer aux hommes», explique Claire. Une étude réalisée chez les haltérophiles, confirme son propos: il semblerait que les femmes soient tout à fait capables de rivaliser avec les hommes, mais elles se fixent à elles mêmes des limites, par peur d'avoir l'air trop masculines et d'abîmer ce corps qu'on leur a enseigné à soigner comme un bel objet (2). Sur le plan purement idéologique, la séparation homme femme aux JO assigne aux femmes le statut d'inférieures "par principe", comme s'il était normal et naturel qu'on considère les femmes comme incapables de se mesurer à l'autre sexe. Imaginez maintenant que l'on décide de séparer les athlètes "blancs" des athlètes "noirs" (3), au nom d'une soi disant égalité des chances ? »

http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/04/les femmes sont elles moins fortes que les hommes .html

 

De façon contradictoire, la journaliste Francesca Sacco revendique ici la même rétribution pour les hommes et les femmes au marathon sans vouloir pour autant les faire concourir ensemble. Les femmes qui courent séparément avec des performances moindres mériteraient une égale rémunération que les hommes car elles auraient fourni l’effort de courir la distance. Dans ce cas, on ne saisit pas pourquoi le dernier de la course n’aurait pas la même reconnaissance que le premier :

 

"L'idée selon laquelle il est juste que l'homme reçoive davantage parce qu'il court plus vite implique une dépréciation de la femme en raison de son sexe. Les femmes ne possèdent pas le potentiel musculaire des hommes. Si les records masculins et féminins ne sont pas égaux en chiffres absolus, du moins pourrait on espérer qu'ils soient considérés de valeur équivalente. Or, l'inégalité des primes signifie clairement que la performance masculine a plus de valeur que la performance féminine."

http://femmes.course.parite.free.fr/francesca.htm

 

Au tennis, Gilles Simon a évoqué explicitement l’injustice de la parité (l’égalité des primes pour un travail inégal) :

« Je pense qu’aujourd’hui, le tennis masculin est vraiment en avance par rapport au tennis féminin […] Les joueurs ont certainement encore passé deux fois plus de temps sur le terrain à Rolland Garros que les femmes. On parle souvent de l’égalité dans les salaires, je trouve que ce n’est as un truc qui marche dans le sport. Je pense qu’on est le seul sport aujourd’hui où il y a la parité hommes femmes au niveau des prize money, alors que le tennis masculin reste plus attrayant que le tennis féminin à l’heure actuelle. »

http://www.leparisien.fr/sports/parite dans le tennis gilles simon fait polemique 28 06 2012 2069357.php

 

« "Je n'ai jamais pensé que c'était une bonne idée de faire jouer les femmes en cinq manches, ce n'est pas mon point de vue. Moi, je parle simplement d'attractivité. Mon sentiment, c'est que le tennis masculin, aujourd'hui, est plus intéressant que le tennis féminin. Comme dans tout business, on devrait être payé aussi en fonction de ça."

"Mon point de vue ne dépend pas de mes résultats. Ce n'est pas seulement mon opinion, c'est aussi celle de tout le monde dans le vestiaire, et même la votre, vous, médias. C'est juste difficile de parler de ce sujet et je ne sais pas pourquoi."

"Ce n'est pas à propos de moi ou de quelqu'un d'autre. Maria est plus célèbre que moi, je le sais. Elle mérite de gagner plus d'argent que moi, ce n'est pas un problème. Mais regardez juste le prix d'un billet pour la finale homme du tournoi et celui pour la finale Dames."

"Je m'en fous de l'attractivité de mon jeu. C'est une chose générale. Ce n'est pas juste mon opinion. C'est celle du public, des tournois et des sponsors. Posez la question. Il n'y aura pas beaucoup de réponses parce que c'est un sujet délicat, mais c'est comme ça. Quand Shakira chante, elle gagne plus d'argent que beaucoup de garçons parce que tout le monde veut la voir. C 'est comme ça."

"Qui pense comme moi chez les garçons ? Les 128 joueurs du tableau. Demandez leur."

"Vous les médias, vous faites exactement pareil. Vous écrivez. Si je prends le journal, je verrai quatre pages sur les hommes et une seulement sur femmes. Ce que je dis, c'est ce que vous dites aussi. Et ce, depuis des années."

"Je suis sûr que tous pensent comme moi (les hommes). Peut être ne peuvent ils pas le dire. Peut être ne le diront ils pas. Peut être perdraient ils, je ne sais pas, deux millions de dollars de contrats s'ils le disaient. Je ne sais pas tout. Mais d'après les conversations que j'ai pu avoir dans les vestiaires, faites moi confiance, ils sont d'accord avec moi." »

 

« Alizé Cornet, elle, émet quelques bémols par rapport à ses consoeurs: "Je suis un peu d'accord avec Gilles, en fait. Je trouve que l'égalité des prize money devrait être la même sur les tournois ATP et WTA, là où on joue le même nombre de sets, et en fait, ils font un peu l'inverse: sur les Grands Chelems où les garçons jouent deux fois plus que nous, où ils ont des matches en cinq sets au bout de l'angoisse, là, ils gagnent pareil que nous. Je trouve effectivement qu'il y a une petite injustice, je peux comprends que ça énerve certains garçons." En revanche, pour ce qui est de la volonté affichée par Gilles Simon de tout simplement supprimer les tournois mixtes, pour laisser la place au seul vrai tennis qui passionne les foules selon lui, le masculin, la Niçoise n'en croit visiblement pas ses oreilles: "Il est fou, Gilles ou quoi? Mais on devrait carrément supprimer les filles! On ne sert à rien, quoi! On n'a pas les mêmes arguments, mais c'est tout aussi impressionnant: on fait avec nos capacités, notre physique, on n'a pas la même puissance, pas le même gabarit, et on arrive quand même à produire du très beau tennis. Et puis chez les filles, il y a ce côté dramatique qui fait que le public adore. C'est comme des combats de femmes dans la boue, c'est pareil!" »

http://www.lexpress.fr/actualite/sport/tennis/wimbledon la polemique gilles simon enfle_1131854.html

Il n’est pas inutile de rappeler le texte à valeur constitutionnelle (bloc de constitutionnalité) qu’est la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 :

« Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »

Philip Davies député anglais : "Given that men and women have very similar political priorities, this comes as no surprise. Given that left wing feminists have nothing but contempt for Margaret Thatcher and Theresa May, even for them clearly the beliefs of politicians are more important than their sex.

So rather than being obsessed with quotas, all women shortlists and gender proportions, isn’t it time that we just allowed the voters to vote for the best candidate irrespective of their sex?

Politics should always be about what people believe in, not whether they happen to be male or female. That should be as irrelevant to the chattering classes as it clearly is to the voters.

Of course, if I am wrong then presumably we will see left wing feminists supporting a Conservative woman in an election against a Labour man."

 

https://heatst.com/world/philip davies its time to stop the obsession with quotas and all women shortlists/

 

La biologie aurait une influence sur les phénomènes sociaux selon des travaux scientifiques

 

Selon l'INSEE, le différentiel d'espérance de vie hommes femmes serait dû en partie à des facteurs génétiques :

"les femmes disposeraient aussi d’avantages biologiques expliquant en partie leur espérance de vie plus longue (moins de maladies génétiques, …), selon certaines études (bibliographie)."

http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1372/ip1372.pdf

Un avantage biologique lié au sexe peut donc avoir des conséquences sociales...

"Les femmes ont certains avantages biologiques, qui devraient en toute logique, rendre leur durée de vie entre 5% et 7% plus longue que celle des hommes.
(Waldron, 1976)"

https://papyrus.bib.umontreal.ca/jspui/bitstream/1866/296/1/a1.1g1019.pdf

Il est remarquable qu’il soit ici concédé qu’un phénomène social tel que l’espérance de vie puisse être en partie influencé par des facteurs biologiques. En effet, l’espérance de vie résulte indéniablement de facteurs environnementaux : l’alimentation, la médecine, l’hygiène de vie. Cette concession signifie donc que la combinaison des facteurs environnementaux et biologiques non seulement est bien entendu réelle mais que l’effet de la biologie a une importance spécifique, sur le plan statistique.

Le démographe Gilles Pison lui s'en réfère à des explications culturelles, imputant l'écart d'espérance de vie aux comportements masculins : « Chaque année on note un écart entre l'espérance de vie des femmes et celle des hommes. Comment expliquer cette inégalité démographique ? »

http://www.atlantico.fr/decryptage/30-ans-esperance-vie-supplementaires-en-siecle-merci-qui-gilles-pison-943551.html

 

Comme l'indique l'INED : « L’espérance de vie a presque doublé au cours du vingtième siècle

Au milieu du XVIIIe siècle, la moitié des enfants mouraient avant l’âge de 10 ans et l’espérance de vie ne dépassait pas 25 ans. Elle atteint 30 ans à la fin du siècle, puis fait un bond à 37 ans en 1810 en partie grâce à la vaccination contre la variole. La hausse se poursuit à un rythme lent pendant le XIXe siècle, pour atteindre 45 ans en 1900. Pendant les guerres napoléoniennes et la guerre de 1870, l’espérance de vie décline brutalement et repasse sous les 30 ans.

 

Au cours du XXe siècle, les progrès sont plus rapides, à l’exception des deux guerres mondiales. Les décès d’enfants deviennent de plus en plus rares : 15% des enfants nés en 1900 meurent avant un an, 5 % de ceux nés en 1950 et 0,4 % (3,5 pour mille exactement) de ceux nés en 2015. La hausse de l’espérance de vie se poursuit grâce aux progrès dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires et les cancers. En 2017, l’espérance de vie en France atteint 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes). »

https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/graphiques-cartes/graphiques-interpretes/esperance-vie-france/

 

La journaliste Anne Chemin a interrogé la chercheuse américaine, Sarah Blaffer Hrdy, anthropologue et primatologue, membre de l'Académie des Sciences a évoqué l'instinct maternel:

"Parce qu'on doit à la France, à travers les thèses de Simone de Beauvoir et Elisabeth Badinter, l'hypothèse de la « mère socialement construite », la chercheuse démolit cette doctrine, en répliquant que chez tous les primates, l'investissement maternel émerge à la suite d'une sorte de réaction en chaine, « interactions complexes entre gènes, tissus, glandes, expériences passées et signes de l'environnement. Les comportements complexes comme le maternage ne sont jamais totalement prédéterminés génétiquement ni produits par le seul environnement.» Les travaux de Sarah Hrdy n'opposent pas inné et acquis, nature et culture. Ils montrent que l'instinct maternel n'est pas une pulsion sommaire indestructible, mais qu'il se met en place si l'environnement n'est pas défavorable.

Au cours de la grossesse, se met en place une chaîne de changements physiologiques considérables et qu'à la naissance, des neurotransmetteurs comme l'ocytocine sont libérés, qui favorisent la transformation de la mère. Si elle se trouve dans un contact intime et prolongé avec ce petit étranger sorti d'elle, ses circuits neuronaux se modifient et l'encouragent à répondre aux signaux et aux demandes émis par son enfant. Une fois que la mère commence à allaiter (dans les 70 heures environ suivant la naissance) et que le bébé stimule ses tétons, elle devient encore plus nourricière."

 

La journaliste scientifique Peggy Sastre avance des explications darwiniennes dans son article Pourquoi l'évolution énerve t elle autant les féministes ? : « Du berceau à la tombe, on note des différences cognitives et comportementales statistiquement significatives entre les deux sexes, et cela dès le niveau évidemment inconscient de l’expression génétique, de la production hormonale et de l’organisation neurologique. »

La journaliste précise :

"Deuxième erreur: l’incompréhension des mécanismes génétiques. Suggérer qu’un comportement a une base évolutive et qu’il serait en partie inscrit dans nos variations génétiques n’implique absolument pas un déterminisme héréditaire permettant de tirer des conclusions générales sur tous les mâles (ou toutes les femelles).

D’abord, le lien entre un gène et un trait passe par des variantes du gène (appelés allèles) qui ne sont pas présentes dans toute la population, mais dans une proportion plus ou moins large. Ensuite, l’expression d’un gène est modulée par l'environnement des individus, à commencer par le milieu cellulaire (modulation épigénétique).

Le même gène ne produit pas forcément les mêmes signaux biochimiques dans la cellule. Et il ne produit pas plus, à un autre niveau, les mêmes comportements dans la société. Cela ne signifie pas pour autant que ces gènes n’ont pas une influence perceptible au plan statistique, quand on étudie une population entière."

http://www.slate.fr/story/34529/feminisme evolution reactions

En 2005, Huntington Willard, un des 250 co auteurs de l’annotation du chromosome X, déclarait ainsi dans Nature: «Il n’y a pas un génome humain, mais bien deux : le génome mâle et le génome femelle.»

http://www.genome.duke.edu/people/faculty/willard/dirmessages/sep_07/

 

Margaret M. McCarthy, Departments of Physiology and Pharmacology, University of Maryland School of Medicine :

"There are important sex differences in cognitive and emotional responses relevant to learning and memory, language, fear, anxiety and nociception, as well as the risk and consequences of traumatic brain injury, stroke, and the neurodegenerative diseases Parkinson’s, Alzheimer’s, ALS and Huntington’s. Neurological disorders such as dyslexia and stuttering are three to four times more frequent in boys than girls, and attention deficit hyperactivity disorder is diagnosed ten times more often in boys. In the arena of mental health, gender is also a potent predictor of the relative risk of developing autism or autism spectrum disorder, both of which are up to four times more prevalent in males, as is early onset schizophrenia with more severe symptoms reported in boys. Conversely, major depressive disorder, anxiety and panic disorders are almost two times as frequently diagnosed in women compared to men while anorexia bulimia is three times as prevalent and anorexia nervosa is a disturbing 13 times more frequent in women (Abel et al., 2010Baron Cohen et al., 2005Cahill, 2006De Vries and Simerly, 2002Forger, 2009Jazin and Cahill, 2010McCarthy et al., 2009McCarthy and Arnold, 2011Morris et al., 2004Simerly, 2002). "

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3295598/

 

 

Rien que le titre de l'article en dit long sur le climat politique et ses interférences avec la science.

 

Les chercheurs ont habilement retourné la situation : oui il y a des différences importantes entre les cerveaux des deux sexes mais cette vérité n'est pas si dérangeante car elle permet de plaider pour une plus grande part de femmes dans les expériences médicales, biologiques ou pharmacologiques. La mauvaise nouvelle devient un plaidoyer pour la parité et reste à ce titre politiquement correcte et donc acceptable dans l'esprit.

 

Susan Pinker psychologue canadienne évoque des différences entre hommes et femmes liées entre autres au cerveau.

Martha Bridge Denckla, chercheuse en neurologie à l'Institut Kennedy Krieger, fait état des différences dans le fonctionnement du cerveau des hommes et des femmes. Les hommes auraient plus de matière grise et les femmes plus de matière blanche.

Selon David Geary, PhD, professeur de psychologie à l'Université du Missouri, les femmes auraient un avantage dans le domaine du langage.

Selon Martha Bridge Denckla, les garçons seraient plus touchés par des maladies du type de la dyslexie.

Les filles seraient plus performantes pour le langage tandis que les garçons seraient plus performants en mathématiques et en représentation spatiale. L'imagerie médicale permettrait de visualiser les zones qui s'activent dans le cerveau.

 

http://www.webmd.com/balance/features/how male female brains differ

Les travaux de Sonya M. Kahlenberg et de Richard W. Wrangham, chercheurs en biologie, révèlent que les jeunes chimpanzés mâles joueraient plus spontanément avec des jeux associés aux petits garçons tandis que les chimpanzés femelles joueraient plus spontanément avec des jeux associés aux petites filles.
Ces résultats laissent penser que les comportements sexués n'auraient pas exclusivement des origines culturelles.
http://www.ts si.org/files/doi101016jcub201011024.pdf

 

Le psychologue anglais de l’Université de Cambridge, Simon Baron Cohen analyse l’autisme comme une forme extrême de masculinité. Le cerveau masculin serait plus systémique tandis que le cerveau féminin serait empathique. Pour autant, des femmes ont un cerveau masculin et des hommes ont un cerveau féminin. Mais on compte plus d’hommes que de femmes avec un cerveau masculin. Le syndrome d’Asperger qui est une forme d’autisme touche dix fois plus souvent les hommes. Or, l’autisme aurait des origines génétiques. Simon Baron Cohen relate quantité d’expériences faisant état de différences statistiques significatives entre hommes et femmes en termes de centres d’intérêt et de performance à tests permettant de distinguer un profil systémique d’un profil empathique.

http://terrain.revues.org/1703

 

Human sex differences in social and non-social looking preferences, at 12 months of age les universitaires Svetlana Lutchmaya et SimonBaron-Cohen :

« Twelve-month-old infants (n=60) were presented with a video of cars moving, or a face moving, in a looking preference experimental design. This tested the prediction from our earlier work that attention in males is drawn more to mechanical motion, whilst attention in females is drawn more to biological motion. Results supported this prediction. These findings are discussed in relation to social and biological determinism. »

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0163638302000954?via%3Dihub

La légitimité des travaux de Simon Baron-Cohen a été profondément remise en question par la socio-constructiviste Odile Fillod qui critique avec force de détail la méthodologie utilisée.

"Depuis environ un an, des réactionnaires de tout poil engagés dans la lutte contre la « théorie du genre » assurent la diffusion en France d’un documentaire norvégien. Une étude présentée dans ce documentaire est particulièrement mise en avant, car elle est censée avoir démontré que filles et garçons se comportent différemment dès la naissance. Il est d’autant plus nécessaire de démonter cette intox que le magazine Sciences Humaines a contribué à la construire, de façon très problématique."

« Enfin, on ne peut déduire de l’observation d’une différence sur des bébés âgés d’un jour que celle-ci est innée et ne peut être le résultat d’une influence culturelle, et ce pour deux raisons. D’une part, des différences innées peuvent être causées par des comportements différents de la mère pendant la grossesse, or les mères occidentales connaissent désormais souvent le sexe de leur bébé à naître et cela peut avoir une incidence sur leurs attitudes. D’autre part, même âgé d’un jour, un bébé a déjà derrière lui un certain nombre d’heures passées dans un contexte marqué par le système culturel du genre : dès sa naissance, un enfant est traité différemment selon son sexe, de la façon dont on le porte à l’attention qu’on lui porte en passant par celle dont on l’habille, le nourrit, lui parle et parle de lui en sa présence, et j’en passe. »

 

http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2013/10/04/sexes-mensonges-et-video-baron-cohen/

 

Joshua Aronson universitaire en psychologie indique avoir changé d’avis en lisant les travaux de Simon Baron Cohen sur les très jeunes bébés filles et garçons entre 17mn30 et 20mn48 et à 48mn sur la testostérone.

https://www.youtube.com/watch?v=S2gkr6ac4NM

 

A contrario, le psychologue Richard Lippa fait état de la stabilité des écarts hommes femmes à travers les pays, ce qu’il interprète comme l’expression de tendances non culturelles. Ces écarts portent sur la personnalité. Le professeur Richard Lippa de l’Université de Californie expose ses résultats en 1998 dans l’article Sex Differences in Personality Traits and Gender Related Occupational Preferences across 53 Nations: Testing Evolutionary and Social Environmental Theories. C’est la figure 5 intitulée Fig. 5 Male versus female typical occupational preference (MF Occ) parameters across 53 nations presented in order of nations’ levels of gender equality qu’il convient d’examiner.

 http://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2Fs10508 008 9380 7

 

Svein Sjøberg et Camilla Schreiner, professeurs en sciences de l’éducation dans Young people, science and technology.attitudes, values, interests and possible recruitment mettent en évidence un paradoxe : plus un pays est développé (et implicitement davantage ouvert aux droits des femmes) et plus les différences hommes femmes sont importantes quant aux motivations professionnelles en sciences et technologie.

http://folk.uio.no/sveinsj/ROSE overview_Sjoberg_Schreiner_2010.pdf

http://www.homme culture identite.com/article le paradoxe de l egalite entre les sexes c la theorie du genre le debat est lance au quebec egalem 111166015.html

 

Les pays les plus égalitaires en matière d’égalité des sexes peuvent être consultés.

http://www3.weforum.org/docs/WEF_GenderGap_Report_2011.pdf

 


Selon Helena Cronin, c'est l'ignorance de la théorie de l'évolution qui faciliterait la thèse du sexisme pour expliquer la surreprésentation masculine dans les sciences ou les secteurs à forte prise de risque et la surreprésentation féminine dans les domaines littéraires, sanitaires ou sociaux.

Helena Cronin précise :

"Voilà des dizaines de milliers de générations que l’évolution favorise certaines caractéristiques chez les hommes — la prise de risques, par exemple — et d’autres chez les femmes — la communication verbale, notamment. Il est parfaitement naturel que ces différences se reflètent dans les choix des individus, non ?"


La testostérone aurait un lien avec la prise de risque dans le domaine financier et les choix de carrière.
Cette conclusion résulte des travaux de Paola Sapienza, Luigi Zingales, et de Dario Maestripieri dans Gender Differences in Financial Risk Aversion and Career Choices are Affected by Testosterone
http://faculty.chicagobooth.edu/luigi.zingales/research/papers/gender_differences_in_financial risk_9_09.pdf

 

L’OMS reconnait le lien positif entre santé et productivité. 

http://www.who.int/pmnch/topics/maternal/201009_globalstrategy_wch/fr/index2.html

 

 
Certains chercheurs établissent un lien entre biologie et baisse de la productivité.

Dans Do Menstrual Problems Explain Gender Gaps in Absenteeism and Earnings? Evidence from the National Health Interview Survey Mariesa A. Herrmann Columbia University Jonah E. Rockoff Columbia Business School and NBER en Novembre 2011 :

Menstrual problems are a controversial explanation for gender gaps in absenteeism and earnings. This paper provides the first evidence on this issue using data that contains information on health. We find that menstrual problems could explain around 30 percent of the gender gap in reported illness related absences among U.S. workers, though this hinges on whether menstrual problems are the cause of, or the result of, other health conditions—a question on which the medical literature is inconclusive. Nevertheless, menstrual problems, and reported absenteeism in general, explain very little of gender gaps in full time, full year earnings.

http://www0.gsb.columbia.edu/faculty/jrockoff/papers/herrmann_rockoff_nhis_2011.pdf



Mais cette question est controversée dans la recherche Does Menstruation Explain Gender Gaps in Work Absenteeism?
Jonah E. Rockoff Mariesa A. Herrmann en avril 2011: 

Ichino and Moretti (2009) find that menstruation may contribute to gender gaps in absenteeism and earnings, based on evidence that absences of young female Italian bank employees follow a 28 day cycle. We find this evidence is not robust to the correction of coding errors or small changes in specification, and we find no evidence of increased female absenteeism on 28 day cycles in data on school teachers. We show that five day workweeks can cause misleading group differences in absence hazards at multiples of seven, including 28 days, and illustrate this problem by comparing absence patterns of younger males to older males.”

http://www0.gsb.columbia.edu/faculty/jrockoff/papers/rockoff_herrmann_JHR_final.pdf

Dans Biological Gender Differences, Absenteeism and the Earning Gap d’Andrea Ichino de l’University of Bologna et Enrico Moretti University of California, Berkeley en juillet 2006 trouve que l’absentéisme lié à la menstruation expliquerait 11,8 % du différentiel de salaire, donc 3 points d’écart :

In most Western countries illness related absenteeism is higher among female workers than among male workers. Using the personnel dataset of a large Italian bank, we show that the probability of an absence due to illness increases for females, relative to males, approximately 28 days after a previous illness. This difference disappears for workers age 45 or older. We interpret this as evidence that the menstrual cycle raises female absenteeism. Finally, we calculate the earnings cost for women associated with menstruation. We find that higher absenteeism induced by the 28 day cycle explains 11.8 percent of the earnings gender differential.”

http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=918967

 

Certains syndicats négocient d’ailleurs des congés menstruels dans l’automobile en Australie, en faisant valoir que cela augmenterait la productivité.

http://www.smh.com.au/news/National/Menstrual leave would boost productivity union/2005/02/11/1108061835958.html

COLLÈGE NATIONAL DES GYNÉCOLOGUES ET OBSTÉTRICIENS FRANÇAIS : «Les dysménorrhées prennent donc une importance considérable dans la vie socioprofessionnelle des jeunes filles et des femmes, en conditionnant leur immobilisation et donc leurs absences scolaires, leurs contre performances sportives ou intellectuelles, leurs arrêts de travail. À cette dimension socio économique importante s’ajoute également l’impact psychologique de ces douleurs répétitives, et programmées, et leur fréquent retentissement sur le psychisme (2). Pourtant, aujourd’hui, en 2005, la physiopathogénie de toutes ces dysménorrhées est mieux connue, ce qui a permis d’identifier toutes leurs entités, et en particulier celles qui relèvent du traitement médical. Un arsenal thérapeutique efficace s’adapte aujourd’hui très correctement à toutes les étiologies des dysménorrhées, ce qui exclut donc l’automédication. […] 50 à 70 % des adolescentes ont une dysménorrhée permanente ou occasionnelle, et 15 à 20 % d’entre elles doivent limiter leur activité au moment des règles et doivent même s’aliter. Cette dysménorrhée primaire, qui s’installe progressivement au cours des deux années suivant la ménarche, est presque toujours essentielle ou fonctionnelle (3). »

http://www.cngof.asso.fr/d_livres/2005_GM_137_pelissier.pdf

En Italie, il est question d’accorder des congés menstruels : « Italy might soon become the first Western country with an official “menstrual leave” policy for working women. The lower house of Italy’s parliament has started discussing a draft law that, if approved, will mandate companies to grant three days of paid leave each month to female employees who experience painful periods. »

Ironiquement ce débat confirme au moins en partie les propos d’Alasdair Thomson qui a pourtant perdu son poste en dépit d’excuses, propos confirmés par l’économiste Daniela Piazzalunga : « “Women are already taking days off because of menstrual pains, but the new law would allow them to do so without using sick leaves or other permits,” said Daniela Piazzalunga, an economist at research institute FBK IRVAPP, in an email. »

http://www.independent.co.uk/news/world/europe/italy menstrual leave reproductive health women employment a7649636.html

« Mr Thomspon went on radio this morning to debate gender inequality   it was largely uncontroversial until he tried to explain why women are paid, on average, 12 percent less than men.

 

"Look at who takes the most sick leave," said Mr Thompson. "Because you know, once a month they have sick problem. Not all women, but some do. They have children and they have to take leave off."

 

Mr Thompson says he didn't mean to upset anyone, that he's a supporter of equal pay for men and women and he's sorry.

 

"The first thing I want to do is apologise to any person, man or woman, because some men have taken offence too," he says. »

http://www.newshub.co.nz/nznews/alasdair thompson sorry but its true 2011062317

Le Japon depuis 1947, la Corée du sud depuis 2001 et la Chine accordent des congés menstruels. Même certaines entreprises britanniques le font.

« South Korea introduced a law in 2001 that allows women to take one day of menstrual leave per month. Many South Korean women, however, say they are deeply uncomfortable about asking male bosses for time off.

“Every time I ask for time off, I feel guilty towards my co workers since I know they have to do share my work,” Yoon Jin–sung, a 28 year old worker at a male dominated company, told the Korea Times in 2014.

 

“I don’t think my male colleagues understand the pain we have to go through during our period. Without such an understanding or a solid system that guarantees that right, I think most of us would rather bite the bullet by taking medicine, which I do all the time to relieve my pain.

 

“I don’t want to be perceived as receiving privileges just because I am a woman. But it’s not a privilege at all. We need an environment where we can use the leave when we need to.” »

https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2016/mar/04/period policy asia menstrual leave japan women work

 

Dans le journal Libération Juliette Deborde écrit le 17 février 2017 : « Plusieurs championnes ont accepté d'évoquer dans le supplément hebdomadaire du quotidien sportif à paraître ce samedi l'influence, souvent tue, de leur cycle menstruel sur leurs performances. Une première en France. »

« Le sujet était devenu l’un des plus discutés du Twitter chinois, Weibo, pendant les Jeux de Rio, en août dernier. Interrogée sur sa contre-performance au relais 4 x 100 mètres féminin, la nageuse chinoise Fu Yuanhui avait expliqué sans détour sur la chaîne nationale CCTV qu’elle se sentait «particulièrement fatiguée» à cause de ses règles, «arrivées» la veille. Une justification qui n’était pas passée inaperçue en Chine, où le cycle menstruel est tabou et le recours aux tampons très rare. Avant elle, la joueuse de tennis Heather Watson, sortie dès le premier tour de l’Open d’Australie en janvier 2015, expliquait que son élimination était due à «un truc de filles». »

 

« Manque d’énergie, maux de ventre ou de tête, manque de sommeil, crampes, bouffées de chaleur… Les championnes interrogées expliquent comment elles composent pendant les entraînements ou les compétitions quand elles sont dans cette période du mois. »

https://www.liberation.fr/sports/2017/02/17/l-equipe-magazine-brise-le-tabou-des-regles-dans-le-sport-de-haut-niveau_1549177

 


Or, Djokovic avait dû s'excuser en faisant allusion au sujet dans le cadre du débat sur l'écart salarial :

"Le Serbe a ensuite conclu : "Le tennis est un sport que j'aime et qui m'a permis d'aider les autres à aussi atteindre leurs rêves. Cela a toujours été mon objectif et je veux présenter mes excuses à tous ceux qui auraient mal pris mes propos." Ce dimanche 20 mars, Djokovic avait estimé que les joueurs devraient gagner davantage parce que "beaucoup plus de spectateurs assistent aux matches masculins". Puis, il s'était exprimé pour le moins maladroitement sur l'influence des "hormones" sur ses collègues féminines, un point sur lequel il n'est pas revenu dans son message Facebook."

 

https://www.programme-tv.net/news/sport/tennis/82339-polemique-sexiste-dans-le-tennis-novak-djokovic-s-excuse-andy-murray-defend-les-joueuses/

 

Djokovic avait déclaré : " Le corps des hommes n'est pas le corps des femmes. Elles doivent composer avec des choses qui ne nous touchent pas. Vous savez, les hormones, tout ça. Pas besoin de rentrer dans les détails. Les dames savent de quoi je parle. Les femmes doivent aussi parfois faire des sacrifices, plus que nous, à certains moments de leur vie professionnelle, par rapport à la famille, par rapport à leur propre corps. J'ai eu une femme pour entraîneur et elle a compté énormément dans ma carrière. Je suis entouré de femmes. Je suis très heureux d'en avoir épousé une et d'avoir un enfant (sourire). Je suis pour le pouvoir des femmes."

 

https://www.eurosport.fr/tennis/masters-indian-wells/2016/novak-djokovic-nous-devrions-gagner-davantage-que-les-femmes_sto5327712/story.shtml

 

 

Un ingénieur de Google James Demore a été licencié après avoir Là où James Damore s'expose et est très probablement dans l'erreur c'est de penser que la biologie joue un rôle dans le fait qu'il y ait moins de femmes dans les STEM ! Il n’est pas certain à 100% qu'il ait tort car il y a quelques arguments scientifiques à son appui mais malgré tout il y a beaucoup de chances qu’il soit dans l’erreur car les femmes ont énormément progressé en sciences et en matière scolaire et de QI...cet effet rattrapage amoindrit fortement donc la thèse essentialiste des femmes dont la distribution des compétences serait différente et défavorable par rapport aux hommes (génétiquement). Et c'est bien ce que les médias lui reprochent certes en simplifiant et en caricaturant son propos. Lui même n'est d'ailleurs pas exempt de mauvaise foi jouant sur l'ambiguité, en laissant entendre que "Google nie qu'il y ait des différences biologiques entre hommes et femmes alors qu'il y a consensus scientifique" or personne ne nie cela. En revanche, c'est autre chose de dire que ces différences biologiques ont quelque chose à voir avec la carrière des hommes et des femmes. Les différences psychologiques, elles, sont bel et bien avérées, mais résultent probablement de la socialisation, de l'éducation, de la culture, de l'histoire plutôt que des gènes ou des hormones. En tout état de cause, le débat reste ouvert.

 

Surtout, quand on songe aussi à la menace de stéréotype, le discours de l'observateur n'est pas neutre sur l'objet d'étude, alors on se dit que ce genre de discours naturaliste risque d'avoir des effets psychologiques dévastateurs sur les femmes en leur faisant perdre confiance en elles, en les complexant et en retardant donc le processus de rattrapage des hommes, d'où le licenciement par l'employeur qui estime que Damore a gravement nuit à l'ambiance de travail en offensant ses collègues féminines avec des préjugés, sans certitude scientifique.

 

Voilà une critique de fonds du mémo de Damore sur les questions épineuses de la biologie...

 

https://www.wired.com/story/the pernicious science of james damores google memo/

 

On voit ambiguïté de Damore dans la vidéo : le présentateur et Damore font semblant de croire que Google nie qu'il y ait des différences biologiques entre hommes et femmes alors que personne ne nie cette évidence. En revanche, le problème est de dire qu'il existe des différences biologiques expliquant des différences de performance ou de personnalité conduisant à l'écart salarial ou à l'absence de parité !

 

Entre 6mn28 et 6mn44, l’ex ingénieur laisse entendre que Google nierait l’existence de différences biologiques entre hommes et femmes :

 

https://www.youtube.com/watch?v=APc68QzHl74

 

Cela dit les experts de la psychologie évolutionniste auraient tendance à donner raison à James Damore sur des différences psychologiques sexuées issues de l'évolution de l'espèce !

 

Le psychologue universitaire Gilles Lafargue explique bien que l’esprit humain n’est pas une page blanche pour la psychologie évolutionniste et que maintes expériences suggèrent des différences sexuées que la biologie explique en partie (cf. pages 69 à 95), comme l’illustre les travaux sur le syndrome de Turner. Les femmes ont en principe deux chromosomes X (XX) mais celles atteintes du syndrome de Turner n’en ont qu’un au lieu de deux. Or, il s’avère que leur QI verbal est moindre que celle ayant deux chromosomes X.

 

http://eugrafal.free.fr/Psychologie%20Evolutionniste.pdf

 

Mais la psychologie évolutionniste est elle même contestée par les sociologues qui ont un paradigme socio culturel, les preuves de la psychologie évolutionniste apparaissant insuffisantes...

Par exemple, la socioconstructiviste Odile Fillod :

 

« La psychologie évolutionniste est elle une science ?

 

La psychologie évolutionniste peut être considérée comme une discipline scientifique dans la mesure où les énoncés qu’elle produit sont susceptibles au moins en théorie d’être réfutés par des expériences ou des observations [14]. En pratique, il est néanmoins souvent difficile de réfuter ces scénarios, car ils peuvent aisément être raffinés de manière à être rendus compatibles avec diverses observations, d’où la facilité avec laquelle se propagent les théories psycho évolutionnistes ne pouvant être scientifiquement contredites. En fait, les scénarios produits par la psychologie évolutionniste, qui sont ce qu’elle produit spécifiquement, ne sont que des hypothèses : ils sont plus au moins plausibles au regard des données scientifiques disponibles, mais en tant que tels ils ne peuvent être empiriquement prouvés. C‘est là que réside l’imposture continuelle de la vulgate psycho évolutionniste qui présente ces hypothèses comme s’il s’agissait de faits scientifiques.

 

 

[14] Par exemple, une étude de paléoanthropologie peut révéler que le premier pilier du scénario ne tient pas. Autre cas possible d’invalidation d’un scénario : si on démontre qu’une différence entre deux groupes humains dans un trait psycho comportemental, supposée conséquente aux pressions évolutives différentes subies par ces groupes, est totalement indépendante des différences génétiques entre ces groupes. Autre exemple encore : une simulation informatique de l’évolution d’une population d’individus virtuels peut montrer que combiné à certains facteurs non pris en compte dans le scénario, le trait en question n’optimise pas le succès reproductif et tend en fait à disparaître. »

 

http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2012/04/25/psychologie evolutionniste et biologie/

 

 

L'évolution de l'écart salarial et de la féminisation des métiers

L'économiste Claudia Goldin écrit au sujet des Etats-unis : « The gender gap that gets the most attention, however, is in earnings. Although no comprehensive data exist for the period before 1950, evidence for certain sectors of the economy suggests that the gender gap in earnings narrowed substantially during two earlier periods in U.S. history. Between about 1820 and 1850, the era known as the industrial revolution in America, the ratio of female to male full-time earnings rose from about 0.3, its level in the agricultural economy, to about 0.5 in manufacturing. That is, women's earnings rose from, on average, about 30 percent of what men made to about 50 percent. From about 1900 to 1930, when the clerical and sales sectors began their rise, the ratio of female to male earnings rose from 0.46 to 0.56. In neither period did married women's employment expand greatly. Yet between 1950 and 1980, when so many married women were entering the labor force, the ratio of female to male earnings for full-time, year-round employees was virtually constant at 60 percent. »

http://www.econlib.org/library/Enc1/GenderGap.html

La part de femmes parmi les professeurs d'Université est passée de 8,6 % en 1980-81 à 17,3 % en 2005-06 tandis que cette part parmi les maîtres assistants et maîtres de conférences est passée de 29,5 % à 40 %.

https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2010-4-page-31.htm

Alors que la part de femmes à l'Université s'élevait à 42,8 % en 1960, il y avait autant d'hommes que de femmes à l'Université en 1980 (49,8 % de femmes). La hausse de la proportion de femmes est particulièrement remarquable depuis 1970, cette part étant de 58,4 % en 2014.

https://www.inegalites.fr/Filles-et-garcons-dans-l-enseignement-superieur-des-parcours-differencies?id_theme=22

 

 

 

 Le rattrapage par les femmes et le dépassement des hommes par les femmes

En 2015, selon l'OCDE se fondant sur les tests PISA, l'avantage féminin à l'écrit est particulièrement élevé en Finlande et minimal au Pérou. Dans tous les pays mentionnés sur le graphique de l'OCDE, les filles font mieux en score moyen. L'avantage féminin est élevé en Slovaquie, Slovénie, Lettonie, Islande et en Grèce.

 

Les garçons font mieux en mathématiques mais pas dans tous les pays : en Finlande à nouveau, en Chine et en Corée les filles font mieux en mathématiques. Surtout, l'écart à l'avantage des garçons est globalement très faible tandis que l'écart à l'écrit en faveur des filles est très important.

 

C'est en Autriche, en Italie et au Brésil qu'on trouve les écarts les plus élevés en faveur des garçons.

 

 

http://www.oecd.org/fr/parite/donnees/education/

 

 

 "Flynn looked at IQ scores from ages 14-18 and found 5 modern states where he could get standardization samples with at least 500 people of each gender. The states he looked at were Australia, New Zealand, White South Africa, Estonia, and Argentina. It was important that he used standardization samples, because that means that the IQ researchers made an effort to get as representative a sample as possible.

Analyzing those 5 datasets and throwing away all of the older studies from the prior generation (prior to 1982), he compared men and women on the Raven's Progressive Matrices test, a test of abstract, logical reasoning. Setting the male score at 100, Flynn found that women scored the lowest in Australia (99.5), but in the other 4 nations Raven's scores varied from 100.5 to 101.5. After presenting this data, he noted:

"So they certainly equaled men, and perhaps were slightly above. This has been distorted in the news of my saying that women are incredibly more intelligent than men. As you can see, this somewhat goes beyond what was claimed."

The audience chuckled. Flynn then goes on make the argument that in every country in which women have been allowed full entry into modernity in terms of educational opportunities, they are now matching men on Raven's. As for the fraction of a point advantage in IQ for women,

"I suspect that is a characterological trait. They are also more focused in the testing room just as they are more focused in the classroom. So my conclusion is the sexes on the Raven's is probably dead equal for cognitivefactors and there is a very slight female advantage for characterological traits. This is mere extrapolation from what happens at secondary school. You would expect a little female advantage because of temperamental differences."

Flynn notes that in his class at the University of Otago, "2/3rd of the students are women, and 2/3rd of the late essays are men." He says this is a universal phenomenon. He also notes that "I'm not saying the genders are equal. They're equal in their ability to deal with using logic on the abstract problems of Raven's". He points out that if you try to intentionally create a gender neutral IQ test by throwing out items that favor one gender over the other, you find that you can't eliminate a female verbal advantage and a male advantage for visual spatial items. "

 

https://www.psychologytoday.com/us/blog/beautiful-minds/201207/men-women-and-iq-setting-the-record-straight

 

Et encore ici le contre-exemple d'Israel avec les communautés orthodoxes où l'écart de QI hommes-femmes est encore prononcé à cause de l'inégalité de genre plus forte que dans les pays anglo-saxon évoqué et qu'en Argentine : "Flynntested 500 males and 500 females from a wide variety of so-called advanced countries such as Australia, New Zealand, South Africa and Argentina and found women scored a half to a whole point higher in all of them. The only exception was Israel, where men still scored a couple of points higher than women. And while he can’t say for sure why women seem to be growing smarter than men, he theorizes that it’s likely due to the roles women now play in society, as compared to earlier times. Nowadays, he notes, women are expected to multi-task, to get jobs and go to work while still raising children. He believes that has caused women’s brains to adjust, making them smarter."

 

https://medicalxpress.com/news/2012-07-authority-women-higher-iq-men.html

 

 

Les résultats de Flynn vont dans le sens de l'article Yahoo ci-dessous.

 

Toutefois il serait intéressant d'avoir les résultats pour les plus de 18 ans, pour d'autres pays et aussi les écarts-type et percentiles pour voir si dans les scores élevés (et bas) il y a surreprésentation masculine ou non. 

 

L'effet combiné des performances scolaires féminines et des actions dites positives (quotas, parité...) auraient contrebalancé l'effet des carrières plus heurtées aux Pays-bas.

 

« Women who work for Dutch local authorities now earn more than men, on average, Trouw reported on Monday. Male civil servants now earn a gross wage averaging €3,653 a month while women are earning slightly more at €3,679, Trouw said, quoting research by local authorities and the Panteia research group. Many councils have implemented policy to boost the position of women in local authorities – particularly in terms of leadership positions. In 2006, women occupied 22% of leadership jobs but this had risen to 40% by the end of 2017. Female civil servants in their 40s, 50s and 60s tend to earn roughly the same as men. This, Trouw says, is notable because the salaries of women in their 40s tend to be impacted by taking time out to raise a family. »

https://www.dutchnews.nl/news/2018/08/the-pay-gap-disappears-female-civil-servants-earn-more-than-men/?utm_source=newsletter

 

Cela ressemble à de la discrimination positive comme l'illustre cet article en néerlandais traduit automatiquement avec Google traduction !

 

"Le thème «salaire égal pour un travail égal» fait l’objet d’une grande attention depuis des années car il ne semble pas possible pour un employeur. Mannen verdienen gemiddeld 16 procent meer dan vrouwen, was het laatste bericht van het Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS) over de loonkloof in 2014 in Nederland. Les hommes gagnent en moyenne 16% de plus que les femmes, a été le dernier message du Bureau central de la statistique (CBS) sur l’écart salarial en 2014 aux Pays-Bas.

Het is voor het eerst dat vrouwen bij de gemeente meer verdienen dan mannen C’est la première fois que les femmes gagnent plus que les hommes de la municipalité.

 

In dat percentage is geen rekening gehouden met opleiding, ervaring, sector en functie. Ce pourcentage n'inclut pas la formation, l'expérience, le secteur et la fonction. Als dat wel gebeurt, dan is het verschil nog 7 procent in het bedrijfsleven en circa 5 procent bij de overheid. Si cela se produit, la différence est toujours de 7% dans le secteur des entreprises et d’environ 5% dans le gouvernement. Bij gemeenten is dat nu dus rechtgetrokken. Cela a maintenant été corrigé par les municipalités. Een flink aantal gemeenten heeft daartoe gericht beleid gevoerd. Un nombre considérable de municipalités ont poursuivi une politique ciblée. Zij probeerden een gelijke verhouding tussen mannen en vrouwen op de werkvloer te realiseren en meer vrouwen op leidinggevende functies te krijgen, zegt de Vereniging Nederlandse Gemeenten (VNG). Selon l’Association des municipalités néerlandaises (VNG), ils ont tenté de créer une relation d’égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail et d’amener davantage de femmes à occuper des postes de direction.

Vervangen door vrouwen Remplacer par des femmes

De afgelopen jaren zijn bij gemeenten veel mannen met pensioen gegaan. Ces dernières années, de nombreux hommes ont pris leur retraite des municipalités. Zij werden als het even kon vervangen door vrouwen. Ils étaient, si possible, remplacés par des femmes. Daardoor werken inmiddels evenveel mannen als vrouwen op het gemeentekantoor. En conséquence, de nombreux hommes et femmes travaillent désormais au bureau municipal.

Ook was er aandacht voor wie de afdelingen leidt. L'attention a également été portée sur les responsables des départements. In 2006 was nog maar 22 procent van de leidinggevende functies in handen van vrouwen, in 2010 was dat al gestegen naar 30 procent, en in 2017 lag dat percentage op 40. Dat is opmerkelijk hoog. En 2006, seulement 22% des postes de direction étaient entre les mains de femmes, en 2010, elles étaient déjà passées à 30% et, en 2017, ce pourcentage était de 40. C'est remarquablement élevé. Meestal verdienen mannelijke leidinggevenden meer dan vrouwen. Les cadres masculins gagnent généralement plus que les femmes. Maar niet bij de overheid, weet het CBS.Mais pas au gouvernement, le sait Statistics Netherlands.

"

 

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=nl&u=https://www.trouw.nl/democratie/gemeente-betaalt-vrouwen-nu-iets-beter-dan-mannen~a4037dbc/&prev=search

 

 

"Eugénie Bastié – LE FIGARO.- Alors que l’on évoque quotidiennement la lutte pour les droits des femmes, vous avez choisi de parler dans votre livre de l’obsolescence des hommes. Qu’est-ce qui vous fait croire que la condition masculine serait menacée?

Laetitia STRAUCH–BONART. – À cela, il y a d’abord une raison structurelle: l’évolution des conditions du pouvoir des hommes. À ce sujet, les réflexions contemporaines sont souvent trop court-termistes. Elles oublient que dans un monde où la force physique et le contrôle de la procréation, qui étaient la source du pouvoir des hommes, ont bien moins d’importance que par le passé, la place des hommes est en train de changer radicalement.

La force physique d’abord: elle est moins importante sur le marché du travail. La violence ensuite: je m’appuie sur les travaux du chercheur Steven Pinker, qui a montré, dans La Part d’ange en nous, que l’usage de la violence a considérablement régressé depuis des siècles, ce qui est contre-intuitif.

Ensuite, les femmes ont pris le contrôle de la famille. Elles détiennent aujourd’hui entièrement celui de la procréation. En cas de séparation, ce sont elles qui obtiennent la garde quasi systématiquement.

L’école ensuite: c’est flagrant. Je me suis plongée dans les études Pisa. En France, le retard des garçons de 15 ans sur les filles est de trois quarts d’année scolaire en moyenne en «compréhension de l’écrit». En bout de classe, dans les très mauvais, il y a une majorité de garçons. Dans l’OCDE, cet écart atteint trois ans entre un garçon issu des classes populaires et une fille issue des catégories supérieures! C’est très préoccupant, et je suis sûre que si c’était l’inverse, si les filles étaient à la traîne, ce serait un sujet de société – ce qui serait bien évidemment légitime. Mais les inégalités en défaveur des hommes, quand elles existent, passent à la trappe! On préfère parler des «stéréotypes de genre» et de la place occupée par les garçons dans les jeux à la cour de récré plutôt que de l’inégalité criante des résultats!"

 https://eromakia.fr/index.php/2018/05/28/1314/

Les femmes sont plus performantes dans la finance en moyenne car les hommes prennent plus de risques, étant donc surreprésentés dans les extrêmes (donc dans les meilleures réussites et donc les mieux rémunérés mais aussi dans les catastrophes) :

 

Why women beat men on the stock market : "I worked with researchers Joakim Westerholm and Wei Lu to look at every trade women undertook in 28 major Finnish stocks usually most heavily traded by men.

We chose Finland because it has by far the best data inclusive of gender and trader location.

Although the population is small, we observed almost 1 million traders. The trades took place over a 17 year period, from 1995 to 2011."

 

"Although male trading activity increasingly dominated female trading activity over the 17 years we studied, female trades were more successful.

Female traders managed an annual internal rate of return of 43 per cent on their Nokia holdings, and 21.4 per cent across the 28 stocks.

The males, meanwhile, had correspondingly high losses — negative returns of -43 per cent and -21.4 per cent on their completed trades."

 

http://www.abc.net.au/news/2017-03-08/-why-women-are-better-stock-market-investors-than-men/8336534

 

There's an Investing Gap That Costs Women Up to $1 Million. Here's How to Fix It : "Conventional wisdom “blames” women for this gap. We receive messages that we’re not as good at math as men; we’re not as good at investing. Um, no. Studies have found that once women do invest, they outperform men by nearly one percentage point a year. This was confirmed recently by Fidelity, which analyzed the performance of 8 million retail clients in 2016. Typically women outperform because they don’t overtrade, panic in down markets, or pay too much in fees."

 

http://time.com/money/5141680/investing-finance-gender-gap-pay-inequality/

 

 

 

Les femmes battent les hommes dans certaines courses extrêmes 200 km à 1200 km

 

"It seems very unlikely that women will ever outperform men in ultra-triathlons from Ironman to Double Iron ultra-triathlon."

 

"However, in 2002 and 2003, a woman was able to outpace the fastest man by ~4.5 h and ~0.5 h, respectively (http://www.badwater.com). Furthermore, since 2002, up to three women finished within the top five overall, although more men than women competed in the ‘Badwater’ (da Fonseca-Engelhardt et al. 2013). A similar finding of a female runner exceeding men’s ultra-marathon performance has been reported for a 45-years old woman winning the ‘Deutschlandlauf’, a multi-stage ultra-marathon covering a total distance of 1,200 km from the North to the South of Germany to be completed within 17 days (Knechtle et al. 2008). The woman finished the race in an overall race time of 124 h 40 min, whereas the first man finished about 8 h behind her in 132 h 44 min."

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4035499/#!po=48.2955

 

 

Le rôle de la culture et des stéréotypes

La psychologue Marie Christine Toczec évoque la menace de stéréotype dans les évaluations. Le fait de préciser à un groupe stéréotypé comme réussissant moins à une épreuve a tendance à baisser ses performances.

http://osp.revues.org/index1154.html

 

 Rong Su and James Rounds University of Illinois at Urbana–Champaign et Patrick Ian Armstrong Iowa State University dans leur publication Men and Things, Women and People:

A Meta-Analysis of Sex Differences in Interests de 2009 :

 

"Except for a few variables, such as quantitative reasoning and spatial ability (Austin & Hanisch, 1990; Wai, Lubinski, & Benbow, in press), past research on individual differences domains other than interests has generally suggested that sex differences are small (Hyde, 2005; Maccoby, 1990). The present study, however, revealed substantial sex differences in vocational interests. The largest difference between men and women was found along the Things–People dimension, with men gravitated toward thingsoriented careers and women gravitated toward people-oriented careers."

 

https://pdfs.semanticscholar.org/47af/4a7e87267aba681fb6971590ec80effce0c3.pdf

 

Catherine Vidal est neurologiste. Elle souligne que la plasticité cérébrale est telle que l’environnement façonne le cerveau y compris dans ce qu’on pourrait considérer comme étant biologique : tel est le cas des zones du cerveau qui seraient dévolues aux langages ou aux aptitudes mathématiques ou spatiales.

Odile Fillod conteste la pertinence des travaux menés tendant à naturaliser les différences hommes femmes. Selon elle, aucune étude n’est parvenue à démontrer que les différences entre hommes et femmes de comportement ou d’aptitude intellectuelle ou les goûts ou attitudes morales s’expliqueraient en grande partie ni même en petite partie par la biologie. Son approche constructiviste tend à souligner le manque de rigueur des travaux menés. Son argumentaire très détaillé est accessible sur le site internet allodoxia : elle y décortique les articles scientifiques en montrant les limites, erreurs ou exagérations qu’ils contiennent directement ou dont ils font l’objet dans la vulgarisation, selon elle.

La menace de stéréotype est aussi invoquée dans le cas des jeux d’échecs. On peut être surpris d'apprendre qu'il y avait des compétitions séparées comme en sport ! Depuis les années 1980, il y a eu un changement : il y a une compétition mixte et une compétition femmes, donc il n’y a plus de compétition masculine ! Faut il des compétitions séparées (ou plutôt une compétition femmes plus une mixte ouverte aux femmes mais de fait les vainqueurs et effectifs sont masculins de façon écrasante) ? La compétition femmes permet aux femmes de jouer, participer et gagner sans avoir à subir le machisme : bref cela pourrait attirer des femmes à jouer aux échecs de rencontrer d'autres femmes. Mais d'un autre côté, cela stimule moins les femmes et a un coté stigmatisant puisque cela sous entend clairement de fait que c'est une compétition de second ordre, entretenant les stéréotypes.

Judit Polgar est la seule femme à avoir concouru avec les hommes en étant dans le top 10 mondial mixte refusant de faire les compétitions réservées aux femmes.

Voici les déclarations fracassantes et polémiques de Nigel Short ou de Kasparov sur les femmes et les échecs.

http://www.telegraph.co.uk/culture/chess/11548840/Nigel Short Girls just dont have the brains to play chess.html

http://news.sky.com/story/1468579/men just better at some things says chess champ

Celles de Bobby Fischer sont encore plus extrêmes.

Les chercheurs italiens Anna Maas, Mara Cadinu et Claudio Dettole ont réalisé des travaux sur les échecs et la menace de stéréotype dont seraient victimes les femmes.

Pour expliquer le peu de présence féminine ainsi que le différentiel de performance il y a notamment la menace de stéréotype. Il est démontré que les femmes perdent plus souvent quand elles savent qu'elles jouent contre des hommes et que le stéréotype suivant lequel ils seraient plus doués est rappelé avant l'épreuve. Page 7 à 9 de l'étude universitaire :

 

"Experimental Manipulation
Each participant then played two rapid chess games (15minutes per player) against the same opposite sex opponent, but was led to believe that they were playing with two different opponents. 6

They were aware that they were playing against an opponent of similar strength, but did not necessarily know the opponent’s sex. In the control condition, players were informed that, for reasons of privacy, no further information was going to be provided about the opponent. Nowhere during the experiment were gender stereotypes or sex of player mentioned. In the experimental condition,the stereotype was explicitly activated by reminding participants ‘that recent studies had shown that men earn clearly superior scores than women in chess games.The aim of this study is to provide further tests for these findings.’In addition, we systematically varied the alleged sex of the opponent across the two games(‘forreasons of privacy, no further information is going to be provided about the opponent, except for the fact that you are going to play against a woman[man]’).In one game,both players were told that they were playing with a same sex opponent, in the other game they were told that they were playing with an opposite sex opponent (which corresponded to reality). We counter balanced color (black vs. white pieces) as well as order of same versus opposite sex opponent across participants (first same sex then opposite sex, or vice versa)."

"In the experimental condition, 7 where the gender stereotype had been activated,we predicted similar performance levels when female players believed to be playing against females, but below chance performance when they believed to be playing against males.As can be seen inFigure 1,this prediction was supported. When women (falsely) believed to be playing against another woman, they won about one game out of two (M¼0.95), one sample t(21)¼?0.21, n.s. However, these same women performed below chance when they knew that they were playing against a male opponent (M¼0.50), one sample t(21)¼?2.73, p<.05. Indeed, they performed more poorly against the same opponent when they knew that they were playing against a male than when they thought they were playing against a female, within participants t(21)¼?1.56, p (one tailed)<.05.
Also, comparing the performance of women in the stereotype threat condition with the control condition, it becomes clear that threatened women who believed to be playing against a male opponent performed worse than women in the control condition, between participants t(40)¼?1.39,
p (one tailed)<.05. Women who believed to be playing against other women did not differ from those in the control condition.
Together, these findings suggest that women players showed a remarkable drop in performance when the stereotype was salient and when they knew that they were playing against a male opponent.
Yet, they had good chances of beating the same (male) opponent when they were misled into believing that they were playing against a woman."

 

https://www.researchgate.net/publication/227674544_Checkmate_The_role_of_gender_stereotypes_in_the_ultimate_intellectual_sport

 

Tom Stafford de l’Université de Sheffield au Royaume uni, dans son article Female chess players outperform expectations when playing men, montre que les femmes gagnent plus souvent contre les hommes du même nombre d’élos aux échecs, ce qui invalide donc la thèse de la menace de stéréotype. En utilisant 5,5 millions de parties, l’étude comprend donc un échantillon très important. En combinant avec les résultats sur l’activation de la menace de stéréotype aux échecs qui ferait davantage perdre les femmes, on pourrait donc conclure que les femmes aux échecs ne vivent pas dans un climat où le stéréotype est activé quand elles jouent face à des adversaires de niveau équivalent.

 

http://tomstafford.staff.shef.ac.uk/docs/ST_in_chess_doc_format.pdf

 

A noter que Maria Cubel prétend l’inverse en 2017 : « Recent explanations for the persistence of both the gender wage gap and the under-representation of women in top jobs have focused on behavioural aspects, in particular on differences in the responses of men and women to competition. This column suggests that it may not be competition itself that affects women, but the gender of their opponent. Analysis of data from thousands of expert chess games shows that women are less likely to win compared with men of the same ability, and that this is driven by women making more errors specifically when playing against men. »

 

https://voxeu.org/article/women-competitive-environments-evidence-expert-chess

https://www.ed.ac.uk/files/atoms/files/gender_competition_and_performance.pdf

 

D'un autre côté, les pays où le pourcentage de femmes est plus important ne se distinguent pas par un moindre écart de élos entre hommes et femmes, ce qui tend à discréditer l'argument selon lequel ce serait un faible effectif féminin qui expliquerait qu'il y ait mécaniquement moins de très bonnes ou géniales joueuses.

http://en.chessbase.com/post/explaining male predominance in chess

En tout cas, il y a débat sur la place des femmes dans les échecs et sur la meilleure manière d'atteindre sinon une parité, disons un moindre différentiel.

D'autres explications sont apportées : il y aurait moins de filles car beaucoup d'entraîneurs sont masculins et cela créerait des difficultés ou des surcoûts pour les réservations de chambres d'hôtel lors des tournois...les parents hésitent plus à envoyer ou inscrire leur fille dans un club où elle partira dormir dans d'autres villes voire à l'étranger avec un entourage très masculin pour les compétitions....

https://aeon.co/essays/why are only two of the world s top 100 chess players women

La sous représentation des femmes aux échecs est un fait. C'est l'explication et la solution pour réduire les écarts qui donnent lieu à discussion !

Joshua Aronson, universitaire en psychologie à l’Université du Texas, montre que l’écart entre hommes et femmes se réduit nettement voire s’inverse en mathématiques si l’on désactive la menace de stéréotype (entre 48mn55 et 1h06mn15). Les filles japonaises ont des scores légèrement inférieurs à ceux des garçons japonais mais supérieurs à ceux des garçons américains. Aronson considère ainsi que les différences de performance aux tests sont fragiles car très dépendantes des conditions dans lesquels ils sont réalisés. Aronson souligne aussi que les différences biologiques, si elles existent, sont faibles et très nettement amplifiées par la culture et l’environnement.

https://www.youtube.com/watch?v=S2gkr6ac4NM

Joshua Aronson, universitaire en psychologie à l’Université du Texas : « It is well established that negative stereotypes can undermine women's performance on mathematics tests. Despite considerable laboratory evidence for the role of “stereotype threat” in girls' and women's math test performance, the relevance of such findings for the “real world” gender test score gap remains unclear and debates about causes focus primarily on innate sex differences in cognitive capacity. Reported here are results of a field experiment that tested the usefulness of the stereotype threat formulation for understanding women's performance in upper levels of college mathematics — men and women who are highly motivated and proficient mathematicians and who are in the pipeline to mathematics and science professions. Our primary hypothesis was confirmed. Test performance of women in a stereotype nullifying presentation of the test in an experimental group was raised significantly to surpass that of the men in the course. In a control group, in which test takers were given the test under normal test instructions, women and men performed equally. The pattern of results suggests that even among the most highly qualified and persistent women in college mathematics, stereotype threat suppresses test performance. »

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0193397307001244

 

 

Le reportage de Harald Eia le journaliste norvégien qui a confronté les chercheurs socio constructivistes aux naturalistes/héréditaristes sur le genre :

https://www.youtube.com/watch?v=ORJsEMesvVA

 

« The idea that general intelligence may be more variable in males than in females has a long history. In recent years it has been presented as a reason that there is little, if any, mean sex difference in general intelligence, yet males tend to be overrepresented at both the top and bottom ends of its overall, presumably normal, distribution. Clear analysis of the actual distribution of general intelligence based on large and appropriately population-representative samples is rare, however. Using two population-wide surveys of general intelligence in 11-year-olds in Scotland, we showed that there were substantial departures from normality in the distribution, with less variability in the higher range than in the lower. Despite mean IQ-scale scores of 100, modal scores were about 105. Even above modal level, males showed more variability than females. This is consistent with a model of the population distribution of general intelligence as a mixture of two essentially normal distributions, one reflecting normal variation in general intelligence and one refecting normal variation in effects of genetic and environmental conditions involving mental retardation. Though present at the high end of the distribution, sex differences in variability did not appear to account for sex differences in high-level achievement.»
Sex Differences in Variability in General Intelligence: A New Look at the Old Question | Request PDF. Available from:
https://www.researchgate.net/publication/240323443_Sex_Differences_in_Variability_in_General_Intelligence_A_New_Look_at_the_Old_Question

La critique du naturalisme

 

La légitimité des travaux de Simon Baron-Cohen a été profondément remise en question par la socio-constructiviste Odile Fillod qui critique avec force de détail la méthodologie utilisée.

 

« Enfin, on ne peut déduire de l’observation d’une différence sur des bébés âgés d’un jour que celle-ci est innée et ne peut être le résultat d’une influence culturelle, et ce pour deux raisons. D’une part, des différences innées peuvent être causées par des comportements différents de la mère pendant la grossesse, or les mères occidentales connaissent désormais souvent le sexe de leur bébé à naître et cela peut avoir une incidence sur leurs attitudes. D’autre part, même âgé d’un jour, un bébé a déjà derrière lui un certain nombre d’heures passées dans un contexte marqué par le système culturel du genre : dès sa naissance, un enfant est traité différemment selon son sexe, de la façon dont on le porte à l’attention qu’on lui porte en passant par celle dont on l’habille, le nourrit, lui parle et parle de lui en sa présence, et j’en passe. »

« Enfin, on ne peut déduire de l’observation d’une différence sur des bébés âgés d’un jour que celle-ci est innée et ne peut être le résultat d’une influence culturelle, et ce pour deux raisons. D’une part, des différences innées peuvent être causées par des comportements différents de la mère pendant la grossesse, or les mères occidentales connaissent désormais souvent le sexe de leur bébé à naître et cela peut avoir une incidence sur leurs attitudes. D’autre part, même âgé d’un jour, un bébé a déjà derrière lui un certain nombre d’heures passées dans un contexte marqué par le système culturel du genre : dès sa naissance, un enfant est traité différemment selon son sexe, de la façon dont on le porte à l’attention qu’on lui porte en passant par celle dont on l’habille, le nourrit, lui parle et parle de lui en sa présence, et j’en passe. »

«Pas de différence entre les sexes dans l’intérêt pour le visage, pas de préférence des garçons pour le mobile

 

Venons-en maintenant aux résultats de l’étude proprement dits. Tout d’abord, si on prend au sérieux la mesure du temps passé à fixer chaque stimulus utilisée par les auteurs et si on se conforme à l’usage scientifique commandant de décrire comme absente une différence non statistiquement significative, on constate qu’en moyenne, les filles n’ont pas fixé plus longtemps le visage que les garçons ne l’ont fait, et les garçons n’ont pas fixé plus longtemps le mobile que le visage (voir l’infographie ci-dessous). »

La chercheuse indépendante Odile Fillod écrit : «Les auteurs se sont abstenus d’inclure dans l’article cet histogramme standard assez parlant, mais les données chiffrées qu’ils présentent permettent néanmoins de se rendre compte de la subtilité des différences calculées entre la moyenne des filles et la moyenne des garçons, et de la grande variabilité observée chez les bébés des deux sexes. De même, ils n’ont explicitement signalé dans le texte que la présence des deux différences (faiblement) significatives trouvées sur les quatre testées et non l’absence des deux autres, mais on réalise cette absence facilement. Même en décidant de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, les résultats présentés dans l’article sont loin d’autoriser les formulations dichotomiques opposant les « filles plus attirées par le visage que par le mobile » aux « garçons plus attirés par le mobile que par le visage ». »

Odile Fillod remarque : « Examinons maintenant les données sous-jacentes aux formulations alambiquées de Susan Pinker et Simon Baron-Cohen citées plus haut. Si on se base sur la catégorisation effectuée par les auteurs, il est certes exact que davantage de garçons que de filles ont manifesté une « préférence » pour le mobile, et que davantage de filles que de garçons ont manifesté une « préférence » pour le visage. Néanmoins, si on prend au sérieux cette catégorisation, on peut aussi relever que 64 % des filles n’ont pas manifesté de préférence pour le visage, et 57% des garçons n’ont pas manifesté de préférence pour le mobile (voir l’infographie ci-dessous).»

 

http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2013/10/04/sexes-mensonges-et-video-baron-cohen/

 

 

 

La question du libre arbitre

 


Anne Tursz
 est pédiatre et épidémiologiste française. Directrice de recherche à l’INSERM, elle est chercheuse associée avec le CERMES et a présidé le Comité d’orientation du Plan Violence et Santé mis en place en mai 2004 par le Ministre de la Santé et des Solidarités.

Elle s'est principalement intéressée à la prise en charge des enfants et des adolescents par le système médico-social, préventif et curatif dans la société française contemporaine, ce qui l’a amenée à réaliser des travaux importants sur la traumatologie de l'enfant (accidents,maltraitance).

Le rapport de synthèse des travaux sur « Violence et santé » qu’elle a coordonné s’est appuyé sur les travaux de six commissions thématiques : « périnatalité, enfants et adolescents » ; « genre et violence » ; « personnes âgées et personnes handicapées » ; « violence et santé mentale » ; « violence, travail, emploi et santé » et « Institutions, organisations et violence ». Ce rapport servira de base à l’élaboration du Plan violence et santé, lequel doit être décliné dans une série de plans régionaux de santé publique.

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Tursz

 http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/infanticides-a-la-naissance-les-vrais-chiffres-09-12-2010-1273149_57.php

 Anne Tursz s’exprime sur les infanticides de mères : "Les 27 cas découverts (dont 9 où la mère n'a jamais été retrouvée) nous ont permis de confirmer la sous-estimation de ce type de maltraitance."

" La moitié d'entre elles vivaient avec le père de l'enfant, et les deux tiers exerçaient une activité professionnelle. Leur catégorie socioprofessionnelle ne différait d'ailleurs pas de celle des femmes de la population générale. Côté psychologique, les enquêtes montrent qu'elles avaient peu confiance en elles, qu'elles présentaient une certaine immaturité, des carences affectives, une forte dépendance à l'autre, voire une peur extrême de l'abandon. Mais elles ne souffraient pas de maladies mentales caractérisées et leur discernement n'était pas aboli ni altéré au moment des faits."

"En revanche, toutes ces femmes ont caché leur état à leur entourage. Et elles ont toujours répondu par la négative à la question "tu ne serais pas enceinte ?" posée par leur mari, leurs proches ou leurs collègues de travail. Malgré l'évidence (sauf chez les obèses dont les grossesses peuvent passer inaperçues), tout le monde s'est contenté de cette dénégation. Ces femmes ont donc vécu un véritable enfer, un isolement moral absolu et elles n'avaient pas d'autre solution que l'infanticide pour sortir de ce piège."

 

 

Le raisonnement de la pédiatre suggère que c'est la faute du père et qui insiste sur la souffrance de la mère meurtrière transformée en victime : "

L'une des principales interrogations soulevées par les affaires d'infanticides après des grossesses cachées reste l'ignorance de l'entourage, et notamment du compagnon.

 

"On ne peut pas dire que les pères ne soupçonnent rien. Dans tous les cas que nous avons vus, ils posent la question au moins une fois. Leur compagne répond "non je ne suis pas enceinte ", mais ils ne cherchent pas à aller plus loin. Probablement par lâcheté, parce qu'ils n'ont pas envie de se compliquer la vie. ", estime Anne Tursz, pédiatre (INSERM). "La femme est donc laissée dans une abominable solitude : pendant 9 mois elle doit vivre avec cette idée, plus ou moins bien refoulée, qu'elle va être obligée de commettre un meurtre. Et elle ne peut partager cette souffrance avec personne." 

http://www.medisite.fr/troubles-psychologiques-infanticide-deni-de-grossesse-qui-sont-les-meres-meurtrieres.14522.107.html?page=0,7

 

 L'effet de désirabilité sociale évoqué par Régis Bigot et Sandra Hoibian du CREDOC dans l'article Comment se prennent les décisions au sein des couples ? paru en 2015 traduit bien le scepticisme face aux réponses des femmes indiquant relativement peu qu'elles ont renoncé à leur carrière pour leurs enfants : "Seule une personne sur dix déclare que les enfants représentent une entrave dans sa vie sociale (11 % des femmes, 9 % des hommes), sa vie de couple (10 % des femmes, 12 % des hommes) ou que la vie de famille freine les ambitions professionnelles. Les femmes concèdent trois fois plus souvent avoir davantage dû renoncer à des ambitions professionnelles que leurs conjoints, mais la proportion reste faible (18 % des femmes, contre 6 % des hommes). Il s’agit probablement là d’un effet de désirabilité sociale."

 

http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/119/PSF119_2_RBigot_SHobiant_Edaudey.pdf

 

Pourtant, Pierre Bataille confirme indirectement dans son article Quand le genre rattrape l'excellence. Une comparaison des parcours de formation des normaliens et normaliennes (1981-1987) au sein de l'ouvrage d'Hélène Buisson-Fenet (dir.), École des filles, école des femmes. L’institution scolaire face aux parcours, normes et rôles professionnels sexués à la page 86 paru en 2017 :

"Le nombre d'enfants varie également assez peu entre les normaliens et les normaliennes qui ont fait carrière dans le secondaire et celles qui se sont maintenues sur la voie royale. Il est d'ailleurs très proche du nombre moyen d'1,7/1,8 enfants par femme dotées d'un diplôme universitaire tel qu'il est calculé pour les années 2006-2008 par Emma Davie et Magali Mazuy (2011). On constate également très peu de différences entre celles qui ont atteint les sommets de la voie royale et celles qui occupent une position plus modeste dans le champ académique (MCF ou CR notamment). On aurait pu penser que les différences sexuées de rapidité des carrières universitaires que nous avons observées s'expliquaient par le fait que les femmes sont plus souvent assignées à l'exécution des tâches domestiques - dont en grande partie la prise en charge des enfants si elles en ont. Ces tâches les accapareraient et empiéteraient  sur leur "productivité scientifique" et donc leur avancement. Ainsi, celles qui atteindraient les sommets de la hiérarchie universitaire seraient celles qui auraient probablement moins d'enfants. On voit ici qu'à l'instar de l'analyse menée par E. Latour et N. Le Feuvre sur les carrières académiques en France, cette hypothèse ne se vérifie pas (Latour et Le Feuvre, 2006, p. 177)."

 

https://books.google.fr/books?id=_hboDQAAQBAJ&pg=PA84&lpg=PA84&dq=ens+normaliens+inscrire+cursus&source=bl&ots=mmAa9MsjDX&sig=08Gj8G_D4whzA5VyfwKh_6HjT9M&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjJ7PvkqOLdAhULyYUKHRPnC_Q4KBDoATAIegQICBAB#v=onepage&q&f=false

 

 

 


Des différences psychologiques : écarts de performance dans le domaine verbal et dans les sciences logico mathématiques, ainsi que des centres d'intérêt différents

 

L'ancien président de l'Université d'Harvard, l’économiste Larry Summers a évoqué le rôle du quotient intellectuel dans la sous représentation des femmes dans les sciences dures, en particulier en mathématiques et en sciences physiques. Alors que les femmes obtiennent de meilleures performances dans les parties verbales, les hommes obtiennent de meilleurs résultats dans les parties de calcul et de représentation spatiale.

http://www.lrainc.com/swtaboo/taboos/apa_01.html

http://www.pnas.org/content/106/22/8801

La philosophe darwinienne Helena Cronin de la London School of economics, évoque le différentiel de moyenne et surtout de variance dans les items mathématiques et de représentations spatiales. Les hommes seraient surreprésentés aux extrêmes. En d'autres termes, il y aurait plus d'hommes à bas QI et à haut QI. En particulier, on retrouverait cette tendance dans les sciences dures (mathématiques, physique) mais aussi dans la représentation spatiale. Ainsi, compterait on 13 garçons pour une fille dans les meilleurs en mathématiques. L'ambition diffèrerait également en tendance (cf. le sociologue Steven Goldberg dans The inevatibility of patriarchy qui évoque la tendance masculine à rechercher des postes de pouvoir). Les femmes seraient plus enclines à exercer des activités au service des autres, de nature relationnelle ou dans la communication. Ainsi même dans le premier centile (1 %) des femmes les plus douées en mathématiques, seule une sur huit fait carrière dans ce domaine, dans l’ingénierie ou les sciences de la matière. Les autres s’orientent en médecine, biologie, dans le droit et même dans les humanités, domaines typiques pour aider les autres.

Précisons toutefois que la surreprésentation masculine dans les QI élevés ne fait pas obstacle au fait d’avoir une femme qui a un des QI les plus élevés au monde : Marilyn Vos Savant.

 http://www.guardian.co.uk/world/2005/mar/12/gender.comment

 

Patrick Tort philosophe, linguiste, historien des sciences biologiques et humaines, spécialiste de Darwin, Patrick Tort, directeur de la publication du monumental «Dictionnaire du darwinisme et de l'évolution» édité par les Presses universitaires de France indique que Darwin n’est pas sexiste : "A ce propos, pour vous donner l'exemple d'une mésinterprétation contre laquelle le dictionnaire entend combattre, je citerai le cas des femmes. On a stupidement répandu l'idée que Darwin était antiféministe, un théoricien de l'infériorité féminine. Or, la vérité qui se dégage de l'analyse des textes se situe exactement à l'opposé. Bien sûr, Darwin thématise l'infériorité statutaire des femmes dans l'histoire des sociétés et notamment dans la société anglaise. Mais il rattache cette infériorité à toute une étiologie évolutive et historique.

Il explique que le maintien des femmes à l'intérieur de certains rôles sociaux a effectivement conduit à ce qu'elles n'accèdent pas au même niveau de rationalité que les hommes alors qu'elles en étaient absolument capables. Darwin parle de l'évolution des instincts sociaux comme origine de la moralité et de l'altruisme. Mais où se situe la véritable origine de cet altruisme qui va donner naissance aux formes raffinées et civilisées de la moralité? Très exactement chez les femmes, dans l'instinct maternel, dans les soins apportés à la progéniture. Il montre que cet embryon de sentiment social va se développer ensuite en niveau de «moralité élevée» pour reprendre son expression. Ce qui veut dire que les femmes sont à la fois les dépositaires et les porteuses de l'avenir de l'épanouissement des sentiments moraux. En quoi Darwin identifie la véritable évolution de la civilisation. Autrement dit, c'est Darwin qui, le premier, a fait comprendre que la femme est l'avenir de l'homme."

https://www.humanite.fr/node/123432

 

Or, Darwin écrit :

Au chapitre 19 consacré aux différences hommes femmes, il faut s'accrocher car plusieurs tomberaient de leur chaise aujourd'hui :

"

La femme semble différer de l'homme dans ses facultés mentales, surtout par une tendresse plus grande et un égoïsme moindre, et ceci se vérifie même chez les sauvages, comme le prouve un passage bien connu des voyages de Mungo Park, et les récits de beaucoup d'autres voyageurs. La femme déploie à un éminent degré sa tendresse à l'égard de ses enfants, par suite de ses instincts maternels; il est vraisemblable qu'elle puisse l'étendre jusqu'à ses semblables. L'homme est l'égal d'autres hommes, il ne redoute point la rivalité, mais elle le conduit à l'ambition, et celle ci à l'égoïsme. Ces facultés semblent faire partie de son malheureux héritage naturel. On admet généralement que chez la femme les facultés d'intuition, de perception rapide, et peut être d'imitation, sont plus fortement développées que chez l'homme; mais quelques unes au moins de ces facultés caractérisent les races inférieures, elles ont, par conséquent, pu exister à un état de

civilisation inférieure.

Ce qui établit la distinction principale dans la puissance intellectuelle des deux sexes, c'est que l'homme atteint, dans tout ce qu'il entreprend, un point auquel la femme ne peut arriver, quelle que soit, d'ailleurs, la nature de l'entreprise, qu'elle exige ou une pensée profonde, la raison, l'imagination, ou simplement l'emploi des sens et des mains. Que l'on dresse deux listes des hommes et des femmes qui se sont le plus distingués dans la poésie, la peinture, la sculpture, la musique, y compris la composition et l'exécution,

l'histoire, la science, et la philosophie les deux listes d'une demi douzaine de noms pour chaque art ou science, ne supporteront pas la comparaison. Nous pouvons ainsi déduire de la loi de la déviation des moyennes, si bien expliquée par M. Galton dans son livre sur le Génie héréditaire, que si les hommes ont une supériorité décidée sur les femmes en beaucoup de points, la moyenne de la puissance mentale chez l'homme doit excéder celle de la femme.

Les ancêtres semi humains mâles de l'homme et les sauvages, ont, pendant bien des générations, lutté les uns contre les autres pour la possession dés femelles. Mais les seules conditions de force et de taille corporelles n'auraient pas suffi pour vaincre, si elles n'avaient été unies au courage, à la persévérance, et à une détermination énergique. Chez les animaux sociables, les jeunes mâles ont plus d'un combat à livrer pour s'assurer la possession d'une femelle, et ce n'est qu'à force de luttes nouvelles que les mâles plus vieux peuvent conserver les leurs. L'homme a du encore défendre ses femmes et ses enfants contre des ennemis de tous genres, et chasser pour subvenir à leur subsistance et à la sienne propre. Mais, pour éviter l'ennemi, pour l'attaquer avec avantage, pour capturer les animaux sauvages, pour inventer et façonner des armes, il faut le concours des facultés mentales supérieures, c'est à dire l'observation, la raison, l'invention ou l'imagination. Ces diverses facultés auront donc été mises ainsi continuellement à l'épreuve, et auront fait l'objet d'une sélection pendant l'âge de la virilité, période durant laquelle elles auront été d'ailleurs fortifiées

par l'usage. En conséquence, conformément au principe souvent cité, elles ont dû être transmises à l'âge correspondant de la virilité, et surtout. à la descendance mâle. Or, si deux hommes, ou un homme et une femme, doués de qualités mentales également parfaites, se font concurrence, c'est celui qui a le plus d'énergie, de persévérance et de courage qui atteindra au plus haut point et qui remportera la victoire, quel que

soit d'ailleurs l'objet de la lutte' On peut même dire que celui là a du génie car une haute autorité a déclaré que le génie c'est lapatience; et la patience dans ce sens signifie une persévérance inflexible et indomptable. Cette définition du génie est peut être incomplète; car, sans les facultés les plus élevées de l'imagination

et de la raison, on ne peut arriver à des succès importants dans bien des entreprises. Ces dernières facultés ont été, comme les premières, développées chez l'homme, en partie par l'action de la

sélection sexuelle, c'est à dire par la concurrence avec des mâles rivaux, et en partie par l'action de la sélection naturelle, c'est à dire la réussite dans la lutte générale pour l'existence; or, comme

dans les deux cas, cette lutte a lieu dans l'âge adulte, les caractères acquis ont dû se transmettre plus complètement à la descendance mâle qu'à la descendance femelle. Deux faits confirment l'opinion que

quelques unes de nos facultés mentales ont été modifiées ou renforcées par la sélection sexuelle le premier, que ces facultés subissent, comme on l'admet généralement, un changement considérable à l'âge de la puberté le second, que les eunuques demeurent toute leur vie, à ce point de vue, dans un état inférieur. L'homme a fini ainsi par devenir supérieur à la femme. Il est vraiment heureux que la loi de l'égale transmission des caractères aux deux sexes ait généralement prévalu dans toute la classe des mammifères; autrement, il est probable que l'homme serait devenu aussi supérieur à la femme par ses facultés mentales que le paon par son plumage décoratif relativement à celui de la femelle.

Il faut se rappeler que la tendance qu'ont les caractères acquis à une époque tardive de la vie par l'un ou l'autre sexe, à se transmettre au même sexe et au même âge, et celle qu'ont les caractères acquis de bonne heure à se transmettre aux deux sexes, sont des règles qui, quoique générales, ne se vérifient pas toujours. Si elles se vérifiaient toujours (mais ici je m'éloigne des limites que je me suis imposées), nous pourrions conclure que les effets héréditaires de l'éducation première des garçons et des filles se transmettraient également aux deux sexes; de sorte que la présente inégalité de puissance mentale entre les sexes ne pourrait ni être effacée par un cours d'éducation précoce analogue, ni avoir été causée par une différence dans l'éducation première. Pour rendre la femme égale à l'homme, il faudrait qu'elle fût dressée, au moment où elle devient adulte, à l'énergie et à la persévérance, que sa raison et son imagination fussent exercées au plus haut degré, elle transmettrait probablement alors ces qualités à tous ses descendants, surtout à ses filles adultes. La classe entière des femmes ne pourrait s'améliorer en suivant ce plan qu'à une seule condition, c'est que, pendant de nombreuses générations, les femmes qui posséderaient au plus haut degré les vertus dont nous venons de parler produisissent une plus nombreuse descendance que les autres femmes. Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer à l'occasion de la force corporelle, bien que les hommes ne se battent plus pour s'assurer la possession des femmes, et que cette forme de sélection ait disparu, ils ont généralement à soutenir, pendant l'âge mûr, une lutte terrible pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, ce qui tend à maintenir et même à augmenter leurs facultés mentales, et, comme conséquence, l'inégalité actuelle qui se remarque entre les sexes"."

 

Charles Darwin

La descendance de l'homme et la sélection sexuelle   1871

http://darwin online.org.uk/converted/pdf/1891_DescentFrench_F1062.pdf

 

Rong Su et James Rounds (University of Illinois at Urbana–Champaign) ainsi que Patrick Ian Armstrong (Iowa State University) dans leur publication Men and Things, Women and People:

A Meta-Analysis of Sex Differences in Interests de 2009 :

« The magnitude and variability of sex differences in vocational interests were examined in the present meta analysis for Holland’s (1959, 1997) categories (Realistic, Investigative, Artistic, Social, Enterprising, and Conventional), Prediger’s (1982) Things–People and Data–Ideas dimensions, and the STEM (science, technology, engineering, and mathematics) interest areas. Technical manuals for 47 interest inventories were used, yielding 503,188 respondents. Results showed that men prefer working with things and women prefer working with people, producing a large effect size (d 0.93) on the Things–People dimension. Men showed stronger Realistic (d 0.84) and Investigative (d 0.26) interests, and women showed stronger Artistic (d 0.35), Social (d 0.68), and Conventional (d 0.33) interests. Sex differences favoring men were also found for more specific measures of engineering (d 1.11), science (d 0.36), and mathematics (d 0.34) interests. Average effect sizes varied across interest inventories, ranging from 0.08 to 0.79. The quality of interest inventories, based on professional reputation, was not differentially related to the magnitude of sex differences. Moderators of the effect sizes included interest inventory item development strategy, scoring method, theoretical framework, and sample variables of age and cohort. Application of some item development strategies can substantially reduce sex differences. The present study suggests that interests may play a critical role in gendered occupational choices and gender disparity in the STEM fields.»

http://emilkirkegaard.dk/en/wp content/uploads/Men and things women and people A meta analysis of sex differences in interests.pdf

 

 

Wendy Johnson,Andrew Carothers,and Ian J. Deary : « Males were more heavily represented than females in the distributions representing those with conditions that disrupt general intelligence. Thus, there was greater variability among males than among females at the low ends of the overall distributions of general intelligence.
Sex Differences in Variability in General Intelligence: A New Look at the Old Question (PDF Download Available). Available from:
https://www.researchgate.net/publication/240323443_Sex_Differences_in_Variability_in_General_Intelligence_A_New_Look_at_the_Old_Question [accessed May 21, 2017]. »

https://www.researchgate.net/publication/240323443_Sex_Differences_in_Variability_in_General_Intelligence_A_New_Look_at_the_Old_Question

 

On peut voir les quotients intellectuels moyens par discipline et leur structure par sexe.

http://www.randalolson.com/wp content/uploads/iq by college major gender.png

http://www.statisticbrain.com/iq estimates by intended college major/

 

 

Les hommes auraient en moyenne un avantage dans les représentations spatiales et les aptitudes numériques, or ces facultés jouent un rôle clé dans l’ingénierie et les mathématiques.

 

http://www.pnas.org/content/106/22/8801

 

93 % des lauréats du concours Lépine, lequel récompense des innovations dans les sciences et techniques sont des hommes.

 

La plus grande variance masculine est observée dès l’âge de 10 ans.

 

http://www.iapsych.com/articles/arden2006.pdf

 

Les hommes sont surreprésentés aux extrêmes en mathématiques : deux fois plus de garçons que de filles dans le premier centile d’écoliers.

http://online.wsj.com/article/SB121691806472381521.html

Dans l'excellence scientifique qu'on peut appréhender par les prix Nobel et autres grands prix, la répartition n'est pas paritaire : 97 % d'hommes et 3 % de femmes. Pour obtenir la parité, il faudrait accorder systématiquement les prix scientifiques aux femmes pendant un siècle.

L'élite scientifique mondiale sans discrimination positive et sans parité

Prix nobel et autres grands prix

H

F

Total

%H

%F

Physique

181

2

183

99%

1%

Chimie

158

4

162

97%

3%

Médecine

186

10

196

95%

5%

Mathématiques (Médaille Fields)

51

0

51

100%

0%

Economie

60

1

61

98%

2%

Informatique (Turing)

48

2

50

96%

4%

Math/bio/géo/astronomie (Crafoord)

52

1

53

98%

2%

Total

736

20

756

97%

3%

Source : wikipedia, Fondation Nobel, calculs de l’auteur, 2011

 « Or, si le nombre de femmes nobélisées (48 au total) ne cesse d'augmenter depuis la première édition, passant de quatre lauréates entre 1901 et 1920 à 19 entre 2001 et 2017, celles-ci ne représentent, au terme de la saison 2017, qu'un peu plus de 5 % des 896 lauréats des deux sexes. »

« Haut la main, l'économie recueille le bonnet d'âne devant les prix scientifiques. La littérature est largement une affaire d'hommes ; la paix fait un peu mieux. Des prix originels (celui d'économie a été institué en 1968), la physique et la chimie sont les plus misogynes, n'ayant récompensé respectivement que deux et quatre femmes. »

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/homme-prix-nobel-physique-2018-femme-recompensee-premiere-fois-55-ans-69510/

Dans les pays de l’OCDE, la part de femmes inventeurs varie entre 5 % et 25 %, cette part étant le plus souvent aux alentours de 10 %.

http://www.oecd.org/gender/data/shareofwomeninventors.htm

 

La plus grande hétérogénéité masculine couplée à une plus grande prise de risque n'aboutit pas forcément à des résultats positifs, pour les hommes. 97 % des personnes incarcérées sont des hommes en 2010. Il n'y a donc que 3 % des prisonniers qui sont des femmes. 80 % des sans abris sont des hommes. Il y a aussi plus d'hommes dans les métiers salissants, dangereux ou insalubres. Ces données sociales accréditent l'idée d'une surreprésentation masculine dans les extrêmes. Il y a plus d'hommes dans le haut de la hiérarchie socioéconomique mais également davantage dans le bas. Les partisans de la parité évoquent fort rarement ces statistiques qui font état d'un "plancher de verre" si l’on suit leur logique.

 

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon05316

http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1330/ip1330.pdf

On retrouve ces tendances dans les grands prix décernés dans le domaine de la culture.

Les femmes ont réalisé 8 % soit 4 films sélectionnés pour le César du meilleur film sur 50 sélections – 2010 à 2016 et 0 % 0 Palme d’or au Festival de Cannes pour 17 lauréats – 2000 2017

Les femmes ont remporté 20 % soit 3 Victoires de la musique du meilleur album pour 15 lauréats – 2010 à 2016

Les femmes constituent 8 % (3 femmes sélectionnées) pour le Molière du metteur en scène sur 37 sélections   2010 à 2016 et 42 % 40 prix littéraires* sur 95 lauréats – 2010 à 2016

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Thematiques/Etudes et statistiques/L actualite du DEPS/Observatoire 2017 de l egalite entre femmes et hommes dans la culture et la communication

 



Les différences de performance entre hommes et femmes dans le domaine du calcul et dans l'expression écrite et orale sont constatées par l'INSEE. L'INSEE indique explicitement que les femmes sont meilleures en lecture mais distancées en calcul.

"Les femmes ont moins souvent que les hommes des difficultés graves ou assez fortes en lecture : 11 % contre 14 %. La différence persiste si on inclut les difficultés partielles : 17 % d’entre elles sont en difficulté partielle ou marquée, contre 23 % des hommes. C’est l’inverse en calcul : 11 % des hommes ont des performances médiocres, contre 16 % des femmes. L’écart de performance en lecture entre hommes et femmes existe aussi à la fin de la scolarité obligatoire : dans le cadre des journées d’appel de préparation à la défense (JAPD), les filles de 17 ans sont moins souvent en difficulté en lecture que les garçons. L’enquête internationale (PISA) auprès des élèves de 15 ans montre la même tendance, de même que le léger avantage masculin en mathématiques."

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1044.pdf

L’INSEE se réfère explicitement aux tests psychométriques comme instrument pour appréhender l’intelligence.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES424 425A.pdf

Le CREDOC a mené une enquête sur la culture financière des français. La proportion d'individus qui disent ne pas être à l'aise en calcul est de 16 % chez les hommes contre 28 % chez les femmes.

 

Le CREDOC a posé la question suivante :" Imaginons que vous placiez 100 euros sur un compte rémunéré à 2% par an. Vous ne faites plus aucun versement sur ce compte et vous ne retirez pas non plus d’argent. Combien aurez vous sur votre compte un an plus tard, une fois les intérêts versés ? "

 

64 % des hommes ont trouvé la bonne réponse contre 39 % des femmes. Surpris par l'ampleur de ce résultat, le CREDOC a cherché à neutraliser les effets de structure :

"Rien n’y fait : les modèles économétriques confirment qu’à âge égal, profession comparable, niveau de revenu similaire et diplôme équivalent, les hommes trouvent bien plus souvent la bonne réponse que les femmes."

 

Par ailleurs, le sentiment de compétence financière est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes.

 

http://www.credoc.fr/pdf/Sou/La_culture_financiere_des_Francais_2011.pdf

"Alors qu’en vingt ans la population de terminale S a évolué vers plus de parité, passant de 37 filles pour 63 garçons en 1995 à 47 filles pour 53 garçons en 2015, la mixité des classes préparatoires scientifiques est encore loin d’être atteinte en 2015 avec un ratio de 25 filles pour 75 garçons.

 

Le ministère de l'éducation nationale a fait paraître une étude sur les performances des garçons et des filles en Terminale scientifique et en classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques, ces travaux mettant en évidence un avantage masculin. Si les filles se sousestiment pour aller en S et plus encore pour aller en CPGE scientifique, comment se fait-il que leurs performances y soient moindres ? Le pool féminin est censé être plus fort car sursélectionné par manque de confiance en soi : seules les filles vraiment beaucoup plus fortes que les garçons vont en S ou en CPGE scientifique.

Ces données ne confirment pas du tout cette explication classique.

 

« En termes de performance, l’étude en terminale S a montré de fortes différences entre filles et garçons, à l’avantage des garçons aussi bien en mathématiques qu’en physique. Alors que les filles sont moins nombreuses en CPGE scientifiques qu’en terminale S, on pourrait s’attendre à ce que l’écart se resserre entre performance moyenne des uns et des autres. Ce n’est pas le cas. Le taux moyen de réussite à l’ensemble des items est de 65 % pour les filles et de 70 % pour les garçons en mathématiques (figure 7) et de 50 % pour les filles et de 55 % pour les garçons en physique (figure 8). L’écart constaté en terminale S est du même ordre. »

 

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2018/28/2/depp-ni-2018-18-07-la-plus-value-de-la-premiere-annee-de-cpge-scientifiques-sur-les-performances-en-mathematiques-et-en-physique_939282.pdf

 

Si l'on comprend bien :

-          A niveau scolaire équivalent les filles candidatent moins en S (premier filtre dans le sous-ensemble des « bons élèves » de seconde générale eux-mêmes déjà fruit d’un filtre parmi les collégiens)

-          Les filles ont de meilleurs taux de réussite au bac S et davantage de mentions

-          A niveau scolaire équivalent les filles candidatent moins en CPGE  (deuxième filtre ; remarque : 14 % des élèves d’une cohorte de 6ème en 1995 parviennent en Terminale S sans avoir redoublé et 14 % des bacheliers S en 2008 s’orientent en CPGE scientifiques cf. page 60 école des filles, école des femmes)

-          En CPGE scientifique, les filles accèdent moins souvent en classe étoile (troisième filtre)

-          En CPGE scientifique, les filles sont moins ambitieuses pour les plus grandes écoles quand on les interroge

-          En CPGE scientifique, les filles sont moins nombreuses à se présenter aux concours des plus grandes écoles, même en tenant compte de leur poids dans les effectifs (quatrième filtre)

-          Au concours de l’ENS, le taux de réussite des filles est moindre (cinquième filtre)

 

 

Parmi les candidats des grands lycées parisiens entre 2008 et 2013, le taux de réussite des filles des classes moyennes ou populaires à l’ENS en filière MP et PC est nul : aucune n’est admise. Les garçons des classes populaires ont un taux de réussite de 2,9 % pas si éloigné que ça de celui des filles des classes supérieures (3,8 %). Ce sont les garçons des classes moyennes (6 %) et surtout des classes supérieures (9,7 %) qui réussissent le mieux au concours d’entrée de l’Ecole normale supérieure.

 

Ainsi donc malgré une sélection drastique des filles, qui font l’objet d’un filtre à chaque étape du processus de sélection, à l’arrivée leur taux de réussite à l’ENS en MP et PC  est moindre. Faut-il y voir l’effet d’une variance masculine plus grande, faisant que dans les niveaux extrêmes (ENS en mathématiques), même les meilleures filles, même les plus motivées, ont collectivement un taux de réussite moindre que les garçons censés s’être surestimés au regard de leurs résultats au baccalauréat notamment.

 

Taux de réussite aux concours MP et PC de l'ENS selon le sexe et l'origine sociale des candidats des grands lycées parisiens (2008-2013)

Taux de réussite aux concours MP et PC, parmi les présents aux écrits

Classes supérieures

Classes moyennes

Classes populaires

Filles

3,8%

0,00%

0,00%

3,40%

21/553

0/50

0/14

21/617

Garçons

9,70%

6,00%

2,90%

8,70%

191/1975

13/217

3/105

207/2297

Uniquement selon l'origine sociale

8,40%

4,90%

2,50%

7,80%

212/2528

131/267

3/119

228/2914

Source : Enquête ENS CPGE 2013-2014

Lecture : Parmi les filles de classes supérieures candidates à l'ENS aux concours MP et PC entre 2008 et 2013, 3,8 % ont été déclarées admises.


Ce sont les travaux des sociologues Marianne Blanchard et Arnaud Pierrel dont l’article est intitulé Filles et garçons en classes préparatoires scientifiques : les métamorphoses du « double handicap » au fil des trajectoires scolaires dans l'ouvrage d'Hélène Buisson-Fenet (dir.), École des filles, école des femmes. L’institution scolaire face aux parcours, normes et rôles professionnels sexués paru en 2017.

https://books.google.fr/books?id=_hboDQAAQBAJ&pg=PA84&lpg=PA84&dq=ens+normaliens+inscrire+cursus&source=bl&ots=mmAa9MsjDX&sig=08Gj8G_D4whzA5VyfwKh_6HjT9M&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjJ7PvkqOLdAhULyYUKHRPnC_Q4KBDoATAIegQICBAB#v=onepage&q=ens%20normaliens%20inscrire%20cursus&f=false

 

 

Ces considérations sont cohérentes avec les observations en ce qui concerne les jeux d'échecs. Le taux de femmes diminue au fur et à mesure que le niveau s'élève. Ces tendances s'observent dès l'enfance.

Les statistiques sur le classement des joueurs d'échecs à partir des données présentes sur le site officiel de la fédération internationale fide.com révèlent la sous-représentation féminine, avec une tendance décroissante au fur et à mesure qu'on s'approche du sommet.

Dans les 100 meilleurs joueurs d’échecs de tous les temps, on ne compte qu’une seule femme. La 2ème femme est classée au 252ème rang.

http://www.jeu echecs.bnpparibas.com/pagetype.php?id=14#

 

 Voici le pourcentage de joueuses dans les meilleurs joueurs d'échecs du monde :

 TOP 3000

 3,2

 TOP 2000

 3,1

 TOP 1000

 2,1

 TOP 100

 1

 TOP 10

 0

 Source : Fédération internationale d’échecs, calculs de l’auteur, 2011

Anne Marie Le Pourhiet, professeur d'université en droit public ajoute :"Deux «études» récentes sur les femmes et les quotidiens de presse illustrent encore les incohérences du discours sur les discriminations. S’agissant des femmes journalistes, on indique d’abord qu’elles «restent le plus souvent cantonnées» (mode passif supposant qu’un élément extérieur les y contraint) aux sujets familiaux et ménagers. On en conclut donc l’existence d’affectations sexistes dans les rédactions de journaux, écartant les femmes des sujets «nobles». Mais quand les «chercheuses» examinent le cas des lectrices, elles repèrent que les femmes lisent beaucoup moins les quotidiens que les hommes au motif qu’ils ne développent pas assez les sujets qui les préoccupent, c’est à dire… la santé, l’éducation, la culture et le temps libre. On y apprend aussi que les journaux ont tendance à privilégier le discours d’expertise, du pouvoir et du savoir, au détriment de «l’expérience de proximité et du témoignage» à laquelle les femmes sont plus réceptives, et que celles ci attendent surtout de la presse qu’elle «parle d’elles» et qu’elle «les touche par de l’affectif et de l’émotion». Et les «chercheuses» de conclure, là encore, au sexisme des quotidiens. Les deux constats se télescopent pour aboutir à un propos incohérent, mais l’essentiel, pour ce type d’études, est toujours de mettre les femmes en posture de victimes, qu’elles soient ici lectrices ou journalistes."

Nous apprenons que les femmes, malgré leur réussite scolaire, ne représentent que 13 % des contributeurs sur wikipedia, une encyclopédie libre. Cette absence de parité a engendré des accusations de sexisme. On évoque maintenant des mesures pour augmenter la part de contributrices. Or, wikipedia est ouvert à tout le monde avec des pseudonymes ne permettant pas de déterminer le sexe de la personne.

http://www.slate.com/articles/double_x/doublex/2011/02/wikipedia_is_maledominated_that_doesnt_mean_its_sexist.html

http://www.wikipediasurvey.org/docs/Wikipedia_Overview_15March2010 FINAL.pdf

http://www.nytimes.com/2011/01/31/business/media/31link.html?_r=2&scp=1&sq=wikipedia%20noam%20cohen&st=cse&

"In two studies, the SCRABBLE skill of male and female participants at the National SCRABBLE Championship was analyzed and revealed superior performance for males. "

 

"we found that over half of the variance in SCRABBLE performance was accounted for by measures of starting ages and the amount of different types of practice activities. Males and females did not differ significantly in the benefits to their performance derived from engagement in SCRABBLE-specific practice alone (purposeful practice). However, gender differences in performance were fully mediated by lower engagement in purposeful practice by females and by their rated preference for playing games of SCRABBLE—an activity where more extended engagement is not associated with increased SCRABBLE performance. "

 

"Our approach to studying gender differences follows the expert-performance approach (Ericsson, 2006; Ericsson & Ward, 2007), where we identify domains with objective measures of performance. There are domains of performance requiring reasonably similar abilities to those necessary for success in professional STEM domains, which do not have most of the barriers associated with professional training and performance. "

 

"In SCRABBLE tournaments, males perform at a higher level than females. The National Tournament divides players into six ranked divisions, and males dominate at the highest levels of performance. In 2002, 86% of competitors in the division with the best SCRABBLE players were male, while in the division with the lowest performance only 31% of competitors were male (McCarthy, 2008). Given that most players in SCRABBLE tournaments are female (Fatsis,2001; Tierney, 2005), the higher ratio of female to male players cannot explain the male advantages in SCRABBLE—in fact, one would predict females should be more prevalent than men at the top level."

 

"The gender distribution of high levels of SCRABBLE performance is similar to those in STEM fields where the predominance of males increases at higher levels of achievement (Lubinski & Benbow, 2006). Consequently, SCRABBLE is a domain with objective measures of performance and virtually unrestricted entry requirements, where many proposed general accounts of the gender gap described earlier are highly unlikely."

 

"Additionally, SCRABBLE has very few barriers to entering competitions because the fees in top tournaments are low—even the world championship has an entry fee of no more than £150 (Mind Sports International, 2014)."

 

"The domain of expertise in SCRABBLE is particularly interesting for research on gender because there are more female competitors than male. "

 

" This paper shows that a gender gap can arise in a domain with very few barriers to entry and where the common expectation is that women should prosper, as Halpern et al. (2011) demonstrated for SCRABBLE. We believe that domains of reproducibly superior expertise that exhibit a gender gap offer unique opportunities to study with objective measures how preferences, personality and, in our opinion most importantly, behavioral differences in the engagement in effective practice activities can produce a gender gap."

 

"At this time, we have not found evidence for gender differences in the basic ability to acquire those representations. Therefore, we have proposed how large gender differences can be attributed to differences in the methods of skill acquisition as opposed to the capacity for skill acquisition or the rates of skill acquisition. We found that those differences appear to be due to preferences for engaging in certain types of domain-related activities. Future research is required to understand how these preferences originate, and most importantly, how those preferences can be changed by interventions."

 

"Pinker’s (2008) general argument that males put more obsessive focus into their careers and competitive domains might explain males higher involvement than females in the more effective learning activities. This argument is also consistent with significantly higher Obsessive Passion scores of males compared to females."

 

 

 

https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00426-017-0905-3

 

 

 

Résumé journalistique de l'étude :

 

https://www.theguardian.com/money/us-money-blog/2014/oct/30/women-pay-get-thin-study

 

Le CREDOC indique que les femmes sont moins attirées par les produits innovants que les hommes.

« 60 % des femmes déclarent ne pas être attirées par les produits comportant une innovation technologique, contre seulement 38 % des hommes. Cette moindre attirance se traduit par une faible motivation d’achat pour ces produits : seules 29 % des femmes seraient prêtes à payer plus cher un produit innovant, contre 38 % des hommes. A l’heure où les technologies de l’information occupent une place sans cesse croissante, on peut s’inquiéter de voir les femmes « bouder » les nouvelles technologies : les inégalités entre les hommes et les femmes, déjà flagrantes (en matière de salaires, de responsabilités), ne cesseraient de s’accroître. »

A caractéristiques comparables, les femmes ont 2,5 fois moins de chances relatives d’être attirées par un produit innovant que les hommes (odds ratio de 0,4).

http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C195.pdf

« Presque deux fois plus d’hommes que de femmes (52% contre 28%) disent savoir ce que sont les nanotechnologies. Cette connaissance déclarée est également très liée au niveau de vie et au niveau de qualification : elle est plus forte chez les plus aisés, les plus diplômés, les cadres, travailleurs indépendants, professions intermédiaires et les étudiants.11 »

 

« 43% pensent que les pouvoirs publics devraient d’abord soutenir l’industrie pharmaceutique

L’industrie pharmaceutique devance largement les autres secteurs lorsqu’il s’agit de choisir lequel devrait être soutenu en priorité par les pouvoirs publics : 43% le citent en tête, soit 27 points de plus que l’informatique et les télécommunications qui arrivent en deuxième position (Graphique 49).

Ce résultat relève sans doute davantage d’une préoccupation santé que d’un raisonnement industriel. En effet, les maladies graves sont l’un des deux principaux sujets de préoccupation des Français et celles-ci ont toujours figuré dans le tiercé de tête depuis le début des années 1990 (Tableau 2). L’enquête « Conditions de vie et aspirations » du CRÉDOC montre également que 82% des Français se disent inquiets, pour eux-mêmes ou pour leur proche, du risque d’être atteint d’une maladie grave. »

 

« Le sexe et le diplôme sont les facteurs les plus discriminants dans le choix de ces différents secteurs. Les femmes sont beaucoup plus nombreuses à penser que les pouvoirs publics devraient d’abord soutenir l’industrie pharmaceutique (53%, contre 32% des hommes). Il en va de même des moins diplômés (55% des non-diplômés souhaiteraient soutenir les médicaments, contre 33% des diplômés du supérieur). »

 

ttp://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R272.pdf

 

 

« Globalement, les études démontrent que les garçons possèdent un locus de contrôle plus interne que celui des filles, que les sujets adultes obtiennent des scores d’internalité plus élevés que les sujets plus jeunes et, enfin, que les sujets plus scolarisés manifestent une plus grande internalité dans leur comportement que les sujets moins scolarisés (voir Dubois, 1987 et Lefcourt, 1976). »

http://www.csse scee.ca/CJE/Articles/FullText/CJE20 2/CJE20 2.pdf

Les hommes sont plus nombreux à avoir un locus de contrôle interne. Les femmes sont plus nombreuses à avoir un locus de contrôle externe. Un individu au locus de contrôle interne aura tendance à attribuer une causalité interne aux événements qu'il subira. Le sujet croit qu'il existe un lien de causalité entre son activité et sa performance. Par exemple, un sujet interne ayant eu une bonne note à un examen attribuera très facilement une cause interne à sa réussite. Ainsi, il justifiera sa réussite par ses multiples efforts. Nous parlerons alors d'un sujet ayant un « locus de contrôle interne ». Le sujet croit alors simplement à l’existence d’un lien entre son activité et sa performance.

Les sujets internes sont plus enclins à se remettre en cause en cas de crise interpersonnelle (ou organisationnelle). De plus, ils éprouvent plus de satisfaction personnelle que les individus externes. En effet, les sujets internes ont une image d'eux mêmes plus positive.

Un individu au locus de contrôle externe aura tendance à attribuer une causalité externe aux événements qu'il subira. Par exemple, un sujet externe ayant eu une mauvaise note à un examen attribuera très facilement une cause externe à son échec; ce sera par exemple « la malchance ». Nous parlerons alors d'un sujet ayant un « locus de contrôle externe ». On distingue divers types de locus de contrôle externe selon que le contrôle des événements est attribué au hasard, à la chance, à la fatalité ou à un autre facteur indépendant du sujet.

Par ailleurs, les hommes seraient davantage portés sur le défi et les femmes sur la sociabilité.

Dans Gender Differences in Personality and Earnings: Evidence from Russia, Anastasia Semykina et Susan J. Linz, expliquent une partie de l’écart salarial par les différences psychologiques entre hommes et femmes, en matière de locus de contrôle et de l’alternative compétition/coopération en Russie :

Does personality affect earnings? If so, are there gender differences in personality that explain part of the gender wage gap? We use survey data collected from over 2,600 Russian employees between 2000 and 2003 to evaluate the impact on earnings of two personality traits: locus of control (Rotter 1966) and challenge affiliation (Hill et al. 1985). We find that gender differences in personality traits are significant. Men are more likely to exhibit an internal locus of control and need for challenge, while women are more likely to exhibit an external locus of control and need for affiliation. Moreover, there are differences in the effect of personality on earnings by gender – women’s earnings are affected by personality, while men’s earnings are not. Among participating employees in our study, the “unexplained” portion of the gender wage gap falls by as much as 12% when personality traits are included.”

http://wdi.umich.edu/files/publications/workingpapers/wp791.pdf

En s’appuyant sur ces travaux, on peut considérer que 3 points d’écart salarial sont dus à cette différence psychologique.

David Schmitt Anu Realo Martin Voracek Jüri Allik écrivent :« which women have more opportunities equal with those of men. In this article, the authors report cross-cultural findings in which this unintuitive result was replicated across samples from 55 nations (N = 17,637). On responses to the Big Five Inventory, women reported higher levels of neuroticism, extraversion, agreeableness, and conscientiousness than did men across most nations. These findings converge with previous studies in which different Big Five measures and more limited samples of nations were used. Overall, higher levels of human development--including long and healthy life, equal access to knowledge and education, and economic wealth--were the main nation-level predictors of larger sex differences in personality. Changes in men's personality traits appeared to be the primary cause of sex difference variation across cultures. It is proposed that heightened levels of sexual dimorphism result from personality traits of men and women being less constrained and more able to naturally diverge in developed nations. In less fortunate social and economic conditions, innate personality differences between men and women may be attenuated. »

 https://www.researchgate.net/publication/24001221_Why_Can't_a_Man_Be_More_Like_a_Woman_Sex_Differences_in_Big_Five_Personality_Traits_Across_55_Cultures_vol_94_pg_168_2008

L’Inspection Générale des Affaires Sociales : « La question n’est pas ici de savoir si ces facteurs d’ordre psychologique sont cognitifs ou éducationnels, issus de stéréotypes ou non. « Il apparait empiriquement que les femmes sont moins portées à la négociation de leur salaire, à la compétition et à la prise de risque. Les hommes attachent plus d’importance à l’argent, ont une meilleure estime de soi, ne sont pas réticents face aux risques, sont plus compétitifs29 ». Ces différents aspects influent de manière consciente ou inconsciente au moment du choix du métier, à chaque étape de la carrière professionnelle et finissent par avoir un impact sur les rémunérations.

Il faut néanmoins être conscient que si cette série de facteurs permet d’expliquer les écarts inexpliqués ou résiduels de rémunération entre femmes et hommes, ils ne les justifient pas pour autant et chaque composante peut être influencée par des stéréotypes et entrainer directement ou indirectement des discriminations. »

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-007R.pdf

 

Sur le plan psychologique, la confiance en soi n’apparaît pas identique entre hommes et femmes. Le rapport de jury de l’ENA de 2010 de Michèle Pappallardo indique : « Mais nous avons été aussi souvent surpris par le manque de confiance en soi que certaines candidates laissaient apparaître, malgré un CV très intéressant : cela transparaissait à la fois dans leur « ton », monocorde, lent, peu dynamique et dans leur difficulté à prendre position et exprimer une opinion, notamment en s’appuyant sur leurs expériences. J’en suis arrivée à la conclusion qu’il faudrait peut être avoir des séances de préparation adaptées aux jeunes femmes pour les aider à mieux utiliser leur potentiel. »

Françoise Camet, directrice de la formation à l’ENA répond à la question touchant à la réduction du poids des oraux au concours de l’ENA. L’auteur fait remarquer que les oraux techniques portent sur des questions précises et ne sont donc pas socialement discriminants voire moins que les écrits : « Cette question apparaît peut être juste à sa lecture mais je vous dis que justement les spécialistes qui se penchent sur ce domaine indiquent que l’écrit permet justement de garantir une équité plus grande et que la formulation notamment des réponses orales déjà porte sur une première discrimination qui apparaît souvent c’est les compétences orales détenues par les jeunes filles et les compétences orales des garçons. Il semble que de ce point de vue les jeunes filles soient plus en difficulté pour formuler des réponses longues. Du moins quand elles ne savent pas, s’entend quand sur un point précis elles n’ont pas de réponse immédiate, elles n’occupent pas nécessairement le terrain. Mais par ailleurs elles sont peut être aussi parfois plus timides dans l’expression ou alors elles survalorisent des compétences qui deviennent un peu irritantes pour le jury en étant affirmatives voire un peu catégoriques et donc elles se trouveraient en situation plus défavorisée que les garçons de ce point de vue. Ca ce sont des éléments. C’est la position à laquelle nous avons abouti après plus de 60 consultations de spécialistes du secteur qui se sont penchés sur ces sujets. »

 

Annie Podeur dans le rapport de jury du concours de l'ENA en 2012 : "Le taux de féminisation de l’accès à l’École reste très en deçà de la parité hommes 
femmes, qui est l’objectif fixé par les pouvoirs publics, ce qui n’a pas manqué
d’interpeller les membres des jurys. Pouvons nous accepter que la proportion des femmes inscrites et présentes aux épreuves d’admissibilité plafonne autour de 40% au concours externe quand elles sont très majoritaires aux concours de catégorie A des fonctions publiques, avec le même niveau minimum universitaire exigé, soit la licence ? Pouvons nous constater sans réagir que le taux de féminisation du concours interne soit limité à 31,56 % quand 51% des emplois de cadres (hors emplois de direction) sont occupés par des femmes (selon le rapport annuel sur l’état de la fonction publique de 2012) ? Le « plafond de verre » dont sont victimes nombre de femmes actives trouve là une nouvelle illustration : il semblerait que certaines jeunes femmes cèdent encore aux stéréotypes et s’autocensurent, ou à tout le moins,contournent la difficulté d’une période de formation à l’ENA caractérisée par une forte mobilité en optant pour le tour extérieur d’administrateurs civils, objectivement moins contraignant."

Sarah Cattan (The Institute for Fiscal Studies) :

« Using data from the NLSY 79, I estimate the model on a sample of males and females born in the late 1950s and early 1960s. The psychological measures included in the NLYS 79 allow me to measure the male female gap in two latent traits – cognition and self confidence. The estimates of the model indicate that gender differences in the distribution of both traits explain between 7 and 15% of the gender gap in mean wages, depending on the age group. The male advantage in self confidence is responsible for most of this effect, and its contribution to the gender wage gap is particularly strong later in the career, when self confidence becomes a stronger determinant of wages. In contrast, the male advantage in cognition is small and contributes to at most 2% of the wage gap among workers at the onset of their career.”

http://www.sole jole.org/14456.pdf

“Studies of earnings differentials suggest that men and women have different beliefs about what matters in a job. For example, Daymont and Andrisani (1984) report that 22 percent of males indicate that making money is a very important characteristic of a job, while only 11 percent of women respond this way. Women are substantially more likely to believe that helping others is a very important job characteristic of a job (72 percent) than are men (47 percent).17”

https://www.hks.harvard.edu/fs/rzeckhau/pushing_incomes.pdf

Les sociologues Daniel Boy et Guy Michelat en 1986 :

"Ayant constaté, d'autre part, que les femmes croyaient nettement plus à l'astrologie et un peu plus au paranormal, nous nous sommes demandé si cette différence ne pouvait pas également être attribuée à un mécanisme analogue : le taux d'activité des femmes étant inférieur à celui des hommes, leur intégration à l'univers du travail est globalement plus faible, et d'autres systèmes de représentation du monde leur sont nécessaires. Pour vérifier cette hypothèse, nous aurions dû observer une croyance plus fréquente parmi les femmes inactives que parmi celles qui exercent une profession, mais ici nous n'avons trouvé aucune différence : actives ou demeurant au foyer, les femmes croient également à l'astrologie et au paranormal (et dans tous les cas, à diplôme égal et à profession égale, elles se montrent plus croyantes que les hommes)"

https://spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/5l6uh8ogmqildh09h0spj44a1/resources/article-rfsoc-0035-2969-1986-num-27-2-2302.pdf

La question de la plus grande variance masculine : réelle ou supposée ?

Divers travaux abordent la question de la variabilité par sexe, pour différents traits, notamment les performances cognitives aux tests de QI ou encore en mathématiques.

 


 

Dans leur article paru en 2008, Gender Similarities Characterize Math Performance Janet S. Hyde,1* Sara M. Lindberg,1Marcia C. Linn,2 Amy B. Ellis,3 Caroline C. Williams3 écrivent en se fondant sur des données américaines : "Our analysis shows that, for grades 2 to 11, the general population no longer shows a gender difference in math skills, consistent with the gender similarities hypothesis (19). There is evidence of slightly greater male variability in scores, although the causes remain unexplained. Gender differences in math performance, even among high scorers, are insufficient to explain lopsided gender patterns in participation in some STEM fields."

 

Dans leur article paru en 2008, Gender Similarities Characterize Math Performance Janet S. Hyde,1* Sara M. Lindberg,1 Marcia C. Linn,2 Amy B. Ellis,3 Caroline C. Williams3 écrivent qu'il n'y a pas de différence sexuée au niveau de la moyenne : "Gender and average performance. Effect sizes for gender differences, representing the testing of over 7 million students in state assessments, are uniformly <0.10, representing trivial differences (see table, top left, and table S1). Of these effect sizes, 21 were positive, indicating better performance by males; 36 were negative, indicating better performance by females; and 9 were exactly 0. From this distribution of effect sizes, we calculate that the weighted mean is 0.0065, consistent with no gender difference (see chart on p. 495 and fig. S1). In contrast to earlier findings, these very current data provide no evidence of a gender difference favoring males emerging in the high school years; effect sizes for gender differences are uniformly <0.10 for grades 10 and 11 (see table, top left, and table S1). Effect sizes for the magnitude of gender differences are similarly small across all ethnic groups (table S2). The magnitude of the gender difference does not exceed = 0.04 for any ethnic group in any state."

 

Ils écrivent qu'il n'y a une légère différence sexuée au niveau de la variance :"Gender and variance. Another explanation for the underrepresentation of women at the highest levels in STEM careers has focused not on averages, but on variance, the extent to which scores of one gender or the other vary from the mean score. The hypothesis that the variability of intellectual abilities is greater among males than among females and produces a preponderance of males at the highest levels of performance was originally proposed over 100 years ago (12). The variance ratio (VR), the ratio of the male variance to the female variance, assesses these differences. Greater male variance is indicated by VR > 1.0. All VRs, by state and grade, are >1.0 [range 1.11 to 1.21 (see top table on p. 494)]. Thus, our analyses show greater male variability, although the discrepancy in variances is not large. Analyses by ethnicity show a similar pattern (table S2).

Does this greater variability translate into gender differences at the upper tail of the distribution (13)? Data from the state assessments provide information on the percentage of boys and girls scoring above a selective cut point. Results vary by ethnic group. The bottom table on p. 494 shows data for grade 11 for the state of Minnesota. For whites, the ratios of boys:girls scoring above the 95th percentile and 99th percentile are 1.45 and 2.06, respectively, and are similar to predictions from theoretical models.

For Asian Americans, ratios are 1.09 and 0.91, respectively. Even at the 99th percentile, the gender ratio favoring males is small for whites and is reversed for Asian Americans. If a particular specialty required mathematical skills at the 99th percentile, and the gender ratio is 2.0, we would expect 67% men in the occupation and 33% women. Yet today, for example, Ph.D. programs in engineering average only about 15% women (14)."

 

http://itp.wceruw.org/hyde%20science%2008.pdf

 


Ian J. Deary, Graham Thorpe, Valerie Wilson, John M. Starr, Lawrence J. Whalley écrivent dans leur article intitule Population sex differences in IQ at age 11: the Scottish mental survey 1932 en 2003 : “There is uncertainty whether the sexes differ with respect to their mean levels and variabilities in mental ability test scores. Here we describe the cognitive ability distribution in 80,000+ children— almost everyone born in Scotland in 1921—tested at age 11 in 1932. There were no significant mean differences in cognitive test scores between boys and girls, but there was a highly significant difference in their standard deviations ( P < .001). Boys were over-represented at the low and high extremes of cognitive ability. These findings, the first to be presented from a whole population, might in part explain such cognitive outcomes as the slight excess of men achieving first class university degrees, and the excess of males with learning difficulties”

https://pdfs.semanticscholar.org/18fa/12bcaec2613be2c729c715894240af2bbddf.pdf

 

 

Dans l'article Sex Differences in Variability in General Intelligence A New Look at the Old QuestionWendy Johnson, 1,2 Andrew Carothers,3and Ian J. Deary1 écrivent sur données écossaises (87 498 enfants nés en 1921 pour le Scottish Mental Survey de 1932 et 75 211 enfants pour celui de 1947):

"SEX DIFFERENCES IN VARIABILITY IN THE SCOTTISH MENTAL SURVEY DATA

Figure 1 shows the separate empirical distributions for males and females. In both surveys, the percentages of the populations in the very centers of the distributions were smaller for males than for females: The males’ scores were dispersed more widely about the means. As Hollingworth (1914) had described in her hypothetical examples, this alone caused greater SDs in the male than in the female scores (15.45 for males vs. 14.52 for females in SMS32, 15.59 for males vs. 14.32 for females in SMS47; these differences were highly statistically significant using any of several nonparametric tests for differences in variance). Unlike the hypothetical examples featured by Hollingworth (1914), however, the ranges of scores were greater for males than for females. The test had a floor, a point we discuss in greater detail below. More males obtained the minimum raw score of 0, which translated to an IQ of about 61 (457 males vs. 276 females in SMS32, 413 males vs. 197 females in MSM47; these don’t show as single ‘‘clumps’’ in Figure 1 because the data there have been adjusted to remove the effects of age, slightly spreading out the 0 scores earned by SMS participants who were born throughout a single year but tested on a single day).

 

Males earned the highest scores as well. In SMS32, there were 5 boys scoring IQ-scaled scores of 140 or 141, and 1 girl scoring 140. In SMS47, there were 3 boys scoring 137–139, and no girls in this range. Negative skewnesses were very similar for males and females in both samples (.22 for males vs. .20 for females in SMS32, .31 vs. .37 in SMS47), but males’ scores were more platykurtic than females’ (.63 vs. .54 in SMS32, .61 vs..39 in SMS47). The difference accounted for the large excess of males over females around IQ of 70 in both surveys, though the ‘‘bulge’’ of males over females was particularly noticeable in SMS47. The existence of these bulges is completely

consistent with the existence of conditions that disrupt general intelligence beyond the normally existing variation.

 

The SMS data indicated greater variance in males than in females. There is some evidence that this greater variance existed at the high end of general intelligence, but there is also evidence that the lower half of the distribution of general intelligence made a greater contribution to this greater variance than did the upper half. This can be seen more clearly in Figure 2."

 http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.880.6529&rep=rep1&type=pdf

Dans l'article, Factor structure and sex differences on the Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence in China, Japan and United States, Jianghong Liua et Richard Lynn indiquent en 2011 :

"Fifth, in the Chinese data, the scores obtained by females in seven of the 10 subtests and in the Verbal, Performance, and Full Scale IQs have larger standard deviations and therefore greater variability than the scores of males. The standard deviation of the Full Scale IQ was 14.19 for boys and 14.55 for girls. These results are contrary to the frequent contention that males have greater variability of IQs than females. This has been asserted since the early years of the 20th Century, when it was proposed by Ellis (1904), restated by Thorndike (1910) and Terman (1916) and later reaffirmed by Eysenck (1981) and Hedges & Nowell (1995), and more recently by Deary et al. (2007)The greater variability in IQs of females in the present Chinese data suggests that a greater variance in male IQ may not be a universal phenomenon."

 

"Third, the sex differences in the Verbal, Performance and Full Scale IQs were negligible in the Japanese and American samples, whereas in the Chinese sample males obtained significantly higher IQs than Chinese females (i.e. by .14d or 2.1 IQ points on the Full Scale IQ). This may be due to the traditional preference for males that still exists in China today despite Westernization during the late 20th century. This male-preference is prevalent today even among younger and highly educated Chinese women (Loo et al., 2009). Because of this, Chinese boys may receive more cognitive enrichment, including early educational exposure and nutritional advantages, during the prenatal and early childhood periods, as previous studies have shown that early nutritional factors have long-term effects on children's cognitive development (Liu et al., 2003)."

 

"For instance, a male advantage in spatial ability among adults and school-age children above the age of 14 years was well-established in the meta-analysis carried out by Voyer et al., (1995). However, as Geiser et al. (2008)have written, “there is still uncertainty as to the age when sex differences emerge” (p. 556). The present results suggest that a male advantage on spatial ability may be consistently present as young as ages of 4 and 5 years in China, Japan, and the United States."

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3113493/

 


 

Sur la question de la variance de QI, les choses sont complexes. L'Etat d'Israël a fait passer des tests systématiques aux conscrits, le service militaire étant obligatoire pour les deux sexes. Ces tests peuvent être assimilés à des tests de QI même s'ils n'ont pas été normés avec une moyenne de 100 et un écart-type de 15. Les données concernent des personnes âgées de 17 ans. C'est donc une source de données très intéressante pour examiner la question du QI. Mais, comme on va le voir, ces données présentent un certain nombre de limites.

 

En 1998, Flynn a publié un article ISRAELI MILITARY IQ TESTS: GENDER DIFFERENCES SMALL; IQ GAINS LARGE où il détaille ses calculs à partir des données israéliennes. La période couverte va de 1971 à 1984.

http://www.iapsych.com/iqmr/fe/LinkedDocuments/flynn1988b.pdf

 

L'armée israélienne faisait passer deux types de tests :

 

- un test censé être aculturel, ne nécessitant pas d'instructions, car basée sur des matrices de Raven

- un test avec instructions comprenant des tests numériques et verbaux

 

Les résultats sont assez clairs s'agissant de la variance : la variance des hommes est systématiquement plus grande que la variance des femmes et ce sur les deux tests pour chaque année de 1971 à 1984 (cf. les tableaux). Mais, ces résultats bruts doivent être interprétés avec prudence, compte tenu des limites qu'il convient d'aborder à présent.

Tout d'abord, Flynn suspecte quelques anomalies dans la période 1971-1975 en raison de l'introduction de tests sur ordinateur susceptibles d'avoir perturbé les candidats (une première limite) mais pas dans la période 1976 à 1984. Ensuite, le service militaire obligatoire souffre quelques exceptions : il y a des exemptions pour certains cas touchant plus les femmes que les hommes, par exemple le fait d'avoir des enfants dont il faut s'occuper. Pour ces raisons ces tests censés être systématiques ne le sont pas vraiment, ce qui a pour conséquence d'avoir plus d'hommes que de femmes les ayant passé.

James Flynn : « Recall that those not usually tested are predominantly from Orthodox homes of Eastern European origin, and they are known to have a lower IQ profile than the rest of the Jewish population (Judy Goldenberg, personal communication, 25 April 1993). Should there not be a large IQ gap between the usually tested and the usually not tested? In reply, that is exactly what the projection shows. »

http://www.iapsych.com/iqmr/fe/LinkedDocuments/flynn1988b.pdf

 

Ainsi, le sexe-ratio (F/H) de passage des tests relativement aux hommes est-il de 73 % pour le test "matrices" et 79 % pour le test "instructions" (pour 100 hommes qui passent le test on n'a que 73 respectivement 79 femmes). Parmi les femmes dispensées de service militaire, les femmes de milieu orthodoxe sont surreprésentées. Or, elles ont tendance à avoir un QI plus bas que la moyenne. Cette circonstance implique une variance plus grande chez les hommes que chez les femmes : c'est une limite des données brutes.

Par ailleurs, sur le plan démographique, il est bien connu qu'il naît en général un peu plus de garçons que de filles, le sexe ratio (H/F) étant aux alentours de 1,05 dans la plupart des pays du monde. Parmi les jeunes de 17 ans en Israël ce sexe ratio est de l'ordre de 1,07.

C'est pourquoi, le philosophe et psychomètre James Flynn va réaliser un certain nombre de traitements statistiques avec pléthore d'hypothèses pour corriger ce biais de sélection. Les choix qu'il effectue sont sans doute sujet à discussion. Mais, son idée générale est de "corriger" le sexe ratio de 1,07 pour le fixer à 1 (correction des effectifs) pour obtenir un pourcentage ajusté de femmes ayant participé aux tests par rapport aux hommes (par exemple si c'est 73 % Flynn multiplie ainsi 73 %*1,07 pour obtenir le pourcentage ajusté), de prolonger la tendance consistant à ce que le QI moyen des femmes baisse (et la variance augmente du fait d'une plus grande diversité) à mesure que le pourcentage de femmes participant par rapport aux hommes augmente (correction du biais de sélection).

Par exemple, si par une régression on s'aperçoit que pour une hausse de deux points de participation féminine par rapport aux hommes le QI des femmes israéliennes de 17 ans baisse d'un point, alors cela pourrait aboutir en partant de données observées QI des femmes de 105 respectivement 100 pour un sexe ratio F/H de 80 % respectivement 90 % à une prévision d'un QI de 95 pour un sexe ratio de 100 % (exemple fictif).

C'est ce genre de raisonnement qu'effectue Flynn en utilisant des règles de trois pour convertir les scores en scores de QI, c'est-à-dire normalisés avec une moyenne de 100 et un écart-type de 15 pour les hommes. Il essaie aussi d'utiliser les années dont les estimations lui paraissent pertinentes : si toutes les années paraissent pertinentes pour les données concernant les hommes, ce n'est pas le cas des données concernant les femmes au cours de la période 1971-1975.

Estimer la moyenne qu'auraient les conscrites s'il y avait le même nombre de femmes que d'hommes passant les tests passe encore. Mais estimer l'écart-type (=racine carré de la variance) est un peu osé car c'est supposé que l'écart-type varie lui aussi de façon linéaire en fonction du sexe ratio F/H ou de la moyenne de QI des conscrites. De plus, on a moins d'une dizaine de points pour prolonger la tendance (1976 à 1984).

 

Malgré tous ces choix et limites, Flynn constate que l'écart-type du QI des femmes est moindre pour les deux tests pour la période suspecte de 1971 à 1975 et même pour la période 1976 à 1984 pour le test "instructions". Il n'y a donc que pour la période 1976 à 1984 et pour le seul test "matrices" que ses projections aboutissent à une même variance de QI entre hommes et femmes.

 

James Flynn : « Finally, what of variance? As the percentage of females tested rises, the female SD would be expected to rise as a percentage of the male SD. During 1971 to 1975, nothing happened on either test. The low Matrices years put female SD at 92·96% of male; the high years at 92·77%. The low Instructions years give 85·85% and the high years 84·95%. Once again, the years 1976 to 1984 show the expected tendency. They also yield a projection of female variance at 100%. At 100%, the Matrices female SD would equal the male; the Instructions female SD would be just over nine-tenths of male. »

 

http://www.iapsych.com/iqmr/fe/LinkedDocuments/flynn1988b.pdf

 

 

Table 1a.

Matrices test: gender data by year

Females

Males

Rank

d

Cohort

Adjusted

Year

Mean

SD

Mean

SD

%F

a

M/F

b

%F

c

1971

20,27

4,935

20,156

5,239

70

(X)

1,065

(=)

74,55

9

1972

20,097

4,903

20,286

5,288

81

(X)

1,066

(=)

86,35

2

1973

20,603

4,904

20,47

5,284

74

(X)

1,067

(=)

78,96

6

1974

20,554

4,953

20,695

5,219

68

(X)

1,068

(=)

72,62

12

1975

20,09

4,791

20,778

5,336

68

(X)

1,069

(=)

72,69

11

1976

21,195

4,888

21,009

5,251

76

(X)

1,072

(=)

81,47

4

5

1977

21,271

4,943

21,134

5,183

78

(X)

1,071

(=)

83,54

3

4

1978

21,341

4,794

21,448

5,169

85

(X)

1,077

(=)

91,55

1

1

1979

21,872

4,631

21,696

5,068

78

(X)

1,078

(=)

84,08

2

3

1980

1981

22,462

4,427

21,804

5,019

66

(X)

1,077

(=)

71,08

8

13

1982

22,768

4,296

22,179

4,905

70

(X)

1,082

(=)

75,74

5

7

1983

22,949

4,237

22,413

4,821

69

(X)

1,081

(=)

74,59

6

8

1984

23,11

4,207

22,689

4,819

68

(X)

1,081

(=)

73,51

7

10

1971–1984

Totals

278,582

60,909

276,757

66,601

951

13,954

1020,73

Av.

21,429

4,685

21,289

5,123

73,15

1,073

78,52

1976–1984

Totals

176,968

36,423

174,372

40,235

590

8,619

635,56

Av.

22,121

4,553

21,797

5,029

73,75

1,077

79,45

 

 

 

aNumber of females tested/number of males tested=percentage of females tested.

b17-year-old males/17-year-old females.

cPercentage females tested*cohort ratios=adjusted percentage of females tested.

dRanked by adjusted percentage of females tested. Highest percentage=1.

 

Dans l'article Explaining the IQ-Achievement Gap in France: an Epidemiological Analysis using the DEPP Cohort Study, Ava Guez écrit en 2017 :

 

"We explored sex differences in mathematics and school vocabulary deeper, as girls experience an important disadvantage in those subjects (being a girl reduces the score in mathematics in 3ème by 0.43 standard deviation, and reduces the score in school vocabulary by 0.27 standard deviation) in spite of a higher non-verbal IQ (Table 9). In particular, we looked at differences in variability in those tests for boys and for girls, with insightful results. Variance in both mathematics and school vocabulary scores was larger for boys than for girls: the standard deviation for girls and boys in mathematics were respectively equal to 0.92 and 0.99 (F-test for equality of variance: p-value <.0001) and respectively equal to 0.92 and 0.95 in school vocabulary (F-test for equality of variance: p-value=0.0002) (see Table 10). We then grouped students by quartile of result on the test score distribution. We found that among students in the first quartile of the distribution (the poorest achievers), boys have lower mean results than girls in both mathematics and school vocabulary, and further, variance in this quartile is larger for boys than for girls. However, among students in the fourth quartile (the highest achievers), boys score better than girls and the variance is higher for boys than for girls. For the two quartiles in the middle, there is no difference between the sexes, except a slight advantage for boys in the second quartile of the mathematics scores distribution. Thus, more boys than girls score very low in those two subjects, but more boys than girls score very high, too – the most striking difference lies in the fourth quartile, in favor of boys, which explains why on average they score better than girls."

 

http://sapience.dec.ens.fr/cogmaster/www/doc/MEMOIRES/2017_GUEZ_Ava.pdf

 

Mais intéressons-nous à présent au QI et plus précisément à sa variance.

 

Table 9: Sex differences in achievement and non-verbal IQ tests

Calcul Cyrille Godonou

Girls

Boys

Difference in means

Ecart-type ratio

Variance ratio

Test scores

Mean

S.D.

Mean

S.D.

(p-value)

In 6ème

RCC (non-verbal IQ)

0,1519

0,9324

0,0419

0,9828

0,11

1,054054054

1,11102995

(<0,0001)

In 3ème

RCC (non-verbal IQ)

0,072

0,9386

0,0273

1,0152

0,0446

1,08161091

1,16988216

(0,0004)

Source : Explaining the IQ-Achievement Gap in France: an Epidemiological Analysis using the DEPP Cohort Study
Master’s Thesis in Cognitive Science
Ava Guez, 6 juin 2017

 

Le ratio de variance homme/femme est comparable en France à ce qu'on obtient dans les estimations américaines : 1,11 pour les élèves en sixième et 1,17 pour ceux en classe de troisième en France. Autrement dit, il y a respectivement 5 % à 8 % d'écart au niveau écart-type des deux distributions supposées normales !

Avec une loi normale de même moyenne 100 et d'écart-type 15 pour les femmes, si pour obtenir l'écart-type des hommes, on multiplie cet écart-type de telle sorte d'obtenir les variances-ratios précités, alors les disparités d'effectifs de QI supérieur à 130 sont les suivantes : 2,9 % de garçons pour 2,3 % de filles en sixième soit 1,27 garçons par fille. L'inégalité se renforce en classe de troisième avec 3,2 % de garçons pour 2,3 % de filles soit 1,42 garçons par fille.

Pour un QI de plus de 135 (99ème percentile) on obtient 1,37 respectivement 1,58 garçons par fille.

Pour un QI supérieur ou égal à 145 (999ème percentile) on obtient le double de garçons en sixième et même le triple en troisième. Au-delà, il n'est pas raisonnable de considérer comme fiable les étalonnages.

 

Ces traitements portent sur la source du Ministère de l'éducation nationale et non de consultations d'enfants en difficulté dépistés par des psychologues en cabinet. Par conséquent, il n'y a pas besoin d'invoquer un biais d'échantillonnage comme le soutient Maria Pereira Da Costa pour constater ce différentiel. Toutefois, on n'a que 1,27 à 1,42 garçons par fille contre 2 dans sa figure : il y a donc probablement un biais de présentation en consultation. Mais même sans ce biais, la tendance existe bien, elle n'est qu'amoindrie.

 

Dans le livre Aider les enfants à haut potentiel en difficulté, repérer et comprendre évaluer et prendre en charge, sous la direction de Sylvie Torjman, le Chapitre 5 écrit par Maria PEREIRA DA COSTA et intitulé 

La place du QI dans les théories de l'intelligence appliquées aux enfants, on peut lire aux pages 81 et 82 :

 

"Dans une étude (Pereira-Fradin, Caroff, Jacquet, à paraître) réalisée sur 99 enfants dont le QIT mesuré avec le WISC-JV est supérieur à 130, nous avons montré que les profils moyens de ces enfants reflètent une dominance de l'indice de compréhension verbale (ICV), une réussite relativement plus faible pour l'indice de mémoire de Travail (IMT) et ] 'indice de vitesse de traitement (IVT). La figure 1 (page suivante) montre que ces profils sont les mêmes pour les garçons et les filles, et qu'on observe ici un biais d'échantillonnage comme dans toutes les études sur cette population : en effet, les effectifs des deux genres ne sont pas équilibrés ce qui correspond à une réalité sociologique et non pas à une réalité cognitive. Pourquoi fait-on tester davantage les garçons que les filles? La question renvoie tant à l'adaptation des uns et des autres aux exigences scolaires qu'à la tolérance de l'école et des parents face aux problèmes de comportement.

De fait, ces données ne doivent pas faire oublier qu'il n 'existe pas de différences quantitatives entre garçons et filles du point de vue des performances globales aux tests d 'intelligence (Pereira-Fradin, 2006)."

 

http://meslivres.site/LIVREF/F40/F040010.pdf

Dans leur article Gifted and talented children: Heterogeneity and individual differences, María Pereira Da Costa and Todd I. Lubart écrivent en 2016 :

"This study was performed on 99 children with an IQ equal to or higher than 130, measured with a WISC-IV, aged 6-16years (mean age = 9 years and 5 months).There were more gifted boys (N= 65) than girls (N= 34), as always in French studies (Brasseur & Grégoire, 2010 ; Courtinat & De Leonardis, 2010). This sex imbalance can be explained by the fact that teachers and parents focused more on boy‟s difficulties at school or behavioral troubles than on girls‟. The imbalance observed in actual cases does not indicate differences in intelligence between boys and girls, examining data on children randomly selected according to the quota method shows that there are as many boys as girls with a IQ of 130 or more (Wechsler, 2005)."

(PDF) Gifted and talented children: Heterogeneity and individual differences. Available from: https://www.researchgate.net/publication/305714913_Gifted_and_talented_children_Heterogeneity_and_individual_differences [accessed Dec 01 2018].

https://www.researchgate.net/publication/305714913_Gifted_and_talented_children_Heterogeneity_and_individual_differences

Stéphanie Aubertin – Neuropsychologue.

"Pour le WISC IV, l’étalonnage a été construit comme suit :

– 1103 enfants, autant de filles que de garçons
– 8 catégories socio-professionnelles différentes
– 5 catégories de densité démographique
– 22 groupes d’âge de 6 ans à 16 ans, 11 mois et 30 jours
Cela a permis de créer 880 groupes différents.

A ce niveau, deux problèmes majeurs apparaissent :
1/ L’échantillon de référence est de taille réduite pour être vraiment représentatif.
2/ La taille de chaque groupe varie énormément : jusqu’à 25 fois plus d’enfants dans un groupe que dans un autre (ex : la catégorie socio-professionnelle 6 contient 379 enfants alors que la catégorie socio-professionnelle 7 n’en contient que 15 !). (Source : manuel d’interprétation du WISV IV)
"

 

http://www.talentdifferent.com/qi-or-not-qi-psychometrie-des-echelles-de-wechsler-1679.html

 

Dans l'article intitulé Predictors of the IQ-achievement gap in France: A longitudinal analysis, de Ava Guez, Thelma Panaïotis, Hugo Peyre et Franck Ramus écrivent qu'à QI équivalent les femmes réussissent moins bien aux tests de compétences de début et fin de collège en France, avec 34 986 enfants dans l'échantillon (à noter que les filles ont un QI non-verbal plus élevé mais que cet écart est moindre en 3ème qu'en 6ème) :

"Sex differences

Lastly, our paper confirms our hypothesis that there is a difference in the IQ-Achievement gap between boys and girls (hypothesis 3.a.), however the data did not support our hypothesis that the effects of social background and conative skills differ depending on the sex of the child (3.b.). Our results indicated that girls under-perform compared to what can be expected from their IQ, both in 6ème and in 3ème. These results thus differ from those of Deary et al. (2007), who had found the contrary among English students. This difference may be due to country differences, but it may also come from the fact that Deary and colleagues did not control for environmental and conative factors, which may have biased the coefficients that they found. For example, in our study, girls have higher levels of conative skills (Table 9), which positively affect their achievement. If we omit conative skills from the independent variables, the coefficient attached to the variable girl will be positively biased. Besides, overall progression in achievement during middle school was not affected by sex. However, subject by subject, the gap widened. Under-achievement of girls was driven by lower performance in the mathematics and school vocabulary tests, and compensated by better performance in the others – excepted phonology, for which there was no difference. Interestingly, scores of boys in mathematics and school vocabulary were more spread out than those of girls: more boys were very low achievers, but more boys were very high achievers, too. This difference in variability mirrors results from the previous literature on sex differences in test scores, where boys have been found to be over-represented in both the low- and high-end of the distribution, particularly in quantitative reasoning (Arden and Plomin, 2006; Deary, 2003; Feingold, 1992; Hedges and Nowell, 1995; Leahey and Guo, 2001; Strand et al., 2006). These results also echo those retrieved internationally with the PISA study, which found that the gender gap in mathematics, in favor of boys, is largest among best-performing students, while it is small or null among poorest-performing students (OECD, 2014). Our results suggest that, in a population of French middle-school students, the gender gap in mathematics is indeed in favor of boys among top-performing students, but is in favor of girls among the poorest-performing students.Girls’ under-performance in mathematics is even more striking since our measure of IQ only incorporates non-verbal IQ and not verbal IQ. Non-verbal IQ should indeed predict scores in mathematics better than verbal IQ does, since scores in mathematics showed the highest correlation with scores in RCC (Table 4). Here, in spite of a significantly higher non-verbal IQ, girls performed significantly lower than boys.

 

Sex differences in test-scores can be linked to the greater prevalence of certain neurological and psychiatric disorders among males, such as autism, attention deficit/hyperactivity disorder, conduct disorder or dyslexia (Bao and Swaab, 2010; Baron-Cohen et al., 2011; Rutter et al., 2003). Existing brain differences between males and females (Bao and Swaab, 2010; Ritchie et al., 2017; Ruigrok et al., 2014) may be partly underlying these results. Studying a large UK sample, Ritchie et al. (2017) indeed found that the small sex difference in verbal-numerical reasoning was almost entirely mediated (up to 99%) by differences in brain volume and surface area. They also found greater variance in brain structural measures (volume, surface area, and white matter fractional anisotropy) among male participants."

 

"It is still not common in the economics, sociology and education science literatures to include a measure of IQ when estimating a regression with academic achievement as the dependent variable."

 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289618300515

 

Le tableau 1 montre que les mathématiques sont très corrélées avec le QI.

En classe de 6ème (grade 6), la corrélation entre le test de mathématiques et le QI non-verbal est de 0,61 contre 0,65 en classe de 3ème (grade 9). A titre de comparaison, la corrélation entre les deux QI de 6ème et de 3ème est de 0,61 contre 0,83 pour les tests en mathématiques (6ème et 3ème) et 0,73 pour ceux en grammaire.

Le paradoxe de la surperformance des filles au QI non verbal couplé à une sous-performance en mathématiques tend à accréditer l'idée de stéréotypes préjudiciables en mathématiques.

Même dans la pratique de l’IVG pourtant symbolique quant aux droits des femmes, il n’y a pas de parité

En 2007 la DREES (ministère de la santé) : "58% des praticiens impliqués dans la prise en charge des IVG, que ce soit pour la consultation pré IVG, l’acte lui même ou les entretiens psychosociaux, sont des femmes: les femmes sont évidemment fortement majoritaires parmi les sages femmes (97%), mais également en gynécologie médicale (88 %) et en médecine générale (52%). En revanche, la proportion de gynécologues obstétriciennes qui pratiquent des IVG (33%) est légèrement plus faible que dans l’ensemble de cette spécialité, qui compte 38% de femmes3."

 

http://drees.social sante.gouv.fr/IMG/pdf/er712.pdf

http://drees.social sante.gouv.fr/IMG/pdf/seriestat115.pdf

"Par un décret publié le 5 juin 2016 au Journal Officiel, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, élargit les compétences des sages femmes : elles pourront réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse et vacciner l’entourage de la femme et de l’enfant pendant la période postnatale, dès lors que l’arrêté révisant la liste des médicaments que les sages femmes peuvent prescrire aura été publié."

 

http://www.ordre sages femmes.fr/actualites/publication du decret autorisant les sages femmes a realiser des ivg par voie medicamenteuse et a vacciner lentourage de la femme et de lenfant pendant la periode postnatale/

La formulation est ambigue mais on peut en déduire que grosso modo 67% des IVG chirurgicales sont réalisées par des hommes.

Il n’y a pas de parité pour ces actes pourtant considérés comme hautement symboliques des droits des femmes: un paradoxe !

http://www.ifop.com/media/poll/3506 1 study_file.pdf


Les femmes sont "plus diplômées" mais non "mieux diplômées"


Les femmes ont de meilleurs taux de réussite au baccalauréat et sont plus nombreuses à l'Université. Mais au delà de cet aspect quantitatif, il faut aussi examiner la dimension qualitative : toutes les filières ne se valent pas, ni en termes de sélection à l'entrée ni en termes de débouchés ou de rémunération sur le marché du travail. L'adéquation des diplômes avec les postes recèle aussi son importance, en particulier pour les postes les plus élevés.

Or l'on sait que les hommes s’orientent plus souvent dans les filières scolaires et professionnelles les plus rémunératrices, les plus dangereuses et/ou comportant plus de responsabilités tandis que les femmes privilégient, plus souvent, le confort, la qualité de vie et la famille.

http://lexpansion.lexpress.fr/carriere/promo hec 1983 ou en sont les femmes_249723.html?p=3

Selon L’INED : « D’après les données quantitatives de l’enquête Fecond, 6,3 % des hommes et 4,3 % des femmes déclarent ne pas avoir d’enfant et ne pas en vouloir. Il est sans doute moins stigmatisant pour les hommes d’assumer ce choix que pour les femmes, étant donné les rôles encore assignés à chacun des sexes. Ces constats rejoignent les résultats issus de l’Eurobaromètre réalisé en 2006 où 95 % des Français déclaraient souhaiter avoir au moins un enfant [5] et de l’enquête Étude des relations familiales et intergénérationnelles(1) (Erfi) réalisée en 2005 [6]. »

« L’infécondité définitive – être sans enfant en fin de vie féconde – reste relativement faible en France, notamment pour les femmes : 13,5 % de celles nées entre 1961 et 1965 contre 21,0 % des mêmes générations d’hommes. »

« L’enquête qualitative montre bien que les femmes, par leur socialisation, ont pensé plus tôt que les hommes la question de la parentalité, et souvent dès l’école primaire. Le mode de socialisation des garçons les projette rarement dans la paternité avant d’être en couple stable. »

https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/173/population_societes_2014_508_choix_sans_enfant.fr.fr.pdf

Malgré ces données, la thèse du soupçon de maternité des employeurs est avancée comme s’il s’agissait d’un fantasme déconnecté de la réalité.

La journaliste américaine Carrie Lukas évoque cet arbitrage confort salaire.

 

http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704415104576250672504707048.html

 

En effet, il faut préciser que plus les écoles ou formations sont sélectives et difficiles, moins il y a de femmes. Tandis que les femmes sont plus nombreuses à entrer dans l’enseignement supérieur (59 % en 1er cycle, 57 % en 2ème cycle et 50 % en 3ème cycle en 2001), elles ne sont que 22 % en classes préparatoires scientifiques.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/donsoc06i.pdf

http://www sop.inria.fr/members/Juliette.Leblond/Parite/doc mixite/diversite parite.pdf

Le ministère de l'enseignement supérieur précise ainsi :

«En 2014, 55,2 % des étudiants de l’enseignement supérieur sont des femmes (2). Depuis 1980, le nombre d’étudiantes dépasse celui des étudiants en France. La proportion d’étudiantes n’a ensuite que très modérément progressé (+ 0,7 point depuis 2000). La progression la plus importante est observée dans les écoles d’ingénieurs (+ 5 points en quatorze ans), et surtout dans les formations universitaires de santé (médecine, odontologie et pharmacie) (+ 5,8 points).  

Elle varie de surcroît considérablement selon le type d’études. Dès l’expression des choix d’orientation en classe de terminale, les femmes, quels que soient leurs origines sociales et leurs parcours scolaires, se portent moins que les hommes vers des filières sélectives telles que les classes préparatoires aux grandes écoles ou les études de santé. Largement majoritaires dans les formations paramédicales ou sociales (83,9 %), les femmes sont minoritaires dans les formations les plus sélectives (41,9 % en CPGE, 39,2 % en IUT) et, surtout, dans les filières à caractère scientifique (27,2 % des effectifs des formations d’ingénieurs, 29,2 % des étudiants de CPGE en filière scientifique).  »

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/97/5/depp_rers_2016_614975.pdf

A l’ENA, à l’inscription les femmes comptent pour 37 % mais seulement 34 % des présents tandis qu'elles ne représentent que 29 % des admissibles et in fine 26 % des admis.

A l’Ecole polytechnique, parmi les présents elles sont 19,5 %, mais seulement 16,7 % des admissibles et in fine parmi les admis elles ne sont plus que 13,7 %, pour l'année 2001.

A HEC, les femmes représentent 51,8 % des inscrits, mais seulement 48,1 % des admissibles et 45,8 % des admis, en 2009.

 

http://lexpansion.lexpress.fr/carriere/promo hec 1983 ou en sont les femmes_249723.html

http://www.evadoc.com/doc/30983/statistiques concours hec 2009

 

Dans son article Formes particulières d’emploi et insertion des jeunes Pauline Givord écrit en 2005 : "Pour les bacheliers, l’avantage en faveur des diplômes techniques ou professionnels est très relatif : les hommes débutants issus de ces filières accèdent un peu plus souvent à l’emploi (leur probabilité d’être au chômage est plus faible) que les bacheliers issus de filières générales, mais via des contrats temporaires. Ils occupent plus souvent ce type d’emploi que les bacheliers généraux, et ceux-ci sont plus souvent transformés en emploi stable. En revanche, pour les femmes, avoir un baccalauréat technique ou professionnel plutôt que général se traduit par une insertion plus difficile. Cette différence entre hommes et femmes est le résultat des choix souvent très sexués des filières. Les filles s’orientent plutôt vers les spécialités du secteur tertiaire : dans le secondaire technique ou professionnel, 88 % des filles s’orientent vers des spécialités dans le domaine des services, alors que 77 % des garçons choisissent des spécialités industrielles (Caille et al., 2002). Or, le secteur tertiaire offre des débouchés plus aléatoires et est également plus soumis à la flexibilité. Ces résultats mitigés des diplômes techniques et professionnels du secondaire suggèrent que plus que le type de diplôme, c’est la sélectivité de la filière qui importe."

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1376709?sommaire=1376713

 

L’INSEE précise : « La partie résiduelle, dite « inexpliquée », traduit des différences de valorisation de ces caractéristiques observables, par exemple le fait qu’un même diplôme peut ne pas avoir le même effet entre les deux groupes. Cette différence de valorisation peut être liée à l’appartenance à un groupe, mais également au fait que certaines variables pertinentes pour l’analyse ne sont pas observées (par exemple, les spécialités de formation, si celles-ci sont différentes entre les deux groupes, les différences de réseaux, etc.).»

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2891682?sommaire=2891780

 

Anne Boring (Assistant Professor au département d’économie d’Erasmus University Rotterdam et chercheuse associée au LIEPP (Sciences Po)) entre 22mn 37 et 32mn40: « Merci beaucoup. Alors je vais commencer par vous présenter quelques…enfin une analyse de quelques données portant sur le milieu universitaire. Et en fait ce que je trouve dans mes travaux de recherche c’est que les inégalités se creuse au moment de la maternité, au moment où la question de la vie familiale se pose mais elle commence dès l’entrée sur le marché du travail. Alors si on regarde sur…si on va sur le site du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, il y a tout un tas de jeu de données qui sont mis à disposition des…euh …de tout le monde. Et on peut du coup analyser les filières d’études des filles et des garçons. On peut analyser aussi les inégalités salariales à la sortie parce qu’il y a une enquête qui est organisée au sein de chaque université essayer de voir 18 mois, 30 mois après la diplomation comment les différents jeunes diplômés s’en sortent sur le marché du travail. Alors ce qu’on…les points principaux que l’on constate c’est qu’il existe de fortes disparités dans les filières d’études donc les filles et les garçons ne font pas le même type d’études dans le supérieur. Et par ailleurs, on trouve que les femmes ont tendance à faire davantage d’études dans des filières qui amènent vers des métiers qui sont moins rémunérateurs. Si on regarde les inégalités salariales à la sortie de l’Université, alors ben d’une part on constate qu’elles commencent dès la sortie des études et qu’elles existent à l’intérieur de toutes les filières. Donc on peut pas simplement  se dire que les femmes gagnent moins à la sortie des études juste parce qu’elles ont fait des études différentes parce qu’en fait au sein de chaque filière d’étude il y a des inégalités salariales 18 mois et 30 mois plus tard. Et quand on regarde l’insertion sur le marché du travail on voit que l’insertion des jeunes diplômées est moins valorisée dans le sens qu’il y a moins de femmes cadres et par ailleurs les emplois stables….le pourcentage de femmes ayant un emploi stable à la sortie a tendance à être plus faible. Je vais aller dans le détail de chacune de ces données et du coup ça va amener à la discussion de pourquoi est-ce qu’on en arrive là et quelle est la part de responsabilité de choix des uns et des autres, des stéréotypes de genre des différents facteurs qui font que les filles ne font pas les mêmes études que les garçons et que les entreprises peuvent anticiper le fait que ben justement les femmes risquent d’avoir une carrière moins ambitieuse que les hommes et donc dès le départ se disent je vais moins investir dans cette jeune diplômée que s’il s’agit d’un garçon. Alors si on regarde le pourcentage de femmes et d’hommes dans chaque filière d’étude, une donnée très intéressante est que les femmes font plus d’études que les hommes. Alors ça c’est vrai en France mais c’est vrai dans la grande majorité des pays de l’OCDE alors ça ça amène tout un autre champ de discussion qui est qu’il y a des hommes qui sont beaucoup moins qualifiés que des femmes et donc les inégalités entre les hommes se creuse sur le marché du travail alors ça ne va pas forcément avec le sujet aujourd’hui. Mais donc si on regarde le pourcentage de diplômés femmes, il y a 59 % des diplômes qui vont à des femmes. Point intéressant il y a quand même plus d’hommes qui continuent à faire des doctorats. Là pour le coup il y a toujours cette différence. Ensuite si on regarde les différents diplômes qui sont dispensés dans chaque discipline, ben ce qu’on constate c’est que dans les diplômes de Master qui sont délivrés à des femmes pour les disciplines les plus techniques ou les plus mathématisées en fait il y a très peu de femmes inscrites. Si on prend par exemple en informatique on est autour de 20 % de femmes qui sont diplômées dans ce secteur là. Je prends pas ce secteur là par hasard parce que les métiers d’avenir ont tendance à être des métiers qui vont nécessiter ce type de diplômes et on voit que les femmes s’inscrivent beaucoup moins souvent dans ce type de filière. Pour prendre la filière économique, là il y a 50 % d’étudiantes en filière en sciences éco. Et par contre quand on regarde les filières dans lesquelles les femmes s’inscrivent massivement là ce sont des filières qui sont littéraires. Alors ça reflète aussi en partie évidemment les choix d’orientation au lycée puisque en bac L il y a 80 % d’étudiantes. On est à peu près à 50/50 en bac S mais il y a toujours une petite majorité d’étudiants garçons et surtout aux filières lycée les garçons ont tendance à se spécialiser davantage davantage en mathématiques et les filles plutôt en sciences de la vie et de la terre et ce qui fait aussi qu’au sein même de ces filières ça va amener à une surpopulation ou sous-population des femmes dans les différentes disciplines. Alors sur ce graphique je vous montre la corrélation entre donc là sur l’axe des abcisses vous avez le pourcentage de femmes au sein de la filière et sur l’axe des ordonnées vous avez la rémunération moyenne brute annuelle 18 mois après le diplôme et chaque point c’est une observation qui montre un secteur d’activité en particulier. Alors ce qu’on constate déjà c’est que là où les femmes sont les moins nombreuses ce sont là où les métiers sont les plus rémunérateurs. Donc là ce sont…génie civil…en fait en gros tous les métiers qui sont liés aux ingénieurs ou à l’informatique sont les métiers qui sont les plus rémunérateurs. Les métiers les moins rémunérateurs sont dans les arts, histoire, géographie, archéologie, ethnologie, et là il y a une très forte majorité de femmes qui sont inscrites dans ces filières. Il y a quelques petites exceptions alors ça c’est sciences éco et gestion c’est les deux points que vous voyez là ce sont deux filières qui sont plutôt rémunératrices et il y a parité entre hommes et femmes. Une autre exception c’est le point qui est là haut. C’est la pharmacie où il y a un très fort pourcentage de femmes et c’est le métier le plus rémunérateur. C’est aussi un secteur qui est très intéressant. Dans les années 1970 il y avait très peu de femmes qui devenaient pharmaciennes. Alors justement dans les années 1970 on expliquait que les femmes elles aiment pas ça. C’est pour ça qu’elles ne vont pas en pharmacie. Ben en fait c’était pas du tout pour ça c’était vraiment des stéréotypes de genre qui faisait qu’elles n’allaient pas en pharmacie. Maintenant ces stéréotypes ont évolué il y a beaucoup de femmes qui choisissent cette filière. Et une autre exception, un métier où il y a relativement peu de femmes et qui est peu rémunérateur, ça ce sont les diplômés de la filière STAPS. Ensuite les écarts de salaire par discipline à la sortie ben on voit que là vous avez les écarts de rémunération 18 mois après le diplôme dans quasiment toutes les filières on voit qu’il y a un écart salarial et que les femmes gagnent moins que les hommes directement à la sortie. Deux exceptions 18 mois plus tard c’est chimie et sciences politiques mais quand on regarde trente mois plus tard là dans absolument toutes les disciplines il y a un écart salarial. L’écart salarial dans lequel …qui est le plus fort c’est en sciences économiques. Le pourcentage de postes  cadres obtenus après le Master, donc là aussi il y a grosses différences entre les disciplines mais quasiment au sein de toutes les disciplines les femmes obtiennent moins souvent des postes cadres que les hommes. Alors pour vous donner en moyenne sur l’ensemble des disciplines il y a 52 % des femmes qui ont un poste cadre contre 60 % des hommes. En économie on est à 45 % de postes cadres pour les femmes contre 60 % pour les hommes. Et si on regarde les pourcentages d’emplois stables obtenus après le Master ben là on est sur le même type de graphique que sur  le pourcentage postes de cadres. En sciences éco on est à 56 % d’emplois stables pour les femmes contre 68 % de postes stables après le diplôme pour les hommes. Alors ce sont des questions qui sont très importantes à étudier parce qu’il faut réfléchir à l’impact des choix que vous faites lorque vous êtes étudiant vont avoir sur vos carrières professionnelles. Il est important aussi de réfléchir au type de compétences que vous développez au moment de vos études et ce qui va vraiment vous servir au moment de votre entrée sur le marché du travail. Par ailleurs ça demande aussi une réflexion sur la position des entreprises qui elles recrutent à la sortie et quelles sont les compétences qu’elle requiert chez les diplômés et ce sujet est particulièrement impotant si on réfléchit en termes d’inégalités potentielles futures. Et la question c’est justement est-ce qu’on va vers plus d’égalité salariale ? J’ai envie de dire pas forcément parce que quand on voit les métiers qui se créent et qui ont besoin d’être remplis dans les années à venir, en fait les femmes sont très peu formées à ce type de métier et ça c’est un très gros problème. Alors évidemment les stéréotypes de genre dans les matières scientifiques sont extrêmement importants. L’un des stéréotypes principaux qui perdurent en France c’est que les femmes seraient moins fortes que les hommes en maths. C’est ce qu’on appelle une menace de stéréotype qui fait que parce que ce stéréotype existe ça génère du stress chez les étudiantes parce qu’elles se disent ben du coup moi je suis pas faite pour ça donc du coup je vais faire autre chose. Les études montrent très clairement que ce n’est absolument pas le cas. C’est-à-dire que ce qui fait que les femmes vont moins souvent dans les filières mathématiques c’est parce qu’elles pensent qu’elles ont moins de chances d’y arriver alors qu’il n’y a biologiquement aucune raison ou aucune justification possible derrière ce stéréotype. Les femmes sont aussi faites pour les maths que les hommes. Et en revanche il faut vraiment réfléchir à comment est-ce qu’on peut faire pour supprimer ces stéréotypes de genre qui font finalement que les femmes se désélectionnent de certaines filières qui pourtant pourraient les amener vers des métiers extrêmement intéressants. »

Dans sa présentation, Anne Boring fait apparaître une diapositive montrant que 57,4 % des étudiants en licence sont des femmes, 59 % en master sont des femmes et 42,8 % en doctorat. Il est intéressant de relever qu’Anne Boring fait bien la distinction au sein de la filière baccalauréat scientifique entre les spécialités mathématiques et sciences de la vie et de la terre, mais traite les filières universitaires comme si elles étaient dépourvues de spécialités. Peut-on sérieusement envisager qu’un diplômé en droit social a les mêmes perspectives qu’un diplômé en droit des affaires ? Est-il si difficile d’envisager des salaires différents pour un économiste spécialisé en finances et un autre en économie sociale ou du travail ?

https://www.youtube.com/watch?v=gVNgVE61AqY

 L'IGAS et l'IGAENR : « Selon le schéma de décomposition algébrique de la ségrégation professionnelle présenté plus haut, cette ségrégation est imputable, pour pratiquement les deux tiers, aux effets de la ségrégation éducative et pour un gros tiers à la ségrégation supplémentaire prenant corps sur le marché du travail. »

 

https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2017/38/8/2017-008-mixite_759388.pdf

 

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=6&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjf9bjA9Z3bAhUlBMAKHd91B9EQFghCMAU&url=https%3A%2F%2Fcache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr%2Ffile%2F2017%2F38%2F8%2F2017-008-mixite_759388.pdf&usg=AOvVaw2TIWlYpBFPKAYq4416YoXj

 Martine Tornero, Insee 2017 : "Ainsi en Occitanie, les femmes de moins de 30 ans non diplômées de l’enseignement supérieur sont bien moins nombreuses que leurs homologues masculins à exercer un emploi en 2013.

Le diplôme post-bac permet de gommer presque intégralement ces inégalités en matière d’accès à l’emploi, mais les jeunes femmes occupent alors moins souvent des postes de cadres.

Ces inégalités professionnelles s’expliquent en grande partie par les filières de formation choisies, souvent moins porteuses sur le marché du travail pour les jeunes femmes. Celles-ci s’orientent moins dans les filières sélectives et compétitives, alors même qu’elles réussissent mieux aux examens."

 

"Si le devenir professionnel des jeunes est très lié à leur niveau de diplôme, il dépend aussi beaucoup des filières de formation et des spécialités choisies. Filles comme garçons continuent d’emprunter des cursus encore très genrés. Les jeunes filles peinent à sortir des schémas sociétaux et à se positionner sur des parcours plus prometteurs en termes d’avenir professionnel.

Lorsque les filles entrent dans un cycle professionnel court, elles sont relativement peu nombreuses en apprentissage (1 fille pour 3 garçons) et s’orientent majoritairement vers les services, domaines moins valorisés et parfois saturés sur le marché du travail. A contrario, les garçons privilégient les spécialités techniques ou de production.

Dans la région comme au niveau national, les filles dévoilent leurs appétences pour les matières littéraires ou économiques et sociales dès le choix de la série du baccalauréat : en Occitanie, les filières L (Littéraire) et ES (Économique et social) comptent respectivement 79 % et 61 % de filles. À l’inverse, elles sont minoritaires (47 %) dans la série S (Scientifique).

Au niveau de l’enseignement supérieur, les filles sont peu nombreuses à intégrer les filières plus sélectives et reconnues comme les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et les écoles d’ingénieurs, qui débouchent le plus souvent vers des emplois à haut niveau de responsabilités et plus rémunérateurs."

 

"En Occitanie, 60 % des étudiants à l’université sont des étudiantes. Elles y poursuivent un peu moins longtemps leurs études que les garçons, puisqu’en doctorat elles ne représentent plus que la moitié des effectifs étudiants. Les filières qu’elles choisissent sont aussi moins variées que celles des garçons, ce qui les conduit à des gammes de métiers plus restreintes, avec des débuts de carrière plus difficiles"

 

"Les filles plébiscitent les spécialités traditionnellement féminines, comme les lettres ou le droit à l’université ainsi que les formations paramédicales et sociales. Ces cursus débouchent parfois sur des segments saturés du marché du travail ou conduisent à des perspectives professionnelles moins favorables. A contrarioles garçons se tournent davantage vers des cursus scientifiques et techniques, plus porteurs sur le marché de l’emploi."

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3123428

 

 

Thomas Couppié et Dominique Epiphane, La ségrégation des hommes et des femmes dans les métiers : entre héritage scolaire et construction sur le marché du travail:

"Sans nier l’existence de pratiques discriminatoires du côté de la demande de travail, c’est-à-dire des employeurs, la ségrégation professionnelle s’élabore plus profondément, plus insidieusement et d’abord, du côté de l’offre de travail, c’est-à-dire des jeunes. Puis, prenant appui sur la ségrégation éducative, la ségrégation professionnelle se construit en aval sur le marché du travail."

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiMjvCw9p3bAhXFWBQKHVTDDYkQFgg0MAI&url=https%3A%2F%2Fjournals.openedition.org%2Fformationemploi%2Fpdf%2F2204&usg=AOvVaw2oeFMx8dcsRn5Zh0rnmRrV

 

On comprend ainsi que le différentiel d'accès aux postes s'explique aux deux tiers par les choix d'orientation.

 

Les travaux sur la performance dans les grandes écoles révèlent une surreprésentation masculine dans les extrêmes et donc chez les plus performants. Il y aurait une plus grande dispersion chez les hommes. Un environnement compétitif favoriserait les hommes tandis qu'un environnement non compétitif favoriserait les femmes. C'est ce qui ressort de l'article Performance gender gap : Does competition matter ? d'Evren Örs (HEC School of Management and CEPR), de Frédéric Palomino (ENSAE) et d'Eloïc Peyrache (HEC School of Management).

http://www.cepr.org/MEETS/wkcn/3/3536/papers/Ors_Palomino_Peyrache.pdf

 Le rapport Guégot est éclairant à cet égard :

« Un autre constat témoigne d’une inégalité importante entre hommes et femmes dans la fonction publique : celui de la faible représentation des femmes aux postes de direction ou d’encadrement supérieur, quelle que soit la fonction publique concernée. Alors que les femmes représentent 57,1 % des agents de la

fonction publique en catégorie A au 31 décembre 2008, principal vivier des emplois de direction ou fonctions d’encadrement supérieur, elles sont

beaucoup moins nombreuses à occuper ces postes. Hors enseignants et militaires, le nombre de cadres féminins dans la fonction publique s’établit à

50,4 %. Chaque versant de la fonction publique témoigne du même constat : plus les responsabilités sont élevées, moins les femmes sont nombreuses.

La fonction publique de l’État ne compte que 20,3 % de femmes occupant des emplois de direction, à la fin de l’année 2008. Les emplois à la seule décision du gouvernement comme celui de préfet illustrent cette sous représentation des femmes, qui ne tend que très légèrement à s’améliorer :

au 31 décembre 2006, elles représentent 6,7 % des préfets, pour atteindre au 31 décembre 2008, 9,9 %, soit 19 femmes préfets sur 192. La situation des femmes ambassadeurs est similaire avec seulement 17 femmes parmi les 152 ambassadeurs nommés. Actuellement, il n’y a pas de femmes ambassadeurs

dans les pays du G8. Les femmes sont mieux représentées dans les emplois d’encadrement supérieur, même si elles restent peu nombreuses. Le taux de féminisation oscille, à la fin de l’année 2008, entre 30,4 % pour les sous directeurs et 33,6 % pour les chefs de service d’administration centrale. La fonction publique territoriale affiche le taux de féminisation des emplois de direction le plus faible des trois versants de la fonction publique.

Ainsi, malgré un nombre important de femmes dans le « vivier » des emplois de direction, c’est à dire des agents de la catégorie A (56,1 %), le taux de féminisation des emplois de direction n’est que de 18 %. Le constat est sans appel : moins d’un directeur général des services (DGS) sur dix et à peine

plus d’un directeur général adjoint (DGA) sur cinq est une femme. De plus, aucune femme n’est directrice générale des services d’une communauté de plus de 80 000 habitants ou d’une intercommunalité de plus de 300 000 habitants3. Le taux de féminisation dans les emplois de direction de la

fonction publique hospitalière, bien qu’élevé, reflète une forte spécialisation des femmes dans certaines filières. La fonction publique hospitalière, qui est la plus féminisée avec 55,1 % de femmes parmi ses cadres, est également celle qui compte le plus de femmes dans ses emplois de direction : 40,2 %.

Cependant, cette féminisation cache d’importantes disparités : les femmes représentent 53 % des chefs d’établissement membres du corps des directeurs d’établissement sanitaire social et médico social, alors qu’elles ne sont que 16 % parmi les chefs d’établissement membres du corps des directeurs

d’hôpitaux. Aujourd’hui, 3 postes de directeur de centre hospitalier universitaire (CHU) sur 32 sont occupés par des femmes. Ce phénomène se constate également dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche (alors que les femmes y représentent 46 % du total des effectifs de titulaires, elles ne sont que 36,6 % des chercheurs et enseignants chercheurs). De même, alors que 54 % des magistrats judiciaires sont des femmes, seuls 18 % des emplois dirigeants des juridictions judiciaires sont occupés par des femmes. Une faible représentation des femmes parmi les candidats aux postes de direction et d’encadrement supérieur. La très faible féminisation des emplois à la décision du gouvernement s’explique en partie par un vivier trop peu féminisé. En effet, 90 à 95 % des recrutements à ces postes se font à partir d’un vivier ENA/Polytechnique et même si les parts des lauréates à ces concours sont en augmentation, les femmes y restent sous représentées : en 1996, l’ENA comptait 21,7 % de femmes et en compte 36 % en 2011.

Alors que ces deux concours donnent accès aux écoles qui préparent à occuper des postes qui constituent un vivier pour les fonctions d’encadrement supérieur et dirigeant dans la fonction publique, on constate qu’à chaque étape de la sélection, les femmes sont de moins en moins

présentes. S’agissant de l’ENA par exemple, le phénomène se constate lors du concours interne pour lequel de manière constante, la part des femmes admises au concours (30 %) est inférieure à leur part dans les inscrits (44 %) et les admissibles (39 %). S’agissant du concours externe, elles demeurent

sous représentées dans les inscrits (39 % des candidats sont des femmes contre 44 % à l’interne) et dans les admis (37 %). S’agissant du corps des administrateurs civils en revanche, l’accès par la voie de la promotion interne s’avère moins défavorable aux femmes (en moyenne 43 % des inscrits au cours

des dernières années et un taux équivalent d’admis). Le classement de sortie de l’ENA reflète également des choix d’orientation parfois stéréotypés, qui réduisent fortement la part des femmes dans les viviers de certains corps, comme celui de l’Inspection générale des finances, qui ne comptait que 16 % de femmes à la fin de l’année 2009 alors que celui de l’Inspection générale des affaires sociales en comptait 34,8 %. Les emplois de direction sont également marqués par des conditions de travail moins favorables à un équilibre vie privée vie professionnelle et un management masculin qui freine les candidatures féminines. Les femmes ont tendance à anticiper les futures incompatibilités entre vie privée et vie professionnelle auxquelles elles seront confrontées si

elles choisissent les fonctions les plus élevées, ou des filières majoritairement masculines :

« Dans un groupe à majorité de femmes, se manifeste certes la. recherche d’un travail intéressant et évolutif, mais la priorité est accordée à la recherche d’un équilibre de vie entre vie professionnelle et vie privée.

»

4

Force est toutefois de constater que même là où les femmes sont majoritaires dans les viviers (magistrature) ou lorsque les contraintes liées à l’organisation du travail obéissent à des logiques différentes que celles qui pèsent sur les emplois de direction (enseignement supérieur et recherche par exemple), le phénomène d’« attrition » de la représentation des femmes au fur et à mesure de la pyramide hiérarchique se constate également. Ainsi, chez les chercheurs permanents, si l’indice général de parité (ratio femmes/hommes) est (au 31 décembre 2008) de 0,47 pour l’ensemble des chercheurs, celui des chargés de recherche lui est supérieur (0,60). Mais ensuite, dans les corps plus élevés, l’indice de parité chute de près de la moitié chez les directeurs de recherche (0,32), tandis que celui des directeurs de recherche de classe exceptionnelle est particulièrement faible avec un rapport proche d’une femme pour dix hommes. Or, selon l’interprétation faite par l’Unesco, il sera admis que la parité est atteinte dès lors que l’indice de parité est compris entre 0,95 et 1,05 (source : CNRS, « La parité dans les métiers du CNRS 2008 2009 »).

L’accès à l’encadrement supérieur constitue à l’évidence l’une des faiblesses de la fonction publique en matière d’égalité professionnelle.

Malgré les initiatives, le constat est patent : plus les responsabilités sont élevées, moins les femmes sont nombreuses.»

 

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports publics/114000123/0000.pdf

 

"Alors qu’en 2015, une étude Crédoc (1) pointait du doigt que 93 % des femmes en couple s’occupaient de la cuisine au quotidien, elles sont bien moins nombreuses à la tête de grands restaurants. En effet, seuls 25% des cuisiniers professionnels sont des cuisinières et seulement 10% d’entre elles exercent dans la restauration gastronomique (2).

De plus, sur les 616 tables primées par le guide Michelin en 2017, seules 16 sont tenues par des femmes, Anne-Sophie Pic étant l’exception trois-étoiles qui confirme la règle ainsi que Fanny Rey, seule femme parmi les nouveaux étoilés du guide rouge 2017. "

 

"Mais dans ce cas, pourquoi y-a-t-il toujours si peu de femmes aux fourneaux des grands restaurants ? «La cuisine, c'est un choix. Pour les femmes comme pour les hommes, la cuisine demande certains sacrifices. Travailler quand les autres ne travaillent pas, ne pas compter ses heures, et, de fait, ne pas pouvoir être aussi présent qu'on le voudrait auprès de nos familles», alerte Jocelyn Herland. «Certaines femmes n'en ont pas envie, tout comme certains hommes. D'autres y arrivent très bien, raconte Jonathan Wahid."

 

http://madame.lefigaro.fr/cuisine/8-mars-femmes-sont-avenir-de-la-gastronomie-chefs-etoiles-070317-130372

En effet, le CREDOC précise : « Beaucoup d’hommes sont largement désinvestis des tâches ménagères : 91 % n’ont pas repassé le linge la semaine précédant l’enquête, 60 % n’ont pas fait le ménage courant, 48 % n’ont pas fait la vaisselle, 50 % n’ont pas touché aux fourneaux et 36 % n’ont pas pris en charge les courses quotidiennes. À l’inverse, 93 % des femmes ont fait le ménage, 93 % la cuisine, 85 % les courses quotidiennes, 83 % la vaisselle et 73 % le repassage. Elles passent également deux fois et demi plus de temps que les hommes à s’occuper des enfants. »

 

« L’investissement massif des jeunes femmes dans l’enseignement supérieur, s’il a conduit à une évolution de la place des femmes au sein de la catégorie des cadres et des professions supérieures, n’a pas fait disparaître les inégalités entre hommes et femmes dans l’accès aux sommets des hiérarchies professionnelles et organisationnelles. Ce constat s’applique à tous les pays, à des degrés divers, et à toutes les organisations.

2

Partout on constate que les femmes sont de plus en plus rares au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie et qu’elles demeurent minoritaires dans les postes de décision et de responsabilité de haut niveau. En France en particulier, la rareté des femmes en position élevée dans les entreprises[1][1] Laufer et Fouquet (1997)., dans la fonction publique[2][2] Colmou (1999)., dans les universités[3][3] Le Pors et Milewski (2003)., au CNRS[4][4] Delavault, Boukhobza et Hermann (2002). et dans les lieux de décision[5][5] Conseil économique et social (2000).est désormais soulignée. Ainsi, les femmes ne sont que 7 % parmi les cadres dirigeants des entreprises alors qu’elles constituent 31 % des cadres administratifs et commerciaux et elles n’occupent que 12,5 % des emplois supérieurs de la fonction publique alors qu’elles constituent 49 % des agents de l’État. Dans les universités françaises pour l’ensemble des disciplines, on ne compte que 16 % de femmes parmi les professeurs contre 38,5 % parmi les maîtres de conférences. »

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2004-4-page-117.htm

 

Quand on trouve le contraire de ce qu'on cherche il suffit de réinterpréter les données.

 

On constate une forte progression scolaire des femmes qui sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat  (et même plus nombreuses à obtenir des mentions), des diplômes universitaires de type licence ou Master. Ce constat vrai pour la France l'est plus généralement dans les pays occidentaux et en particulier pour les Etats-unis.

 

http://www-personal.umich.edu/~bastedo/papers/BielbyPosseltJaquetteBastedo.pdf

 

Les chercheurs Rob Bielby, Julie Renee Posselt, Ozan Jaquette et Michael N. Bastedo dans Why are Women Underrepresented in Elite Colleges and Universities? A Non-Linear Decomposition Analysis en 2014 écrivent ainsi s'agissant des Etats-unis:

"In most sectors of American education, the gender gap means something different now than it did forty years ago. Girls now outscore boys on standardized tests in elementary school, earn higher grades in high school, and enroll in and complete postsecondary degrees at higher rates than men (Buchmann and DiPrete 2006; Cho 2007; Duckworth and Seligman 2006; Goldin et al. 2006; Mickelson and Smith 1998; Sax 2008). Female representation in postsecondary education has been skyrocketing since 1972. Women reached parity in college completion as early as 1982 and, in 2007, completed 58 %of the baccalaureate degrees awarded nationally (Snyder and Dillow 2011)."

 

Or, les femmes restent sous-représentées dans les filières d'élite qui elles-mêmes donnent accès aux carrières les plus prestigieuses et rémunératrices :

"However, enrollment in America’s most competitive higher education institutions has thus far eluded this wave of gender democratization, with men

 

maintaining an enrollment advantage through the high school class of 2004. In this paper, our objective is to examine three possible explanations for this seemingly ‘‘durable inequality’’ (Tilly 1999 ), which is an important exception to the emerging female advantage in education.

 

 

Women’s underrepresentation in elite institutions has important post-baccalaureate implications that help motivate our inquiry. A small proportion of society gains access to elite institutions, but as the labor market is increasingly saturated with bachelor’s degree holders, institutional prestige has strengthened as a predictor of post-baccalaureate opportunities (Bowman and Bastedo 2009; Frank and Cook 1995). Earning one’s bachelor’s degree from a selective institution is one of the strongest predictors of graduate school admission (Attiyeh and Attiyeh 1997). Students with degrees from prestigious institutions also have higher earnings, deeper professional networks, and are disproportionately represented in the upper echelons of corporate management (Bills 2003; Brewer et al. 1999;Kerckhoff et al. 2001; Monks 2000). Equitable access to the most competitive institutions thus conditions access to the top strata of America’s educational and labor market opportunity structures."

http://www-personal.umich.edu/~bastedo/papers/BielbyPosseltJaquetteBastedo.pdf

 

Les chercheurs Rob Bielby, Julie Renee Posselt, Ozan Jaquette et Michael N. Bastedo  envisagent trois hypothèses pour expliquer cette sous-représentation (performance, discrimination, préférence/candidatures).

 

H1

Men’s enrollment advantage in most-competitive institutions is explained by men’sstronger performance in admissions criteria that such institutions value.

 

In particular, men’s enrollment advantage in most-competitive institutions is explained by men’s higher SAT/ACT scores.

 

H2

The gender gap in the most competitive institutions is not fully explained byobservable differences between men and women, suggesting institutions are employing gender-sensitive admissions practices that favor men.

 

H3

Women apply to most-competitive institutions at lower rates than men.

In particular, women apply at lower rates than men to most-competitive institutions that offer higher proportions of baccalaureate degrees in STEM fields.

 

http://www-personal.umich.edu/~bastedo/papers/BielbyPosseltJaquetteBastedo.pdf

 

Les résultats sont clairs c'est bien l'hypothèse 1 des résultats aux tests qui expliquent la surreprésentation masculine : "We find strong evidence for Hypothesis 1, that admissions offices’ reliance on SAT scores explains the gender enrollment gap in most-competitive institutions."

 

"Taken together, these findings provide strong support for H1b, that men’s enrollment advantage in most competitive institutions is due to their higher performance on standardized test scores."

 

Les chercheurs ne trouvent pas de discrimination à l'encontre des femmes : "No Evidence for Overt Preferences for Men"

Les chercheurs ne trouvent pas de différentiel de candidatures des femmes à profil équivalent dans les institutions d'élite : "No Evidence for Women Opting Out at the Application Stage"

 

Devant ce résultat clair, les chercheurs réinterprètent la plus grande performance masculine aux tests SAT comme un biais défavorable à la diversité, une préférence de fait pour les hommes :

"Our analyses suggest that the gender enrollment gap in access to the nation’s most competitive institutions is not a matter of student choice, but instead an issue of admissions reliance on a criterion that privileges male applicants. Just as previous research has found that admissions is one process by which privileges of Whiteness and wealth are indirectly embedded in elite institutions (Bastedo and Jaquette 2011; Karabel 2005 ; Posselt et al. 2012 ; Stevens 2007), present admissions norms also help embed male privilege in the organizational climate for diversity (Milem et al. 2005). Men and women graduating from high school in 2004 did not have significantly different probabilities of applying to the most competitive colleges and universities, and this trend did not seem to be affected by considering the proportion of STEM degrees such institutions offer. Neither did we find evidence for gender sensitive admissions favoring men."

 

"Rather, the evidence best supports a conclusion that women’s lower average standardized test scores, combined with the importance attributed to those scores in admissions decisions, creates de facto preferences for men that drive women’s under-enrollment in these institutions. SAT score is the single most important predictor of enrollment for men and women across all four cohorts and the importance of this predictor has grown over time; therefore, women’s failure to attain scores that are, on average, equivalent to men means that their enrollment rates are also not equivalent."

 

http://www-personal.umich.edu/~bastedo/papers/BielbyPosseltJaquetteBastedo.pdf

 

En suivant le même raisonnement pourrait-on dire que le droit crée de fait une préférence pour les femmes du fait que les hommes soient surreprésentés en prison ?

 

Au vu de ces éléments, il semble clair qu’il y a une tendance très lourde à la réduction de la part de femmes au fur et à mesure qu’on s’élève en difficulté (pénibilité, stress, mortalité professionnelle, défi de création d’entreprises, prix nobel, sphères abstraites de type mathématiques, physique, jeu d’échecs …), en niveau (grandes écoles préparant aux postes de pouvoir telles que l’ENA et l’X, postes d’encadrement supérieur et de direction) et en ambition (goût pour entreprendre, inscription aux concours des grandes écoles de type ENA et Polytechnique). Ce processus ne s’arrête naturellement pas aux cursus scolaires mais s’étend à la vie professionnelle, même s’il s’amenuise avec le temps.


Ainsi, bien qu'étant plus souvent diplômées que les hommes, les femmes sont d'une part moins présentes dans les filières les plus sélectives ou les plus adéquates pour l'exercice d'un métier, et d'autre part créent moins d'entreprises.

 

La DCASPL précise que :

"Dans l’ensemble de la population active occupée, les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais parmi les entrepreneurs cette différence est plus marquée encore. Cela ne permet pas de conclure que les femmes sont plus qualifiées que les hommes pour entreprendre, car le niveau de diplôme est une information incomplète ne renseignant pas sur l’adéquation entre qualification et métier exercé."

https://web.archive.org/web/20081123115407/http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

L'INSEE ajoute que l'expérience prime sur le diplôme : 

"Le manque d’expérience semble plus discriminant que le manque de diplôme. Le diplôme de l’entrepreneur a un impact positif la première année, mais n’est plus un facteur déterminant par la suite. En effet, la survie à cinq ans des entreprises créées par des jeunes diplômés (Définitions) est plus faible que celle de la totalité des créateurs : 44,5 % contre 51 %. Et ce, bien qu’ils prennent conseil ou soient entourés pour la mise en place de leur projet. Les jeunes titulaires d’un BTS ont une survie plus élevée que ceux titulaires du diplôme général équivalent (DEUG). Les jeunes diplômés représentent 8,5 % des créateurs d’entreprise. Ils créent des nouvelles entreprises plutôt qu’ils n’en reprennent. Ils s’engagent fortement dans les services aux entreprises (services informatiques, télécommunication, recherche et développement…). "

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1064.pdf

 

 L'Insee a démontré que la spécialité du diplôme a parfois bien plus d'importance que le niveau de diplôme pour avoir un salaire plus élevé. Un titulaire de Master en arts est rémunéré au même niveau qu'un CAP/BEP en électricité électronique.

 

"

CAP BEP des services, Bac professionnel de secrétariat : des débuts difficiles

Les formations qui aboutissent souvent à des débuts difficiles regroupent certains CAP BEP et quelques baccalauréats professionnels : les CAP BEP des services, les CAP BEP en textile, habillement, cuir et les baccalauréats professionnels de secrétariat. Même si les titulaires de ces diplômes ont un devenir plus favorable que les jeunes sortant du système éducatif sans diplôme, leur taux de chômage dépasse souvent 20 % au cours des dix premières années de vie active. C’est pour les titulaires de CAP BEP en textile, habillement, cuir ainsi que pour les titulaires de BEP de secrétariat que les débuts de carrière sont les plus difficiles (les taux de chômage sont respectivement de 27 % et 25 %).

Ces formations sont très féminisées et débouchent sur des emplois peu rémunérateurs et à temps partiel pour une grande part : le salaire médian se situe autour de 1 100 euros nets mensuels. Près du quart de ces diplômés ont ainsi un emploi à temps partiel et parmi ces derniers, plus de la moitié souhaiteraient travailler plus. Un tiers des jeunes ayant un CAP BEP de commerce vente travaillent à temps partiel et 60 % d’entre eux sont en situation de sous emploi. Quant aux jeunes qui possèdent un baccalauréat professionnel de secrétariat, ils tirent peu profit du niveau de leur diplôme : leur salaire médian est de 1 170 euros et n’est guère plus élevé que celui des titulaires de CAP BEP tertiaires ; leur taux de chômage atteint 20 %."

 

 

"Certains masters conduisent au même taux de chômage qu’un Bac professionnel

 

Entre les débuts difficiles des titulaires de CAP BEP des services et le devenir très favorable des diplômés de plusieurs filières du supérieur, de nombreuses formations débouchent sur des débuts de carrière intermédiaires. Elles regroupent presque tous les niveaux de diplôme, allant des CAP BEP de la production   catégories très majoritairement masculines   aux masters en lettres, sciences humaines, communication et services aux personnes, à l’inverse très féminisés.

Le taux de chômage des titulaires de CAP BEP de la production (hors textile) est proche de celui des bacheliers professionnels en commerce, gestion, hôtellerie et tourisme (entre 12 et 15 %). Et leur salaire médian, qui varie entre 1 220 et 1 320 euros, est même légèrement supérieur à celui des bacheliers professionnels des services.

Certains titulaires de DUT BTS ne s’insèrent pas mieux que les diplômés du secondaire. Les jeunes titulaires de DUT BTS en agriculture ou gestion comptent relativement peu de chômeurs au cours des dix premières années de vie active, mais les bacheliers professionnels des spécialités agroalimentaires, de la production et les titulaires du brevet professionnel de coiffure également (entre 5 % et 9 %). Tout comme les jeunes aides soignantes, qui ont pourtant un diplôme de niveau CAP BEP. Par ailleurs, les titulaires de DUT BTS en agriculture ou gestion ont un salaire comparable à celui des bacheliers professionnels de la production ou des aides soignantes (autour de 1 400 euros).

Certains diplômés du supérieur ont des taux de chômage plus élevés (entre 9 et 15 %), comparables à ceux des bacheliers professionnels. Toutefois, ces diplômés du supérieur occupent des emplois relativement qualifiés. Il s’agit des diplômés des IUT et des STS de commerce, communication, hôtellerie et tourisme, des titulaires de licences en sciences humaines et sociales, de licences tertiaires et de masters en lettres, sciences humaines, communication et services aux personnes. Parmi ces titulaires de masters, le tiers des diplômés en sociologie, psychologie et arts occupent des emplois à temps partiel et, parmi eux, près de 40 % souhaiteraient travailler davantage. Les titulaires de Deug en lettres et sciences humaines ont pour leur part des débuts mitigés. Avec un salaire médian de 1 300 euros et un taux de chômage de 15 %, leur situation est comparable à celle des titulaires de CAP ou BEP de la production."

 

Tableau 1 – Les titulaires de diplômes de la production ont souvent un devenir plus favorable que ceux des services

 

Les titulaires de diplômes de la production ont souvent un devenir plus favorable que ceux des services

Diplôme et spécialité de formation

Part des femmes parmi les actifs ( %)

Taux de chômage BIT ( %)

Part d'emplois à temps partiel ( %)

Part des cadres et professions intermédiaires ( %)

Salaire médian (euros 2009)

Non diplômés, certificat d'études primaires, brevet des collèges

37

31

19

11

1 130

Certificat d'aptitude prof. (CAP), Brevet d'études prof. (BEP) et équivalent

Agriculture, pêche, forêt, espaces verts

20

13

11

6

1 220

Agroalimentaire, cuisine

17

14

9

5

1 240

Génie civil, construction, bois

2

15

2

6

1 280

Textile, habillement, cuir

58

27

19

3

1 080

Mécanique

2

14

4

9

1 290

Électricité, électronique

3

15

6

14

1 300

Commerce, vente

70

24

30

8

1 060

Finances, comptabilité, gestion

55

23

22

9

1 140

Secrétariat, communication

85

25

28

14

1 100

Accueil, hôtellerie, tourisme

64

23

25

12

1 100

Coiffure, esthétique

92

20

24

3

1 040

Dip. paramédical et social de niveau CAP BEP (aides soignantes...)

93

6

15

2

1 350

Bac professionnel et équivalent

Agriculture, pêche, forêt, espaces verts

22

6

9

10

1 190

Agroalimentaire, cuisine

20

8

4

15

1 320

Génie civil, construction, bois

6

5

2

16

1 370

Mécanique

2

7

2

24

1 400

Électricité, électronique

2

9

2

32

1 410

Commerce, vente

61

15

21

23

1 140

Finances, comptabilité, gestion

66

14

20

16

1 200

Secrétariat, communication

87

20

23

18

1 170

Accueil, hôtellerie, tourisme

55

12

21

26

1 170

Coiffure, esthétique

92

8

15

5

1 100

Ensemble diplômés de l'enseignement secondaire

44

14

15

19

1 250

BTS, DUT et équivalent

Procédés, qualité, informatique indust.

6

8

2

75

1 640

Agriculture, pêche, forêt, espaces verts

30

5

5

31

1 350

Génie civil, construction, bois

19

3

4

81

1 590

Mécanique

5

5

2

71

1 630

Électricité, électronique

3

7

3

73

1 570

Commerce, vente

55

9

8

50

1 460

Finances, comptabilité, gestion

74

8

8

29

1 350

Secrétariat, communication

83

11

13

44

1 340

Informatique, réseaux

16

8

4

80

1 590

Accueil, hôtellerie, tourisme

75

10

11

47

1 390

Deug

Sciences, droit, économie

45

12

13

51

1 540

Lettres, sciences humaines

67

15

17

43

1 300

Diplôme santé social, niveau bac+2

Santé (notamment infirmières)

84

2

16

98

1 680

Travail social

87

6

16

94

1 510

Licence, licence professionnelle

Sciences exactes et naturelles

58

5

11

84

1 640

Droit, économie, sciences humaines

71

8

18

66

1 440

Lettres, langues et arts

81

9

18

69

1 440

Spécialités de la production

23

9

4

83

1 610

Spécialités de services

49

10

9

71

1 500

Masters 1 et 2, maîtrise, DEA, DESS

Physique, mathématique

34

6

6

96

2 000

Chimie, biochimie, sc. de la vie et de la terre

57

8

11

89

1 760

Économie

59

7

8

73

1 790

Droit, sciences politiques

70

9

10

82

1 940

Histoire, géographie

57

8

15

80

1 590

Sociologie, psychologie

82

13

35

80

1 480

Français, littérature, philosophie

80

9

16

81

1 600

Arts

60

13

30

76

1 360

Langues, linguistique

85

9

17

77

1 650

Spécialités de la production

28

7

7

93

2 060

Commerce, vente

58

9

3

80

2 000

Finances, assurances, comptabilité, gestion

52

5

6

73

2 070

Communication, documentation

60

15

14

80

1 710

Informatique, réseaux

18

9

3

94

2 300

Services aux personnes

57

11

16

79

1 690

Services à la collectivité

53

8

11

86

1 850

Diplôme d'école d'ingénieurs

Généraliste

19

6

3

98

2 510

Mécanique, électricité, électronique

15

4

5

97

2 470

Informatique, réseaux

13

5

1

97

2 510

Diplôme d'école de commerce et de gestion

47

7

3

91

2 570

Doctorat

Sciences exactes et naturelles

34

6

5

96

2 330

Droit, économie, lettres, sciences humaines

47

8

16

93

2 100

Santé

60

2

25

99

2 570

Ensemble diplômés de l'enseignement supérieur

54

8

11

74

1 650

Ensemble toutes formations confondues

48

14

13

45

1 380

·         Champ : actifs ayant terminé leur formation initiale (définitions) depuis dix ans ou moins, France métropolitaine.

·         Source : Insee, cumul des enquêtes Emploi de 2003 à 2009.

 

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281196

 

Marlaine Cacouault-Bitaud sociologue écrit en 2001 sur les avocats : « Le taux de féminisation augmente alors qu’une différenciation accrue des modalités d’exercice du métier est observable (la proportion de femmes au barreau de Paris s’élève à 20% en 1950, à 30% en 1970, à plus de 50% chez les jeunes avocats en 1995). Elles ne sont en rien responsables du changement, mais leurs modes d’insertion dans la profession reflètent la concurrence pour les positions les plus valorisées, détenues en majorité par des hommes. Les revenus des avocates sont en général plus bas, elles occupent plus souvent la position de collaboratrice et travaillent davantage à temps partiel. Nous voyons comment au sein d’une profession “masculine” à l’époque de sa gloire, la résistance au déclassement se manifeste par une tendance des hommes à investir les activités les plus lucratives ou les plus honorifiques. »

 

Marlaine Cacouault-Bitaud sociologue écrit en 2001 sur les médecins : « La recherche collective citée plus haut évoque “un paysage médical en mutation” après la dernière guerre, soit une diversification des modes d’exercice des médecins. Par voie de conséquence, les carrières et le montant des revenus sont disparates. Les carrières “d’élite” s’opposent aux carrières “de base”, la médecine générale se différencie de la médecine spécialisée, l’exercice libéral du salariat. Dans ce contexte, certaines catégories redoutent une dévalorisation mais, chez les libéraux, ce sont plutôt les généralistes, des hommes pour les trois quarts, qui expriment cette crainte. En effet, des dispositions officielles, comme la possibilité pour le patient de consulter directement un spécialiste, les placent dans une position subordonnée, appauvrissent leur rôle et leur tâche et peuvent avoir une incidence sur leurs revenus. D’une façon plus générale, si l’art du praticien (qui suppose initiative et inventivité, maîtrise des savoirs et va-et-vient entre la théorie et la pratique) occupe une position dominée par rapport au savoir du chercheur et à la compétence de l’expert, qui préconise des mesures mais ne s’engage pas dans l’acte (médical ou pédagogique), la valeur symbolique de la profession diminue. De surcroît, les médecins, comme les enseignants, sont surveillés, voire déconsidérés par les médias et en butte à des poursuites judiciaires. Le sexe est bien l’une des variables qui détermine les orientations dans un contexte où les opportunités se multiplient et où les distances se creusent. Toutefois, les femmes cherchent à se spécialiser, elles ne seraient donc pas aussi souvent confrontées que leurs confrères aux aléas de la médecine générale. Quant au problème des revenus, il est complexe car les “spécialistes de ville” dont le poly-exercice est faible se trouvent “en bas de l’échelle des revenus mensuels actuels”, pendant que “les spécialistes d’élite” et les “hospitaliers” atteignent le sommet (Herzlich et al., 1993). Or, la situation des spécialistes femmes correspond au premier modèle, la seconde, plus lucrative, réunit essentiellement des hommes. Cette diversité et cette répartition sexuée, expliquent-elles que dans le milieu médical et dans les écrits qui portent sur la démographie du corps, on ne trouve pas une méfiance aussi forte par rapport à la féminisation (au sens quantitatif) que dans les autres professions examinées jusqu’à maintenant ? Si l’exercice libéral, le cumul des activités, le choix des spécialités les plus prestigieuses (cardiologie, chirurgie) restent une gageure pour une femme, les confrères n’ont pas lieu de s’inquiéter. Pourtant, des débats existent sur l’avenir de la profession, qui mêlent voix féminines et masculines. Les praticiennes, dès le début des années quatre-vingt, craignent que la féminisation ne s’accompagne, “comme on l’observe dans certains pays (de l’Est)” d’une “dévalorisation des fonctions et des rémunérations” (Lefevre-Paul, 1982). Ces porte-parole mettent l’accent aujourd’hui sur des inégalités, les postes d’encadrement étant accessibles aux femmes surtout dans la santé publique, hors médecins hospitaliers (le taux de féminisation atteint à peine 6% chez les Professeurs/Praticiens hospitaliers) (Picot, 1995). En outre, l’attirance pour le salariat, qui ne cesse de croître, fait dire aux professionnelles que l’exercice libéral n’est pas “adapté” aux femmes et ce thème est débattu dans les organisations représentatives où les hommes sont majoritaires. Ces derniers veulent bien reconnaître une spécificité aux femmes, ce serait une façon de s’accommoder, là comme ailleurs, de leur succès aux concours, mais à condition qu’elles ne provoquent pas un changement d’image du métier.

 

36

On observe deux types de réactions chez les hommes, démographes ou praticiens qui scrutent l’avenir. Tout d’abord, un discours sur la nécessaire prise en compte des “problèmes spécifiques” des femmes : elles choisissent le salariat, débutent tardivement, connaissent des interruptions de carrière, étant donné leur “désir de sécurité plus vif”, qui “les pousse à éviter l’aventure que constitue toujours l’installation en clientèle privée” et leur condition de mère (Bui-Dang-Ha-Doan et Lévy, 1964). On saisit la logique du raisonnement qui conduit à entériner ces particularités et à prévoir un exercice féminin de la médecine, moins rémunérateur mais laissant du temps “libre” pour la sphère domestique. Cette position est tenable aussi longtemps que les femmes restent très minoritaires, que le “caractère strictement libéral de la profession” n’est pas menacé et que la concurrence entre médecins (entre l’hôpital et la médecine de ville notamment) n’est pas trop aiguë.

 

37

Au cours des dernières décennies, une partie des médecins (les généralistes plus que les spécialistes, ceux qui occupent “les positions relativement dominées”) se sentent “déclassés”. Le mode d’exercice, fréquent chez les femmes, qui consiste à se réserver un jour de liberté, à s’associer, à travailler à temps partiel, apparaît comme une menace (Paichler, 2001). En effet, il contribue à banaliser le métier : que les médecins s’organisent pour vivre “comme tout le monde” est considéré par beaucoup d’entre eux comme l’indice d’une baisse de prestige. Un métier “masculin” (qui suppose une épouse dévouée et des revenus confortables) se verrait transformé en métier “féminin”, aux horaires et aux revenus limités, de plus en plus contrôlé par l’Etat. Comme nous l’avons laissé entendre, la réalité est plus complexe car des salariées peuvent atteindre un niveau de rémunération plus élevé que des généralistes et des spécialistes femmes cumulent un bon niveau de revenus et une souplesse dans l’organisation de leur temps. Néanmoins, des questions cruciales sont soulevées à l’occasion des discussions ou des polémiques entre praticiens. Les femmes revendiquent l’amélioration de la couverture maternité des indépendantes, dénoncent l’augmentation des cotisations retraite, acceptable pour les hauts revenus mais pénalisante pour les professionnelles, qui gagnent, dans l’ensemble, moins que leurs confrères et gèrent plus souvent un cabinet à temps partiel[28][28] Dr. Nathalie Leuger-Ferrand, Revue Femmes Chirurgiens.... Il semble que deux objectifs sont poursuivis en même temps, parvenir à une égalité avec les hommes en occupant “des postes à haut niveau de responsabilité”, ce qui nécessiterait “la modification des modalités des concours… des quotas dans l’attribution des divers postes médicaux”[29][29] Dr. Mechelany-Leroy, Présidente de l’Association Française... et faire reconnaître une spécificité féminine, non seulement par rapport aux modes d’exercice, mais encore du point de vue des compétences. La présidente de l’AFFM rappelle que l’association, fondée en 1920, “visait aussi à porter sur la science médicale un regard nouveau, avec une sensibilité différente, notamment dans les domaines privilégiés de la santé des femmes et des enfants”. Si la gynécologie, la dermatologie, la pédiatrie “sont particulièrement prisées” à l’heure actuelle, c’est “parce qu’elles permettent au praticien (femme) d’exprimer toute sa sensibilité féminine”. En résumé, la souffrance et les besoins des patients, dans certains cas, seraient mieux pris en compte par les femmes. Plusieurs scénarios sont suggérés, volontairement ou non : les praticiennes s’intégreraient dans un paysage contrasté, les unes “choisissant” les situations qui laissent une marge de manœuvre pour “concilier” vie personnelle et professionnelle, les autres exerçant sur un mode masculin, qui exige une grande disponibilité, des ressources pour payer des aides, le partage des responsabilités domestiques. Parallèlement, des hommes accorderaient leur préférence aux situations “féminines”, souhaiteraient avoir du temps libre et s’investiraient plus que leurs confrères “hypermasculins” dans la vie familiale. On glisse vers une acception qualitative de la féminisation, connotée de façon négative ou positive selon les intérêts et les conceptions défendus. »

 

https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2001-1-page-91.htm

Le milieu scolaire

Les punitions scolaires touchent plus les garçons que les filles.

"Boys are subjected to corporal punishment at much higher rates than girls: nationwide, boys make up 78.3 percent of those paddled, while girls make up 21.7 percent.320 Boys are paddled more than girls in all states that use corporal punishment. For instance, in Mississippi, 74.2 percent of those paddled in schools are boys, while in Texas, 78.7 percent of those paddled are boys.321"

 

https://www.hrw.org/reports/2008/us0808/8.htm

  De la discrimination positive ?

 

Dans son article Un coup de pouce pour les filles ? Les biais de genre dans les notes et leurs effets sur le progrès, Camille Terrier en 2014 :

 

"À l’aide de notes attribuées de façon anonyme et non-anonyme à des élèves de sixième de l’académie de Créteil, l’analyse fait apparaître une discrimination positive envers les filles en mathématiques et une absence de biais en français : à niveau (mesuré anonymement) identique, une fille reçoit de meilleures notes de son enseignant de mathématiques qu’un garçon. Le comportement moins perturbateur des filles en classe ne semble pas expliquer ce « coup de pouce ». Dans un second temps, nous montrons qu’en mathématiques, les classes dans lesquelles les enseignants présentent les biais les plus élevés en faveur des filles sont aussi les classes dans lesquelles les filles progressent le plus relativement aux garçons. Ce nouveau résultat est compatible avec les recherches qui montrent que les méthodede notation influencent la motivation et les progressions des élèves et il fournit une explication à la réduction des écarts de réussite observés entre fille et garçons en mathématiques durant le collège.

Points clés:

https://www.ipp.eu/publication/n14-un-coup-de-pouce-pour-les-filles-les-biais-de-genre-dans-les-notes-et-leurs-effets-sur-le-progres/

 

 

Faut-il en conclure que le système scolaire est biaisé mais pas dans le sens qu'on croît ? On ose parler de "discrimination positive" mais c'est bien à sens unique, en effet uniquement en mathématiques pour les filles qui obtiennent en moyenne de moins bons résultats mais pas en français pour les garçons dont les résultats  sont moins satisfaisants ! Ces pratiques pédagogiques ne semblent d'ailleurs pas neutres sur la progression des élèves.

 

On peut lire :

https://www.ipp.eu/wp-content/uploads/2014/12/n14-notesIPP-decembre2014.pdf

 

Il est surtout intéressant de constater que le rattrapage opéré par les filles en mathématiques est intégralement expliqué par la discrimination positive des enseignants : en leur absence, l’écart entre les résultats des filles et des garçons serait resté constant. Enfin, en français, nous n’observons aucun effet de la discrimination sur le progrès.

 

 

Conclusion

Cette étude suggère qu’en sixième, les filles bénéficient d’un biais en leur faveur en mathématiques lorsque les notes sont attribuées par les enseignants, alors que les notes de français ne semblent pas affectées par le sexe des élèves. Le comportement moins perturbateur des filles en classe n’est pas à l’origine de ce bonus. En revanche, leur niveau initial plus faible que les garçons en mathématiques explique une partie de ce biais. Au-delà de cet effet de court terme, nous montrons que les biais de genre dans les notes affectent la façon dont les inégalités de réussite entre filles et garçons évoluent au cours du temps. Plus les notes des enseignants sont biaisées en faveur des filles, plus les filles ont tendance à progresser par rapport aux garçons au cours de l’année, réduisant ainsi l’écart de réussite initial en faveur des garçons en mathématiques.

Ces résultats sont intéressants à trois égards.

 

Premièrement, ils soulignent que les notes attribuées par certains enseignants de mathématiques ne reflètent pas uniquement le niveau des élèves. Or plusieurs décisions importantes dans la scolarité des élèves sont prises sur la base des notes obtenues par les élèves (orientation en fin de troisième, redoublement, choix des filières d’étude,…). De ce point de vue, les notes obtenues aux tests standardisés ont l’avantage d’être exemptes de biais et constituent une alternative envisageable, bien que d’autres reproches puissent être formulés à leur égard.

Cette étude soulève aussi la question plus large du rôle des notes : sont-elles uniquement destinées à évaluer les compétences des élèves, où sont-elles aussi un instrument dans les mains des enseignants pour faire progresser les élèves ? Dans le second cas, puisque nous constatons que les notes en mathématiques influencent le progrès des élèves, elles pourraient être un instrument pour réduire les inégalités de réussite entre filles et garçons. De même, dans les disciplines littéraires, il est possible qu’en encourageant plus les garçons, leur retard se résorberait. Dans le premier cas, si nous considérons que le rôle d’une note est avant tout d’évaluer les compétences des élèves, alors l’existence de biais peut sembler problématique. Une politique simple et peu couteuse pour y remédier consisterait à informer les enseignants des stéréotypes - conscients ou inconscients - qu’ils peuvent véhiculer et des effets potentiels deces stéréotypes sur les notes qu’ils attribuent. De simples modules de formation sur ces thèmes pourraient éveiller la vigilance des enseignants, proviseurs, et inspecteurs.

 

 

 

Par ailleurs, ce qui est vrai au collège semble l'être également pour les filles au concours de l'ENS !

 

Thomas Breda, Son-Thierry Ly écrivent en décembre 2014 Les filles sont-elles discriminées en science ? Les enseignements du concours d’entrée à l’ENS:

"Résumé:

Les stéréotypes et les normes sociales poussent les filles à s’orienter vers des études littéraires plutôt que scientifiques. L’objet de cette note IPP est d’examiner dans quelle mesure les professeurs sont susceptibles de renforcer cette auto-sélection en discriminant les jeunes femmes qui tentent d’intégrer les disciplines dominées par les hommes. En utilisant le concours d’entrée de l’École normale supérieure de Paris comme une « expérience naturelle », nous montrons que c’est en réalité le phénomène inverse qui est à l’œuvre. La discrimination s’exerce au bénéfice des filles dans les disciplines traditionnellement dominées par les hommes (mathématiques ou philosophie, par exemple), alors qu’elle joue en faveur des garçons dans les matières réputées plus « féminines » (biologie ou littérature), réduisant ainsi légèrement la ségrégation de genre entre disciplines. La tendance des examinateurs à discriminer les candidats en fonction de leur sexe est identifiée à partir des différences entre les résultats aux épreuves écrites anonymes (qui neutralisent la discrimination de genre) et aux épreuves orales (où le sexe des candidats est connu des examinateurs). Cette discrimination va à l’encontre des stéréotypes de genre. Elle est susceptible de s’expliquer par le fait que les examinateurs tentent d’aider – consciemment ou inconsciemment – le sexe en minorité dans leur discipline. Ces résultats suggèrent que les filles peuvent s’engager dans les filières d’études traditionnellement réservées aux hommes sans craindre d’y être discriminées.

Points clés:

 

https://www.ipp.eu/actualites/les-filles-sont-elles-discriminees-en-science-les-enseignement-du-concours-entree-ens-ecole-normale-superieure/

Selon le CNRS : «En 2013, le CNRS emploie 32 920 personnels :

 

- 24 955 personnels permanents, dont 42,6 % de femmes

- 7 965 personnels non permanents, dont 42,3 % de femmes

 

Parmi les personnels permanents, on dénombre :

 

11 204 chercheur·e·s dont 32,9 % de femmes

- 13 751 ingénieur·e·s et technicien·ne·s (IT) dont 50,4 % de femmes : - 9 702 ingénieur·e·s dont 44,5 % de femmes - 4 049 technicien·ne·s dont 65 % de femmes

 

Si la parité est globalement atteinte chez les ingénieur·e·s et technicien·ne·s (à l’exception des ingénieurs de recherche), elle ne l’est pas encore chez les chercheur·e·s.

 

Source : « La parité dans les métiers du CNRS 2013 », paru en décembre 2014, dont les contenus sont consultables de manière interactive via l’URL : http://bilansocial.dsi.cnrs.fr/ rubrique Parité  »

http://www.cnrs.fr/mpdf/spip.php?article201

 

Ainsi, en toute logique, sous réserve qu’il n’y ait pas de différence d’aptitude entre hommes et femmes , nous devrions trouver la même proportion parmi les médaillés du CNRS.

 

Examinons les chiffres.

Pour les médaillés d’argent : https://www.cnrs.fr/fr/talents/cnrs?medal=39

Pour les médaillés de bronze : https://www.cnrs.fr/fr/talents/cnrs?medal=40

 

2016 :

Total des médaillés d’argent : 16

Femmes : 8 (50%)

 

Total des médaillés de bronze: 40

Femmes : 22 (55%)

 

2017 :

Total des médaillés d’argent: 20

Femmes : 10 (50%)

 

Total des médaillés de bronze: 40

Femmes : 26 (65%)

 

2018 :

Total des médaillés d’argent: 20

Femmes : 9 (45%)

 

Total des médaillés de bronze: 42

Femmes : 21 (50%)

 

Il est clair qu’au lieu de récompenser les femmes à hauteur de leur part dans les effectifs, soit 33 %, le CNRS s’efforce de respecter la parité hommes femmes, malgré un vivier non paritaire. Ce résultat peu ambigu suggère une possible discrimination n’allant pas dans le sens habituellement décrié, si l’on raisonne comme le font parfois les « promoteurs de l’égalité ».

 

Des initiatives pour lutter contre l’écart salarial

Voici ce que trouvent les chercheuses américaines Olga Fetisova et Judith Hellerstein sur l'effet de loi Obama pour la transparence en vue de réduire l'écart salarial en 2014 :

 

"My paper provides descriptive evidence of increased wage equality with introduction of a better pay transparency. I find that due to the introduction of anti-secrecy salary laws women saw 3% wage increase relative to men. The findings are consistent with existing theoretical framework of discrimination in the light of imperfect information."

http://econ-server.umd.edu/~edinger/undergraduate/Fetisova_Honors_Thesis2014.pdf

 

On retrouve 2 % à 3 % d'écart en moins suite à la loi sur la transparence.

 

 

"Table 3 presents results of the regressions for FTFY workers from 2000 to 2012. Column I corresponds with results from the first regression, comparing private sector workers in treatment and control states. Statistically significant coefficient3 of 0.0296 suggests that gender wage gap in treatment states has shank by almost 3%. Column II shows results of regression on male-female wages in private sector in treatment states relative to public sector in the same states. Similar and statistically significant coefficient of 0.0324 indicates 3% increase of female wages relative to male wages in the private sector. The analogous statistically significant findings from both regressions imply positive causal effect of adopting anti-secrecy pay laws on increase in gender wage equality.

Column III presents results of DDD regression. Statistically significant third level interaction term implies 6.89% decrease in gender wage gap in the private sector in the experimental states. Such a difference with previous results can be explained either by a higher level of discrimination in the experimental states or by overestimation of DDD coefficient due to the underlying assumptions. While the

first possibility seems to be unlikely, the latter one asks for further inspection.

Figure 1 provides an explanation for overestimation of DDD regression. While DDD model stands on a fairly week assumption of a relative similarity of trends between experimental and control groups, this assumption might not be applicable. Figure 1 shows average annual earnings in private and public sectors in treatment and control groups. While the gap in earnings in control states among public and private sector is diminishing over observable period, it increases in treatment states. There is an increasing positive difference over time among private-public sector earnings in treatment states, while there is a negative difference between beginning and end periods in control states. It indicates that public sector workers have gained relative to private sector in control states, while losing comparing to private sector in treatment states. Including opposite sign differences in DDD model causes amplification of an estimated effect of anti-secrecy pay laws on gender wage gap."

 

 

 Des exemples d’initiative masculine peu susceptibles de s’expliquer par la discrimination

 

Nick D'Aloisio, Thomas Suarez, Jacob Burnett, Adam Cudworth

 

Des exemples de réussites féminines en contradiction avec le plafond de verre

 

Margaret Thatcher, Marie Curie, Golda Meir, Virginie Guyot, Marissa Mayer, Anne Chopinet, Ada Lovelace

 

Le QI le plus élevé du monde est une femme, même si les hommes sont plus nombreux dans les QI élevés : Maria Vos Savant. Elle s'est enrichi très rapidement dans le monde de la finance puis s'est occupée de ses enfants et de littérature et colonnes aux lecteurs...

 

Il est exceptionnel d'avoir 2 prix nobel, Marie Curie a pourtant réussi cette performance à une époque où la condition féminine était loin d'être idéale.

 

Lise Meitner a contribué de façon très importante aux bases nucléaires de ce qui allait permettre d'avoir l'arme la plus puissante de l'histoire.

 

Anne Chopinet a fini major de Polytechnique la 1ère année où le concours a été ouvert aux femmes.

 

Margaret Thatcher, la "dame de fer" est restée 11 ans au pouvoir (record du XXe s), elle a même été honorée par ses adversaires politiques. Née en 1925, elle a conquis le pouvoir sans aucun passe droit du fait de sa féminité.

 

Margaret Hamilton a été informaticienne du programme Apollo.

 

Winfrey Oprah est l'une des plus riches au monde après une enfance traumatisante : un bel exemple de résilience.

 

Rowling mère de famille monoparentale, vivant d'aides sociales à un moment, est devenue milliardaire, grâce à son talent littéraire en créant Harry Potter.

Une prise de risque masculine plus marquée : créations d’entreprises, mortalité professionnelle…

Le sens de l’initiative et le goût du risque ne sont pas répartis de façon paritaire. Ainsi, à la question «qu’est ce qui vous a poussé à créer votre entreprise ? », les femmes répondent moins souvent que les hommes qu’elles créent par goût d’entreprendre et plus souvent par opportunité. On ne compte que 30 % de femmes parmi les créateurs d’entreprise, y compris sous le statut simplifié d’autoentrepreneur (34 %). 28 % des entrepreneurs sont des femmes, celles ci dirigent 27 % des entreprises françaises. Selon la DCASPL, les femmes entrepreneures travaillent, en moyenne, 46 heures par semaine contre 54 pour les hommes (+17,4 % de temps de travail pour les hommes, autrement dit  14,8 % en moins pour les femmes).

https://web.archive.org/web/20081123115407/http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

 

Byrnes, James P., Miller, David C. et Schafer, William D. ont fait état des différences, quant à la prise de risque, dans Gender differences in risk taking: A meta analysis.

http://psycnet.apa.org/index.cfm?fa=buy.optionToBuy&id=1999 13573 004

Même en raisonnant « toutes choses égales par ailleurs », on s’aperçoit que les femmes dirigent des entreprises plus petites que les hommes. Selon, la DCASPL, les femmes ont 4 fois moins de chances (respectivement 7 et 33 fois moins de chances) que les hommes de diriger une entreprise comptant 1 à 3 salariés (respectivement de 4 à 9 salariés et de 10 salariés ou plus) plutôt qu’une entreprise sans salarié. Malgré une prise de risque plus conséquente, la pérennité des entreprises masculines est plus importante. Les hommes ont 1,2 fois plus de chances d’être à la tête de leur entreprise trois ans après la création que les femmes. L’entrepreneuriat féminin s’opère davantage dans le cadre du couple ou de la famille.

 

http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

 

Les femmes dirigent des organisations sans but lucratif plus petites et moins souvent que les hommes.

Mais, quand on contrôle les variables l'écart salarial à caractéristiques comparables n'est pas significatif.

 

http://digitalcommons.ilr.cornell.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1092&context=workingpapers&sei redir=1&referer=http%3A%2F%2Fwww.google.fr%2Fsearch%3Fhl%3Dfr%26source%3Dhp%26q%3Dwage%2Bgap%2Btop%2Bmanagement%2B%26gbv%3D2%26oq%3Dwage%2Bgap%2Btop%2Bmanagement%2B%26aq%3Df%26aqi%3D%26aql%3D%26gs_sm%3De%26gs_upl%3D1078l10383l0l10905l24l24l0l18l18l0l328l1298l0.2.3.1l6l0%26rlz%3D1R2RNWN_fr#search=%22wage%20gap%20top%20management%22

 

 
Les hommes ont deux fois plus de chances d’être accidentés du travail que les femmes.

 

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/IMG/pdf/publication_pips_200205_n 20 1_accidents accidentes et organisation travail.pdf

 

2/3 des maladies professionnelles ayant entraîné une incapacité permanente sont contractées par des hommes. Sur 100 % morts au travail de maladies professionnelles, 99 % sont des hommes, pour l’année 2005.
http://cyrille.godonou.free.fr/Questions%20sociales/statistiques%20accidents%20du%20travail.htm

Maladies professionnelles

nb de maladies avec arrêt

nb de maladies avec incapacité permanente

nb de décès

nb de journées perdues

effectifs salariés UNEDIC

effectifs salariés CNAM

hommes 

22 920

14 427

487

3 201 803

9 072 122

10 151 148

femmes

18 427

7 080

6

3 717 527

6 905 748

7 727 108

total

41 347

21 507

493

6 919 330

15 977 870

17 878 256

Source : CNAM UNEDIC, calculs de l’auteur, 2005

Entre 2007 et 2008, 90 % à 95 % des morts au travail sont masculins

http://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/index.php?id=94&no_cache=1&tx_kleedossier_pi1[dossier]=91

 

Risques professionnels selon le sexe, en 1984, 1991, 1998 et 2005

 

En pourcentage

 

Proportion* de salariés qui déclarent être amenés, à leur emplacement de travail, à ** :

Sexe

Année

Effectifs (en milliers)

respirer des fumées ou des poussières

être en contact avec des produits dangereux

être exposé à des risques infectieux

risquer d’être blessé ou accidenté

risquer des accidents de la circulation(au cours du travail)

Femmes

1984

7 408

0

0

0

0

4,8%

 

1991

8 396

0

0

0

0

9,3%

 

1998

9 036

0

0

0

0

13,3%

 

2005

10 530

18,8%

18,9%

30,4%

33,4%

15,7%

Hommes

1984

10 194

0

0

0

0

26,4%

 

1991

10 406

0

0

0

0

37,4%

 

1998

10 481

0

0

0

0

43,3%

 

2005

11 720

44,6%

36,6%

25,2%

61,4%

42,9%

Ensemble

1984

17 602

0

0

0

0

17,3%

 

1991

18 801

0

0

0

0

24,9%

 

1998

19 517

0

0

0

0

29,3%

 

2005

22 251

32,4%

28,2%

27,6%

48,2%

30,1%

Source : INSEE DARES, 2005

 

 

http://cyrille.godonou.free.fr/Questions%20sociales/statistiques%20accidents%20du%20travail.htm

On peut dire que le monde du travail est plus dur pour les hommes du point de vue de la santé. Plus la maladie est grave et plus il y a d’hommes.

En revanche, les femmes ont une plus grande part de journées perdues, dont des jours d’arrêts de maladie.

Répartition hommes femmes de maladies professionnelles

nb de maladies avec arrêt

nb de maladies avec incapacité permanente

nb de décès

nb de journées perdues

effectifs salariés

hommes 

55,4%

67,1%

98,8%

46,3%

56,8%

femmes

44,6%

32,9%

1,2%

53,7%

43,2%

total

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

Source : CNAM UNEDIC, calculs de l’auteur, 2005

 

 

http://www.travail emploi sante.gouv.fr/etudes recherche statistiques de,76/statistiques,78/conditions de travail et sante,80/les enquetes conditions de travail,2000/enquetes conditions de travail,189/partie c penibilites physiques et,13878.html

L’Insee publie le 15 novembre 2018 : «En 2013, sur l’ensemble de leur vie professionnelle, 26 % des personnes travaillant ou ayant travaillé se souviennent avoir eu au moins un accident au travail, hors accident de trajet, ayant entraîné une blessure.

 

Ces accidents sont plus fréquents chez les hommes (35 %), les ouvriers (40 %), les agriculteurs (32 %) et dans la construction (42 %). Les personnes exposées à une accumulation des conditions de travail pénibles (bruit, vibrations, tensions au travail…) subissent plus souvent de tels accidents. En se restreignant aux accidents survenus dans les 12 derniers mois, les jeunes travailleurs sont plus souvent victimes que les plus âgés. »

Sur l’ensemble de leur vie professionnelle, 35 % d’hommes ont donc eu au moins un accident du travail contre 18 % de femmes.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3645477

 

L’INSEE a également mis en évidence l’absentéisme plus important chez les femmes, pour des raisons de santé ou pour des raisons familiales.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ecostat_b.pdf


Au cours des années 2009 et 2010, 10 pompiers volontaires sont décédés en service. Le nombre total d’accidents en service, avec ou sans arrêt de travail, s’est élevé en 2009 à 15510. On dénombre 196 800 sapeurs pompiers volontaires.


http://www.senat.fr/rap/l10 655/l10 6551.pdf


Les conditions de travail des hommes sont plus mauvaises et plus risquées, ils sont deux fois plus exposés aux risques professionnels que les femmes, à l’exception des risques infectieux. Il serait d’ailleurs intéressant d’apprécier dans quelle mesure cela affecte le différentiel d’espérance de vie hommes femmes.

En raison de ces conditions de travail plus risquées et d’une espérance de vie moindre, on pourrait penser que les hommes bénéficient d’un financement sanitaire plus important : il n’en est rien.


Les hommes représentent 59,4 % des morts par tumeur en 2004. Pourtant, le financement du cancer est davantage orienté vers les femmes. La prise en charge du cancer des organes génitaux masculins (et des tumeurs au sein) s’élève à un coût de 991 millions d’euros en 2004 soit 9,1 % du coût total des cancers, tandis que la prise en charge des organes génitaux féminins et du cancer du sein s’élève à un coût de 1825 millions d’euros soit 16,8 % du total (cf. Analyse économique des coûts du cancer de l’institut national du cancer de mars 2007).

Quant au coût du dépistage, 63 millions d’euros sont dépensés pour le cancer de la prostate contre 194 millions d’euros pour le cancer du sein.

http://www.lanutrition.fr/bien dans sa sante/les maladies/le cancer/cancer faut il depister a tout prix.html

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=natfps06205

www.e cancer.fr/.../1286 4265etudeeconomieducancerpdf  

Plus généralement, les dépenses de santé féminines sont supérieures aux dépenses de santé masculines. Tel est le cas des dépenses de pharmacie entre 20 ans et 70 ans. Quant aux personnes de 20 ans à 60 ans, les dépenses ambulatoires (médecins généralistes et spécialistes) des femmes, qui s’élevaient en moyenne à 811 euros en 1997, sont supérieures à celles engagées par les hommes, ces dernières s’établissant à seulement 620 euros. C’est le cas pour les dépenses de soins optiques et dentaires (cf. Etudes et résultats de la DREES N° 182, juillet 2002, page 3).

http://medecine.univ lille2.fr/pedagogie/contenu/mod transv/module01/item14/etudes resultats n182.pdf

Malgré toutes ces données objectives, certains n’hésitent pas à parler de sexisme en matière de santé des femmes, en évoquant au passage le prétendu écart salarial de 27 % à poste égal. Les hommes ont beau représenter 56 % des cardiopathies ischémiques entre 1996 et 2008, on nous explique malgré tout que les femmes sont victimes d’un dépistage sexiste.

http://www.thewebconsulting.com/media/index.php?2011/07/01/20232 1 femme sur trois meurt de maladie cardio vasculaire et de plus en plus jeune

Le stress inhérent aux fonctions d’encadrement en particulier dans les secteurs rémunérateurs à forte prise de risque, augmente les risques cardiovasculaires.

Les femmes qui déclarent éprouver un stress élevé au travail ont un risque accru de 40 % de maladies cardio vasculaires, comparativement à celles dont le stress est faible, selon l’étude présentée au Congrès 2010 de l'American Heart Association Scientific. Insécurité de l’emploi ou stress liée à l’exigence de résultats pourraient accroître jusqu’à 88 % le risque de crise cardiaque chez les femmes.

http://www.neo formation.fr/08 actualites/etudes enquetes/article/stress au travail augmentation de

 

"En règle générale, il semblerait qu’au travail, l’incidence du stress soit plus importante sur les femmes que sur les hommes."

http://www.psychomedia.qc.ca/traumatismes/2006 11 24/les femmes plus susceptibles de developper un stress post traumatique

http://www.psychomedia.qc.ca/stress/2007 11 20/stress reactions differentes des hommes et des femmes

http://www.psychomedia.qc.ca/stress/2005 12 03/les femmes plus sensibles au stress que les hommes

http://www.eurofound.europa.eu/pubdocs/2010/751/fr/1/EF10751FR.pdf


Dans des situations comparables, les femmes sont plus sujettes au stress. Comme le montrent des études mesurant la pression sanguine, le taux de cortisol et le rythme cardiaque, les femmes sont davantage exposées au risque d’accident cardiovasculaire, en situation de stress. Il y a là une corrélation remarquable avec leur plus grande aversion au risque.

http://www.neo formation.fr/08 actualites/etudes enquetes/article/stress hommes et femmes bien

Le travail de nuit augmenterait ainsi les risques de cancer chez les femmes.

 http://mobile.lemonde.fr/sante/article/2018/01/09/le-travail-de-nuit-favorise-le-cancer-chez-les-femmes_5239089_1651302.html

 

 

Il n’est pas dénué d'intérêt de rappeler ces données dans le contexte de l’entrée en vigueur de la loi imposant un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises.

 

Le différentiel d'espérance de vie, probablement dû à la fois à des facteurs génétiques, comportementaux et aux conditions de travail est de 7 ans de plus pour les femmes dont 42 % ont des carrières complètes contre 74 % pour les hommes.

 

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF04563

 

Certains titrent tout de même que la femme vaut la moitié d'un homme pour la retraite, exprimant ainsi le scandale d'une moindre pension de femmes, dû à une moindre durée de cotisation.

 

http://www.bastamag.net/article1168.html

 

Les hommes constituent la majeure partie des travailleurs pauvres

 Sophie Ponthieux et Emilie Raynaud de l’Insee écrivent : « Le nombre de travailleurs pauvres est, en 2005, de 1,7 million selon la définition française et de 1,5 million selon la définition européenne, d’après le dispositif SRCV SILC, soit entre 6% et 7% de l’ensemble des travailleurs. Les hommes représentent environ 55% d’entre eux. La majorité des travailleurs pauvres sont continûment en emploi sur l’année, mais le temps partiel est plus fréquent que pour l’ensemble des travailleurs. »

https://web.archive.org/web/20101128184733/https://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Ponthieux Raynaud.pdf

 

La mise en commun des ressources

 

Dans « Tout ce qui est à moi est à toi ? » Mise en commun des revenus et transferts d’argent dans le couple, la sociologue Delphine Roy relate les cas de gestion financière des ménages.

Dans tous les exemples sauf un, c'est l'homme qui contribue plus financièrement, par des versements (de 600 euros à 1500 euros par mois) à la femme, cette dernière ajoutant ses revenus quand elle en a, pour assurer les dépenses courantes, notamment quand il y a des enfants. A ces versements, s'ajoutent la prise en charge des frais de véhicule ou des cadeaux divers. Parfois, même en l'absence d'enfants, des versements se poursuivent, permettant à la femme d'épargner. Parfois, c'est l'homme qui prend en charge la totalité des dépenses du ménage. En contrepartie, la femme contribue davantage aux tâches domestiques, surtout quand elle est femme au foyer.

A aucun moment la sociologue Delphine Roy ne considère les femmes comme des profiteuses, au contraire elle est frappée que certaines femmes puissent se justifier de ne pas profiter.

 

Là où ça devient intéressant c'est le cas où l'homme fait la cuisine, paie des dépenses ponctuelles et les sorties mais ne fait pas de versement régulier systématisé. Dans ce cas, la sociologue estime que la situation est avantageuse pour lui :

"En l’absence de comptes explicites, s’est installée une situation où les économies d’échelle de la mise en couple bénéficient davantage à Franck qu’à Valérie : les dépenses qu’il évite du fait de leur union, par rapport à sa situation antérieure (loyer, électricité, téléphone), sont bien supérieures à celles dont elle bénéficie (nourriture et sorties)."

 

On se demande : comment cela se fait il qu'elle n'ait pas évoqué cet argument pour ne serait ce qu'une seule des femmes qui précèdent ?

 

http://terrain.revues.org/3530

 

La sociologue raisonne ainsi :

"Les dépenses d’assurance vie sont également significativement plus liées au revenu de l’homme qu’à celui de la femme. Il faudrait mieux connaître les usages de ce produit financier. Peut être est ce un placement « masculin », mais il semble qu’il joue un véritable rôle d’assurance entre conjoints, lorsque la femme gagne moins que son mari en particulier[8][8] Dans l’un des couples rencontrés, l’homme a par exemple....

12

En revanche, il est plus surprenant de voir que pour les dépenses d’habillement, et en particulier d’habillement féminin, on rejette l’hypothèse d’équivalence d’un euro gagné par l’homme et d’un euro gagné par la femme, mais dans le sens inverse de celui que l’on attendait : seul le coefficient du revenu de l’homme est significatif. Et pourtant, les entretiens montrent que ce sont très souvent les femmes qui effectuent ces achats, du moins au quotidien. Ceci demanderait explication : le vêtement de la femme serait il un signe extérieur de richesse de l’homme ? "

 

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 101.htm

 

Pourquoi l'assurance vie dans ce cas ? Elle aurait pu déduire de ces observations, notamment à l'aide de l'exemple de l'assurance vie, que l'homme   même en anticipant sa propre mort   se préoccupait du bien être de sa femme. Par voie de conséquence, quand il gagne plus d'argent, la femme peut s'acheter des vêtements qui lui plaisent, soit en se servant sur un compte commun, soit parce qu'elle reçoit de l'argent ou des cadeaux pour acheter ce qui lui plaît.

Mais non, la sociologue préfère insinuer que c'est parce que l'homme veut une femme objet.

 

 Le CREDOC montre dans sa publication de mars 2015 (Régis Bigot et Sandra Hoibian) qu'en général les ressources sont mises en commun ce qui pourrait expliquer que l'écart salarial ne pose pas de problème pour les femmes en couple en général "Selon les couples interrogés, la famille semble faire « bon ménage » avec l’argent : 97 % se disent satisfaits de l’organisation financière de leur couple. Deux couples sur trois déclarent avoir mis en place leur mode de fonctionnement « sans réfléchir », laissant supposer que tous les choix opérés en termes de répartition des ressources, gestion des comptes bancaires, règles en matière de dépenses allaient de soi pour les deux conjoints. Très peu évoquent l’arrivée d’un enfant (5 %) ou l’achat du logement (5 %) comme facteurs déclencheurs des règles mises en place. Encore plus caractéristique, 64 % des couples mettent en commun l’intégralité de leurs ressources ; 18 % conjuguent une mise en commun partielle des ressources avec une certaine autonomie financière. Finalement, rares sont ceux qui séparent totalement leurs revenus."

 

http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/119/PSF119_2_RBigot_SHobiant_Edaudey.pdf

 

 

Le mythe de la double journée cache en fait des préférences (famille, confort, espace privé…)

Certains prétendent qu’à "la maison les femmes font tout le boulot". Il est affirmé que « les femmes assurent 80 % des tâches domestiques. »


http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/29/1118132 a la maison les femmes font tout le boulot.html

Formellement, le chiffre est faux mais c’est surtout son utilisation sans autre explication qui induit le lecteur en erreur.

Les femmes n’assurent pas 80 % des tâches domestiques mais 70,3 % (courses, ménages, soins aux enfants, bricolage, jardinage), ce qui certes reste important. En revanche, il est vrai qu’elles font 79,3 % des tâches ménagères et des courses, chiffre équivalent à celui de l'article, mais qui exclut les soins aux enfants ainsi que le bricolage et le jardinage. Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas en tant que tel de tâches mais de temps consacré à ces tâches, nuance qui n’est pas dénuée d’intérêt.

Nous allons tâcher de contextualiser cette statistique dont on veut dire ce qu’elle ne dit pas.

D’abord ce chiffre de 70,3 % de tâches domestiques inclut les femmes à temps partiel et les femmes inactives, précision très importante. Quand son conjoint travaille tandis qu’on ne travaille pas, on a tendance à consacrer plus de temps aux tâches domestiques. Les femmes inactives consacrent ainsi 78,3 % du temps aux tâches domestiques contre 66,7 % pour les femmes à temps partiel et 63,7 % pour les femmes à temps plein.

Ensuite, il faut avoir conscience de ce que recouvrent ces statistiques. La nomenclature intègre notamment :

  le shopping

  le fait de s’occuper des animaux

  les bisous et câlins aux enfants

  les jeux

  les promenades

En clair, plus une femme fait du shopping plus elle est « victime » de son conjoint qui ne partage pas cette corvée avec elle.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/donsoc06d.pdf

Par ailleurs, l’indicateur pertinent est le temps contraint qui intègre le temps de travail et les tâches domestiques. C’est là que la légende de la double journée des femmes s’effondre : les femmes représentent 49,8 % du temps contraint d’un ménage. La répartition est ainsi paritaire y compris pour les femmes à temps partiel (49,5 %). Il n’y a donc que les femmes à temps plein dont le temps contraint est un peu supérieur aux hommes (51,6 %), avec les précautions d’interprétation qu’appelle la nomenclature précitée.

L’INSEE pose une question intéressante à laquelle il répond : « Comment les hommes font ils face aux tâches ménagères lorsqu’ils vivent seuls, puisqu’il faut bien manger, s’habiller, nettoyer, etc. ? Le temps consacré aux activités strictement ménagères (cuisine, ménage, courses, linge, etc.) par les hommes seuls représente environ deux tiers du temps consacré à ces mêmes tâches par les femmes seules. »

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip675.pdf

Nous apprenons ainsi que les hommes seuls consacrent 2/3 du temps des femmes seules, aux tâches ménagères. Autrement dit, les hommes seuls comptent pour 39,8 % du temps domestique des hommes et fes femmes seules. Deux tiers, soit 66 %, voilà qui est proche des 57 % lorsqu’ils sont en couple avec une femme à temps plein (42 % pour l'ensemble comprenant les femmes inactives et à temps partiel). Le sexisme invoqué perd de sa force puisqu’il s’agit en fait de préférences non paritaires quant aux activités ménagères.

75 % à 80 % des néerlandaises sont à temps partiel et que 78 % d’entre elles seraient satisfaites de la répartition des tâches avec leur conjoint selon Marike Stellinga dans De mythe van het glazen plafond (Le mythe du plafond de verre).

REPARTITION DU TEMPS

REPARTITION HOMMES FEMMES

 

 

temps plein

temps partiel

inactives (1)

Ensemble

temps plein

temps partiel

inactives (1)

Ensemble

 

Temps physiologique

Hommes

47,4%

47,3%

47,6%

47,4%

49,5%

49,4%

48,9%

49,3%

Temps physiologique

Travail, études, formation

Hommes

26,6%

25,9%

26,5%

26,4%

54,7%

62,1%

96,0%

65,4%

Travail, études, formation

Temps domestique

Hommes

9,3%

9,3%

7,8%

8,8%

36,3%

33,3%

21,7%

29,7%

Temps domestique

dont : Ménages, courses

Hommes

4,7%

4,7%

3,5%

4,3%

26,4%

23,1%

14,1%

20,7%

dont : Ménages, courses

Soins aux enfants

Hommes

0,9%

1,0%

1,0%

1,0%

29,5%

16,1%

17,9%

23,3%

Soins aux enfants

Bricolage, jardinage

Hommes

3,8%

3,5%

3,2%

3,5%

79,4%

78,5%

65,7%

75,0%

Bricolage, jardinage

Temps libre

Hommes

14,4%

15,2%

16,0%

15,1%

56,7%

51,2%

48,0%

52,8%

Temps libre

Trajet

Hommes

2,3%

2,4%

2,1%

2,2%

49,3%

47,9%

36,6%

44,4%

Trajet

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

50,0%

50,0%

50,0%

50,0%

 

 

 

 

 

 

 

 

35,9%

35,2%

34,2%

35,2%

48,4%

50,5%

53,9%

50,2%

Temps contraint

38,2%

37,5%

36,3%

37,4%

48,4%

50,3%

52,5%

49,9%

Temps contraint + trajet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

temps plein

temps partiel

inactives (1)

Ensemble

temps plein

temps partiel

inactives (1)

Ensemble

 

Temps physiologique

Femmes

48,3%

48,4%

49,8%

48,8%

50,5%

50,6%

51,1%

50,7%

Temps physiologique

Travail, études, formation

Femmes

22,0%

15,8%

1,1%

14,0%

45,3%

37,9%

4,0%

34,6%

Travail, études, formation

Temps domestique

Femmes

16,3%

18,7%

28,1%

20,9%

63,7%

66,7%

78,3%

70,3%

Temps domestique

dont : Ménages, courses

Femmes

13,2%

15,8%

21,6%

16,5%

73,6%

76,9%

85,9%

79,3%

dont : Ménages, courses

Soins aux enfants

Femmes

2,2%

5,4%

4,8%

3,2%

70,5%

83,9%

82,1%

76,7%

Soins aux enfants

Bricolage, jardinage

Femmes

1,0%

1,0%

1,7%

1,2%

20,6%

21,5%

34,3%

25,0%

Bricolage, jardinage

Temps libre

Femmes

11,0%

14,5%

17,3%

13,5%

43,3%

48,8%

52,0%

47,2%

Temps libre

Trajet

Femmes

2,4%

2,6%

3,6%

2,8%

50,7%

52,1%

63,4%

55,6%

Trajet

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

50,0%

50,0%

50,0%

50,0%

 

 

 

 

 

 

 

 

38,3%

34,5%

29,2%

34,9%

51,6%

49,5%

46,1%

49,8%

Temps contraint

40,7%

37,1%

32,8%

37,6%

51,6%

49,7%

47,5%

50,1%

Temps contraint + trajet

Champ : couples dont les deux conjoints sont salariés.

Source : Insee, enquête emploi du temps 1998 1999.

Les statistiques suisses pour 2004 montrent que même seules, même sans enfants, il y a un différentiel de temps consacré aux tâches domestiques :

Femmes vivant seules (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total


Préparer les repas

6,2

6,6

5,1

4,1

5,6

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,3

2,3

2,0

1,8

2,2

Faire les achats

2,7

3,3

2,6

2,1

2,6

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

3,7

4,5

3,5

3,5

3,7

Faire la lessive, repasser

1,4

1,7

1,6

1,6

1,5

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,5

1,5

0,9

0,7

1,2

Animaux, plantes, jardinage

3,0

3,8

2,6

2,0

2,7

Travaux administratifs

0,9

1,2

1,7

1,0

1,0

Travail domestique et familial (total)

21,9

24,8

19,8

16,7

20,4

Hommes vivant seuls (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total


Préparer les repas

5,8

4,7

4,6

3,8

4,5

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,1

1,8

1,7

1,5

1,7

Faire les achats

2,6

2,3

2,1

1,9

2,2

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

3,0

2,6

2,2

2,1

2,4

Faire la lessive, repasser

0,7

0,5

1,0

0,8

0,8

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,3

1,5

0,9

1,0

1,1

Animaux, plantes, jardinage

2,5

1,6

1,8

1,2

1,7

Travaux administratifs

1,6

1,6

1,9

1,4

1,5

Travail domestique et familial (total)

19,3

16,5

15,7

13,7

15,6

Femmes vivant en couple sans enfant (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total

Préparer les repas

9,4

8,2

6,2

5,0

7,6

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

3

2,8

2,2

1,9

2,6

Faire les achats

3,2

3,2

2,5

2,1

2,8

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

5,6

5,3

4,4

3,7

4,9

Faire la lessive, repasser

2,7

2,9

2,3

2,3

2,6

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,4

1,3

0,9

0,6

1,1

Animaux, plantes, jardinage

4,1

4,0

3,4

2,4

3,5

Travaux administratifs

0,7

1,2

1,0

1,0

0,9

Soins à des adultes du ménage

13,3

7,0

 1,5

 1,8

10,6

Travail domestique et familial (total)

30,4

28,8

22,8

19,0

26,1

Hommes vivant en couple sans enfant (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total

Préparer les repas

2,9

2,7

2,9

2,8

2,8

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,0

1,6

1,6

1,5

1,7

Faire les achats

2,9

3,1

1,7

1,5

2,1

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

1,7

1

1,2

1,3

1,4

Faire la lessive, repasser

0,3

0,3

0,5

0,5

0,4

Réparer, rénover, coudre, tricoter

3,0

3,3

1,6

1,9

2,3

Animaux, plantes, jardinage

4,6

3,7

3,2

2,7

3,5

Travaux administratifs

1,7

2

1,6

1,5

1,6

Soins à des adultes du ménage

7,7

( )

( )

4,7

6,4

Travail domestique et familial (total)

19,2

17,3

14,2

13,6

15,9

Femmes en couple élevant un enfant (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total

Préparer les repas

10,0

9,6

8,1

7,6

8,9

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

4,0

3,3

2,9

2,8

3,3

Faire les achats

4,0

3,5

3,0

2,9

3,4

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

8,1

7,9

5,3

5,0

6,7

Faire la lessive, repasser

4,3

4,0

3,4

2,8

3,7

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,3

1,1

0,9

0,8

1,0

Animaux, plantes, jardinage

3,2

3,6

2,4

2,8

3,0

Travaux administratifs

1,1

1,1

1,4

1,2

1,2

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

13,8

10,5

11,5

12,0

12,1

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

12,6

12,8

12,1

10,4

12,1

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,8

1,4

1,3

1,0

1,4

Travail domestique et familial (total)

52,2

48,6

40,4

36,6

44,9

Hommes en couple élevant 1 enfant (total)

Pas actif/temps partiel

 

 

Plein temps

Total

Préparer les repas

4,4

 

 

2,5

2,7

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,0

 

 

1,5

1,6

Faire les achats

2,9

 

 

1,6

1,8

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

2,1

 

 

1,3

1,4

Faire la lessive, repasser

0,4

 

 

0,3

0,3

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,8

 

 

2,1

2,1

Animaux, plantes, jardinage

2,3

 

 

2,5

2,5

Travaux administratifs

2,4

 

 

1,5

1,6

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

6,0

 

 

5,3

5,4

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

9,8

 

 

8,5

8,6

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,1

 

 

0,9

1,0

Travail domestique et familial (total)

27,5

 

 

21,7

22,4

Femmes en couple élevant 2 enfants (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total

Préparer les repas

11,6

9,6

8,5

8,7

9,9

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

4,2

3,5

3,2

3,4

3,6

Faire les achats

4,4

3,7

3,3

3,8

3,8

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

9,0

7,9

6,1

6,1

7,6

Faire la lessive, repasser

4,7

4,3

4,1

3,5

4,3

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,2

1,1

0,8

0,5

1,0

Animaux, plantes, jardinage

3,5

3,3

2,5

2,1

3,0

Travaux administratifs

1,2

1,1

1,2

1,5

1,2

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

9,5

7,6

8,4

8,7

8,6

Jouer avec les enfants, faire les devoirs*

12,5

10,3

9,4

9,3

10,7

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,7

1,3

1,3

0,9

1,4

Travail domestique et familial (total)

57,8

48,3

41,2

40,5

48,6

Hommes en couple élevant 2 enfants (total)

Pas actif/temps partiel

Plein temps

Total

 

Total

Préparer les repas

4,7

2,5

2,7

 

2,7

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,4

1,6

1,6

 

1,6

Faire les achats

2,4

1,5

1,6

 

1,6

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

2,2

1,2

1,3

 

1,3

Faire la lessive, repasser

0,7

0,2

0,3

 

0,3

Réparer, rénover, coudre, tricoter

2,7

2,6

2,6

 

2,6

Animaux, plantes, jardinage

2,6

2,3

2,3

 

2,3

Travaux administratifs

2,3

1,7

1,7

 

1,7

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

4,0

4,2

4,2

 

4,2

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

9,8

7,7

7,9

 

7,9

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

0,9

0,9

0,9

 

0,9

Travail domestique et familial (total)

30,8

22,6

23,4

 

23,4

Femmes en couple élevant 3 enfants ou plus (total)

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total


Préparer les repas

12,3

11,1

10,6

10,6

11,4

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

4,5

4,0

4,0

3,5

4,1

Faire les achats

4,1

4,0

4,0

3,0

3,9

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

9,6

8,6

7,3

7,7

8,6

Faire la lessive, repasser

5,5

4,8

4,0

4,5

4,8

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,6

1,1

1,2

1,0

1,3

Animaux, plantes, jardinage

4,0

4,6

3,0

3,0

3,9

Travaux administratifs

1,2

1,3

1,2

1,5

1,3

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

9,3

7,8

5,4

5,9

8,0

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

11,4

9,4

8,5

8,4

9,8

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,9

1,8

1,5

1,1

1,7

Travail domestique et familial (total)

61,4

53,7

46,1

46,7

54,2

Hommes en couple élevant 3 enfants ou plus (total)

Pas actif/temps partiel

 

 

Plein temps

Total

Préparer les repas

3,8

 

 

2,4

2,5

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,4

 

 

1,7

1,7

Faire les achats

1,9

 

 

1,4

1,5

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

2,6

 

 

1,2

1,3

Faire la lessive, repasser

0,6

 

 

0,3

0,3

Réparer, rénover, coudre, tricoter

2,1

 

 

2,4

2,3

Animaux, plantes, jardinage

2,9

 

 

2,4

2,4

Travaux administratifs

1,6

 

 

1,8

1,8

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

4,0

 

 

3,1

3,2

Jouer avec les enfants, faire les devoirs*

8,2

 

 

6,6

6,8

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,0

 

 

1,0

1,0

Travail domestique et familial (total)

28,5

 

 

22,2

22,8

Toutes les femmes en couple élevant des enfants

Sans activité prof.

1–49%

50–89%

90–100%

Total


Préparer les repas

11,3

9,9

8,7

8,5

9,8

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

4,2

3,6

3,2

3,1

3,6

Faire les achats

4,2

3,7

3,3

3,3

3,7

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

8,9

8,1

6,0

5,9

7,5

Faire la lessive, repasser

4,8

4,3

3,8

3,4

4,2

Réparer, rénover, coudre, tricoter

1,3

1,1

0,9

0,7

1,1

Animaux, plantes, jardinage

3,5

3,7

2,6

2,6

3,2

Travaux administratifs

1,2

1,1

1,3

1,4

1,2

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

10,5

8,4

9,2

9,5

9,5

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

12,2

10,6

10,1

9,5

10,8

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,8

1,5

1,3

1,0

1,5

Soins à des adultes du ménage

15,7

 5,9

 1,7

 3,8

9,4

Travail domestique et familial (total)

57,1

49,7

41,7

39,9

48,6

Tous les hommes en couple élevant des enfants

Pas actif/temps partiel

 

 

Plein temps

Total

Préparer les repas

4,4

 

 

2,5

2,7

Laver la vaisselle, la ranger, mettre la table

2,2

 

 

1,6

1,6

Faire les achats

2,5

 

 

1,5

1,6

Nettoyer, ranger, faire les lits, etc.

2,3

 

 

1,2

1,3

Faire la lessive, repasser

0,5

 

 

0,3

0,3

Réparer, rénover, coudre, tricoter

2,2

 

 

2,4

2,4

Animaux, plantes, jardinage

2,5

 

 

2,4

2,4

Travaux administratifs

2,2

 

 

1,6

1,7

Nourrir les enfants, les laver, les coucher*

4,7

 

 

4,3

4,3

Jouer avec les enfants, faire les devoirs avec eux*

9,4

 

 

7,6

7,8

Accompagner les enfants, les amener quelque part*

1,0

 

 

1,0

1,0

Soins à des adultes du ménage

 

 

 

4,2

4,2

Travail domestique et familial (total)

29,1

 

 

22,2

23,0

Source : OFS, Enquête suisse sur la population active (ESPA) 2004: module Travail non rémunéré

 

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/catalogues-banques-donnees/publications.assetdetail.342848.html

 

 

A 39mn39, l'économiste Dominique Meurs évoque la piste d'une meilleure productivité domestique quand elle commente les statistiques du temps consacré aux tâches domestique par les femmes, sachant que ce temps diminue (une heure en moins en 1985 et 2010) mais demeure supérieur au temps consacré par les hommes. L'autre piste qu'elle évoque est celle de la dégradation du ménage réalisé. 

 

https://www.youtube.com/watch?v=kbDkwEgdMvc

 

Mais il ne lui vient pas à l'esprit que les hommes puissent être plus productifs pour les tâches domestiques ou moins exigeants quant à la qualité du nettoyage et autres tâches domestiques. Or, ces données existent pour les hommes seuls et les femmes seules, ou sans conjoint mais avec des enfants. Et l'on sait que les hommes consacrent moins de temps aux tâches domestiques et aux enfants, même seuls, ou sans conjoint avec des enfants.

 

Autrement dit, si l'on fait une expérience de pensée où tous les enfants sont répartis dans des familles monoparentales, de façon équilibrée de sorte que dans la moitié des familles, les hommes soient les seuls adultes et dans l'autre moitié, les femmes soient les seules adultes, eh bien même dans ce cas de figure, les femmes consacreraient plus de temps aux tâches domestiques selon toute vraisemblance. Il ne faut pas oublier que les données montrent que les hommes recourent davantage aux plats tout faits, passent moins de temps au marché...

 

Il ne vient pas non plus à l'esprit de l'économiste que les hommes aient contribué indirectement à cette productivité féminine pour les tâches ménagères, grâce au travail réalisé dans l'industrie (la majeure partie des ouvriers sont des hommes), les technologies et la recherche-développement (la majeure partie des scientifiques, ingénieurs et techniciens dans les sciences dures, notamment en robotique et informatique sont des hommes), aboutissant à ces robots et à l'équipement électro-ménager. 

La journaliste Sylvie Braibant aborde cette question de la productivité domestique.

« La robotisation, la généralisation des appareils ménagers permettent aux humains de passer moins de temps à ce qui est toujours vécu comme autant de corvées nécessaires... »

https://information.tv5monde.com/terriennes/taches-domestiques-en-france-les-hommes-s-y-mettent-mais-les-femmes-en-font-toujours-plus

Mais Sylvie Braibant ne mentionne absolument pas le rôle des hommes dans la généralisation de ces appareils domestiques. Au contraire, elle les tance pour ne pas assez participé aux tâches domestiques.

« Non seulement la durée moyenne consacrée aux tâches domestiques par les hommes n’a pas varié, mais sa répartition au sein de la journée non plus, que ce soit au cours des jours de semaine ou du week-end.

Depuis, cette question est traitée à chaque nouvelle édition de l’enquête et elle conduit toujours au même constat : si l’inégalité face aux tâches domestiques tend à se réduire, microscopiquement, elle reste importante entre les sexes. »

https://information.tv5monde.com/terriennes/taches-domestiques-en-france-les-hommes-s-y-mettent-mais-les-femmes-en-font-toujours-plus

 

Contrairement à Dominique Meurs, l'économiste libertarien américain de l'école autrichienne Walter Block aborde ces questions de productivité au travail :

 

"Productivity of blacks and women[edit]

In a lecture Block called "Injustices in the Politics and Economics of Social Justice"[23] presented at the invitation of the Adam Smith Society of the Economics Department of Loyola College, Baltimore in November 2008, Block asserted that blacks and women were paid less than whites because they are "less productive".[16]

In the lecture, Block defended his views on women by alleging that, among younger and unmarried women, there is virtually no income disparity. When asked by an attendee to explain the difference in productivity between blacks and whites, he stated that as an economist he was not qualified to explain the disparity. Block did offer two thoughts that might account for the disparity: first, what he called the "politically correct" explanation, or socioeconomic disparities and historical injustices towards blacks; second, a "political incorrect" explanation, or "lower black IQs".[16]

James Gill wrote in the Times-Picayune that the lecture "ignited a furor", resulting in the president of the university, Reverend Brian F. Linnane, apologizing for what was taken as a "sexist and racist outburst", with Gill opining that, "ideas contrary to fashionable preconceptions are always likely to throw academia into a fit".[24]

According to Inside Higher Ed

Perhaps almost as notable as the president's direct response was the condemnation issued jointly by the college's economics department and the Adam Smith Society... "It is important to note that the remark was offensive not just because it was racially insensitive, but because it was erroneous and indicated poor-quality scholarship. There is ample scholarly evidence that, after adjusting for productivity-related characteristics (e.g., years of schooling, work experience, union and industry status, etc.) a considerable wage gap remains."[23]

In response to the criticisms, Block said he "regards sensitivity as the enemy of intellectual inquiry and truth."[16][24][25] In a December 2008 article, Block wrote that the lessons he had learned from the incident were regarding the need for tenure if one wants to speak out, the wisdom of Murray Rothbard's words that "it is totally irresponsible to have a loud and vociferous opinion on economic subjects" while remaining ignorant of economics, and the importance of Ludwig von Mises’ motto: "Do not give in to evil, but proceed ever more boldly against it."[26]"

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Walter_Block#Productivity_of_blacks_and_women

 

Voici une interview traduite en français pour mieux saisir la nature de son argumentaire, où il aborde la différence de variance à la fin :

 

"Donc il n’y a pas de différence salariale homme-femme ?
– Ce n’est pas tout à fait exact: il y a des différences de salaire dans une mesure entièrement expliquée par des différences de comportement, de choix et de capacités qui entraînent des différences de productivité entre les hommes et les femmes.
Quels genres de différences ?
– En premier, il y a les choix d’études et de profession: les hommes et les femmes n’aiment pas autant faire les mêmes choses, globalement. Et on constate que les femmes choisissent plus souvent des occupations qui paient moins, par rapport aux hommes. Cela explique une petite partie de la disparité de revenu. Ensuite, il y a les choix de formation. Là aussi, on observe une différence de choix qui explique une autre petite partie de la disparité observée. Et enfin, il y a surtout une différence plus marquée qui apparaît entre hommes mariés et femmes mariés, et qui n’existe pas entre hommes et femmes non-mariés: pour une raison ou une autre qu’il ne m’appartient pas d’expliquer car je ne suis qu’un économiste, le mariage a un effet opposé sur les hommes et les femmes. Une fois mariés les hommes voient leur revenu augmenter et les femmes voient le leur diminuer, par rapport aux hommes et femmes célibataires. C’est ce qui explique le reste de disparité. Toutes ces différences s’additionnent pour expliquer une différence réelle de productivité entre hommes et femmes, qui se traduit en différence de revenu. Tout simplement."

 

https://jesrad.wordpress.com/2009/03/08/pour-en-finir-avec-les-inegalites-homme-femme/

 

Le taux de remplissage des crèches est de 70 %.

«EJE en EAJE municipale, 2 ans d’expérience : « Le taux de remplissage qui doit être de 70% instaure un climat de pression sur les responsables de crèche et sur les équipes. »  »

https://lesprosdelapetiteenfance.fr/vie-professionnelle/conditions-de-travail/creches-2016-etat-des-lieux-et-etats-dame/creches-les-pros-ont-des-etats-dame

 

« « L'analyse de la chambre régionale des comptes est très bonne, se félicite le sénateur-maire UMP, Caroline Cayeux. Elle révèle que Beauvais est au-dessus de la moyenne nationale dans bien des critères. »
Parmi ces critères : le taux d'occupation. « Il est aujourd'hui de 80,52%, détaille l'élue. C'est 8 points de plus que la moyenne nationale pour des villes de même strate. Et c'est d'autant plus remarquable que cela n'a pas toujours été le cas. Il y a 4 ou 5 ans, ce même taux d'occupation n'était que de 60%. » »

http://m.leparisien.fr/espace-premium/oise-60/un-taux-d-occupation-de-80-dans-les-creches-04-07-2013-2951637.php

 

 

L’INSEE révèle que la motivation principale du congé parental des mères est de très loin de se consacrer à leur enfant : « De nombreuses raisons conduisent les mères à prendre un congé parental à temps plein (graphique), mais les plus fréquentes   citées par environ 90 % des mères   sont le bien de l’enfant et le souhait de se consacrer à son éducation. Parmi les autres motifs proposés dans l’enquête, suivent le coût des modes de garde (pour 33 % des mères) et le besoin de se remettre de la naissance (30 %), puis l’incompatibilité entre les horaires de travail et les horaires des services d’accueil (17 %) et l’absence de solution de garde à proximité (17 %). »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281361

 

Entre 42mn22 et 43mn26, la ministre Marlène Schiappa s'étonne que les gens s'inquiètent que l'Etat s'ingère dans la vie privée, pour s'occuper de la répartition des tâches ménagères. Selon elle, c'est une prise de position politique que de considérer les tâches domestiques comme du travail injuste car non payé, en s'inspirant de politiques menées en Suède.

https://www.youtube.com/watch?v=kbDkwEgdMvc

 

A une question du public demandant si le travail associatif est inclus dans le travail non rémunéré et Dominique Meurs répond que non que c'est compté dans du loisir. L'arbitraire est total : servir la soupe populaire n'est pas du travail mais faire du shopping l'est. Rédiger des articles wikipedia qui serviront à tout le monde relève du loisir mais faire des jeux avec ses enfants est du travail injuste car non rémunéré, ce qui ne surprend guère quand on sait que près de 90 % des contributeurs wikipedia sont des hommes. Avoir une conversation avec son enfant est du travail mais s’engager dans un syndicat de copropriété est du loisir.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2118074/nomen.pdf

 

Monter une association sportive, pratiquer de la musique ou créer un parti politique est du loisir, mais faire la cuisine chez soi non. Or, il s'avère que la création et l’animation des associations sportives ou culturelles ont une valeur sociale telle qu'on y exige la parité, puisque ce sont là encore beaucoup les hommes qui créent les associations dans bien des domaines, avant qu'une partie d'entre elles ne deviennent prospères et influentes au point de générer beaucoup d'argent et de spectacle, voire une professionnalisation (cf. sport de haut niveau).

 

Là comme souvent l'idéologie prévaut sur l'examen objectif de ce qu'on appelle travail (en principe restreint au travail rémunéré). La redéfinition du travail (en incluant le travail non rémunéré ou non marchand) devrait logiquement inclure les activités générant un bienfait à autrui (voire à soi-même car quid des tâches ménagères des célibataires ?) ce qui est extrêmement large : contribution wikipedia, création de blog, de tutoriels en ligne, spectacle de quartier, match sportif accueillant du public, participation à la vie associative pour une utilité sociale...L’idée sous-jacente serait une activité non rémunérée qui génère des externalités positives, c’est-à-dire qui augmente l’utilité (ou la satisfaction) d’autrui sans rémunération en contrepartie.

Si l'on était honnête en incluant toutes ces activités qui bénéficient d'une façon ou d'une autre à la société et qui ne sont pas rémunérées, il est très clair que le surinvestissement masculin apparaîtrait, ce qui explique sans doute le choix partiel et partial du seul coeur des activités ménagères (en excluant souvent le bricolage ou jardinage).

Le travail dans les domaines masculins est presque toujours considéré comme quelque chose de facile d’agréable qu’il faudrait convoiter.

« Les associations : plus d’hommes aux postes à responsabilité

En 2006, la vie associative attire plus les hommes (38 %) que les femmes (30 %). Près d’un homme sur cinq est adhérent d’une association sportive (contre 9 % des femmes). En revanche, les femmes adhèrent davantage à des associations de parents d’élèves (6 % des femmes ayant des enfants en âge d’être scolarisés contre 3 % des hommes), reflétant la répartition sexuée des tâches qui perdure. Elles adhèrent également davantage aux clubs de 3e âge (15 % des femmes de 60 ans ou plus contre 9 % des hommes). La participation aux activités des associations se répartit équitablement entre les sexes, mais pas les fonctions de responsabilité : 84 % des femmes et 85 % des hommes adhérents d'une association participent au moins de temps en temps aux activités de celle-ci, mais 26 % des hommes ont une responsabilité au sein de leur association contre 19 % des femmes. »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281092#titre-bloc-16

 

« Près de 12,7 millions de Français sont engagés bénévolement dans le secteur associatif. En 2013, 24% des femmes donnent de leur temps à une organisation à but non lucratif, pour 25% des hommes : l’engagement associatif est globalement semblable selon le sexe. En revanche, les hommes représentent 70% des présidents d’association, creusant un réel déséquilibre entre les hommes et femmes, en matière de responsabilités associatives. Les femmes seraient-elles moins sollicitées que les hommes pour prendre des responsabilités au sein de leur association? Ou auraient-elles un rapport différent avec les responsabilités et le pouvoir? »

https://www.francebenevolat.org/sites/default/files/uploads/media/CdP-_la_place_des_femmes_-_benevolat.pdf

Or, la réalité est bien plus complexe comme l’illustre le peu de candidatures féminines pour les hauts postes de la fonction publique. Les conditions de travail y sont désavantageuses, multipliant les contraintes horaires et une certaine solitude dans le fait d’avoir de lourdes responsabilités à assumer.

« Peu de candidates. Pour montrer la bonne volonté de son ministère, Anne-Sophie Avé pointait le problème du vivier trop limité pour atteindre les objectifs de la loi Sauvadet. "Le vrai sujet, c'est la proportion de candidates par rapport à la proportion de femmes nommées", expliquait-elle. "Pour 19% de candidates, il y a 26% de femmes finalement nommées." Selon elle, ce ne sont donc pas les procédures de recrutement ministérielles qui désavantagent les femmes, mais les femmes qui se tournent trop peu vers la haute fonction publique. Un problème aux ramifications multiples. 

Des conditions de travail désavantageuses. Les horaires très étendus, notamment le soir, mais aussi la mobilité professionnelle requise, avec des mutations fréquentes, découragent nombre de femmes. Enfin, bien en amont déjà, le manque de femmes se fait cruellement sentir. Elles ne représentent par exemple que 13% des effectifs des ingénieurs des mines, corps au sein duquel sont recrutés nombre de hauts fonctionnaires." »

 


http://www.europe1.fr/politique/deux-ministeres-sanctionnes-pour-manque-de-parite-3532964

 

L’économiste Camille Landais : « Sur quoi travaillez-vous maintenant ?

Sur les inégalités de genre. Il est frappant de constater que, alors que les inégalités de revenu entre les hommes et les femmes ont fortement diminué au XXsiècle, ce mouvement s’est plus ou moins arrêté depuis vingt ans, y compris en Scandinavie ! L’inégalité « brute » (qui sépare la moyenne du revenu des femmes et la moyenne du revenu des hommes) n’arrive pas à descendre au-dessous de 20 à 30 %, et ce dans tous les pays développés.

Pourquoi ?

L’explication des inégalités de genre est traditionnellement cherchée du côté de la discrimination (dans la loi, les comportements…) et des différences de caractéristiques entre les hommes et les femmes sur le marché du travail (le niveau d’éducation, le type de travail, de secteur professionnel, etc.). Mais dans les pays les plus avancés, les femmes ressemblent de plus en plus aux hommes à l’entrée sur le marché du travail, elles sont aussi (et souvent plus) éduquées que les hommes.

En fait, l’inégalité des revenus s’accroît d’un coup à un moment très précis, celui de l’arrivée du premier enfant. Les comportements des femmes changent alors complètement. Elles arrêtent de travailler, ou travaillent moins, elles changent d’emploi, d’employeur, de type de carrière. Ces changements expliquent 80 % de l’inégalité « brute » observée aujourd’hui ! Il y a de fait une « spécialisation du couple », quasi exclusivement au détriment des femmes en termes de revenus.

Le plus fascinant est que même les femmes mieux payées que leurs maris avant le premier enfant connaissent une pénalité du même ordre une fois devenues mères ! Les incitations semblent ici dominées par des normes sociales, qui semblent se transmettre fortement de mères à filles.

Avez-vous publié sur ces sujets ?

Ces travaux sont tout neufs et encore dans les tuyaux des revues. C’est au moment où j’ai eu mon premier enfant que je me suis aperçu qu’une série de « choix » apparemment spontanés étaient effectués au sein du couple, et que ces décisions allaient à l’encontre de la façon dont les économistes pensent que l’on prend des décisions…»

https://www.lemonde.fr/economie/article/2016/05/23/camille-landais-je-me-definis-comme-un-economiste-public_4924429_3234.html#UdMs2cHCk77CDCyA.99

 

Camille Landais lauréat du prix du meilleur jeune économiste de France 2016, spécialiste lui aussi des inégalités,  explique lui, sur France inter (cf. ci-dessous la vidéo youtube d'une durée de moins de 2mn), que 80 % de l'écart salarial s'explique par des choix après l'arrivée du premier enfant

https://www.youtube.com/watch?v=xBuA9O0WE64

 

Dans l'article, Children and Gender Inequality: Evidence from Denmark, Henrik Jacobsen Kleven (London School of Economics), Camille Landais (London School of Economics) Jakob Egholt Søgaard (University of Copenhagen) écrivent en février 2017 :

"Even with perfectly equal pay for equal work — a zero gap in standard decompositions — our analysis would still show large child-related gender inequality as equal work is in practice not an option for most women with children.4"

 

 

"Using Danish administrative data from 1980-2013 and an event study approach, we show that most of the remaining gender inequality in earnings is due to children. The arrival of children creates a gender gap in earnings of around 20% in the long run, driven in roughly equal proportions by labor force participation, hours of work, and wage rates. Underlying these “child penalties”, we find clear dynamic impacts on occupation, promotion to manager, sector, and the family friendliness of the firm for women relative to men. Based on a dynamic decomposition framework, we show that the fraction of gender inequality caused by child penalties has increased dramatically over time, from about 40% in 1980 to about 80% in 2013. As a possible explanation for the persistence of child penalties, we show that they are transmitted through generations, from parents to daughters (but not sons), consistent with an influence of childhood environment in the formation of women’s preferences over family and career"

 

 

"Why are female child penalties so persistent after decades of effort to create gender equality through equal opportunity legislation, child care policies, and job-protected parental leave? While fully answering this question is beyond the scope of our paper, we provide evidence on one possible explanation: child penalties are transmitted through generations. We estimate the intergenerational transmission of child penalties by exploiting that our administrative measure of hours worked goes back to 1964, allowing us to relate the estimated child penalties between 1980-2013 to the within-family work history one generation before. We find that female child penalties are strongly related to the labor supply history of the maternal grandparents, but not the paternal grandparents, even after controlling for a rich set of family characteristics. For example, in traditional families where the mother works very little compared to the father, their daughter incurs a larger child penalty when she eventually becomes a mother herself. Our findings are consistent with an influence of nurture in the formation of women’s preferences over family and career."

 

"Finally, we note that children may have two conceptually different effects on labor market outcomes. One is a pre-child effect of anticipated fertility: women may invest less in education or select family friendly career paths in anticipation of motherhood. The other is a post-child effect of realized fertility: women changing their hours worked, occupation, sector, firm, etc., in response to actual motherhood."

 

Voici la conclusion : "Our paper is agnostic about the potential welfare and policy implications of our findings. Although the term “child penalty” may have normative connotations, we do not draw any normative conclusions here. The previous gender literature focusing on the unexplained gender gap had a very natural normative benchmark: equal pay for equal jobs. Our paper highlights that unequal pay is due to children, which may be good or bad depending on the perspective. A traditional economic view would focus on comparative advantage in child rearing (due to innate gender differences in abilities or preferences for child care vs market work) along with gains from specialization, in which case our findings do not necessarily call for policy intervention. Another view is that the unequal effects of children are driven by environmental factors such as culture, social norms or discrimination, producing potential inequities and inefficiencies. Our findings on intergenerational transmission are consistent with — but do not conclusively prove — the existence of such environmental factors. Future work should dig deeper into the underlying mechanisms and the implied welfare implications."

 

https://www.henrikkleven.com/uploads/3/7/3/1/37310663/kleven-landais-sogaard_gender_feb2017.pdf

 

Selon l’INSEE :

"Among men, we find recent fathers to have earnings, participation, working time and hourly wages that are very similar from those of thie counterparts that did not have any whild between t and t+k, with the exception of both ends of the distribution. Among very low wage earners and top earners, recent fathers have higher earnings: by 4.5 log-points at time t for the first group and 13.4 log-points for the second group. The difference is largely explained by differences in hourly wages, which accounts for 6.0 log-points for the former and 8.9 log-points for the latter. As time goes by, the gap between recent fathers and their counterparts widens, so that the former tend to have higher earnings and hourly wages than the latter; the difference is larger at both ends of the distribution.

When it comes to women, childbirth correlates with massive and very heterogeneous earnings differences. Specifically, we find recent mothers to have much lower earnings than their counterparts who did not have children between t and t + k, but the difference is very large among low wage women and much smaller (and may actually reverse itself) among top earning women."

http://jms-insee.fr/2018/S02_3_ACTE_PORA_JMS2018.pdf

"De manière plus surprenante, la présence de jeunes enfants coïncide avec une situation plus favorable pour les hommes : les transitions de l’emploi temporaire vers l’emploi stable sont plus fréquentes, et celles vers le nonemploi moins probables (6)."

https://www.persee.fr/docAsPDF/estat_0336-1454_2010_num_431_1_8075.pdf

 

L’inspection générale des affaires sociales écrit ainsi en 2016 : «Des preuves empiriques dans les études américaines suggèrent une pénalité considérable de

la maternité sur les salaires des femmes pour plusieurs raisons :

Le retrait définitif des mères du monde du travail : les femmes ayant un enfant sont actives à

plus de 85 %, ce chiffre chute à moins de 40 % lorsqu’elles ont 3 enfants21.

Les revirements de carrière au profit d’un emploi compatible avec les responsabilités familiales. Selon l’INSEE, avec l’arrivée d’un enfant, la moitié des femmes cesse ou réduit son activité contre un homme sur neuf.

Une réduction de la motivation ou de l’engagement (contraintes plus importantes pesant sur le travail – horaires, trajets -, réticences à être promues ou à obtenir des postes plus demandeurs).  »

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-007R.pdf

 

L’intérêt relativement moindre pour le travail a été mis en évidence par l’INSEE :

 « Par contre, chez les femmes, la profession et le diplôme exercent peu d’influence sur le fait de citer le travail comme un élément du bonheur. La valorisation du travail décroît au contraire fortement chez les femmes dès qu’elles vivent en couple et après 40 ans, à profession exercée ou diplôme égal. On ne peut pas savoir s’il s’agit d’un effet d’âge ou de génération […].Le tableau indique les caractéristiques qui, comparativement à une situation prise, par convention, pour référence, augmentent ou diminuent le score, donc la probabilité de parler du travail dans la définition du bonheur. Par exemple, par rapport à une femme ayant par ailleurs des caractéristiques en tous points identiques, cette probabilité est plus forte pour un homme (signe +) et l’écart à la moyenne est statistiquement significatif au seuil 5% (double +). »

http://www.insee.fr/FR/FFC/DOCS_FFC/ip560.pdf

La thèse selon laquelle la vie conjugale et familiale des femmes serait un calvaire ne permettant de s’accomplir professionnellement peut être confrontée aux déclarations sur le bonheur entre personnes en couple et personnes seules :
 « Même constat avec la situation conjugale : l’allure de la courbe est conservée, mais elle se creuse encore davantage aux âges intermédiaires (figure 6). Or, la vie en couple est la plus fréquente à ces moments là. Sans elle, les personnes seraient donc plus malheureuses. Il s’agit bien là d’un autre facteur influençant positivement le bien être subjectif. »

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FPORSOC08n.PDF

 

Quant au départ des enfants qui seraient un fardeau pour les mères, voici les réponses qu’elles donnent dans les enquêtes :

« Les hommes choisissent en moyenne plus de réponses à tonalité positive (1,4 en moyenne) que négative (1,1), tandis que les réponses des femmes sont plus mitigées (1,2 avantage contre 1,3 inconvénient). Pour les pères comme pour les mères, "la satisfaction de voir ses enfants devenir indépendants" vient en tête, surtout pour les hommes qui sont 62 % à déclarer qu’elle a été primordiale (52 % pour les femmes).Viennent ensuite les conséquences négatives d’un foyer sans enfants auxquelles les femmes sont plus sensibles que les hommes (55 % contre 48 %). »

Les femmes considèrent qu’avoir des enfants est plus important pour elles que pour les hommes :

« La paternité est également une valeur sûre. Les hommes sont aussi nombreux à penser qu’elle est nécessaire à l’épanouissement d’un homme, qu’ils le sont à penser que la maternité est nécessaire à l’épanouissement d’une femme. Les femmes en revanche font une distinction : la moitié pense qu’un homme peut s’épanouir sans enfant, alors que seules 20 % pensent qu’une femme peut s’épanouir sans enfant. »

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip676.pdf

 

« Les enfants arrivent en tête des raisons de se sentir « souvent ou très souvent heureux » (Bigot et al., 2012), notamment chez les femmes. »

 

http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/119/PSF119_2_RBigot_SHobiant_Edaudey.pdf

 

 

Il est parfois soutenu qu’au sein des tâches domestiques, le bricolage tâche plutôt masculine est plus valorisé que les soins aux enfants qui relèveraient davantage de la corvée. Or, l’Insee révèle que les soins aux enfants sont préférés au bricolage. Les soins aux enfants recueillent une note moyenne équivalente au jardinage et aux soins aux animaux. De même, la cuisine, le linge et le ménage sont davantage appréciés que les travaux domestiques divers (tâches administratives).

http://insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1378/ip1378.pdf

Dr Tara J. Palmatier : « You’ve used logic, reason, ultimatums, bargaining and begging to no avail. Your wife still won’t go back to work even though the kids are in school full time. You may ask yourself why she spent time and money on an education only to disempower herself by becoming financially dependent upon you. It’s a valid question. »

http://shrink4men.com/2009/01/16/the real reason your wife doesnt want to work/

Toutes choses étant égales par ailleurs, les femmes ont une probabilité supérieure de 2,4 % d'être sensibles au sentiment de solitude ou d'ennui par rapport aux hommes.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip931.pdf


Certains chercheurs ont suggéré que le surinvestissement relatif des femmes dans la vie familiale affectait leur productivité au travail. C'est le cas d'Anderson, D. J., Binder, M., & Krause, K. (2003, January) mais aussi de Walter Block.
Des chercheurs espagnols ont mis en évidence la perte de salaire consécutive à la maternité. Il s'agit de José Alberto Molina University of Zaragoza et de IZA Víctor M. Montuenga University of Zaragoza). La perte de rémunération serait de 6 % à 15 %.
http://ftp.iza.org/dp3574.pdf

L'effet négatif de la maternité sur le salaire a aussi été mis en évidence par la recherche en Australie.
Par exemple, on peut citer les travaux de Tanya Livermore, Joan R. Rodgers et de Peter Siminski.
http://melbourneinstitute.com/downloads/hilda/Bibliography/wp/Livermore_UoW_WP_10 12.pdf

On peut également consulter les travaux de la sociologue suédoise Charlotta Magnusson dans Mind the Gap: Essays on Explanations of Gender Wage Inequality.
http://su.diva portal.org/smash/record.jsf?searchId=1&pid=diva2:284166

Les femmes seules sans enfant ont des revenus très proches de celui des hommes (1 % de moins que les hommes, et 3 % de plus que les hommes à caractéristiques comparables). Les femmes ne vivant pas en couple et sans enfants bénéficieraient donc soit d’une légère discrimination, soit d’une productivité supérieure à celle de leurs homologues masculins.

 

Écart salarial entre les hommes et les femmes cadres en %

 

Écart salarial moyen observé

Écart salarial expliqué par des différences de caractéristiques observables moyennes

Écart salarial non expliqué

Ensemble

20

1

19

Salariés sans enfant à charge ne
vivant pas en couple

1

4

 3

Salariés avec enfant(s) à charge
ne vivant pas en couple

16

 3

19

Salariés sans enfant à charge
vivant en couple

22

7

15

Salariés avec enfant(s) à charge
vivant en couple

23

11

12

Source : Enquête sur la structure des salaires en 2002, INSEE DARES.

Champ : Cadres des entreprises de 10 salariés ou plus.

Lecture : Parmi l’ensemble des cadres, les femmes perçoivent en moyenne un salaire horaire inférieur de 20 % à celui des hommes. Un écart de 1 % s’explique par le fait qu’en moyenne, les femmes ont des caractéristiques observables un peu moins rémunératrices que les hommes. L’écart inexpliqué est donc de 19 % (voir l’encadré 2 pour la liste des caractéristiques observables considérées).

Les couples semblent plus stables quand le statut socio économique de l’homme est plus élevé que celui de la femme, sachant que les PCS élevées sont associées à une durée de travail plus élevée. Un couple dont l’homme est cadre ou d’une profession intellectuelle supérieure et la femme sans activité professionnelle a un taux de rupture au bout de 10 ans de 2,6 % contre 42,9 %, si c’est l’inverse.

 

http://travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2007.03 10.3 2.pdf

L’OCDE parvient également au constat que l’écart salarial est réduit voire inversé pour les femmes sans enfants.

http://www.oecd.org/fr/presse/endepitdesavanceesenmatierededucationetdemploiunmanquedesoutiendanslecadredelamaterniteempechelesplansdecarrieredesfemmesestimelocde.htm

Taux de rupture des couples au bout de 10 ans d’union selon l'appariement des
conjoints selon leurs professions et catégories socioprofessionnelles.

 

 

Profession et catégorie socioprofessionnelle de la femme du couple

 

 

 

 

Agricultrice

Indépendante

Cadre ou
pro. int.
Supérieure

Profession
intermédiaire

Employée

Ouvrière

Sans activité
professionnelle

Total

 

 

Profession et catégorie socioprofessionnelle
de l’homme du couple

Agriculteur

0,3

1,2

4

1,4

1,9

1,5

1,3

1,6

 

 

Indépendant

0,6

1,3

5,5

4,7

3,9

2,7

2,6

3,8

 

 

Cadre ou pro.
int. Supérieure

1

1,6

4,4

3,3

3,1

2,3

2,6

3,5

 

 

Profession
intermédiaire

0

3,6

5,9

3,7

2,9

2,4

3,9

3,7

 

 

Employé

1,1

3,6

5

4,9

3,6

3,9

6,7

4,6

 

 

Ouvrier

1,8

4

6,3

4,9

3,7

3,2

5

4,5

 

 

Sans activité
professionnelle

20

25

42,9

30,6

16,3

9,4

14,5

20,5

 

 

Total

1

3,3

6,6

5

4,3

3,7

4,5

 

 

 

Champ : échantillon habituel (sans les non réponses).

Source : mémoire de Master de Mignot

 

http://osc.sciences po.fr/equipe/memoire_Master_Mignot.pdf

Selon l’Insee : "Les femmes contribuent en moyenne pour 36 % aux revenus du couple

En 2011, la contribution des femmes aux revenus du couple s’élève en moyenne à 36 %.

Cette contribution varie cependant selon les situations. Dans les couples dont les deux membres travaillent à temps complet (44 % des couples), la femme contribue en moyenne pour 44 % aux revenus du couple (figure 1), niveau plus proche de la parité des revenus. Dans ceux où la femme travaille à temps partiel et l’homme à temps complet (20 % des couples), la contribution des femmes est de 34 % en moyenne. Enfin, dans les couples où seul l’homme occupe un emploi (21 % des couples), la femme contribue en moyenne pour 13 % au revenu du couple."

 

"Une femme sur quatre gagne plus que son conjoint

On peut distinguer quatre catégories de couples d’effectifs similaires selon la contribution des femmes aux revenus du couple (figure 2)Tout d’abord, dans 24 % des couples, la contribution des femmes est inférieure à 20 %. Dans plus d’un cas sur deux, la femme ne perçoit en fait aucun revenu. Sinon, le plus souvent, elle perçoit une faible indemnité de chômage ou un salaire modeste issu d’un travail à temps très partiel.

Dans un deuxième groupe, qui représente 28 % des couples, la contribution des femmes varie de 20 % à 40 % des revenus du couple. Dans huit cas sur dix, la femme occupe un emploi. Mais, parmi ces emplois, 44 % sont à temps partiel.

Dans un troisième groupe, qui représente 23 % des couples, la contribution des femmes varie entre 40 % et 50 %. Le revenu des femmes reste inférieur à celui de leur conjoint, mais en est très proche. Dans la plupart des cas, les deux conjoints travaillent. Un quart des femmes occupant un emploi de ce groupe travaille à temps partiel ; certaines d’entre elles auraient un meilleur salaire que leur conjoint si elles étaient à temps plein.

Enfin, dans 25 % des couples, la contribution des femmes est supérieure (ou égale) à 50 %. Ces femmes percevant un revenu supérieur à celui de leur conjoint sont souvent diplômées du supérieur et occupent davantage d’emplois de cadres ou de professions intermédiaires que la moyenne des femmes en couple. La plupart du temps, les deux membres du couple travaillent, le salaire de la femme étant plus élevé que celui de son conjoint. C’est particulièrement le cas dans les couples où la contribution des femmes est comprise entre 50 % et 60 %. Quand l’écart se creuse davantage en faveur de la femme, il s’agit aussi de situations où l’homme est au chômage ou inactif. Ainsi, dans 2 % de l’ensemble des couples, l’homme ne déclare aucun revenu et la femme contribue pour 100 % aux revenus du couple."

 

Figure 5 – Répartition des couples selon le revenu de chaque conjoint

DONNEES REELLES

Répartition des couples selon le revenu de chaque conjoint

Revenu des hommes (en euros)

Revenu des femmes (en euros)

moins de 9 000

de 9 000 à 17 000

de 17 000 à 22 000

de 22 000 à 31 000

plus de 31 000

Ensemble

moins de 9 000

5,2

2

1

0,7

0,6

9,5

de 9 000 à 17 000

6

4,9

2,4

1,4

0,6

15,3

de 17 000 à 22 000

5,7

6,4

4

2,6

0,9

19,6

de 22 000 à 31 000

6,4

6,7

6,1

5,3

2,1

26,6

plus de 31 000

7,2

4,9

4,4

6,2

6,3

29

Ensemble

30,5

24,9

17,9

16,2

10,5

100

Ces couples sont plus de 1,2 fois plus fréquents dans la population que s’ils étaient formés au hasard

Ces couples sont moins de 0,8 fois moins fréquents dans la population que s’ils étaient formés au hasard

 

 

 

Répartition des couples selon le revenu de chaque conjoint si c'était au hasard en fonction des tranches de revenus

DONNEES

FICTIVES

Répartition des couples selon le revenu de chaque conjoint

Revenu des hommes (en euros)

Revenu des femmes (en euros)

moins de 9 000

de 9 000 à 17 000

de 17 000 à 22 000

de 22 000 à 31 000

plus de 31 000

Ensemble

moins de 9 000

2,9

2,4

1,7

1,5

1,0

9,5

de 9 000 à 17 000

4,7

3,8

2,7

2,5

1,6

15,3

de 17 000 à 22 000

6,0

4,9

3,5

3,2

2,1

19,6

de 22 000 à 31 000

8,1

6,6

4,8

4,3

2,8

26,6

plus de 31 000

8,8

7,2

5,2

4,7

3,0

29

Ensemble

30,5

24,9

17,9

16,2

10,5

100

 

 Les données montrent clairement qu’il y a relativement plus de couples dont l’homme gagne plus que la femme que si ces couples s’étaient formés au hasard. Les couples où la femme gagne plus sont moins nombreux que s’ils s’étaient formés au hasard.

Données réelles sur données fictives

F

F

F

F

F

moins de 9 000

de 9 000 à 17 000

de 17 000 à 22 000

de 22 000 à 31 000

plus de 31 000

H

moins de 9 000

1,8

0,8

0,6

0,5

0,6

H

de 9 000 à 17 000

1,3

1,3

0,9

0,6

0,4

H

de 17 000 à 22 000

1,0

1,3

1,1

0,8

0,4

H

de 22 000 à 31 000

0,8

1,0

1,3

1,2

0,8

H

plus de 31 000

0,8

0,7

0,8

1,3

2,1

Plus le chiffre est différent de 1, plus on s'éloigne d'un couple au hasard

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281400

 

http://www.test afs socio.fr/drupal/sites/default/files/DocsRsm/2014 50.pdf

 

"différentes études montrent [4] que le niveau de vie  des femmes baisse nettement après la séparation, tandis que celui des hommes se maintient"

http://www.inegalites.fr/spip.php?article1895

 

"En 2010, 64 % des couples de l’échantillon déclaraient s’organiser selon le principe de la mise en commun totale, 18 % selon celui de la mise en commun partielle et 18 % déclaraient maintenir leurs revenus totalement séparés (graphique 1)."

 

 

"Malgré cela, lorsqu’ils font des dépenses pour eux mêmes, la majorité des conjoints se consultent au préalable, notamment s’ils considèrent qu’il s’agit d’une grosse dépense et ce, quel que soit le mode général d’organisation de leurs revenus. Ils déclarent toutefois plus souvent se consulter « toujours » quand les revenus sont totalement mis en commun. Indépendamment du mode d’organisation des revenus, les hommes semblent plus souvent demandeurs que les femmes : près de 40 % déclarent discuter toujours de leurs achats avec leur conjointe, contre 20 % des femmes, et seuls 12 % des hommes déclarent ne jamais consulter leur partenaire quand c’est le cas de 20 % des femmes (graphique 4)."

 

"Enfin, dans l’ensemble des couples étudiés, ceux dont le niveau de vie est élevé mettent moins souvent les revenus totalement en commun. Le constat est le même pour les niveaux d’études : qu’il s’agisse du diplôme de la femme ou de celui de l’homme, la part de couples qui mettent les revenus totalement en commun est d’autant plus faible que les niveaux de diplôme sont élevés."

 

"Parmi les hommes, ne pas avoir d’enfant est plus fréquent pour les moins diplômés, parce qu’ils forment moins souvent une union. Pour les femmes à l’inverse, ce sont les plus diplômées qui restent le plus souvent sans enfant. Elles vivent certes moins souvent avec un conjoint que les femmes peu diplômées, mais elles donnent aussi moins souvent naissance à un enfant lorsqu’elles vivent en couple.
Les femmes cadres et professions intermédiaires sont ainsi plus souvent sans descendance, alors que ce sont au contraire les hommes cadres et professions intermédiaires qui sont le plus souvent parents."

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281044

 

"LES personnes qui, tout en ayant travaillé une partie de l’année, vivent dans un ménage dont les revenus ne suffisent pas à offrir à ses membres un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté monétaire constituent les travailleurs pauvres.

Un indicateur complémentaire du lien entre emploi et pauvreté est en outre présenté, fondé sur une notion de «pauvreté économique » qui se définit au niveau de l’individu et non plus du ménage.

Le nombre de travailleurs pauvres est, en 2005, de 1,7 million selon la définition française et de 1,5 million selon la définition européenne, d’après le dispositif SRCV SILC, soit entre 6% et 7% de l’ensemble des travailleurs. Les hommes représentent environ 55% d’entre eux.

 

Les travailleurs économiquement pauvres représentent, eux, 15% des travailleurs selon la définition française. Leurs caractéristiques diffèrent assez nettement de celles des travailleurs pauvres au sens usuel: alors que cette population est en majorité masculine, près de 70% des travailleurs économiquement pauvres sont des femmes. La part de l’emploi à temps partiel et celle des alternances sont en outre plus élevées chez les travailleurs économiquement pauvres."

 

http://travail emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Ponthieux Raynaud.pdf

 

"La perception d’une pension alimentaire est déclarée suite à un divorce sur deux. Dans la majeure partie des cas, elle est à destination de la mère, cette dernière déclarant très souvent la garde exclusive. Quand la résidence est fixée chez elles, six mères sur dix déclarent percevoir une pension (figure 7). C’est le cas de 15 % des pères qui ont la garde exclusive. En cas de garde alternée, l’octroi de pensions reste peu fréquent, la justice considérant que les coûts sont également partagés entre les conjoints ; 12 % des mères et moins de 1 % des pères en perçoivent.

Pour les mères ayant la garde exclusive et recevant une pension, son montant médian par enfant est de l’ordre de 150 euros mensuels. Dans environ un cas sur cinq, la pension est inférieure à 100 euros ; dans la moitié des cas, elle est comprise entre 100 et moins de 250 euros ; le reste des pensions est égal ou supérieur à 250 euros. Les multiples de 50 euros sont largement surreprésentés. Ainsi, plus d’une pension sur dix s’établit à 150 euros par enfant (figure 8). Le montant de pension par enfant reçue par les pères qui ont la garde exclusive est plus faible. Il est de 100 euros en médiane."

 

http://www.insee.fr/fr/statistiques/1283568#titre bloc 17

 

« Ainsi, lorsque la résidence de l'enfant est fixée chez elle, la mère obtient une pension alimentaire dans 91 % des divorces contre seulement 38 % des pères dans la même situation – tableau 1  . Cet écart s'explique par des revenus habituellement plus importants des hommes. »

 

« Globalement, la mère reçoit une pension alimentaire plus élevée que le père : le montant moyen par enfant est de 188 euros pour la mère et 111 euros pour le père   tableau 2  . »

 

http://www.justice.gouv.fr/art_pix/1_infostat93.pdf

 

Dans un reportage télévisé sur le célibat des femmes riches en Chine, une des femmes chinoises trentenaires qui a bien réussi dit clairement : "Il y a des hommes disponibles autour de moi mais ils sont d'un statut social inférieur. Et je ne veux pas revoir mes critères de choix à la baisse."

 

Mais pour le journaliste occidental, ces femmes célibataires en haut de l'échelle sociale sont des victimes : "Même si elles sont de plus en plus indépendantes financièrement, les femmes chinoises n'ont donc pas encore fait voler en éclat tous les préjugés à leur égard Les mentalités changent certes mais pas au même rythme que l'économie du pays. "

 

L’explication majeure de la solitude de ces femmes aisées serait la préférence des hommes pour les jeunes.

Cette explication relative au marché matrimonial bien que partiellement plausible est d’autant moins crédible en tant qu’explication principale qu’il y a une relative rareté de femmes en raison de la politique de l’enfant unique (avortements sélectifs des filles). Dans ce contexte, considérer les femmes chinoises riches célibataires et même relativement jeunes car en âge de procréer comme des victimes du marché matrimonial apparaît paradoxal sinon incohérent.

 

http://www.dailymotion.com/video/xp4e55_reportage femmes chinoises celibataires malgre leurs reussites_lifestyle

 

Travail professionnel+travail domestique : 53 % pour les hommes et 47 % pour les femmes

 L'objectif est à présent d'estimer d'une part la répartition des revenus par sexe et d'autre part la répartition de la production par sexe en intégrant cette fois le travail domestique non rémunéré.

 

On utilise donc trois ensembles de source, en faisant l'hypothèse que le revenu est équivalent à la production du travailleur rémunéré.

 

Les données de comptabilité nationale (tableau économique d'ensemble) permettent d'avoir des éléments de partage de la valeur ajoutée : rémunération des salariés des entreprises, rémunération des salariés des administrations, EBE et revenu mixte pour les entrepreneurs non-salariés. Cette masse salariale est brute (et non super-brute ni nette). On a ici l'année 2010.

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280978

 

 

L'Insee (Delphine Roy, 2012) fournit la répartition du travail domestique par sexe selon trois approches (restreinte, intermédiaire et élargie)  mais aussi plusieurs estimations de la valeur par rapport au PIB pour l'année 2010 (SMIC net, SMIC superbrut et salaire spécialisé par tâche domestique).

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2123967

 

En faisant la synthèse de diverses publications de l'Insee pour l'année 2010, on peut savoir quels sont les salaires des hommes et des femmes dans les trois ensembles suivants : non-salariés, salariés du privé, agents du secteur public.

 

Revenus mensuels en 2010

Effectifs Hommes

Effectifs Femmes

Effectifs ensemble

Revenu moyen Hommes

Revenu moyen Femmes

Revenu moyen ensemble

F/H 1

Auto entrepreneurs

330 294

215 854

546 148

3 880

2 910

3 497

 25,0

Entrepreneurs individuels « classiques »

718 273

414 031

1 132 304

4 030

3 030

3 664

 24,8

Gérants de SARL

560 104

186 081

746 186

3 220

2 430

3 023

 24,5

Dirigeants salariés de sociétés hors SARL

62 337

13 026

75 363

7 480

4 770

7 012

 36,2

Salariés du privé hors dirigeants

10371001

8 471 442

18 842 443

1 808

1 300

1 580

 28,1

FPE titulaires

624 731

937 096

1 561 827

2 351

1 927

2 097

 18,0

FPH titulaires

159 634

667 485

827 119

2 166

1 706

1 795

 21,2

FPT titulaires

585 790

802 339

1 388 129

1 636

1 351

1 471

 17,4

Non titulaires fonction publique

399 594

766 187

1 165 781

2 131

1 784

1 903

 16,3

Total

 13811760

12 473 540

26 285 300

2 087

1 508

1 812

 27,8

 

Source : 2010, DADS, SIASP, estimations d'emploi localisées, enquête emploi, calculs de l'auteur

 

http://cyrille.godonou.free.fr/Questions%20sociales/Le%20mythe%20de%20l%20ecart%20salarial%20%C3%A0%20travail%20egal.htm

 

On en déduit :

 

Revenus en 2010

Effectifs Hommes

Effectifs Femmes

 

Revenu mensuel moyen Hommes

Revenu  mensuel moyen Femmes

Chefs d'entreprises non salariés

1 608 671

815 966

 

                    3 717  

                  2 861  

Salariés du privé

10 433 338

8 484 468

 

                    1 842  

                  1 305  

Agents du public

1 769 749

3 173 107

 

                     2 048  

                  1 700  

Ensemble

13 811 758

12 473 541

 

                     2 087  

                  1 508  

 

Revenus mensuels sommés H

Revenus mensuels sommés  F

%Revenus H

%Revenus F

         979 715 790  

    2 334 825 900  

71,9%

28,1%

    19 217 050 568  

  11 075 008 620  

63,4%

36,6%

     3 624 397 079  

    5 395 350 999  

40,2%

59,8%

    28 821 163 437  

  18 805 185 519  

60,5%

39,5%

 

60,5 % des revenus professionnels vont aux hommes contre 39,5 % aux femmes. On va pouvoir appliquer cette clé de répartition aux données de comptabilité nationale en 2010 pour raisonner sur un même concept pour le travail domestique et les rémunérations calculées à partir de l'enquête emploi, SIASP et DADS. Seule la première colonne donnant le niveau total par ligne est directement calculée par l'Insee. Le reste est déduit en appliquant la structure de revenu par sexe (cf. supra). On en déduit la dernière ligne par sexe : on a désormais les "contributions" par sexe à la production marchande via le facteur travail. Les niveaux en milliards pourront être comparés aux estimations de Delphine Roy sur le travail domestique : c'était tout l'enjeu du calcul.

 

 

En milliards d'euros

Revenus H

Revenus F

%Revenus H

%Revenus F

Excédent brut d'exploitation et revenu mixte des entreprises

437

314

123

71,9%

28,1%

Rémunération des salariés des entreprises

722

458

264

63,4%

36,6%

Rémunération des salariés des administrations

259

104

155

40,2%

59,8%

 Ensemble

1 419

877

542

61,8%

38,2%

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280978

 

 

Nous savons grâce à Delphine Roy que les femmes effectuent 60 % du travail domestique si l'on retient le périmètre extensif. Elle fournit également une estimation superbrute de 1366,5 milliards d'euros pour ce périmètre, soit 70,5 % du PIB en 2010. On applique une correction à ce montant pour être sur un concept de salaire brut et non superbrut (la partie brute correspond environ à 20 % à 25 % du salaire net et le superbrut à 50 %).

 

Travail domestique H

Travail domestique F

Production H

Production F

Travail domestique & professionnel H

Travail domestique & professionnel F

          402  

         603  

      1 279  

      1 145  

52,8%

47,2%

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2123967

 

En somme, les hommes captent 62 % des revenus professionnels et ne contribuent qu'à hauteur de 53 % de la production totale.

La part de travail gratuit des femmes correspond ainsi au différentiel entre les 38 % de revenus professionnels obtenus et les 47 % de production (travail domestique et professionnel).

Toutefois, il y a plusieurs limites à cette interprétation. D'une part, des activités créant des externalités positives ne sont pas prises en compte dans cette approche. Par exemple, la participation à la vie associative, le bénévolat ou encore des contributions gratuites sur internet (wikipedia, blogs, youtube etc.) ne sont pas comptés comme une production de biens ou services pour autrui. D'autre part, les femmes au foyer sont supposées ne disposer d'aucun revenu, autrement dit réputées ne recevoir aucune contrepartie matérielle à leur production. Or, il est vraisemblable qu'elles disposent de vêtements, d'aliments, d'un logement etc.

 

La satisfaction quant au salaire

« Cet article se propose d’apporter un éclairage à cette question à partir d’une enquête statistique qui portait plus généralement sur la façon dont le travail était perçu et pouvait être source de satisfactions ou d’insatisfactions[3][3] Voir note 3 page suivante.. Notre point de départ est un résultat surprenant. Lorsqu’on demande aux femmes si elles sont satisfaites de leur salaire, compte tenu du travail qu’elles fournissent, leurs réponses diffèrent à peine de celles des hommes ; elles se disent même un peu plus souvent normalement payées que mal ou très mal payées. Les jugements portés par les deux sexes sur leurs salaires respectifs n’offrent quasiment aucune différence.

3

Le parallélisme des profils est même impressionnant, comme si les femmes avaient entièrement intériorisé et accepté les inégalités de salaire agissant à leur encontre : à salaire inégal, satisfaction égale (voir graphiques cidessous) !

 

Lecture : Parmi les 20 % de salarié e s touchant les salaires les plus faibles (Q1 : premier quartile), on trouve plus de 70 % de femmes. Mais les femmes représentent moins de 50 % des personnes se déclarant « très mal payées ».

4

Comment expliquer ce paradoxe ? »

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

« Il apparaît, en effet, que la communauté de points de vue enregistrés par l’enquête entre les hommes et les femmes sur des aspects du travail dont on sait parfaitement qu’ils sont très différents pour les deux sexes résulte de la compensation des deux effets, celui lié à la situation et celui relevant du mode d’appréciation. Un exemple : les hommes et les femmes expriment des sentiments identiques sur la commodité de leurs horaires (80 % de satisfaction). Or, comme le montre l’enquêteConditions de travail 1998, les horaires des femmes et des hommes ne sont pas soumis aux mêmes contraintes. Ceux des premières sont certes plus prévisibles que ceux des hommes, mais ils sont aussi plus souvent contrôlés et déterminés par l’employeur et, surtout, plus fragmentés[4][4] Voir Jennifer Bué (2004, pp. 76 88).Si les femmes échappent plus que les hommes au travail « habituel ou occasionnel » le samedi ou le dimanche, le travail « régulier » ces deux jours là les touchent presque autant (le samedi), voire plus (le dimanche). Les femmes travaillent moins souvent la nuit, mais elles sont nettement plus concernées par l’absence de repos de 48 heures consécutives. Les emplois féminins sont caractérisés en moyenne par des contraintes d’horaires différentes de ceux des hommes mais les femmes sont beaucoup plus exigeantes que les hommes dans ce domaine : à structure donnée, que ce soit la structure masculine ou féminine, la satisfaction baisse quand on passe du mode d’appréciation masculin au mode d’appréciation féminin. 80 % des hommes jugent leurs horaires commodes. 

Dans une population qui aurait les horaires des hommes mais qui les jugerait avec les critères des femmes, 76 % seulement les estimeraient commodes. Sous la surface unie de réponses identiques se dissimulent les différences de situations et la disparité des attentes qui, dans cette configuration, se neutralisent. Le score de 80 % obtenu résulterait alors de la compensation de ces deux effets : différemment lotis en matière d’horaires mais moins attentifs à cet aspect des choses, les hommes rejoindraient, dans leurs appréciations subjectives, les femmes dans l’ensemble plus exigeantes.»

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

« Il en irait de même à propos des salaires. Lorsqu’on passe de la structure des emplois masculins à la structure des emplois féminins, l’insatisfaction grandit : si les hommes occupaient les emplois des femmes, ils se diraient plus souvent mal ou très mal payés, compte tenu de leur travail (50 % au lieu de 43 %). Toutefois, lorsqu’on simule le même changement de structure en utilisant le mode d’appréciation des femmes, la variation est beaucoup moins sensible, ce qui tient au fait que les jugements des femmes sont moins mécaniquement déterminés par le montant du salaire. […]Comment expliquer cette relative indifférence des femmes au montant du salaire ? Quelles sont leurs attentes en matière de salaire ?»

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

« Des analyses statistiques plus poussées, réalisées par Olivier Godechot et Marc Gurgand (2000), mettent en évidence des différences tranchées entre les priorités masculines et féminines en matière de salaire.

14

La première différence notable concerne le poids accordé à certaines conditions de travail. D’après la théorie des différences compensatoires élaborée par Adam Smith, les employeurs seraient obligés, pour obtenir une même quantité de travail, de payer un surcroît de salaire lorsqu’une condition de travail est défavorable. Cette attente de compensation semble correspondre au critère de jugement mis en œuvre par les hommes : lorsqu’ils jugent leur salaire, ces derniers intègrent la façon dont certaines pénibilités physiques sont compensées ou non par une prime ou un surcroît de salaire, tandis que les femmes ne semblent pas former d’attentes particulières dans ce domaine : leur satisfaction en matière de salaire ne semble pas dépendre de la façon dont les pénibilités physiques de leur travail seraient ou non compensées par un supplément de salaire. Les attentes des hommes, plus que celles des femmes, semblent se conformer aux théories des différences compensatoires élaborées par Adam Smith et reprises dans les théories économiques contemporaines. Les hommes seraient ainsi très sensibles à ce que leur rémunération soit proportionnelle à la quantité et à la qualité des efforts qu’ils produisent.Pour eux, toute peine mérite salaire.

15

Certaines conditions de travail défavorables, liées au rythme de travail, permettent de préciser la nature des attentes des unes et des autres. Très sensibles aux variations de l’intensité du travail, les hommes apprécient le niveau du salaire qu’ils perçoivent (« je suis très bien payé, bien payé, mal payé, très mal payé ») en fonction de la façon dont il prend ou non en compte le fait de devoir travailler régulièrement à un rythme élevé : lorsque, soumis régulièrement à des cadences de travail rapides, ils percevront pour cet effort supplémentaire un surcroît de salaire, ils se déclareront plus souvent « bien ou très bien payés » ; les femmes y sont plus indifférentes mais sont en revanche beaucoup plus attentives au fait de pouvoir s’interrompre (cette demande de compensation est très vive chez les femmes et constitue l’une des variables qui contribue le plus à définir le profil de satisfaction insatisfaction proprement féminin). Cette attente est d’ailleurs confirmée par la relative fréquence des grèves, même récemment, dans les usines de main d’œuvre féminine pour obtenir ou conserver le droit à la pause (par exemple le « droit d’aller aux toilettes »). Les attentes salariales, masculines et féminines, prennent donc en compte la façon dont le salaire compense ou non certains aspects négatifs du rythme de travail, mais ces aspects ne sont pas les mêmes pour les hommes et les femmes. »

 

« D’après Adam Smith, les mauvaises conditions de travail ne sont pas les seuls aspects qui doivent être compensés par un supplément de salaire ; les employeurs doivent aussi rémunérer la qualité du travail, telle qu’on peut par exemple la mesurer à l’aune de l’éducation du travailleur. Dans quelle mesure la satisfaction à l’égard du salaire dépend elle de cette relation entre salaire et « qualité » du travail ?L’équation de satisfaction établie par Olivier Godechot et Marc Gurgand montre que les hommes comme les femmes semblent accepter les disparités de salaires induites par les hiérarchies les plus institutionnalisées et par conséquent les plus visibles : celles du diplôme, de l’âge et de l’ancienneté. Une différence, toutefois : contrairement aux hommes, les femmes s’attendent à une variation du salaire en fonction du diplôme moins grande qu’elle ne l’est réellement. En effet, les femmes diplômées du supérieur (bac +3 et plus) semblent particulièrement satisfaites par le montant de leur rémunération, leur satisfaction étant significativement plus forte que celle des femmes sans diplôme ou n’ayant que le certificat d’études. Que le salaire de ces femmes excède le niveau de leurs attentes est peut être dû à la variation du salaire en fonction du diplôme, légèrement plus grande pour les femmes que pour les hommes. Les femmes diplômées du supérieur rattraperaient ainsi une partie de leur retard sur leurs homologues masculins et en tireraient un surcroît de satisfaction. Ce surcroît de satisfaction des femmes diplômées pourrait s’expliquer par le niveau de salaire qu’elles prendraient comme point de référence pour apprécier leur propre niveau de rémunération. Le salaire à partir duquel les femmes diplômées évalueraient leur salaire ne serait pas celui que percevraient leurs homologues masculins, à diplôme égal, mais plutôt celui des femmes non diplômées. D’où cette explosion des satisfactions… »

 

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

« Enfin, en dehors de certaines conditions de travail et du niveau de diplôme, un élément apparaît déterminant dans le jugement que portent les femmes sur leur salaire : la situation familiale. Ainsi, l’introduction de cette dimension dans une nouvelle équation de régression permet à Olivier Godechot et Marc Gurgand de mesurer le caractère relatif de l’attente salariale. La variable caractérisant le type de ménage (personne célibataire avec ou sans enfants, personne mariée avec ou sans enfants) n’a pas du tout le même effet sur les hommes et sur les femmes. Par rapport à la modalité de référence (homme célibataire), les hommes vivant en couple attendent un salaire significativement supérieur, tandis que les femmes, par rapport à la même modalité de référence (femme célibataire), n’attendent de supplément significatif que lorsqu’elles sont à la tête d’une famille monoparentale. Tout se passe comme si la composition du ménage était prise en charge dans les attentes en fonction d’une division implicite du travail et des responsabilités familiales selon les sexes : c’est seulement lorsque les femmes se retrouvent « chefs de famille » et uniques pourvoyeuses des revenus du ménage que leurs attentes en matière salariale deviennent plus exigeantes et se rapprochent de celles des hommes. L’effet spectaculaire qu’exerce l’irruption dans le modèle de la variable « type de ménage » souligne à quel point l’engagement dans la vie domestique et familiale interfère dans la réponse à une question qui n’en faisait aucunement mention puisqu’il s’agissait de juger son salaire en se référant uniquement à la vie professionnelle (« Compte tenu du travail que vous fournissez, diriez vous que vous êtes, très bien payé, bien payé, etc. »). »

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

 

« Aujourd’hui encore, une étude minutieuse de l’affectation des ressources de l’homme et de la femme aux dépenses du ménage met au jour un partage très différencié des dépenses[11][11] Voir l’article de Delphine Roy dans ce dossier.. Il n’y a pas, écrit Delphine Roy, d’« équivalence parfaite entre un euro gagné par l’homme et un euro gagné par la femme ». Certains postes budgétaires sont clairement sexués, la femme prenant massivement en charge les dépenses de santé de la famille ainsi que les services domestiques marchands à domicile lorsque le revenu le permet. Tout se passe comme si, indépendamment de son montant, le salaire personnel trouvait pour les femmes sa signification première dans l’accès à une forme d’indépendance et à une existence sociale en dehors du cercle familial. »

 

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

« L’engagement des femmes dans le travail se démarque nettement de cette vision masculine. Moins concernées par le montant de leur rémunération ou les traces matérielles qu’elles laisseraient ou par la prolongation de leur action par l’intermédiaire de leurs enfants, elles le sont davantage par les aspects quotidiens de leur activité professionnelle qu’elles vivent sur un mode personnel. Plus sensibles au stress, ou plus habituées à l’exprimer (« mon travail m’expose à une tension nerveuse importante »), elles prennent davantage en compte l’intérêt immédiat du contenu de leur travail (« Je m’implique dans mon travail parce que ça m’intéresse ») et l’attention qui leur est portée en tant que personne (« J’ai le sentiment d’être écoutée et je l’apprécie »). »

 

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

Les sociologues Delphine Serre & Christian Baudelot évoquent les paradoxes de la satisfaction dans la façon dont les femmes hugent leur salaire : « Des entretiens réalisés parmi des jeunes diplômées de grandes écoles de commerce occupant des fonctions de « cadres à haut potentiel (high pot) » dans des cabinets de consultants manifestent un alignement de leurs attitudes sur celles de leurs collègues masculins : même sensibilité à l’augmentation annuelle plutôt qu’au niveau, intérêt pour les avantages associés (tickets restaurants, ordinateurs portables, primes diverses, indemnités de déplacement et de logement, etc.), même détermination dans la négociation annuelle. Mais ces femmes sont de jeunes célibataires.

D’autres entretiens recueillis auprès de femmes mariées avec enfants (médecins, inspectrices des impôts, assistantes d’édition, chargées d’études…) manifestent une plus grande indifférence au montant de leur salaire et, en revanche, une plus forte vigilance apportée à la nature du contrat de travail, aux conditions de travail, aux horaires et à l’intérêt du travail. »

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

 

« Sans disposer encore de toutes les validations nécessaires, nous faisons l’hypothèse que les hommes auraient tendance à juger leur propre salaire en se référant à des personnes mieux payées, tandis que les femmes se référeraient davantage à des personnes moins bien payées. Les femmes cadres évoquent très souvent dans les entretiens le salaire des secrétaires, parlent du Smic, ce qui n’est pas le cas de leurs homologues masculins. En tout état de cause, il serait erroné de considérer que seules les femmes peu qualifiées des milieux populaires se référeraient à un niveau de salaire strictement féminin. Modulée selon les degrés occupés dans la hiérarchie des emplois, cette auto référence à l’univers féminin des rémunérations représente la face subjective et intériorisée de la segmentation du marché du travail et des fortes disparités qui la caractérisent. »

 

https://www.cairn.info/revue travail genre et societes 2006 1 page 121.htm

Même dans les activités culturelles et de loisirs, le ministère de la culture remarque :

"La pratique amateur des Français de 15 ans et plus est une activité très juvénile, la catégorie des 15 à 24 ans étant en effet celle qui pratiquent le plus en amateur, quelle que soit la discipline. La pratique d'un instrument diminue très régulièrement avec l'âge, de même que celle de la danse. Le

chant et le théâtre sont pratiqués davantage tout au long de la vie. L'engagement des femmes est légèrement supérieur à celui des hommes dans le domaine des pratiques amateurs, 31 % et 30 % respectivement. La part des femmes qui pratiquent le chant (4 %) et le théâtre (2 %) est deux fois plus

élevée que celle des hommes, et dans le cas de la danse (8 %), elle l'est quatre fois plus. A l'inverse, la pratique d'un instrument est majoritairement masculine, la part des hommes pratiquant un instrument de musique (11 %) étant presque deux fois supérieure à celle des femmes."

 

http://www.culture.gouv.fr/culture/dmdts2006/Reperes4.pdf

Le ministère de la culture :

"Sur ce dernier point, on ne peut manquer de relever, en effet, que dans le domaine de la pratique en amateur, les activités qui font appel au corps et sont peu ou pas médiatisées par la technologie (chant, danse, écriture, théâtre…) sont plutôt féminines, alors que celles qui passent par un objet technique, fut il aussi élémentaire qu’un instrument de musique, sont plus investies par les hommes."

 

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCcQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.culturecommunication.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F71545%2F546313%2Fversion%2F1%2Ffile%2F2005_Deps_feminisation_pratiques.pdf&ei=Iuq7U6DvKqqr0QX_z4DQAQ&usg=AFQjCNGcGpanSI21iEstjnzbexNFR2vwOQ&bvm=bv.70138588,d.d2k

 

 

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCAQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fffc%2Fdocs_ffc%2Fes423a.pdf&ei=pL27U_j0Esju0gX5rIHwAQ&usg=AFQjCNFey9cF1I9paJICWmUn7wIStew32A&bvm=bv.70138588,d.d2k

 

 

Ici c'est l'Insee Nord pas de Calais :

 

" Pratique d’un instrument de musique ou participation à un groupe musical restent plutôt du ressort des hommes. Même chose pour la vidéo et la photographie, peut être parce qu’elles supposent un apprentissage technique (cf. Figure 2 : Pratique en amateur au cours des 12 derniers mois selon le sexe et l'âge en France)."

 

http://www.insee.fr/fr/regions/nord pas de calais/default.asp?page=themes/ouvrages/parite2006/7_4.htm

En s’intéressant au temps de travail des non-salariées, on peut se faire une idée de l’arbitrage travail-loisir ou plutôt entre temps de travail et temps familial.

La DCASPL écrit en 2008 sur les données 2005 : "46 heures par semaine… Les entrepreneures travaillent en moyenne 46 heures par semaine, ce qui est bien supérieur à la durée hebdomadaire moyenne travaillée par les femmes (34 heures, y compris le travail à temps partiel) et celle qu’effectuent les femmes cadres et professions intellectuelles supérieures (37 heures). Mais ces durées moyennes sont mécaniquement tirées vers le bas en raison de la forte proportion de femmes salariées qui travaillent à temps partiel, ce qui rend délicates les comparaisons des durées moyennes de travail entre entrepreneures et salariées. Leur durée de travail peut toutefois être comparée à celle des entrepreneurs : les entrepreneures travaillent en moyenne 8 heures de moins que leurs homologues masculins. …à concilier avec une vie familiale comparable à celle des autres femmes A tous les âges de la vie, les entrepreneures vivent aussi souvent en couple que les autres femmes. Par ailleurs, elles sont aussi nombreuses en proportion que les autres femmes actives occupées à avoir des enfants, voire plus nombreuses lorsqu’elles ont moins de 30 ans. Au total, elles semblent avoir des contraintes de vie familiale comparables à celles des autres femmes. Mais mécaniquement, leur durée de travail relativement conséquente ampute une partie du temps qu’elles peuvent réserver à la sphère familiale. Cependant, être à leur compte leur donne une certaine autonomie dans l’organisation de leur temps, à plus forte raison pour celles vivant avec un entrepreneur. On peut imaginer dans ce cas qu’un partage global puisse s’opérer au sein du couple entre les temps consacrés à l’entreprise et ceux dévolus à la sphère familiale. Par ailleurs, le revenu plus conséquent dont disposent les entrepreneures par rapport aux autres actives leur permet sans doute d’avoir plus facilement recours à une aide ménagère."


 https://web.archive.org/web/20081123115407/http://www.pme.gouv.fr/informations/editions/etudes/bref_30_1eme_19mar_bd.pdf

 

En 2005, les femmes non-salariées consacrent ainsi 46 heures par semaine à leur travail, ce qui est considérable, au-delà du plafond maximal de 44 heures par semaine en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives. Avec un tel volume horaire, on peut difficilement soutenir que les contraintes familiales aient empêché de façon substantielle l'activité professionnelle de ces personnes, même si ce volume est plus faible que celui de leurs homologues masculins.

 

Selon l’INSEE, les femmes indépendantess avaient une durée hebdomadaire de travail de 37h13 en 1999 contre 37h29 pour les hommes salariés sur contrat long : autrement dit leur durée de travail était comparable à celle des hommes salariés sur contrat long.

Le différentiel de temps de travail entre hommes indépendants (54h22) et femmes indépendantes (37h13) était substantiel en 1999.

On s’aperçoit qu’en 2010 la durée hebdomadaire de travail des indépendantes a diminué (32h03) étant désormais moindre que celle des hommes salariés sur contrat long (35h38).

 

Que ce soit en 1999 ou en 2010 les indépendantes ont une durée hebdomadaire de travail plus importante que les femmes salariées sur contrat long (37h13 contre 30h43 en 1999 et 32h03 contre 29h17 en 2010).

 

Tableau 2 – Durée hebdomadaire du travail selon le contrat et le statut d’activité

 

Durée hebdomadaire du travail selon le contrat et le statut d’activité

Durée hebdomadaire du travail*

Proportion parmi les 15 à 65 ans ( %)

1999

2010

1999

2010

Salariés sur contrat long

34:24

32:38

46,6

48,0

Hommes

37:29

35:38

51,1

51,0

Femmes

30:43

29:17

42,1

45,0

Salariés sur contrat court

33:50

29:01

5,3

7,3

Hommes

36:10

33:07

5,1

5,3

Femmes

31:44

25:55

5,4

7,7

Indépendants

49:14

42:39

6,2

6,2

Hommes

54:22

47:38

8,6

9,1

Femmes

37:13

32:03

3,9

3,9

Ensemble

36:09

33:26

58,1

61,5

Hommes

39:55

37:15

64,8

65,4

Femmes

31:30

29:05

51,4

56,6

·         Lecture : en 2010, les hommes travaillaient en moyenne 37h15 par semaine. 65,4 % des hommes de 15 à 65 ans étaient en emploi.

·         * Les durées de travail sont calculées en moyenne annuelle. Elles incluent donc les vacances et les jours fériés.

·         Champ : personnes de 15 à 65 ans en France métropolitaine.

·         Source : Insee, enquêtes Emploi du temps 1998-1999 et 2009-2010.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281050

Dans l’article Hommes – femmes, des différences de revenu sensibles pour les non salariés de la revue INSEE référence Les revenus d’activité des indépendants – Édition 2009, on peut lire à la page 38 : “Selon une autre source de l’Insee, l’enquête Emploi, le temps hebdomadaire de travail habituel d’une non salariée travaillant à temps complet s’élève (en 2006 2007) à 51 heures contre 56 pour les hommes. En intégrant cette dimension « durée » l’écart redevient proche de ce que l’on observe parmi les salariés à temps complet.” 

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1373297?sommaire=1373307

 

Les femmes non-salariées à temps complet consacrent ainsi 51 heures par semaine à leur travail, ce qui est considérable, au-delà du plafond maximal autorisé pour les salariés qui est de 48 heures. Avec un tel volume horaire, on peut difficilement soutenir que les contraintes familiales aient empêché de façon substantielle l'activité professionnelle de ces personnes, même si ce volume est plus faible que celui de leurs homologues masculins.

 

On peut essayer ici de rendre cohérentes les données issues de la source enquête emploi du temps et de l'enquête emploi. En effet, les heures travaillées (par exemple hebdomadaires) sont lissées sur toute l'année dans l'enquête emploi du temps (donc y compris semaines de congés) alors que dans l'enquête emploi, elles correspondent à une moyenne d'une semaine travaillée (donc hors congés). Comme on peut le voir, cela conduit à des messages quelque peu différents car il y a l'effet du nombre de semaines de congés qui vient brouiller les comparaisons directes entre les résultats des deux enquêtes.

 

En résumé :

 1) Le volume de travail hebdomadaire est très élevé pour les femmes non salariées dans l'enquête emploi (en 2005, 46h pour l'ensemble des femmes entrepreneures selon la DCASPL et même 51h en 2006-2007 pour les temps complets selon l'INSEE), soit très au-dessus des hommes salariés.

2) A l'inverse, le volume de travail hebdomadaire est relativement peu élevé pour les femmes non salariées dans l'enquête emploi du temps, soit 37h13 comparable à celui des hommes salariés en 1999 (16mn de moins que ces derniers) mais moindre en 2010 puisque s'élevant à 32h03 alors que les hommes salariés sont à 35h38.

3) On suppose donc que ce paradoxe s'explique par le nombre de semaines de congés. En combinant ces données (enquête emploi et enquête emploi du temps), on estime donc que les hommes indépendants ont 3 à 5 semaines de congés contre 14 à 17 semaines pour les femmes indépendantes, ce qui paraît très étonnant sans pour autant être complètement impossible.

 

Il est donc possible que les déclarations dans l'une des sources ne soient pas correctes, par exemple qu'il y ait une surestimation des heures travaillées des femmes non-salariées dans l'enquête emploi. Il est aussi possible qu'il y ait du temps mixte (temps de travail mélangé avec du temps familial), comptabilisé de façon différente dans les deux enquêtes : par exemple, du temps compté comme des heures travaillées dans l'enquête emploi mais comme du temps familial dans l'enquête emploi du temps. Il arrive, en effet, que les indépendants passent du "temps mort" sur leur lieu de travail en l'absence de clients, à se livrer à d'autres activités voire en étant avec leurs enfants tout en assurant leur poste de travail (cf. dans les commerces et l'artisanat). Ces situations ambiguës peuvent conduire à des incohérences dans les déclarations.

 

 

 

 

 

H

entrepreneurs

2005

enquête emploi

DCASPL

54

 

54h00

F

entrepreneurs

2005

enquête emploi

DCASPL

46

 

46h00

F

ensemble

2005

enquête emploi

DCASPL

34

 

34h00

F

cadres

2005

enquête emploi

DCASPL

37

 

37h00

H

salariés contrat long

1999

enquête emploi du temps

INSEE

37

29

37h29

F

salariés contrat long

2010

enquête emploi du temps

INSEE

29

17

29h17

H

salariés contrat long

2010

enquête emploi du temps

INSEE

35

38

35h38

F

salariés contrat long

1999

enquête emploi du temps

INSEE

30

43

30h43

F

indépendants

1999

enquête emploi du temps

INSEE

37

13

37h13

F

indépendants

2010

enquête emploi du temps

INSEE

32

3

32h03

H

indépendants

1999

enquête emploi du temps

INSEE

54

22

54h22

H

indépendants

2010

enquête emploi du temps

INSEE

47

38

47h38

H

indépendants temps complet

2006-2007

enquête emploi

INSEE

56

 

56h00

F

indépendants temps complet

2006-2006

enquête emploi

INSEE

51

 

51h00

Calcul Cyrille par interpolation linéaire

H

indépendants

2004-2005

enquête emploi du temps

INSEE

51

 

51h00

F

indépendants

2004-2005

enquête emploi du temps

INSEE

34

38

34h38

0h00

Calcul Cyrille estimations des semaines travaillées dans l'année

Nombre de semaines travaillées

Nombre de semaines de congés

H

entrepreneurs

2005

enquête emploi

DCASPL

49,1

2,9

F

entrepreneurs

2005

enquête emploi

DCASPL

38,4

13,6

H

indépendants temps complet

2006-2007

enquête emploi

INSEE

47,4

4,6

F

indépendants temps complet

2006-2007

enquête emploi

INSEE

34,7

17,3

---

Le salaire moindre des femmes : une question d’individu ou de profession ? par Arnaud Dupray Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq), chercheur associé au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST ; CNRS, UMR 7317) et Stéphanie Moullet Aix Marseille Université, LEST (CNRS, UMR 7317), Institut régional du travail en 2015:

 

"Selon la théorie du capital humain (Polachek, 1981 ; Mincer, Ofek, 1982), les femmes se concentrent dans les emplois où les risques de déperdition de capital humain en raison des interruptions de carrière sont les plus faibles. Les femmes feraient donc plus volontiers le choix de professions où les risques d’obsolescence technique du capital humain et les obligations de formation dans l’emploi sont limités, autant d’éléments qui ralentiraient leur progression de carrière comparativement à leurs homologues masculins.

 

Toujours dans une perspective mettant en exergue les préférences individuelles, Randall Filer (1983) montre que des préférences inobservées peuvent orienter les femmes vers des métiers comportant certaines caractéristiques spécifiques. Le mécanisme d’autosélection sous-jacent serait motivé par d’autres bénéfices attendus que ceux strictement monétaires, dans une logique de différences compensatrices (Killingsworth, 1987). Plusieurs résultats récents indiquent en effet que les attentes et attitudes des hommes et des femmes diffèrent en moyenne. Nicole Fortin (2008) explique que les femmes accordent une importance particulière à la dimension relationnelle dans une profession et que l’aspect pécuniaire importerait moins que pour les hommes. Les résultats de travaux expérimentaux, quant à eux, révèlent que les femmes ont une plus forte aversion pour le risque et la compétition que les hommes (Crozon, Gneezy, 2009 ; Hogarth et al., 2012), ce qui pourrait atténuer leurs ambitions -professionnelles et les détourner de certains métiers à forte valeur ajoutée salariale."

 

"Aussi bien après trois que dix années de vie professionnelle, les femmes subissent un fort handicap salarial : de façon brute (c’est-à-dire sans prise en compte d’autres caractéristiques que le sexe), le salaire moyen des hommes dépasse déjà celui des femmes de plus de 18 % après trois années dans la vie active et ce différentiel s’accroît pour atteindre 31 % sept ans plus tard voir tableau1).

La différence de rémunération moyenne est nettement plus marquée parmi les actifs qui sont parents qu’entre hommes et femmes sans enfant et cela aux deux dates (par exemple 44 % versus 18 % dix ans après la fin des études). Ce différentiel salarial plus conséquent observé pour les parents s’explique en particulier par l’importance du temps partiel parmi les femmes avec enfant(s) dès la troisième année de vie professionnelle. Ainsi, les jeunes mères sont 32 % à travailler à temps partiel contre 4 % des jeunes pères et seulement 18 % des femmes sans enfant. Dix années après leur entrée sur le marché du travail, la situation n’a pratiquement pas changé : un tiers des mères en emploi dans le secteur privé sont encore à temps partiel (environ 2 % des pères)."

 

"Un autre élément d’explication vient des niveaux de salaires des hommes qui ont un enfant, significativement plus élevés que ceux de leurs homologues sans enfant. Ainsi, les jeunes actifs devenus pères occupent plus souvent que les seconds un poste d’encadrement, après trois ans comme après dix ans de vie active, alors que, chez les femmes, la différence de situation est négligeable."

 

La PCS à 4 chiffres a été utilisée par Arnaud Dupray et Stéphanie Moullet: « Par ailleurs, une autre limite des études récentes en France est de raisonner sur des groupes professionnels trop larges au sein desquels hommes et femmes peuvent ne pas occuper les mêmes professions, ni avoir des niveaux de qualification semblables. Le niveau des professions retenu ici est le plus désagrégé possible et s’appuie sur la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) à quatre chiffres. »

 

« Il apparaît d’abord qu’une grande partie de la variation des salaires relève de l’hétérogénéité des professions, que l’on se place trois ou dix ans après la fin des études, ce qui justifie l’intérêt de la prise en considération du contexte professionnel par l’approche multiniveau. En effet, 47 % de la variance des salaires perçus en 2001 et 43 % en 2008 sont attribuables aux différences entre professions (voir tableaux2 et3). La prise en compte simultanée des facteurs explicatifs des salaires au niveau individuel et au niveau des professions réduit logiquement la part de la variance résiduelle des rémunérations attribuable aux contextes professionnels, laquelle se situe entre 23 % et 25 % après trois ans d’expérience et entre 16 et 20 % au terme des dix ans observés, selon que l’on considère la population dans son ensemble ou les parents et non-parents séparément. »

 

"Intéressons-nous d’abord au niveau individuel et à l’impact salarial du fait d’être une femme toutes choses égales par ailleurs (voir tableaux2 et3, première ligne). Parmi l’ensemble des actifs en emploi, les femmes appartenant à une profession masculine gagnent en moyenne 4,4 % de moins que les hommes, toutes choses égales par ailleurs, après trois ans passés sur le marché du travail. Cette pénalité est essentiellement observée pour les actives sans enfant qui représentent les neuf dixièmes de la population observée à ce moment-là. La situation salariale des femmes se dégrade fortement au terme de dix années de vie active, avec une pénalité moyenne de près de 16 % pour les femmes travaillant dans un univers masculin. Cet écart résulte surtout du désavantage flagrant encouru par les mères de famille par rapport aux pères de famille (–21 % dans les professions masculines alors que les salaires des hommes et des femmes sans enfantsont équivalents, toutes choses égales par ailleurs. Pour leur part, les variables de capital humain (niveau d’études, expérience, ancienneté) et de conditions demploi (temps de travail, contrat de travail, taille de l’entreprise, localisation, responsabilités d’encadrement) introduites au niveau individuel ont les effets attendus."

 

" Ainsi, pour les salariés sans enfant, l’appartenance à un univers professionnel féminin continue de peser sur les niveaux de salaires des hommes comme des femmes alors qu’au niveau individuel, ces dernières ne sont pas traitées différemment de leurs homologues masculins. Parmi les actifs devenus parents, le fait d’être une femme, toutes choses égales par ailleurs, induit une importante décote salariale (– 21 %). Au niveau de la profession, si les pères n’enregistrent aucune pénalité salariale à travailler dans une profession féminine, les mères voient leur pénalité salariale s’accentuer (– 7,7 % additionnels) du fait d’appartenir à une telle profession. En d’autres termes, pour les mères, le fait d’être femme l’emporte sur le caractère féminin de la profession en matière d’écart salarial avec les hommes (également pères). Il est à cet égard important de noter que, même pour une génération récente (sortants du système scolaire en 1998), les écarts de salaire entre hommes et femmes semblent fortement marqués dès lors que l’on devient parent, signe d’une division sexuée toujours forte des rôles familiaux et professionnels."

 

"Si des pratiques discriminatoires ne sont pas à exclure, on peut aussi supposer l’existence de mécanismes d’autosélection qui, par choix (Kleinjans, 2009) ou par contrainte (Corby, Stanworth, 2009), orienteraient des femmes d’une part vers des professions dont le salaire n’est pas le critère privilégié et, d’autre part, vers des professions ouvrant des possibilités accrues d’aménager leur temps de travail. De fait, dans l’enquête Génération 98, des questions permettent d’apporter quelque crédit à cette hypothèse : après dix ans de vie professionnelle, les mères expriment plus souvent « le souhait de rester le plus longtemps possible dans leur emploi » dans les professions féminines (44 %) que dans les professions mixtes (36 %) ou masculines (38 %). Elles sont aussi plus nombreuses à indiquer que leur emploi leur permet de « se réaliser tout à fait sur le plan professionnel » (45 %, contre 38 % dans les professions masculines ou mixtes). Du côté des femmes sans enfant, une pleine réalisation professionnelle n’est pas plus fréquente dans les professions féminines, et ne concerne qu’environ un tiers d’entre elles."

 

"Ainsi, en dépit de salaires en moyenne plus faibles dans ces professions, les mères de famille semblent plus nombreuses à en tirer satisfaction que dans les autres univers professionnels, ce qui est cohérent avec l’hypothèse selon laquelle des mécanismes d’autosélection et de compensation sont à l’œuvre. Il est envisageable qu’une partie de cette population féminine ait opté à dessein pour ces professions afin de disposer par exemple d’une plus grande latitude dans l’organisation de son temps personnel de sorte que l’avancement salarial pourrait apparaître pour certaines femmes comme secondaire par rapport à un souhait de réalisation à la fois personnelle et professionnelle."

 

https://www.cairn.info/revue-travail-et-emploi-2015-4-page-81.htm

 

 

Le mythe du temps partiel subi de façon massive par les femmes : les femmes sont plus heureuses à temps partiel 


Le taux de sous emploi féminin, indicateur permettant d’appréhender le temps partiel subi est de 8,4 % en 2004 contre 1,2 % pour les hommes. 29,5 % des femmes actives occupées sont à temps partiel. En d’autres termes, parmi les femmes à temps partiel, 72 % l’ont choisi et parmi les femmes qui travaillent 92,6 % ne sont pas en sous emploi (contre 98,1 % des hommes). Il serait bien sûr plus rigoureux de s’assurer que des effets de structure n’expliquent pas l’écart hommes femmes quant au sous emploi (cf. infra sur le temps plein subi).

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1046.pdf 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1046.pdf

 

On peut noter que ce chiffre de 8,4 % de temps partiel subi devient 33 % sur le site du gouvernement :

” agir sans tarder sur le temps partiel subi (33 % des femmes) ; ”

 

http://www.gouvernement.fr/gouvernement/femmes du possible dejeuner des femmes ministres du gouvernement

 

Dans l'article intitulé la pseudoscience des surdoués par le psycholinguiste Frank Ramus et le mathématicien et psychologue Nicolas Gauvrit, dénoncent les mythes médiatiques et d'experts sur les surdoués. Ils écrivent :

"Quant au gouvernement, il se fie en grande partie à la force de communication des associations et aux grands médias pour savoir qui est expert[5], ce qui le conduit quelquefois à se rallier sans esprit critique à certains fantasmes."

Ils écrivent aussi :"On voit donc que le discours médiatique et réputé expert sur les surdoués tend à propager globalement l’idée paradoxale selon laquelle la précocité intellectuelle serait une terrible maladie."

http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/

 

 

 


En réalité, un tiers des temps partiels sont non choisis, ce qui est bien différent de prétendre qu’un tiers des femmes subissent le temps partiel. Le temps partiel subi concerne surtout des femmes peu qualifiés ; il est aussi transitoire.


Les femmes qui choisissent le temps partiel se répartissent en deux groupes. Une moitié est à temps partiel pour s'occuper des enfants, de personne(s) dépendante(s) ou pour des travaux ménagers. L'autre moitié l'est par confort.

 

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es349 350b.pdf

 

En supposant que les femmes aient le même taux de sous emploi que les hommes et en supposant qu’aucune femme ne prenne de temps partiel pour des raisons domestiques ou familiales alors le taux de temps partiel serait de 14,1 % pour les femmes contre 6,7 % pour les hommes. 

 

Temps partiel en 2010

F

H

F (struct H)

Taux de sous emploi (temps partiel subi parmi l'emploi total)

8,8

3,3

 

Part de temps partiel (parmi l'emploi total)

30,1

6,7

24,6

Part de temps partiel familial et domestique (parmi l'emploi total)

10,5

 

 

Part de temps partiel confort (parmi l'emploi total)

10,8

 

10,8

Part de temps partiel structurel hors familial/domestique hors subi

 

 

14,1

Part de temps partiel subi parmi les temps partiels

29,2

49,3

13,4

 Champ : actives occupées à temps partiel.

Source : Panel européen de ménages (vague 1), 1994, Insee.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03243

 

Un des arguments du prétendu temps partiel subi de masse par les femmes consiste à dire que les femmes qui se disent à temps partiel choisi pour raisons familiales, seraient à temps partiel subi si elles étaient disponibles pour un temps plein. Une des façons de vérifier cette hypothèse consiste à observer les titulaires de la fonction publique d'Etat qui propose des emplois à temps complet. C'est donc sur demande du personnel qu'un temps partiel peut être accordé. On distingue au sein de la fonction publique d'Etat l'éducation nationale dont le temps de travail (en présentiel) est moindre compte tenu des enseignants aux obligations horaires inférieures à la durée légale du travail (environ la moitié).

Force est de constater que 17,3 % des femmes titulaires de la fonction publique sont à temps incomplet en 1998, sans qu'il soit possible d'invoquer de temps partiel subi. Ce chiffre est comparable au taux de temps partiel non subi dans le secteur privé (21,3 %). Si l'on se penche sur les femmes fonctionnaires (hors éducation nationale), on s'aperçoit que 33 % d'entre elles sont à temps incomplet. 

On retrouve des ordres de grandeur du secteur privé, ce qui invalide l'hypothèse d'un temps partiel subi "masqué" par le temps partiel pour raisons familiales.

Même les femmes fonctionnaires de l'éducation nationale sont à temps incomplet dans 11,3 % des cas. Pourtant, parmi elles se trouve une part élevée d'enseignantes qui bénéficient d'une certaine façon de l'équivalent du "télétravail", puisque les copies peuvent être corrigées à la maison et les cours peuvent être préparés à domicile. 

Quant aux hommes, 2 % à 3 % d'entre eux sont à temps incomplet, chiffre comparable à ce qu'on trouve dans le temps partiel non subi du privé.

 

 

Titulaires fonction publique d'Etat

 H

 F

 Total

 %H

 %F

Temps partiel

10 715

147 093

157 808

7%

93%

Cessation progressive d'activité

6 907

13 713

20 620

33%

67%

Total

17 622

160 806

178 428

10%

90%

Effectifs

710 262

927 922

1 638 184

 

 

Taux de temps partiel

1,50%

15,90%

9,60%

 

 

Taux de cessation progressive

1,00%

1,50%

1,30%

 

 

Taux de temps non complet

2,50%

17,30%

10,90%

 

 

 

 

 

 

 

 

Titulaires hors éducation nationale

 H

 F

 Total

 %H

 %F

Temps partiel

5 817

78 123

83 940

7%

93%

Cessation progressive d'activité

889

6 907

7 796

11%

89%

Total

6 706

85 030

91 736

7%

93%

Effectifs

324 262

259 222

583 484

 

 

Taux de temps partiel

1,80%

30,10%

14,40%

 

 

Taux de cessation progressive

0,30%

2,70%

1,30%

 

 

Taux de temps non complet

2,10%

32,80%

15,70%

 

 

 

 

 

 

 

 

Titulaires éducation nationale

 H

 F

 Total

 %H

 %F

Temps partiel

4 898

68 970

73 868

7%

93%

Cessation progressive d'activité

6 018

6 806

12 824

47%

53%

Total

10 916

75 776

86 692

13%

87%

Effectifs

386 000

668 700

1 054 700

 

 

Taux de temps partiel

1,30%

10,30%

7,00%

 

 

Taux de cessation progressive

1,60%

1,00%

1,20%

 

 

Taux de temps non complet

2,80%

11,30%

8,20%

 

 

 Source : DGAFP, bureau des statistiques, des études et de l'évaluation, calculs de l’auteur, 1998.

http://www.fonction publique.gouv.fr/files/files/statistiques/resulstats/resulstats_series longues_2007.pdf

 

http://www.fonction publique.gouv.fr/files/files/statistiques/point_stat/pointstat_temps_partiel_2000.pdf

 

Malgré toutes ces données la journaliste Gaëlle Picut suggère : "@ Cyrille : je ne suis pas vraiment d’accord avec votre raisonnement. Il me semble que les déductions que vous tirez de l’observation des statistiques du travail à temps partiel dans la fonction publique (notamment dans l’Education Nationale) ne sont pas forcément pertinentes pour le secteur privé. D’autre part, il serait intéressant de
préciser comment les chiffres sur le temps consacré aux études, aux soins aux enfants, au temps libre, etc. ont été obtenus ? est-ce de l’observation ou du déclaratif ?
"

 

http://www.en-aparte.com/2012/03/06/lesecartsdesalaireshommesfemmesunsujetcomplexe/

La comparaison du public et du privé laisse pourtant peu de doutes quant à l’importance du choix dans le temps partiel.

Proportion de temps partiel subi et choisi
parmi les salariés à temps partiel, en moyenne
de 2010 à 2012 (en %)

 

 

Temps partiel subi

Temps partiel choisi

 

Fonction publique

24

76

 

   dont FPE

16

84

 

   dont FPT

38

62

 

   dont FPH

9

91

 

Secteur privé

33

67

 

Source : Enquêtes Emploi 2010, 2011 et 2012 compilées, Insee. Traitement DES-DGAFP.

 

Champ : Actifs salariés de 16 à 65 ans, hors bénéficiaires de contrats aidés. Ménages ordinaires.

 

France métropolitaine

 

 

Part de salariés et proportion de temps partiel subi dans la fonction publique et le secteur privé,
par type de contrats, en moyenne de 2010 à 2012 (en %)

Fonction publique

Secteur privé

 

Part de salariés

Proportion de
temps partiel subi

Part de salariés

Proportion de
temps partiel subi

Fonctionnaire de la FPE et de la FPH

52

0

-

-

Fonctionnaire de la FPT

25

5

-

-

CDI

9

7

85

5

CDD (hors saisonniers)

12

18

7

18

Autres contrats

1

15

9

5

Ensemble

100

4

100

6

Source : Enquêtes Emploi 2010, 2011 et 2012 compilées, Insee. Traitement DES-DGAFP.

Champ : Actifs salariés de 16 à 65 ans, hors bénéficiaires de contrats aidés. Ménages ordinaires. France métropolitaine

 

 

Proportion de salariés à temps partiel subi et choisi, en moyenne de 2010 à 2012 (en %)

 

Fonction publique

 

Secteur privé

 

 

Part de temps
partiel subi

Part de temps
partiel choisi

Part de temps
partiel subi

Part de temps
partiel choisi

Femme

6

20

10

21

Homme

2

4

2

3

Source : Enquêtes Emploi 2010, 2011 et 2012 compilées, Insee. Traitement DES-DGAFP.
Champ : Actifs salariés de 16 à 65 ans, hors bénéficiaires de contrats aidés. Ménages ordinaires. France métropolitaine

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/point_stat/temps-partiel-2016.pdf

 

Effectifs des agents fonctionnaires à temps partiel

 

 

Part des agents
à temps partiel
(en %)

Part des femmes
à temps partiel
(en %)

Part des hommes
à temps partiel
(en %)

FPE

Catégorie A

9,7

13,3

3,4

Catégorie B

11,9

21,6

3,1

Catégorie C

16

22,4

4,8

Total

11,1

16

3,6

FPT

Catégorie A

15,8

22

5,3

Catégorie B

21

27,8

9

Catégorie C

20

30,4

6,4

Total

19,8

29,1

6,6

FPH

Catégorie A

22,2

25

6,7

Catégorie B

26,9

30,6

8

Catégorie C

19,2

23

6

Total

21,7

25,3

6,6

Ensemble FP

Catégorie A

12,3

16,5

3,9

Catégorie B

18,8

26,9

5,4

Catégorie C

19,3

27,1

6,1

Total

16,7

23,1

5,3

Source : Siasp, Insee. Traitement DGAFP   Département des études, des statistiques et des systèmes d’information. Champ : Emplois principaux, tous statuts, situés en métropole et DOM (hors Mayotte), hors COM et étranger. Hors bénéficiaires de contrats aidés.

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/chiffres_cles/pdf/Chiffres-Cles_Web2017.pdf

 

Le taux de femmes vivant seules à temps partiel est de 20,2 % contre 8,7 % pour les hommes vivant seuls, c’est donc le double sans l’effet des enfants et du conjoint. 

Le taux de femmes monoparents à temps partiel est de 28,3 % contre 11,8 % pour les hommes monoparents, c’est donc plus du double sans l’effet du conjoint. 

Le taux de femmes en couple sans enfants à temps partiel est de 25,9 % contre 7,8 % pour les hommes en couple sans enfants, c’est donc le triple sans l’effet des enfants. 

 

Temps partiel selon le sexe et la composition familiale en 2010 (effectif en milliers)

 

 

 

 

 

 

 

 

Femmes

Hommes

Ensemble

Personnes seules (effectif)

1 604

2 076

3 679

dont (en %) :

 

 

 

   à temps complet

79,8

91,3

86,3

   à temps partiel

20,2

8,7

13,7

Familles monoparentales (effectif)

1 320

611

1 932

dont (en %) :

 

 

 

   à temps complet

71,7

88,2

76,9

   à temps partiel

28,3

11,8

23,1

Couple sans enfant (effectif)

2 922

2 969

5 891

dont (en %) :

 

 

 

   à temps complet

74,1

92,2

83,2

   à temps partiel

25,9

7,8

16,8

Couple avec enfant(s) (effectif)

6 000

7 424

13 424

dont (en %) :

 

 

 

   à temps complet

64,7

94,8

81,4

   à temps partiel

35,3

5,2

18,6

 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant).

Source : Insee, enquêtes Emploi du 1er au 4ème trimestre 2010.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF03242

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03243

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF03247

Les statistiques suisses plus détaillées (tranche d’âge des enfants, nombre d’enfants) confirment ces conclusions. Quel que soit le nombre d'enfants, quel que soit l'âge des enfants, les femmes seules consacrent plus de temps que les hommes seuls à leur vie familiale et domestique.

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=le%20m%C3%A9nage%20pour%20lieu%20de%20travail%3A%20le%20temps%20consacr%C3%A9%20au%20travail%20domestique%20et%20familial%20et%20son%20estimation%20mon%C3%A9taire&source=web&cd=2&ved=0CC8QFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.bfs.admin.ch%2Fbfs%2Fportal%2Ffr%2Findex%2Fthemen%2F20%2F22%2Fpubl.Document.78556.pdf&ei=f9lUT8K6C8 G0QGu6IDiDQ&usg=AFQjCNEy_af0bHdHydF3JJtrrPbQNHztbQ&cad=rja

 

L'INSEE écrit :

"Comment les hommes font ils face aux tâches ménagères lorsqu’ils vivent seuls, puisqu’il faut bien manger, s’habiller, nettoyer, etc. ? Le temps consacré aux activités strictement ménagères (cuisine, ménage, courses, linge, etc.) par les hommes seuls représente environ deux tiers du temps consacré à cesmêmes tâches par les femmes seules. De fait, les hommes seuls ne prennent pour faire la cuisine que 60 % du temps mis par les femmes seules, et seulement 50 % pour le ménage et le linge. Aussi, même quand ils sont seuls, le temps minimum que consacrent les hommes à ces activités est bien inférieur à celui des femmes."

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip675.pdf

 Dans l'article Gender Differences in Time Spent on Parenting and Domestic Responsibilities by High-Achieving Young Physician-Researchers

Shruti Jolly, MD, Kent A. Griffith, MS, Rochelle DeCastro, MS, Abigail Stewart, PhD, Peter Ubel, MD, andReshma Jagsi, MD, DPhil écrivent en 2014 que le temps consacré à la recherche par les femmes est réduit en raison des tâches domestiques, à partir de données américaines :

 

"It is noteworthy that although the married or partnered women with children in our sample had a greater total number of hours devoted to domestic and paid labor than married or partnered men with children, the number of hours they devoted to paid work was still lower. In this cohort of research-oriented junior faculty, relatively few hours were spent on teaching and clinical activities, making gender comparisons challenging. However, time spent in research activities was lower in women. This suggests that time spent on domestic labor competes with working time and that the specific activity with which it competes is research. Indeed, research time may be the most flexible aspect of a medical academic career and therefore the one most amenable to compromise when competing demands exist. Alas, it is also the activity most critical to academic success. Therefore, if time spent on domestic labor does crowd out research time, it may be a mechanism by which gender differences in success in otherwise equally apt and motivated persons persist.

"Female physicians were significantly more likely to have spouses or domestic partners who were employed full-time (86% vs. 45%) than their male colleagues. This helps to explain the more equal division of domestic activities reported by women than by men. However, even within the subgroup of our sample with employed spouses or domestic partners, women were more likely to bear most disruptions in child care."

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4131769/

 

 

 

Shruti Jolly (Department of Radiation Oncology, University of Michigan), Kent A. Griffith (Center for Cancer Biostatistics, Washington Heights), Rochelle DeCastro (Center for Bioethics and Social Sciences in Medicine, North Campus Research Complex), Abigail Stewart (Department of Psychology and Women's Studies Program, University of Michigan), Peter Ubel (Fuqua School of Business, Duke University) et Reshma Jagsi (Department of Radiation Oncology, University of Michigan) déplorent le fardeau domestique pesant sur les femmes médecins en particulier :

 

"In summary, this study is, to our knowledge, the first to evaluate the time spent on parenting and domestic activities by a sample of high-achieving Generation X physician-researchers. Although studies of the general population document a persistent gender gap in domestic labor, our finding of a substantial gender gap in this highly select subgroup is striking. Particularly notable is that most men in our sample reported traditionally structured families with spouses or domestic partners who were not employed full-time, a finding that contrasts sharply with the experiences of their female peers. If anything, this difference may make the medical profession particularly resistant toward policies and cultural changes necessary to ensure the success of women, who continue to bear a greater burden of domestic responsibility. Recognition of these trends is essential to allow for the development of appropriate, targeted interventions to ensure the ongoing vitality of the physician-researcher workforce and the medical profession more generally."

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4131769/

 

Mais de façon remarquable, ils ne commentent absolument pas le temps domestique des médecins élevant seuls leurs enfants (génération X) mesurée ici par la médiane du volume hebdomadaire consacré aux tâches évoquées : 31h de travail domestique hebdomadaire pour les femmes médecins élevant seules leurs enfants contre 22h pour les hommes, soit 9h d'écart. Rappelons que pour les femmes en couple avec enfants c'est 44h contre 32h pour les hommes en couple avec enfants, soit 12h d'écart et même 9h d'écart quand on se restreint aux couples avec enfants avec un conjoint en activité.

Le résultat est toutefois surprenant pour les personnes seules sans enfant : cas extrêmement rare les femmes consacrent moins de temps au travail domestique (15h) que les hommes (18h).

Malgré une durée moindre consacrée aux tâches domestiques par les femmes seules sans enfant, leur temps consacré à la recherche s'élève à 40h, soit moins que les hommes seuls sans enfant (44h), autrement dit 4h d'écart par semaine.

Le temps consacré à la recherche par les femmes seules avec enfant est de 33h, soit moins que les hommes seuls avec enfant (39h) soit 6h d'écart hebdomadaire. L'écart de temps consacré à la recherche est ainsi proche de ce qu'on observe en comparant hommes et femmes en couple avec enfants (5h d'écart). L'écart de temps consacré à la recherche entre les hommes et les femmes est ainsi comparable quelle que soit la structure familiale, à l'exception des personnes en couple sans enfant où l'écart est de zéro.

 

En clair, même seules sans enfant, les femmes médecins américaines consacrent 4h par semaine en moins à la recherche par rapport aux hommes. Ce chiffre de 4h est à rapprocher de l'écart de 5h à 6h quand elles sont en couples. Voilà de quoi nuancer le discours des auteurs sur l'impact considérable des tâches domestiques sur l'écart de temps consacré à la recherche.

 

Les femmes seules consacrent donc 50 % de temps en plus voire le double de temps à des activités domestiques, comparées aux hommes seuls. Il y a donc un effet propre.

La sociologue Dominique Méda indique dans son rapport Les inégalités entre les femmes et les hommes :
les facteurs de précarité
:

« Une mesure indirecte consiste à regarder parmi les demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE, ceux qui recherchent un emploi à temps partiel. C’est une mesure du temps partiel « choisi », mais sur la seule population des chômeurs inscrits. En juin 2004, si 84 % des demandes d’emploi à temps partiel émanent des femmes, ce qui correspond à peu près à leur part dans l’emploi à temps partiel, seulement 24,3 % des femmes à la recherche d’un emploi souhaitent un temps partiel, tant pour l’ensemble des femmes que pour celles âgées de 25 à 49 ans (tableau II.11). La part du temps partiel « choisi » serait donc, selon cette mesure, bien faible... »

http://basepub.dauphine.fr/bitstream/handle/123456789/9359/Inegalites%20entre%20les%20femmes%20et%20les%20hommes.PDF?sequence=1

On aboutit pourtant à la conclusion inverse : la part du temps partiel choisi selon cette mesure est très forte puisque le taux s’élève à 24,3 % pour un temps partiel total de 30 %. Il s’agirait de 81 % de temps partiel choisi selon cette mesure indirecte(24,3/30=81), contre 71 % avec la mesure directe.

 

en 2004

Femmes

Hommes

Ensemble

Part des
femmes (en %)

Temps complet

70,0

94,6

83,2

38,9

Temps partiel (1)

30,0

5,4

16,8

82,7

dont :

 

 

 

 

 Moins de 15 heures

4,3

0,7

2,4

84,0

 De 15 à 29 heures

15,5

2,6

8,6

83,6

 30 heures ou plus

9,0

1,4

4,9

84,7

 Non renseigné

1,2

0,7

0,9

60,4

Ensemble

100,0

100,0

100,0

46,3

Effectifs (en milliers)

11 471

13 307

24 778

 

 

(1) : Y compris les personnes n'ayant pas déclaré d'horaires habituels.

 

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF03242

 

 

D'autres travaux scientifiques montrent maintenant que les femmes sont plus heureuses à temps partiel...et que les hommes préfèrent faire plus d'heures. Les Pays bas sont ainsi parmi les européens les plus heureux, en particulier les femmes à temps partiel. 

Les statistiques de l'OCDE révèlent ainsi que les Néerlandaises sont les plus heureuses d'Europe et même de l'ensemble des pays de l'OCDE.

http://www.oecd.org/dataoecd/46/2/37964668.pdf

La journaliste Marike Stellinga indique dans son livre De mythe van het glazen plafond (Le mythe du plafond de verre) que 75% à 80% des néerlandaises sont à temps partiel (p.115) et que 78 % (p.63) d’entre elles seraient satisfaites de la répartition des tâches avec leur conjoint.

Les femmes à temps partiel sont plus heureuses que les autres catégories…Mais ce bonheur ne satisfait pas certains défenseurs des femmes qui y voient une situation patriarcale qu'il faudrait absolument changer.

http://www.homme culture identite.com/article forte hausse de la depression chez les femmes 87809464.html


L'article scientifique PART TIME JOBS: WHAT WOMEN WANT? de Alison L. Booth, Jan C. van Ours aborde le sujet du temps partiel aux Pays bas et confirme la satisfaction des femmes qui préfèrent avoir un moindre volume de temps de travail que les hommes.

http://www.politiquessociales.net/IMG/pdf/show.pdf

Les enfants néerlandais sont les plus heureux d'Europe.

"The relationships domain explores the quality of family and of peer group relationships which is gauged by how easily children find it to talk with their parents or with their classmates. Again the Netherlands tops the table (followed by Slovenia and Sweden). France is the worst performer whilst the UK is roughly in the middle of the table. France’s position stems from bad results on both classmate and parentchild relationships; both areas on which neighbouring Netherlands does well."

http://www.cpag.org.uk/info/ChildWellbeingandChildPoverty.pdf

 

Dans l’article Les trajectoires professionnelles en début de vie active : quel impact des contrats temporaires ? Sylvie Blasco et Pauline Givord remarquent :

 

« Les hommes qui occupent un emploi temporaire connaissent plus rapidement que les femmes une transition vers un emploi stable (cf. graphique I). Cette différence entre hommes et femmes est encore plus forte lorsque l’on considère les sorties vers l’emploi stable à partir du nonemploi (cf. graphique II). Ce résultat semble en grande partie dû aux moindres sorties de l’inactivité vers l’emploi chez les femmes (3). »

 

« La plupart des caractéristiques disponibles susceptibles d’affecter les intensités de transition d’un état à un autre ont été retenues pour l’analyse : outre l’âge et le diplôme, la nationalité (française ou pas), ainsi que la présence de jeunes enfants (moins de trois ans) dans le ménage au début de l’épisode (5)5. C’est sur cette dimension que les contrastes sont les plus marqués entre hommes et femmes (cf. tableaux 4 et 5). La présence de jeunes enfants fragilise la situation professionnelle des jeunes femmes.

Les transitions entre emploi temporaire et emploi stable sont ainsi considérablement diminuées, alors que les transitions vers le nonemploi (chômage ou inactivité) sont plus probables (traduisant très probablement des départs vers l’inactivité). De manière plus surprenante, la présence de jeunes enfants coïncide avec une situation plus favorable pour les hommes : les transitions de l’emploi temporaire vers l’emploi stable sont plus fréquentes, et celles vers le nonemploi moins probables (6). »

 

« Les estimations mettent en évidence l’influence importante des caractéristiques individuelles sur les transitions.

Elles montrent également que le fait de passer par tel ou tel état du marché du travail peut avoir un effet à long terme sur la trajectoire professionnelle. Passer par un emploi temporaire en début de carrière peut donc avoir une incidence sur le plus long terme.

Plus précisément, l’emploi temporaire conduit plus souvent au non-emploi (chômage et inactivité) qu’à l’emploi stable. Cependant, les transitions vers l’emploi stable évoluent de manière non linéaire avec le temps passé dans un emploi temporaire. Les caractéristiques individuelles inobservées semblent peu importantes pour les hommes, mais le seraient davantage pour les femmes. »

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1377298?sommaire=1377306

 

Les chercheuses s'étonnent de ce que les hommes trouvent plus rapidement du travail quand ils ont de jeunes enfants. La littérature envisage rarement - voire jamais - que les hommes puissent eux-mêmes subir des contraintes ou stéréotypes les poussant à contribuer au bien-être matériel de leur famille. C'est pourtant, ce raisonnement qui est effectué dans le cas des femmes quand on s'aperçoit de leur surinvestissement de la sphère domestique. Il semblerait que le pendant masculin de ce phénomène soit le surinvestissement professionnel quand le discours ambiant s'évertue à y voir un privilège. S'agirait-il d'une charge, d'une sorte de contrainte familiale de disposer de ressources ? Finalement, il se pourrait que le phénomène sous-jacent à ces statistiques soit la rémanence du modèle traditionnel, en dépit des évolutions qui l'ont estompé.

 

 

Selon l’économiste Barbara Petrongolo, les femmes seraient plutôt satisfaites de travailler à temps partiel.

« Le travail féminin étant comparativement plus productif dans le tertiaire, il est beaucoup plus demandé dans ce secteur.

Outre ces comparaisons internationales, j’ai travaillé sur la question de l’emploi à temps partiel en Grande Bretagne qui concerne environ 44 % des femmes. Quand on interroge ces dernières, la plupart sont plutôt contentes de leurs horaires de travail et de l’équilibre entre leur vie de famille et leur vie professionnelle. Cependant, la sanction en termes de salaire horaire est plutôt lourde puisqu’il s’agit de travail peu qualifié tel que du travail d’entretien ou d’assistanat. »

http://www.parisschoolofeconomics.eu/spip.php?page=article&id_article=2135#partie2

Les femmes travaillant dans l’industrie sont globalement plus satisfaites de leur durée de travail que les hommes, comme l’atteste le SESSI :

"L’interdiction du travail de nuit pour les femmes dans l’industrie a été complètement levée en 2001. Cependant, au-delà des contraintes réglementaires, les modes de vie et les obligations familiales conduisent très peu de femmes à travailler en soirée ou la nuit. 78 % ne travaillent jamais entre vingt heures et minuit, 92 % entre minuit et cinq heures. Ces proportions dépassent de vingt points celles des hommes."

 

"Les femmes sont également plus nombreuses que les hommes à ne pas

travailler le week-end : 69 % ne travaillent jamais le samedi, 87 % le dimanche

(respectivement 54 % et 77 % pour les hommes)."

 

"Rares sont les femmes qui veulent modifier leur durée de travail (avec une

variation correspondante de leur rémunération) : seules 11 %, en moyenne, désirent la rallonger et 4 % la réduire. La plupart des femmes qui aimeraient travailler plus ne cherchent pas pour autant à changer d'emploi. Elles ne sont que 11 % à l'envisager, 15 % à ne pas l'exclure. Les hommes, bien que beaucoup moins souvent à temps partiel et plus fréquemment audelà de 40 heures hebdomadaires, sont plus nombreux à vouloir travailler davantage (15 % d’entre eux). La satisfaction vis-à-vis du temps de travail dépend d’autres facteurs que de la durée elle-même : vie familiale, vie personnelle, conditions de travail. Très peu de femmes dans la construction navale, aéronautique et ferroviaire ou dans la production de combustibles-carburants (4 %) ont envie de travailler davantage. Dans ce dernier secteur, où la durée hebdomadaire dépasse fréquemment 40 heures, beaucoup (13 %) aimeraient réduire leur activité."

 

"Les femmes travaillant dans l’industrie percevaient, en 2001, une rémunération nette horaire inférieure de 21 % à celle des hommes. Le déficit de rémunération atteint même 30 % pour les femmes chefs d’entreprise de 10 salariés et plus ou professions intermédiaires administratives et commerciales. La moindre qualification des emplois féminins contribue à l'écart de salaire, qui reste toutefois de 17 % si l’on raisonne à catégorie socio-professionnelle comparable. Dans une moindre mesure, la différence de structure d’âge contribue pour deux points à l’écart de rémunération. En revanche, les différences d’appartenance aux secteurs d’activité ne pénalisent pas les femmes. À répartition sectorielle comparable, l’écart se maintient.

Au sein de l’industrie manufacturière, l’activité la plus rémunératrice – la

pharmacie-parfumerie – et celle qui l’est le moins – l’habillement – sont aussi les plus féminisées.

Le travail à temps partiel, beaucoup plus répandu chez les femmes, n’est pas

pénalisant : en moyenne, le salaire horaire est supérieur de 1 % à celui des temps

complets.

D’autres facteurs peuvent contribuer aux écarts de salaires, l’ancienneté par

exemple. Mais lorsque l’on élimine les effets de ces phénomènes « mesurables »,

le salaire moyen des femmes apparaît inférieur d’environ 14 points à celui de

leurs collègues masculins, ce qui reflète probablement certaines formes de

discrimination dans les niveaux de rémunération."

 

 

https://web.archive.org/web/20151207010140/http://www.insee.fr/sessi/4pages/pdf/4p200.pdf

 


En France, en moyenne, hommes et femmes ont un niveau de satisfaction de leur vie comparable

Malgré des écarts de situations objectives dans la plupart des facteurs qui jouent sur la qualité de vie, hommes et femmes déclarent en moyenne le même niveau de satisfaction global de leur vie. Sur une échelle de 0 à 10, Ils déclarent en moyenne une satisfaction dans la vie de 7. 

http://www.insee.fr/fr/ppp/comm_presse/comm/EMBdp_parite_web.pdf

 

Aux Etats Unis, les économistes Justin Wolfers and Betsey Stevenson montrent que les femmes sont moins heureuses aujourd’hui que dans les années 1970.

http://isites.harvard.edu/fs/docs/icb.topic457678.files//WomensHappiness.pdf

Selon le professeur de psychologie Hans Ulrich Wittchen de l’Université de Dresde, les femmes européennes auraient deux fois plus de chances d’être dépressives que dans les années 1970.

http://www.telegraph.co.uk/health/8740278/Women more than twice as likely to be depressed.html


 

L’organisation internationale du travail a consacré une étude au temps de travail. La figure 11 (page 31 ou 37) montre que les pays où il y a une plus grande part de femmes (plus de 30%) ayant des heures excessives de travail professionnel sont : Jordanie, Philippines, Arabie saoudite, Turquie, Nigéria, Ethiopie. Dans les pays occidentaux cette part ne dépasse jamais 10%.

http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/   ed_protect/   protrav/   travail/documents/publication/wcms_161741.pdf

 


D’autres indicateurs traduisent la plus grande implication masculine au travail, comme la durée annuelle de travail des personnes à temps complet en 2004.

En 2004, les cadres masculins travaillaient en moyenne 1930 heures, soit 45h25 par semaine de travail, si l'on exclut les vacances, jours RTT et jours fériés. Les cadres féminins font 40h par semaine. Il va de soi qu'on ne comptabilise pas le travail informel fait à domicile ou dans les transports.

Durée annuelle du travail plus élevée pour les hommes en 2004

Hommes

Femmes

Ensemble

Cadres

1 930

1 700

1 870

Professions intermédiaires

1 690

1 550

1 640

Employés

1 680

1 580

1 610

Ouvriers

1 630

1 520

1 610

Ensemble

1 700

1 570

1 650

Champ : salariés à temps complet hors enseignants.

Source : enquêtes Emploi 2003 2004, Insee

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1066&reg_id=0

http://www.gouvernement.fr/gouvernement/femmes du possible dejeuner des femmes ministres du gouvernement

En 2001, la durée hebdomadaire de travail des cadres masculins est de 45h contre 42h30 pour les femmes cadres.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP881.pdf

 

La question du temps plein subi est rarement abordée. Et pourtant on compte plus de femmes que d’hommes qui veulent travailler moins.

L'Insee indique à la page 9 ou 108 de la publication Aspirer à changer d’emploi ou à modifier son temps de travail que 2,6 % des femmes en emploi souhaitent travailler moins contre 1,5 % des hommes en emploi.

" Les personnes souhaitant réduire leur nombre d’heures travaillées exercent le plus souvent une activité professionnelle à temps plein. Cependant près de 10 % d’entre elles travaillent à temps partiel. Les personnes souhaitant réduire leur temps de travail sont plus souvent des non salariés, des personnes très diplômées et des femmes (figure 1). Toutes choses égales par ailleurs, les femmes ont une probabilité de souhaiter moins travailler qui est deux fois supérieure à celle des hommes. Les raisons en sont principalement familiales : la probabilité de souhaiter réduire le volume de travail augmente lorsqu’il y a au moins un enfant de moins de trois ans dans le foyer."

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/EMPLOIR08k.PDF

Le Conseil d’analyse économique, via Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg :"Il est temps de revoir

l’image du temps partiel trop souvent considéré comme subi alors que 60 %

des personnes concernées ne voudraient pas travailler plus. Il y aussi et

surtout un nombre bien plus important de personnes à temps plein qui voudraient

travailler moins. En 1999, un rapport de Gilbert Cette pour le CAE

montrait que les temps pleins subis étaient trois fois plus nombreux que les

temps partiels subis(3). Aujourd’hui, les cartes ont été brouillées avec les

35 heures, et le rapport nous apprend que selon les sondages une proportion minoritaire mais croissante de travailleurs (40 %), à temps plein ou à temps partiel, voudrait travailler plus pour gagner plus."

 

http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/068.pdf

 

Le diaporama du séminaire inégalités du 18 janvier 2019 consacré au temps partiel et à la ségrégation professionnelle est en accès libre sur le site de l'INSEE. C'est Karine Briard de la DARES qui a fait la présentation.

https://www.insee.fr/fr/information/1895004

Tout d'abord en page 13, on peut lire : "Thèses fondées sur la primauté des effets d’offre de travail • Capital humain ; différences compensatrices → Contestées empiriquement"

Selon Karine Briard, il n'y aurait donc pas de base empirique soutenant que des différences de rémunération soient liées à l'offre de travail, en clair à la productivité, malgré de nombreux travaux sur le sujet : Joyce Burnette (2009), Jacques Mairesse (2015), Cecilia Garcia-Penalosa (2014), Mario Piacentini (2013), Maria Stanfors (2014).

Aux pages 26 et 27 on trouve les odds ratio pour le temps partiel contraint selon que la profession soit féminine ou masculine et selon qu'on soit un homme ou une femme. La référence étant les hommes travaillant dans une profession féminine, on peut calculer les chances d'être à temps partiel contraint par rapport à cette référence. On obtient ainsi que les hommes exerçant dans des professions masculines ont 18,3 %de chances en moins d'être à temps partiel contraint par rapport à la référence (hommes exerçant dans des professions féminines) contre 10,5 % en moins pour les femmes par rapport à cette même référence. Par contre, les femmes exerçant dans des professions féminines ont 9,1 % de chances de plus d'être à temps partiel contraint par rapport à cette référence. Ces données sont à interpréter à profil comparable selon le modèle de régression utilisé.

Il y a donc +/- 9 % d'écart de chances d'être à temps partiel contraint selon le sexe.

A noter qu'ici q/(1-q) étant une constante (pour la référence), il est plus simple de le fixer à 1 pour les calculs intermédiaires même s'il est différent de 1 en réalité.

odds ratio (p/(1-p)/q/(1-q))

(odds ratio)/(odds ratio+1)

((odds ratio)/(odds ratio+1))/0,5-1

rapport de chances

probabilité d'être à TP contraint

% relatif d'être à TP contraint

H prof masc

(p/(1-p)

0,69

0,408284024

-0,18343195

F prof masc

(p/(1-p)

0,81

0,447513812

-0,10497238

F prof fém

(p/(1-p)

1,2

0,545454545

0,09090909

H prof fém

q/(1-q) fixé à 1 car référence

1

0,5

0

 

La question de l’appétence

Dans leur article Hommes compétitifs, femmes coopératives ? paru le 03/02/2012 Peter Kuhn et Marie-Claire Villeval écrivent : « Si l’on est convaincu de l’existence de processus discriminatoires du côté de la demande de travail, la relativement faible présence des femmes dans les positions de responsabilité dans les entreprises ou les instances de décision publique reste une énigme. »

Ils écrivent que « L’économie comportementale suggère que la sous-représentation des femmes en haut des pyramides hiérarchiques vient en partie de la moindre attirance des femmes pour la compétition, qui les conduirait à ne pas briguer de hautes fonctions. »

Selon Villeval et Kuhn : « Il existe trois sources de différences de comportement entre hommes et femmes face au choix de la rémunération d’équipe :

- l’existence de croyances plus optimistes des femmes sur la performance probable de leur co-équipier, ce qui les incite à préférer le mode collectif, alors que les hommes ont davantage tendance à sous-estimer les capacités des autres ;

- en sens inverse, une plus grande réactivité des hommes face à l’introduction d’une incitation monétaire additionnelle, même faible ;

- une préférence intrinsèque supérieure des femmes pour un mode de rémunération coopératif et égalitaire. »

L’expérience d’économie comportementale de Villeval et Kuhn consiste à proposer à des hommes et des femmes, une rémunération individualisée à la pièce ou alors une rémunération collective, fonction de la performance du groupe. La rémunération collective consiste simplement en un partage égalitaire, le taux à la pièce étant le même que celui de la rémunération individualisée : 11 % des hommes contre 41 % des femmes choisissent ce mode de rémunération.

 

 

 

L’écart salarial dans la fonction publique

La fonction publique qu'on peut considérer comme étant aux antipodes de la création d'entreprises (en particulier en dehors des fonctions d'encadrement), en termes de prise de risque compte plus de femmes que d'hommes (58,9% de femmes en 2007 pour les trois fonctions publiques). La fonction publique d'Etat, dont le statut "égalitaire" prête moins le flanc aux discriminations salariales, enregistre tout de même des écarts salariaux significatifs par rapport au privé, bien qu'inférieurs ( 13,3% pour les femmes en 2007 en prenant en compte des équivalents temps plein, soit 15,3 % pour les hommes). L'écart pour les employés et ouvriers est de  3,5%, contre  9,1% pour les professions intermédiaires (soit 3,6 % contre 10 % pour les hommes) et  18,4% pour les cadres (soit 22,5 % pour les hommes). Compte tenu des marges de manœuvre relativement réduites de différenciation salariale dans le public, ces écarts sont surtout imputables à des secteurs d'activité, des postes ou corps différents.


http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03189

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATCCF04107®_id=0

Dans la fonction publique, le compte épargne temps est un dispositif qui permet de ne pas prendre tous les congés auxquels on a droit mais de les épargner. Une fois épargnés, ces congés peuvent être reportés à une autre année que l’année en cours ou convertis sous forme monétaire ce qui permet de gagner de l’argent au lieu de prendre des congés ou encore de les convertir pour augmenter ses droits à la retraite.

« Les femmes utilisent moins le CET que les hommes

Ce dispositif est deux fois moins utilisé par les femmes de la fonction publique d’État que par les hommes : 7 % d’entre elles ont ouvert un CET contre 13 % de leurs collègues masculins. Elles épargnent également moins de jours : 18 jours pour les femmes contre 25 pour les hommes. Cette situation est en partie due à leur faible représentation dans l’encadrement supérieur et dans les corps de la Police nationale, premiers utilisateurs du dispositif. Mais à catégorie hiérarchique, ministère ou âge identiques, elles restent moins nombreuses à avoir ouvert un compte. Il est probable qu’il s’agit là d’une utilisation différente par les femmes du dispositif de l’aménagement et de la réduction du temps de travail mis en place en 2002. Elles semblent avoir choisi d’utiliser les jours RTT pour réduire leur temps de travail hebdomadaire et substituer les journées RTT au temps partiel. Certaines femmes travaillant à temps partiel ont pu revenir à un temps complet tout en bénéficiant de la souplesse d’organisation du temps de travail dont elles avaient besoin. En effet, après une progression régulière jusqu’en 2001 du temps partiel, celui ci a légèrement diminué entre 2002 et 2004. Plus de 5 000 personnes ont renoncé à travailler à temps partiel, notamment parmi celles qui avaient choisi le temps partiel à 90%. »

https://www.fonction publique.gouv.fr/bilan de lutilisation des comptes epargne temps au 31 decembre 2005 dans la fonction publique de

Les données montrent que plus la catégorie du fonctionnaire est élevée, plus il y a de chances qu’il convertisse des jours de congés de son compte épargne temps en rémunération pour l’année 2013.

https://www.fonction publique.gouv.fr/files/files/statistiques/rapports_annuels/2014/pdf/RA_2014_THEME_8.pdf

L’effet combiné de ces travaux du ministère de la fonction publique suggère que les femmes convertissent probablement moins de congés de leur compte épargne temps en rémunération supplémentaire.

En 2015, selon le ministère de l’éducation nationale dans sa publication parue en 2018, l’écart salarial entre enseignants et enseignantes est de 13,9 % de moins pour les femmes, 9,7 % d’écart pour les enseignants du premier degré, 8,7 % d’écart pour ceux du second degré. Le modèle statistique ne prend en compte que 5 variables :

-      Age

-      Corps-grade

-      Quotité de rémunération

-      Zone territoriale d'affectation

-      Fonctions d'enseignement

La part inexpliquée est inférieure à 3 %. Toutefois, toute l’information détaillée quant à la rémunération n’étant pas disponible dans la base de données utilisée, il est certain que la totalité de l’écart s’explique. Le nombre de variables jouant sur la rémunération des enseignants :

"L’attribution de ces compléments de salaire est subordonnée au niveau d’enseignement (premier degré − second degré), à certaines caractéristiques propres à l’établissement d’affectation comme le fait d’être en éducation prioritaire et enfin aux fonctions exercées telles que professeur principal, directeur d’école, remplaçant, etc.

Suivi et accompagnement / orientation des élèves (ISAE et ISOE), fonction de direction d'école, scolarisation des élèves handicapés, remplacement, affectation en éducation prioritaire, enseignement en SEGPA, indemnité de vie chère (DOM), etc.

 

Heures supplémentaires, suivi et orientation des élèves (ISOE), fonction de professeur principal, remplacement, affectation en éducation prioritaire, service d'enseignement en 1re et terminale, en CPGE, scolarisation des élèves handicapés, indemnité de vie chère (DOM), etc.

 

Dans les DOM, les fonctionnaires ne perçoivent pas d’indemnité de résidence mais une « indemnité de vie chère », augmentant de 30 % à 53 % le TIB selon le département. Dans cet article, nous distinguons quatre zones territoriales d’affectation : les zones 1, 2 et 3 en France métropolitaine et la zone DOM."

Mais plus on est ignorant, plus on crie à la discrimination car les choses paraissent simples (par simplisme)...

 

« Dans le second degré, des travaux qualitatifs, sous la forme d’entretiens, ont illustré plusieurs des mécanismes en jeu dans la formation des inégalités de salaire chez les enseignants. Ces travaux soulignent notamment que les choix ou contraintes de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle participent au creusement des inégalités salariales à partir de la naissance des enfants, les femmes se mettant davantage à temps partiel, étant plus réticentes à prendre des heures supplémentaires ou à accepter la fonction de professeur principal et ne percevant donc pas les primes qui leur sont associées [Cau-Bareille, 2016]. La problématique de la vie familiale peut encore contribuer à une moindre présence des femmes dans les classes « à enjeux » du lycée, première et terminale, ainsi que dans les classes post-bac, également associées à des conditions de rémunération plus favorables [Jarty, 2009]. Ainsi, en 2015, 6 % des professeurs certifiés, agrégés et de chaire supérieure de sexe masculin enseignent en classe post-baccalauréat contre 3  % de leurs homologues de sexe féminin. Cela concerne la totalité des professeurs et professeures de chaire supérieure, 18 % des agrégés contre 11 % des agrégées, et 2 % des certifiés contre 1 % des certifiées. Par ailleurs, parmi les enseignants du second degré, 93,1 % des hommes perçoivent des rémunérations pour heures supplémentaires contre 88,6 % des femmes. Enfin, dans le premier comme dans le second degré, les hommes exercent plus souvent dans les DOM (5,4 % d’entre eux contre 4,1 % pour les enseignantes), ce qui constitue également une situation les avantageant d’un point de vue salarial  Annexe 3  p. 225. Ainsi, les femmes occupent, en moyenne, des postes ou des fonctions qui génèrent moins de compléments salariaux. »

http://cache.media.education.gouv.fr/file/revue_96/68/6/DEPP-EF96-2018-article-10-ecarts-salaires-enseignantes-enseignants-france_905686.pdf

Le cas des professeurs des écoles est particulièrement intéressant. En effet, la création de ce nouveau corps censé se substituer à celui des instituteurs, avec une période de transition, illustre l'impact des choix sur la rémunération. D'une part, il y a ceux qui ont choisi de rester dans le corps des instituteurs avec l'inconvénient d'une moindre rémunération et d'une moindre retraite mais l'avantage de conserver le droit au logement gratuit, droit rattaché au corps des instituteurs. Le fait de ne pas se voir imposer l'entrée dans le nouveau corps a été défendu par les syndicats et correspond de fait à une obligation légale. D'autre part, certains ont choisi d'intégrer le nouveau corps perdant l'avantage du droit au logement et un départ en retraite plus précoce, mais bénéficiant d'une grille d'avancement plus intéressante. Or, il s'avère que les femmes ont été relativement plus nombreuses à demeurer institutrices que les hommes.

« Question écrite n° 05639 de M. Michel Le Scouarnec (Morbihan - CRC)

publiée dans le JO Sénat du 04/04/2013 - page 1052

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le processus d'intégration dans le corps des professeurs des écoles des instituteurs et institutrices retraités. En effet, lorsque le corps des professeurs des écoles a été créé en 1990, il était convenu que cette mesure s'accompagnait d'un dispositif d'intégration des instituteurs en activité. Au terme d'un accord conclu en 1998 entre le ministère de l'éducation nationale et certaines organisations syndicales, il avait été arrêté que le processus d'unification devait être définitivement clos en 2007. Cette disposition devait conduire à une extinction du corps des instituteurs cette même année et précisait ainsi la date à laquelle devait commencer l'assimilation des instituteurs retraités dans le corps des professeurs des écoles. L'article 66 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites précise que la procédure d'intégration des retraités ne peut intervenir avant la suppression du corps des instituteurs par l'intégration ou le départ à la retraite de la totalité des instituteurs. Or, force est de constater qu'une partie des intéressés n'auraient toujours pas demandé leur assimilation. Cela est dommageable pour celles et ceux qui sont dans l'attente de cette mesure puisqu'elle influe directement sur le montant de leurs pensions. Par ailleurs, l'assimilation des instituteurs actifs ne saurait se faire à marche forcée contre leur volonté. C'est pourquoi, il lui demande les mesures envisagées afin que les modalités d'assimilation des institutrices et instituteurs retraités dans le corps des professeurs des écoles soient enfin mises en œuvre pour permettre ainsi une juste revalorisation des pensions des instituteurs retraités.

 

 

Réponse du Ministère de l'éducation nationale

publiée dans le JO Sénat du 22/08/2013 - page 2448

La création du corps des professeurs des écoles en 1990 prévoyait l'intégration, par voie de listes d'aptitude et premiers concours internes, des 320 000 instituteurs alors en activité. À la suite du relevé de conclusions relatif à l'enseignement primaire du 10 juillet 1998, le processus d'intégration a été accéléré pour être porté à un total de 20 735 intégrations annuelles, ce qui devait conduire à une extinction du corps des instituteurs dès 2007. Toutefois, cet objectif ne pouvait être atteint qu'avec la volonté des instituteurs de rejoindre le corps des professeurs des écoles. Or le choix exprimé par certains instituteurs de demeurer dans leur corps, en raison notamment du droit au logement qui leur est réservé en application de l'article L. 212-5 du code de l'éducation, retarde l'extinction effective et définitive du corps des instituteurs dont l'effectif s'élève en octobre 2012 à 7 417 enseignants. Cet effectif encore significatif ne permet pas juridiquement d'envisager, en application du IV de l'article 66 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites, l'assimilation entre les pensions des instituteurs et celles des professeurs des écoles. En effet, cette assimilation ne peut intervenir avant la date d'extinction du corps qui coïncidera avec celle de l'intégration dans le corps des professeurs des écoles ou celle du départ à la retraite des derniers instituteurs en activité, principe au demeurant acté par le relevé de conclusions du 10 juillet 1998 aux termes duquel « lorsque tous les instituteurs auront été intégrés dans le corps des professeurs des écoles, il sera procédé à l'assimilation des retraités ». La consubstantialité entre l'assimilation des pensions et l'extinction définitive d'un corps est relevée par le juge administratif qui considère qu'il résulte des dispositions de l'article 66 de la loi du 21 août 2003 que les décrets d'assimilation « concernent les seuls corps ou grades effectivement supprimés à la suite d'une mise en extinction décidée par une réforme statutaire intervenue avant le 1er janvier 2004 » (Conseil d'État, n° 294433, 29 octobre 2008 ; Conseil d'État, n° 338970, 10 juin 2011 ; Conseil d'État, n° 344200, 21 mars 2012). Les conditions prévalant à la prise de mesures réglementaires d'assimilation des pensions des instituteurs ne paraissent donc pas à ce jour juridiquement réunies. Le ministère reste toutefois particulièrement attentif sur cette question et son appréhension. »

 

https://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130405639.html

« Dispositions relatives au logement des instituteurs et des professeurs des écoles par les communes

11e législature

Question écrite n° 02983 de M. Denis Badré (Hauts-de-Seine - UC)

publiée dans le JO Sénat du 25/09/1997 - page 2510

M. Denis Badré appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les dispositions relatives au logement des instituteurs et des professeurs des écoles par les communes. En effet, l'application du décret no 90-680 du 1er août 1990 qui précise que les professeurs des écoles ne bénéficient pas du droit au logement soulève de nombreuses difficultés. Elle paraît également aller à l'encontre des principes de décentralisation. Plusieurs exemples montrent qu'une stricte application des textes réglementaires peut déboucher sur des impasses. Il en va ainsi du logement attenant à une école régulièrement occupé par les directeurs successifs de l'établissement. Un nouveau directeur, professeur des écoles doit renoncer à ce logement au profit d'un instituteur d'une autre école de la commune. Que se passera-t-il, toutefois, si, un an après, le directeur - professeur des écoles - est à son tour remplacé par un directeur instituteur ? Par ailleurs, la stricte application de la législation actuelle obligera les communes à expulser de leur logement les enseignants intégrant le corps des professeurs des écoles pour loger les instituteurs même proches de la retraite, au lieu de les laisser sur place moyennant une redevance. Par contre, le corps des instituteurs étant appelé à s'éteindre, un instituteur qui entre aujourd'hui dans un logement de fonction le conservera même s'il intègre le corps des professeurs des écoles. Enfin, le nombre de logements destinés aux enseignants, le confort de ces logements, la situation géographique, la qualité des transports et de l'environnement en général sont très variables d'une commune à l'autre. Ceci ne peut qu'accroître les inégalités de traitement des enseignants selon leur commune d'affectation, les avantages ou inconvénients comparés entre les deux solutions (être logé ou percevoir une indemnité représentative) peuvent en effet varier considérablement. Le ministère de l'éducation nationale entend-il confirmer la réglementation actuelle ou serait-il disposé à la modifier en cherchant à réduire les injustices qu'elle crée, en la simplifiant et en laissant aux maires le choix entre le paiement d'une indemnité représentative ou l'attribution d'un logement aux enseignants de sa commune ? Une telle simplification aurait le mérite de se situer dans l'esprit de la décentralisation et entraînerait une diminution du nombre de contentieux.

 

 

Réponse du ministère : Éducation

publiée dans le JO Sénat du 06/11/1997 - page 3071

Réponse. - Le droit au logement des instituteurs est régi par les dispositions des lois du 30 octobre 1886 et du 19 juillet 1889, qui font obligation aux communes de mettre à titre gratuit un logement convenable à la disposition des instituteurs attachés à leurs écoles et, à défaut seulement, de leur verser une indemnité représentative de logement (IRL). La volonté de revaloriser la fonction enseignante du premier degré s'est notamment traduite par la création du corps des professeurs des écoles prévue par le décret no 90.680 du 1er août 1990. Ce nouveau corps, classé en catégorie A, comporte un échelonnement indiciaire aligné sur celui des professeurs certifiés. Cette véritable revalorisation, aussi bien en termes de niveau de recrutement qu'en termes de rémunération, ne justifie plus qu'un droit au logement soit maintenu. Les instituteurs et les directeurs d'école intégrés dans le corps des professeurs des écoles peuvent néanmoins conserver le logement de fonction dont ils bénéficiaient précédemment. Les intéressés deviennent, le cas échéant, des locataires de droit commun continuant d'occuper leur logement au titre d'un contrat de location. Aucun texte législatif ou réglementaire ne fixant les modalités de détermination du montant des loyers réclamés aux professeurs des écoles logés par les communes, celles-ci peuvent légalement demander le versement d'un loyer fixé par délibération du conseil municipal en fonction des tarifs admis dans la commune, de ceux pratiqués dans les HLM, ou de tout autre critère. Si rien ne s'oppose à ce que les communes proposent aux professeurs des écoles qui, en tant qu'instituteurs, étaient précédemment logés de conserver leur logement, le caractère précaire et révocable de l'attribution du logement doit toutefois être précisé dans les clauses du contrat de location. Cette interprétation découle d'une jurisprudence constante du Conseil d'Etat, dont l'arrêt de principe " CE 3 avril 1991, commune de Saint-Leu-la-Forêt contre M. Peyragrosse " précise que les logements de fonction sis dans l'enceinte scolaire sont destinés aux instituteurs. Si les communes peuvent utiliser provisoirement les logements dont elles disposent et qui ne sont pas effectivement occupés par des instituteurs, elles ne peuvent les mettre à la disposition de tiers que dans des conditions compatibles avec leur obligation de les mettre, en vue de la rentrée scolaire suivante, à la disposition des instituteurs qui en feraient la demande. Par ailleurs, le fait que la commune attribue prioritairement le logement sis dans les locaux scolaires à un professeur des écoles précédemment instituteur ou même nouvellement recruté par concours, plutôt qu'à un tiers non-enseignant, peut en opportunité apparaître comme justifié, d'autant que ces logements demeurent grevés d'une affectation au service public de l'éducation. En l'absence de charge particulière correspondant au logement des professeurs des écoles, aucun transfert de ressources de l'Etat vers les communes n'est intervenu, et il n'appartenait pas au ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie d'édicter des règles générales en matière d'attribution ou de récupération par les communes des anciens logements de fonction. Si le logement détenu antérieurement par un instituteur est situé hors de l'enceinte scolaire, il y a lieu de faire application de la loi no 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs. Le bail à intervenir est dans cette hypothèse un contrat de droit privé. Enfin, afin d'éviter toute perte éventuelle de rémunération due à la disparition du droit au logement, une indemnité différentielle est allouée en tant que de besoin aux professeurs des écoles précédemment instituteurs qui étaient logés ou percevaient l'indemnité représentative en tenant lieu. Cette situation ne constitue pas une source d'injustice. Il s'agit simplement du résultat de l'existence simultanée de deux corps distincts d'enseignants du premier degré ayant chacun des avantages spécifiques. Il n'est pas envisagé de modifier le dispositif actuellement en vigueur. ; disparition du droit au logement, une indemnité différentielle est allouée en tant que de besoin aux professeurs des écoles précédemment instituteurs qui étaient logés ou percevaient l'indemnité représentative en tenant lieu. Cette situation ne constitue pas une source d'injustice. Il s'agit simplement du résultat de l'existence simultanée de deux corps distincts d'enseignants du premier degré ayant chacun des avantages spécifiques. Il n'est pas envisagé de modifier le dispositif actuellement en vigueur. »

Marion Dufresne,  Olivier Monso et Sophie Saint-Philippe en annexe 4 : "Jusqu’en 1989, l’enseignement dans le premier degré était principalement porte par le corps des instituteurs, à classe unique (la hors classe n’existait pas). En 1990, avec la création du corps des professeurs des écoles, il a été proposé aux instituteurs et institutrices ayant au moins trois ans d’ancienneté de rentrer, par concours interne ou liste d’aptitude, dans ce nouveau corps, mieux rémunéré et aux perspectives de carrière renforcées avec le possible passage a la hors classe. L’évolution des taux de féminisation des professeurs des écoles et des enseignants admis au concours interne permettent d’illustrer un passage plus tardif des femmes par rapport aux hommes dans le corps des professeurs des écoles"

 

 Tableau 10 Taux de féminisation dans le premier degré, entre 1994 et 2015

 

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2002

2003

2004

2015

Instituteurs

78

77

78

78

78

79

79

79

79

80

70

Professeurs des écoles

72

74

75

76

77

77

78

79

79

80

83

CRPE externe

82

83

83

82

83

83

83

84

84

84

86

1er concours interne 1

56

59

64

64

66

68

71

75

77

77

64

 CRPE : concours de recrutement des professeurs des écoles.

1. Ouvert aux instituteurs titulaires justifiant de trois années d’ancienneté.

 Note : le pourcentage de femmes au 1er concours interne 2015 est laissé ici à titre indicatif. Il repose sur
un effectif très faible (moins de 100 enseignants).

Sources : MEN-fichiers de paye, enquête DPE, système de gestion Ocean. Traitements DEPP.»

 

http://cache.media.education.gouv.fr/file/revue_96/78/9/DEPP-EF96-2018-egalite-filles-garcons-femmes-hommes-systeme-educatif_905789.pdf

Les règles en matière de départ à la retraite qui s’appliquent pour les instituteurs leur permettent de partir à la retraite cinq ans plus tôt : « La loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010 (article 18) et la loi n° 2011-1906 du 21 décembre 2011

de financement de la sécurité sociale (article 88) ont relevé les bornes d'âge de la retraite des

fonctionnaires.

Ainsi, pour les instituteurs totalisant 17 ans de services classés en catégorie active (voir tableau

page 6), l'âge légal passe progressivement de 55 à 57 ans, et la limite d'âge de 60 à 62 ans. »

« Les professeurs des écoles effectuent des services sédentaires. La loi n° 2010-1330 du

9 novembre 2010 (article 18) et la loi n° 2011-1906 du 21 décembre 2011 de financement de la

sécurité sociale (article 88) ont relevé les bornes d'âge de la retraite des fonctionnaires.

Pour les professeurs des écoles, l'âge légal passe progressivement de 60 à 62 ans, et la limite

d'âge de 65 à 67 ans. »

http://cache.media.education.gouv.fr/file/Carriere/56/2/Fascicule_retraite_mars2017_742562.pdf

 

Dans la fonction publique, dans sa publication IP n°1662 l’Insee révèle un écart de rémunération beaucoup plus important entre enseignants et autres fonctionnaires de catégorie A qu’entre hommes et femmes : "À caractéristiques identiques, les femmes perçoivent en moyenne 3 % de moins que les hommes

En 2015, le salaire net en EQTP des femmes dans la FPE s’élève à 2 338 euros par mois, soit 14,4 % de moins que celui des hommes (2 733 euros). Cet écart est en baisse de 0,2 point par rapport à 2014. L’écart est plus marqué au sein des salariés de catégorie A (17,3 %) que pour ceux de catégorie B (11,0 %) et de catégorie C (11,1 %). Les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels avec des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent aussi moins souvent les postes les plus rémunérateurs. Parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, presque 70 % sont des femmes. Cette part des femmes diminue progressivement et atteint 41 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés. Elles représentent par ailleurs les deux tiers des enseignants, qui sont, à catégorie donnée, moins rémunérés en moyenne que les autres salariés de la FPE. Le salaire net moyen en EQTP des enseignants de catégorie A est ainsi inférieur de 27,4 % à celui de leurs homologues non enseignants. Hors enseignants, l’écart de salaire entre hommes et femmes se réduit nettement pour la catégorie A (13,4 %), mais reste plus élevé que pour la catégorie B. La majeure partie de l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes s’explique par les différences de positions professionnelles des hommes et des femmes dans la FPE : à âge, qualification (approchée ici par le grade et la catégorie), statut, travail à temps partiel ou non, présence dans un EPA ou un ministère donnés, les femmes perçoivent en moyenne 3,2 % de moins que les hommes."

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2907247#titre-bloc-21

 L'INSEE publie en 2018 : « À caractéristiques identiques, les femmes perçoivent en moyenne 3 % de moins que les hommes

En 2016, le salaire net en EQTP des femmes dans la FPE s’élève à 2 351 euros par mois, soit 14,3 % de moins que celui des hommes (2 742 euros). Cet écart baisse de 0,1 point par rapport à 2015. L’écart est plus marqué au sein des salariés de catégorie A (17,0 %) que pour ceux de catégorie B (10,5 %) et de catégorie C (11,7 %). Les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels comportant des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent aussi moins souvent les postes les plus rémunérateurs. Parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, 70 % sont des femmes. Cette part diminue progressivement et atteint 41 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés. Les femmes représentent par ailleurs les deux tiers des enseignants (et même plus de 80 % des professeurs des écoles), qui sont, à catégorie donnée, moins rémunérés en moyenne que les autres salariés de la FPE. Le salaire net moyen en EQTP des enseignants de catégorie A est ainsi inférieur de 27,3 % à celui de leurs homologues non enseignants. Hors enseignants, l’écart de salaire entre hommes et femmes est plus faible pour la catégorie A (13,1 %), mais reste plus élevé que pour la catégorie B. La majeure partie de l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes s’explique par les différences de positions professionnelles des hommes et des femmes dans la FPE : à âge, qualification (approchée ici par le grade et la catégorie), statut, travail à temps partiel ou non, présence dans un EPA ou un ministère donnés, les femmes perçoivent en moyenne 3,0 % de moins que les hommes, après 3,2 % en 2015.»

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3601798#titre-bloc-21

 

Les effets de structure ne sont pas forcément l’expression d’une discrimination

 

On ne peut pas parler de travail égal sans tenir compte de la durée de travail, du type d’heures effectuées (supplémentaires, complémentaires, heures de nuit, astreintes ou heures normales), du domaine d’activité et du niveau hiérarchique, de la taille de l’entreprise, de l’ancienneté, du diplôme, de l’expérience professionnelle, des compétences, de la localisation géographique, de la prise de risque, de la motivation, de la productivité...

Pourtant, la thèse conspirationniste d’un complot contre les femmes est explicitement évoquée : « La structure familiale hiérarchique traditionnelle conspire contre les femmes sur le marché du travail. »

http://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/eco bce/WI DQF/pdf/fr/EcartSalarial.pdf

Le sociologue Steven Goldberg dans The inevatibility of patriarchy évoque la tendance masculine à rechercher des postes de pouvoir.
http://lilt.ilstu.edu/gmklass/foi/readings/patriarchygoldberg.htm

L’anthropologue Françoise Héritier déclare qu’il n’y a jamais eu de société matriarcale :

« LE POINT : N’y a t il pas eu des exemples de microsociétés fondées sur le matriarcat ?

FRANÇOISE HÉRITIER : Non, le matriarcat est un mythe au sens propre. Les mythes ont pour fonction de justifier pourquoi les choses sont comme elles sont. Ils ne racontent pas une réalité historique antérieure, mais une histoire qui justifie que les hommes dominent maintenant les femmes et détiennent le pouvoir. On raconte ainsi des histoires de temps anciens où les femmes avaient le pouvoir et le savoir, mais les utilisaient fort mal. Ce qui justifie l’intervention masculine pour les remplacer.

LE POINT : Mais il existe des sociétés matrilinéaires...

FRANÇOISE HÉRITIER : La confusion est souvent faite entre le matriarcat primitif mythologique et les sociétés matrilinéaires, où les hommes ont le pouvoir, mais où la filiation se fait par les femmes. Un clan se reconnaît par la transmission de la filiation par les femmes, mais ce sont les frères des femmes qui ont le pouvoir. La transmission des biens et des fonctions s’y fait de l’oncle maternel au neveu, fils de la soeur. »

 

Le discriminationisme exclut que les femmes puissent préférer des spécialités moins rémunératrices tout en étant aussi satisfaites que les hommes :

 

« des écarts qui persistent depuis des années

 

Le constat vaut aussi pour le niveau de salaire. Une femme ingénieur nouvellement embauchée sera payée, en moyenne, 31865euros brut sur l’année. Un homme 33556euros. Même différentiel pour les postes de managers (35249euros pour les hommes contre 32830 pour les femmes). «De manière générale, les salaires diminuent lorsque la proportion de femmes dans le secteur augmente», note encore l’étude. Ces écarts persistent depuis des années, malgré une embellie générale de l’insertion professionnelle des jeunes haut diplômés depuis deux ans.

 

Comment l’expliquer? La CGE reste prudente dans ses analyses. Et se refuse à parler de discrimination. «Ce phénomène est surtout lié au secteur d’activité choisi et à la fonction exercée, estime Bernard Ramanantsoa, président de HEC Paris. Il y a, par exemple, plus de femmes diplômées qui se dirigent vers la publicité ou encore la communication et la distribution où les salaires sont moins élevés.» Au sein des entreprises, les femmes exercent aussi dans des services moins rémunérateurs. On a plus tendance à retrouver lesmanageuses aux relations humaines, à la communication ou au marketing, tandis que les managers sont plus proches de la direction générale ou des services de gestion et des finances...

 

Au delà du constat, la CGE ne semble pas vraiment motivée pour faire bouger les lignes. «Il ne faut pas forcément chercher la polémique, glisse même Florence Darmon, directrice de l’École spéciale des travaux publics. Le niveau de satisfaction dans l’emploi n’est pas toujours lié au salaire. Et peut être que les femmes se contentent de moins aussi...» Ben voyons! »

 

http://www.humanite.fr/societe/parite mal ordonnee la sortie des grandes ecoles 499133

 

« Mais l'argent ne fait pas le bonheur. La CGE, qui s'est intéressée au lien entre satisfaction dans l'emploi et rémunération, montre ainsi que les diplômés qui travaillent dans l'urbanisme et l'architecture, moins bien payés que la moyenne (31.000 euros), sont beaucoup plus heureux que leurs camarades de la banque assurance, dont les rémunérations avoisinent les 47.000 euros. Et les femmes ingénieurs se disent plus satisfaites de leur emploi que les femmes manager, alors qu'elles sont moins bien payées. »

http://www.lefigaro.fr/formation/2012/06/19/09006 20120619ARTFIG00855 sortie de crise pour les diplomes des grandes ecoles.php

 

Warren Farell dans Why men earn more souligne que c’est par aversion pour les métiers les plus dangereux, les plus salissants ou les plus contraignants que les femmes sont sous représentées :

 

Worst Jobs and Ranking

%Male'

226. Stationary engineer (for diesel engines, etc.)

98%

227. Sheet metal worker

96%

228. Carpenter

99%

229. Drill press operator

n/a

230. Mail carrier

68%

231. Dishwasher

82%

232. Garbage collector

93%

233. Meter reader

88%

234. Dairy fanner

n/a

235. Boilermaker

100%

236. Firefighter

97%

237. Butcher

73%

238. Welder

n/a

239. Dancer

209

240. Roustabout (oil field laborer)

100%

241. Stevedore (loads ships)

93%

242. Roofer

99%

243. Farmer

n/a

244. Construction worker (laborer)

97%

244. Construction worker (laborer)

97%

245. Taxi driver

88%

246. Seaman

82%

247. Ironworker

100%

248. Cowboy

n/a

249. Fisherman

90%

250. Lumberjack

98%

Average Male

92%

 

“One good piece of news for women from the Almanacs worst job list: We often hear that women are segregated into lower paying jobs. A quick look at the worst job list reveals that 20 of the 21 worst jobs for which gender breakdowns are available are male dominated jobs.5 What is probably true is that women are more likely to take lower paid jobs precisely to avoid these worst jobs.”

 

 

Population de 15 ans et plus selon la catégorie socioprofessionnelle en 2008

Catégorie socioprofessionnelle (PCS)

 

Part des femmes

Agriculteurs exploitants

29,9

Agriculteurs sur petite exploitation

39,2

Agriculteurs sur moyenne exploitation

28,2

Agriculteurs sur grande exploitation

21,7

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

29,4

Artisans

22,6

Commerçants et assimilés

40,4

Chefs d'entreprise 10 salariés ou plus

15,0

Cadres, professions intellectuelles supérieures

39,0

Professions libérales

42,5

Cadres de la fonction publique

46,4

Professeurs, professions scientifiques

54,4

Profession de l'information, des arts et des spectacles

44,9

Cadres administratifs et commerciaux d'entreprise

42,4

Ingénieurs et cadres techniques d'entreprise

19,8

Professions intermédiaires

50,2

Professeurs des écoles, instituteurs et assimilés

67,0

Professions intermédiaires de la santé et du travail social

78,6

Clergé, religieux

ns

Professions intermédiaires administratives de la fonction publique

56,7

Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises

56,5

Techniciens

12,2

Contremaîtres, agents de maîtrise

10,5

Employés

76,6

Employés civils et agents de service de la fonction publique

77,6

Policiers et militaires

14,2

Employés administratifs d'entreprise

82,3

Employés de commerce

76,8

Personnels des services directs aux particuliers

86,5

Ouvriers (y compris agricoles)

19,6

Ouvriers qualifiés de type industriel

16,4

Ouvriers qualifiés de type artisanal

8,5

Chauffeurs

8,4

Ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport

13,2

Ouvriers non qualifiés de type industriel

35,0

Ouvriers non qualifiés de type artisanal

32,5

Ouvriers agricoles

31,8

Inactifs ayant déjà travaillé

54,0

Anciens agriculteurs exploitants

55,0

Anciens artisans, commerçants, chefs d'entreprises

42,7

Anciens cadres

30,6

Anciennes professions intermédiaires

47,1

Anciens employés

84,0

Anciens ouvriers (y compris agricoles)

39,9

Autres sans activité professionnelle

64,3

Chômeurs n'ayant jamais travaillé

50,8

Élèves ou étudiants

51,7

Personnes diverses sans activité professionnelle de moins de 60 ans

76,2

Personnes diverses sans activité professionnelle de 60 ans ou plus

92,3

Total

52,2

Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine. Résultats en moyenne annuelle.

Source : Insee, enquêtes Emploi (1er au 4e trimestre) .

Dans leur rapport intitulé Verdiepende analyse van loonverschillen (Analyse approfondie de l’écart salarial) rendu au gouvernement des Pays Bas, Ernest Berkhout (SEO), Chris van Klaveren (SEO), Kea Tijdens (AIAS) et Wiemer Salverda (AIAS) soulignent que la prise en compte de variables habituellement inobservées réduit la part inexpliquée de l’écart salarial.

http://www.loonwijzer.nl/documents/gelijkloon/SEO verdiepende analyse loonverschillen.pdf

 

Voici les variables qu’ils prennent en compte :

Caractéristiques des ménages

   Il y a un enfant vivant à la maison dans le ménage.

   Le répondant a un conjoint.

   La conciliation du travail et de la famille est considéré comme difficile.

   Le répondant est propriétaire de son logement.

   Il y a un enfant vivant à la maison âgé de 0 à 5 ans.

Caractéristiques de l'emploi subjectives

-      Satisfaction à l'égard du temps de trajet.

-      Satisfaction à l'égard du rapport travail / loisir.

-      Il veut des heures de plus / moins.

-      Ratio hommes / femmes

-      La plupart des hommes dans la même situation sont de sexe masculin

-      Ratio hommes / femmes par secteur

Autres caractéristiques

-      Le travail posté / heures irrégulières.

-      Le répondant trouve son travail ennuyeux

-      Le répondant trouve son travail dangereux.

-      Le répondant trouve son travail malsain.

-      Le répondant est un membre d'un syndicat

 

Ces facteurs s’ajoutent ainsi aux variables explicatives de locus de contrôle interne ou d’esprit de compétition, qui elles aussi lorsqu’elles sont prises en compte réduisent l’écart salarial. Dans Gender Differences in Personality and Earnings: Evidence from Russia, Anastasia Semykina et Susan J. Linz, expliquent une partie de l’écart salarial par les différences psychologiques entre hommes et femmes, en matière de locus de contrôle interne et de l’alternative compétition/coopération.

http://wdi.umich.edu/files/publications/workingpapers/wp791.pdf

La distance domicile-travail

Dans l'article Family, Firms and the Gender Wage Gap in France, Elise Coudin, Sophie Maillard, Maxime Tô écrivent en juillet 2018 :

"Whether these differences come from gender-specific preferences, social roles, or employers’ attitudes, is beyond the scope of this paper. However, we highlight that compared to fathers, mothers tend to work in firms closer to their homes (and possibly to their children’s kindergartens, schools, activities, etc.), and in firms where part-time work is more frequent. Flexible hours and home proximity may be at the expense of higher wages and fewer opportunities for promotion. Mothers are indeed less likely to be involved in firm-to-firm mobility compared to other workers. They also tend to work in areas where the industry-specific firm labor markets are more concentrated, so they are likely to face fewer outside options than fathers. Theses features are consistent with dynamics whereby promotions and mobilities are less profitable for women than for men, preventing them to climb up the job ladder at the same pace, and are in that respect related to “glass ceiling” and “sticky floors” phenomena."

 https://www.insee.fr/fr/statistiques/3594169

 

Un logiciel pour mesurer l’écart salarial : oui mais avec quelles variables ?

En Suisse, le logiciel Logib bénéficie de l’appui du ministère dévolu à l’égalité femmes hommes : « Que prend Logib en compte?

En règle générale, Logib se concentre sur les paramètres qui sont faciles à établir dans chaque entreprise

et qui sont pertinents pour la majeure partie de la différence de rémunération. Il s’agit plus particulièrement

des facteurs suivants :

1. La formation professionnelle et le savoir faire spécialisé y afférent supposé. La « formation professionnelle

» est répertoriée en six niveaux :

Sans formation

Formation inconnue

Baccalauréat sans formation ou enseignement primaire / secondaire avec formation

Formation professionnelle continuée (patronat, agent spécialisé)

Diplôme haute école d’enseignement supérieur / Bachelor

Diplôme universitaire / Master

2. L’expérience professionnelle / active documente la consolidation des connaissances acquises dans

la pratique. L’expérience professionnelle est calculée au moyen de rapprochements dans Logib par

l’expérience active (potentielle) :

Expérience professionnelle / active = âge – années de formation   6 années d’école préparatoire

Etant donné que l’expérience active (potentielle) présente une influence sur la productivité d’un salarié,

il convient de prendre en compte son influence sur la rémunération, et ce aussi dans les analyses

relatives à l’égalité salariale spécifique au sexe. Le calcul automatique ne nécessite aucune saisie à

cet endroit.

3. L‘“âge“ peut soit être exprimé en années (p.ex. 20, 50, 55 ou 61) soit par le biais de la date de naissance.

4. L’appartenance à l‘établissement (années de service) fait, en cas d‘ancienneté croissante de service

dans l’établissement, généralement augmenter les salaires sur la base de l’âge avançant (bénéfice

de l’âge).

5. Le sexe est naturellement le facteur le plus important pour l‘analyse Logib.

6. La valeur d’exigence d’un emploi que nous distinguons en six niveaux. Vous trouverez des explications

plus détaillées dans les annexes sous le titre « Indications relatives aux champs de données ».

La valeur d’exigence peut souvent être dérivée d’une convention collective de travail ou d’un système

d’évaluation interne éventuellement disponible.

7. Logib distingue pour l‘analyse six niveaux hiérarchiques voire six postes professionnels, lesquels

sont décrits plus en détails dans les annexes sous le titre « Indications relatives aux champs de données». »

 

 

http://www.mega.public.lu/fr/formations/utilisation logiciel/mode_d_emploi_logib.pdf

 

L’écart salarial dans le monde et leur représentation politique : quelques paradoxes

A partir des statistiques de l'OIT notamment, on aboutit au fait que les femmes gagnent a minima 26 % du revenu mondial (l'écart salarial pour tous les pays n’est pas disponible). En considérant que les pays pour lesquels on ne dispose pas de l'information, ont la même structure que les autres, les femmes gagneraient 36 % du revenu mondial. La clé de répartition est le PIB.

http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/   ed_protect/   protrav/   travail/documents/publication/wcms_161741.pdf

 

Cette estimation contraste avec les 10 % alléguées.

http://www.theatlantic.com/sexes/archive/2013/03/women own 1 of world property a feminist myth that wont die/273840/

Cette idée est reprise par Clémentine Autain le 18 mars 2006 dans l’émission On n’est pas couché... à 17mn03 et 17mn20 : « Si mes idées dominaient, il n’y aurait pas 12% de femmes à l’Assemblée nationale, les femmes ne posséderaient pas 1% des terres dans le monde et seulement 10% des revenus mondiaux.. »

https://www.youtube.com/watch?v=V_BTeAZBOFw

On a la confirmation que Clémentine Autain était bien dans l'erreur (cf. ci-dessous).

 

La Banque mondiale en mai 2018 :"Sur le plan des revenus comme sur celui de la participation à la population active, les femmes sont pénalisées par rapport aux hommes dans la quasi-totalité des pays du monde. La contribution des femmes au capital humain d’un pays, définie comme la valeur des gains à venir de sa population adulte, ne ressort donc qu’à 38 % en moyenne. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, cette contribution représente au maximum un tiers de la richesse du capital humain."

 

http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/05/30/globally-countries-lose-160-trillion-in-wealth-due-to-earnings-gaps-between-women-and-men

 

L’écart salarial est inversé en Algérie, les femmes gagnant 15 % de plus que les hommes. Les effets de structure expliquent en partie ce résultat. D’une part, les femmes sont moins nombreuses à travailler qu’en France (15 % contre 48 % en France). D’autre part, les femmes algériennes qui travaillent sont globalement plus diplômées que les hommes algériens.

http://www.huffpostmaghreb.com/2015/02/11/algerie femmes mieux paye_n_6661580.html

http://www.ons.dz/IMG/pdf/pubfinsal13 2.pdf

 

L'écart salarial pour les personnes travaillant à temps plein est inversé en Irlande du nord depuis 2010, les hommes gagnant 3,4 % de moins que les femmes en 2010.

https://www.ons.gov.uk/employmentandlabourmarket/peopleinwork/earningsandworkinghours/articles/londonhadthesmallestgenderpaygap20yearsagobutnowithasthelargest/2017-11-27

"According the Office of National Statistics, women in Northern Ireland earn 3.4% more than men on average - and they’ve being doing so since 2010. The ONS says this is because the province has a higher number of public sector jobs in than the rest of the UK, an area traditionally dominated by women."

 

https://www.weforum.org/agenda/2017/12/northern-ireland-s-gender-pay-gap-where-women-earn-more-than-men/

 

La BBC indique ainsi pour l'Irlande du nord : "In 2015, typical female full-time hourly earnings, excluding overtime, were 101% of male earnings compared to a ratio of 91% for the UK as a whole."

 

https://www.bbc.com/news/uk-northern-ireland-37166043

 

Rachel Silvera précise dans le journal Lemonde : « « effet de sélection »

 

Seconde remarque essentielle : ces écarts de salaires sont biaisés car il existe ce que l’on appelle dans le jargon économique un « effet de sélection » : un faible écart salarial peut s’expliquer par un faible taux d’emploi des femmes. Ainsi, toujours en Italie, le taux d’emploi des femmes de 15-64 ans est de 47,2 % ; il est de 53,3 % en Roumanie, 56,6 % pour les polonaises.

 

Rappelons que le taux d’emploi des femmes en Europe est de 60,4 % et qu’à titre de comparaison, le taux d’emploi des Suédoises est de 74 % ; de 70,4 % au Danemark. Dans les pays où l’écart salarial semble réduit, les faibles taux d’emploi des femmes jouent mécaniquement sur cet écart salarial car ces femmes, qui accèdent moins nombreuses au marché du travail, ont des rémunérations relativement plus élevées ; elles sont plus diplômées et occupent à des professions plus qualifiées.

 

Bien sûr, une étude plus approfondie par pays serait nécessaire pour repérer les autres mécanismes à l’œuvre, comme par exemple le travail informel pour de nombreuses femmes, moins diplômées et peu rémunérées qui travaillent néanmoins dans ces pays. Les statistiques officielles masquent cette réalité et minimisent l’écart salarial. »

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/03/08/rachel-silvera-ce-que-cachent-les-inegalites-salariales-entre-les-femmes-et-les-hommes-en-europe_5090967_3232.html

 

L’Inspection générale des affaires sociales met en évidence cet arbitrage, résultante d’un ajustement par les prix ou les quantités : « L’Union européenne décompose également l’écart de rémunération en fonction de la quotité de travail et du taux d’activité des femmes. Il apparait en effet que les Etats membres ayant un taux d’activité des femmes relativement faible ont peu d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes (exemple : Malte, Italie, Portugal). Des chercheurs européens33 ont mis en évidence que l’écart de salaire entre les femmes et les hommes était en quelque sorte le prix à payer pour l’accession massive des femmes au marché du travail. Dans les pays où cet accès est encore difficile, la sélection des femmes est plus marquée et la différence de salaire moindre. En France, les femmes représentent 48 % de la population active en 2013 contre seulement 34 % en 1962 »

 

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-007R.pdf

 

Le cas du Luxembourg est très intéressant car il y a un paradoxe : l’écart salarial total est faible et pourtant les écarts salariaux sont importants dans beaucoup d’activités. L’écart salarial total moyen est 5 % de plus pour les hommes tandis que l’écart salarial total médian s’inverse en faveur des femmes, les hommes gagnant 5 % de moins. C’est le paradoxe de Simpson qu’on peut voir dans le cas fictif ci dessous.

http://www.statistiques.public.lu/fr/agenda/detail agenda/2013/07/20130702bis/RETELecartsalarial.pdf

 

Il est mathématiquement et théoriquement possible que les femmes soient mieux payées à chaque poste identique ou dans chaque secteur ou chaque catégorie d'âge ou chaque PCS etc...mais qu'elles gagnent moins au total...c'est contre intuitif mais c'est la magie des pondérations, comme l'illustre le tableau ci dessous. On distingue ici 3 catégories où les femmes gagnent 10% de plus que les hommes et pourtant au total elles gagnent moins (36% de moins) du fait de leur surreprésentation dans la catégorie la moins rémunérée et inversement dans la catégorie la mieux payée.

Revenus fictifs par catégorie

Catégorie

Effectifs Hommes

Effectifs Femmes

Effectifs ensemble

Revenu moyen H

Revenu moyen F

Revenu moyen ensemble

F/H 1

1

10

90

100

1 000

1 100

1 090

10,0

2

50

50

100

2 000

2 200

2 100

10,0

3

90

10

100

3 000

3 300

3 030

10,0

Total

150

150

300

2 533

1 613

2 073

 36,3

 

 

La représentation politique des femmes au Parlement est elle un indicateur pertinent de la qualité de vie des femmes ?

La part de femmes au Parlement est plus élevée en Arabie saoudite qu’au Japon, plus élevée au Soudan qu’en France, plus élevée à Cuba qu’en Suède, plus élevée en Corée du nord qu’à Malte, plus élevée au Zimbabwe qu’aux Etats unis. Le record est pour le Rwanda.

http://www.ipu.org/french/issues/wmndocs/classif.htm

Hillary Clinton impute le succès électoral de Barack Obama à son physique avenant. Or, de tels propos auraient pu être considérés comme sexistes, s’ils étaient tenus à l’égard d’une femme.

http://www.dailymail.co.uk/news/article 4568064/Hillary Clinton Obama s looks helped break barrier.html

 

 

 

Les femmes prennent la majeure partie des décisions d’achat au sein du couple.

On parle beaucoup d'égalité salariale mais qu'en est il des décisions de dépenses des ménages ?

 

"A travers le monde, sur les 18 000 milliards de dollars qu’ont entre leurs mains les ménages, 12 000 milliards de dollars sont sous le contrôle des femmes, soit l’équivalent de 5 fois le PIB de la France ! Un pouvoir d’achat d’autant plus considérable qu’elles affirment le désir de partager l’ensemble des décisions d’achat au sein du foyer… "

 

"En France, la concertation dans le couple est le plus souvent de mise !

Tous postes de dépenses confondus, 66% des répondants nous disent que la décision d’achat est, en moyenne, partagée de façon égalitaire dans le couple, quand 24% nous disent que la femme est le principal décisionnaire. A l’opposé, l’homme est cité en moyenne comme décisionnaire principal par 11% seulement.

Dans le détail des catégories / activités étudiées, l’exception notable reste l’hygiène beauté, car la majorité des répondants (64%) citent la femme comme décisionnaire principal quand seuls 35% évoquent l’hygiène beauté comme un poste de dépense partagé de façon égalitaire. A l’opposé du spectre, l’automobile est bien le domaine de prédilection pour les hommes, mais reste dans la plupart des cas un achat mûrement réfléchi à 2 (54%) plutôt qu’une décision masculine (44%).

http://www.nielsen.com/fr/fr/news insights/press releases/2012/pour les decisions dachats des menages francais  la concertation.html#sthash.h2i6b7lg.dpuf

 

Les écarts de retraites

Les écarts de retraite entre hommes et femmes sont du simple au double en faveur des hommes. Mais cette comparaison ne concerne que les droits propres.

«Dans les générations actuellement à la retraite, en considérant les retraités de droit propre résidant en France, le montant moyen de la pension de droit propre  tous régimes confondus  s’élève fin 2008 à 833 euros par mois pour les femmes, contre 1 743 euros par mois pour les hommes (calculs des auteurs d’après Andrieux et Chantel, 2011, encadré 1). Ainsi la pension de droit propre des femmes ne représente en moyenne que 48 % de celle des hommes. Si l’on tient compte des pensions de réversion perçues par les veuves et veufs, la pension totale des femmes représente 64 % de celle des hommes. »

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1372771?sommaire=1372781

 

La pension de réversion peut être versée au conjoint survivant comme l’indique le ministère des affaires sociales et de la santé : « Quelles sont les conditions à remplir ?

 

Le conjoint survivant, quelle que soit la durée de son mariage avec son conjoint décédé et même s’il est remarié, peut prétendre à la réversion. Il doit cependant remplir deux conditions : la première tient à l’âge, la seconde aux ressources. L’ex conjoint survivant, dès lors qu’il remplit les conditions requises, peut également prétendre à la réversion. Aussi cette pension peut elle être partagée entre plusieurs bénéficiaires. Chacun d’eux a alors droit à une fraction de la pension de réversion calculée au prorata de la durée du mariage.

 

Age minimum

 

Une condition d’âge a été rétablie par la loi n° 2008 1330 du 17 décembre 2008. Aussi l’âge minimum requis pour bénéficier de la réversion varie t il en fonction de la date de décès de l’assuré : si ce décès est survenu avant le 1er janvier 2009, le conjoint ou l’ex conjoint peut prétendre à la réversion à partir de 51 ans ; pour un décès survenant à partir de 2009, l’âge d’ouverture du droit à pension de réversion est fixé à 55 ans.

 

Ressources

 

Les ressources personnelles du conjoint survivant ne doivent pas dépasser un plafond égal à 2080 fois le montant horaire du Smic en vigueur au 1er janvier (soit 20 113,60 € par an en 2016). S’il vit en couple (marié, pacsé ou en concubinage), les ressources du ménage ne doivent pas être supérieures à 1,6 fois ce plafond (soit 32 181,76 en 2016).»

 

« Quel est le montant de la pension de réversion ?

 

Le calcul

 

La réversion est égale à 54 % de la retraite principale du défunt (non comprises les majorations) ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre s’il est décédé avant de prendre sa retraite. Dans ce dernier cas, la retraite est calculée à taux plein et cela même si au moment du décès, l’assuré n’avait pas le nombre de trimestres requis pour y prétendre.

Lorsque l’assuré décède après avoir fait liquider sa retraite à taux minoré, la réversion est calculée sur cette base.

Le montant ainsi calculé ne peut être inférieur à un minimum fixé à 3 406,47 € par an depuis le 1er octobre 2015 si le défunt avait cotisé au moins 15 ans au régime général (pour les pensions de réversion prenant effet à compter du 1er juillet 2012, ce minimum n’est plus applicable aux pensions de réversion issues d’une pension liquidée sous forme de versement forfaitaire unique). Avec une durée de cotisations moindre, il est réduit en fonction du nombre de trimestres manquants.

Le montant de pension de réversion à servir (avantages complémentaires non compris) ne peut excéder un maximum fixé à 54 % du maximum opposable à l’assuré décédé ou disparu ( soit un montant maximum annuel de 10 426,32 € depuis le 1er janvier 2016).

 

Les majorations pour enfant

 

Le montant de la pension de réversion est majoré d’une bonification pour enfants de 10 %. Celle ci est accordée si le bénéficiaire a eu ou élevé au moins trois enfants. »

http://social sante.gouv.fr/grands dossiers/reforme des retraites/les mots de la retraite/article/pension de reversion

 

La Cour suprême japonaise ne permet pas aux hommes âgés de moins de 55 ans de toucher une pension de réversion suite au décès de leur conjoint alors qu’il n’y a pas de limite d’âge pour les veuves et ce alors même que l’égalité a valeur constitutionnelle (article 14 de la Constitution du Japon) : « The Supreme Court has found that an existing gender gap in eligibility for receiving a survivor’s pension under the law on local public servants’ compensation does not violate the Constitution.

 

The law limits the pension eligibility for men to those aged 55 or older but sets no age limit for women. »

http://www.japantimes.co.jp/news/2017/03/22/national/crime legal/supreme court sides gender gap rejects mans claim late wifes pension/#.WN2RFNxDPIU

 La discrimination établie


Dans leur article publié en 2016,  How many cents on the dollar? Women and men in product markets le sociologue Tamar Kricheli-Katz (Faculty of Law and Department of Sociology, Tel Aviv University, Tel Aviv 69978, Israel.) et l'économiste sociologue Tali Regev (School of Economics, Interdisciplinary Center (IDC) Herzliya, Kanfei Nesharim Street, Herzliya 46150, Israel) s'intéressent aux prix de vente sur la plateforme Ebay pour les hommes et les femmes. Les auteurs constatent un écart de 3 % sur les ventes de produits d'occasion et de 20 % sur les produits neufs, en défaveur des femmes. 

http://advances.sciencemag.org/content/2/2/e1500599

 

 

On a les données du tableau 10 tout en bas.

 

http://advances.sciencemag.org/content/advances/suppl/2016/02/16/2.2.e1500599.DC1/1500599_SM.pdf

 

Pour Alison et Brad qui reçoivent respectivement  83,34 $ et 87,42 $ pour une carte cadeau de valeur de 100 $, on trouve que la différence est bien significative comme annoncé par les chercheurs de l'Université de Tel-Haviv.

On peut utiliser ce site :

https://www.medcalc.org/calc/comparison_of_means.php

 

Le sociologue Tamar Kricheli-Katz  et l'économiste Tali Regev écrivent :

 

"To test whether people evaluate products that women sell as less valuable than the same products when sold by men, we conducted another experiment on Amazon Mechanical Turk, asking participants to report the monetary value they assign to an Amazon $100 money-value gift card (“How much are you willing to pay?”) when sold by either Alison or Brad.

As shown in Fig. 2, the results of the experiment support the hypothesis that a lower value is assigned to products when sold by women than by men. One hundred sixteen people participated in the experiment; 59 were asked to report their evaluation of a $100 gift card sold by Alison, and 57 were asked to report their evaluation of a $100 gift card sold by Brad. The average value assigned to the gift card sold by a woman was $83.34, whereas the average value assigned to the same card sold by a man was $87.42 (P < 0.05; see table S10). Recall that similar differences in price between women and men sellers were found when we analyzed transactions of gift cards on eBay (Table 2). (The gender of the participants in the experiments did not affect the final price, nor did it affect the differences between the prices of gift cards sold by a woman and the prices of gift cards sold by a man.)"

 

http://advances.sciencemag.org/content/2/2/e1500599

 

Par conséquent, ce résultat est plutôt convaincant pour démontrer un biais genré.

Il faudrait le répliquer sur d'autres prénoms pour s'assurer que le biais va majoritairement dans le même sens (défavorable aux femmes). L'échantillon limité d'une centaine de personnes est aussi à prendre en compte. Des tests sur grands échantillons seraient instructifs. Je serais aussi d'avis de varier les produits pour voir si ça a une influence.

 

On a par contre des petites réserves sur le fait que les produits neufs soient exactement comparables : on n'a aucun moyen de vérifier ce point par une étude répliquant ces travaux intéressants. Or, l'on a un précédent avec les professions considérées comme étant similaires alors même que des différences importantes existent. Les produits ont-ils par ailleurs été vendus dans les mêmes périodes ? Le prix d'un bien peut varier selon le moment de vente : par exemple le champagne. Et même un produit neuf (disons toujours sous emballage) peut voir sa valeur décroître selon l'ancienneté.

 

L'écart entre Alison et Brad est de 5 % contre 20 % pour les produits neufs, sachant que seuls 56 % des gens identifient correctement le sexe. Autrement dit on pourrait penser que l'écart sur les produits neufs serait de 40 % sur le sous-champ de ceux qui identifient correctement le sexe : c'est énorme et très différent des 5 % d'Alison et Brad ! Et c'est surtout paradoxal si l'on considère que les gens ont plus confiance dans les femmes que dans les hommes :

"However, women sellers had better reputations as sellers than the men sellers did. On eBay, the reputation (“feedback score”) of each seller appears in parentheses next to the seller’s username and at the top of the feedback profile. Next to the reputation, a star that changes its color when the reputation increases may also be present. The reputation is calculated on the basis of the number of past transactions for which a seller received positive feedback minus the number of transactions for which negative feedback was received. Women sellers had an average reputation of 275, as opposed to an average of 260 for the men (P < 0.001). Likewise, women had a slightly higher percentage of transactions for which positive feedback had been given in the year preceding the current transaction (99.60% for women and 99.58% for men, P < 0.05). In OLS regression models predicting the reputation of sellers, women sellers had higher reputation score than men sellers. On average, the reputation score of women sellers was 25.23 higher than that of men sellers, controlling for year and sellers’ experience (P < 0.001, n = 631,516; see table S3)."

 

Enfin la figure 1 ne montre pas de tendance systématique dans les différences de prix par type de jouet :

 

"Finally, to better understand the mechanisms responsible for the price differences between women and men sellers, we further explored variations across product categories. In Fig. 1 and table S5, we present the effects of being a woman seller on the final price (log-transformed) for each product category in our sample. Whereas gaps seem to vary across categories and products, we found no systematic patterns: the size of the market and the “gender of the product” (whether the product is bought or sold more by women or by men than the average product) did not explain the variations found across products. Therefore, further research and additional external measures of the gender of the product are required to fully explore the variation across products."

 

Dans l'article A matter of transient anonymity: Discrimination by gender and foreignness in online auctions Emma von Essen ((Dept. of Economics, Stockholm University)) and Jonas Karlsson (Swedish Institute for Social Research, Stockholm University) en février 2013 écrivent à partir de données suédoises sur les ventes de ticket de cinéma sur la plateforme Ebay :

 

"This study shows that transient anonymity affects buyer discrimination based on seller’s gender and foreignness in online auctions. Sellers’ names are categorized by gender and foreignness. Half of the sellers’ disclose their names in the usernames and the other half employ anonymous usernames, concealing gender and foreignness. After the price is set and the auction ends, the seller’s name is always disclosed to the buyer by eBay. We explore buyers’ discrimination in willingness to pay, measured as price.Furthermore, we study how buyers’ discrimination in providing feedback is affected by sellers having an anonymous username or not (measured after seller name is known to the buyer). Our results indicate only some evidence of buyer discrimination in willingness to pay. However, interestingly we find that anonymity matters for discrimination; among sellers employing anonymous usernames male sellers with foreignsounding names receive fewer pieces of feedback than non-foreign female sellers. This is not found among groups of sellers whose names were revealed in the usernames. This discrimination is only present among female and not among male buyers."

 

"Male sellers with a foreign-sounding name receive a lower share of feedback compared to sellers with non-foreign-sounding names. This discrimination only occurs if the sellers’ usernames are anonymous, and no information regarding gender or foreignness was provided when the buyers entered the auctions. Interestingly, this discrimination seems to be driven by female buyers, both with foreign and non-foreign sounding names. In addition we find that employing anonymous usernames also affect discrimination in time to payment and time to feedback."

 

http://www2.ne.su.se/paper/wp13_06.pdf

 

L'approche expérimentale mais dans le monde réel et non en laboratoire des auteurs repose sur la construction de profils avec en premier lieu un statut du vendeur anonyme ou non (à consonance suédoise ou étrangère), en deuxième lieu le sexe, en troisième lieu la qualité d'étranger ou non. Les variables d'analyse porte sur le "feedback", le prix et le temps de paiement. Même avec un statut de vendeur anonyme, le nom est révélé une fois la transaction acceptée par l'acheteur dans la vente aux enchères sur Ebay. Il n'y a pratiquement pas de discrimination, en particulier sur les prix. La discrimination sur le "feedback" concerne plutôt les hommes d'origine étrangère.

 

En particulier pour le prix à payer en couronnes suédoises pour les catégories non-anonymes, aucun des prix n'est statistiquement différent du prix anonyme : 140,38 couronnes suédoises. Une couronne suédoise, c'est environ 10 euros !

 

 

 

 

 

"The regressions displayed in Table 4 are carried out on the sellers with non-anonymous usernames. In contrast to many other studies of discrimination, offline as well as online, we find little or no evidence of discrimination in willingness to pay, measured by the price the buyer pays, by name category among the non-anonymous seller groups. On averages all groups seem to receive 140 SEK for two vouchers. Point estimates indicate less favorable pay for male sellers with foreign-sounding names compared to all other groups, but this is not significant. When including additional controls a borderline effect occurs. Male sellers with foreign-sounding names seem to receive 3.3 SEK less for the same product compared to male sellers with nonforeign sounding names (p=0.08). If we investigate this further and compare the group of male foreign sellers with all other seller categories this discrimination disappears (p=0.21).26"

 

 

 

 

 

La parité vise t elle vraiment à une représentation 50/50 des hommes et des femmes ?

Dans cet article relatif à la discrimination positive dans les universités suèdoises, on voit clairement que la parité n'a pas pour objet d'avoir 50 % d'hommes et 50 % de femmes. Cet objectif n'est valable que quand les femmes sont sous représentées. Mais dès lors que ce sont les hommes qui sont minoritaires, la parité devient injuste.

http://www.lefigaro.fr/flash actu/2010/01/12/01011 20100112FILWWW00439 suede discrimination positive injuste.php

 

Jon Birger fait un raisonnement similaire aux Etats unis, la discrimination positive ne doit profiter qu'aux femmes mais devient injuste quand elle est au bénéfice des hommes dans les universités privées américaines qui cherchent une forme de parité et de diversité :

 

 

"In this context, I understand why Britz and others think they need to admit more men. But aiming for 50:50 gender balance is no excuse for discrimination against women in the college application process. Men certainly aren’t a protected class meriting affirmative action to redress a past disadvantage, and college isn’t a matchmaking service. Students, and women in particular, can decide for themselves whether they wish to attend schools with 60 percent women—which is why Congress should act to strip private colleges of their Title IX exemption."

 

https://www.washingtonpost.com/posteverything/wp/2015/07/30/achieving perfect gender balance on campus isnt that important ending private colleges affirmative action for men is/?utm_term=.b3b37429aeaa

 

Quotas et philosophie du droit

 

Extrait du rapport du jury de l'ENA en 2013

 

"b) Questions sociales

Rédaction d'une note sur dossier à partir de la mise en situation suivante :
Le Premier ministre souhaite que les administrations publiques deviennent exemplaires du point de
vue de la représentation des femmes aux emplois d'encadrement supérieur.
Vous êtes chargé(e) de mission auprès du directeur général de l'administration et de la fonction
publique. Dans le but de préparer une réunion interministérielle à laquelle il doit participer
prochainement, le directeur vous demande une courte note faisant le bilan des mesures engagées
dans le passé, évaluant les risques de ne pas atteindre les quotas fixés par la loi du 
12 mars 2012 et
analysant la nécessité, le cas échéant, d'actions complémentaires dans les administrations publiques.
Il vous demande également d'étudier l'opportunité d'adopter des mesures nouvelles plus
ambitieuses.
Jury : Bruno Vincent, Corinne Sachs Durand
Appréciation générale
Les candidats manifestent à l'évidence, dans l'ensemble, un savoir faire efficace pour
prendre connaissance rapidement d'un dossier et être capable d'en faire une synthèse structurée et
généralement assez claire.
Mais la forme de la note n'est assez souvent pas respectée, car le texte est trop long et trop
rédigé et le fond est parfois décevant, par manque de pragmatisme, de sens critique et
d'imagination, dans un certain nombre de copies.
Certaines copies sont excellentes, certaines très médiocres, et la majorité des copies se situe
dans une moyenne située entre 10 et 12.
Appréciation détaillée
Style, orthographe grammaire
Du point de vue de la forme, les copies sont dans l'ensemble correctes, à la fois par le style,
l'orthographe et la grammaire, à quelques exceptions près.
Conception générale de la note
De nombreux candidats n'ont pas su adopter la forme d'une "courte note" qui leur était
demandée. Certains ont rédigé une véritable dissertation, présentant ainsi un texte compact, ne
permettant pas une approche rapide et synthétique du sujet, ce qui est pourtant l'objectif d'une telle
note. Une des conséquences de ce choix a été pour certains candidats, l'incapacité à gérer
correctement leur temps, d'où un déséquilibre notoire entre la partie "constat" de l'exercice et la
partie "propositions", alors qu'elle constituait un élément essentiel de la commande.
Plan de la note
La structure générale de la note a été bonne dans l'ensemble, mais cela ne présentait aucune
difficulté, compte tenu du fait que le plan était largement suggéré dans la consigne.
Mobilisation du dossier
La mobilisation des éléments du dossier a été satisfaisante dans l'ensemble, sauf sur un
point qui a parfois posé problème :
  une part non négligeable des candidats n'a pas compris que les objectifs de représentation
des femmes (en fait d'un sexe) issus du dispositif de la loi du 
12 mars 2012 portent sur les
nominations et non sur la composition des équipes dirigeantes des administrations, ce qui a eu pour

effet de biaiser presque la totalité des analyses ultérieures de la copie (capacité à atteindre les
objectifs, nécessité d'actions complémentaires, types de mesures nouvelles à discuter...). D'autres
candidats n'ont manifestement pas non plus une vision claire de la question car leur présentation du
dispositif porte, au fil de la copie, tantôt sur les flux tantôt sur les stocks de femmes nommées aux
emplois supérieurs des administrations, sans que le candidat soit manifestement conscient que ces
deux configurations sont complètement différentes.
  Par ailleurs le jury a été confronté à plusieurs reprises à des affirmations concernant un
quota de "femmes" à atteindre, ce qui est à l'évidence totalement contraire au principe de non 
discrimination à raison du sexe et ne figure pas en ces termes dans la loi. Dans la réalité, il s'agit
bien entendu la plupart du temps de promouvoir plutôt des femmes, mais la formulation de la loi
n'est pas dans ce sens.
Certains pans du sujet n'ont parfois pas été traités (efficacité des sanctions financières,
impact potentiel de la loi de 2012 sur la féminisation des équipes dirigeantes, modes et nécessité
d'actions différenciées selon les fonctions publiques et selon les départements ministériels,
dimension européenne), ce qui a limité l'efficacité et la finesse du propos.
Propositions
Les copies qui ont su faire du tri parmi les multiples propositions d'action possibles en
fonction de l'horizon temporel attendu de leurs effets (court terme / long terme), des leviers
mobilisés (actions sur l'offre ou sur la demande) et donc de leur utilité directe ou pas pour atteindre
les objectifs de la loi du 
12 mars 2012 ont su présenter une démonstration convaincante.
Les meilleures copies ont été en mesure de discuter les propositions de façon nuancée en
mobilisant par exemple la jurisprudence européenne, en évaluant l'impact de certaines mesures sur
la conduite de l'action administrative ou en pointant le manque de réalisme de certaines
propositions."

 

http://www.ena.fr/Concours Prepas Concours/Les concours de l ENA/Concours interne/lectures utiles textes officiels

 

 

Arrêtons nous sur ce propos : "Par ailleurs le jury a été confronté à plusieurs reprises à des affirmations concernant un quota de "femmes" à atteindre, ce qui est à l'évidence totalement contraire au principe de non discrimination à raison du sexe et ne figure pas en ces termes dans la loi. Dans la réalité, il s'agit bien entendu la plupart du temps de promouvoir plutôt des femmes, mais la formulation de la loi
n'est pas dans ce sens."

 

On se demande quel est l’intérêt de cette nuance si ce n'est de pure forme. La formulation différente permet de sauver les apparences alors que la réalité est bien celle de quotas de femmes à atteindre comme l’ont montré les débats au Parlement et dans la presse. Sur le plan juridique, des nuances formelles sont en effet ajoutées dans la loi, précisant qu’il s’agit de nommer des personnes compétentes et expérimentées. Pourtant, dans un cas théorique où l’on aurait un classement en fonction de l’expérience et de la compétence de sorte que tous les postes puissent être pourvus par des personnes d’un sexe donné que se passerait il ? En fait, 40 % d’entre elles seraient discriminées à raison du sexe car la loi oblige à nommer 40 % de membres du sexe sous représenté. C’est donc un bel exemple qui illustre la différence entre l’esprit et la lettre de la loi.

D'ailleurs, la sociologue du CNRS Laure Bereni évoque bel et bien (entre 11mn45 et 12mn15) : « Cette loi Sauvadet, elle impose aussi des quotas sexués dans les nominations à certaines fonctions et donc notamment un quota minimum de 40 % de femmes dans les nominations aux emplois supérieurs et de direction de la fonction publique. »

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=2DVsWriD4-E

 

 

Le 18 mai 1896, la Cour suprême américaine a rendu un arrêt Plessy contre Fergusson.

 

« Il autorise les États qui le souhaitent à imposer par la loi des mesures de ségrégation raciale, pourvu que les conditions offertes aux divers groupes « raciaux » par cette ségrégation soient égales. La doctrine qui découle de l'arrêt est appelée « separate but equal » (séparés mais égaux).

Elle impose pour longtemps (jusqu'aux années 1950 et 1960) une interprétation très restrictive du XIVe amendement à la constitution, censé garantir à chacun l'égale protection de la loi. Pendant cette période, l'égalité imposée par l'amendement et par Plessy v. Ferguson restera très théorique. »

 

 

 

Le principe d’égalité devant la loi en démocratie libérale

 

Il n’est pas inutile de rappeler le texte à valeur constitutionnelle (bloc de constitutionnalité) qu’est la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 :

 

« Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

 

Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »

 

• L'article 3 de la Constitution, qui, en matière de citoyenneté, prohibe « qu'aucune section du peuple » s'attribue « l'exercice de la souveraineté » et qui impose au suffrage d'être égal ;

• Le Préambule de la Constitution de 1946 (lui aussi composante du « bloc de constitutionnalité » depuis la décision de 1971) qui ouvre les droits sociaux sur une base universelle (par exemple : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé dans son travail ou son emploi en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances » ), les seules limitations admissibles des droits économiques et sociaux touchant les étrangers en situation irrégulière.

 Philippe Cossalter: "La discrimination positive n’est pas compatible avec le principe d’égalité tel que le conçoit le droit public français.

L’une de ses expressions les plus visibles, l'”égalité active” entre les femmes et les hommes, contrevient de front au principe d’égalité posé par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen."

 

"Toutes les tentatives du législateur de créer des quotas par sexe se sont heurtées à l’opposition du Conseil constitutionnel : ainsi de la loi prévoyant que les listes aux élections municipales dans les communes de plus de 3500 habitants ne peuvent comporter plus de 75% de personnes du même sexe (Conseil constitutionnel, 18 novembre 1982, décision numéro 82-146 DC, “Quotas par sexe”) ou de celle imposant la parité des listes pour l’élection des conseillers régionaux et des conseillers à l’Assemblée de Corse (Conseil constitutionnel, 14 janvier 1999, décision numéro 98-407 DC, “Quotas par sexe II”)."

 

http://www.revuegeneraledudroit.eu/blog/2013/10/20/egalite-des-sexes-inegalite-des-textes/

 

Philippe Cossalter

Professeur de droit public - Chaire de droit public français de l'Université de la Sarre - Co-directeur du Centre juridique franco-allemand Agrégé des facultés de droit Maître de conférences à l'Université Panthéon-Assas (Paris II) (2006-2010) Docteur en droit public de l'Université Panthéon-Assas (Paris II) (2005)

 

 

Marthe FATIN-ROUGE STEFANINI: "Au lendemain du second tour des élections législatives de 2007, et malgré les efforts affichés par les principaux partis politiques pour présenter des candidats censés refléter la « diversité » de la population française, force est de constater la quasi-absence de représentants issus des minorités dites « visibles » au sein de la nouvelle Assemblée nationale. La bonne volonté des partis politiques ne suffirait-elle pas ? Comme pour les femmes, serait-il temps d'envisager des « quotas » ? Face à une telle revendication, la doctrine juridique française se hérisse, pointant quasi-unanimement du doigt le risque d'une dérive vers un « communautarisme » à l'américaine qui aurait été amorcée par les lois sur la parité en politique. La reconnaissance juridique de la diversité, à travers l'adoption de mesures visant à favoriser ou même à garantir à ces minorités une représentation spécifique, remettrait directement en cause les valeurs fondamentales de la République française. La critique des effets pervers des politiques d'affirmative action aux États-Unis 1, d'un côté, et la conception universaliste de la représentation démocratique, de l'autre, sont les principaux arguments avancés pour s'opposer à de telles revendications."

 

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-du-conseil/cahier-n-23/les-discriminations-positives-en-matiere-electorale-aux-etats-unis-et-en-france.51857.html

 

Chargée de recherches au CNRS  UMR6201 
Groupe d'Études et de Recherches sur la Justice Constitutionnelle
 – Institut Louis Favoreu 
Université Cézanne (Aix-Marseille)

 

Le droit et l’égalité d’accès aux postes professionnels

 

Le Conseil constitutionnel a précisé au sujet d’une loi sur la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les jurys que ces derniers «n'ont pas pour objet et ne sauraient avoir pour effet de faire prévaloir, lors de la constitution de ces jurys, la considération du genre sur celle des compétences, des aptitudes et des qualifications ; que, sous cette réserve, les articles 134 et 137 n'appellent aucune critique quant à leur conformité à la Constitution » Décision n° 2001 455 DC du 12 janvier 2002

 

 

La Cour estime que cette disposition (article 2 § 4 de la directive 76/207/CEE) ne saurait autoriser une réglementation nationale garantissant la priorité absolue et inconditionnelle aux femmes, lors de nominations ou d’avancements (CJCE, Kalanke, 17 octobre 1995).

  En revanche, dès lors que la législation en cause en matière de promotion, réservant, à aptitude égale, la priorité aux femmes, comporte une clause dérogatoire permettant, pour des motifs tenant à la personne du candidat, de promouvoir un homme, cette législation est compatible avec la directive 76/207/CEE (CJCE, Marschall, 11 novembre 1997).

  La législation suédoise visant à instaurer la parité dans la fonction publique en accordant de manière automatique la priorité aux candidats appartenant au sexe sous représenté, dès que ceux ci étaient suffisamment qualifiés, à la seule condition que la différence entre les mérites des candidats de chacun des sexes n’ait pas été d’une importance telle qu’il en aurait résulté un manquement à l’exigence d’objectivité lors de l’engagement.

La Cour critique le caractère flou de cette dernière condition et le fait que “la sélection d’un candidat, parmi ceux ayant les qualifications suffisantes, repose, en dernier lieu, sur sa seule appartenance au sexe sous représenté, et ce même si les mérites du candidat ainsi choisi sont inférieurs à ceux d’un candidat du sexe opposé. De surcroît, les candidatures ne sont pas soumises à une appréciation objective tenant compte des situations particulières d’ordre personnel de tous les candidats. Il s’ensuit qu’une telle méthode de sélection n’est pas de nature à être légitimée par l’article 2, paragraphe 4, de la directive”. Au regard de l’article 141 TCE, la Cour de justice estime que cette méthode de sélection “s’avère, en toute hypothèse, disproportionnée par rapport au but poursuivi” (CJCE, Abrahamsson et Anderson, 6 juillet 2000).

 Conseil d’Etat, SSR, 10 octobre 2013, Fédération française de Gymnastique

 

 

"3. Considérant que la Fédération française de gymnastique a demandé au ministre des sports l’abrogation des dispositions du point 2.2.2.2.1. de l’annexe I-5 du code du sport, issues du décret du 7 janvier 2004 ; qu’elle a saisi le Conseil d’Etat d’un recours tendant à l’annulation pour excès de pouvoir de la décision implicite par laquelle il a été refusé de faire droit à sa demande d’abrogation ;

 

4. Considérant que l’article 1er de la Déclaration de 1789 proclame : " Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune " ; que l’alinéa 3 du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 précise que " La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme " ; qu’en vertu de l’article 1er de la Constitution : " La France (libres et égaux en droits) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion " ; que si, aux termes du cinquième alinéa de l’article 3 de la Constitution, dans sa rédaction issue de la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 : " La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ", ces dispositions ne s’appliquaient qu’à des mandats et des fonctions politiques ; que toutefois, l’article 1er de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 a abrogé cet alinéa et ajouté à l’article 1er de la Constitution un second alinéa aux termes duquel : " La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes auxmandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales " ; qu’il résulte de ces dernières dispositions, éclairées par les travaux parlementaires qui ont précédé leur adoptionque leur objet est de combiner le principe constitutionnel d’égalité, tel qu’interprété par le Conseil constitutionnel, notamment dans sa décision n° 2006-533 DC du 16 mars 2006, et l’objectif d’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ;

 

5. Considérant que si le principe constitutionnel d’égalité ne fait pas obstacle à la recherche d’un accès équilibré des femmes et des hommes aux responsabilités, il interdit, réserve faite de dispositions constitutionnelles particulières, de faire prévaloir la considération du sexe sur celle des capacités et de l’utilité commune ; qu’ainsi, avant l’adoption de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, le principe constitutionnel d’égalité excluait que la composition des organes dirigeants des personnes morales de droit privé, comme les fédérations sportives, soit régie par des règles contraignantes fondées sur le sexe des personnes appelées à y siéger ; que si, ainsi qu’il a été dit, le second alinéa désormais ajouté à l’article 1er de la Constitution a pour objet de combiner ce principe et l’objectif d’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales, il résulte également de ces dispositions que le législateur est seul compétent, tant dans les matières définies notamment par l’article 34 de la Constitution que dans celles relevant du pouvoir réglementaire en application de l’article 37, pour adopter les règles destinées à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats, fonctions et responsabilités mentionnés à l’article 1er de la Constitution ; qu’il appartient seulement au Premier ministre, en vertu de l’article 21 de la Constitution et sous réserve de la compétence conférée au Président de la République par son article 13, de prendre les dispositions d’application de ces mesures législatives ;

 

6. Considérant, d’une part, que les dispositions contestées du point 2.2.2.2.1. des statuts types des fédérations sportives agréées, issues du décret du 7 janvier 2004, ne se bornent pas à fixer un objectif de représentation équilibrée entre les femmes et les hommes au sein des instances dirigeantes des fédérations agréées, mais imposent le respect d’une proportion déterminée entre les hommes et les femmes au sein de ces instances, précisément fixée en proportion du nombre de licenciés de chaque sexe ; que ces dispositions étaient ainsi contraires au principe constitutionnel d’égalité devant la loi, à la date à laquelle elles ont été édictées ;

 

7. Considérant, d’autre part, qu’en l’absence de toute disposition législative applicable aux fédérations sportives agréées, fixant les règles destinées à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux instances dirigeantes de ces fédérations, les dispositions du second alinéa de l’article 1er de la Constitution dans sa rédaction issue de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 ne peuvent, par elles-mêmes, avoir eu pour effet de rendre légales les dispositions du point 2.2.2.2.1. des statuts types des fédérations sportives agréées, figurant à l’annexe I-5 du code du sport ; 

 

8. Considérant qu’il résulte de ce qui précède que la Fédération française de gymnastique est fondée à soutenir que les dispositions du point 2.2.2.2.1. de l’annexe I-5 du code du sport sont entachées d’illégalité et, sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de la requête, à demander l’annulation pour excès de pouvoir de la décision implicite refusant de les abroger ; que cette annulation implique nécessairement l’abrogation des dispositions réglementaires dont l’illégalité a été constatée ; qu’il y a lieu pour le Conseil d’Etat d’ordonner cette mesure dans un délai de trois mois à compter de la notification de la présente décision, sans qu’il soit nécessaire d’assortir cette injonction d’une astreinte ; 

 

CE, 2e / 7e ss-sect. réunies, 10 oct. 2013, n° 359219, Lebon. Lire en ligne : https://www.doctrine.fr/d/CE/2013/CETATEXT000028057180"

 

 

https://www.doctrine.fr/d/CE/2013/CETATEXT000028057180

 

Le droit et l’égalité de rémunération

 

De manière générale, les juges admettent des différences de rémunération fondées sur les qualités professionnelles du salarié, à condition toutefois que ces qualités soient objectivement démontrées. Ainsi, justifient une différence de rémunération :

 la qualité du travail fourni [Cass. soc., 8 novembre 2005] ;

 l’ancienneté, dès lors qu’elle est intégrée dans le salaire de base [Cass. soc., 20 juin 2001] ; en revanche, elle ne justifie pas le paiement d’un salaire de base différent lorsqu’elle est déjà prise en compte dans une prime spéciale [Cass. soc., 29 octobre 1996] ;

 l’expérience acquise dans l’entreprise [Cass. soc., 29 septembre 2004] ou sur un site [Cass. soc., 16 février 2005] ou encore chez d’autres employeurs [Cass. soc., 15 novembre 2006; Cass. soc., 19 décembre 2007] ;

 les diplômes, dans la mesure où ils permettent au salarié d’effectuer un travail de valeur supérieure. Ainsi, un juriste, titulaire d’un diplôme de l’Institut d’études politiques et disposant d’une ancienneté supérieure par rapport à une autre juriste non titulaire de ce diplôme, effectue t il un travail de valeur supérieure par rapport à celui de sa collègue, ce qui justifie une différence de rémunération [Cass. soc., 19 octobre 2005 ; Cass. soc., 24 janvier 2007]. Une différence de rémunération n'est pas objectivement légitimée par une différence de diplôme (licence VS ESC) si l'employeur ne rapporte pas la preuve de l'utilité de ce diplôme pour la profession en cause (Cass. soc., 11 janvier 2011).

 la technicité particulière du poste [Cass. soc., 8 janvier 2003] ;

 les tâches plus larges attribuées dans le cadre d’un poste de travail identique [Cass. soc., 13 mars 2002] ;

 les insuffisances techniques : un employeur est fondé à moins rémunérer une salariée lorsqu’il apporte la preuve qu’elle «a connu tout au long de sa carrière des difficultés relationnelles et des insuffisances d’ordre technique lui interdisant l’exercice de responsabilités d’encadrement» (Cass. soc., 28 juin 2000).

 les responsabilités particulières confiées au salarié [Cass. soc., 11 janvier 2005; Cass. soc., 15 novembre 2006].

 il n’y a pas de travail égal entre deux responsables d’agence lorsque l’un gère à lui seul quatre sites, ce qui représente des responsabilités et des charges plus lourdes que celles de la salariée qui ne gère qu’un seul site (Cass. soc., 23 mars 1999).

 

"Le fait que le travailleur féminin qui prétend être victime d’une discrimination fondée sur le sexe et le travailleur masculin de référence soient classés dans la même catégorie professionnelle prévue par la convention collective régissant leur emploi n’est pas, à lui seul, suffisant pour conclure que les deux travailleurs concernés exercent un même travail ou un travail auquel est attribuée une valeur égale au sens des articles 119 du traité et 1er de la directive 75/117, cette circonstance ne constituant qu’un indice parmi d’autres que ce critère est rempli.” (CJCE, Brunnhofer, 26 juin 2001).

“Pour apprécier si des travailleurs exercent un même travail ou un travail auquel une valeur égale peut être attribuée, il convient de rechercher si ces travailleurs, compte tenu d’un ensemble de facteurs, tels que la nature du travail, les conditions de formation et les conditions de travail, peuvent être considérés comme se trouvant dans une situation comparable.” (CJCE, Specialarbejderforbundet i Danmark c/ Dansk Industri, 31 mai 1995 et CJCE, Brunnhofer, 26 juin 2001).

 

Le coût des discriminations évalué par France stratégie

 

L’évaluation du coût est de 150 milliards d’euros.

 http://www.strategie.gouv.fr/publications/cout economique discriminations

 

La complexité du débat

 

D'un côté, à travail égal, l'approche par régression pour neutraliser les effets de structure ne suggère pas de forte discrimination salariale (cf. Labor department américain) ou 10% (DARES). C'est la première approche.

D'un autre côté, la discrimination non pas salariale cette fois mais à l'embauche est un sujet connexe et il y a des biais dans le recrutement comme on l'a vu : discrimination au recrutement démontrée par le testing qui est la deuxième approche (travaux de Duguet et Petit mais aussi dans le monde anglo saxon avec les auditions musicales). La limite de cet exercice (cf. le rapport de France stratégie) est qu'on ne peut pas généraliser les résultats car souvent il s'agit de testing ciblé sur un territoire et un secteur d'activité et même un ou plusieurs postes particuliers...pour une classe d'âge donnée. La discrimination frappe les femmes mais aussi les hommes dans certains secteurs...parfois ces phénomènes se compensent (Cf. étude du CREST sur le CV anonyme).

 

A travail égal, l'approche par régression pour neutraliser les effets de structure ne suggère pas de forte discrimination salariale ou 10% (DARES). Cette approche (de l'Insee notamment) est critiquée car elle ne permet pas de mesurer directement la discrimination pure mais seulement une part inexpliquée et surtout elle prend les effets de structures comme une donnée exogène alors que ces effets peuvent eux mêmes être le fruit d'une discrimination (à l'embauche, à la promotion voire à l'orientation scolaire) ou de stéréotypes défavorables pour les femmes (cf. critiques de Meurs et Ponthieux). Le moindre accès aux postes peut avoir un effet multiplicateur en écrémant les femmes plus sévèrement à mérite équivalent au fur et à mesure qu'on monte dans les échelons. C'est ce phénomène qui justifierait les mesures de parité.

 

La 3ème approche des discriminations est celle du ressenti (Halde, Défenseur des droits) des intéressées. Peu de plaintes, peu de procès. En 2010, après une énorme campagne de sensibilisation, la HALDE recueille 615 réclamations sur 12 239 000 de femmes salariées en France : 0,005 %. Mais d'un autre côté, il est difficile de savoir quel est le salaire de ses collègues et hasardeux de se lancer dans un procès contre son employeur, surtout en période de chômage. Le défenseur des droits limite ce problème et pourtant il y a là aussi peu de plaintes des femmes pour discrimination salariale.

La discrimination est donc relativement peu ressentie par les femmes mais on peut arguer qu'elles sont victimes de stéréotypes et qu'elles ont intériorisé les normes sociales qui pourtant les désavantagent. En même temps, le monde occidental actuel dispose des lois les plus protectrices, des femmes les plus éduquées du monde et de l'histoire, sensibilisées à la lutte pour leurs droits et en plus il y aurait une bienveillance des élites médiatiques, politiques et administratives dont le discours officiel est de lutter contre les discriminations et promouvoir la parité.

Les femmes réduisent elles leurs ambitions et leur productivité parce qu'elles savent qu'elles ne seront pas reconnues à leur juste valeur ? Les employeurs savent ils par expérience qu'elles baisseront leur ambition et leur productivité en donnant la priorité au social, au sanitaire, à leur famille ?

 

L'approche du CREST tenant compte de la productivité arrive à la conclusion qu'il n'y a pas ou presque pas de discrimination (2 % à 3 %) : c'est une quatrième approche. On sait aussi qu'il y a des différences d'orientation scolaire et universitaire, de candidatures aux concours (ENA, X) des différences de productivité (médecine, nombre d'actes...) dans certains secteurs. Dans d'autres secteurs, au contraire il est démontré qu'il n'y a pas de différence de productivité (certains travaux à la pièce dans les pays nordiques).

D'autres travaux orientés sur la psychologie montre des différences sexuées susceptibles d'influencer le comportement au travail et l'écart salarial (risquophobie ou risquophilie, locus de contrôle interne et externe, ambiance compétitive).

 

Cette étude américaine tend à prouver des biais de recrutement d’universitaires ainsi qu’un écart salarial conséquent à profil identique.

http://www.pnas.org/content/109/41/16474/

 

Mais c'est contredit par d'autres travaux.

 

http://www.pnas.org/content/pnas/early/2015/04/08/1418878112.full.pdf

 

http://www.aura-astronomy.org/diversity/documents/Gender-Differences-in-ScienceMathEngineeringFaculty-Careers_Exec-Summary.pdf

 

 

Au niveau du bonheur, on a vu que la satisfaction des hommes et des femmes était la même (7/10 en France). Aux Pays Bas, les femmes sont très souvent à temps partiel (plus qu'ailleurs) et sont les plus heureuses d'Europe ou presque (cf. Le Mythe du plafond de verre de Marike Stellinga qui dépeint les femmes comme étant globalement moins ambitieuses).

On sait aussi que les négociations salariales seraient menées de façon différente (cf. ministère du droit des femmes qui estimait que 4,5 points de l'écart pouvaient s'expliquer ainsi).

 

Se pourrait il que le réel puisse cumuler plusieurs effets parfois contradictoires s'additionnant ? Discrimination à l'embauche (moindre promotion aussi de façon probable via le même mécanisme) plus souvent pour les femmes mais aussi en défaveur des hommes dans certains métiers, homophilie, quasi égalité ou égalité salariale à travail égal, différentiel de productivité dans certains secteurs mais égalité dans d'autres, différentiel d'ambition et avantages légaux pour les femmes (parité, quotas, aides financières à la création d'entreprise ou pour la scolarité en filière d'excellence ou scientifique). Le plafond de verre pourrait il résulter à la fois d'une discrimination (accès aux postes plus difficile à compétence égale) et d'un choix (donc théorie du mythe)? En clair, peu de femmes seraient intéressées au départ et parmi les peu nombreuses qui sont intéressées certaines seraient discriminées.

 

Du coup, il y a un dialogue de sourds entre les partisans de la thèse "wage gap myth" qui s'appuyant sur la régression logistique disent que les effets de structure expliquent intégralement ou presque les écarts salariaux et les partisans de la discrimination massive pour qui l'écart salarial résulte bien d'une discrimination (par l'accès aux postes). Le problème est que ces derniers ont la maladresse de citer la statistique brute (sans neutraliser les effets de structures) et de dénoncer la discrimination SALARIALE A TRAVAIL EGAL...alors qu'il serait plus précis d'évoquer l'accès aux postes à compétence égale, discrimination susceptible d'avoir des conséquences sur l'écart salarial, avec la réserve qu'on ne connait pas l'ampleur du phénomène pour tous les postes (testing impossible à faire de façon exhaustive). Par extension et simplification certains considèrent même que tout écart est la résultante d'une discrimination, y compris les effets de structures eux mêmes.

 

Le débat sur les mécanismes de marché est aussi intéressant car une main d'œuvre moins chère à travail égal est plus concurrentielle. D'un autre côté si les employeurs et l'ensemble de la société ont le préjugé qu'un homme est mieux à même de remplir certaines fonctions la discrimination peut être systémique (hypothèse reconnue par Marike Stellinga adversaire des quotas comme pouvant justifier des mesures correctrices).

 

 

Autre question connexe : que se passe t il quand il apparait clairement qu'il y a des différences de performance hommes femmes par exemple dans le sport ? Quel discours est tenu dans ce cas ? Il semblerait qu'on cherche l'égalité de rémunération y compris dans ce cas via des compétitions séparées et que le discours focalise aussi sur la discrimination historique notamment mais aussi sur la sous médiatisation du sport féminin. Peu de commentaires sont faits sur les écarts de performance, même quand ils sont flagrants et c'est même politiquement incorrect d'insister sur une plus grande performance masculine qui serait donc plus méritoire en termes de primes (cf. Gilles Simon au tennis ou les controverses sur les primes au marathon en fonction de la vitesse de course).

 

 

Une journaliste interroge John McEnroe sur Serena Williams : il déclare qu'elle est la meilleure joueuse féminine de l'histoire !

La journaliste est offusquée qu'il ait précisé meilleure femme au lieu de meilleur tout court !

McEnroe explique alors qu'il y a des différences entre le tennis féminin et le tennis masculin et qu'elle serait 700e mondiale dans le circuit hommes !

 

A partir de là, la polémique éclate dans l'ensemble de la presse internationale : il est accusé de sexisme et on l'invite à s'excuser !

 

http://www.lalibre.be/sports/tennis/la reponse de serena williams au commentaire sexiste de john mcenroe 59524c7ccd70d65d246bc633

 

https://www.youtube.com/watch?v=Y0vw0AHsjFM

 

Christina Hoff Sommers explique et résume bien l'histoire en 4 mn :

 

https://www.youtube.com/watch?v=fSwJrQ3 1tQ

 

Serena Williams répond qu'elle n'a jamais joué contre un joueur masculin classé et qu'elle n'a pas le temps, demandant à McEnroe de la respecter !

 

http://www.lalibre.be/sports/tennis/la reponse de serena williams au commentaire sexiste de john mcenroe 59524c7ccd70d65d246bc633

 

Sa réponse est saluée par la presse qui la qualifie même de réponse parfaite !

 

http://www.huffingtonpost.fr/2017/06/27/la reponse parfaite de serena williams aux commentaires sexistes_a_23003562/

 

Pourtant Billie Jean King, seule joueuse féminine à avoir remporté un match de bataille des sexes dans les années 1970, semble corroborer en partie l'analyse de McEnroe

 

"King came to McEnroe’s defense — to a degree — when discussing his controversial comments suggesting Williams, perhaps the greatest women’s player of all time, would be ranked No. 700 on the men’s tour. King pointed out the fact that McEnroe was just answering honestly, and felt the problem lied with more women’s greats not being asked the same question as frequently.

“We never said we’re better than the guys in any way,” King said. “I think she’d be better than 700. But, the best women cannot beat the best men … ever. So we never argued that.\"

 

Navratilova se scandalise qu'on puisse aller sur ce terrain là : comparer tennis féminin et tennis masculin !

 

https://www.usatoday.com/story/sports/tennis/2017/06/29/billie jean king martina navratilova react john mcenroes serena williams remarks/440620001/

 

 

Pourtant, les soeurs Williams avaient la prétention de pouvoir battre n'importe quel joueur masculin au delà de la 200ème place et elles perdirent nettement face à Karsten Braasch !

 

"En juillet 2010, Serena Williams met fin à la guerre des sexes. La joueuse la plus titrée de ces 20 dernières années avoue même qu’elle « n’aurait aucune chance contre un Top 100 masculin ». L’Américaine n’a pas toujours tenu ce discours. Quand elle débarque sur le circuit WTA à la fin des années 90 avec sœur Vénus, son appareil dentaire et ses perles dans les cheveux, elle clame haut et fort pouvoir taper« n’importe quel mec du Top 200 ». Un homme va se charger de ramener les deux adolescentes à la raison. "

 

"Son adversaire a préparé la rencontre à sa manière : « J’ai descendu des cocktails et j’ai fait un parcours de golf ». Sûr de lui, Braasch se met un handicap supplémentaire : il ne s’autorise qu’une balle de service. Malgré cela, l’Allemand donne une leçon de tennis à la demoiselle de 16 ans. Victoire en un set très sec 6 1. Habituée aux frappes en cadence, Serena ne comprend rien au tennis anachronique de son adversaire. Comme frapper ses balles chopées ? Comme le déborder ? Impossible de trouver la solution. « C’était très dur, je ne pensais pas que cela allait être aussi dur, soupire t elle après le match. Je frappais des coups qui auraient été gagnants sur le circuit WTA, mais lui les rattrapait facilement ». Tellement facilement que Braasch grille une clope à un changement de côté. "

 

"Venus débarque alors pour venger sa cadette. A l’époque, l’ainée de la famille appartient déjà au Top 20 mondial et parait mieux disposée à résister. Le résultat sera presque identique. Défaite 6 2. Selon les témoins de ces deux rencontres, Braasch a presque semblé retenir ses coups. L’intéressé confirme, un rien chambreur : « Je ne pense pas qu’elle puisse battre un joueur dans les 500 premiers, parce qu’aujourd’hui j’ai joué comme un mec classé 600e ». "

 

https://wearetennis.bnpparibas/fr_FR/articles/2013/04/09/karsten braasch le fumeur qui a ridiculise les soeurs williams

 

Bien que Serena Williams ait elle même reconnu ne pouvoir vaincre des joueurs du top 100 mondial, rien n'y fait.

Cet exemple illustre clairement que peu importe la réalité des faits, quant au niveau réel de Serena Williams, McEnroe doit s'excuser pour sexisme alors même que c'est la journaliste qui l'a amené sur ce terrain (glissant) des comparaisons des performances entre les deux tennis.

 

L'équipe féminine d'Australie s'incline prenant 7 à 0 face à des lycéens de 15 ans, une équipe qui était favorite pour la médaille d'or aux JO 2016 !

 


http://www.dailymail.co.uk/sport/football/article 3609949/Matildas lose 7 0 Newcastle Jets 15s Rio Olympics warm up.html

 

Lors des JO, l'Australie s'est retrouvée en pool avec les Allemandes, faisant match nul avec l'Allemagne qui a remporté la compétition. L'Australie a également fait match nul avec le Brésil (perdant aux tirs au but) qui lui même a fait match nul avec la Suède (perdant aux tirs au but) qui elle même s'est inclinée face à l'Allemagne 2 à 1 en finale olympique.

On peut dire que l'Australie était une équipe de niveau proche de la meilleure équipe du monde ! D'ailleurs, les Australiennes étaient classées 5ème meilleure équipe du monde à l'époque !

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tournoi_f%C3%A9minin_de_football_aux_Jeux_olympiques_d%27%C3%A9t%C3%A9_de_2016

 

Mais l'on peut se consoler en se disant que certaines des meilleures joueuses n'ont pas participé au match face aux garçons de 15 ans !

 

https://www.dailywire.com/news/6072/australias national womens soccer team lose 7 0 amanda prestigiacomo

 

Leurs collègues américaines se sont aussi inclinées face aux garçons de moins de 15 ans du football club de Dallas 5 à 2 !

 

https://www.cbssports.com/soccer/news/a dallas fc under 15 boys squad beat the u s womens national team in a scrimmage/

 

 

Les punitions

Lors de la finale dames de tennis  2018, Serena Williams a été sanctionnée à plusieurs reprises, notamment parce qu'elle a traité l'arbitre de voleur (de points) pour l'avoir sanctionnée auparavant son coach ayant enfreint la règle de ne pas lui donner d'indication en cours de match. L'ambiance tendue s'est soldée par sa défaite. Mais alors que certains pouvaient trouver l'attitude de la joueuse incorrecte (jet de racket au sol interdit par le règlement), Serena Williams a reproché à l'arbitre son sexisme, prétendant qu'en circonstances similaires les hommes n'étaient pas sanctionnés. La situation s'est ainsi renversée : au lieu d'être perçue comme une joueuse peu fair-play Williams a attiré la sympathie en tant que victime représentant la cause des femmes. Mais qu'en est-il véritablement ? Le journal New York Times montre que les hommes trois fois plus sanctionnés que les femmes. Ils sont davantage sanctionnés pour tout type d'infraction à l'exception du coaching illicite. Même en tenant compte du temps de jeu plus long, les hommes sont plus sanctionnés. L'affaire Serena Williams illustre ainsi l'intérêt d'avancer des pseudo-faits (faits alternatifs) susceptibles de toucher la sensibilité sur le thème des inégalités de genre. Cette technique du hareng fumé (diversion) a permis à la joueuse d'apparaître à son avantage et d'avoir des défenseurs, soutien qui aurait été bien plus limité si elle n'avait pas joué la carte du sexisme.

 

https://www.google.com/amp/s/www.nytimes.com/2018/09/14/sports/tennis-fines-men-women.amp.html

 

 

Les comités sur la parité sont ils paritaires ?

 

Il est intéressant de regarder la composition des comités pour l’égalité hommes femmes ou la parité.

 

Le raisonnement paradoxal

 

Si l’est affirmé que la discrimination salariale est marginale, il se trouve des contradicteurs pour exhiber l’un ou l’autre cas de discrimination salariale croyant ainsi démontrer que l’affirmation est fausse. Or, un contre exemple ne contredit pas le fait qu’un phénomène soit statistiquement minoritaire.

Mais quand on affirme qu’il existe des femmes dans les postes de pouvoir et de direction alors, le contradicteur souligne qu’elles sont sous représentées, ce qui est la preuve pour lui d’une discrimination. Dans ce cas de figure, le contradicteur se rend bien compte que ces contre exemples ne prouvent pas l’absence totale de discrimination. Mais, il peine à reconnaître que cela prouve tout de même que la discrimination n’est pas systématique. Surtout, il déduit abusivement que la sous représentation d’un groupe s’explique nécessairement et principalement voire exclusivement par la discrimination.

 

D’autres écarts dont on parle moins existent et pourraient faire l’objet du même raisonnement qu’en matière d’écart salarial.

Les hommes asiatiques ont davantage de revenus que les hommes blancs aux USA (de même pour les femmes asiatiques par rapport aux femmes blanches) : peut on en déduire pour autant que les Blancs seraient discriminés au profit des Asiatiques ?

 

https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/07/01/the group that seriously out earns white men/

 

On peut s’interroger quant au biais affectant les sujets liés au genre tant des faits similaires ne suscitent pas le même scandale.

« Un divorce de deux Niçois a été prononcé aux « torts exclusifs de l'époux ». Jean Louis a même été condamné à verser 10000 € à son ex femme pour « absence de relations sexuelles pendant plusieurs années […]L'épouse délaissée estimait que l'absence de relations sexuelles était à l'origine de leur séparation, qu'elle avait largement contribué à la dégradation de l'entente du couple. La juridiction l'a soutenue, évoquant les sacro saints « devoirs du mariage » et considérant que « les rapports sexuels entre époux sont notamment l'expression de l'affection qu'ils se portent mutuellement ».»

 

Imagine t on un instant l’inverse ?

 

http://www.leparisien.fr/societe/condamne pour ne pas avoir assez fait l amour a sa femme 03 09 2011 1590507.php

 

 

Les sophismes et paralogismes

 

« L'affirmation du conséquent consiste à conclure qu'un cas particulier (ou ici la catégorie âne) fait partie d'une catégorie générale (ici humain) du seul fait qu'ils partagent une propriété (ici mortel) :

1.Tous les humains sont mortels. (A  B)

2.Un âne est mortel. (C  B)

3.Donc un âne est un humain. (C  A) 

La deuxième prémisse est vraie, mais on ne peut pas en tirer la conclusion (il aurait fallu « Tous les mortels sont des humains » soit B  A et non pas A  B). »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paralogisme#Affirmation_du_cons.C3.A9quent

Ce paralogisme affirmation du conséquent est utilisé en matière de discrimination :

1 Dans toutes les activités où les femmes sont discriminées, elles sont peu nombreuses.

2 Or les femmes sont peu nombreuses dans telle activité donnée

3 Donc les femmes sont discriminées dans cette activité donnée

Ce raisonnement est erroné. La conclusion peut être vérifiée mais il faut le démontrer autrement.

Autre variante plus évidente relevant de la généralisation abusive : tous les monarques absolus sont de sexe masculin or les hommes sont de sexe masculin donc tous les hommes ont le pouvoir absolu.

 

« Le faux dilemme, appelé aussi exclusion du tiers, fausse dichotomie ou énumération incomplète, est un raisonnement fallacieux qui consiste à présenter deux solutions à un problème donné comme si elles étaient les deux seules possibles, alors qu'en réalité il en existe d'autres.

« Soit le créationnisme est vrai, soit le darwinisme est vrai. » « Comme le darwinisme n'est pas vrai, alors forcément, le créationnisme est vrai. »

Cet argument est fallacieux parce que la prémisse ne reconnaît pas qu'il puisse y avoir d'autres points de vue que le créationnisme et le darwinisme. S'il est prouvé qu'il n'y a pas d'autres possibilités, alors le raisonnement devient valide. Sinon, il est possible de contrer l'argument en présentant un troisième choix :

« Et qu'en est il de Lamarck ? »

Le faux dilemme est également commun en politique. Il est souvent caché dans les questions, et devient alors un plurium interrogationum :

 « Êtes vous avec nous ou avec les terroristes ? » « Allez vous voter pour moi, ou allez vous laisser le chômage augmenter indéfiniment ? » « Quelle alternative proposez vous au capitalisme ? Vous voulez instaurer un système soviétique ! »

 Il peut aussi prendre la forme d'affirmations manichéennes : « Si vous n'êtes pas de gauche, vous êtes forcément de droite »

 Les parents qui s'adressent à leur enfant peuvent faire une utilisation du faux dilemme :

« Soit tu vas à l'université, soit tu vendras des hamburgers toute ta vie ! » »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Faux_dilemme

Ce paralogisme faux dilemme est utilisé en matière de discrimination :

« Soit vous êtes pour la parité, soit vous êtes sexiste. »

Ce raisonnement est erroné sauf à supposer qu’être opposé à la parité (quotas, discrimination positive) est en soi sexiste c’est à dire haineux, hostile et/ou méprisant. Le fait d’être en faveur du principe méritocratique reste d’ailleurs valable dans le cas où les hommes seraient minoritaires dans des postes stratégiques ou recherchées (universités en Suède, parlement au Rwanda, magistrature en France).

 

« La pétition de principe consiste à affirmer la conclusion comme étant vraie par principe, sans même se donner la peine de démontrer qu’elle est effectivement vrai. C’est donc une faute de logique et un sophisme puisque cet argument ne prouve absolument rien.

Voici un exemple de pétition de principe :

Julie explique que la terre tourne autour du soleil puisque le soleil se lève toujours à l’ouest et se couche toujours à l’est. Patrick réponds que c’est le soleil qui tourne autour de la terre car la terre ne tourne pas autour du soleil, et donc Julie a tort. »

http://www.sophisme.com/petition de principe/

La pétition de principe est utilisée en matière de discrimination :

Alors que plusieurs statistiques montrent que les femmes occidentales ne sont pas systématiquement désavantagées (éducation, espérance de vie, santé, quotas, 5% des sans abris, 3 % des prisons, 1 % des morts au travail, 80 % des décisions d’achat ...), on affirme que le patriarcat est tenace dans le monde occidental parce que les femmes sont opprimées.

 

Le sophisme de la double faute : « En morale, et en logique, l'expression « two wrongs make a right » est l'expression de la justification d'une mauvaise action par le fait qu'une autre mauvaise action soit commise. L'argument décrit par cette expression est parfois considéré comme fallacieux, mais ne l'est pas toujours5. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Two_wrongs_make_a_right

Par exemple, le sophisme de la double faute pourrait aboutir au raisonnement fallacieux suivant : « Puisque les Blancs ont réduit en esclavage les Noirs, alors aujourd’hui l’inverse serait une juste réparation ». C’est ce genre de paralogisme qui est utilisé dans la discrimination positive (oxymore) qu’on pourrait aussi appeler « sexisme positif » quand il est au détriment des hommes.

 

Dans une argumentation, l'argumentum ad personam désigne une attaque personnelle portée par l'une des parties à la partie adverse sans rapport avec le fond du débat : « Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. »

Par exemple utiliser le mot de Cambronne sans plus d’arguments : « la source de merde

" par Cyrille (son site) http://cyrille.godonou.free.fr/ "

SUPER LA SOURCE

FREE.FR

le mec prend sa source d'infos sur le site de "CYRILLE GODONOU"

tu vas aller grave loin dans la vie

un peu de neutralité :https://fr.wikipedia.org/[...]wiki/In%C3%A9galit%C3%A9s_de_revenus_salariaux_entre_hommes_et_femmes »

http://www.jeuxvideo.com/forums/1 69 4352184 1 0 1 0 discrimination femmes au travail mythe.htm

 

« L'argumentum ad misericordiam, également appelé appel à la pitié, est un sophisme consistant à obtenir l'appui de son argument en exploitant un sentiment de pitié ou de culpabilité chez son adversaire. L'appel à la pitié est une forme d'appel à l'émotion. »

Ce paralogisme est utilisé dans des débats relatifs aux statistiques sur les violences faites aux femmes ou même sur l’écart salarial quand on précise les chiffres et les sources officiels en cas d’erreurs ou de chiffres manifestement excessifs : « Je ne supporte pas ce que vous dîtes, il y a des femmes qui souffrent ». Alors que ni le débat ni l’opposition ne porte sur le fait que des femmes souffrent mais sur l’ampleur des effectifs concernés par l’écart salarial ou par les violences.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_misericordiam

 

« Plurium interrogationum, que l'on peut aussi appeler « multiplier les questions » ou « compliquer les questions », est un raisonnement fallacieux qui vise à tromper. Il est commis par quelqu'un qui pose une question qui présuppose une proposition qui n'a ni été prouvée ni acceptée par la personne qui doit répondre à la question. Cette technique est souvent utilisée de manière rhétorique pour limiter les réponses possibles et les orienter vers ce que veut entendre l'interrogateur. La question suivante est l'exemple standard du plurium interrogatium : « Avez vous arrêté de battre votre femme/votre mari ? » Que la personne réponde oui ou non, elle admet implicitement avoir une femme, et l'avoir battue par le passé.

Ainsi, ce fait est présupposé par la question, et s'il n'a pas été accepté par l'interlocuteur avant, la question est impropre et la tromperie logique avérée.

Cette tromperie est contextuelle : le fait que la question présuppose quelque chose n'est pas en soi même une tromperie. C'est seulement lorsqu'une telle présupposition n'est pas acceptée par la personne à qui l'on a posé la question que l'argument devient fallacieux. Une des formes de cette tromperie se présente ainsi : quelque chose est sous entendu, et donc non explicitement exprimé, et formulé dans une question. Par exemple dans la question « M. Jones a t il un frère dans l'armée ? », rien n'indique qu'il en ait effectivement un, mais il est sous entendu qu'il y a au moins des indications qui tendraient à prouver qu'il en ait un, ou la question ne serait pas posée. De cette manière l'interrogateur se protège de l'accusation de faire de fausses affirmations, mais tente tout de même de piéger l'interrogé. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Plurium_interrogationum

Ce paralogisme argumentum ad personam fréquent dans la presse est utilisé en matière d’inégalités hommes femmes : « Que peut on faire pour lutter contre l’écart salarial ? ». Cette question présuppose qu’il y a une injustice contre laquelle il faut lutter.

 

« Les sophismes par association sont une famille de sophismes qui consistent à faire remarquer que deux personnes A et B ont un point en commun C pour affirmer que la caractéristique D de A serait partagée avec B. La plupart du temps le point en commun est un élément du discours ou des croyances.

On parle de déshonneur par association ou de culpabilité par association si l'association vise à diffamer ou décrédibiliser une personne. Dans le cas contraire si l'association est faite dans un but apologétique on parle d'honneur par association.

  Le président a beaucoup de points communs avec Napoléon Bonaparte... il faut donc se rendre compte qu'il est à l'évidence un dictateur en puissance.

  Un chien est un animal à quatre pattes, mon chat a quatre pattes, donc mon chat est un chien.

  Monsieur X est un personnage d’extrême droite, il vous est arrivé dans un cas spécifique de dire qu'il avait raison sur un point, cela signifie que vous cautionnez l'ensemble du discours de monsieur X et êtes donc un extrémiste. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme_par_association

Ce paralogisme est utilisé à l’envi : « Vous dîtes qu’il n’y a pas d’écart salarial à travail égal. Mais les misogynes disent cela. »

 

« L’argument de l’homme de paille : « L’épouvantail (ou homme de paille) est un sophisme qui consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée. Créer un argument épouvantail consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l'attribuer à son opposant.

L'expression est une image tirée de la technique d'entraînement au combat contre un mannequin de paille à l'image de l'adversaire. Se battre contre la représentation affaiblie de l'adversaire assure une victoire facile. 

« Vous ne voulez pas mettre au point ce programme de construction de porte avions ; je ne comprends pas pourquoi vous voulez laisser notre pays sans défense. »

 La proposition « je suis contre la construction d'un porte avions » a été détournée en « je suis contre la défense de mon pays », argument beaucoup plus facile à mettre en défaut.» »

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pouvantail_(rh%C3%A9torique)

L'argument de l'homme de paille est utilisé quant à l’écart salarial : « Vous dites qu’il n’y a pas d’écart salarial et pourtant toutes les sources prouvent bien qu’il y en a un ». L’affirmation prête à l’interlocuteur une fausse affirmation « il n’y a pas d’écart salarial tout court » alors que ce qui est soutenu c’est qu’il n’y a pas d’écart salarial à travail égal ou encore que l’écart salarial brut s’explique.

 

La technique du hareng fumé : « Méthode : amener à traiter d’un autre sujet que ce celui qui est discuté. Stratagème de détournement, technique dilatoire. Il s’agit d’un changement délibéré de sujet dans une conversation afin de détourner l’attention du sujet original.

C’est une technique proche de la technique du chiffon rouge lors de laquelle il s’agit d’évoquer en plus un mal supposé pire que celui dont on veut discuter et de laisser entendre que l’existence du deuxième dispense de traiter du premier. L’odeur du hareng apparaît généralement quand un interlocuteur débute sa phrase par : « Il me semble que le vrai débat… »

Exemples :

« Ne joue pas avec ce bâton pointu »

« Ce n’est pas un bâton, c’est un laser bionique »

« Vous soulignez le besoin urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de stopper le réchauffement climatique. Mais le problème le plus sérieux pour les générations futures est le risque des armes nucléaires aux mains des États totalitaires et des terroristes! C’est là que nous devons concentrer notre attention et nos ressources. » »

https://cortecs.org/materiel/sophisme le hareng fume/

La technique du hareng fumé est utilisée lorsqu’on pointe la désinformation quant à l’écart salarial : « En fait, il y a de la désinformation sur d’autres sujets comme le droit des animaux. » Ou encore : « Il me semble que le vrai débat c’est l’accès aux postes ou le déroulement des carrières. »

 

« L’amphibologie (substantif féminin), du grec amphibolia (action de « lancer de tous côtés »), est, en logique, une construction grammaticale qui permet à une phrase d'avoir deux sens différents (indécidabilité) et qui peut conduire à un raisonnement fallacieux.

 L'amphibologie est également une figure de style qui consiste en une ambiguïté grammaticale qui peut donner lieu à diverses interprétations d'une même phrase. 

« Et osent les vaincus les vainqueurs dédaigner »

— Joachim Du Bellay

Qui, des vaincus ou des vainqueurs, constitue respectivement le sujet et le complément d'objet direct de la phrase ?

« L'oracle de Delphes dit à Crésus que s'il continuait la guerre, il détruirait un grand royaume — il n'avait pas précisé qu'il s'agirait du royaume de Crésus lui même »

— Hérodote, Les Histoires

« Les vieux ne devraient pas être autorisés à conduire sur les routes, c'est bien trop dangereux. »

Cette phrase peut être comprise de deux manières : les « vieux » rendent la route dangereuse pour les autres, et de ce fait ne devraient pas être autorisés à conduire, ou les routes sont si dangereuses qu'on ne devrait pas laisser les vieux y conduire, pour leur propre bien. (À noter qu'elle peut encore avoir un troisième sens : les « vieux » sont autorisés à conduire, mais ailleurs que sur les routes ; et même un quatrième : l'autorisation elle même serait dangereuse, plus que la conduite des « vieux » ou la route.)

« Elle est sortie en pleurant du café. »

Cette phrase peut avoir deux sens : pleure t elle en sortant du café (le bistrot) ou pleure t elle du café en guise de larmes ?

« Il quitte sa femme le jour de son anniversaire. »

Est ce l’anniversaire de sa femme ou le sien ?» »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphibologie

L'amphibologie est utilisée sur le concept d’égalité : « La parité, c’est l’égalité ». Ici l’ambivalence porte sur le mot égalité qui peut signifier égalité des droits ou égalité des résultats voire communisme.

 

« L’appel au ridicule est une tactique argumentative, un sophisme qui consiste à caricaturer les propos de son adversaire jusqu'à le rendre ridicule, et donc facilement réfutable. 

« Si la théorie de l'évolution était vraie, cela voudrait dire que mon grand père est un gorille »»

https://fr.wikipedia.org/wiki/Appel_au_ridicule

Par exemple, Clémentine Autain face à Eric Zemmour le 18 mars 2006... à 17mn03 et 17mn20 : « Si mes idées dominaient, il n’y aurait pas 12% de femmes à l’Assemblée nationale, les femmes ne posséderaient pas 1% des terres dans le monde et seulement 10% des revenus mondiaux.. »

https://www.youtube.com/watch?v=V_BTeAZBOFw

Ce que le contradicteur de Clémentine Autain tachait de dire ce n’est pas que les idées féministes de son interlocutrice s’étendent à la terre entière ni que les femmes avaient partout le pouvoir ou des revenus supérieurs aux hommes. Ce qu’il essayait de dire c’est qu’en France et sans doute dans bien d’autres pays occidentaux, un discours similaire à celui de Clémentine Autain est relayée dans la presse et autres cénacles politiques et ce de façon disproportionnée par rapport à des thèses contradictoires.

 

« Argumentum ad odium est une forme d'argument ou de réfutation sophistique consistant à rendre odieuse la thèse adverse en la reformulant et en la connotant de façon péjorative, sans justification apportée sur le fond. Le plus souvent, c'est par association d'idées ou d'images, plutôt que par un raisonnement, que le rapprochement est fait entre une formulation neutre et une formulation péjorative de la thèse.

« les femmes et les hommes sont égaux en droits » devient, sous forme d'argumentum ad odium : « Pour vous, les hommes doivent perdre toute virilité devant les femmes. »

« Il faut accorder plus d'importance aux hommes victimes de violences conjugales » est transformée en : « accorder plus d'attention aux violences conjugales subies par les hommes c'est négliger les violences subies par les femmes ».

« Il faut respecter les animaux » devient « D'après vous, il faut pleurnicher sur le sort de n'importe quel moucheron. » »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_odium

Ce paralogisme Argumentum ad odium est souvent utilisé quand on signale les situations défavorables des hommes, en particulier si l’on suggère qu’il faudrait y prêter aussi attention : « Vous parlez des problèmes des hommes pour occulter ceux des femmes ».

 

« L'argumentum ad novitatem, l'argument de la nouveauté, est un type de raisonnement fallacieux (aussi appelé sophisme) qui consiste à prétendre qu'une idée ou une proposition est correcte ou d'une validité supérieure parce qu'elle est nouvelle et "moderne". Dans une controverse entre statu quo et nouvelles intentions, un "argumentum ad novitatem" n'est pas valide en lui même. Ce type d'argument fallacieux peut prendre deux formes :

surestimation de la nouveauté prématurée et sans preuve de sa supériorité ;

sous estimation du "statu quo" prématurée et sans preuve que ledit "statu quo" soit moins valide. "pour perdre du poids, les derniers régimes sont les meilleurs" ;

"le nouveau ministère sera plus efficace grâce à sa réorganisation" ;

"mettre à jour tous vos logiciels rendra votre système plus fiable". »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_novitatem

Ce paralogisme argumentum ad novitatem permet d’accorder une valeur positive à des mesures relativement récentes : « Les quotas sont un progrès récent qu’il faut développer pour arriver à la parité. On ne va pas revenir en arrière ce serait régresser. »

 

« L'appel à l'ignorance (argumentum ad ignorantiam) est un faux raisonnement qui consiste à dire qu'une proposition est vraie parce qu'elle n'a pas été démontrée fausse1 (ou vice versa2). Il est une sorte de faux dilemme3. Il peut être utilisé comme rationalisation d'idées irréfutables.

L'appel à l'ignorance est fortement lié au renversement de la charge de la preuve, avec lequel il est souvent confondu3,4.

« Je ne peux pas expliquer ce que ce témoin a vu dans le ciel, donc cela doit être un vaisseau spatial extraterrestre visitant notre planète. » Variante : « Je ne peux expliquer comment la vie sur terre est apparue, alors c'est sûrement Dieu qui l'a fait. » »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Appel_%C3%A0_l%27ignorance

L'appel à l'ignorance est tout particulièrement prisé pour la part inexpliquée de l’écart salarial : « On ne peut l’expliquer donc c’est de la discrimination ».

 

« Le sophisme du vrai Écossais ou aucun vrai Écossais (en anglais No true Scotsman) est un procédé rhétorique fallacieux utilisé pour réaffirmer une généralisation qui a pourtant été réfutée, en niant la validité du contre exemple. Il affirme que le contre exemple donné est invalide car il n'appartient pas vraiment à la catégorie que l'on cherchait à généraliser1. Cela peut se limiter au seul contre exemple en question, auquel cas l'argument n'est pas nécessairement incorrect : il est possible que le contre exemple ne soit effectivement pas valide. Mais dans des cas plus extrêmes le procédé peut être utilisé pour écarter d'office tout contre exemple imaginable à l'énoncé.

Le procédé est fallacieux car il modifie la définition des termes de l'énoncé de manière arbitraire. Le terme « vrai » et ses équivalents impliquent que l'on juge de l'appartenance ou non à la catégorie en fonction de critères ou d'une définition qui ne sont pas explicités. Dans le meilleur des cas, il y a confusion entre les interlocuteurs sur la définition des termes. S'ils l'étaient, il deviendrait apparent que l'énoncé est une tautologie, infalsifiable et n'apprenant rien sur rien.

Personne A: « Tous les Écossais sont roux. »Personne B: « Mon oncle Angus, qui est Écossais, n'est pas roux. »Personne A: « Tous les vrais Écossais sont roux. »

La définition sous entendue est qu'un « vrai Écossais » est (au moins) un Écossais qui est roux. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme_du_vrai_%C3%89cossais

La proposition « une femme ne peut mentir » (Halimi) est un exemple. Or, il s’avère que la femme de chambre a menti sur différents points. On en conclut qu’il ne s’agissait pas d’un vrai mensonge.

Autre variante : Tout le temps partiel est subi. Or, on montre qu’il y a du temps partiel choisi ce qui amène à l’objection : le temps partiel choisi n’est pas un vrai choix.

 

« Le sophisme de composition est un sophisme (argument à logique fallacieuse) de généralisation qui consiste à attribuer au tout une propriété applicable à une de ses parties « Toutes les pièces de ce bateau coulent, donc ce bateau coule5. »

« Les plumes remplissant ce sac de plumes sont légères, donc ce sac est léger. »

« Ce bateau est construit avec des matériaux excellents, c'est donc un excellent bateau1. »

Dire qu'une équipe de football composée des meilleurs joueurs d'un championnat sera nécessairement la meilleure équipe du championnat relève du sophisme.

« Chacun est bon dans l'équipe, vous allez réussir ce challenge6. » »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme_de_composition

Par exemple, le sophisme de composition : il y a beaucoup d’hommes dans les postes de pouvoir qui défendent leur intérêt personnel, donc c’est l’intérêt général de tous les hommes qui est défendu.

« Le raisonnement fallacieux de l'affirmation de la disjonction peut apparaître lors d'un syllogisme disjonctif quand un argument prend la forme :

disjonction : Soit A ou B

terme moyen (affirmation) : A

conclusion : Alors non B

La faute consiste à conclure que B doit être fausse car A est vraie; en réalité B peut également être vraie. Le véritable syllogisme disjonctif est basé sur le fait que la prémisse mineure est fausse et entraîne la véracité de la conclusion.

Si le ou est exclusif (C'est à dire s'il interdit une vérité conjointe des deux propositions»), alors le raisonnement est valide.

disjonction : Demain le soleil brillera ou il fera de la pluie.

terme moyen : La météo indique qu'il va pleuvoir demain.

conclusion : Donc, le soleil ne brillera pas demain.

La conclusion ci dessus est fausse car il peut faire du soleil et de la pluie en même temps, ou l'un à la suite de l'autre au cours de la même journée, ce ne sont pas des événements exclusifs. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affirmation_d%27une_disjonction

L'affirmation de la disjonction est utilisé : Soit il y a du temps partiel féminin soit il y a de la justice. Or, il y a du temps partiel féminin. Donc il n’y a pas de justice (temps partiel subi). La conclusion est fausse car il peut y avoir du temps partiel choisi.

 

« L’Argumentum ad nauseam ou avoir raison par forfait est un sophisme basé sur la répétition d'une affirmation. C'est le mécanisme qui se cache derrière l'efficacité des rumeurs et de la propagande (ou publicité) répétitive (voire, à l'extrême, du lavage de cerveau). 

Exemple : Il ne faut pas se raser, sinon les poils repoussent plus durs ; je l'ai lu dans des tas de magazines sur la santé !»

https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_nauseam

Les exemples fourmillent comme celui de l’écart salarial ou de la woman tax (taxe rose). Les Georgettes signalent en novembre 2014 qu’il y aurait des écarts de tarification dans les produits entre hommes et femmes, en particulier pour les rasoirs. Ce fait est relayé sur le site madmoizelle en 2014. Or, plusieurs ministères annoncent qu’il y aura une enquête de la DGCCRF, information reprise sur le site madmoizelle. En décembre 2015, l’enquête paraît et dément le fait qu’il y aurait des pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes. En janvier 2017, le site madmoizelle reprend l’argument initial des Georgettes : il y aurait une taxe rose. On retourne donc au point de départ alors que la DGCCRF a invalidé cette prétention.

 

Voici la conclusion du rapport : « Conclusion

Le Gouvernement prend acte du résultat de ces deux études.

Il constate que qu’un phénomène global de « woman tax » n’est pas avéré, les disparités entre sexes pouvant être défavorables aux hommes ou aux femmes selon les produits.

Toutefois, la segmentation des marchés en produits plus spécifiquement adressés aux femmes ou aux hommes au-delà d’entretenir les stéréotypes, sont à l’origine d’un surcoût (achats de plusieurs produits, différenciation produisant un prix supérieur).

Ainsi, le gouvernement va engager une concertation avec les acteurs pour lutter contre ce phénomène. »

 

http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/12/Rapport-Parlement-woman-tax.pdf

 

 

La réaction des Georgettes est intéressante :

« Remise du rapport sur la taxe rose au Parlement : Pour Georgette Sand, la taxe rose existe même si elle n’est pas systématique

 

 

"Le rapport montre que les industriels, les distributeurs et les artisans abusent des stéréotypes de genre pour appliquer des surcoûts tour à tour aux femmes et aux hommes. Pour Georgette Sand, ce n’est pas tout à fait une surprise et c’est encore une bonne raison pour que femmes et hommes soient solidaires face aux manipulations du marketing. Autrement dit, pigeonnes et pigeons, même combat ! Nous sommes toutes et tous à la merci du marketing genré." »

 

 

http://www.georgettesand.org/actualites/remise-du-rapport-sur-la-taxe-rose-au-parlement-pour-georgette-sand-la-taxe-rose-existe-meme-si-elle-nest-pas-systematique-taxerose-womantax/

 

 

« Argumentum ad lazarum est un raisonnement fallacieux qui prétend à une conclusion vraie uniquement parce que le sujet de l'argument est pauvre.

Exemples :

La France d'en bas est proche des réalités, elle a forcément raison.

Les ermites sont sages car ils ne sont pas distraits par leurs possessions. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_lazarum

L’exemple typique de paralogisme Argumentum ad lazarum : « Le féminisme représente un groupe opprimé, plus pauvre, donc il a raison et/ou ne peut être critiqué. »

 

« L’ignoratio elenchi, ou « conclusion excessive » est un sophisme qui consiste à prouver autre chose que ce qui est en question. L’erreur n’est pas seulement un défaut de logique mais également un défaut de raisonnement.

Pour mieux combattre son adversaire dans le débat, il s’agit ainsi de lui attribuer quelque chose qu’il n’a pas dite ou faite, ou lui imputer les conséquences qu'on s'imagine pouvoir tirer de ses idées. Le débatteur déplace la question, il prouve ainsi une proposition autre que celle qu’il doit prouver. Par exemple, quand A et B débattent de savoir si la loi autorise A à faire une chose et que A allègue que la loi devrait le lui permettre, ce dernier réalise une ignoratio elenchi. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ignoratio_elenchi

L’ignoratio elenchi est utilisé dans le cas du plafond de verre : « Il est prouvé qu’il y a de moins en moins de femmes au fur et à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie des postes donc c’est que la discrimination dans l’accès aux postes élevés explique cela. »

 

« L’argument d'autorité consiste à invoquer une autorité lors d'une argumentation, en accordant de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu. Ce moyen rhétorique diffère de l'emploi de la raison ou de la violence.

L'argument d'autorité est parfois également désigné par trois formules latines :

argumentum ad verecundiam : « argument de respect » ;

argumentum ad potentiam : « argument de pouvoir » ;

Ipse dixit : « Il l'a dit lui même », « il » désignant l'autorité citée. »

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Argument_d%27autorit%C3%A9

Un exemple d’argument d’autorité : « Une des figures de proue de la théorie masculiniste en France est Patrick Guillot, auteur de trois livres sur le sexisme inversé et fondateur du « Groupe d’Etudes sur les Sexismes » qui est une association visant à donner crédibilité au mouvement. Patrick Guillot est l’inventeur du mouvement « hoministe », qu’il préfère au mot « masculiniste » car celui ci a été créé par une « idéologue misandre » (d’après son site www.la cause des hommes.com). Il faut savoir que les hoministes, autrement dit les masculinistes, qualifient toutes les féministes de misandres, c’est à dire de femmes détestant les hommes. L’idéologue misandre en question est Michèle Le Dœuff, docteure en philosophie et universitaire reconnue en France et à l’étranger, soit tout l’inverse d’une idéologue, personne basant sa réflexion sur une science imaginaire. Il y a donc un homme ne possédant aucune qualité universitaire d’études sur le genre et le sexisme, qui remet en question la légitimité d’une universitaire et professeure afin de servir sa cause. Sur le site de Patrick Guillot se trouve un manifeste de l’hominisme en onze points qui partagent le fait de considérer les hommes comme les vraies victimes du sexisme. »

http://toutelaculture.com/tendances/lantifeminisme une nouvelle tendance dangereuse/

 

« L’argument par la conséquence, en latin : argumentum ad consequentiam, est un raisonnement fallacieux. Il consiste à déduire une conclusion (en général une croyance) à partir d'une conséquence, positive ou négative, de la croyance à prouver.

Cette erreur vient du fait que l'on refuse d'admettre les conséquences désagréables d'une proposition, même si elle est vraie. Ou à l'inverse qu'on est tenté d'accepter les conséquences agréables d'une proposition fausse. Mais les conséquences agréables ou désagréables ne constituent pas une preuve. "Vous ne pouvez pas croire que les compagnies de transport doivent être nationalisées. Pensez à toutes les actions que nous possédons dans les sociétés de ce secteur."

"Dieu doit exister : s'il n'existe pas, alors de très nombreuses personnes prient pour rien !"»

L’argument par la conséquence est effectivement utilisé : « Mais s’il n’y a pas d’écart salarial, alors on se battrait pour rien. Donc c'est qu'il y en a bien un. »

 

 

Des généralisations abusives et déductions trompeuses

 

Harcèlement de rue : 100 % de femmes harcelées d'après le haut conseil à l'égalité et diverses associations...

 

Haut conseil à l'égalité : "deux consultations citoyennes menées dans le cadre d’événements qui se sont tenus début mars – les rencontres «Les femmes sont dans la place!» du Conseil général de l’Essonne et «Agir contre le harcèlement

sexiste et sexuel dans les transports» de l’Observatoire des violences envers les femmes du Conseil général

de la Seine Saint Denis, pendant lesquels il a été demandé aux 600 personnes participantes de témoigner

du harcèlement dont elles ont pu être victimes, des stratégies d’évitement qu’elles ont mises en place, des

solutions à apporter et des écueils à éviter."

 

http://www.odi.media/les articles/respect des chiffres harcelement de 100 des femmes dans les transports en commun/

 

 http://www.haut conseil egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hcefh_avis_harcelement_transports 20150410.pdf

 

 

1) Passons sur le détail méthodologique pour obtenir un échantillon représentatif...comme si pour savoir combien de gens aiment le chocolat, on interrogeait 600 personnes présentes au salon du chocolat et qu’on s’étonnait que ce soit 100 % !

 

2) A partir d'un nombre très petit d'indélicats, on peut arriver à 100 % de personnes harcelées. Démonstration :

 

Soit un campus ou un quartier ou une commune de 2000 personnes "en âge d'être éventuellement victime de harcèlement ou d'être éventuellement harceleur". Il y a 1000 hommes et 1000 femmes dans cette cohorte suivie pendant 5 ans. Dans cet exemple, disons qu’il y a exclusivement 5 harceleurs masculins susceptibles d’importuner les femmes, les autres étant irréprochables.

Admettons que les rencontres (le fait de croiser quelqu’un) se fassent au hasard (transports en commun, restaurants, cinémas, rue etc…). Admettons que chaque personne fasse 1000 rencontres (de gens de sexe opposé) au hasard au cours d’un mois. Cette hypothèse est raisonnable ça fait 50 rencontres de gens de sexe opposé par jour ouvré (du lundi au vendredi).

Pour chacune de ces rencontres, chaque femme peut donc rencontrer soit un harceleur avec une probabilité de 5 chances sur 1000 soit quelqu’un de correct avec une probabilité de 995 chances sur 1000.

Question 1 : pour une femme donnée quelle est la probabilité de rencontrer au moins une fois un harceleur dans le mois ?

Réponse : 1 (995/1000)^1000=99,33 soit quasiment 100%. On va arrondir à 100% par commodité de calcul.

 

Supposons que tous ensemble les harceleurs importunent 1/12e de la population féminine chaque mois soit 83 femmes environ. Il est équivalent de dire que ça fait 16 femmes par mois en moyenne par harceleur. Ceci est une hypothèse basse car en moyenne ça revient à 4 femmes harcelées par semaine par harceleur soit environ une par jour ouvré par harceleur.

 

Admettons que chaque mois, chaque femme ait une chance sur 12 de se faire harceler, si elle rencontre au moins un harceleur au cours du mois.

 

Question 2 : Quelle est la probabilité qu’une femme se fasse harceler au cours de l’année, si elle rencontre au moins un harceleur au cours du mois ?

Réponse : 1 (11/12)^60=100% en arrondissant.

Or, comme nous avons vu précédemment que chaque mois, chaque femme a 100% de chances de croiser un harceleur alors on en déduit que toutes les femmes soit 100% vont se faire harceler en 5 ans avec "seulement" 0,5 % de harceleurs. Certains seront alors tentés de stigmatiser 99,5 % de la population masculine, lesquels sont pourtant 100% irréprochables dans cet exemple fictif.

 

On peut proposer une approche plus rigoureuse du même problème sans que cela ne change fondamentalement la conclusion.

 

AUTRE VERSION

 

Soit X la variable aléatoire modélisant le fait de « rencontrer un harceleur » (X=1).

La probabilité pour une femme de rencontrer un harceleur pour une rencontre donnée est fixée arbitrairement :

P(X=1)=5/1000

La probabilité pour une femme de ne pas rencontrer un harceleur pour une rencontre et une seule est :

P(X=0)=995/1000

Soit Y la variable aléatoire modélisant le fait de « se faire harceler » sachant qu’on a rencontré un harceleur(Y=1/X=1).

La probabilité pour une femme de se faire harceler pour une rencontre donnée (sachant qu’on a rencontré un harceleur) est fixée arbitrairement :

P(Y=1/X=1)=1/100

Il y a donc une chance sur 100 de se faire harceler (sachant qu’on a rencontré un harceleur).

La probabilité pour une femme de ne pas se faire harceler pour une rencontre et une seule (sachant qu’on a rencontré un harceleur) est :

P(Y=0/X=1)=99/100

 

On a donc 4 cas de figure pour une rencontre donnée :

Rencontrer un harceleur (X=1) et se faire harceler (Y=1) :

P(Y=1 et X=1)=P(Y=1/X=1).P(X=1)=(1/100).(5/1000)

Rencontrer un harceleur (X=1) et ne pas se faire harceler (Y=0) :

P(Y=0 et X=1)=P(Y=0/X=1).P(X=1)= (99/100).(5/1000)

Ne pas rencontrer un harceleur (X=0) et se faire harceler (Y=1) :

P(Y=1 et X=0)=P(Y=1/X=0).P(X=0)=(0).(995/1000)=0

Ne pas rencontrer un harceleur (X=0) et ne pas se faire harceler (Y=0) :

P(Y=0 et X=0)=P(Y=0/X=0).P(X=0)=(1).(995/1000)=995/1000

 

On construit la variable aléatoire Zi modélisant le fait de « se faire harceler » qu’on ait rencontré un harceleur ou non (Zi=1 ou Zi=0). En probabilité, dans les expériences à 2 possibilités alternatives exclusives, avec remise, on parle de schéma de Bernouilli (une expérience) ou de loi binomiale (cas généralisé). 

Les variables aléatoires Zi sont iid=indépendantes et identiquement distribuées (schéma de Bernouilli).

P(Zi=1)= P(Y=1 et X=1)=P(Y=1/X=1).P(X=1)=5/100000

P(Zi=0)=1 P(Zi=1)

P(Zi=0)= P(Y=0 et X=1)+ P(Y=1 et X=0)+ P(Y=0 et X=0)

Zi suit une loi de binomiale (n,p) où n=1 et p=5/100000.

 

Une somme de variables aléatoires indépendantes Z = somme des Zi, correspond au fait d'être harcelé lorsque l'expérience est répétée.

 

Z suit une loi de binomiale (n,p) où n=120000 et p=5/100000.

120000 rencontres au hasard c’est 1000 rencontres par mois (or il y a 12 mois dans une année) pendant 10 ans.

La probabilité pour une femme donnée de se faire harceler k fois exactement parmi n rencontres est :

P(Z=k)=Combinaison(k;n)[p^k][(1 p)^(n k)]

 

La probabilité de ne jamais se faire harceler au cours de 10 ans soit 120000 expériences est donc (99995/100000)^120000.

 

Si je veux l’évènement contraire à savoir la probabilité de se faire harceler au moins une fois au cours de ces 120000 expériences alors je fais la soustraction 1 (99995/100000)^120000. La probabilité de 1 c’est l’ensemble des possibles, c’est pourquoi je fais cette soustraction en enlevant le cas où il n’y a aucun harcèlement : (99995/100000)^120000.

 

P(Z=0)=Combinaison(0; 120000)[( 5/100000)^0][(1 (5/100000))^(120000 0)]

 

P(Z=>1)=1 P(Z=0)

 

 =1  Combinaison(0; 120000)[( 5/100000)^0][(1 (5/100000))^(120000 0)]

 

 = 1 (99995/100000)^120000

 

 

 

1 (99995/100000)^120000=99,8% c’est donc la probabilité de se faire harceler au moins une fois au cours de ces 10 années. On constate que cette probabilité est extrêmement élevée car proche de 1 c à d 100%.

 

En faisant le même calcul pour 5 années on a comme résultat 95% d’être harcelée au bout de 5 ans.

En faisant le même calcul pour une année mais avec une chance sur dix (au lieu d'une sur 100) d’être harcelée sachant qu’on croise un harceleur, on a comme résultat 99,8% d’être harcelée au bout d’un an.

 

Certaines personnes peu familières des statistiques pourraient être surprises par un tel résultat mais il existe des exemples concrets propres à illustrer l’effet puissant d’une minorité délinquante ou criminelle. Prenons le cas de la Norvège, pays comptant quelques 5 millions d’habitants et caractérisé par une faible criminalité, avec une trentaine de meurtres par an, soit un taux de 0,6 pour 100000 habitants. En 2011, Andrei Brejvik, à lui seul, a assassiné 77 personnes sur un total de 111 victimes de meurtres pour l’ensemble du pays, soit 69 % du total des victimes. A lui seul, il a donc commis plus de meurtres que l’ensemble des 5 millions d’habitants de la Norvège. C’est dire combien une minorité de délinquants ou criminels peuvent concentrer les infractions commises dans un pays. Avant de faire porter la responsabilité des infractions sur l’ensemble de la population, il faut donc vérifier au préalable qu’elles ne soient pas commises par une minorité.

 

https://ipfs.io/ipfs/QmXoypizjW3WknFiJnKLwHCnL72vedxjQkDDP1mXWo6uco/wiki/Crime_in_Norway.html

 

Comment comprendre les droits et libertés d'ouvrir un compte bancaire ou de travailler des femmes avant 1965 ?

 

Comment comprendre les lois du 9 avril 1881, la loi du 13 juillet 1907 et du 13 juillet 1965 ?

 

 

"Malgré quelques oppositions, notamment au Sénat, la loi est définitivement votée le 9 avril

1881 et ses innovations en matière juridique (possibilité pour les femmes mariées et les

mineurs de se faire ouvrir un livret sans l’assistance du mari ou du tuteur légal) profitent aux

Caisses d’épargne privées. L’article premier définit les grands principes de la nouvelle

institution : « il est institué une Caisse d’épargne publique sous la garantie de l’Etat ; elle est

placée sous l’autorité du ministre des Postes et Télégraphes et prend le nom de Caisse

d’épargne postale »"

 

http://www.laposte.fr/chp/mediasPdf/these/ogerbenoit.pdf

 

 Art 1er 6. de la loi du 9 avril 1881 : "Les femmes mariées, quel que soit le régime de leur contrat de mariage, seront admises à se faire ouvrir des livrets sans l’assistance de leurs maris; elles pourront retirer sans cette assistance les sommes inscrites aux livrets ainsi ouverts, sauf opposition de la part de leurs maris."

 

cf. page 666 femmes peuvent retirer sauf opposition de leur mari

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214110c/f687.image.r=bulletin%20621%20lois%20de%20la%20r%C3%A9publique

 

 

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&ved=0ahUKEwiJtb_O9prMAhVEOxoKHZ7mD1YQFggwMAM&url=https%3A%2F%2Fcriminocorpus.org%2Ffr%2Flegislation%2Fversions%2F1140%2F223%2Fdiff%2Fpdf%2F&usg=AFQjCNGxuK41RJ8vh8dsqK50JRuj sWMuw&cad=rja

 

 

La poste en 1881 et le compte national d'épargne : 

"Forte d’un réseau de plus de 6 000 bureaux, la Poste se trouve être un formidable levier d’action pour les desseins de la Troisième République concernant la démocratisation de l’épargne populaire. Le succès est rapide et pérenne : 816 000 comptes ouverts en 1886, 10 fois plus en 1928 ! Dans le domaine social, la CNE porte une double émancipation des femmes ; celles ci étant autorisées à ouvrir un livret sans l’autorisation de leur mari ; celles ci trouvant des perspectives professionnelles dans une administration recrutant en masse de petites mains studieuses et habiles pour la gestion des fiches de compte."

 

Caisse d'épargne : "En 1818 la Caisse d’Epargne créé en effet un organisme ouvert à tous, sans exclusive, notamment aux femmes mariées, consacrées comme incapables majeures par le code napoléonien. Avec les lois du 9 avril 1881 et du 20 juillet 1895, ces dernières peuvent désormais ouvrir et utiliser seules leur livret d’épargne, sans l’aval de leur époux. Une entorse au régime matrimonial qui durera plus de 80 ans ! Cette mesure, «révolutionnaire » pour l’époque, a fait alors l’objet de maintes controverses, à la chambre des députés notamment ; l’actualité a été relayée dans la presse et jusque dans les salles de spectacles.

Les femmes font partie par ailleurs, dès la fin du XIXe siècle, du personnel salarié des Caisses d’Epargne, ce qui fait figure d’exception dans l’univers bancaire. Avec la Première guerre mondiale, leur nombre augmente. En 1927, il est officiellement rappelé qu’il « n’y a aucune distinction de sexe pour la nomination des emplois d’agents dans les Caisses d’Epargne »."

 

 

http://www.federation.caisse epargne.fr/histoires de femmes histoire de caisses depargne/#.VxZNZWOzm70

 

"Loi du 13 juillet 1907 relative au libre salaire de la femme mariée et à la contribution des époux aux charges du ménage

Article premier. — Sous tous les régimes, et à peine de nullité de toute clause contraire portée au contrat de mariage, la femme a, sur les produits de son travail personnel et les économies en provenant, les mêmes droits d’administration que l’article 1449 du Code civil donne à la femme séparée de biens.
Elle peut en faire emploi en acquisitions de valeurs mobilières ou immobilières.
Elle peut, sans l’autorisation de son mari, aliéner, à titre onéreux, les biens ainsi acquis.
La validité des actes faits par la femme sera subordonnée à la seule justification, faite par un acte de notoriété ou par tout autre moyen mentionné dans la convention, qu’elle exerce personnellement une profession distincte de celle de son mari ; la responsabilité des tiers, avec lesquels elle a traité en leur fournissant cette justification, n’est pas engagée. Les dispositions qui précèdent ne sont pas applicables aux
gains résultant du travail commun des deux époux."

 

« 1449

La femme séparée soit de corps et de biens, soit de biens seulement, en reprend la libre administration.

Elle peut disposer de son mobilier, et l’aliéner.

Elle ne peut aliéner ses immeubles sans le consentement du mari, ou sans être autorisée en justice à son refus. »

https://fr.wikisource.org/wiki/Code_civil_des_Fran%C3%A7ais_1804/Livre_III,_Titre_V



Loi du 
22 septembre 1942 :


Article 223 : "La femme peut exercer une profession séparée de celle de son mari, à moins que ce dernier ne s’y oppose.

Les engagements pris par la femme dans l’exercice de cette profession sont nuls à l’égard du mari si les tiers avec lesquels elle contracte ont personnellement connaissance de l’opposition au moment où ils traitent avec l’épouse.

Si l’opposition du mari n’est pas justifiée par l’intérêt de la famille, la femme peut être autorisée par justice à passer outre, auquel cas les engagements professionnels qu’elle a pris depuis l’opposition sont valables."

Article 224 : "Lorsque la femme exerce une profession séparée de celle de son mari, les biens acquis par l’exercice de son activité professionnelle sont, sous tous les régimes, réservés à son administration et à sa jouissance pendant la durée du mariage.

Elle a sur les biens qui lui sont ainsi réservés les droits de disposition que la femme séparée de biens par contrat possède sur ses biens personnels.

L’origine et la consistance des biens réservés sont établis à l’égard des tiers et du mari par les modes de preuve de droit commun."

Article 216 : "La femme mariée à la pleine capacité de droit. L’exercice de cette capacité n’est limité que par le contrat de mariage et par la loi."

 

 

 

https://criminocorpus.org/fr/legislation/civil/premier/v/vi 2/1948 08 27/

 

« LOI n° 65 570 du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux (1).

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,

 

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

 

Article 1er. — Les articles 214 à 226 du code civil (au livre Ier, chapitre VI, Des devoirs et des droits respectifs des époux) sont remplacés par les dispositions suivantes :

[…]

« Art. 221. — Chacun des époux peut se faire ouvrir, sans le consentement de l’autre, tout compte de dépôt et tout compte de titres en son nom personnel.

 

« L’époux déposant est réputé, à l’égard du dépositaire, avoir la libre disposition des fonds et des titres en dépôt

« Cette disposition n’est pas applicable aux meubles meublants visés à l’article 215, alinéa 3, non plus qu’aux meubles corporels dont la nature fait présumer la propriété de l’autre conjoint conformément à l’article 1404.

 

Art. 223. — La femme a le droit d’exercer une profession sans le consentement de son mari, et elle peut toujours, pour les besoins de cette profession, aliéner et obliger seule ses biens personnels en pleine propriété.

 

« Art. 224. — Chacun des époux perçoit ses gains et salaires et peut en disposer librement après s’être acquitté des charges du mariage.

 

« Les biens que la femme acquiert par ses gains et salaires dans l’exercice d’une profession séparée de celle de son mari sont réservés à son administration, à sa jouissance et à sa libre disposition, sauf à observer les limitations apportées par les articles 1425 et 1503 aux pouvoirs respectifs des époux.

 

« L’origine et la consistance des biens réservés sont établies tant à l'égard des tiers que du mari, suivant les règles de l’article 1402. »

 

https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000503950&pageCourante=06045

 

Un débat qui gagnerait à être plus serein : injures, pressions, entraves à la carrière professionnelle, agressions physiques

Le journal Libération évoque les injures à l’encontre d’opposants politiques à la parité :

« La députée RPR du Maine et Loire, accuse les sénateurs d'avoir eu «une réaction de machisme primaire» en s'opposant au projet de révision constitutionnelle instituant la parité hommes femmes. «Je suis ulcérée, révoltée. Ces types avaient l'occasion de se racheter après de tant de vilénies contre les femmes depuis un siècle de République. Et ils n'ont pas saisi cette occasion. Quels cons!», lance t elle dans un entretien à Marianne. Après l'adoption par le Sénat d'un texte profondément modifié par rapport à celui voté à l'unanimité à l'Assemblée, Roselyne Bachelot avait demandé jeudi à Jacques Chirac d'organiser un référendum. »

http://www.liberation.fr/politiques/0101273012 parite bachelot aux senateurs quels cons

 

Le biologiste Edward Osborne Wilson raconte qu’il s’est fait agresser physiquement en pleine conférence :

« ED WILSON: I had protestors show up at my lectures in the late '70s. And, in one case, a group of protesters took over the stage, and they held banners up condemning sociobiology and condemning me and so on. And I could have...that would have been okay, I guess, but then one of them dumped a pitcher of ice water on my head. And I took immediate pride in that. I said...I went on and gave my talk...while I was getting ready to give my talk, I got it dumped on me. I said to myself, immediately, "This is interesting and, also, it's a bit of history to reflect on later. I believe I'm going to be able to claim that I was the only scientist in modern times to be physically attacked for an idea." »

http://www.pbs.org/wgbh/nova/nature/lord ants.html

« Aussi, en 1975, un spécialiste de l'étude des fourmis, Edward O. Wilson publie Une nouvelle synthèse de l'évolution prenant en compte toutes les découvertes du siècle. Son livre s'axera autour de l'étude des animaux sociaux et il reprendra le terme sociobiologie {qui n'avait rien de neuf mais n'avait jamais connu de succès) pour désigner son approche. Tout son livre connaîtra un grand succès académique : la qualité de son travail et la validité du contenu ne seront quasiment jamais remis en cause. Sauf que dans son dernier chapitre. Edward O. Wilson reprenait l'idée de Darwin et remarquait que tout ce qui avait fait l'objet des centaines de pages précédentes pouvait aussi être appliqué à l'homme. Le scandale sera énorme : Wilson sera insulté et agressé par l'ensemble de la gauche, aux États Unis comme en Europe (en France notamment). De nombreux chercheurs ayant exprimé leur intérêt pour son approche verront leurs carrières brisées ; les conférences sur le sujet seront interrompues par des agressions physiques contre les conférenciers. Une telle guerre politique a bien évidemment laissé des traces : aujourd'hui encore, toute référence à l'origine biologique du comportement humain, aux Etats Unis comme dans plusieurs pays d'Europe, provoque de nombreuses réactions violentes.

Pourtant l'approche de Wilson s'est révélée fructueuse : certains chercheurs ont pu, discrètement, continuer leurs recherches dans le domaine et, à la fin des années 1980, Leda Cosmides et John Tooby ont refondé la sociobiologie en la renommant psychologie évolutionniste. Il y a bien sûr quelques différences entre les deux théories : presque 15 ans s'étaient écoulés depuis le livre de Wilson. Mais le débat existe toujours pour déterminer si la psychologie évolutionniste a véritablement apporté des modifications suffisamment importantes pour justifier le changement de nom ou si ce dernier ne s'explique que par la crainte de la dictature du politically correct (voir par exemple : Kennair, 2002). »

http://books.google.fr/books?id=NgeWLoDPHg8C&pg=PA55&lpg=PA55&dq=Edward+O.+Wilson+agress%C3%A9&source=bl&ots= gBk6lDepN&sig=ooHrDlOh84bX CvOUtpWElKnE7E&hl=fr&sa=X&ei=qcMqUPvoK8K4hAeHh4GgCg&ved=0CEUQ6AEwATgK#v=onepage&q=Edward%20O.%20Wilson%20agress%C3%A9&f=false

 

Alasdair Thompson, présidant une organisation patronale, a reçu quantité de lettres haineuses et appelant à sa démission suite à ses propos controversés sur le lien entre douleurs menstruelles et absentéisme et donc productivité, dont les chefs d’entreprise lui auraient parlé. Il a été obligé de démissionner de ses fonctions. Pourtant, il existe des études scientifiques tendant à confirmer ses propos.

http://www.3news.co.nz/Alasdair Thompson Sorry but its true/tabid/423/articleID/216242/Default.aspx

http://www.nzherald.co.nz/business/news/article.cfm?c_id=3&objectid=10736695

 

"Minimiser...

Dans l'abrégé du bon négationniste, la première étape est toujours de commencer à minimiser les chiffres. Et on n'y coupera pas. Revenant sur les statistiques officielles selon lesquelles l'écart salarial entre hommes et femmes s'élèverait encore à 20 %, les auteurs indiquent d'emblée que ce chiffre est à relativiser, puisqu'il doit se découper en une part majoritaire (60 %) dite expliquée par des facteurs objectifs (différence de formation, d'exigence du poste, etc.) et une part restant inexpliquée de l'ordre de 40 %. Actionnant la calculatrice, le Centre en déduit ensuite que l'écart salarial discriminatoire se réduit déjà à 8,7 % et qu'on peut encore le faire tomber si l'on considère le seuil de tolérance de 5 % (une marge statistique en réalité) appliqué par les méthodologies officielles.

La magie opère et le Centre Patronal en exulte que cette opération faite, la discrimination salariale n'est plus que de 3,7 %! Un chiffre insignifiant, qui montrerait déjà à lui seul à quel point il est «disproportionné, voire chicanier, d'exiger un renforcement des mesures contraignantes»."

 

https://www.solidarites.ch/journal/d/article/7517/Les-bananes-sont-bleues-et-la-discrimination-salariale-est-un-mythe

 

 

Il est assez bouleversant de voir la tournure extrêmement polémique que prend le débat sur l'écart salarial aux USA : l'expression "Pay gap deniers" utilisé par Catherine Pearson le 4 décembre 2016 No, The Gender Pay Gap Isn’t A Myth — And Here’s Why :

 

“One of the most common arguments made about the gender pay gap is that it simply doesn’t exist. Take this Wall Street Journal op-ed lamenting the “The ‘Wage Gap’ Myth That Won’t Die,” or this one from CBS Money Watch that asserts The Gender Pay Gap Is A Complete Myth.” Read the comments in just about any article on the subject. Pay gap deniers abound. 

But dismissing the pay gap as a myth created by rabid feminists who can’t wrap their brains around the subtleties of economics is a crappy thing to do, and it’s also plain inaccurate. So on Equal Pay Day — a day that marks how far into 2016 women have to work to catch up with what men earned last year — we explore why pay equity simply has not been achieved, and why that cannot be dismissed.

The “79 cents” claim isn’t wrong. 

Là elle parle de l’écart non ajusté par les variables explicatives (niveau de responsabilité, volume horaire, ancienneté, diplôme, temps partiel etc…). Or, personne de sérieux ne nie qu’il existe bien un écart global quand on agrège tout sans tenir compte de ces facteurs explicatifs. Il y a des effets de structure dans cet écart non ajusté. Ce qui est critiqué c’est bien le fait de prendre cette statistique de 79 cents en prétendant que c’est à travail égal. Là il y a un glissement de sens entre écart total et écart à travail égal.

“Pay gap deniers love to dispute the claim that, on average, women in the United States make 79 cents for every dollar a man earns, arguing that it is a misleading oversimplification. “Few experts dispute that there is a wage gap, but differences in the life choices of men and women — such as women tending to leave the workforce when they have children — make it difficult to make simple comparisons. That’s what’s so facile about repeatedly citing ‘78 cents,’” argued a 2015 Washington Post article. (Since that piece came out, the figure increased from 78 to 79 cents.)”

Encore une fois, la statistique de 79 cents n’est pas contestée en soi comme le précise le Washington Post : elle correspond bien à ce qu’une femme gagne en moyenne pour un dollar gagné par un homme, mais c’est l’interprétation de cette statistique qui est contestée. Certains comme le Président Obama la présente comme un écart à travail égal, c’est bien cette interprétation qui est une simplification abusive et trompeuse.

“But the argument that “life choices” made by women are the real reason behind the gap is, in itself, an absurd oversimplification. Sure, many women choose to stay home or cut back their hours after having children. But many others don’t opt out. They’re forced out because they cannot afford child care, or find a full-time job that affords them any kind of flexibility. And, culturally, Americans remain ambivalent about women working outside of the home. A little more than 30 percent of Americans still believe women should stay home full-time to care for young children. These biases, which play out both in the workplace and outside of it, affect how much “choice” some women feel they actually have, and speaks to the types of judgments women face for making said choices. Plus, women face a well-known “motherhood penalty.” They’re less likely to be hired for jobs once they have children — unlike men, whose prospects improve.” 

Cette fois il est question d’autre chose : ce n’est plus l’existence de l’écart salarial qui est évoquée mais ce qui l’explique à savoir les choix de vie selon le Washington Post, ce que l’auteur considère comme une simplification abusive. Pour elle, ces choix féminins ne sont pas toujours des vrais choix mais des contraintes parce qu’un travail à temps plein n’est pas forcément compatible avec l’éducation des enfants. Elle parle des problèmes de garde, du besoin de flexibilité. Ces questions bien qu’importantes et liées à l’écart salarial sont différentes du débat initial. Il est implicitement reconnu que donc certaines femmes ne travailleraient pas à temps plein en raison de problème de garde. Il est donc clair que la statistique des 79 cents n’est pas interprétable comme étant une rémunération à travail égal. A la fin l’auteur évoque le fait que les mères soient moins susceptibles d’être recrutés contrairement aux pères. Cette question très importante concerne la discrimination à l’embauche et le partage des tâches domestiques ou encore la négociation dans les couples aboutissant semble-t-il à une répartition traditionnelle des rôles mais non pas l’écart salarial à travail égal. Ces facteurs pourraient en revanche expliquer l’écart salarial total non ajusté. Mais encore une fois c’est un sujet périphérique et différent de l’écart salarial à travail égal.

“And P.S.: Although that same Washington Post piece attempts to downplay the pay gap by pointing out that, really, women who don’t get married earn closer to 95 cents for every dollar a man makes, that shouldn’t make anyone feel better. It implies that for women to earn equal wages, they simply shouldn’t get hitched, and ignores the simple fact that FIVE CENTS IS STILL A GAP.”

Là l’auteur évoque les femmes célibataires dont les revenus représentent 95 cents contre un dollar pour les hommes célibataires, en faisant remarquer qu’il y a encore un écart de 5 cents. Mais d’une part, il s’agit peut-être d’un écart non ajusté s’expliquant par les types d’emploi occupés (ségrégation professionnelle), les heures supplémentaires, la taille des entreprises, la syndicalisation etc…et d’autre part un petit écart peut s’inscrire dans la marge d’erreur quand on modélise avec une régression.

It’s all way, way worse for women of color.

In 2014, black women in the U.S. earned 63 percent of what white men in this country were paid. Latina women earned 54 percentThe National Women’s Law Center estimates that black women lose more than $877,000 over the course of a 40-year career as a result of the pay gap. Latina women lose more than $1,000,000. Women of color are also less likely to have access to things like paid sick and family leave and flexible work schedules, all of which compound the systemic economic hurdles they face.” 

Là l’auteur aborde les écarts salariaux ethniques. Mais on peut faire le même raisonnement que pour les écarts sexués. Par ailleurs, l’auteur n’évoque pas un cas pourtant très intéressant à savoir celui des hommes asiatiques qui gagnent plus que les hommes blancs aux Etats-unis. Peut-on dès lors en conclure qu’il y aurait une discrimination à travail égal au détriment des hommes caucasiens aux Etats-unis ? Ou cette conclusion est-elle simpliste ?

When women enter traditionally male fields, pay drops.

Another beloved means of dismissing the gender pay gap is to point out that women tend to work in lower-paying (i.e., traditionally “female”) fields, like teaching, nursing and social work. And yes, that’s true. “Women, as a whole, continue to work in lower-paying occupations than men do,” Pew says

But research has shown that even when women enter traditionally “male” fields, they make less. In fact, research looking at pay changes over decades has shown that when more women enter a traditionally male field, pay within that field begins to decline. As The New York Times reported, when more women began working in parks or running camps, for example, median hourly wages declined by 57 percentage points. Same goes for fields like design, housekeeping and biology. Conversely, when more men enter a traditionally female field, wages go up

“It’s not that women are always picking lesser things in terms of skill and importance,” a researcher told The New York Times. “It’s just that the employers are deciding to pay it less.”

Cette fois, l’auteur déplore que l’entrée des femmes dans un secteur d’activité traditionnellement masculin se traduit par une baisse des salaires et inversement une hausse quand les hommes entrent dans une secteur féminisé. Se pourrait-il que les femmes négocient davantage de flexibilité contre moins de rémunération ? L’auteur ne songe pas à d’éventuels différentiels de productivité.

Just ask the U.S. Women’s Soccer Team.

This stuff isn’t just about statistics and averages. There are many concrete and specific examples of the ways in which the pay gap is a real force in women’s lives today. (See hospital doctorsJennifer Lawrence and even Buffer, a company obsessed with eliminating the pay gap that took a hard look at itself and found...a pay gap.) But while it’s certainly disheartening that five members of the U.S. women’s national soccer team had to file suit against the U.S. Soccer Federation to push for the same pay and bonuses as their male counterparts, it also makes for kind of a perfect, high-profile example of the pay gap in action just in time for Equal Pay Day.

The team earned roughly a quarter of what their male counterparts did last year, even though they generated more than $20 million more in revenue than the men’s team, according to ESPNW. Oh, and they also won the 2015 World Cup.”

L’auteur cite l’exemple du football, sport où les femmes sont nettement moins payées que les hommes. Pourtant, voilà un exemple intéressant quant au travail égal. Les femmes ne concourent pas avec les hommes. Le fait d’être footballeur ne garantit pas un salaire équivalent car tout dépend aussi du niveau des championnats et compétitions auxquels les joueurs participent. Si on veut parvenir à une rémunération égale à travail égal, il faudrait que les femmes concourent avec les hommes.

« The factors that go into the gender pay gap are complex and wide-ranging, but according to a new congressional report, even when those factors are controlled for, up to 40 percent of the pay gap in the United States may be attributed to flat-out discrimination.” 

Enfin, on y arrive. Après avoir traité de négateurs de l’écart salarial tous ceux qui dénoncent une simplification abusive des 79 cents, il faut attendre la fin de l’article pour que l’auteur évoque enfin l’écart ajusté ou en contrôlant les facteurs explicatifs (heures travaillées, type de métiers occupés etc…). L’auteur précise que jusqu’à 40 % de l’écart salarial reste inexpliqué. En faisant le calcul, les femmes gagnent donc 91,6 cents pour un dollar gagné par les hommes et ce même en tenant compte de différentes variables explicatives. L’auteur s’empresse de conclure que l’écart restant est de la discrimination pure. Or le système d’information statistique est loin d’être complet quant à l’ensemble des variables influençant le salaire. Prenons trois exemples d’approximation possibles. Les heures travaillées peuvent être prises de façon homogène alors que dans la réalité les heures supplémentaires ou le travail de nuit ou jours fériés n’est pas rémunéré de la même façon. La spécialité du diplôme n’est pas prise en compte mais seulement le niveau or la rémunération varie d’une spécialité à l’autre voire en fonction de l’Université dont la personne est issue. Les nomenclatures utilisées ne permettent pas de savoir quel travail est effectué précisément et plusieurs métiers parfois assez différents peuvent être considérer comme égaux dans les modélisations.

« “If I were a male soccer player who won a World Cup for the United States, my bonus would be $390,000,” wrote Carli Lloyd, co-captain of the national team and FIFA’s 2015 World Player of The Year, in an essay for The New York Times. “Because I am a female soccer player, the bonus I got for our World Cup victory last summer was $75,000.”

“This isn’t about a money grab,” she continued. “It’s about doing the right thing, the fair thing. It’s about treating people the way they deserve to be treated, no matter their gender.” Damn right.”

L’auteur termine son article en abondant dans le sens d’une footballeuse se plaignant d’être moins payée que ses homologues masculins. Le différentiel de salaire pourrait s’expliquer ou se résorber si hommes et femmes concouraient ensemble dans les mêmes championnats. Ce n’est pas parce qu’on exerce la même activité que le travail est égal. Prenons le cas des jeux d’échecs. Le niveau en termes d’élos n’est pas le même entre le championnat mixte (historiquement masculin) et le championnat féminin. La seule femme ayant concouru dans les meilleurs mondiaux du championnat mixte (de fait masculin) est Judith Polgar. Cet exemple illustre assez bien que la notion de travail égal est un facteur important pour expliquer les différences de salaires.

 

http://m.huffpost.com/us/entry/us_5703cb8de4b0a06d5806e03f

 

 

Jennifer Mayer utilise la même rhétorique.

https://fairygodboss.com/articles/gender-pay-gap-facts-statistics

Dans l'article  Intelligence New Findings and Theoretical Developments,

 

Richard E. Nisbett University of Michigan Joshua Aronson and Clancy Blair New York University  William Dickens Northeastern University   James FlynnUniversity of Otago    Diane F. Halpern Claremont McKenna College Eric Turkheimer University of Virginia

 

"Questions about sex differences in intelligence differ from

other group differences because there are some fundamental

biological differences between males and females and,

despite sex-related differences in socialization practices,

both sexes share home environments and SES. However, as

for questions about racial differences, the topic is incendiary

because the answers we provide have political ramifications

that include how and whom we educate, hire, and

select as leaders."

https://pdfs.semanticscholar.org/c03f/f20904c35a370534a9d3710453dd6dc7a2d2.pdf

 

Dans l'article Sex Differences in Variability in General Intelligence A New Look at the Old Question, Wendy Johnson, 1,2 Andrew Carothers,3and Ian J. Deary1 écrivent sur données écossaises (87 498 enfants nés en 1921 pour le Scottish Mental Survey de 1932 et 75 211 enfants pour celui de 1947):

"As is often the case in areas of research

involving demographic group differences, much of the literature

has been emotionally charged, and the empirical data have often

been ambiguous. Even when observed results have seemed

clear, researchers have raised issues involving adequacy of

overall sample size and differences in relative selectivity of male

and female samples, relevant experiential background, participant

responses to the testing situation, and rates of physical and

cognitive maturation that call into question both the relevance

of the observations to the question and the appropriateness of

any attribution to underlying biology. Moreover, issues related

to variation have often been confounded with issues related to

central tendency in distributions of scores."

 

http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.880.6529&rep=rep1&type=pdf

 

La déontologie des chercheurs et des statisticiens face aux mauvaises interprétations

Peggy Sastre cite les chercheurs membres de l'AFIS, sceptiques :"Le pire, disent Ramus et Gauvrit :

 

"C’est que cela n’est même pas utile pour atteindre son objectif militant, qui est de réduire les inégalités entre les sexes et les injustices faites aux femmes. Objectif que nous partageons évidemment, mais nous considérons qu’on ne peut pas faire avancer durablement une cause, aussi louable et importante soit elle, en diffusant des contre vérités. Ce genre de 'mensonge pieux' finit toujours par être découvert et par se retourner contre ses auteurs, nuisant ainsi à leur cause".

 

Pour Gauvrit et Ramus, mettre au jour les erreurs de Vidal en allait de leur responsabilité de chercheurs. "Il faut bien comprendre que pour un scientifique, la valeur suprême est la vérité", précisent ils.

 

"C’est la motivation de tout notre travail quotidien, c’est ce vers quoi nous tendons, nous ne l’atteignons jamais mais nos travaux nous permettent de nous en rapprocher toujours plus.

 

Il est extrêmement désagréable pour un scientifique de voir un sujet dont il est expert totalement déformé dans les médias et les discours publics. À la longue, cela finit par produire en nous une dissonance insupportable. Cela nous interroge aussi sur notre responsabilité de chercheur : si nous, ayant une expertise sur un sujet scientifique, ne faisons pas l’effort d’intervenir dans le débat public pour diffuser la connaissance, et éventuellement corriger des représentations erronées des données scientifiques, qui le fera ?

 

C’est simplement pour cela que, l’un et l’autre, nous nous adressons régulièrement au grand public et aux décideurs sur les sujets sur lesquels nous avons une expertise et que nous jugeons mal traités dans les médias ou dans la société (développement de l’enfanttroubles cognitifséducation…). Le discours de Catherine Vidal sur la différence entre les sexes n’est qu’un cas parmi d’autres, mais c’est un cas qui nous perturbe depuis longtemps et sur lequel il était plus que temps d’intervenir.""

 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1218933 sexe et cerveau la neurobiologiste catherine vidal a tort et il faut que cela se sache.html

 

 

On peut citer 2 cas rares où l'Insee est sorti de sa réserve pour corriger des interprétations trompeuses

Une fois pour « corriger » le journaliste Eric Zemmour sur l'immigration :

https://www.youtube.com/watch?v=LDVkPr2vFmU

Une fois pour « corriger » Claude Guéant, ministre de l'intérieur de l'époque, sur l'immigration et l’échec scolaire :

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/27/echec scolaire et immigration la direction de l insee corrige gueant_1541697_823448.html

Les syndicats écrivaient :

"En fin de semaine, les syndicats avaient sommé la direction de l'Insee de corriger les propos successifs de Claude Guéant, qualifiant l'affaire "d'extrêmement grave". "L'Insee n'a pas vocation à corriger toutes les mauvaises interprétations des données qu'il publie, qu'elles soient de bonne ou de mauvaise foi. Mais lorsqu'une affaire publique prend une telle importance, lorsque l'institut est directement remis en question, les agents et leurs organisations syndicales attendent une communication", écrivaient alors les syndicats."

 L’Autorité de la statistique publique veille à l’indépendance professionnelle dans la conception, la production et la diffusion de statistiques publiques.

Elle assure également une vigilance quant au respect des principes d’objectivité, d’impartialité, de pertinence et de qualité des données produites, en référence aux recommandations européennes en matière de bonnes pratiques statistiques.Missions

Indépendance professionnelle

L'Autorité de la statistique publique veille au principe d'indépendance professionnelle dans la conception, la production et la diffusion de statistiques publiques. Ce principe d'indépendance à l'égard de toute pression, émanant aussi bien d'organismes politiques, réglementaires ou administratifs, que d'opérateurs du secteur privé, assure la crédibilité des statistiques. Il est inscrit dans la loi française depuis le 4 août 2008.

Rigueur méthodologique et déontologie

L'Autorité de la statistique publique assure également une vigilance quant à la qualité des statistiques publiques, que ce soit en terme de rigueur méthodologique ou de respect de différents principes déontologiques. Elle est garante de la fiabilité des données produites, de la transparence de leurs conditions de production et de diffusion, de leur pertinence par rapport aux besoins exprimés.

Un support : le code des bonnes pratiques de la statistique européenne

L'Autorité de la statistique publique se réfère au code des bonnes pratiques de la statistique européenne, promulgué par la Commission européenne en 2005 et reconnu par un règlement européen de 2009. Ce code énonce 15 principes clés définissant la qualité dans les statistiques. Ces principes sont relatifs à l'environnement institutionnel (indépendance, impartialité, objectivité…), aux processus de production (méthodologie solide, charge non excessive pour les déclarants…) et à la relation avec les utilisateurs (pertinence, exactitude…).

Des leviers

La création de l'Autorité résulte de l'article 144 de la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008. Le décret du 3 mars 2009 lui confère un certain nombre de leviers pour lui permettre d'exercer sa mission. Elle peut, sur toute question relevant de sa compétence :
 émettre des avis et observations,
 être saisie, par les représentants de la Nation et du gouvernement, par le président du Conseil national de l'information statistique, par le directeur général de l'Insee, 
 s'autosaisir après sollicitation de l'un de ses membres ou de toute personne physique ou morale.

Elle est consultée sur tout projet de décret relatif aux missions du service statistique public.

Elle entend, une fois par an, le président du Conseil national de l'information statistique et le directeur général du l'Insee

 

 

http://www.autorite statistique publique.fr/Missions.html

 Indicateurs du code des bonnes pratiques de la statistique européenne

Indicateur 1.7: S’il y a lieu, l’institut national de statistiques, Eurostat et, le cas échéant, les autres autorités statistiques s’expriment publiquement sur les questions statistiques, y compris sur les critiques et les utilisations abusives des statistiques.

 

Indicateur 11.1: Des procédures sont prévues pour consulter les utilisateurs, vérifier la pertinence et l’utilité des statistiques existantes au regard de leurs besoins actuels ainsi que pour examiner leurs besoins nouveaux et leurs priorités.

 

Indicateur 13.3: La périodicité des statistiques tient compte, autant que possible, des besoins des utilisateurs.

 

Indicateur 15.1: Les statistiques et les métadonnées correspondantes sont présentées et archivées sous une forme qui facilite une interprétation correcte et des comparaisons utiles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mickael Scholar, président de l’autorité statistique britannique, chargée de veiller au bon usage des statistiques officielles, a écrit à différentes autorités gouvernementales et parlementaires pour les rappeler à l’ordre quant au mésusage des statistiques sur l’écart salarial. Dans sa lettre, il souligne combien les présentations ou déclarations officielles sont susceptibles de tromper le public, quant à la signification réelle de ces chiffres.

Voici un extrait de sa lettre du 7 août 2009 :

“ On 11 June I wrote to the Minister for Women and Equality, the Rt. Hon. Harriet Harman QC MP to express concern over the way in which the 22.6 per cent figure had been used in a Government Equalities Office Press Release. In the view of the Statistics Authority this particular estimate, when used on its own without qualification, risks giving a misleading quantification of the gender pay gap […].

It would be an easy mistake for a casual reader to conclude from the Foreword that if the overall gender pay gap stands at 22.6 per cent and the full time gender pay gap stands at 12.8 per cent, then the part time gender pay gap must be considerably greater than 22.6 per cent. Indeed, the Foreword appears to confirm just such a conclusion when it states that 'pay gaps are even greater for part time workers (39.9 per cent)’. The casual reader would be surprised to learn then that median hourly earnings of women and of men (excluding overtime) are very close, with women’s median pay actually being slightly higher than men’s (by 3.4 per cent).

While the Foreword to Shaping the Future refers to 39.9 per cent as an estimate of the pay gap for part time workers, it does not explain what this is a measure of.”

http://www.statisticsauthority.gov.uk/reports   correspondence/correspondence/index.html

Voici un extrait de sa lettre du 11 août 2009 :

Limitations of measures of the Gender Pay Gap

22. The 2008 ASHE release states the following:

“Although median and mean hourly pay excluding overtime provide useful comparisons of men’s and women’s earnings, they do not reveal differences in rates of pay for comparable jobs. This is because such measures do not allow for the different employment characteristics of men and women, such as the proportion in different occupations and their length of time in jobs.”

23. We agree with these important qualifying remarks which highlight some of the limitations of summary measures of the gender pay gap and the difficulties in providing a complete like for like comparison between men’s and women’s earnings. Although the estimates of the gender pay gap presented in this paper have value, they do not control for certain factors such as occupation and length of time in jobs which are likely to have a differential impact on the earnings of women and of men. These limitations need to be borne in mind when considering the extent to which measures of the gender pay gap provide evidence of inequality and discrimination in the labour market.”

http://www.statisticsauthority.gov.uk/reports   correspondence/correspondence/letter from sir michael scholar to harriet harman qc mp 11 june 2009 and m a note.pdf

 

Vivons nous une sorte d’expérience d’Asch avec l’écart salarial ? Etant des êtres sociaux, il est difficile de contredire la doxa. Le grégarisme intellectuel et médiatique n’aident pas non plus à clarifier le débat.

La désinformation sur l'écart salarial est elle intentionnelle ?

Dans le rapport de 2005 fait par Marie Jo Zimmermann au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances.

On peut lire à la page 5 :

"Ces lois n’ont été que très modestement appliquées et la persistance d’écarts salariaux élevés entre les hommes et les femmes (25 % d’écart moyen et 5 %
d’écart résiduel correspondant à une réelle discrimination
) a alerté les pouvoirs publics."

https://web.archive.org/web/20120602032023/http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/rap-info/i2243.pdf


http://www.assemblee nationale.fr/12/pdf/rap info/i2243.pdf


Maintenant, regardons ce qu'elle répond dans la presse en 2010 à une question qui lui est posée (elle répond "tout à fait") par le journal Le Point :

"La rémunération des femmes est encore inférieure de 25 % à celle des hommes, à compétence égale. Faut il, là encore, passer par la loi pour corriger cette inégalité ? 
Tout à fait. On va être obligé d'y venir. Aujourd'hui, les entreprises ne font même pas de rapport de situation comparée entre les hommes et les femmes. L'article 6 de notre proposition de loi imposerait une délibération sur un tel document. L'entreprise sera ainsi obligée de visualiser la façon dont elle gère les évolutions de carrière. Peut on imaginer des sanctions en cas de persistance des inégalités salariales ? Les partenaires sociaux négocient, le gouvernement y réfléchit. Il ne faut pas caler sur ce point. "
http://www.lepoint.fr/actualites economie/2010 01 19/interview une loi pour instaurer la parite dans les societes/916/0/415073

Il n’est pas évident de comprendre sur quelle source s’appuie cette experte alors même que la CCI fournit deux sources Insee en bas de page (Insee national). Evidemment, l’Insee s’y garde bien de ne serait ce qu’employer à titre hypothétique l’argument de la discrimination, et encore moins comme explication principale.

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1908115

 

La chambre de commerce et d’industrie de Normandie relate : « L’égalité entre les personnes est un bon critère pour appréhender l’état de nos sociétés ». Par cette phrase la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Marion Perrier pense notamment à la place des femmes dans le monde du travail.
 

« Même si des progrès ont été constatés, certaines inégalités sont persistantes », commente Marion Perrier. Parmi celles ci, l’écart salarial reste un problème majeur, avec toujours près de 20 % d’écart en faveur du sexe masculin. « Une partie de cette différence s’explique par les secteurs d’activités différents entre les hommes et les femmes, qui travaillent souvent dans des domaines moins rémunérateurs. Mais la raison principale relève de pratiques discriminatoires », poursuit Marion Perrier.

 

http://normandinamik.cci.fr/231496 legalite salariale hommes femmes reste un mythe

 

On peut retrouver une autre étude régionale de l'Insee (région Normandie), à laquelle semble se référer Marion Perrier où l’on peut constater la prudence de l’Institut national de la statistique et des études économiques :

« À caractéristiques égales par ailleurs, l'évolution dans une tranche d'âge, un type de contrat ou un secteur d'activités plus rémunérateurs ne seront pas valorisés de la même façon pour une femme ou pour un homme. Les deux tiers de la différence de salaire s'expliquent par cette différence de valorisation. Celle ci provient de caractéristiques individuelles non observables dans nos données.Les femmes font par exemple des études supérieures plus longues que les hommes, entrent donc plus tardivement sur le marché du travail, ont des ruptures plus fréquentes dans leur carrière, etc. Cette différence de valorisation peut également provenir de pratiques salariales discriminatoires. »

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2650948

 

Peut on affirmer qu'il s'agit là d'un cas flagrant de surinterprétation intentionnelle de ce qu'on peut lire dans l'étude Insee (cf. les cas de Rachel Silvera et Séverine Lemière ou encore Marie Jo Zimmermann) ?

 

Quant à Laurence Parisot, présidente du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF), elle écrit dans FEMMES HOMMES ENFIN L'EGALITE ? éditions Eyrolles   page 131 :

"En 2011, on estime à environ 5% l'écart résiduel qui, ne pouvant être expliqué par ces effets, apparaît comme discriminatoire"

Mais, sur son site ou dans les médias, elle n’infirme pas la thèse de la discrimination de masse ou du sexisme généralisé, quand on évoque les 27 % d’écart salarial :

« La patronne des patrons qui se dit favorable au congé paternité qui contribuera « à une vraie égalité dans les progressions de carrière », admet que le machisme ne sévit pas que dans la société, mais imprègne aussi le monde économique. « Il faut travailler en amont, dès l’école, mener des campagnes pour changer la mentalité misogyne des chefs d’entreprise.»...

Sur l’écart salarial aux Etats unis, l’administration Obama s’est exprimée à plusieurs reprises. Un des économistes s’est d’ailleurs excusé d’une rhétorique prêtant à confusion :

"“If I said 77 cents was equal pay for equal work, then I completely misspoke,” Stevenson said, reports the Examiner. “So let me just apologize and say that I certainly wouldn’t have meant to say that.”

http://dailycaller.com/2014/04/08/report obama official apologizes for misleading rhetoric on gender pay gap/

 

Le porte parole de la maison blanche Jay Carney questionné par un journaliste : "KARL: Jay, I just want to clarify, to come back to this inequality issue. The president cited census data that women on average make 77 percent of what men make. Why is that an example or evidence of discrimination in the workforce at large, but it’s not evidence of discrimination when women here at the White House make 88 percent of what men here at the White House make?

KARL: But Jay, I'm asking about the metric here. You would say there's no pay discrimination here at the White House, right? There's no pay discrimination at the White House. Is that your   

 

CARNEY: It is absolutely true that there is equal pay for equal work at the White House.

 

KARL: OK. But you're using the same metric to argue that there's pay discrimination in the workforce at large. Explain to me why the metric works in the economy at large, but it doesn't work here at the White House?

 

CARNEY: Again, the fact that there is indisputable census data that women earn 77 cents on the dollar that men earn. A lot of things go into that discrepancy. Discrimination and lack of transparency and the inability of women to find out what they're paid vis a vis their male coworkers is part of the problem. That is something we, in the administration via the president's authorities, and Congress through legislation can address. That is what the president is saying today. That is why he took the action he took That is why he's calling on Congress to do what it can do to address those problems. I'm not disputing that there are a lot of factors that go into that, but the discrepancy is real. And the again, I   

 

KARL: But I still don't understand why you're saying that's evidence of discrimination outside the White House, but the same metric is not evidence of discrimination inside the White House. I mean, it's the same metric."

 

http://www.realclearpolitics.com/video/2014/04/08/jay_carney_vs_abcs_jon_karl_on_white_houses_misleading_gender_pay_gap_statistics.html

La journaliste Hanna Rosin parle de mensonge en évoquant les déclarations du président quant au fait que pour chaque dollar touché par un homme, une femme gagne 77 cents pour le même travail.

http://www.slate.com/articles/double_x/doublex/2013/08/gender_pay_gap_the_familiar_line_that_women_make_77_cents_to_every_man_s.html

Le président Obama parle en effet d’un différentiel à travail égal : « same work »

https://www.youtube.com/watch?v=m1KCn3CuSLE

Hilary Clinton parle également d’un différentiel à travail égal quand une fille lui demande si elle sera moins bien payée en tant que présidente par rapport aux présidents masculins.

https://www.youtube.com/watch?v=J8h7V261UQg

Marielle de Sarnez :"Donc vous savez pourquoi je dis ça. Les femmes salariées disent qu’elles travaillent bénévolement, entre guillemets, jusqu’à la fin de la journée par rapport à leurs collèges masculins. La France est placée au septième rang, dans cette affaire. Ca vous interpelle ou pas ?

Elles ne disent pas, elles constatent. C’est la vérité. C’est un scandale, je vais vous dire, je pense que la question égalité hommes femmes, et en particulier l’égalité salariale hommes femmes doit être centrale !"

http://mouvementdemocrate.fr/article/il est necessaire davoir une majorite large pour rompre avec limpuissance publique

 

http://www.marieclaire.fr/,francois bayrou presidentielles 2012,2610313,493528.asp

 

Najat Vallaud Belkacem :"Mixité ne signifie pas égalité. Des femmes travaillant dans des secteurs mixtes sont moins bien payées que leurs collègues masculins (de 9 à 15% d’écart à travail égal et 27% tous métiers confondus). A quoi sert alors de favoriser la mixité si ce n’est pas un gage d’égalité?

Le constat est juste. Mais a contrario, la non mixité est une garantie de non égalité. L’essentiel des écarts de salaire entre hommes et femmes sont liés au fait que les femmes ne font pas les mêmes métiers que les hommes, et n’ont donc pas les mêmes salaires. Ainsi, en France, la moitié des femmes actives se concentrent sur douze métiers [sur 87], faiblement rémunérés. Lutter pour plus de mixité, c’est offrir davantage d’opportunités professionnelles aux femmes, avec à la clé une meilleure rémunération.

Pour lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes dans une même branche professionnelle, la plateforme prévoit par ailleurs de travailler sur la «révision des classifications de branches», qui a lieu tous les cinq ans et sert à donner une valeur monétaire à un type de métier. La méthode de calcul n’a pas été réactualisée depuis longtemps, ce qui induit des discriminations entre hommes et femmes. Des métiers majoritairement occupés par des femmes sont encore considérés comme secondaires alors qu’ils ont évolué. Il faut pouvoir les classifier à leur juste valeur."

 

http://www.20minutes.fr/societe/1315526 20140305 20140305 najat vallaud belkacem faire mixite sujet mobilisation collective

 

Fleur Pellerin : "Les inégalités salariales sont "la cause numéro un" dans l'effort à porter pour lutter contre les discriminations au travail et promouvoir "l'entreprenariat au féminin", a déclaré vendredi à l'AFP la ministre déléguée chargée des PME Fleur Pellerin, en visite à Hong Kong.Fleur Pellerin a dénoncé "le poids des traditions de recrutement et de promotion" alors qu'une étude publiée ce vendredi à l'occasion de la Journée internationale des femmes montre un écart salarial moyen de 20% au détriment des femmes cadres."Les inégalités salariales, pour l'instant, c'est vraiment la cause numéro un. C'est totalement inadmissible, surtout à poste égal, à responsabilités égales et à formation équivalentes", a t elle dit en regrettant également la sous représentation des femmes aux postes à responsabilité dans les entreprises."

 

"Or "les statistiques montrent bien que les entreprises où les femmes sont présentes au +comex+ (comité exécutif) ou bien les entreprises créées par des femmes, surperforment plutôt par rapport aux autres entreprises", selon elle."

 

http://www.leparisien.fr/flash actualite politique/fleur pellerin les inegalites salariales cause numero un 08 03 2013 2626135.php

 

 

Questions au gouvernement 8 novembre 2016

Inégalités salariales entre les femmes et les hommes

M. le président. La parole est à Mme Catherine Coutelle, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

Mme Catherine Coutelle. Madame la ministre chargée des droits des femmes, hier, 7 novembre, à l’appel d’un collectif, de nombreuses femmes dans tous les métiers se sont arrêtées de travailler à seize heures trente quatre pour signifier qu’elles n’étaient plus payées jusqu’à la fin de l’année par rapport aux hommes.

 

Si le taux d’emploi des femmes continue à progresser en France, l’écart entre les hommes et les femmes tous salaires confondus est de 27 %. Ce chiffre recouvre toutefois des réalités très différentes. Il est de 27 % si l’on compare tous les emplois, en incluant les temps partiels, qui sont majoritairement occupés par les femmes. Il est de 19 % si l’on compare les salaires à temps plein. Les femmes ont des qualifications moindres, des métiers peu reconnus, occupent des postes moins rémunérés et s’arrêtent plus dans leur carrière. Enfin, à formation et compétences égales, il reste un écart de 10 % que rien ne peut expliquer.

 

À travail égal, salaire égal : cela figure dans la loi. La loi pour l’égalité a presque quarante ans ! Comme l’incitation ne suffit plus, notre gouvernement et notre majorité ont accéléré le pas. Najat Vallaud Belkacem a pris un décret dès 2012 pour sanctionner les entreprises. Les temps partiels, sauf dérogation des partenaires sociaux, ne peuvent être de moins de vingt quatre heures. Les trimestres nouveaux sont comptés pour les retraites. Les négociations salariales doivent obligatoirement comporter un volet égalité.

 

Mais la loi ne suffira pas. C’est une question de société, de mentalité, depuis l’orientation des filles jusqu’aux stéréotypes qui ferment leur carrière. Tant que les femmes devront assurer la double, voire la triple journée, les inégalités professionnelles perdureront.

 

Madame la ministre, c’est un combat de tous les jours, un investissement à long terme, et pas seulement un sujet que l’on découvre au moment des campagnes électorales, comme les propos certains candidats de droite le laissent supposer. Pouvez vous nous indiquer quelles sont les actions du Gouvernement pour faire reculer encore et toujours ces inégalités de manière durable ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

 

M. le président. La parole est à Mme la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes.

Mme Laurence Rossignolministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes. En effet, madame la présidente Catherine Coutelle, selon les enquêtes, les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes sont de 19 à 25 %. Plus de trente ans après la loi Roudy, ces chiffres sont insupportables, inacceptables.

 

Il faut comprendre quelles sont les causes de ces écarts.

 

D’abord le temps partiel, spécifique aux femmes, qui ampute salaire et retraite par la suite.

 

Ensuite, les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes métiers. Les compétences des femmes sont souvent bien moins rémunérées que celles des hommes. Par exemple, soulever des malades ou des personnes âgées est bien moins rémunéré que de soulever des sacs de ciment. Et pourtant, la charge est la même. (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

 

Enfin, les femmes sont moins promues que les hommes, et plus l’on monte dans la fonction d’encadrement, moins les femmes sont présentes. (Tumulte persistant sur les bancs du groupe Les Républicains.)

 

M. le président. S’il vous plaît, mes chers collègues ! Rien ne justifie ce genre de réaction !

Mme Laurence RossignolministreÀ poste égal, l’écart moyen est de 10 %, comme vous l’avez indiqué. La maternité continue de défavoriser les femmes et de les pénaliser dans leur vie professionnelle.

 

Depuis 2012, nous nous sommes attachés à agir sur toutes les causes de ces inégalités.(Plusieurs députés du groupe Les Républicains continuent de s’exclamer.)

 

M. le président. S’il vous plaît !

Mme Laurence Rossignolministre. La loi de 2013 a instauré le principe d’une durée minimale de travail de vingt quatre heures hebdomadaires. Pour lutter contre les ségrégations des métiers, le Gouvernement a mis en place en 2015 un plan au long cours sur la mixité, que nous compléterons prochainement par un plan interministériel déjà présenté et par un plan spécifique pour les métiers du numérique. Enfin, nous avons ouvert 70 000 nouvelles places de crèche pour permettre aux mères de famille de travailler.

 

La lutte contre les stéréotypes de genre est un élément essentiel de la mixité des métiers et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La même démarche est engagée dans la fonction publique. Mme Dombre Coste remettra prochainement un rapport parlementaire consacré à ce sujet.

 

M. Philippe MeunierRien sur les sacs de ciment ?

Mme Laurence Rossignolministre. Vous le voyez, la détermination du Gouvernement est sans faille. L’égalité entre les femmes et les hommes l’exige. Bien sûr, il existe des entreprises vertueuses et nous devons les encourager. Les autres doivent être sanctionnées. Il faut aussi que les partenaires sociaux fassent de ce sujet un sujet prioritaire, et ce au plus haut niveau.(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

 

 

http://www.assemblee nationale.fr/14/cri/2016 2017/20170038.asp#P891646

 

 

 

Interrogée sur les moyens de lutter contre le non respect de l'égalité salariale dans les entreprises, Nathalie Arthaud s'est demandée à voix haute : "Pourquoi pas la prison ?" "Il y a des jeunes et des gens qui se retrouvent en prison pour beaucoup moins que ça, j'appelle ça du vol, j'appelle ça un délit, et malheureusement ces criminels et délinquants (ndlr: les "patrons voyous") ne sont jamais condamnés à la juste mesure", a t elle déploré. Et de conclure, applaudie par un public majoritairement composé de femmes : "Ce sont des récidivistes".

 

Nathalie Arthaud a affirmé que "l'émancipation des femmes ne se mesure pas au nombre de femmes PDG, milliardaires, administratrices du CAC40 ou même ministres", mais à "la vie quotidienne des femmes populaires, des femmes des quartiers populaires, à leur capacité à être indépendantes, à leur capacité à ne pas être prisonnières (des tâches) de s'occuper des enfants ou gérer les foyers".

http://elections.lefigaro.fr/flash presidentielle/2012/04/05/97006 20120405FILWWW00691 la prison si non respect de la parite lo.php

Florient Philippot (FN) :"Moins payées que les hommes, les femmes sont appelées à cesser de travailler à 16h34 ce lundi. "C'est une belle initiative. Les écarts de salaire sont inadmissibles, incompréhensibles et doivent cesser", juge le vice président du FN. "Non seulement les femmes sont victimes d'inégalités salariales, mais elles sont aussi les premières victimes de la précarité. Le FN défend les droits des femmes face aux pressions du fondamentalisme islamiste et dans le monde du travail"."

 

Les syndicats rappellent la subtilité qui convient à l’analyse statistique : "Pour quatre syndicats de l’Insee (CGT, CFDT, FO et Sud), «les études statistiques et épidémiologiques qui visent à analyser le taux de suicide au sein du personnel d’une entreprise n’ont rien à voir avec une règle de trois aussi primaire et peu fondée», ont ils déclaré dans un communiqué commun.

Selon eux, «tout statisticien connaît la complexité des comparaisons statistiques d’une population donnée à celle d’une population plus générale», et «chacun sait que les taux de suicide sont très dépendants de l’âge, du sexe, de l’activité professionnelle».

«Aucune comparaison n’a de pertinence sans que l’on étudie la situation +toutes choses égales par ailleurs+», affirment ils, jugeant la polémique lancée par M. Padieu «indigne»."

 

http://www.liberation.fr/societe/2009/10/20/des statisticiens s echarpent sur le taux de suicides a france telecom_588938

 

A comparer avec :

 

"Ainsi, l’égalité proclamée dans la loi n’est pas effective au quotidien, car :

·         27% d’écart salarial et 40% d’écart de pension de retraite entre les femmes et les hommes,"

http://www.cgtsystra.com/blank cy8s

 

 

 

Les mêmes syndicats ont bien indiqué que les femmes travaillent bénévolement à compter du 7 novembre !

 

http://cgtafpa.fr/inegalite salariale femmes hommes/

 

http://www.force ouvriere.fr/revendiquer l egalite salariale le 7 novembre a 16h34

 

https://www.cfdt.fr/portail/theme/discrimination/salaire les femmes travaillent pour rien depuis le 7 novembre 2016 a 16 h 34 srv2_390435

 

http://www.cfecgc orange.org/201611075446/egalite professionnelle/arret de travail le 7 novembre a 16h34 et 7 secondes pour revendiquer l egalite salariale.html

 

« Des premiers rangs, fuse la réaction du plus médiatique des inspecteurs du travail, Gérard Filoche : « Je préfère les PV de l’inspection du travail aux campagnes de pub ! »

 

Ce mardi 14 juin au Press Club de France, il y avait donc débat au Grand Forum Marie Claire sur l’égalité salariale ! Dans la salle, des associations, des lectrices de Marie Claire venues témoigner de ce qu’elles vivent en entreprise, des politiques, des experts… Sur scène, des intervenantes chevronnées comme Brigitte Grésy, experte de l’égalité femmes hommes qui vient de remettre un rapport très remarqué à Roselyne Bachelot pour changer le regard sur la parentalité. Elle a dressé un bilan guère réjouissant « On a des textes de loi mais cela ne marche pas, il existe toujours un écart salarial de 27%. » Sans compter l’injuste réputation qui colle au CV des femmes, toujours perçues comme agent à risque par l’employeur qui, derrière toute candidate, voit une mère en puissance… »

http://www.laurence parisot.com/index.php/lire lactualite/items/laurence parisot dans marie claire.html

 

Betsey Stevenson membre du conseil économique au sein de l’administration américaine aurait d’abord déclaré au sujet de l’écart salarial :

“They’re stuck at 77 cents on the dollar, and that gender wage gap is seen very persistently across the income distribution, within occupations, across occupations, and we see it when men and women are working side by side doing identical work.”

http://dailycaller.com/2014/04/08/report obama official apologizes for misleading rhetoric on gender pay gap/

Puis sous pression d’un journaliste serait revenu sur ses propos :

"Except, as soon as Stevenson was actually questioned about the statistic by McClatchy reporter Lindsay Wise, the White House adviser crumbled, admitting her earlier comments were inaccurate."

 

http://www.humanevents.com/2014/04/08/white house yes were lying about the wage gap and were not going to stop/

Dans cet article du lejdd nous lisons en début d’article :

Dans son projet pour la présidentielle, Eva Joly dénonce l'écart de salaires entre les hommes et les femmes. Qu'elle évalue à 27%. Une donnée exacte, qui correspond en fait à la différence "tous temps de travail confondus". A poste et expérience égales, l'écart est de 19%.

 

Mais dans le corps du texte :

« Mais ce chiffre mérite quand même quelques précisions. Il reflète les différences salariales entre les deux sexes "tous temps de travail confondus". Le taux diminue légèrement   tout en restant certes conséquent   lorsque l'on compare les salaires en équivalent taux plein* : les femmes touchent alors 20% de moins que leurs homologues masculins. D'autres données sont disponibles. Par exemple, quand on parle de temps complet, l'écart en défaveur des femmes est de 19%. Et à poste (cadre, employé, ouvrier), expérience, qualification (niveau de diplôme) et de secteur d'activité identiques, l'écart reste, sans justification concrète, de 10%. »

http://www.lejdd.fr/Election presidentielle 2012/Actualite/Joly voit juste sur les differences salariales detecteur de mensonges 486646

Claudia Goldin économiste à Harvard remet clairement en question la rhétorique fallacieuse portant sur l’écart salarial :"IT’S DECEPTIVELY EASY to calculate how much—or how little—women in the United States earn relative to men. “You take everyone who’s working 35 or more hours a week for the full year, find the median for women, find the median for men, and divide,” says Lee professor of economics Claudia Goldin, explaining how to arrive at the ratio repeated by public officials: 78 cents to the dollar. “It’s very simple.”

 

It answers a particular question,” she says, “but it doesn’t say that men and women are doing the same thing. It doesn’t say that they’re working the same amount of time, the same hours during the day, or the same days of the week.” The rhetoric of politicians, and policy prescriptions meant to close the gender wage gap, assume that pay disparities are created primarily by outright discrimination by employers, or by women’s lack of negotiation skills. Goldin has a less popular idea: that the pay gap arises not because men and women are paid differently for the same work, but because the labor market incentivizes them to work differently.

Consider a couple graduating together from a prestigious law school, and taking highly paid jobs at firms that demand long hours. The evidence suggests they’re likely to begin at similar salaries. But a few years later, Goldin says, one of them—more likely the woman—may decide to leave for a smaller practice with fewer hours and more flexibility in scheduling. In that new job, research suggests, she’s likely to earn less per hour than her partner. Goldin calls this phenomenon non linearity, or a part time penalty: the part timer works half the time her partner does, but earns less than half his salary."

 

Elle est citée par un pourfendeur du mythe de l’écart salarial totalement discriminatoire : “ARI SHAPIRO, HOST:

President Obama has declared today Equal Pay Day. There's a reason it falls on April 12. As the proclamation says, today marks how far into the new year women would have to work in order to earn the same as men did in the previous year. Women, on average, make 79 cents for every dollar men earn.Harvard economics professor Claudia Goldin has looked into the reasons for this, and you say the reason is not primarily discrimination. Is that right?

CLAUDIA GOLDIN: Well, I'd rather not use the word discrimination. Much of the difference has to do with what I call the high cost of temporal flexibility.

SHAPIRO: High cost of temporal flexibility...

GOLDIN: Yes.”

http://www.npr.org/2016/04/12/473992254/on equal pay day why the gender gap still exists

Pourtant les propos de Claudia Goldin se retrouvent déformés, au point qu’elle soutiendrait l’interprétation canonique : “The Gender Wage Gap Is Ugly. So Is the Right Wing Effort to Deny It.

By Bryce Covert

Conservatives were not at all happy when President Obama issued executive orders to close the gender pay gap earlier this month. And they were particularly angry that Obama justified the change by arguing, famously, “[T]he average full time working woman earns just 77 cents for every dollar a man earns.”

The figure, according to conservatives, is bunk. And to make their point, they cited an unpredictable source: Claudia Goldin, a highly respected Harvard economist whose research on inequalities facing women in the economy has been widely cited by feminist causes.

So what does Goldin think of the 77 cents figure? I asked her. “It’s an accurate statement of what it is,” she said. She compared it to a thermometer: it gives you a reading of the temperature, although it won’t tell you if the weather is going to change or if it’s an abnormal day. In the same way, 77 cents does in fact measure the difference in earnings between all men and women who work full time, year round at the median, although it doesn’t reveal all the relevant information—and might obscure some very important details. 

There's room for honest disagreement over the precise role that different factors play in causing the gender gap. But, Goldin says, discrimination is clearly part of the story. "There's no question that there is" discrimination, she said. “We see incredible evidence of it in court cases that reach the front pages.

https://newrepublic.com/article/117550/gender pay gap and 77 cents claudia goldin says its real

 

Or dans Harvard Magazine :

Claudia Goldin, explaining how to arrive at the ratio repeated by public officials: 78 cents to the dollar. “It’s very simple.”

It answers a particular question,” she says, “but it doesn’t say that men and women are doing the same thing. It doesn’t say that they’re working the same amount of time, the same hours during the day, or the same days of the week.The rhetoric of politicians, and policy prescriptions meant to close the gender wage gap, assume that pay disparities are created primarily by outright discrimination by employers, or by women’s lack of negotiation skills. Goldin has a less popular idea: that the pay gap arises not because men and women are paid differently for the same work, but because the labor market incentivizes them to work differently.

http://harvardmagazine.com/2016/05/reassessing the gender wage gap

 

Claudia Goldin est encore plus claire puisque selon elle l’intervention du gouvernement ne serait pas nécessaire pour l’écart salarial : “Like many others, I think convergence is possible. However, I depart from the conventional view of what it would take to write this final chapter. The solution does not have to involve government intervention and it does not depend on the improvement of women’s bargaining skills or heightened will to compete.

Nor must men become more responsible in the home (although that would greatly help). »

En l’espace de 10 pages consacrées au thème “comment atteindre l’égalité des genres” dans le domaine professionnel, Claudia Goldin n’utilise pas même une seule fois le mot discrimination ou discriminer.

 

https://scholar.harvard.edu/files/goldin/files/gender_equality.pdf

 

Thomas Piketty est expert international en économie des inégalités s'exprime sur l'écart salarial... ancien élève de l'Ecole normale supérieure, docteur en économie...écrit sur son blog en 2016 :

"La France se mobilise aujourd’hui pour dénoncer les inégalités salariales entre les sexes. Le chiffre du jour est 19%, qui est une estimation de l’écart salarial moyen entre hommes et femmes pour un même emploi occupé. Autrement dit, c’est comme si les femmes travaillaient pour les hommes à partir du 7 novembre 16h34. Aussi emblématique soit il, ce chiffre ne doit pas faire oublier que les choses sont en réalité bien pires que cela, car les femmes n’ont toujours pas accès aux mêmes emplois que les hommes, loin s’en faut."

 

"Autrement dit, autour de l’âge de 25 ans, les femmes travaillent presque aussi souvent que les hommes, et occupent en moyenne des emplois relativement comparables, si bien l’écart de revenu observé (25%) correspond grosso modo à l’écart salarial mesuré à emploi équivalent (généralement entre 10% et 20%, suivant les estimations, d’où une certaine confusion sur le chiffre du jour, d’autant plus que l’on peut exprimer l’écart de deux façons: si les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes, alors ces derniers gagnent 19% de plus que les femmes; je choisis cette seconde façon). Mais à mesure que les carrières progressent, les femmes sont moins souvent promues que les hommes sur les emplois les mieux rémunérés, si bien que l’écart s’envole avec l’âge: il dépasse 60% autour de 50 ans, et atteint 64% à la veille de la retraite. Ce graphique illustre assez clairement les limites du raisonnement « toutes choses égales par ailleurs » appliqué à l’inégalité hommes femmes: certes pour un même emploi, de mêmes qualifications, l’écart est « seulement » de 10% ou 20% (ce qui est déjà considérable); mais le fait est que les femmes n’occupent pas des emplois « égaux par ailleurs »."

 

 

http://piketty.blog.lemonde.fr/2016/11/07/inegalites salariales hommes femmes 19 ou 64/

 La sociologue Dana Weinberg et le mathématicien Adam Kapelner expliquent dans leur article paru en 2018 Comparing gender discrimination and inequality in indie and traditional publishing que les femmes sont discriminées dans l’industrie du livre. Ce travail des chercheurs a été largement relayé dans la presse. On y lit ainsi que les livres vendus par les femmes sont deux fois moins chers, ce qui serait le fruit de la dévalorisation du travail féminin, à l’œuvre non seulement dans le circuit des maisons d’édition (Traditional) mais plus surprenant encore dans l’autoédition (Indie) désormais démocratisée grâce aux plateformes numériques.

http://www.slate.fr/story/161167/les-livres-ecrits-par-des-femmes-sont-presque-deux-fois-moins-chers-que-ceux-ecrits-par

 

L’article de Weinberg et Kapelner distingue trois mécanismes de discrimination :

-          -  La discrimination allocative (ségrégation) consistant en une répartition non équilibrée des hommes et des femmes selon le genre des livres (biographie, roman, essai etc.).

-          -  La discrimination de valeur se traduisant par le fait que la valeur des livres d’un genre donné est moindre quand la part de femmes y est plus grande, ce qui revient à dire que le prix est plus bas

-          -  La discrimination pour un même travail, c’est-à-dire en comparant les femmes et les hommes dans un genre donné

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5891011/

 

Une corrélation n’est pas forcément synonyme de causalité. Il est tout à fait possible qu’on ait plus d’hommes écrivant des livres d’arts martiaux et des femmes des livres de maquillage, sans qu’aucune discrimination des éditeurs n’y soit imputable. Pourtant, les auteurs estiment que le simple différentiel de répartition sexuée dans les genres de livres est une preuve en soi de discrimination allocative (ségrégation). Il y a environ un quart de titres de livres rédigés par des femmes et près de la moitié par des hommes, le reste étant par des noms ne permettant pas d’identifier le genre sexué perçu. Selon eux, ces proportions devraient donc se retrouver dans tous les genres de livres (de la bande dessinée aux livres religieux) : l’écart entre le pourcentage pour un genre livresque donné et ces proportions sont donc des déséquilibres traduisant une inégalité.

 

Dana Weinberg et Adam Kapelner écrivent : « Table 2 details the distribution of titles based on the gender of authors’ names. Comparing the raw differences in proportion between traditional and indie publishing, we find significant differences in allocation for many genres, suggesting a different distribution by gender. Is indie more or less egalitarian than traditional publishing?

Overall, male authors outnumber female authors in both traditional and indie publishing in similar proportion. Titles by female authors comprise 25.9% of traditional titles and 26.65% of indie titles, while titles by males comprise 47.45% of traditional and 44.9% of indie titles. (Recall that the there is also a third gender category when the author gender is unknown.) In an egalitarian allocation to genres, the distribution of female and male titles in every genre would reflect these overall percentages. Fig 1 shows the distance from parity, or the deviation from these respective gender means, for each genre in traditional and indie publishing. At a glance, the distribution of titles by male and female authors across genres follow similar patterns for both types of publishing, suggesting an overall replication of the traditional pattern in indie. »

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0195298#pone-0195298-g001

 

J’aurais plutôt considéré l’autoédition comme une référence pour estimer si le circuit traditionnel discrimine allocativement, ce qui se traduirait par une répartition très différente entre les deux circuits, ce en partant du principe qu’on ne peut être discriminé dans l’autoédition, puisque chaque auteur choisit dans quel genre il veut publier un livre. Or, les auteurs constatent une répartition très proche entre le circuit traditionnel des maisons d’édition et celui de l’autoédition :

«While we find differences in representation genre by genre, our measures of distance between the traditional and indie parity-adjusted distributions are relatively small. Norm 1, the absolute value of the differences averaged across genres, is only 4.99% for titles by male and 5.03% for titles by female authors, respectively. In other words, compared to a standard of parity, the difference for traditional publishing compared to indie is only plus or minus approximately 5% on average across genres. Norm 2, the RMSE across genres, is 0.87% for females and 0.80% for males, also a relatively small difference. Together, these results suggest less allocative discrimination in indie publishing overall, but not enough to signal disruption.  »

 

Ce qu'on appelle pompeusement ségrégation ne serait donc que le reflet des choix des écrivains dans l’autoédition.

Mais au lieu d’interpréter ce résultat comme le signe probable de préférences différentes entre hommes et femmes, en particulier dans le circuit de l’autoédition et indirectement dans le circuit traditionnel, compte tenu du faible écart entre les deux, les auteurs concluent à une discrimination allocative. On appréciera la rigueur de cette démonstration.

 

 

 

Plus fascinant encore, la discrimination de valeur, à savoir le deuxième mécanisme, est mise en évidence par une simple régression liant la part de femmes au sein d’un genre livresque au prix moyen du livre dans le genre livresque. Ici, la corrélation négative est clairement assimilée à une causalité par les auteurs qui écrivent sans gêne :

« We compare the prices of different genres based on their proportions of titles by male and female authors. Fig 3 shows the relationship between price and the predominance of titles by female authors. We observe a negative, linear relationship in both traditional and indie publishing between prices and the concentration of titles by female authors. To test this observation, we used hierarchical linear regression models comparing the prices between genres based on the percentage of titles by female authors. For traditional publishing, as female authorship increases by 10%, price decreases by about 16.5% but only by 5.5% in indie publishing. Conversely, using the same approach to model the effects of male predominance, we find that as the proportion of male authorship increases by 10%, prices increase by 14.7% in traditional publishing and by 7.7% in indie publishing. All effects reported here are significant at a p < 0.001 level.

Together, these findings demonstrate valuative discrimination: female-dominated genres are priced lower than male-dominated ones. However, these differences are less extreme in indie publishing, where prices across genres are more similar and prices are compressed into a smaller range. »

 

 

Pour le troisième mécanisme concernant l’effet propre de la variable sexe, un raisonnement similaire est adopté en matière de causalité puisqu’avec une très simple régression n’incluant que le sexe, les auteurs Dana Weinberg et Adam Kapelner, déduisent que les femmes gagnent 45 % de moins, chiffre qui sera largement repris par la presse malgré un R2 de 0,03 seulement pour le circuit traditionnel c’est-à-dire un très faible pouvoir explicatif du modèle de régression, d’ailleurs subrepticement commenté par les auteurs (et même un R2 de 0 pour le modèle concernant l’autoédition) :

« Using OLS (Model 1, Table 3), we find that titles by female authors are priced significantly lower than those by male authors. However, there is a striking contrast in the size of the difference, 45% (p = 0.000) among traditional publishers and 7% among indie (p = 0.000) (100 × the coefficients represent percent differences in price). This first model considers the overall difference in prices based on authors’ gender and does not distinguish between any of the discrimination mechanisms.  Note that gender itself explains very little of the variation in log price (about 3% for traditional and almost none for indie) at the level of an individual title. »

 

Finalement, le modèle 3 à effets fixes, davantage sérieux car contenant plusieurs variables explicatives, aboutit à un écart de rémunération de 9 % en moins pour les femmes dans le circuit traditionnel et de 4 % dans l’autoédition, à caractéristiques comparables :

« Adding investment by publisher, audiobook publication, publisher type, and year of publication to the model reveals strong associations with book pricing (Model 3, Table 3). Upon addition, the female price penalty in traditional publishing is unchanged but for indie, the price gap is reduced to 4%. Furthermore, this information enhances the explanatory power of the models, such that overall they explain 25% of the variation in log prices among traditional publishers and 28% among indie authors, with the greatest explanatory power seen between genres, 63% and 34% of the log price variation, respectively.»

 

 

 

Si l’on peut tout à fait imaginer des biais lors des négociations avec les maisons d’édition pour expliquer l’écart de 9 %, il est plus difficile d’envisager une discrimination dans l’autoédition, à moins de supposer que les femmes anticiperaient que la clientèle accordent mécaniquement moins de valeur à leur livre « toutes choses égales par ailleurs », cet écart serait alors de 4 %. A la lumière des travaux menés sur les taxis Uber, il est probable qu’en tenant compte de l’expérience, voire aussi d’autres choix non pris en compte, on parvienne à expliquer une partie de ces 4 %. Les 5 points d'écart (9 % - 4 %) pourraient traduire des biais des maisons d'édition, mais pourraient aussi simplement être le reflet de prix plus élevés, lesquels tendent à accroître les écarts sexués, comme l'illustrent les régressions par quantile à la fin de l'article. Mais quoiqu’il en soit, afficher que la discrimination est endémique, au point que les livres féminins valent presque deux fois moins, paraît quelque peu excessif.

Pour mesurer la discrimination pure, il faudrait appliquer la méthode du testing avec plusieurs livres proposés aux éditeurs et/ou aux plateformes d’autoédition. C’est extrêmement lourd mais ça répondrait à la question.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5891011/

 

 

On dispose d’un exemple de mauvaise foi assez criante lors du débat du 6 février 1975 entre Esther Vilar et Alice Schwarzer. Elles abordent à un moment donné l'espérance de vie en Allemagne. Il s’agit des points 213 à 237 (cf. transcription) ! Sur ce point technique, il est question de savoir si l'espérance de vie des femmes est supérieure ou non à celle des hommes. Le débat ayant lieu en 1975, plus de 40 ans après, on a le recul sur les statistiques allemandes de 1973/74. Il est assez remarquable de voir comment Alice Schwarzer nie l'évidence sans aucune gêne et même avec aplomb en contestant un fait établi tout en taxant d'ignorance son interlocutrice.

 

http://fr.scribd.com/doc/151928212/A disputation between Esther Vilar and Alice Schwarzerer Vilar vs Alice Schwarzer#scribd

 

 

Entre 14mn25 et 16mn27 :

https://www.youtube.com/watch?v=py2b1g73bt4

 

EV: Aww. Those poor women. And they live so much longer. Six and a half year longer but they collapse from it.

21300:14:26,500   > 00:14:31,000>>AS: But dear, good Miss Vilar, you just were at the UNO.You should have learned there that the newest statistics for the industrial countries

21400:14:31,500   > 00:14:39,000 say that all women with double pressures...well,the tendency is that women only take a break for a few years if they have kids and

21500:14:39,500   > 00:14:48,000basically all women are employed and housewives.90% of all housewives who live in the Federal Republic were employed and want to be employed again.

21600:14:48,500   > 00:14:55,000...So, that women in industrial countries with double pressures are dying five years earlier than men. Those are the newest figures.

21700:14:55,500   > 00:15:00,000>>EV: Yes but most, and that is the average value,the average woman lives six years longer.

21800:14:59,500   > 00:15:00,750>>AS: No.

21900:15:01,000   > 00:15:04,000>>EV: You cannot deny this. Those are also the newest figures in this country.

22000:15:03,500   > 00:15:10,000>>AS: I am not denying it. There are new statistics from the UNESCO, your old ones are dated, we have heard it long enough now.

22100:15:10,500   > 00:15:17,000 In the industrial countries women, employed women with that kind of double pressure are dying five years earlier than men. That used to be.

22200:15:16,500   > 00:15:22,000>>EV: I am not at all for that double pressure. The most grotesque thing about this feminism, about your...

22300:15:22,500   > 00:15:27,000>>AS: So what do you say on that matter that the women are always dying earlier? You keep on saying the lay fat and lazy on their backs and eat their chocolates.

22400:15:26,500   > 00:15:30,000>>EV: It shows that work makes you sick and that's why men keep on dying earlier.

22500:15:29,500   > 00:15:32,000>>AS: I just told you women are dying earlier.

22600:15:31,500   > 00:15:36,000>>EV: Some of the women who are employed die earlier. Of course. That's a physological process.

22700:15:34,500   > 00:15:37,000>>AS: No. 90% of all housewives are not onlyhousewives.

22800:15:36,500   > 00:15:43,000>>EV: But women live six and a half years longer.That's just a fact. You can't lie that away.

22900:15:42,500   > 00:15:48,000>>AS: I just told you that the newest fact is exactly the opposite.

23000:15:47,500   > 00:15:56,000>>EV: That women die five years earlier in industrial countries that doesn't exist. It is completely untrue. There are women who work more and who are under more

23100:15:56,500   > 00:16:02,000pressure and those die earlier but the average is a six and a half year higher life expectancy.

23200:16:01,500   > 00:16:08,000>>AS: Good. Miss Vilar, let's not bore each other here. What I just quoted here can be looked up in all archives. Those are the newest UNO statistics.

23300:16:08,500   > 00:16:12,000But I wanna get to sexuality now.

23400:16:11,500   > 00:16:19,000>>EV: I am talking about the statistical year book from the last year in Germany. Within one year the life expectancy doesn't change about eleven and ahalf years...

23500:16:18,500   > 00:16:21,000>>AS: We will later enjoy that pleasure and the viewers can do the same.

23600:16:21,500   > 00:16:24,000>>EV: ...That's impossible. You cannot make me believe that as a medic.

23700:16:23,500   > 00:16:28,000>>AS: ...Yes, you « as a medic ». It's getting old. Now I want to ask you something else. What about your sexuality?

 

 

 

 

La vérité des chiffres est accessible :

 

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=3&codeStat=SP.DYN.LE00.MA.IN&codePays=DEU&optionsPeriodes=Aucune&codeTheme2=3&codeStat2=SP.DYN.LE00.FE.IN&codePays2=DEU&optionsDetPeriodes=avecNomP

 

On trouve les chiffres annoncés par Esther Vilar aux alentours de 6 ans et 3 mois d'écart en faveur des femmes.

 

Le scandale de la « taxe rose » sur les rasoirs de Monoprix illustre l’extrême sensibilité en matière de discrimination. Les résultats de l’étude de la DGCCRF sont parus un peu plus d’un an après la dénonciation du prétendu scandale, hélas sans qu’une publicité comparable à l’indignation des Georgettes leur soient assurée, et pour cause la conclusion est sans appel : « Le Gouvernement prend acte du résultat de ces deux études.

Il constate que qu’un phénomène global de « woman tax » n’est pas avéré, les disparités entre sexes pouvant être défavorables aux hommes ou aux femmes selon les produits. Toutefois, la segmentation des marchés en produits plus spécifiquement adressés aux femmes ou aux hommes au delà d’entretenir les stéréotypes, sont à l’origine d’un surcoût (achats de plusieurs produits, différenciation produisant un prix supérieur).

Ainsi, le gouvernement va engager une concertation avec les acteurs pour lutter contre ce phénomène. »

 

http://femmes.gouv.fr/wp content/uploads/2015/12/Rapport Parlement woman tax.pdf

 

 

Le préjugé ou les stéréotypes des Georgettes à l’endroit des commerçants et artisans, et en particulier de Monoprix qui a fait les frais d’une mauvaise publicité, l’enseigne étant à l’origine malgré elle, d’une pétition signée par 50 000 personnes, du passage au 20h des fameux rasoirs, d’une réaction des ministres et du parlement, d’une enquête lancée sur le sujet etc… On peut dire que l’alerte des Georgettes n’a guère souffert d’une carence s’agissant de la réactivité médiatique et politique à l’époque.

 

Sophie Binet chargée de l’égalité hommes femmes à la CGT en évoquant le recrutement des femmes dans les syndicats : « donc comment est-ce qu’on va chercher des candidatures féminines parce que sans démarche volontariste on sait bien les femmes ne se présentent pas. »

https://www.youtube.com/watch?v=OtNO4xHk_xY

 « LE SCAN ÉCO - Un tiers de l'écart salarial entre hommes et femmes reste inexpliqué, selon Muriel Pénicaud. La ministre du Travail veut sanctionner les entreprises qui ne résorberaient pas cet écart. Problème : la donnée sur laquelle elle se fonde repose sur un biais statistique.

En France, plus d'un tiers des écarts de salaires entre hommes et femmes demeure «inexpliqué»: la rémunération des hommes est plus élevée de 24% en moyenne, dont 9% qui ne trouvent pas leur origine dans les facteurs pratiques ou sociologiques communément invoqués. Ce constat est dressé par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui présentait mardi une compilation d'études sur le sujet lors des Rendez-vous de Grenelle du ministère du Travail. Muriel Pénicaud s'était d'ailleurs déjà basée sur ce pourcentage pour justifier son projet de loi «avenir professionnel» dans une interview aux Échos en mars dernier: «Aujourd'hui, en France, à travail égal, l'écart inexpliqué entre la rémunération d'un homme et d'une femme est de 9 %. Il faut s'attaquer frontalement au problème. C'est une question de justice sociale pour les femmes mais aussi de compétitivité pour les entreprises», avait déclaré la ministre du Travail. Le texte, actuellement examiné par les députés, donne trois ans aux entreprises pour résorber cet écart inexpliqué, sous peine de se voir imposer une amende allant jusqu'à 1% de leur masse salariale. »

 


http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2018/06/13/29002-20180613ARTFIG00357-inegalites-salariales-existe-t-il-vraiment-un-ecart-inexplique-entre-hommes-et-femmes.php

 

« Muriel Pénicaud, née le 31 mars 1955 à Versailles, est une dirigeante d’entreprisehaute fonctionnaire et femme politique française.

À partir de 2002, elle occupe des postes de direction au sein de grandes entreprises : directrice générale adjointe de Dassault Systèmes (2002-2008) puis directrice générale des ressources humaines du groupe Danone (2008-2014). Elle participe ensuite à la création de Business France, dont elle est directrice générale jusqu'en 2017. Parallèlement à ces activités, elle siège dans différents conseils d'administration d'autres grandes entreprises : Orange, la SNCFpuis Aéroports de Paris.

Elle est nommée ministre du Travail dans le gouvernement Édouard Philippe sous la présidence d'Emmanuel Macronle 17 mai 2017.»

https://fr.wikipedia.org/wiki/Muriel_P%C3%A9nicaud

L'universitaire Nicholas Matte spécialiste des études de genre nous apprend que le sexe biologique n'existe pas, contredisant ainsi le consensus scientifique en biologie.

 

https://www.youtube.com/watch?v=IlnmiyjPFYc

 

"Vous écrivez dans "La femme des origines" que Lucy devra peut-être un jour être  rebaptisée Lucien. Simple boutade ?

Ce n'est pas improbable. Lucy a été mise en avant comme une sorte d’icône féminine, à un moment où les féministes se battaient pour redorer l'image de la femme et ancraient leur combat jusque dans le paléolithique. Jusque-là, c’était l’homme qui faisait la gloire de la recherche préhistorique. Et voilà qu'en 1974, une équipe franco-américaine (codirigée par Donald Johanson et Yves Coppens) tombe sur ce squelette exceptionnel d'un hominidé très ancien, mais en petits morceaux. Le soir même de sa découverte, il est baptisé Lucy (essentiellement en référence à la chanson des Beatles).

 

Faire d'une femme la nouvelle héroïne de la préhistoire, c'était une révolution ?

Oui, et quel coup médiatique ! Or, son squelette éparpillé en centaines de fragments d'os, devait difficilement être déchiffrable au premier regard ! Deux critères sont essentiels pour reconnaître le sexe. Le premier est la gracilité. Et Lucy, squelette adulte, mesure 105 cm. Est-elle une femme pour autant ? Nous n'avons pas beaucoup d'éléments de comparaison, et jusqu'à aujourd'hui, le dimorphisme sexuel de cette espèce reste discuté. Le second critère tient à la structure du bassin : celui d’une femme qui a déjà enfanté doit s’écarter suffisamment pour laisser passer la tête de l'enfant. Mais chez Lucy, on a un crâne de moins de 500 cm3… Ce critère n’est donc pas très pertinent. Et l'on peut conserver un doute sur son sexe."

 

"Le modèle de l’homme chasseur ne serait qu’une idéologie parmi d'autres ?

C’est un modèle qui s’est développé dans les années 50, au lendemain de la guerre, et voulait au contraire tordre le cou aux idéologies, notamment racistes, du passé. Certains anthropologues américains, comme Sherwood Washburn, se sont  penchés sur la chasse comme modèle de l’hominisation. La chasse répond très bien à cela : elle permet la fabrication des outils, elle induit une répartition des tâches entre les chasseurs, développe la ruse, l’altruisme, l’endurance à la course, révèle des qualités sociales, physiques, intellectuelles. Mieux, l’homme qui ramène le gibier peut s’octroyer ainsi les faveurs sexuelles de la femme restée dans la caverne. C'est un modèle qui fonctionne bien.

Le hic c'est que celui qui agit, qui devient intelligent, qui part vers le lointain... c'est l'homme seul ! Il a le beau rôle. La femme, elle, est complètement larguée, totalement passive, avec une multitude de marmots attachés à ses mamelles. On n’est pas loin des clichés véhiculés par les préhistoriens du 19e siècle. D'ailleurs, cette vision manichéenne provoquera des réactions  virulentes chez les féministes américaines qui s'attacheront alors à bâtir un modèle totalement inverse : le chasseur est mis de côté, les femmes dominent le groupe, élèvent les enfants, pourvoient à la nourriture, s'intéressent aux plantes … Un modèle en vaut un autre, surtout lorsque les preuves sont rares. Mais celui des féministes des années 70 fut rapidement écarté au profit d'autres constructions jugées plus "raisonnables"."

 

https://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20140304.OBS8506/non-la-femme-de-cro-magnon-n-etait-pas-qu-un-objet-sexuel.html

 Le texte du sociologue Roland Pfefferkorn intitulé L'impossible neutralité axiologique est un chef-d'oeuvre pour justifier le parti-pris idéologique du chercheur, même s'il se défend plus ou moins habilement d'être honnête et rigoureux.

 

Rappelons d'abord ce qu'est la neutralité axiologique : "La neutralité axiologique (en allemandwerturteilsfreie Wissenschaft, ou en français la science libre de jugements de valeur) est souvent perçue, dans la définition qu'en donne le sociologue allemand Max Weber dans Le Savant et le politique, comme l'attitude du chercheur en sciences sociales n'émettant pas de jugement de valeur dans son travail. L'exigence développée par Max Weber fait partie des critères de la neutralité scientifique[1].

Le propre du chercheur en sciences de la culture serait de formuler sur les phénomènes culturels, structurés par des valeurs, une analyse qui ne serait pas elle-même fondée sur un jugement de valeur. Selon ce concept, le chercheur devrait faire de ces valeurs son objet, sans pour autant porter sur elles un jugement normatif. Weber a ainsi élaboré la distinction entre « jugement de valeur » et « rapport aux valeurs ». Le « rapport aux valeurs » décrit l'action d'analyse du chercheur qui, en respectant le principe de neutralité axiologique, fait des valeurs d'une culture des faits à analyser sans émettre de jugement normatif sur celles-ci, c'est-à-dire sans porter de « jugement de valeur »."

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Neutralit%C3%A9_axiologique

 

Or,  Pfefferkorn entre en conflit avec ce principe, tentant de fortement nuancer, pour ne pas dire relativiser, le point de vue de Weber et de Durkheim, deux pères fondateurs de la sociologie, voire celui de Bourdieu.

 

Pfefferkorn écrit dans sa critique de Raymond Aron partisan de la distanciation du chercheur en sciences sociales par rapport à son objet d'études :

"Isabelle Kalinowski démontre de manière convaincante que la Wertfreiheit  telle que la pense Weber ne s’oppose pas à l’engagement en tant que tel, assumé et exposé explicitement, mais à la propagande diffusée en contrebande sous couvert de science, ce qui n’est pas tout à fait la même chose."

 

"Weber ne s’oppose pas à l’adhésion du professeur d’université à telle ou telle valeur ou à l’engagement du sociologue dans l’arène publique. Par contre il considère que les professeurs doivent avoir une intégrité intellectuelle irréprochable.

Ils occupent des positions de pouvoir, ils ont le monopole de la parole dans le cadre de leurs cours. C’est pourquoi ils ne devraient pas, sous couvert de science, se livrer du haut de leur chaire à une activité de propagande. Comme le remarque Isabelle Kalinowski, dans son étude « Leçons sur la science et la propagande », « La problématique de la Wertfreiheit n’est pas celle de l’existence de valeurs en soi, ou de l’adhésion en soi à des valeurs, mais celle de l’usagemalhonnête qui peut être fait de valeurs lorsqu’elles sont présentes sans être données comme telles, lorsqu’elles sont masquées, cachées, « verhüllt », « connotées », au lieu d’être explicitées et assumées au grand jour » (Kalinowski, 2005: 199)."

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01294305/document

 

Alors Séverine Lemière et Rachel Silvera se conforment-elles au propos suivant de Pfefferkorn "rigueur et objectivité impliquent d’effectuer une description conforme à la réalité, avec le maximum de professionnalisme et d’honnêteté intellectuelle" lorsqu'elle parlent de 10 % d'écart salarial à travail égal ? Sont-elles des propagandistes ?

 

Pfefferkorn met-il en évidence "des écarts, des disparités, des inégalités qui sont souvent des gouffres, entre des patrimoines, des revenus, des salaires, des niveaux d’éducation, des conditions de travail, des taux de chômage ou de suicide, des modes et des niveaux de vie, des espérances de vie et même (…) des différences de conditions entre les hommes et les femmes " lorsque ces inégalités sont défavorables aux hommes ?

 L'ombudsman de Radio-Canada rappelle ceci : "À Radio-Canada, les journalistes sont tenus de se conformer dans l’exercice de leurs fonctions aux Normes et pratiques journalistiques (NPJ) de l’entreprise publique. La valeur d’exactitude qui fait partie du chapitre d’introduction des NPJ dit ceci :

« Nous recherchons la vérité sur toute question d’intérêt public. Nous déployons les efforts nécessaires pour recueillir les faits, les comprendre et les expliquer clairement à notre auditoire. (…) »"

 

http://www.ombudsman.cbc.radio-canada.ca/fr/revision-des-plaintes/2013/violence-conjugale-derriere-les-donnees-officielles-24-h-en-60-min/

 

Or, un plaignant, Jean-Marc Bessette représentant l'association  Papa pour toujours, les enfants d’abord reproche à l'animatrice Anne-Marie Dussault d'avoir soutenu à tort qu'au Québec 8 victimes de violences conjugales sur 10 sont des femmes, s'appuyant sur les statistiques du ministère de la sécurité publique, compilant les données collectées par la police des plaintes déposées mais non jugées. La première ministre a d'ailleurs fait des déclarations dans la presse, en s'appuyant sur cette source.

Il se trouve que l'institut statistique du Québec mène une enquête sociale générale sur la victimisation (ESG) qui aboutit à un résultat quelque peu différent. Les données de l’ESG indiquent que le recours à la violence physique par le conjoint actuel ou un ex-conjoint est rapporté dans des proportions similaires par les hommes et les femmes au Canada  (57 % et 62 %). Autrement dit, il s'agirait de "50/50", chiffre sur lequel s'appuie Jean-Marc Bessette pour affirmer que les propos de la présentatrice sont inexacts. Les plaintes auprès de la police n'étant que des allégations (faute de procès qui ne concerne qu'un tiers d'entre elles), l'ESG serait plus appropriée car ne comportant pas le biais de sous-déclaration des hommes à la police. Pour autant, l'ESG est également une source déclarative et les statistiques policières sont bel et bien une source officielle.

 

Dès lors, l'ombudsman doit trancher la question suivante :  Anne-Marie Dussault a-t-elle enfreint le code de conduite en excipant les données policières sans mentionner celles de l'ESG ?

 

L'ombudsman concède qu'une présentation plus complète et plus nuancée était appropriée mais que compte tenu du contexte de présentation furtive du sujet Anne-Marie Dussault n'a pas enfreint les règles de déontologie puisque les chiffres qu'elle donne sont exacts. Les deux chiffres sont exacts.

 

Cette affaire qui peut paraître anodine illustre très bien comment l'utilisation sélective des statistiques peut aboutir à une vision erronée du public, abreuvé de demi-vérités, de résultats partiels, de slogans ou de décontextualisation répétée des chiffres. En effet, on peut comprendre qu'il eût paru sévère à l'ombudsman de sanctionner une animatrice qui citait, après tout, des chiffres officiels. Mais d'un autre côté, la répétition de ce chiffre, en ignorant les résultats de l'ESG voile un phénomène important : la très probable moindre propension des hommes à porter plainte auprès de la police pour des faits de violence.

On peut également remarquer un double standard dans la préférence (ou non) pour les statistiques policières. En effet, en fonction des affiliations idéologiques, les statistiques policières seront privilégiées (ou non) pour montrer un déséquilibre sexué (ou non) de la violence alors que les statistiques d'enquête de victimisation seront préférées (ou non) dans le cas des viols pour obtenir un chiffre plus important (ou non), en précisant justement (ou non) qu'il y a des sous-déclarations à la police. L'objectif militant semble ainsi prévaloir sur la cohérence ou la recherche d'une présentation objective.

 

 

L'idéologie pourrait-elle influencer la science ou du moins certains scientifiques ?

 Les prétendus sanctions sexistes

 

Lors de la finale de tennis dames  2018, Serena Williams a été sanctionnée à plusieurs reprises, notamment parce qu'elle a traité l'arbitre de voleur (de points) pour l'avoir sanctionnée auparavant son coach ayant enfreint la règle de ne pas lui donner d'indication en cours de match. L'ambiance tendue s'est soldée par sa défaite. Mais alors que certains pouvaient trouver l'attitude de la joueuse incorrecte (jet de racket au sol interdit par le règlement), Serena Williams a reproché à l'arbitre son sexisme, prétendant qu'en circonstances similaires les hommes n'étaient pas sanctionnés. La situation s'est ainsi renversée : au lieu d'être perçue comme une joueuse peu fair-play Williams a attiré la sympathie en tant que victime représentant la cause des femmes. Mais qu'en est-il véritablement ? Le journal New York Times montre que les hommes trois fois plus sanctionnés que les femmes (1517 sanctions contre 535). Ils sont davantage sanctionnés pour tout type d'infraction à l'exception du coaching illicite. Même en tenant compte du temps de jeu plus long (460 sets contre 283 en 2018 pour les matchs en simple), les hommes sont plus sanctionnés (1,8 fois plus en corrigeant de l'effet de structure). Même en tenant compte du fait qu'il y a plus d'hommes sur le circuit masculin (128 contre 96 femmes), les sanctions frappent deux fois plus les hommes que les femmes.

 

L'affaire Serena Williams illustre ainsi l'intérêt d'avancer des pseudo-faits (faits alternatifs) susceptibles de toucher la sensibilité sur le thème des inégalités de genre. Cette technique du hareng fumé (diversion) a permis à la joueuse d'apparaître à son avantage et d'avoir des défenseurs, soutien qui aurait été bien plus limité si elle n'avait pas joué la carte du sexisme.

Cette affaire rappelle ainsi le débat du député anglais Philip Davies sur la supposée plus grande sévérité pénale et carcérale à l'égard des femmes, croyance en vogue y compris au sein du Parlement, alors même que les données officielles montrent que les femmes représentent 5 % de la population carcérale, qu'elles obtiennent des sanctions moins longues pour tout type d'infraction, même en tenant compte du passé pénal. 

 

 

Are women Penalized More Than Men in Tennis? Data on Fines Says No 

By Christopher Clarey

·         Sept. 14, 2018

·        

·         "

Serena Williams argued that she was subject to a double standard when she was cited for verbal abuse by the chair umpire Carlos Ramos during the United States Open women’s final last Saturday.

“There are men out here who do a lot worse than me, but because I’m a woman you are going to take this away from me?” she protested to Brian Earley, the tournament referee. “That is not right.”

Each situation should be evaluated on its own merits, but according to data compiled by officials at Grand Slam tournaments for the past 20 years, men are penalized more often for verbal abuse.

Those figures, obtained by The New York Times, show that from 1998 to 2018 at the four Grand Slam events, men have been fined for misbehavior with much more frequency than women with one significant exception: coaching violations.

"

"

Some of the disparity between the men’s and women’s fines can be explained by the fact that men play more tennis at Grand Slam tournaments. They play best-of-five-set matches in singles at all four majors and also best-of-five in men’s doubles at Wimbledon while women play best-of-three-set matches in all instances.

To take one example, at the 2018 U.S. Open, men played a total of 460 sets or partial sets in the main draw in singles. Women played a total of 283 sets or partial sets in singles, which amounts to 61.5 percent of the men’s figure.

There are also simply more men at Grand Slam tournaments because, in the qualifying event, there are 128 spots in singles for men at the Australian Open, the French Open and Wimbledon, and only 96 for women.

But even accounting for those factors, men appear to be fined proportionally more often than women for a variety of offenses."

 

https://www.nytimes.com/2018/09/14/sports/tennis-fines-men-women.html

 

 

https://www.google.com/amp/s/www.nytimes.com/2018/09/14/sports/tennis-fines-men-women.amp.html

 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 

 

 

Un raisonnement différent pour l’écart judiciaire

 

Il est à noter que l'Insee et la Dares écrivent régulièrement qu'il y a des effets non pris en compte ou de la discrimination, une position prudente et neutre. Mais pour l'écart des peines de prison, on peut noter avec intérêt que l'Insee précise "en apparence". 

 

"

Ce traitement judiciaire différencié, en apparence plus clément envers les femmes, repose en partie sur trois facteurs appréhendables statistiquement : la nature des infractions commises, la complexité de l’affaire (approchée par le nombre d’infractions) et le passé délinquant de l’auteur de l’infraction. En effet, la délinquance féminine est dans l’ensemble différente et moins violente que celle des hommes. Les femmes sont condamnées pour des affaires moins complexes et ont surtout deux fois moins souvent d’antécédent judiciaire.

La prise en compte simultanée du nombre d’infractions et de l’existence d’antécédent judiciaire réduit les écarts observés entre femmes et hommes, notamment pour le contentieux routier et l’usage de stupéfiants, où femmes et hommes font l’objet de sanctions identiques. Elle ne va pas jusqu’à les abolir pour les autres catégories d’infractions, notamment en matière d’atteintes aux biens ou aux personnes, pour lesquelles les femmes bénéficient de peines moins sévères que les hommes."

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2586464?sommaire=2586548

 

En prison, 97 % des personnes incarcérées sont des hommes en 2010. Il n'y a donc que 3 % des prisonniers qui sont des femmes.

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon05316

 

A ce propos, il semblerait que "le principe d’égalité des citoyens devant la loi, qui figure dans l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, ne soit point respecté dans notre pays pourtant si fier de ses valeurs humanistes telle que l’égalité" :

"Les conclusions des deux chercheurs sont sans appel (1). « Les décisions prises à l’encontre des femmes tendent clairement vers la clémence », explique Thomas Léonard, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université de Lille II et coauteur de l’étude. « Les femmes bénéficient plus souvent d’une relaxe. Quand elles sont condamnées à de la prison, c’est le plus souvent assorti de sursis, et quand elles écopent d’une peine ferme, le quantum est en moyenne moins élevé que celui des hommes. »

Comment comprendre cette moindre pénalisation des femmes ? Plusieurs facteurs entrent en jeu. Les juges se montreraient d’abord particulièrement sensibles au sort des mères de famille. « À l’audience, la différence d’approche est patente, note Thomas Léonard. Les juges interrogent longuement les femmes sur leur situation familiale, sur la nature des liens tissés avec leurs enfants, etc. Les magistrats se comportent très différemment avec les hommes : ils leur demandent s’ils ont des enfants et passent ensuite à la question suivante, comme si la détention d’un père de famille ne portait pas à conséquence sur la vie de ses proches. »

Une vision manichéenne

Même réflexe du côté des avocats. « Lorsqu’on défend une femme, on s’empresse de rappeler au tribunal les coûts familiaux élevés qu’entraînerait son incarcération », confirme l’avocate pénaliste Caty Richard.

La bienveillance de l’institution judiciaire à l’égard des femmes ne s’arrête pas là. « Les magistrats ont du mal à se départir de certaines idées reçues, notamment celle qui veut qu’une femme soit – a priori – une victime, et ce même lorsqu’elle est déférée devant la justice, ajoute Thomas Léonard. De façon un peu manichéenne, on a l’impression que pour les juges, les délinquants hommes “font” problème alors que les délinquantes femmes “ont” des problèmes. »

Sachant que parmi les prévenus jugés en comparution immédiate, moins de 5 % sont des femmes, Laurence Tinseau, vice présidente du TGI de Pontoise (Val d’Oise), tente d’expliquer : « Au fond, nous sommes toujours un peu surpris d’avoir à juger une femme, c’est tellement rare ! Devant ces prévenus atypiques, peut être tentons nous davantage de comprendre ce qui a pu les amener là et de mettre au jour les raisons économiques, sociales, psychologiques les ayant amenées à enfreindre la loi. » D’où un traitement différentiel, in fine, des deux sexes.

 

(1) L’enquête, menée par Thomas Léonard et Maxime Lelièvre, est publiée aujourd’hui dans l’ouvrage collectif Penser la violence des femmes, sous la direction de Coline Cardi et Geneviève Pruvost (Éd. La Découverte). L’enquête a été menée en 2007 et 2008 dans les tribunaux correctionnels de Lyon, Lille, Villefranche sur Saône, Avesnes sur Helpe, Bourg en Bresse et Hazebrouck."

 

http://www.la croix.com/Actualite/France/Les juges sont plus indulgents vis a vis des femmes _NG_ 2012 08 22 845017

 

http://madame.lefigaro.fr/societe/femmes hommes inegaux devant justice 050912 2759544

 

 

 

Il est vraiment impressionnant de voir la démonstration du député anglais Philip Davies à la chambre des Communes sur la justice anglaise et comment les députés féministes tentent de nier l'évidence. A infraction équivalente, les hommes sont davantage sanctionnés alors que le contraire était affirmé et qu'une dénonciation de l'injustice que subiraient les femmes (5 % de la population carcérale) faisait foi y compris au Parlement anglais, des programmes ou campagnes sexués existant apparemment pour ce sujet. Philip Davies, bien isolé, rétablit la vérité à partir du rapport du ministère de la justice en dénonçant le mythe des femmes davantage punies mais l’on voit bien que les intervenants cherchent par différents moyens à minimiser ou remettre en cause les faits. Différentes stratégies sont utilisées pour le contradire : d’abord insinuer que parmi les personnes condamnées pour la première fois, les femmes seraient plus sévèrement punies (argument des antécédents judiciaires), puis une fois que le contraire est établi, justifier les différences de peines par le profil familial puis une fois qu’il est établi qu’une majeure partie des mères prisonnières sont défaillantes ou dangereuses pour leurs enfants (66 %), prétendre que les femmes en prison le sont pour des délits mineurs alors que 78 % y sont condamnées à plus d’un an de prison. In fine, les contradicteurs de Philip Davies refusent de reconnaîre explicitement que les hommes sont davantage susceptibles d’aller en prison pour chaque catégorie d’infraction, quelle que soit la raison, malgré toutes les statistiques du ministère de la justice. L’argument opposé par une secrétaire d’Etat à la justice est que la justice est neutre du point de vue du genre et qu’elle tient compte non seulement de l’infraction mais de facteurs inhérents à la personne du condamné : imagine t on pareil argument avec l’écart salarial, expliquant que le salaire est le résultat de facteurs inhérents à la personne du salarié et qu’à ce titre toutes les statistiques exhibées montrant des écarts dans chaque profession ne prouvent pas la discrimination ? Apparemment ce raisonnement fait pour les prisons n’est pas valable pour les salaires, malgré le fait qu’en principe l’égalité devant la justice devrait être plus strict que sur le marché du travail : en effet il y a une plus grande volatilité des prix sur le marché, et donc des salaires, que dans les décisions de justice qui consistent à appliquer la loi et non pas à négocier.

Il est remarquable que les sources citées par Philip Davies sur les prisons britanniques soient accessibles à tous, la source principale étant le ministère de la justice, ce qui n’empêche pas les stratégies de déni. Les députés féministes demandent plus de détail malgré l’abondance des statistiques fournies. Il y a en effet des preuves avec des régressions logistiques, citées par Philip Davies en réponse aux objections de croiser à la fois les premières infractions par sexe (primo condamnés) et type d'infraction. En d’autres termes, même en tenant compte du passé judiciaire et du contexte familial, les hommes sont davantage condamnés ce qui répond à l’argument des contradicteurs de Philip Davies qui insistent pour croiser les variables dans le détail, soit l’exact contraire de ce qui est fait dans les débats sur l’écart salarial (l’écart brut suffit alors pour établir la preuve de la discrimination sans besoin de rentrer dans les détails).

Il faut rappeler que l’objectif de Philip Davies était de démonter le mythe d’un système judiciaire plus sévère et plus dur à l’encontre des femmes. On ne peut qu’être frappé qu’une telle idée ait pu être populaire, avec toutes ces données factuelles.

 

http://webarchive.nationalarchives.gov.uk/20110218144249/http://rds.homeoffice.gov.uk/rds/pdfs/hors170.pdf

 

Un court extrait qui illustre l’opposition :

"Philip Davies:Hold on, hold on. If my hon. Friend and other people are suggesting that the 5,442 women who are sent to prisoneach year for up to six months should not be in prison, presumably they must also be saying that the 51,588 males who are sent to prison each year for less than six months also should not be in prison.

Kate Green indicated dissent."

En vidéo https://www.youtube.com/watch?v=lhDwzds 49s

 

"Table 2.4 shows how actual and predicted sentencing matched up when fines and discharges were combined, community penalties formed a middle c a t e go ry, and prison sentences we re included as the most seve re option. This model, like the previous one, showed that no matter what wa s predicted women were always less likely than men to be given custody, and to receive a community penalty. The difference between the proportions of men and women receiving a community penalty was also rather too great to be explained just by a reluctance to send women to prison."

 

"Table 2.8 shows that again women are always more likely to get a discharge and men are more like ly to get a fine – no matter what is predicted. But when a fine is predicted and not given, women are more likely than men to end up with a harsher penalty. Women are just as like ly as men to get a s eve re penalty when one is predicted – but when the sentencer rejects a severe penalty women tend to be discharged and men fined. These results are consistent with the theory that sentencers are reluctant to fine women."

 

"Women were consistently more likely than men to be discharged even when their circumstances appeared (on the basis of the available data) entirely comparable. This may stem from the fact that sentencers were (for whatever reason) reluctant to fine women. Equally though, it appears that this reluctance to fine women may sometimes result in a woman being given a more severe noncustodial penalty."

 

« A superficial examination of the criminal statistics suggests that, for virtually everytype of offence, women are treated more leniently than men. This report describes the results of a two part study of the sentencing of women. In Part I, sentencing patterns are explored in more detail using samples of men and women convicted of shoplifting, violence and drug offences in 1991. The results of this analysis, which was based on more than 13,000 cases, were then used to inform Part II of the study in which magistrates were interviewed about what they thought were the main influences on their decision–making. Part I Statistical tests were used, first, to examine whether an offender’s sex appeared to affect the likelihood of a prison sentence once criminal and sentencing history was taken into account; and then, to model the l i kelihood of various other sentencing outcomes. The penalties that the model predicted each offender would receive were compared with the actual sentence men and women received. • Women shoplifters were less likely than comparable males to receive a prison sentence. They were also more likely to be sentenced to a community penalty or to be discharged. However, the results should not be interpreted as evidence of a general policy of leniency towards women shoplifters. They suggest rather that sentencers may be reluctant to fine a woman – possibly because they may be penalising her children rather than just herself. This results in many women receiving a discharge but others receiving community penalties which are rather more severe than fines. • Men and women stood an equal chance of going to prison for a first violent offence. However among repeat offenders women were less likely to receive a custodial sentence. • Women first offenders were significantly less likely than equivalent men to receive a prison sentence for a drug offence, but recidivists were equally likely to go to prison. Summary vii • Among first and repeat offenders, women convicted of violence and d rug offences we re always more like ly to be disch a rged and men m o re like ly to be fined. But again, this seems to be less a consequence of a policy of leniency than a reluctance to impose one particular sentence – the fine – on women. Part II N early 200 magistrates we re interviewed individually or in groups at five courts using a semi structured questionnaire and a small sentencing exercise involving two stereotypical cases designed to bring out differences in their thinking about men and women offenders. These interviews, which were carried out between June and December 1995, took account of the findings in Part I. • Magistrates said they found it hard to compare the way they sentenced men and women because they dealt with women offenders far less frequently. However, they broadly distinguished between ‘troubled’ and ‘troublesome’ offenders, and tended to locate most women in the former category. In part this was because women tended to be first offenders, facing less serious charges than men and because they behaved more respectfully in court. In addition, magistrates tended to ascribe different motives to them. However, even when men were stealing bacon or coffee rather than alcohol or items to sell, they rarely engaged magistrates’ sympathies. • Because they regarded women offenders as troubled, magistrates responded to their offending with measures (a discharge or probation) designed to assist them to lead law   abiding lives rather than punishing them. Fines were regarded as particularly unsuitable for women with children to care for and because they were seen as lacking ‘independent means’ for paying fines. • While magistrates stressed that ‘the facts’ of a case were most influential, many made reference to ‘common sense’ or ‘gut feelings’ determining how they appro a ched issues of motivation, body language or the offender’s personal circumstances. • Appearance and demeanour in the courtroom were often commented on by magistrates. Although they denied that this influenced their decision–making, their comments concerning the importance of seeing the offender in court, and anecdotes about those who behaved inappropriately, suggested that these factors were influential.

Conclusion

This study reveals major differences in the use of noncustodial penalties for men and women. Women were consistently more likely than men to be discharged even when their circumstances appeared, on the basis of the

available data, entirely comparable. This may stem from the fact that sentencers we re reluctant to fine women. Equally though, it appears that this reluctance may sometimes result in a woman being given a more severe

noncustodial penalty. To use probation where a fine would have been appropriate is an ineffective use of resources; and skipping a step on the sentencing ladder this time round – even if this is inspired by a desire not to financially penalise a woman’s family – carries the risk that it will lead to an even more seve re sentence being imposed in the event of a subsequent conviction.

The results concerning the use of custody are less clear cut. Overall, they suggest that while sentencers do not inevitably reject the idea of imposing prison sentences on women, women do not stand an equal chance of

custody in all circumstances. »

http://webarchive.nationalarchives.gov.uk/20110218144249/http://rds.homeoffice.gov.uk/rds/pdfs/hors170.pdf

 

 

 

La transcription du débat parlementaire (donc lecture de l'échange à l'écrit) :

 


Sentencing (Female Offenders)

[Sandra Osborne in the Chair]

2.30 pm

Philip Davies (Shipley) (Con): I am grateful for the opportunity to bring this debate to the House today.

One of the starkest examples of how politically correct this country has become is the issue of women in the justice system and, more specifically for this debate, women in prisons and in courts. About 5% of the prison population at any one time in recent history has been female. The other 95% has been male, yet much time, effort, concentration and brow beating has taken place over the very small number of women in prison. There are countless groups and organisations calling for the number to be reduced. Far too many politicians—male as well as female—are willing to trot out politically correct nonsense on the subject, repeating facts that do not bear any scrutiny at all, and there are far too many calls for something to be done about a problem that, by anybody’s standards, is hard to see exists based on the actual evidence.

Let us imagine that the male population in prison represented just 5% of the total and that women made up the remaining 95%. Would there be an outcry on behalf of the men at the expense of the women? Of course not. There is absolutely no chance on earth that that would happen, so why is there all this concern over 5% of the prison population? How can normally thoughtful, intelligent people have taken such leave of their senses over the issue? The answer is simple. It is all about being politically correct, and not many people in public life like to challenge it, but I do, Mrs Osborne, and today I want to take the opportunity to scotch some myths about all types of sentencing for women. I want to bust five particular myths.

There is an old political maxim that if someone tells a lie often enough, people will believe that it is true. I can only conclude that has happened in this case. I heard the lie that women are more likely to be sent to prison than men and that they are treated much more harshly by the courts, and I was taken in by it. I presumed it was true, because I had heard it so often, and I thought it was an absolute outrage. I was so outraged by the inequality in sentencing that I decided to do some research into it. As many people know, I spend a lot of time researching matters to do with prisons, sentencing and justice, and I wanted to get to the bottom of why women were being treated so badly.

Imagine my surprise when, having looked at all the evidence, I found it was not the case that women are treated more harshly by the courts. The unequivocal evidence is that the courts treat women far more favourably than men when it comes to sentencing. I want to expose five myths today.

The first myth is simple: women are very likely to be sent to prison and are more likely than men to be given a custodial sentence. That is simply untrue. Everyone I have spoken to who is involved with the justice system confirms anecdotally that it is not the case, but let us not just take their word for it. Let us look at the facts. I asked the Library to provide evidence that more women than men were being sent to prison, as I had

16 Oct 2012 : Column 33WH

been told. Not only did it not provide that information, but it confirmed that the exact opposite is true. The Library stated:

“The published statistics show that a higher proportion of men are given a sentence of immediate custody than women, irrespective of age of offender (juveniles, young adults or adult) and type of court (magistrates or Crown). This has been the case in each year between 1999 and 2009...For each offence group, a higher proportion of males are sentenced to custody than females...In 2009 58% of male offenders who entered a guilty plea for an indictable offence were given an immediate custodial sentence compared to only 34% of women.”

Seema Malhotra (Feltham and Heston) (Lab/Co op): Will the hon. Gentleman clarify whether the information he received from the Library also looked at statistics by type of offence?

Philip Davies: Absolutely. It looked at every category of offence. For every single category, women are less likely than men to be sent to prison.

Kate Green (Stretford and Urmston) (Lab): I congratulate the hon. Gentleman on securing this important debate. I hope that at the end of it we will not be peddling myths, but facts. Will he comment on the fact that although 70% of men are in prison for a non violent offence, 81% of women are, which suggests that although some statistics may favour women, that one most certainly does not.

Philip Davies: It does not mean that at all. The figures that the hon. Lady quotes, which groups are fond of quoting, show the exact opposite of what they think the figures show. They show that women are treated more favourably by the courts. If she will let me continue with the speech, that will become evident to her, I hope. If she still has queries towards the end, and if the figures do not make sense, I will happily give way to her again. I am sure that the figures will make perfect sense, even to the hon. Lady. I will continue with the quote from the Library:

“In 2009 58% of male offenders who entered a guilty plea for an indictable offence were given an immediate custodial sentence compared to 34% of women. For each offence group a higher proportion of males pleading guilty were sentenced to immediate custody than females.”

The Ministry of Justice’s publication, “Statistics on Women and the Criminal Justice System”, published in November 2010—it is produced to ensure there is no sex discrimination in the system—states:

“Of sentenced first time offenders (7,320 females and 25,936 males), a greater percentage of males were sentenced to immediate custody than females (29% compared with 17%), which has been the case in each year since 2005.”

People have had a briefing from the Prison Reform Trust, which tries to persuade them that women with no previous convictions are more likely to be sent to prison than men, but that is categorically not the case, as the Ministry of Justice’s own publication makes abundantly clear.

Jenny Chapman (Darlington) (Lab): I congratulate the hon. Gentleman for providing us with an opportunity to help him understand the issue. Women convicted of a first offence—the same offence as a man—are more likely to receive a custodial sentence. I do not think he has the figures for that.

Philip Davies: No, they are not. That is the whole point. For every category of offence, men are more likely to be sent to prison than women. According to the Ministry of Justice’s own publication, of first time offenders, men are much more likely—not just slightly—to be sent to prison. That is a fact.

Jenny Chapman: May I explain again? I am talking about the first offence and the same offence. The hon. Gentleman has figures for first time offending overall and for different categories of offence. However, if we take the same offence for men and for women—the first conviction—women are more likely to get a custodial sentence.

Philip Davies: No, they are not. For the benefit of the hon. Lady, I have every single category of offence. I have figures for the likelihood of men and women being sent to prison for exactly the same offence. What she is saying is simply not the case.

The Home Office undertook statistical research some years ago to try to ascertain the best comparison for similar situations. Home Office Research Study 170, “Understanding the sentencing of women”, edited by Carol Hedderman and Loraine Gelsthorpe, looked at 13,000 cases and concluded:

“Women shoplifters were less likely than comparable males to receive a prison sentence...among repeat offenders women were less likely to receive a custodial sentence. Women first offenders were significantly less likely than equivalent men to receive a prisonsentence for a drug offence”.

The Ministry of Justice publication I mentioned earlier also covers the issue of pre sentence reports and their recommendations for sentences in the courts. It says:

“In 2009, a lower proportion of women who had a pre sentence report that recommended immediate custody went on to receive this sentence than men (83% compared with 90% for males). For all other sentence options recommended in pre sentence reports (Suspended Sentence Order, all community sentences or fines), a higher proportion of males received custodial sentences than females.”

Even probation officers, and we all know how soft on sentencing they are, recommend a higher number of custodial sentences than are actually given, and women again are on the receiving end of that particular benefit.

Guy Opperman (Hexham) (Con): I congratulate my hon. Friend on securing the debate. I am not sure, however, that I agree with the entire thrust of what he is saying. What he is driving at, and the argument behind his thesis, is that women are being treated more preferentially, but would he accept at the very least that one of the reasons why women should be treated more preferentially is that, as mothers, they are in the position of having to look after those who might, if their mothers are not present to support them, lapse into the criminal justice system? I am sure that that is one thing with which he would wish to agree.

Philip Davies: I will come to the issue of women looking after children. As it happens, a large number of mothers who are sent to prison are no longer looking after their children when they are sent to prison. None

16 Oct 2012 : Column 35WH

the less, my hon. Friend makes a reasonable point. There may well be good reasons for women to be treated more favourably in the criminal justice system in the courts than men. That is a perfectly legitimate argument to follow. If people want to use the facts to prove that women are treated more favourably than men and then actually give reasons why that should be the case, I am perfectly content for them to do so. What I cannot allow to happen is for the myth to perpetuate that women are treated more harshly in the sentencing regime than men, because that palpably is not the case. If we can start having a debate along the lines that my hon. Friend suggests, I would be perfectly happy, but we are a long way from even getting to that particular point.

In addition to the undeniable evidence that women are less likely to be sent to prison than men is the fact that their average sentence length is shorter than that of men, too. Again, I refer to the Ministry of Justice’s own published figures of November 2010. “Statistics on Women and the Criminal Justice System”:

“In 2009, women given an immediate custodial sentence for indictable offences received shorter average sentence lengths than men (11.0 months compared to 17.0 months for males).”

That is not a minor difference. The figures show that the average male prison sentence is over 50% more than the average female prison sentence. That is something that those who allege to be so keen on equality should think about.

Kate Green: It is important to understand some of the factors behind those figures. For example, a substantially higher proportion of women in prison are first time offenders—29% compared with 12% of men. Naturally, therefore, we would expect the sentencing for first time offenders to be set at a lower level than for those with a pattern of offending behaviour. I am not suggesting that that explains all the difference in the figures, but it is important that the hon. Gentleman gives us the full analysis and not just the headlines.

Philip Davies: It is equally important that the hon. Lady listens to what I am saying rather than wrapping herself in her brief from the Prison Reform Trust. We have all heard it once but I will repeat it for her benefit. The Ministry of Justice’s own publication, “Statistics on Women and the Criminal Justice System” says:

“Of sentenced first time offenders (7,320 females and 25,936 males), a greater percentage of males were sentenced to immediate custody than females (29% compared with 17%), which has been the case in each year since 2005.”

To suggest that more female first time offenders are more likely to be sent to prison than men is not the case. The hon. Lady says that a higher proportion of women in prison are first time offenders, but that is because they are less likely to be sent to prison unless they commit particularly serious offences and leave the courts no option but to send them to prison. It is a complete distortion of the facts, and the Ministry of Justice publication makes that perfectly clear.

The Parliamentary Under Secretary of State for Justice (Mrs Helen Grant): Will my hon. Friend clarify whether all those statistics take into account the type and gravity of offence, previous offending history and all relevant mitigating factors, which sentencers are required to consider? It would be an unjust system if they failed to do that.

Philip Davies: Yes, they do. I will happily supply the Minister with the relevant information from the House of Commons Library, which goes to show, beyond all doubt—I am sure that she trusts the figures from her own Department—that for every single category of offence, for all ages and in all types of court, men are more likely to be sent to prison than women. There is not one blip anywhere. For every single offence, for every age and in every type of court, women are less likely to be sent to prison than men.

Mr David Nuttall (Bury North) (Con): The point raised by the Minister is important. Surely these other factors that have to be taken into account on sentencing would not affect the statistics, because they would be taken into account whether it was male or female. In fact, one assumes that they would be taken into account for both sexes, so they will not affect the statistics.

Philip Davies: My hon. Friend makes a good point and he is right. Not only are women less likely to be sent to prison than men, and more likely to be sentenced to a lesser term than their male counterparts, but they are also more likely to serve less of the sentence they are given in prison. In its offender management statistics, the Ministry of Justice says:

“Those discharged from determinate sentences in the quarter ending December 2011 had served 53 per cent of their sentence in custody (including time on remand). On average, males served a greater proportion of their sentence in custody – 53 per cent compared to 48 per cent for females in the quarter ending December 2011. This gender difference is consistent over time, and partly reflects the higher proportion of females who are released on Home Detention Curfew”.

Seema Malhotra: To what extent are family circumstances, especially circumstances of children, taken into account in sentencing? Every year, 18,000 children see their mothers go to prison and only 5% of those children stay in their homes during that sentence. There are also statistics to suggest that a third of women in prison are lone parents, and it is more likely that their children will lose their homes or be placed in care as a consequence of their mothers’ custody.

Philip Davies: The hon. Lady is right. That is a fact that is given in the courts, which is why women are less likely to be sent to prison than men. That was a point that my hon. Friend the Member for Hexham (Guy Opperman) made earlier. Let me emphasise my point with a case from earlier this year. Rebecca Bernard, who had 51 previous convictions for crimes including violence and threatening behaviour, led an all girl gang that brought terror to her town. She has been the subject of two antisocial behaviour orders for making the lives of her elderly neighbours a misery. When this 23 year old attacked two innocent men in a night club with a champagne bottle, it was thought that a custodial sentence was inevitable. However, she walked free from court after a judge decided that she was a good mother to her three young children. Bernard had smashed a bottle over one victim’s head and then stabbed the other in the arm with its jagged neck. A court heard that she has launched the attack because she believed wrongly that the men were laughing at her. Quite clearly, those factors are taken into account by the courts, which explains why someone such as Bernard, who clearly should have been sent to prison, and who, if she had been a male, would definitely have been sent to prison, was not sent to prison. That is the explanation. I am perfectly content for the hon. Lady to say that that should be the case, but at least let us argue from the facts, because then we will be acknowledging that men are more likely to be sent to prison than women.

Guy Opperman: I understand the basis on which my hon. Friend is making his case. Will he address the nature of the sentence for female offenders and the degree to which they are required to work, take literacy lessons and address drug and alcohol addiction as part of the offending management programme?

Philip Davies: No, I will not, because that is a debate for another day. These are all important issues, but this particular debate is about the sentencing of female offenders, and I am concentrating on the likelihood of people being sent to prison. If my hon. Friend was listening carefully at the start of the debate, he would know that the myth that I am currently exposing is that women are more likely to be sent to prison than men. As the figures that I have just quoted show, that is palpably not the case. I will go through other myths as we go through the debate, but there may not be time to go through every aspect of the criminal justice system at the moment.

Mrs Grant: It is important to clarify something. Regarding mitigation, does my hon. Friend not accept that there may be some factors that are more relevant to women than to men and hence the difference—for example domestic violence, self harm, mental ill health and caring responsibilities?

Philip Davies: I will come on to some of those points later. However, as the Minister will know from her Department’s own figures, quite a lot of victims of domestic violence are men. In fact, for certain ages—I think that it is between 20 and 30—there are more male victims of domestic violence than female victims. The point is that all the things that apply—

Mrs Grant indicated dissent.

Philip Davies: The Minister shakes her head. I know that she has not been in her post for long, but I advise her to go and look at the figures from the Ministry of Justice on domestic violence for different age ranges, because they were the figures that the MOJ quoted to me in a parliamentary answer about three or four years ago. They may well have changed, but I urge her at least to go and look at them before she shakes her head.

Andrew Stephenson (Pendle) (Con): I secured a 90 minute debate on domestic violence here in Westminster Hall just before the recess, which a number of Members contributed to. I completely agree that there are many men who are victims of domestic violence. However, a number of studies have shown that as many as half of all the women in jail at the moment—I think that is the figure—have been victims of domestic violence and

16 Oct 2012 : Column 38WH

almost a third of all female prisoners have been victims of sexual abuse, so those factors are very relevant. I do not want to get into a statistical argument with my hon. Friend, but I hope that this debate will broaden to discuss some of the other challenges faced by female prisoners and some of the factors that must be taken into account in sentencing.

Philip Davies: I am elated, because we now appear to have a consensus in Westminster Hall, which is an acceptance at last that men are more likely than women to be sent to prison. What we are now hearing from a variety of people are reasons why that should be the case. Those reasons may well be true—that is a debate for another day—but at least we are getting to the nub of the purpose of this particular debate that I have secured, which was to show that men are more likely than women to be sent to prison.

I will come on to discuss the women who are in prison and perhaps my hon. Friend might like to explain which of the women in prison he would like to see released; perhaps other Members could do the same. However, that is the second myth; I will just finish off on the first myth that I am discussing.

All other MOJ figures confirm that men are treated more harshly by the courts than women, and that there is quite a disparity. In the past few years for which the figures are published, women had 50% more chance than men of being released from prison early on home detention curfew. So it is perfectly clear that on the likelihood of being sent to prison, on the length of sentence being handed out and on the proportion of sentence served, women are treated more favourably than men, and that applies to all ages and all categories of offences, in Crown courts and magistrates courts. At least we have made that particular point clear.

The second myth that I want to discuss, and my hon. Friend the Member for Pendle (Andrew Stephenson) may well be interested in hearing about it, is that most women are in prison for petty or non violent offences, and are serving short sentences. Many campaigners say that far too many women are in prison and should not be there; that instead, they should be serving their sentences in the community.

We can take a snapshot of the sentenced female prison population at a moment in time. The last figures that I have are for June 2010. Let us just look at the detail of all these “poor women” who are serving prison sentences and who—apparently—should be out and about. Which of these women prisoners do those who advocate reducing the female prison sentence want to let out? Frances Crook, the director of the Howard League for Penal Reform, was quoted in The Guardian in 2007 as saying that

“For women who offend, prison simply doesn’t work. It is time to end the use of traditional prisons for women.”

Perhaps she might explain which of these particular women she would like to see out and about, and not serving a prison sentence. Maybe it is the 211 women serving sentences for murder; maybe it is the 135 women in prison for manslaughter or attempted homicide; maybe it is the 352 women convicted of wounding; maybe it is the 142 women convicted of serious assault or other violence against the person; maybe it is the 58 women imprisoned for cruelty to children; it could be the 83 women who are in for rape, gross indecency

16 Oct 2012 : Column 39WH

with children or other sexual offences; maybe it is the 272 women who are in for violent robbery, or the 151 women who are in for burglary; or maybe it is the 398 female drug dealers who should not be in prison. The total of those figures is about 1,800, which is a figure often bandied around as the target for women offenders in prison. Maybe people would say, “Those people should be in prison; it is the others who shouldn’t be in prison.” As I have indicated, there are some people who say that no women should be in prison at all, but that argument is just so ridiculous that I hope nobody here is in favour of it.

Kate Green: I am sure that the hon. Gentleman will agree that prison serves a number of purposes. One is the protection of the public. Another, though, is of course to rehabilitate offenders and prevent reoffending. It is pretty clear that prison is not doing a very good job at those things—for all sorts of reasons—both for women and for men. And the protection of the public could be better achieved through dedicated secure units for women rather than putting them into a system that is predominantly designed for a male lifestyle and male behaviours, and therefore incarcerates them in masculine led regimes.

Philip Davies: These women are in women’s prisons, which are not “masculine regimes”. They are in female prisons, for goodness’ sake.

Guy Opperman: Everybody accepts that those women are in women’s prisons, but at the same time we cannot ignore a statistic that says that upwards of 70% of offenders—male or female—reoffend. Therefore, does my hon. Friend accept that we have to look at a different approach, not only to sentencing male offenders—both Governments in the last five to 10 years have tried to do that—but to sentencing and dealing with female offenders.

Philip Davies: My hon. Friend might be right if it was not the case that according to the MOJ—so I am sure it is true—the longer people spend in prison the less likely they are to reoffend, and quite markedly. The high rates of reoffending that he mentions only relate to people who spend short periods of time in prison. The longer people spend in prison, the less likely they are to reoffend. The figures are something like this: for those sentenced for up to 12 months, 61% of people reoffend; for one to two years, the figure goes down to about 47%; for two to four years, it is about 37%; and for more than four years, it is down to about 17%. So the longer that people spend in prison, the less likely they are to reoffend. If my hon. Friend and other people are suggesting that—

Guy Opperman: Will my hon. Friend give way?

Philip Davies: Hold on, hold on. If my hon. Friend and other people are suggesting that the 5,442 women who are sent to prisoneach year for up to six months should not be in prison, presumably they must also be saying that the 51,588 males who are sent to prison each year for less than six months also should not be in prison.

Kate Green indicated dissent.

16 Oct 2012 : Column 40WH

Philip Davies: The hon. Lady may well send me a copy of her election address at the general election. If she would like to go round her constituency emblazoning the message that those who are sentenced to up to a year in prison—that is 70,000 people each year—should not be sent to prison, I will look forward to her issuing a leaflet to that effect. If she will not do that, I may well do it for her.

Kate Green: As the hon. Gentleman knows, I represent a Manchester constituency where we have been piloting intensive alternatives to custody. In other words, those people who would otherwise meet the custody threshold and receive a short prisonsentence of less than six months are diverted to community penalties. I must tell him that not only is that approach producing lower reoffending rates but it is very popular in Manchester, so he should not make a simplistic assumption that my constituents are not prepared to look at the deeper arguments about when custody works.

Philip Davies: I will make an offer to the hon. Lady today: I am happy to go to Manchester and debate sentencing with her, any time that she wants to fix up a debate, and we will see what the majority of her constituents think. I think that the point that she makes is nonsense, but if she wants to argue it, that is perfectly fair. However, the point is that those things apply to men more than women, so this argument that this is all about women is complete nonsense. All of these issues relate to men just as much as they do to women.

Guy Opperman: All of us in this House would agree that those who are convicted of serious offences should go to prison. That is not in dispute, and neither is the desire to make prison more effective at rehabilitation. The statistics that my hon. Friend has produced show that longer sentences produce a lower likelihood of reoffending. Does he not accept, therefore, the overwhelming logic that if short sentences do not stop reoffending, short sentences are not necessarily working?

Philip Davies: We are getting slightly off the point, but I will respond to my hon. Friend’s intervention. The statistics do not suggest that. They suggest two things. The first is that people should perhaps have longer sentences, for which the reoffending rate is lower, not that they should have no sentences at all. The high reoffending rate for short sentences is an argument for longer sentences, not for no sentences.

The second point is that, in the main, someone has to have committed many offences to get to prison. If someone goes to court with more than 100 previous convictions they are more likely not to be sent to prison than to be sent there. People have community sentence after community sentence, and the only reason they go to prison is that those community sentences have not worked—they have not prevented them from reoffending. The reoffending rate for that cohort of people in prison, therefore, is lower than for those people when they were on community sentences.

Mrs Grant: Will my hon. Friend give way?

16 Oct 2012 : Column 41WH

Philip Davies: I am very conscious of time, Mrs Osborne. I will give way one last time, otherwise no one will have spoken in the debate, bar me.

Mrs Grant: I understand. My hon. Friend has been very reasonable. Clearly, he has worked extremely hard on collating the statistics. I wonder, however, whether he has actually visited a female prison, or some of the alternatives to custody, one of which was referred to by the hon. Member for Stretford and Urmston (Kate Green).

Philip Davies: I have indeed. I have visited the intensive alternatives to custody in my part of the world and have visited 12 UK prisons, including Holloway and a women’s prison up in Yorkshire—so I have visited two women’s prisons in the UK. I have also visited prisons in Denmark and the USA, to see what they do. If my hon. Friend was trying to suggest that I did not know what I was talking about, I hope that I have made her aware that I have some experience in this field.

Interestingly, no one has, as yet, managed to tell me which of those people I listed should not be in prison. Perhaps we have a consensus that they should be in prison. If people want to limit the debate to the 1,800 women I have mentioned, let us continue to consider which of them should be let out. Perhaps it is the 91 arsonists, the 24 people convicted of violent disorder, or the 45 serving time for kidnapping and blackmail. Perhaps it is the 192 people who are in for serious fraud and forgery, the 320 who have been convicted of importing drugs that end up being sold onto our streets, or the 111 serving time for other serious drug offences. If we do not want to let all of them out, we appear to be running out of options. Perhaps people will tell us which of those women they think should not be in prison.

Jenny Chapman: Will the hon. Gentleman give way?

Philip Davies: I will be delighted to hear from the shadow Minister which of them the Labour party does not believe should be in prison.

Jenny Chapman: The Labour party believes, and I think we have the agreement of the Minister—who is from the hon. Gentleman’s own party—on this, that it is not about letting people out of prison, but about preventing them from going there in the first place. We want to see interventions that work and are properly resourced earlier on in people’s criminal careers, to prevent them from having to go to prison. That is the point we are trying to make.

Philip Davies: With respect, that is not the point that people are making, because it applies equally to men as to women. In debates and in questions we hear all this thing about women being treated more harshly than men. It is no good talking about these things, because they apply equally to men and women. No one, as yet, has been able to identify where women are treated more harshly in the criminal justice system, and that is the whole point of my debate.

Perhaps we are coming down to the other numbers. Perhaps it is the two dozen who are in for perjury—

16 Oct 2012 : Column 42WH

3.3 pm

Sitting suspended for a Division in the House.

 

http://www.publications.parliament.uk/pa/cm201213/cmhansrd/cm121016/halltext/121016h0001.htm#12101636000001

 

 

 

 

 

3.18 pm

On resuming—

Philip Davies: No one has yet been able to tell us which of those people should not be in prison, so I presume that we can conclude only that all of them should be in prison. Therefore, we do not really have a problem.

I want to decouple one other thing. The number of women who receive short sentences in any one year is a completely different figure from the female prison population at any one time. Looking at recent figures as an example, just under 16% of female prisoners are serving sentences of less than six months, which is clearly a minority. If that is not classed as a short sentence, a further 6% are in prison for up to one year, so 22% of female prisoners are in custody for up to 12 months, which covers all cases heard in magistrates courts and some cases heard in Crown courts. All other female offenders are serving sentences of more than one year, which means their offences were so serious that they had to be dealt with by a Crown court. Those women, 78% of the total female prison population, are not serving short sentences for not so serious offences, as people would have us believe, but are serving much longer sentences for the most serious crimes. The figure of 78% of the female prison population comprises 34% serving between one and four years, 28% serving sentences of four years to life and 11% serving indeterminate sentences. A further 5% of offenders are in prison because after previously being released, they have either reoffended or breached their licence conditions. That is the second myth: women are imprisoned for short sentences and not very serious offences.

The third myth is that women are often remanded in custody but then are not sentenced to custody. I have heard the misuse of many statistics over the issue of remand and female offenders, so I want to introduce the House to the facts. The Ministry of Justice’s own figures show that women are more likely than men to get bail. The figures are in “Statistics on Women and the Criminal Justice System” of November 2010:

“In 2009 80% of females were bailed, compared with 62% of males; 20% were remanded in custody compared with 38% of males. The percentage remanded for both males and females is at a five year low.”

Those figures yet again back up the fact that more men than women are sentenced to custody. The document goes on:

“Of those remanded in custody, 66% of females were then sentenced to immediate custody in comparison with 75% of males.”

When people complain about women being more likely to be remanded in custody and then not sent to prison, it is solely due to women being treated more favourably when they are sentenced. It is not that they are more harshly treated when the decision is made to remand them in custody or give them bail. The figures are perfectly clear—it is yet another deliberate myth.

The fourth myth is that prison separates mothers from their children, which unfairly punishes them. It is said that 17,000 children are separated from their mothers 

16 Oct 2012 : Column 43WH

and that 60% of women in custody have children under the age of 18. It is also suggested that about 700 of more than 4,000 women are in prisons more than 100 miles away from their children. Let us take that in stages. First, it is not the system that separates any mother from her children. It is that individual’s actions in breaking the law that have led to prison and that is almost certainly 100% their fault and their responsibility alone. As we already know from the evidence, they are less likely than men to go to prison. In addition, recently updated sentencing guidelines also incorporate consideration of the effect that custody would have on others, when the defendant is the primary carer for another. That again is likely to benefit further more women than men when they are sentenced.

If we are so concerned about the children of women offenders, what about the estimated 180,000 children who are separated from their fathers who are in prison? In this age of equality, what about that much higher figure? Should we not be more, or at least equally, outraged about that? If not, why not? Some women may be further away from their children than others in prison, but let us turn to the main point about all those women who are allegedly being so unfairly dragged away from their poor children by over harsh magistrates and judges. That is another big myth.

My understanding is that a senior civil servant at the Ministry of Justice has helpfully confirmed recently that two thirds of the mothers sent to prison who have children were not even looking after them at the time. She apparently said of the women being sent to prison:

“Two thirds of them didn’t have their kids living with them when they went to prison.”

Why on earth is there such a huge outcry about separating mothers from their children, when most of the mothers in prison were not being mothers to their children anyway?

Jenny Chapman: I congratulate the hon. Gentleman; he marshals his argument well. He makes good use of statistics up to a point. However, on this I must differ. Only 5% of children with a mother in custody are able to stay in their own home. That is not the case for men. What does the hon. Gentleman think about that? What is the effect? We know that people who have parents in custody are much more likely to commit offences in future. We are trying desperately hard to break that pattern of offending, so it seems an obvious step to try to keep those relationships alive. We know that, especially with women, that is one of the single most important factors in preventing their reoffending.

Philip Davies: My point is that men are parents as well as women. The problems that the hon. Lady articulates apply to men as well as women. The argument goes that this is all about women; it is not all about women. Let us not focus just on the very small proportion of women who are in prison. Let us also think about all the men, too. The whole point of the debate is to make people aware that where there are issues they apply equally to men, and that some of the issues are not even issues at all because the facts do not back them up.

Mrs Grant: On mother and baby units, it is not, with the greatest respect, all about the mother. The principal criterion for entering a mother and baby unit is that it 

16 Oct 2012 : Column 44WH

must be in the best interests of the child. That is the most important criterion. Does my hon. Friend not accept that?

Philip Davies: The point is that 66% of women sent to prison who have children are not actually looking after their children when they are sent to prison. That is the point I am making, so I am not entirely sure why we are all pulling our hair out about people who are not even looking after their children. Those children have probably either been put into care or are being looked after by other family members, probably because the mother is considered unfit to look after the children. Why should the courts treat her less harshly when the children have already been removed from her? It is a completely spurious argument.

When it comes to the minority who are looking after their children, we should not assume that they are all fantastic mothers and role models for their children. Many will be persistent offenders with chaotic lifestyles. Some will end up dragging their children into their criminal lifestyles and some will scar their children for life along the way. We presume it is in the children’s best interest to stay with those mothers. It may not be in the best interest of the child for the mother to be released. It may be in their best interests for their mother to go to prison in some cases.

Others will have committed very serious offences. The same official from the Ministry of Justice said recently of women offenders:

“They can be very damaged and also very damaging.”

That is absolutely right. Sarah Salmon of Action for Prisoners’ Families said:

“For some families the mother going into prison is a relief because she has been causing merry hell.”

That is another worthy point we should consider. Let us, finally, not forget those who are in prison for being cruel to their children—for abusing their own children.

The final myth is that women are generally treated more harshly than men in the justice system. It is clear that women are less likely than men to be sent to prison. Therefore, we need to look at other court disposals to see if they are then treated more harshly than men in other areas. If they are not being sent to prison as frequently as men they are presumably being sentenced at the next level down—a community order. They are not. The Ministry of Justice’s figures yet again show that men are more likely than women to receive a community order: 10% of women sentenced are given a community order compared with 16% of men. The Ministry of Justice goes on to confirm that

“these patterns were broadly consistent in each of the last five years”.

Women are less likely than men to go to prison and less likely to be given a community order. That is not all. Of those who are given a community order the ones given to men are likely to be much harsher. The Ministry of Justice says:

“The average length of all community sentences for men was longer than for women…For women receiving a community order, the largest proportion had one requirement, whereas the largest proportion of men had two requirements.”

I do not want to veer into the realms of domestic violence that my hon. Friend the Member for Pendle tried to go down; that is a debate for another day. 

16 Oct 2012 : Column 45WH

However, one thing worth noting about sentencing is that despite all the evidence that shows women as the perpetrators of domestic violence in far more cases than some would like us to think, the community requirement imposed on those who commit an offence in a domestic setting is imposed only on men and cannot be handed down to women. As usual, this shows that the whole issue of equality works only one way, even when we are dealing with exactly the same offence.

Given the more severe sentences for men at the higher end of the sentencing spectrum, it is unsurprising that women are more likely to receive low levels of punishment at courts. It is a fact that a higher proportion of female defendants receive fines. All of that shows that throughout the court sentencing regime men are on average treated more severely than women.

Before I conclude there is another interesting statistic that is worth sharing. There is even an imbalance in the number of women reaching court compared with men, as more females than men were issued with pre court sanctions. That has been consistently the case in recent years according to the Ministry of Justice. That is the evidence.

All the hysteria surrounding women in the justice system is completely without foundation, yet people want to be seen to be doing something about the so called problem. We have the Together Women project, women only groups for community sentences, a criminal justice women’s strategy unit, women’s centres, a proposal for women only courts and, just the other day in Manchester, the right hon. Member for Tooting (Sadiq Khan) proposed a women’s justice board. That is all on top of the Corston report, which looked at the whole issue of female offenders and came up with even more suggestions.

Looking at the evidence, there appears to be sex discrimination in the sentencing of offenders, but the people being discriminated against are men not women. Women cannot have it both ways. They cannot expect to be treated equally in everything in society except when it comes to being sentenced by the courts for the crimes that they commit. People may want to argue that it is reasonable for women to be given lighter sentences than men, and that it is right that fewer women are sent to prison than men. That is an argument for another day, but at least when we have these debates about sentencing for men and women let us stick to the facts as they are and not what we would like them to be. Men are treated more harshly by the courts than women. If we can at least have debates that flow from that, based on the facts, we will have made a good start today.

3.30 pm

Jenny Chapman (Darlington) (Lab): It is a pleasure to take part in the debate, and I congratulate the hon. Member for Shipley (Philip Davies) on securing it. It is useful for debates to be formed on the basis of fact, and I think that we will all go away and have another look at some of the statistics. However, I do not think that we will all necessarily jump to the same conclusion as the hon. Gentleman.

I take exception to the charge of inappropriate political correctness and hysteria on my part and on the part of the Minister. We are trying to devise a criminal justice system that is sensible, just, effective and helps to reduce 

16 Oct 2012 : Column 46WH

reoffending and the number of victims. I think that that is something that we all share, and we are trying to do it within a very tight budget. In the past, I have agreed with the hon. Member for Shipley on issues such as indeterminate sentencing. It is slightly rich for him then to say that we are all getting a bit woolly headed and soft. We are not; we are trying to deal with these issues sensibly.

If we take a look at what we know about women in the criminal justice system, the first thing that we see is that there are far fewer of them than there are male offenders. As the hon. Gentleman said, women make up only 5% of the prison population. However, being a minority has meant that in the past they have not been served as appropriately as the male population. For example, as well as committing less crime, the female population tends to commit different types of offences. Importantly, they are less likely to commit violent crime. Conversely, we know that they are more likely than their male counterparts to be given a custodial sentence for their first offence. We will all go away and frantically try to check that out. Their most common offence appears to be theft, particularly shoplifting. Once there, women experience prison differently from men. Despite inhabiting only 5% of our cell spaces, female offenders account for nearly 50% of all incidents of self harm that happen inside prison walls. The majority of women in prison are serving short sentences of six months or less. Once out, the majority of them reoffend and are back within one year. Clearly, something is not working.

Philip Davies: I can only conclude that the hon. Lady did not listen to what I said. The fact is, at any point in time, 78% of women in prison are serving a sentence of over one year. It is simply not true to say that the majority of women in prison today are serving a short sentence—they are not.

Jenny Chapman: The majority of women who are sentenced serve less than six months. It goes without saying that serious and violent offenders, whether men or women, should be punished and imprisoned to protect the public. However, it needs to be said that the majority of women, viewed by sentences, have committed minor, non violent offences. We are aware that our new Secretary of State for Justice is keen to tell us that prison works, but when 62% of women who serve a short custodial sentence get out and quickly reoffend, it is a sure sign that something is not working. I am sure that the hon. Gentleman would like all classes of offender to serve longer sentences, but I am curious to know where the budget will come from.

Philip Davies: There are plenty of areas from which the extra resources for the prison budget could come. A starter would be the £19 billion that we give to the European Union. Perhaps the recent vast increase in overseas aid—the money that we give to India—would be a good place to start, actually to have some prison places in this country.

Jenny Chapman: I really should have thought before I said that; I should have predicted that answer. I look forward to the hon. Gentleman raising that point with the leader of his party.

16 Oct 2012 : Column 47WH

In 2007, the Labour Government published the Corston report, which was commissioned precisely to consider this cohort of offenders. Irritating though it is to the hon. Gentleman, we still believe that specific things can be done for this group of offenders to reduce their reoffending that are not currently taking place, and they are different from those interventions that may be successful for male offenders.

More than 50% of the women in prison report that they have experienced domestic abuse. One in three of them have suffered sexual abuse, and a quarter of the women in prison were in care as children. They are disproportionately more likely to suffer from serious mental health problems than either male offenders or the wider population. Some 37% of women sent to prison say they have attempted suicide at some point in their lives, and 74% left school before they were 16. Drugs and substance misuse are also disproportionately a factor in women’s offending before entering custody—75% of women had used illegal drugs. I have already mentioned the appallingly high amount of self harm that occurs in this population.

Baroness Corston was led to describe these women as “troubled” rather than simply “troublesome”, although they certainly can be troublesome. A short prison sentence, mandated on top of an already chaotic life, does little to address the root causes of offending. The problems that were there before a female offender entered the gates will be there when she leaves them, only then there might be more. Some 30% of women lose their accommodation while in custody. Many of them had inadequate housing or were homeless before arrest, and they are not the only ones at risk of losing their homes due to imprisonment.

Nearly 18,000 children are separated from their mothers every year by a prison sentence. Female offenders are often the primary or sole carer in a family—this is where they differ from male offenders. Some 66% of women in prison have dependent children under the age of 18. Only 5% of children with a mother in custody are able to stay in their own homes while their mum is inside. The burden often falls on extended family members or on the care system. We cannot afford inappropriately to sentence female offenders who do not pose a serious risk to the public. It costs children their family and their homes. It makes it harder for women, who are often vulnerable or victims in their own right, to get their lives back on track. It condemns communities to have offenders returned to their streets without any meaningful preventative work done; and on top of it all, it simply costs too much.

The Prison Reform Trust, which I know the hon. Member for Shipley holds in very high regard, reports that it costs an average £49,000 per year to hold a woman in prison. The Independent, which I am also sure that the hon. Gentleman reads very carefully, recently ran an article about a woman who had been sent to prison for stealing a lasagne. The ex governor of Styal women’s prison tells a story of a woman who was given a custodial sentence for stealing a sandwich when she was hungry. In a women’s centre in Manchester earlier this month, I talked to a woman who had been made 

16 Oct 2012 : Column 48WH

homeless due to domestic abuse and had been sent to prison after committing petty theft to survive—she had stolen a sandwich.

I reiterate that of course there are crimes where a custodial sentence is the most appropriate punishment for an offender, female or not. However, a disproportionate or ineffective custodial sentence, as is clearly suggested by current reoffending rates, is an awful lot to pay for a solution that solves very little.

Baroness Corston made a series of recommendations about changes that needed to be made to the content and provision of women’s sentences. Her report was greeted with strong support by all parties, including the two—or the one—that now sit opposite me.

Philip Davies: Is the hon. Lady claiming that someone was sent to prison for stealing a sandwich as a first offence? Is that really what she is claiming? If so, I find that very hard to believe. If people are sent to prison for what she considers to be minor offences, I can guarantee that men are more likely to be sent to prison for those offences because, for every category of crime, men are more likely to be sent to prison than women. This applies equally to men—it is not only women.

Jenny Chapman: Of course, that is true. If something positive can come out of this debate, it might be a sense that in raising issues concerning women we are not solely concerned about women offenders. What is true, however, is that we could have much more success with that group of offenders if they were dealt with slightly differently. Given that we have such a problem with reoffending, it makes perfect sense to break offenders down into groups to be dealt with and with whom we could first have some success.

The Labour Government accepted almost all of Corston’s 43 recommendations, and a lot of good progress was made. Five years on, some of the achievements that we should be most proud of are the end to mandatory strip searching and the targeted investment in community and diversion services for women. I pay tribute to my hon. Friend the Member for Garston and Halewood (Maria Eagle) who, according to my right hon. Friend the Member for Blackburn (Mr Straw), argued ferociously for change and did not stop until she got her way—a fine example of the effectiveness of a women’s justice champion, a role that has, sadly, been conspicuous by its absence in the first two years of this Government.

Progress, I am disappointed to report, has stalled. I have already noted that the current Secretary of State for Justice did not find time to make women a priority in his conference speech, although, to be fair to him, he is simply following the example set by a Government who did not include a single mention of female offenders in a Bill with the size and scope of the Legal Aid, Sentencing and Punishment of Offenders Bill. The Secretary of State has made much of his desire to be tough on crime and, even more perhaps, of his fractious relationship with community sentencing. This is not about being hard or soft, however, but about what works, and smart community interventions are the most effective way to sentence and rehabilitate the majority of women who enter the criminal justice system. Such reform is tough on crime, as it reduces it. When I asked staff and service users at the Pankhurst women’s centre in Manchester 

16 Oct 2012 : Column 49WH

what needed to change, they answered that politicians needed to grow a backbone—they were actually a lot less polite, but I think we know what they meant.

In opposition, Labour has continued our commitment to such reform—this month my right hon. Friend the Member for Tooting (Sadiq Khan) announced plans to set up a women’s justice board. Reducing the number of women in prison, he argued, should be a priority for any Government. The Secretary of State for Justice is not known for his desire to reduce the prison population, but if our criminal justice system is to be sensible and effective and provide value for money, it may be time for the Government to think outside the gates.

3.42 pm

The Parliamentary Under Secretary of State for Justice (Mrs Helen Grant): It is a pleasure to serve under your chairmanship today, Mrs Osborne. I congratulate my hon. Friend the Member for Shipley (Philip Davies) on securing this important debate, and I welcome the opportunity to update the House on the steps that justice agencies are taking to address women’s offending. Before doing so, I want to set out two important parts of the wider context on female offenders: to explain how our current sentencing framework deals with gender and to show how important it is to look carefully at the evidence on how women are sentenced by the courts.

To begin with, therefore, it is important to be clear about how our sentencing framework is gender neutral: everyone is absolutely equal before the law. The same criminal offences and maximum penalties apply to every case, regardless of the offender’s gender. Alongside that, however, we also need to remember that every offender who is brought before the courts is unique. A long standing principle of our justice system is that courts should consider the full circumstances, not only of the offence but of the offender, when sentencing. A sentencing framework that did not allow courts to take into account individual circumstances would not be a just one.

In many cases, an offender’s personal characteristics, such as previous convictions, failure to comply with earlier court orders or abusing a position of trust, can all be treated as aggravating factors when sentencing. Other personal characteristics, however, may provide mitigation. Previous good character, age, physical or mental health and caring responsibilities are all factors that courts can take into account when deciding the appropriate sentence.

All such factors may apply to both male and female offenders. For example, that an offender is a primary carer for dependent relatives is the important fact for the court, not whether the offender is the mother or the father. Probation pre sentence reports give courts the detailed assessments that they need to make informed judgments about the factors that they should take into account.

I should make it clear that courts need to weigh mitigating factors against the others circumstances. For example, although it is recognised that parental imprisonment can have considerable effect on the lives of children, caring responsibilities will not necessarily mean that an offender will be spared prison. The overriding aim of the courts will always be to impose a sentence 

16 Oct 2012 : Column 50WH

that reflects the seriousness of the offence and that is proportionate to the culpability of the offender and the harm caused.

We need to bear in mind all such issues when looking at the sentences imposed on male and female offenders. Differences in the type and severity of sentence given to men and women may be attributable to a wide range of factors, such as the type and gravity of offence committed and the individual’s previous offending history.

Philip Davies: Is the Minister therefore conceding—the main purpose of my debate—that for each category of offence men are more likely to be sent to prison than women? She did not say so explicitly, but she was about to give reasons for that being the case.

Mrs Grant: No, I do not accept that at all. What I have just said is that the sentencing framework and guidelines are gender neutral: everyone is absolutely equal before the law. That is exactly what I said.

Philip Davies: I will give the Minister one more chance, because I do not want her to mislead the House inadvertently. She can use her Ministry of Justice figures for the answer. Does she accept that, for each category of offence, men are more likely to be sent to prison than women? We can take all the reasons why that may be the case and we can put in all the mitigating factors, but will she confirm for the benefit of the House, as the Minister in this Department, that for each category of offence men are more likely to be sent to prison than women? The reasons are irrelevant; it is only the facts that we want at this stage.

Mrs Grant: We could go round in circles, but I shall repeat myself: the sentencing framework and guidelines are gender neutral and everyone is equal before the law. The sentencer has an obligation to take into consideration all factors relating to the offence and to the offender. In our judicial system, if the sentencer failed to do so, we would have an unjust system.

We need to be careful when interpreting the statistics, many of which have been cited by my hon. Friend today. At a high level, for example, the figures show that 10% of male offenders and 3% of female offenders were sentenced to immediate custody in 2011. The average custodial sentence length for males was longer than for females, at 15 months and 10 months, respectively. Equally, however, proportionally more males than females received sentences in 2011 for serious offences such as violent crime, sexual crime and robbery. There were also differences in the severity of offences committed within the groups. For example, 343 offenders were sentenced in 2011 for murder, but only 23 were female offenders.

The available statistics on aggravating factors suggest that a similar proportion of males and females sentenced to short custodial sentences are persistent offenders. In June 2011, around half of both men and women serving sentences of six months or less in prison had 15 or more previous convictions.

A number of mitigating factors are particularly associated with women offenders, including the high prevalence of mental health needs and child care responsibilities. Prisoner surveys tell us that more than a quarter of female 

16 Oct 2012 : Column 51WH

prisoners reported having been treated for a mental health problem in the year before custody, compared with 16% of male prisoners.

Women are also more likely than male offenders to have child care responsibilities, and 60% of mothers with children under the age of 18 lived with those children prior to imprisonment, compared with around 45% of fathers. So there is a nuanced story behind the statistics, which reflects the fact that every offender, whether male or female, is a unique individual. Whether offenders are punished in custody or in the community, the Government are committed to ensuring that both men and women who offend are successfully rehabilitated.

For those offenders who are best dealt with out of court, we are piloting mental health and substance misuse liaison and diversion services in police custody and at courts by 2014. We are also developing intensive treatment options in the community for offenders with drug or mental health problems, including four women only services in Wirral, Bristol, Birmingham and Tyneside.

In prisons, we are piloting drug recovery wings for short sentence, drug and alcohol dependent prisoners at three women’s prisons: HMPs New Hall, Askham Grange and Styal. We are also ensuring that courts have the right mix of punitive and rehabilitative requirements available when sentencing female offenders to community sentences. The National Offender Management Service is providing £3.78 million in this financial year to fund 31 women’s community services that can be used as part of, or in conjunction with community sentences. To protect the provision of services for women in these times of financial challenge, that funding will be embedded within the baseline for future probation trust settlements with a requirement that it results in enhanced services for women.

We have issued gender specific standards in all areas of the prison regime, including training for staff working with women offenders in prisons, now extended to services provided in the outside community, and new search arrangements, ending routine full searches of women prisoners.

Seven mother and baby units in England and Wales provide an overall total capacity of 77 places for mothers, with capacity for up to 84 places for babies to allow for twins. Mother and baby units provide a calm and friendly place within prison for babies to live with their mothers. They enable the mother and child relationship to develop, thereby safeguarding and promoting the child’s welfare.

In closing, I thank the hon. Members for Stretford and Urmston (Kate Green) and for Feltham and Heston (Seema Malhotra), and my hon. Friends the Members for Pendle (Andrew Stephenson) and for Hexham (Guy Opperman), as well as the hon. Member for Darlington (Jenny Chapman), for contributing to the debate. We can continue to improve how we tackle offending together only if we continue to address the wide range of factors associated with offending, whether the offenders are male or female. I welcome the constructive and knowledgeable contributions from all hon. Members this afternoon, as they have highlighted how important it is to continue to focus on responding to the specific circumstances of women offenders.

16 Oct 2012 : Column 52WH

 

https://publications.parliament.uk/pa/cm201213/cmhansrd/cm121016/halltext/121016h0002.htm

L’usage sélectif des statistiques

L'ombudsman de Radio-Canada rappelle ceci : "À Radio-Canada, les journalistes sont tenus de se conformer dans l’exercice de leurs fonctions aux Normes et pratiques journalistiques (NPJ) de l’entreprise publique. La valeur d’exactitude qui fait partie du chapitre d’introduction des NPJ dit ceci :

« Nous recherchons la vérité sur toute question d’intérêt public. Nous déployons les efforts nécessaires pour recueillir les faits, les comprendre et les expliquer clairement à notre auditoire. (…) »"

 

http://www.ombudsman.cbc.radio-canada.ca/fr/revision-des-plaintes/2013/violence-conjugale-derriere-les-donnees-officielles-24-h-en-60-min/

 

Or, un plaignant, Jean-Marc Bessette représentant l'association  Papa pour toujours, les enfants d’abord reproche à l'animatrice Anne-Marie Dussault d'avoir soutenu à tort qu'au Québec 8 victimes de violences conjugales sur 10 sont des femmes, s'appuyant sur les statistiques du ministère de la sécurité publique, compilant les données collectées par la police des plaintes déposées mais non jugées. La première ministre a d'ailleurs fait des déclarations dans la presse, en s'appuyant sur cette source.

 

Or, l'institut statistique du Québec mène une enquête sociale générale sur la victimisation (ESG) qui aboutit à un résultat quelque peu différent. Les données de l’ESG indiquent que le recours à la violence physique par le conjoint actuel ou un ex-conjoint est rapporté dans des proportions similaires par les hommes et les femmes au Canada. Autrement dit, il s'agirait de "50/50", chiffre sur lequel s'appuie Jean-Marc Bessette pour affirmer que les propos de la présentatrice sont inexacts. Les plaintes auprès de la police n'étant que des allégations (faute de procès qui ne concerne qu'un tiers d'entre elles), l'ESG serait plus appropriée car ne comportant pas le biais de sous-déclaration des hommes à la police. Pour autant, l'ESG est également une source déclarative et les statistiques policières sont bel et bien une source officielle.

 

Dès lors, l'ombudsman doit trancher la question suivante :  Anne-Marie Dussault a-t-elle enfreint le code de conduite en excipant les données policières sans mentionner celles de l'ESG ?



L'ombudsman concède qu'une présentation plus complète et plus nuancée était appropriée mais que compte tenu du contexte de présentation furtive du sujet Anne-Marie Dussault n'a pas enfreint les règles de déontologie puisque les chiffres qu'elle donne sont exacts. Les deux chiffres sont exacts.



Cette affaire qui peut paraître anodine illustre très bien comment l'utilisation sélective des statistiques peut aboutir à une vision erronée du public, abreuvé de demi-vérités, de résultats partiels, de slogans ou décontextualisation répétée des chiffres. En effet, on peut comprendre qu'il eût paru sévère à l'ombudsman de sanctionner une animatrice qui citait, après tout, des chiffres officiels. Mais d'un autre côté, la répétition de ce chiffre, en ignorant les résultats de l'ESG voile un phénomène important : la très probable moindre propension des hommes à porter plainte à la police pour des faits de violence.

On peut également remarquer un double standard dans la préférence (ou non) pour les statistiques policières. En effet, en fonction des affiliations idéologiques, les statistiques policières seront privilégiées (ou non) pour montrer un déséquilibre sexué de la violence alors que les statistiques d'enquête de victimisation seront préférées (ou non) dans le cas des viols pour obtenir un chiffre plus important (ou non), en précisant justement (ou non) qu'il y a des sous-déclarations à la police. L'objectif militant semble ainsi prévaloir sur la cohérence ou la recherche d'une présentation objective.

 

 STUDYING GAY AND STRAIGHT MALES’ IMPLICT GENDER ATTITUDES TO UNDERSTAND PREVIOUSLY FOUND GENDER DIFFERENCES IN IMPLICIT IN-GROUP BIAS Yvonne Emig Leuphana University Øyvind Jørgensen Kristianstad University :

Previous research shows that men overall, in contrast to women, do not show a typical implicit in-group preference. One proposed explanation is greater interest in sex among males. If so, then gay males should show an implicit preference for males whereas straight males should prefer females. We tested this hypothesis using a modified version of the Brief Implicit Association Test on 38 gay and 65 straight males. The hypothesis was supported. As the majority of participants in previous studies on implicit gender attitudes are expected to be straight, this could contribute to the low implicit in-group bias among males.

 

https://www.uiowa.edu/crisp/sites/uiowa.edu.crisp/files/crisp_vol_25_8.1.pdf

 

La recherche comporte t elle des biais ou stéréotypes sur les questions de genre ?

"La différence actuelle de stature, observable dans toutes les populations humaines, ne peut être expliquée ainsi. Si vous nourrissez de manière parfaitement identique des filles et des garçons d’une population donnée dès leur naissance, vous observerez une différence moyenne de stature. En ce sens, cette différence peut être dite naturelle.

La théorie à laquelle vous faites référence, dont j’ai déjà parlé ailleurs sur ce blog car je la trouve très intéressante et bien argumentée, est celle proposée par Priscille Touraille dans sa thèse soutenue en 2006 (qui a donné lieu à un livre en 2008, celui ci étant à l’origine du documentaire que vous avez évoqué). Elle porte sur la question de l’origine évolutive de cette différence aujourd’hui naturelle au sens ci dessus. C’est expliqué de manière syntéhtique ici : http://mediatheque.seine et marne.fr/priscille touraille

 

Rédigé par : Odile Fillod | le 16 août 2015 à 18:46"

Priscille Touraille écrit :

« Dans le sens de mise en perspective de l’épistémè actuelle sur le sexe et le genre, ce travail s’inscrit dans la critique féministe des sciences telle qu elle a été menée dans le cadre de l’ATP (Action thématique programmée) créée par le CNRS en 1983, et intitulée « Recherches sur les femmes et recherches féministes89 ». Je précise ici que le label « féministe » appliqué à une recherche scientifique, contrairement à ce que l’on entend malheureusement encore bien souvent, ne marque pas une recherche qui serait plus « idéologique » que des recherches qui se posent d’emblée en dehors de toute détermination sociale ; ce label marque une critique épistémologique de biais engendrés justement par une perception genre du social qui s'ignore comme telle, où les categories de la pensée ordinaire sur ce que sont les hommes et les femmes viennent informer les hypothèses et les résultats scientifiques. Nous disposons en France, dans les sciences sociales, d’un travail fondamental de la critique féministe, les recherches menées depuis les années 1970 en ethnologie par Nicole Claude Mathieu et par Paola TabeC, en linguistique par Claire Michard*2 ont mis au jour un nombre conséquent de biais « androcentrés » en anthropologie et ont montré en quoi la catégorisation de genre doit être analysée pour la fonction quelle remplit dans le social, qui est de maintenir des rapports d'« appropriation », selon la notion forgée par Colette Guillaumin ‘n. Du côté des sciences de la vie également, les critiques croisées d’Évelyne Peyre (paléoanthropologie), de Joëlle Wicls (biologie cellulaire) cl de Michelle Fonton (préhistoire) ont noté les biais, comme l’intérêt, que comporte l'utilisation de la variable sexe dans ces disciplines et à leur intersection »

 

Les professionnels de la petite enfance sont accusés d'inculquer aux enfants dès leur plus jeune âge des stéréotypes de genres. La question est donc : qui sont ces professionnels, relais infâmes, de l'idéologie patriarcale ?

 

Dans l'article, INÉGALITÉS DE GENRE : ÇA COMMENCE DÈS LA COUR DE RÉCRÉ ! Paméla Rougerie, 10 octobre 2018 : "Dans une case, dès la crèche. Les mauvaises habitudes seraient en effet prises avant même l’entrée en maternelle. En crèche, on habitue ainsi plus les filles que les garçons «à discuter de leurs états émotionnels avec les adultes», soulignait un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Et là où les filles sont cantonnées aux jeux de rôle, les garçons, eux, sont déjà impliqués dans les jeux de construction, les cubes, le sable ou l’escalade. Les prémices d’un futur déséquilibre sont déjà là."

 

http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/inegalites-de-genre-ca-commence-des-la-cour-de-recre-10-10-2018-7915935.php

 

L'inspection générale des affaires sociales donne quelque indication dans son rapport sur l'égalité entre les filles et les garçons dans les modes d'accueil de la petite enfance  de 2012 : "La simple présence d'une très grande majorité de femmes auprès des petits enfants constitue déjà en soi un apprentissage pour les enfants de la division sexuée des rôles sociaux."

 

"Dans une méta-analyse des travaux sur les répertoires comportementaux des enfants de zéro à trois ans, Anne Fausto-Sterling montre que l'émergence des différences entre les sexes (préférences des jouets, vocalisations) se situe vers deux ans, c'est-à-dire à un âge où l'enfant a déjà eu des interactions avec son environnement, lesquelles ont contribué à façonner son cerveau."

 

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/RM2012-151P_egalite_fille_garcon_petite_enfance.pdf

 

La journaliste Virginie Péducasse donne la réponse : 99 % des personnels de puériculture sont des femmes.

 

https://www.acepp.asso.fr/spip.php?action=acceder_document&arg=1198&cle=b3cd5d38f29661d6860dd704f7d5fc052c4c58c6&file=pdf%2Finfocrechepro_les-hommes_mai-juin14_.pdf

 

Julie Muret du Centre Aubertine Auclerc suggère qu'il est injuste d'imputer une responsabilité aux femmes dans la charge mentale, alors même qu'elles sont déjà victimes d'un partage inégale des tâches et de la charge mentale justement (vers -22mn). Cela suggère, qu'il est exclu de faire du "victim blaming". En un sens, les femmes adoptent un comportement inégalitaire et contraire à leurs intérêts en raison de leur socialisation, ce qui signifie qu'elles seraient les instruments, malgré elles, du sexisme que les hommes leur ont inculqué depuis des millénaires, sinon plus.

 

https://www.centre-hubertine-auclert.fr/article/causerie-43-parentalite-et-feminisme-la-charge-mentale-12-juin-2018

 

Mais ce raisonnement ne fonctionne pas pour les hommes : par exemple la majeure partie des victimes de violences physiques (hors domaine sexuel), en particulier extrêmes (meurtres) sont des hommes. Mais, la plupart des coupables sont également des hommes. Cela sert d'arguments pour rejeter l'idée qu'il y aurait des violences faites aux hommes, puisque précisément ces violences sont faites très majoritairement par des hommes : du moins la reconnaissance de ces violences va de pair avec l'imputation de la responsabilité aux hommes. C'est le principe de l'agence.

A l'inverse, dire que ce sont très majoritairement des femmes qui éduquent les jeunes enfants et donc inculquent des valeurs genrées aux petites filles, n'est pas recevable, semble-t-il. En tout cas, elles sont dédouanées de toute responsabilité car censées être victimes de la culture qui influence leur comportement. Là encore le double standard est patent. 

 

La passion de l'égalité

"le paradoxe de Tocqueville, selon lequel à mesure que l’inégalité réelle régresse, les inégalités deviennent de plus en plus intolérables."

 

http://ses.ens-lyon.fr/ses/fichiers/rapport-jury-capes-externe-ses-2010_1440004648534.pdf

 

 

Alexis de TOCQUEVILLE - Égalité et liberté

 

 

« La première et la plus vive des passions que l’égalité des conditions fait naître, je n’ai pas besoin de le dire, c’est l’amour de cette même égalité. On ne s’étonnera donc pas que j’en parle avant toutes les autres.
Chacun a remarqué que, de notre temps, et spécialement en France, cette passion de l’égalité prenait chaque jour une place plus grande dans le cœur humain. On a dit cent fois que nos contemporains avaient un amour bien plus ardent et bien plus tenace pour l’égalité que pour la liberté ; mais je ne trouve point qu’on soit encore suffisamment remonté jusqu’aux causes de ce fait. [...]
Le goût que les hommes ont pour la liberté et celui qu’ils ressentent pour l’égalité sont, en effet, deux choses distinctes, et je ne crains pas d’ajouter que, chez les peuples démocratiques, ce sont deux choses inégales. [...] La liberté s’est manifestée aux hommes dans différents temps et sous différentes formes ; elle ne s’est point attachée exclusivement à un état social, et on la rencontre autre part que dans les démocraties. Elle ne saurait donc former le caractère distinctif des siècles démocratiques.
Le fait particulier et dominant qui singularise ces siècles, c’est l’égalité des conditions ; la passion principale qui agite les hommes dans ces temps-là, c’est l’amour de cette égalité.
Les maux que l’extrême égalité peut produire ne se manifeste que peu à peu ; ils s’insinuent graduellement dans le corps social ; on ne les voit que de loin en loin, et, au moment où ils deviennent le plus violents, l’habitude a déjà fait qu’on ne les sent plus. [...]
L’égalité fournit chaque jour une multitude de petites jouissances à chaque homme. Les charmes de l’égalité se sentent à tous moments, et ils sont à la portée de tous ; les plus nobles cœurs n’y sont pas insensibles, et les âmes les plus vulgaires en font leurs délices. La passion que l’égalité fait naître doit donc être tout à la fois énergique et générale.
Les hommes ne sauraient jouir de la liberté politique sans l’acheter par quelques sacrifices, et ils ne s’en emparent jamais qu’avec beaucoup d’efforts. Mais les plaisirs que l’égalité procure s’offrent d’eux-mêmes. Chacun des petits incidents de la vie privée semble les faire naître, et, pour les goûter, il ne faut que vivre.
Les peuples démocratiques aiment l’égalité dans tous les temps, mais il est de certaines époques où ils poussent jusqu’au délire la passion qu’ils ressentent pour elle. Ceci arrive au moment où l’ancienne hiérarchie sociale, longtemps menacée, achève de se détruire, après une dernière lutte intestine, et que les barrières qui séparaient les citoyens sont enfin renversées. Les hommes se précipitent alors sur l’égalité comme sur une conquête, et ils s’y attachent comme à un bien précieux qu’on veut leur ravir. La passion d’égalité pénètre de toutes parts dans le cœur humain, elle s’y étend, elle le remplit tout entier. Ne dites point aux hommes qu’en se livrant aussi aveuglément à une passion exclusive, ils compromettent leurs intérêts les plus chers ; ils sont sourds. Ne leur montrez pas la liberté qui s’échappe de leurs mains, tandis qu’ils regardent ailleurs ; ils sont aveugles, ou plutôt ils n’aperçoivent dans tout l’univers qu’un seul bien digne d’envie. [...]
Je pense que les peuples démocratiques ont un goût naturel pour la liberté ; livrés à eux-mêmes, ils la cherchent, ils l’aiment, et ils ne voient qu’avec douleur qu’on les en écarte. Mais ils ont pour l’égalité une passion ardente, insatiable, éternelle, invincible ; ils veulent l’égalité dans la liberté, et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. Ils souffriront la pauvreté, l’asservissement, la barbarie, mais ils ne souffriront pas l’aristocratie.
Ceci est vrai dans tous les temps, et surtout dans le nôtre. Tous les hommes et tous les pouvoirs qui voudront lutter contre cette puissance irrésistible seront renversés et détruits par elle. De nos jours, la liberté ne peut s’établir sans son appui, et le despotisme lui-même ne saurait régner sans elle. »

Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique, t.II., deuxième partie, chap. premier, Gallimard, Folio-Histoire, Paris, 1999, p. 137 - 142

 

http://www.politique-autrement.org/Alexis-de-TOCQUEVILLE-Egalite-et-liberte

 

Des voix discordantes

La prix Nobel de littérature Doris Lessing pourtant présentée comme étant féministe par plusieurs médias déclare au journal Libération en 2005 : « Aujourd'hui, je peux dire que les féministes ont échoué. C'est vrai, nous avons plus ou moins une égalité entre les sexes en matière de salaire et de carrière. Des femmes formidables et intelligentes sont arrivées à des postes clés. Il y a eu de vrais progrès pour les femmes de certaines classes sociales, dans les pays occidentaux... D'ailleurs, les jeunes filles autour de moi ne réalisent pas que cela fait seulement deux générations qu'on peut contrôler la vie, qu'elles n'ont plus à s'inquiéter de tomber enceinte. Elles trouvent cela normal, et c'est la vraie révolution de notre temps, elles ont beaucoup de chance. Les femmes modernes peuvent maintenant tout faire, et pourtant, tout ce qu'elles veulent, c'est trouver un mec : regardez le Journal de Bridget Jones ou la série Sex and The City...

 

Pourtant, surtout dans le tiers-monde, la plupart des femmes n'ont pas été touchées par cette évolution. Si je dis que les féministes ont échoué, c'est parce qu'elles n'ont pas su saisir leur chance dans les années 60-70. Ce qui ne m'a pas vraiment surprise parce que je ne m'attendais pas à beaucoup de changements. C'était une époque très émotionnelle. On aurait dû être plus calmes et faire plus d'efforts pour travailler avec les hommes. J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait pas avancer dans la séparation, et il ne faut pas oublier que certains des plus grands féministes étaient des hommes...

 

En 2001, vous avez d'ailleurs fait scandale en prenant la défense des hommes. Vous avez dit : «Des femmes stupides, ignorantes et méchantes s'attaquent aux hommes les plus intelligents et les plus gentils qui soient et personne ne lève le petit doigt. Les hommes ont désormais tellement l'air de chiens battus qu'ils ne répliquent pas.» Et vous lancez un appel à la révolte : «Il serait temps qu'ils contre-attaquent !»

J'étais ce jour-là à la tribune du festival d'Edimbourg, en Ecosse, et on m'a posé une question sur les féministes. J'ai alors répondu que je n'aimais pas la façon dont on traite les hommes, que cela doit être terrible d'être un garçon. Cela a été ensuite repris dans le journal The Guardian, et cela a déclenché une polémique nationale, avec des tas de lettres pour ou contre moi. Je voulais dire que j'étais de plus en plus choquée par les insanités débitées contre les hommes, de façon automatique, sans qu'on s'en rende compte. Je demandais : pourquoi doit-on se battre pour l'égalité en dépréciant systématiquement les hommes ? J'étais un jour dans une école primaire et j'ai vu la jeune institutrice lancer aux garçons dans sa classe : «Tout est de votre faute !» Un môme s'est même mis à pleurer. Je trouvais cela affreux. Je n'aimais pas le féminisme dans les années 60 et 70, et je ne l'aime toujours pas aujourd'hui. J'ai toujours détesté le côté antihommes de ces jeunes femmes de gauche qui haïssaient les mecs, le mariage et les enfants. C'était moche et surtout une perte de temps. On aurait dû s'y prendre autrement.

 

Le mouvement de libération était déjà une erreur, avec toute cette énergie mal orientée. Et dès qu'il est devenu politique le Women's Lib a explosé entre petits groupes concurrents. C'était inévitable, mais les féministes n'ont rien compris.

 

Vous attaquez aussi l'autre icône mondiale de la libération des femmes : Simone de Beauvoir.

C'était une féministe qui détestait être une femme, et tous les aspects physiques de la féminité. Par exemple, avoir ses règles. C'est clair, elle voulait être un homme. Stupide. C'est comme être en colère contre le temps qu'il fait. J'aime mieux Woody Allen qui a dit : «Cela m'est égal de mourir mais je ne veux pas être là quand ça arrive.»

« Haut la main, l'économie recueille le bonnet d'âne devant les prix scientifiques. La littérature est largement une affaire d'hommes ; la paix fait un peu mieux. Des prix originels (celui d'économie a été institué en 1968), la physique et la chimie sont les plus misogynes, n'ayant récompensé respectivement que deux et quatre femmes. »

https://next.liberation.fr/culture/2005/12/10/les-feministes-n-ont-rien-compris_541312

Marguerite Yourcenar, première femme à entrer à l'Académie française en 1980 déclare : « Et ce qui m'inquiète dans le féminisme de nos jours...avec lequel je suis tout à fait d'accord quand il s'agit d'égalité de salaires...bien sûr à mérite égal...bien sûr...Mais il y a tout de même un élément gênant, c'est l'élément de revendication contre l'homme, une tendance à se dresser contre l'homme en tant que femme qui ne me paraît pas naturelle, qui ne me paraît pas nécessaire et qui tant à établir des ghettos. Des ghettos, on en a déjà assez, on en a trop. Et je voudrais voir les femmes penser à une espèce de fraternité humaineau lieu de s'opposer d'un groupe à un autre. C'est ce qui m'empêche d'adhérer, enfin de signer mon nom, sur des prospectus de la plupart des organisations féministes. Je n'aime pas les étiquettes. Et « femme », en un sens est une étiquette. Je n'aime pas tout ce qui sépare et réduit les êtres à certaines attitudes. Je voudrais qu'une femme ait la liberté d'être aussi femme ou aussi peu femme qu'elle le veut. Seulement il y a là une autre difficulté qui se pose à notre époque. C'est que un petit peu comme toutes les minorités, on lutte en faveur des libertés qui auraient été très utiles il y a 50 ans, peut-être plus que des libertés qui seraient utiles au moment présent. On comprend très bien qu'il y a une cinquantaine d'années ou il y a 200 ans à l'époque où les femmes étaient supposées être enfermées à l'intérieur de leur maison et ne rien faire que la cuisine, si elle n'avait pas les moyens d'avoir une cuisinière et surveiller la cuisinière si elles en avaient une, elles rêvaient d'autre chose.Et par exemple, comme dans Molière, dans les femmes savantes où le mari trouvait que la femme ne doit s'occuper que de la cuisineet pas de lire des dictionnaires. Ca évidemment, c'était extrêmement vexant. Mais quoique en réalité encore quand on voit les femmes de l'époque, on s'aperçoit qu'elles faisaient souvent tout autre chose. Mais enfin de nos jours, la situation n'est plus aussi dramatique que ça. Les femmes font davantage ce qu'elles veulent, même dans l'ordre de la vie ménagère, de s'y livrer ou de ne pas s'y livrer...et ce qui s'est produit malheureusement, c'est que beaucoup de femmes, se font de la vie masculine un idéal. C'est une drôle d'idée car je ne pense pas que la vie des hommes soit si idéale que ça. Mais rêvent d'être l'équivalent d'un monsieur qui se lève à 7h30 du matin, prend sa serviette sous son bras, avale rapidement son café et se précipite au bureau. Alors ça comme une idée de la libération, je dois dire que c'est une idée qui me laisse froide. Et l'idée de la carrière, l'idée du succès, du succès d'argent, du succès de domination devient pour la femme de notre époque, et ça se voit très bien quand on lit certaines revues féministes, l'idéal du succès humain. A mon avis, c'est une défaite épouvantable, dans les deux sexes. Si un homme n'a que ça à offrir, c'est bien triste. Et si une femme l'imite et rêve d'une carrière de ce genre-là, elle s'apercevra un jour quelconque de sa vie qe c'était bien creux et qu'elle a raté pas mal de choses.  »

https://www.youtube.com/watch?v=HE0PTIeXgC8

 

Pouvoir et fonction du mythe

Dans son article Pour une nouvelle sociologie des mythes sociaux Gérard Bouchard écrit :

« Les traits suivants fondent le caractère distinctif de ces représentations :

10– L’hybridité. Un mythe est toujours un amalgame inégalement pondéré de réalité et de fiction, de raison et d’émotion, de conscience et d’inconscience, de vérité et de fausseté. L’analyse invite à dépasser ces dichotomies pour rechercher et œuvrer en quelque sorte dans l’entre-deux, là où se trouve la vraie nature du mythe.

11– La sacralité. Un mythe accompli tire principalement son autorité du fait qu’il participe du sacré et déborde ainsi l’ordre de la rationalité. Cette caractéristique, qui le soustrait largement aux remises en question, rend compte de sa robustesse et de sa longévité.

12– Un fondement archétypal. D’une façon ou d’une autre, les mythes entretiennent toujours un lien avec les archétypes, dans lesquels ils s’enracinent et dont ils se nourrissent ultimement (des premiers aux seconds, on aura reconnu ce que Gilbert Durand appelle le « trajet anthropologique »).

13– Dans le cas particulier des mythes sociaux, un quatrième trait s’ajoute : l’instrumentalité. À l’origine, la plupart des mythes sociaux sont construits par des acteurs collectifs en compétition, dans des situations de relations de pouvoir, d’où, comme nous le verrons, le rôle central des procédés de communication, d’acculturation et de persuasion. Comme nous le verrons aussi, ce trait n’empêche pas que les mythes soient intériorisés et vécus comme authentiques, ce qui assure leur efficacité (encore une fois, je laisse de côté la question de leur véracité).»

Gérard Bouchard poursuit :

« 16 Parmi les diverses catégories de mythes (littéraires, philosophiques, religieux, etc.), les mythes sociaux sont les seuls dont le mode de construction en vient à conjuguer les quatre traits suivants :

Une articulation directe, explicite, au social et à un contexte historique donné.

Une règle flexible de concordance avec la réalité – disons plus exactement : une forte incitation à créer tout au moins une apparence de concordance.

Une obligation de convaincre et de modeler les comportements qui fait appel à divers procédés de persuasion.

Une capacité d’influer fortement sur les esprits grâce à l’autorité découlant de leur sacralité.

17Il est à noter qu’aucun de ces traits, pris isolément, n’est exclusif aux mythes sociaux ; c’est leur conjonction qui fonde leur caractère distinctif. »

https://journals.openedition.org/ress/2340#tocto1n2

« 234. La sacralisation vient achever l’élaboration du mythe. Elle est au cœur de son système immunitaire ; c’est surtout grâce à elle que le mythe se soustrait en grande partie à la contestation. Cette étape est aussi la plus complexe et la plus intrigante du processus de mythification. Elle opère un saut cognitif en vertu duquel l’émotion prend le relais de la raison comme moteur premier de la conscience (individuelle ou collective). À cause de cet accès à la sacralité, les mythes sociaux transcendent les autres représentations collectives, notamment les « ressources » symboliques qui composent les « répertoires » (symboles, coutumes, traditions, modèles de conduite, habitus)5.»

« 29On comprend mieux, à partir de là, l’autorité dont jouit le mythe : l’attaquer, le remettre en question, c’est nier la souffrance qui le nourrit, c’est profaner la grandeur des actes passés, le mérite des héros sacrifiés, c’est spolier la fascination dont l’esprit se nourrit. De même, exposer le refoulé du tabou heurte de front la mauvaise conscience d’une collectivité. En conséquence, on ne se surprend pas que la réaction à ce genre de critiques soit inévitablement émotive, sinon agressive. En fait, nous ne sommes plus ici sur le terrain de la raison ou de l’argumentation. Nous sommes plutôt dans le registre soit de la guérison (dans le cas des ancrages et des empreintes négatives), soit de la désillusion et du désenchantement (dans le cas des ancrages et des empreintes positives), soit de la dissimulation (dans le cas du tabou). D’une manière ou d’une autre, ces interdits qui pèsent sur le message et se révèlent à l’occasion de sa contestation viennent confirmer qu’il baigne bel et bien dans la sacralité. »

Conclusion

Ce raisonnement par l’absurde partant de l'hypothèse qu'il y a discrimination de grande ampleur montre que l’argument de la discrimination salariale est très exagéré, ce qui ne signifie en aucun cas qu’il faudrait se dispenser de combattre ce phénomène injuste. Cela dit, les médias ne se font que très rarement l’écho de ces études.


Cyrille Godonou